agnes · angel of small death & the codeine scene
Agnes est la femme indépendante par définition. Elle ne se laisse pas atteindre par qui que ce soit, et vit sa vie avec un mot d’ordre très simple : faire ce qui lui plait. Certains l’ont caractérisé d’arrogante, de grande gueule, de têtue, mais selon elle, c’est simplement le prix à payer pour pouvoir vivre selon ce crédo. Agnes a un charme que seul ceux qui ont dû grandir sans réels attaches peuvent avoir : tous les gens qui la connaissent la perçoivent comme un ouragan qui va et vient comme elle le souhaite, un mistral inarrêtable, qui sait comment obtenir ce qu’elle veut sans même qu’on s’en aperçoive. C’est une idéaliste, une grande sensible qui refuse de le montrer, une séductrice, mais surtout, c’est une atypique qui n’a pas peur de le montrer.
Christoffer Lundström et Leah Moors se rencontrent en 1983, à Stockholm, où Christoffer commence sa carrière de journaliste et Leah vient y passer une étude pour ses études universitaires. Ils se rencontrent dans un café, où l’ambiance est bonne, où les circonstances s’alignent parfaitement pour que Christoffer prenne son courage à deux mains et aille parler à la jolie fille en face de lui. Une histoire d’amour suit cette rencontre, mais cette histoire n’atteint pas les oreilles d’Agnes. Elle ne connait que très peu de sa mère et, depuis toujours, son père refuse de parler d’elle.
Agnes a très peu de souvenir dans sa vie en Suède. Quelques morcelles, le visage de sa mère qui l’a hantée pendant longtemps, familier mais caché par une brume impassible. Il lui a fallu quelques années avant de convaincre son père de lui montrer une photo, mais elle n’en a jamais été satisfaite. La photo qu’elle garde de sa mère semble être une version idéalisée, une version qui n’aurait jamais pu pouvoir abandonner sa propre fille. Mais peut-être cherche-t-elle simplement à se convaincre que sa mère est une mauvaise personne : si une bonne personne peut faire quelque chose d’aussi horrible, alors elle ne peut faire confiance à personne.
Après le départ de Leah, Christoffer décide de prendre soin d’Agnes seul, après sa récente promotion comme correspondant international. Quelques semaines après avoir perdu sa mère, Agnes est embarquée par son père, forcée de choisir ses jouets préférés à emmener avec elle, sans même avoir le temps de dire au revoir aux amis de bac à sable. Même maintenant, quand elle y repense, elle est incapable de rappeler où ils sont allés. Elle qui a ensuite pris bien soin de documenter leurs voyages, leurs différentes excursions, tous les endroits visités, Agnes se maudit elle-même de ne pas l’avoir fait dès le premier départ, de façon un peu injuste. Annonçant le rythme des dix prochaines années, elle et son père arrivent dans un pays complètement inconnu, où Agnes doit faire de son mieux pour apprendre la langue, s’ajuster à un nouveau rythme, une nouvelle demeure, de nouvelles personnes… Beaucoup pour une gamine, mais s’il y a un âge où l’adaptation est facile, c’est le sien. Ils ne restent que quelques mois dans ce pays oublié avant de passer au suivant.
Lorsque la petite Agnes comprend ce qu’il est en train de se passer, elle décide de commencer à prendre des notes, elle remarque des différences, des similitudes entre les endroits où elle doit s’adapter à cause de son père. C’est à partir du deuxième pays, l’Angleterre, qu’elle commence à se doter de petites astuces, de petites habitudes pour rendre les transitions moins massives, moins bouleversantes. Son père lui donne son premier conseil : il est inutile de créer des liens dans ce genre d’endroits. Et Agnes prend ce conseil à cœur. Elle devient plus détachée, elle reste tout aussi sociable mais elle le fait sans vraiment se faire de vrais amis, simplement par soucis de conscience : elle sait qu’elle va les perdre d’ici quelques mois, pourquoi se causer de la douleur pour rien ? Elle devient cette étudiante étrangère et intrigante, qui ne reste jamais plus d’un an, que tout le monde apprécie sans vraiment connaitre. Ce n’est pas l’idéal pour une enfant, qui ne peut pas comprendre le sentiment d’être entouré de gens et de quand même se sentir seul, mais elle tente de rationaliser que c’est la meilleure des situations pour elle.
Les années et les pays s’enchainent, emportant avec eux leurs paysage, leur langue, leur gens, et Agnes se rend de plus en plus compte que ce qui l’afflige de plus, c’est la solitude. Elle rencontre des dizaines de nouvelles personnes pourtant elle n’a pas l’impression d’avoir qui que ce soit dans sa vie, à part son père. Et son père ne fait pas un excellent ami : lui qui est toujours occupé par le travail, qui n’est pas bavard, qui est incapable de parler de ses émotions, ou de celles de sa fille, qui ne parle pas du passé, pas du futur non plus, et quand il parle du présent il est froid, pragmatique, tout le contraire de sa fille. Parfois Agnes se dit qu’elle doit tenir plus de sa mère, et ça l’effraie. Ça n’aide sûrement pas avec la solitude : comment oser tisser des liens avec les autres quand on a l’impression de ressembler
Lors de son année en Allemagne, Agnes découvre un livre sur le bureau d’une enseignante, qui décide de lui prêter pour une courte semaine. En quelques jours, Agnes dévore
Rapidement, elle se dit qu’elle aussi devrait s’y essayer. Elle se dit qu’elle veut cacher un trésor parmi ses mots et elle réalise rapidement qu’elle a beaucoup de trésors à cacher. Des émotions cachées, des sentiments inavoués, elle se rend compte du poids qu’elle se trimbale sur le dos depuis leur départ de Suède et place l’entièreté de ce poids sur les pages de son journal. Elle pour qui ce journal n’était qu’un outil descriptif, il devient en quelques instants narratif. Au premier geste du stylo, elle comprend que quelque chose de spécial se passe entre elle et la page, sans savoir exactement où cette chose spéciale se situe. Elle ne s’en concerne que peu, pour l’instant, décidant simplement de continuer dans cette lancée. Le journal devient un refuge, un moyen de créer sa propre compagnie sans devoir dépendre des autres. Les années avancent, et elle est de plus en plus confortable avec son détachement, mais rien ne dure éternellement.
En 2000, son père, doté de liens étroits avec le gouvernement Suédois, devient ambassadeur de la Suède aux États-Unis. Christoffer et Agnes déménagent une fois de plus, mais cette fois, tout est différent. Ils ne viennent pas à Washington pour quelques mois seulement, ils risquent d’y être au moins trois ans, beaucoup plus que ce à quoi Agnes est habituée. Et cet longévité apporte des problèmes que la plupart des adolescents ne font pas face à cet âge, et auxquels Agnes n’avaient jamais réfléchi : elle doit maintenant se faire de vrais amis. On ne peut pas rester aussi longtemps au même endroit et rester dans son coin, surtout avec des Américains : curieux, bruyants, enthousiastes… Agnes est immédiatement déposée dans un environnement familier, mais un contexte qui ne l’est pas. Elle se rend compte rapidement qu’elle n’a jamais développé les outils sociaux développés par les gens de son âge, ça lui prend quelques temps pour s’y adapter. Heureusement pour elle, la puberté fait son effet, elle se rend rapidement compte que malgré sa réticence à forger des liens, elle arrive à faire bonne impression facilement, surtout auprès des garçons. C’est durant cette période de plus grande liberté, une ère où Agnes se rend compte du plaisir de pouvoir agir sans les limitations d’un départ prochain, qu’elle développe cette envie de tout simplement vivre en faisant ce qui lui plait.
Trois ans plus tard, le mandat de Christoffer arrive à sa fin et Agnes lui annonce une décision qui creuse un fossé entre les deux : Agnes veut rester aux États-Unis. Elle décide de partir en Californie, pour étudier la littérature à Stanford. Christoffer a du mal à accepter cette décision, mais Agnes, comme à son habitude, est catégorique. C’est ce qu’elle souhaite faire, donc c’est forcément ce qu’elle va le faire. Lors des derniers mois qu’ils passent ensemble, la plupart de leurs soirées sont ponctuées de disputes, d’embrouilles sur tout et sur rien, mais elles ne feront pas changer Agnes d’avis. À la fin de son mandat, Christoffer retourne en Suède, et Agnes part pour la Californie.
C’est à Stanford qu’Agnes peut vraiment dire qu’elle s’épanouit. Elle y est avec des gens qui partagent ses intérêts, avec qui elle découvre que son écriture n’est pas obligée d’être conservée dans un petit journal, pour elle et uniquement elle, avec qui elle découvre que tisser des liens n’est pas forcément une corvée. Elle commence à relaxer un peu plus,
Elle passe sa dernière année à compléter son premier roman : un équilibre précaire entre sa vie personnelle, ses études et ce projet, mais elle arrive à garder sa tête hors de l’eau. Et un peu avant sa graduation, son roman est achevé : un projet dont peu de gens étaient au courant, soudainement révélé au monde. À la surprise totale d’Agnes, son roman est un succès. Un énorme succès, comparé à ses attentes, un best-seller qui la propulse immédiatement à un statut inespéré et inattendu. Soudainement, on lui demande à quand le prochain, on lui pose des questions sur son écriture à laquelle elle n’a pas la réponse, mais comme quand elle a posé les yeux sur
À partir de là, tout s’accélère, à une vitesse qu’Agnes ne peut pas anticiper. Elle déménage à Los Angeles après avoir reçu son diplôme et se met immédiatement au travail. L’inspiration est sans fin, des années de brouillons et de textes inachevés sont améliorés, certains assez pour être publiés, d’autres non. Elle s’essaye aux poèmes en parallèle à ses romans, publie aussi quelques nouvelles, au plaisir de ses éditeurs, qui voient les ventes augmenter au fil des années. Agnes devient de plus en plus réputée, d’abord aux États-Unis, puis à l’international avec chaque traduction faite de ses romans. Une notoriété qu’elle accepte avec plaisir, qui s’accompagne avec des cercles de plus en plus luxurieux, de plus en plus de moyens pour s’acheter une paix d’esprit qui ne peut qu’aider avec son inspiration.
Les cercles luxurieux sont accompagnés de pratiques déplorables.
Et puis, ça commence à être un réel obstacle à son fonctionnement. Elle commence à ne plus être capable d’écrire sous l’influence, mais elle n’arrive pas à arrêter non plus. Ses relations en prennent un coup, elle qui commençait tout juste à avoir l’envie de relations amoureuses sérieuses, elle repousse tout le monde de sa vie. Ses amis s’inquiètent, les gens de l’industrie s’inquiètent, et finalement, son père s’inquiète. Il n’a rien besoin de dire, lorsqu’il l’appelle, un soir, de nulle part. Voir son nom sur son téléphone rappelle à Agnes tout ce qu’ils ont du endurer, à cause d’elle… Sa mère, au comportement similaire, à l’instabilité qui rendait impossible son fonctionnement. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, et le soir-même, Agnes part dans un des nombreux centres de désintoxe de L.A.
Agnes décide de prolonger son absence, et quitte officiellement Los Angeles, décidant de s’éloigner de la vie et de la ville qui a participé à ses problèmes récents et avec l’intention de pouvoir se remettre à l’écriture dans un environnement plus calme. Elle part pour Oceanside, où elle achète une beach house où elle peut s’installer plus confortablement. Pendant ses premiers mois, elle ne s’y remet pas immédiatement. Elle va aux Narcotiques Anonymes, elle fréquente les milieux universitaires à l’Université de San Diego, où elle donne quelques petites conférences, elle tente de conserver une vie normale. Puis, le moment arrive, le moment où elle pense avoir l’inspiration et la disposition nécessaire pour écrire.
Pendant une semaine, Agnes s’installe tous les soirs avec son petit bureau, sa machine à écrire, sans arriver à sortir un seul mot. La même page blanche la moque au petit matin après chaque soirée sans inspiration. Et malgré tout le temps qu’elle se donne, toute la relaxation qu’elle s’accorde, rien ne semble pouvoir réactiver ses muscles créatifs. Au fil des semaines, ses pensées deviennent de plus en plus pessimistes. Et si elle avait simplement épuisé son inspiration ? Et si elle ne pouvait travailler sans
Ces peurs l’envahissent, mais elle se rappelle pourquoi elle est venue ici. Elle a besoin d’un peu de vie normale. C’est sûrement ce dont elle a besoin pour revenir à l’écriture. Donc Agnes prend sur elle, met sa carrière au second plan pour se concentrer sur quelque chose qu’elle n’a pas peu faire en maintenant presque 20 ans : vivre normalement.
- Code:
<aa2>rebecca ferguson</aa2> @"Agnes Lundström"
- Code:
<aa2>écrivaine</aa2> @"Agnes Lundström"
- Code:
<aa2>#1406</aa2> @"Agnes Lundström"
- Code:
<ac>@"Agnes Lundström"</ac> <aa>39 ans, célibataire, bisexuelle, écrivaine.</aa>
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- Code:
<ac>@"Anwar Nasr"</ac> @"Agnes Lundström"*
fiche express, on adore. rebienvenue officiellement parmi nous avec ta joliesse.
grosses mentions pour
comme je le disais dans ton sujet en invités, trop trop hâte de la voir en jeu et de suivre ses aventures.
grosses mentions pour
heartbreakingMais peu importe ses défauts, Agnes les lui accorde. Parce que lui, au moins, n’est pas parti. Lui a fait de son mieux,
a girl needs a big huggie.Les années avancent, et elle est de plus en plus confortable avec son détachement, mais rien ne dure éternellement.
comme je le disais dans ton sujet en invités, trop trop hâte de la voir en jeu et de suivre ses aventures.
félicitations, te voilà validé·e
waw waw, cette histoire quoi ! Agnès a eu la vie tellement nomade et ponctué par sa célébrité compliquée, ça promet ! Amuse toi bien
Te voilà maintenant validé·e et prêt·e à rentrer dans le jeu. Afin de t'y retrouver au mieux, tu trouveras ci-dessous les divers registres (tu peux également vérifier si tu y as bien été ajouté·e).
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