i knew you were trouble (soren)
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i knew you were trouble (soren)

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「 feat. @soren barlow ; Cococabana ;; outfit
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Depuis qu’elle avait aménagé avec sa famille à Oceanside et commencé à sortir avec ses amis la nuit, le Cococabana était devenu l’un des endroits favoris de Felicia. Branché, attrayant, il y régnait une ambiance colorée et festive proprement particulière. Son emplacement sur la plage avec supplément soleil couchant pour les chanceux qui pouvaient venir admirer l’astre se jeter dans l’océan y était pour beaucoup, autant que son extérieur et sa terrasse version tiki bar, rotin et osier contre feuilles de palmier, qui venait contraster avec les néons et les couleurs flashy de l’intérieur du bar. Les cocktails y étaient délicieux, tant pour les papilles que pour les yeux, vous retournaient aussi délicieusement la tête. La musique y était bonne, les dj sets pile dans ses goûts. Sur fond de déco acidulée façon rainbow lsd acrylic dream, l’étudiante en droit en avait vite fait son QG. D’autant qu’il était aussi celui de son amie Suzy, dont le frère y travaillait…
Elle n’avait jamais été très fan de Soren, Felicia, déplorait l’influence qu’il avait sur celle-ci. Mais ils étaient jumeaux, et contre la génétique, elle ne pouvait rien. Si ce n’était, de temps en temps, quelques mises en garde à peine voilées, quelques recommandations chuchotées du bout des lèvres sous le goût acide de la crainte qu’un jour le pire n’arrive. Alors souvent, lorsque les deux amies sortaient boire quelques verres au Coco, Felicia veillait au grain. Sans jamais perdre la moindre occasion de rire et s’amuser, avait toujours un œil pointé dans la direction du frangin craignos, comme elle l’avait tacitement renommé. Appelez cela du strabisme vigilant, elle était ce cerbère observateur, ce lynx à l’œil duquel rien n’échappait. Presque comme si, au fond, elle n’attendait que ça finalement : l’ultime preuve qu’il lui fallait pour étayer sa plaidoirie contre lui, le fameux flagrant délit face auquel Suzy serait forcée de réagir. Pourtant, ce jour-là (ou soir, la plupart du temps) n’était encore jamais arrivé, ne semblait pas prêt de l’être. Soren, à son grand désespoir, avait l’air doué dans son domaine. Car elle n’avait pas que les yeux qui furetaient, Felica, avait aussi les oreilles qui traînaient, toujours bien grandes ouvertes. Et ce que le vent lui avait rapporté à l’égard du barman n’était franchement pas reluisant… Elle s’était laissé dire que le beau brun avait la main généreuse, mais pas qu’en matière d’alcool dans ses cocktails. Qu’il avait la main baladeuse, mais pas de la façon dont les esprits les plus scabreux pourraient ‘imaginer ; son truc à lui, ce n’étaient pas les fessiers rebondis (ou pas uniquement), mais plutôt les sacs et les poches… De quoi attiser plus encore l’antipathie de celle qui, même si elle n’en avait pas besoin, se crevait à la tâche en cumulant un job à ses cours, pour gagner honnêtement sa vie et son indépendance.

Énième soirée au Coco, la fille de la proprio mixait ce soir-là, et enchaînait avec ses sons préférés. Mais, alors que la fermeture du bar s’annonçait imminente, Felicia s’était accordé une pause au bar, le temps que Suzy revienne des toilettes et qu’elle ne la raccompagne chez elle. Sirotant le fond de son dernier verre, qui ne consistait plus qu’en l’eau des glaçons fondus dans un reliquat de cachaça et sirop glucosé, ses yeux se posèrent machinalement sur Soren qui fermait le bar. La fille face à lui avec laquelle il partait fit mine de partir, oubliant sa veste en jean élimée sur le comptoir. Tel un gentleman, Soren s’en saisit, pour la lui rendre crut-elle, mais sous ses yeux ébahis, fit consciencieusement le tour des poches avant de le rendre à sa propriétaire. « Non mais j’y crois pas ! », s’exclama-t-elle, incapable de réfréner son indignation, ce qui eut le mérite de faire sursauter les quelques personnes autour d’eux mais surtout, d’attirer l’attention de Soren…
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「 feat. @Felicia Duarte ; Cococabana ;; outfit
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Le bar est bondé, les serveurs sont aux aguets, la musique résonne dans toute la pièce. Alcool, diluant, fruits, glaçons. Cocktails qu'il prépare avec amour. Soren adore signer ses préparations avec une tranche de melon ou de pastèque. Cela change des boissons que les clients consomment habituellement. Et puis, cela plaît autant aux hommes qu’aux femmes et même à ceux qui, a priori, n’aiment pas trop le goût fort des alcools. Un univers très créatif. Un boulot qu'il exerce depuis trois années, qu'il a appris à aimer. Et si pour l'instant il n'a pas encore merdé, c'est sûrement qu'il a une bonne étoile qui scintille au-dessus de lui. Trop concentré dans son boulot, les yeux rivés sur les boissons, écoutant à peine les basses qui se diffusent dans le bar. Barlow profite des verres offerts par les clients, tentant de noyer sa mélancolie dans l'alcool et les conversations débiles. Comme toujours, l'ambiance est folle ; musique à fond, du monde partout, l'odeur des différents arômes, les conversations et les rires qui s'entremêlent. Cliquer sur pause le temps de quelques secondes. La nuit est encore jeune, pourtant l'éthanol dévale la gorge de Soren qui, ce soir, décide de s'enivrer le temps d'une douce soirée. Pendant quelques minutes, il se perd dans ses pensées. Sa vie entière se retrouve devant ses yeux et il se laisse prendre à son propre jeu. Se droguer et s'alcooliser, même en étant conscient, juste pour fuir sa foutue réalité ; la vie. En servant un client, il jette un coup d'oeil à l'entrée du Coco et au même instant, deux silhouettes familières font leur apparition dans son champ de vision. D'abord la chevelure blonde de sa jumelle, suivie de son acolyte, Felicia. Et il lui suffit d'un seul regard pour souffler déjà d'agacement. Froncement de sourcil et iris qui se lèvent au plafond, il replonge le nez dans la préparation des boissons. Felicia, celle qui aime attirer l'attention, celle qui aime les belles choses, tout son contraire. L'ignorer, voilà ce qu'il compte faire, mais généralement, c'est quelque chose qui lui mobilise peu de ressources.

Fermeture du bar, l'heure de quitter les lieux, de repartir chez soi, bredouille. Quelques mots échangés avec une blondinette, il fait tout ce qu'il peut pour détourner son attention, en laissant échapper des sourires malicieux, charmeurs, parce qu'une autre idée émerge en lui. Et ça fonctionne. La jolie blonde s'éclipse, oubliant de récupérer sa veste. Ce n'est plus l'argent qui lui manque, mais cette envie viscérale de s'approprier l'interdit.Ses doigts caressent le bar à la recherche de la veste. Doucement. Prudemment. La tâche s'avère encore plus facile que prévu. Une fois ses doigts sur la veste, il n'a pas le temps de voir ce qui se trame qu'il entend une voix familière taper dans ses oreilles, à côté de lui. Son coeur cogne contre sa cage thoracique et la nervosité monte en lui. Il déglutit, fermes les yeux quelques secondes pour respirer profondément avant de reprendre le contrôle sur sa personne. Veste qu'il repose immédiatement sur le comptoir, faisant mine de rien, il croise le regard ahuri de Felicia. « Fais chier. » grommèle-t-il avant d'avaler difficilement sa salive. Soren ressemble à un gamin qui s'est fait surprendre entrain de faire une bêtise monumentale. C'est le cas, il le sait, il est grillé comme une saucisse sur un barbecue que l'on a laissé trop cuire. « C'est pas vraiment c'que tu crois. » Mais pourquoi il dit ça ? Il bascule la tête en arrière, se rendant compte qu'il s'enfonce plus qu'autre chose.
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「 feat. @soren barlow ; Cococabana ;; outfit
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Elle l’avait vu, Felicia, elle avait tout vu. N’avait pas manqué une seule miette du spectacle. Spectatrice malgré elle d’une sombre farce, comme si elle était sortie de son corps, flottait en dehors, au-dessus de cette scène ahurissante face à laquelle, impuissante, elle n’avait pu que manifester oralement son indignation. Mais, pire que ça, ce qui la mettait véritablement hors d’elle, c’était avant tout le naturel dont le barman faisait preuve. Une dextérité et une rapidité qu’on aurait dit innées, qui la laissaient franchement bouche bée. Telle une carpe koï suffocante hors de l’eau, Felicia avait tout l’air de la fille en choc anaphylactique qui tentait d’avaler de l’air à grandes goulées.
Sans succès.
Son exclamation avait tout de même eu le bénéfice de faire stopper immédiatement les agissements du filou derrière le bar, et d’attirer les yeux des curieux vers eux deux. Enfin, surtout elle et son visage courroucé, alors qu’elle aurait tant voulu que d’autres qu’elle le surprenne la main dans la poche de cette veste en jean qui, de toute évidence, ne lui appartenait pas.
Tant pis pour cette fois. Sheriff Duarte l’avait au mois stoppé. Le « fait chier » grommelé ne lui avait pas échappé et, sautant de son tabouret pour mettre pied à terre, s’avança jusqu’ lui en roulant des yeux. « Et ouais, “fait chier” mon pote. » Absolument pas crédible, Felicia ne se départit pourtant pas de son aplomb, et récupéra la veste sous le nez de Soren avant de se précipiter à la suite de la fille qui l’avait oublié et qui, par miracle, s’était arrêtée en chemin discuter avec une connaissance. « Eh ! Tiens, t’as oublié ça au bar… »

Elle ne sut ce qui la retint de dire à la fille de bien vérifier ses poches et si leur contenu s’y trouvait toujours, ne sut ce qui la retint non plus de ne pas dénoncer Soren. Peut-être son amitié pour Suzy, qui prenait un temps infini pour revenir des toilettes ? Il n’empêche qu’elle aurait terriblement voulu qu’elle soit là, et qu’elle voit tout, elle aussi. De ses propres yeux. La jeune femme trépignait d’impatience de voir arriver le fameux jour où elle pourrait lui sortir le « tu vois ! Je te l’avais bien dit ! » qui lui taraudait les tripes depuis si longtemps…
Rebroussant chemin, elle vint se planter face à Soren et le toisa de son regard le plus noir, aussi menaçante qu’un emoji chaton. « Ah ouais ? C’est pas vraiment ce que je crois ? Et je crois quoi, d’après toi ? Que t’as trébuché et que, oh mince ! En te rattrapant au comptoir, ta main à glisser dans cette poche par le plus grand des hasards ? » On la lui faisait pas, à Félicia !
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Pourquoi il a fallu que ce soit tombé sur Felicia ? Comme par hasard l'une des amies de Suzy, sa jumelle. Et la peur grimpe en lui, parce que la brune pouvait maintenant le faire chanter, ou le balancer. La malchance continue de virevolter au-dessus de lui et c'est franchement agaçant. Soren lève les yeux au ciel, une mimique qu’il n'a définitivement jamais perdue. C'est ça, le jeu de sa vie; au début c'était voler pour se nourrir, pour survivre, maintenant c'est pour s'amuser, se sentir en vie. Il n'a pas eu le choix, c'était comme ça, vivre chez les Barlow c'était s'enraciner avec un certain chaos. Plus d'excuses aujourd'hui, il a un boulot stable, un peu d'argent et un appartement. Pourquoi continuer ?
Felicia avance jusqu'à lui, le palpitant s'affole. Soren ne réplique pas, préfère le mutisme absolu comme réponse évidente. De toute façon, il est cramé, que peut-il ajouter d'autres ? S'excuser ? Pourquoi ? Pour qui ? Il n'a pas de compte à rendre, pourtant, il sent qu'il va devoir le faire, ou trouver une solution pour qu'elle la boucle. Cependant, il reste pas mal persuadé, que tout comme lui, ce sujet ne va rester tabou un moment. Elle détient un secret, quelque chose de sombre que Soren ne souhaite pas de ça éclore. La réalité est bien plus frappante que cela. Alors il fera ce qu'il sait faire de mieux ; fuir le problème, fuir quand la police lui court après, fuir quand le concierge de l'immeuble essaie de le faire déguerpir du toit lorsqu'il fume. Ce soir néanmoins, il ne veut pas réellement fuir, mais plutôt affronter. Tandis que Felicia rend la veste à la jeune femme, il contourne le bar, se faufile comme une petite souris, fuit, loin des conflits, malgré qu'il puisse souvent les provoquer. Est-il un lâche ? Oui, c'est fort probable. Mais la brune rebrousse chemin, barre son chemin, face à face électrique, comme si des éclairs jaillissent autour d'eux. Les mots de Feli l'amusent et un léger rire s'échappe de sa  bouche. « C'est exactement ça, j'ai trébuché et ma main à glisser dans la poche, ouais. » Humour, ironie, sarcasme, sont ses moyens de contre-attaquer. C'est avec un sourire amusé qu'il balaye ses mots d'un geste de la main. La protestation se lit au fond de ses yeux tandis que la gêne prend petit à petit le pas sur les pommettes Soren. Mais il ne montre rien.  « Et à ce que je sache, j'te dois rien, j'ai aucun compte à te rendre. » déclare-t-il, presque sur le ton de la plaisanterie. Elle s'attendait à quoi ? A ce qu'il s'excuse ? Jamais, il est bien trop fier. Quand on est née avec une cuillère en or dans la bouche, on peut se permettre de vivre correctement, pense-t-il fortement. Puis il l'a fusille du regard. « Et soit gentille pour une fois, ne dis rien à Suzy, laisse la en dehors de tout ça. » Doigt accusateur qu'il pointe sur sa silhouette, avertissement lancé. Soren joue. Un petit sourire se dessine au coin de ses lèvres tandis qu'il la défie du regard.
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Felicia aurait dû s’en douter, aurait dû savoir que le culot de Soren dépassait toute notion commune, toute limite. Elle aurait, d’ailleurs, apprécié savoir faire preuve d’un tel aplomb elle aussi, d’une telle force de persuasion. Elle qui se destinait à une carrière d’avocate, savait qu’elle pouvait convaincre, mais de la façon dont lui savait le faire ?
Ses pommettes arboraient désormais la même couleur que son précédent cocktail, à base de fraise. Sourcils froncés, l’œil pas dupe, elle le toisait d’un regard courroucé, face à la nonchalance et le bagout dont il faisait preuve. Il osait sincèrement se foutre de sa gueule, par-dessus le marché ? « Tu te crois drôle, Barlow ? » Non parce que, franchement, si c’était le cas, fallait revoir ses jokes avant de se lancer dans un one man show. La jeune femme fulminait, fulminait surtout qu’il ne considère pas toute la portée de son acte. Et bon sang, que fichait Suzy, aussi ? Était-elle tombée sur le prince charmant, quelque part, à mettre un temps infini à revenir ? Felicia avait besoin qu’elle soit là, pour réaliser tout ce qu’elle s’efforçait de lui faire comprendre depuis un moment déjà, peut-être aussi pour essayer de raisonner son frangin, qui prenait ça à la légère, avec un sourire ironique accroché aux lèvres qui plus est. Était-il seulement un peu désolé ? Embêté d’avoir été pris sur le vif ? Si c’était le cas, il n’en montrait rien, ce qui était loin d’arranger son cas aux yeux de la brunette agacée.
Puisqu’il semblait vouloir la prendre de haut, il allait en avoir pour son argent ; se campant bien droite, forte de ses appuis et de sa position, mains sur les hanches, façon cow-girl, elle lui barra la route, bien décidée à ne lui laisser aucune chance de se dérober. Pas cette fois. Pas avec elle. « J’t’ai pas demandé de me rendre des comptes ». Elle éleva juste un peu la voix, pour que les personnes autour puissent entendre leur conversation. Et lui mettre un petit coup de pression, made in Duarte. « Mais à cette fille et ce que t’as voulu taper dans sa poche en tombant malencontreusement dessus, t’as peut-être des comptes à lui rendre, ouais. »
Pourquoi cette fichue musique ne s’arrêtait pas, elle aussi ? Comment allait-elle réussir à le mettre dans la sauce si même en élevant la voix elle n’arrivait à les faire véritablement remarquer ? Car elle n’était clairement pas assez pompette pour monter sur le bar et déclamer un monologue. Et malheureusement, la soirée allait sur sa faim, l’établissement était sur le point de fermer.
Avec une lueur de défi dans le regard, Soren pointa vers elle un odieux doigt accusateur qui fit s’agrandir plus encore ses yeux et rosir plus franchement ses joues. « Non mais je rêve !?! » Elle laissa filer une petite exclamation indignée. « Ça veut dire quoi exactement, le « pour une fois » ? Non parce que, je trouve que jusque-là j’ai été très gentille justement, je sais pas ce qui me retient d’aller tout lui balancer… » Et comme pour appuyer ses dires, et prouver toute sa détermination, son expression se fit plus provocatrice également. « D’ailleurs tu sais quoi ? C’est exactement ce que je vais faire. J’vais aller la trouver, et lui raconter tes exploits, et on verra ce qu’elle en pense », ajouta-t-elle, en tournant les talons comme pour s’éloigner. Rira bien qui rira le dernier, Barlow…
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