faisons plus ample connaissance (Martin)
Keeley n'avait pas porté l'uniforme depuis quelques jours maintenant. Elle avait joué les agents d'infiltration pour une assignation spécial et voilà que maintenant après quelques jours de repos, elle était de retour à porter son arme et son joli uniforme bleu. La blondinette flirtait beaucoup avec le département de l'intelligence et c'était réciproque, mais elle aimait aussi patrouiller et ce, même si ce n'était pas un métier toujours facile. Voir des gens en détresse et des atrocités, ce n'était pas toujours facile, mais si l'on comparait à ses frères qui avaient fait l'armé, au moins elle avait le plaisir de dormir dans son lit, tous les soirs (ou les jours) ou presque et elle avait l'impression de faire la différence dans la vie des gens.
Kee aurait préféré faire de la patrouille plutôt que de la surveillance ce soir, mais elle et Marty (le nouveau super duo K+M) se devaient de faire de la surveillance devant une maison. Elle laissa le soin à Martin de conduire, puisque ce soir elle n'en avait pas trop envie. Alors qu'il conduisait, elle ouvrit bien vite la bouche.
Ils n'étaient pas encore rendu à destination, mais il se devait d'obéir à ses ordres, puisque c'était comme ça.
Il y avait une supérette (dépanneur) et un Starbucks. Keeley pourrait donc faire le plein de sucreries et se prendre de quoi carburer quelques heures niveau caféine. Keeley prit une note mental de ce qu'il désirait et fit bien vite le plein niveau caféine et sucreries et elle revint bien vite de la voiture les mains pleines
En moins de 5 mins, ils étaient devant la maison, désormais stationné dans l'accotement devant l'autre voiture de police. Keeley pris le micro de son radio.
Elle se retourna désormais devant son partenaire prenant par le même fait une mini gorgée de sa boisson avant de dire avec excitation.
Keeley put s'empêcher de rire. Son enthousiasme était certes sarcastique, mais elle appréciait quand même l'idée d'en découvrir un peu plus sur son partenaire.
Au bout de combien de temps cesse-t-on d’être considéré comme le petit nouveau de service ? Cette question revient souvent, un peu trop au goût de Martin. Les semaines passent et peu à peu, il s’habitue au poste de police, à l’organisation, aux autres collègues. Cela fait beaucoup à retenir et intégrer, mais il possède une sacrée capacité d’adaptation, Martin, il avance petit à petit, il fait son trou progressivement ; pas toujours facile, et sûrement plus facile à dire qu’à faire d’ailleurs, mais il s’en sort honorablement. Et puis, il peut compter sur certains visages plus sympathiques que d’autres, comme Keeley. Elle, c’est sa partenaire de patrouille depuis son arrivée. Ils se connaissent encore assez peu, n’ayant pas eu le temps de trop discuter même s’ils ont déjà fait un certain nombre de virées ensemble et si elle est un peu plus âgée que lui, il est content d’être tombé sur elle. Au moins, elle possède de l’expérience, mais ce n’est pas pour autant qu’elle est devenue aigrie. Et, surtout, elle n’a pas fait la tête – du moins, pas devant lui – quand on lui a assigné Martin. Ce soir-là, leur mission est de surveiller l’entrée principale d’une maison, une affaire de routine, rien d’extraordinaire. Martin sait d’avance que les heures vont être longues, il s’y prépare psychologiquement. Suivant le conseil de la jeune femme côté passager, il se gare sur le côté, surpris de constater qu’ils ne sont pourtant pas arrivés à destination. Il comprend rapidement la raison de son arrêt et sourit « Je ne dirais pas non à un café, j’crois qu’on va en avoir besoin pour tenir cette nuit ! Oh, et un sachet de bonbons, ça me plairait… si tu trouves des skittles, j’dirais pas non » il sort de quoi régler la note et attend derrière le volant, heureux qu’elle ait pensé à ça.
Quelques minutes plus tard, Keeley revient, les bras chargés, et le regard de Martin brille de convoitise. Voilà de quoi passer une bonne nuit de surveillance, ce qui n’est pas forcément le plus marrant, mais Martin est loin d’être aigri, au contraire. Tout ce qu’il découvre, apprend ou fait, il s’en émerveille tel un enfant. Martin redémarre donc et conduit jusqu’à l’adresse indiquée, ils sont prêts à prendre la relève de l’autre voiture qui s’éloigne donc rapidement après les mots de sa partenaire. Martin coupe le contact et s’installe un peu plus confortablement, le regard braqué vers la maison qu’ils doivent surveiller. A son tour, il lâche un léger rire « on sait pas, peut-être qu’il va se passer quelque chose de dingue cette nuit… enfin, j’en sais rien. Ça t’es déjà arrivé en surveillance, de vivre un truc dingue ? » qu’il demande, ravi de pouvoir se gorger de l’expérience de la jeune femme. Mais peut-être va-t-il rapidement déchanter et que cette nuit ne sera rien d’autre que la première d’une longue, très longue succession de nuits de surveillance sans intérêt, simplement parce qu’il faut le faire.
Ses débuts dans la police n’avaient pas été avec une partenaire sympathique. Elle s’était retrouvée avec un vieux bedonnant comptant ses jours restant avant la retraite. Ça n’avait pas été des débuts très palpitants. Bien qu’elle jouait entre le département de l’intelligence et la patrouille, lorsqu’elle était en compagnie de Martin, elle tenait à tout faire pour que son intégration se passe pour le mieux et il fallait aussi ajouter qu’elle appréciait bien l’avoir comme partenaire. Il était jeune, sympathique et en plus, il savait bien faire son travail.
Ce soir, l’assignation qu’ils avaient n’était pas très palpitante. Surveiller une maison. Malgré une soirée tranquille, Keeley tentait de faire en sorte que ça soirée de travail reste intéressante. Sur le chemin, Keeley demanda à Martin de se garer. Là où ils n’étaient pas encore à destination.
À ce niveau tous les deux avaient les même goûts. Elle prit l’argent de son collègue, bien qu’elle aurait préféré que ça soit elle qui paie.
Keeley revint bien vite les bras chargés dans la voiture. Martin vint jusqu’à l’adresse indiqué. Keeley mentionna quelques mots au micro à ses partenaires et voilà qu’ils étaient prêt pour la relève. Keeley sourit vite fait à son co-équipier.
Keeley prit une petite mini gorgée de son café.
Par réflexe, Martin sort la monnaie de son sac, il ne se voit pas se faire offrir ce qu’il commande. Peut-être parce qu’il n’aime pas se sentir redevable de qui que ce soit, ou tout simplement parce que ça le mettrait beaucoup trop mal à l’aise puisque ça n’est que quelques dollars, qu’importe. La jeune femme revient rapidement et la voiture peut repartir, filant vers le lieu de la surveillance. Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre. Des heures et des heures. Martin le savait avant de s’engager, que ça ne serait pas forcément trépidant, au moins les débuts. Mais il a la chance de compter sur une partenaire qui a l’air agréable, et pas un vieux type aigri par les années qui passe son temps à râler. « Dommage » qu’il répond en haussant les épaules. Il aurait bien aimé qu’elle lui raconte un truc de dingue vécu en surveillance, mais elle n’a pas d’anecdote croustillante. « Et en intervention ? T’as bien vécu une intervention mémorable, j’suis sûr ! » c’est qu’il ne lâche pas l’affaire, Martin, il insiste un peu parce que rien ne l’emballe davantage que d’entendre les anciens lui narrer leurs aventures. Ça le fait rêver, peut-être peut-il ainsi se projeter un peu plus, s’imaginer dans quelques années, pourchassant les criminels et changeant le monde. Une idée bien ancrée dans son esprit un peu rêveur, même s’il sait bien que ce n’est pas aussi simple, aussi manichéen, une part de lui sait qu’il ne changera rien du tout, mais il essaie.
Imitant Keeley, il boit une gorgée de café et reste un peu songeur, s’apprêtant à rajouter quelque chose quand elle lui propose de jouer à un jeu pour mieux se connaître. Il sourit, voilà une manière bien originale de se découvrir ! Il ouvre son paquet de bonbons et dit « Si tu veux. Et si on l’a déjà fait, on mange un skittle » autant rentabiliser le paquet, après tout. « Bon, je commence… je n’ai jamais été en Europe. Mais j’crois que j’adorerais ça, c’est sur ma liste des trucs à faire » autant donner un peu plus de détails, puisque le but est quand même de se connaître un peu plus. Il réfléchit déjà pour la suivante, même s’il garde le silence, attendant tant la réponse de Keeley que sa propre idée. Il réalise qu’il la connaît vraiment très peu, il se demande ce qu’il peut dire ou ne pas dire, il préfère donc rester en surface, des phrases anodines qui ne le mettraient pas en difficulté (ou elle), car il n’est pas certain qu’évoquer sa famille ou son passé soit l’idée du siècle. Certaines choses méritent d’être gardées pour soi. Pour le moment, du moins.
Après avoir fait les réserves, Keeley et Martin se rendirent en direction. Cette soirée ne serait pas des plus trépidante, mais Keeley savait comment rendre ce type de soirée un peu meilleure. À débuter par quelques réserves. La blondinette aurait aimé raconter une histoire de surveillance totalement dingue, mais malheureusement chacune de ses soirées comme celles-ci c’étaient avéré être tranquille. Par chance ce soir, elle était en bonne compagnie. C’était l’occasion parfaite pour apprendre à connaitre un peu plus son partenaire. Keeley flirtait actuellement avec l’intelligence. Elle ne savait pas si elle serait encore longtemps en patrouille, mais une chose était certaine, en ce moment, elle appréciait particulièrement son nouveau partenaire et ce, même s’il était nouveau dans la police. Par chance, ce petit nouveau était plutôt doué.
Keeley restait marqué de la dame sous psychose. Elle toucha d’ailleurs ces quelques marques. C’était celle où elle s’était retrouvée avec un petit nouveau, qui n’était pas Martin. Celui ou son partenaire de la soirée s’était retrouvé figé par la situation plutôt que de lui venir en aide. Keeley avait dû maitriser seule une dame sous psychose, qui avait sorti une seringue souillée pour lui en donner deux coups et qui avait terminé par la mordre au cou. Keeley était désormais suivi pour faire certaine qu’elle n’avait pas choppé un salle truc. Par chance, pas toutes les histoires se terminait comme celle-ci. Elle avait aussi sauvé des gens, à débuter par ce petit garçon de 7 ans. Ça n’avait pas encore fait le tour du commissariat, mais c’était le garçon d’un sénateur et Keeley allait avoir une médaille. Keeley resta pensive quelques instants et elle ouvrit de nouveau la bouche.
Keeley regarda vite fait dans son téléphone pour montrer des photos de la petite fille, tout en montrant son plus joli sourire.
Par chance, ce n’était pas toutes les histoires qui se terminait mal.
Tout juste après sa gorgée de café, Keeley proposa une manière originale pour mieux se connaitre.
Qu’est-ce qu’elle aimait son nouveau partenaire. Son collègue affirma qu’il n’était jamais allé en Europe, mais qu’il adorerait ça.
Keeley resta songeuse un peu. C’était désormais à son tour de trouver une affirmation. Keeley opta pour un truc plus ou moins profond.
Elle pourrait élaborer un peu plus sur le sujet, ou pas. Tout dépendait de la réaction de son collègue.
Keeley se prête bien volontiers au jeu, racontant à un Martin très attentif quelques souvenirs d’intervention. Dont l’histoire d’un môme enlevé, elle l’avait sauvé des griffes d’un homme et Martin grimace. Il imagine bien combien la jeune femme devait être sous pression et combien elle devait être soulagée que cet enfant n’ait rien. « Beau boulot » sourit-il, songeur. Elle avait fait son devoir, à ce moment-là, mais dans le fond, elle avait fait plus, beaucoup plus. Martin ne souhaite pas vivre un jour une telle intervention, parce que ça supposerait qu’un enfant est en danger, mais il espère connaître l’adrénaline, il espère tirer son épingle du jeu, lui aussi, se démarquer. Il voudrait bien devenir un héros, Martin, même s’il sait bien que la réalité est beaucoup plus complexe que ça. Il ne pose pas de questions, de crainte que cela gêne sa partenaire – il se contente de tendre l’oreille, il sourit quand elle lui annonce avoir aidé une femme à accoucher. « Comme quoi, il n’y a pas que du négatif dans notre job » il a souvent entendu ça, autour de lui. Mais Keeley prouve que c’est faux, et Martin se penche légèrement pour jeter un coup d’œil aux photos qu’elle lui montre. Lui aussi, il espère garder des souvenirs comme ça, avoir des anecdotes à raconter, qu’elles soient drôles ou émouvantes, simplement pour se souvenir.
« Toujours des skittles ! J’peux pas m’en passer » qu’il explique en riant, tout en attrapant une petite poignée de bonbons avant que le jeu ne commence officiellement. « J’en sais rien, j’y ai jamais trop réfléchi… je ne vais pas faire très original si je réponds Paris, je crois » il en a probablement une image biaisée et romancée par ce qu’on voit à la télévision, mais il s’en fiche. « J’aimerais tout voir. L’Italie, ça me plairait beaucoup. Et puis, j’adore le vélo, alors n’importe où on peut faire des road-trips à vélo, ça aussi, j’aimerais bien » explique-t-il, un peu rêveur. Peut-être un jour – sûrement, parce qu’il a des rêves plein la tête, des rêves qui n’attendent qu’une chose, d’être réalisés. Et si ce n’est pas lui qui prend son destin en main, personne ne le fera à sa place. Keeley enchaîne en expliquant ne pas connaître sa date de naissance. Forcément, Martin attrape un bonbon, tout en lui lançant un regard surpris. « Non… je l’ignorais. Qu’est-ce qui s’est passé ? Où est-ce qu’on t’a retrouvé ? » il est curieux, espérant que ça ne soit pas mal interprété par la jeune femme, mais cette histoire n’est pas commune. Il laisse défiler quelques secondes avant de reprendre « Moi, je n’ai jamais vécu seul. Je veux dire, je n’ai jamais pu me résoudre à quitter la maison familiale… ça me ferait trop bizarre, je crois » et laisser ses sœurs derrière lui, non, il ne pourrait pas. Il a un peu peur de l’abandon, Martin, alors s’il partait, ce serait lui qui aurait l’impression de les abandonner et ça, il en est incapable.
Keeley se remémorait quelques souvenirs d'interventions marquantes. Elle décidé de ne pas parler des plus mauvaises. Celles-ci l'avaient tout autant marqué voir même plus. Après tout, dans un métier comme le sien, on arrivait bien souvent dans les moments les plus difficiles. Les moments ou les gens avaient commis l'irréversible. Des moments ou ils étaient parfois en détresse. Des moments qui étaient bien loin d'être rose. Des moments qui pouvait assez facilement glacer le sang. Son travail était bien loin de donner de simple contraventions et manger des donuts. Vous savez le cliché des policiers. C'était bien au contraire. Tous comme les ambulancier et les pompiers, ils étaient les premiers répondant.
Keeley sourit vite fait en lien avec le "beau boulot de Martin".
La belle blonde resta légèrement songeuse. Particulièrement avec ce qu'il avait ensuite mentionné. "Comme quoi, il n’y a pas que du négatif dans notre job". La blondinette venait de lui prouver le contraire avec l'enfant qu'elle avait eu la chance de mettre au monde.
Petite Keeley était une femme plutôt positive et forte, mais comme tout le monde, elle avait ses moments de vulnérabilités. C'est moments ou le vase devenait trop plein. Ces moments cumulatif. Bref. Elle était humaine et ce, bien qu'elle était policière. L'uniforme ne changeait pas la personne qui se trouvait dessous.
Martin mentionna son amour pour les Skittles. Ça fit bien rire la blondinette.
Et bien vite, ils débutèrent le petit jeu de "je ne jamais". C'était plutôt sympa comme jeu et un très bon moyen pour apprendre à connaitre un peu plus son partenaire. Martin affirma qu'il n'était jamais allé en Europe, mais qu'il aimerait très bien y aller. Contrairement à lui, la belle blonde y était déjà allé. Elle avait eu la chance de visiter les Alpes.
Elle et l'amour ça faisait deux. Une ville romantique comme Paris était loin d'être son premier choix, mais si ça plaisait à son partenaire, elle n'avait rien contre.
K aimait l'aventure et les voyages, donc elle prêterait certainement main forte à son collègue lorsqu'il serait temps de prévoir son voyage.
Ce fut le tour de Keeley d'admettre un point. Elle décida donc d'aller avec la carte de son adoption. Sujet qu'elle avait souvent abordé, donc ce n'était pas un secret. En plus elle travaillait avec son frère August et ils n'étaient pas liés de sang, alors forcément tout le district savait et en plus, les policiers qui l'avaient retrouvés et avaient été assignés à son dossier travaillaient toujours (pour la plupart) au district.
Keeley était peut-être même resté quelques mois à l'hôpital pour dire vrai, elle n'en avait aucun souvenir, autre que ce qu'elle avait lu sur papier par rapport à tout ça. Elle haussa légèrement de ses épaules avec un petit sourire en coin.
Et Martin changea de sujet en quelque sorte, restant tout de même dans le même ordre d'idée qui fit en sorte que Keeley prit une bouchée de Skittles.
Keeley pouvait comprendre cette peur de l'abandon, indirectement. Elle avait ce trouble elle-même. C'est ce qui l'avait conduit, beaucoup plus jeune à ses troubles alimentaires. Peu après le départ de son frère ainé pour l'armé. Elle eut un petit sourire en coin.
HJ: J'ai fait long. J'étais hyper inspiré je crois
Son tour viendra. Il hoche doucement la tête, impatient d’y arriver justement et en même temps, un peu inquiet de se dire qu’il ne saurait peut-être pas gérer, qu’il n’arriverait pas à garder son calme ou n’importe, car tant de choses peuvent mal se passer dans une intervention, même quand on est aguerri, quand on essaie de gérer tout du début à la fin. Il le sait, Martin, il appréhende donc un peu – mais il n’en est pas encore là et d’ailleurs, comme le conseille Keeley, il préfère se concentrer sur le positif. Et le jeu commence, ils cherchent à faire plus ample connaissance, se découvrir mutuellement pour apprendre à se faire confiance. Ça leur sera utile, en intervention. « Ouais, je me doute bien qu’il y a un sacré nombre de clichés autour de cette ville, mais… j’aimerais bien la voir quand même, au moins une fois » pour se forger sa propre opinion, probablement. Ne dit-on pas que c’était la ville de l’amour et lui, en grand romantique, il ne peut pas y être insensible. La conversation prend un tournant plus personnel quand elle lui raconte les circonstances de sa naissance, le bébé qu’on retrouve dans une ruelle, le mystère qui auréole cette histoire et Martin fronce un peu les sourcils. Un début de vie certainement pas courant ! « Oh… ça n’a pas dû être évident à gérer, pour toi. Et les Kane, ils sont comment ? » demande-t-il, se sentant un peu plus à l’aise d’explorer cette facette de la vie de la jeune femme.
« Tu n’as jamais cherché de ton côté tes origines, pour retracer ton histoire ? » lui, il ne sait pas s’il aurait aimé rester dans l’ignorance. Il aurait voulu savoir, tout faire pour comprendre… et en même temps, sa propre mère avait mis les voiles longtemps auparavant et il n’avait pas essayé de la retrouver. Parce que sa disparition était volontaire. Et que Martin refusait à l’époque, encore aujourd’hui, de donner l’impression qu’il lui courait après. Pas question. Parfois, il vaut mieux tracer sa route sans regarder en arrière. Il oublie le jeu, Martin. Parce que ça devient trop important, trop intime, et les questions affluent dans son esprit plutôt que de retrouver un autre je n’ai jamais. « La perle rare… Oui, je la cherche, j’imagine » il sourit encore, un peu hésitant. Il ignore s’il va la trouver un jour, et si vraiment il plaquerait tout pour quitter la maison familiale, où ses sœurs vivent encore. Il n’en a aucune envie, il tient à son petit confort. Murphy, elle a endossé ce rôle que sa mère n’a pas tenu, il lui en sera éternellement reconnaissant. « Et toi, tu as trouvé ta perle rare ? » enchaîne-t-il, parce qu’il réalise être plus à l’aise à poser des questions à Keeley plutôt qu’à parler de lui. Ça n’a jamais été son truc, à Martin, toujours cette peur de trop en dire, que ça se retourne contre lui ou contre les Barlow.
Et oui! Le tour de Martin viendrait bien vite et Keeley avait confiance. Tout comme elle, il arriverait à bien gérer les situations qui se présenteraient devant lui. Ça venait avec le temps et le métier. Keeley avait plusieurs moments héroïque à son actif, mais elle avait aussi eu ses moments d'apprentissage. Ces moment ou elle se disait que si elle avait agit différemment, peut-être bien qu'une vie aurait été sauvé. Il ne fallait pas avoir de regret dans la vie, mais dans un métier comme celui-ci, il suffisait simplement d'une seconde pour changer le cours des choses. Une balle au mauvais endroit. Un balle perdu. Dire la mauvaise chose au mauvais moment. Tôt ou tard, Martin aurait son (voir même ses) moment glorieux. Elle le savait. Elle sentait son potentiel.
Pour le moment, mieux valait se concentrer sur le moment présent et tous les deux étaient dans la voiture de patrouille à surveiller une maison. Il n'y avait rien de bien intéressant comme soirée, mais Keeley avait réussis à rendre les prochaines heures un peu moins pénible. Après tout, on parlait de Keeley. Elle avait prévu de quoi remplir leurs estomac ainsi que de quoi carburer et elle avait même trouver un jeu pour passer le temps et faire plus ample connaissance.
Keeley s'ouvrit sur l'histoire de sa naissance. Ça n'était pas un grand secret d'état. La majeur partie du district savait son histoire.
Faux! Keeley s'était retrouvé avec un trouble de l'attachement et des troubles alimentaires, mais ça c'était encore trop personnel pour être révélé, mieux valait s'attarder aux Kane.
Elle put s'empêcher de rire à sa propre remarque. Plus jeune, elle était un peu impulsive et casse-cou. Ne considérant pas toujours les risques qu'elle prenait. Par chance, elle s'était un peu assagit avec les années.
Elle haussa légèrement des épaules un peu songeuse. Elle avait les ressources pour retrouver sa famille biologique. Tout était à sa porté de main, mais elle avait peur de ce qu'elle pourrait retrouver.
La blondinette n'était pas fleur bleu, mais elle avait l'impression que Martin l'était.
Elle n'était pas celle qui aimait trop parler, mais allons savoir pourquoi, Martin arrivait à lui tirer les vers du nez.
Elle présenta par le même fait la photo d'accueil de son téléphone étant cette photo d'elle et de son chien.
Elle pris une gorgée de son café avant de changer de sujet
Chacun possède un passé pour le moins compliqué, un fardeau à porter, et Martin en sait quelque chose. Il découvre toutefois que Keeley n’est pas en reste en ce qui concerne sa propre histoire, même si comme elle l’assure, elle n’était qu’un bébé quand c’est arrivé, elle n’en garde donc pas de séquelles importantes. Il n’empêche que ça ne doit pas être évident de se construire ainsi. « Je comprends » approuve-t-il, songeur. « Tant mieux que tu sois tombée sur eux, alors, ils ont l’air cool » une famille d’enfants adoptés en grande majorité, et la seule fille parmi tous les garçons, voilà qui ne devait pas être de tout repos ! Mais Martin comprend ce qu’elle veut dire, même si lui a grandi avec deux sœurs. Petit, il espérait s’attirer les bonnes grâces de son grand frère en l’imitant, quitte à faire des conneries. Et puis, en grandissant, il a compris que ce n’était pas ainsi qu’il se ferait remarquer. Qu’il s’attirerait les bonnes grâces des autres, des adultes, alors il a préféré tracer sa propre route. Il voit ce qu’elle veut dire, probablement vaut-il mieux parfois ne pas trop en savoir, laisser le mystère derrière soi plutôt que de chercher à tout prix à le découvrir. Au risque d’y laisser quelques plumes. Probablement pour cette raison que Martin préfère ne pas se lancer sur les traces de sa mère qui a mis les voiles.
« C’est sûrement mieux ainsi » qu’il confirme sans trop savoir ce qui est mieux, mais en tout cas, c’est la décision de la jeune femme et il la comprend totalement. Surtout si elle est tombée dans une bonne famille qui a su la rendre heureuse. Il éclate de rire quand elle parle de son chien et se penche pour observer la photo « Effectivement, tu trouveras jamais plus beau » il adore les animaux, Martin, depuis toujours. Lui, il n’ a qu’un poisson, parce qu’il n’aurait pas trop le temps de s’occuper d’un chat ou d’un chien, mais il espère un jour, pourquoi pas. Et puis, Keeley change de sujet en lui demandant pourquoi il a voulu rentrer dans la police et il sourit à ce souvenir. « L’envie de faire quelque chose de bien, j’crois. Quelque chose dont on se souviendra » ce serait trop long de revenir sur son histoire, sur ses relations avec ses parents, ses frangins, il n’en a d’ailleurs pas très envie. Mais s’il est rentré dans la police, c’est à cause d’eux. Ou grâce à eux. Ce sont eux qui ont fait ce qu’il est devenu, pour le meilleur comme pour le pire. Il jette un nouveau coup d’œil vers la maison, croit voir quelque chose bouger, mais ce n’est probablement que l’effet de son imagination. Alors, il s’installe un peu plus confortablement dans son siège et pousse un léger soupir. La nuit va être longue, il le sent, même s’il apprécie déjà sa partenaire. Mais ce n’est que la première vraie mission de surveillance, il sait qu’il y en aura d’autres, beaucoup d’autres. Son boulot ne fait que commencer…
(rp terminé)