Whatever you feel can never be wrong ((Keeley))
tw : crise de panique
Tête qui tourne, corps endolori. L'esprit du brun est vide, tout comme son coeur. Il vient de déposer, en urgence, Lucky, chez le vétérinaire. Il a beau savoir que son chien est entre de bonnes mains auprès de Noah, sa tête n'arrête pas de lui dire qu'il y a aussi des probabilités négatives dans le lot. Il sent la panique monter. C'était la première fois qu'il était loin de son animal, de son meilleur ami. Il n'avait plus été complètement seul depuis tant d'années maintenant.. Il avait la sensation que la noirceur commençait peu à peu à l'entourer, à l'étouffer, à le tuer. August se lève de son canapé et se dirige vers sa cuisine. Penser à autre chose, voilà la seule solution qu'il entrevoit. Il a pas trop compris ce qui arrivait. Lucky n'était pas au top de sa forme depuis un moment. Il aurait du consulter Noah plus tôt, plus vite. Se serait de sa faute si quelque chose de grave venait à arriver. Il n'avait pas vu les signaux d'alerte. Quel andouille faisait-il ! Il attrape un verre dans le placard, le rempli d'eau au robinet, le pose contre ses lèvres et par, il ne sait quelle sorcellerie, ce dernier finit par exploser au sol. Il a envie de hurler. De pleurer. De maudire la terre entière. Mais il ne fait rien, mise à part retourner dans le salon, s'adosser au mur et se mettre en boule. Il marmonne : il ne saurait même pas dire quoi tant il sent une boule se former dans ses poumons. Il suffoque. Il vacille. Ses doigts arrivent finalement à trouver son portable et il compose le premier numéro qui lui vient à l'esprit. Il ne se souvient même pas de ce qu'il a dit : aide-moi, peut-être ? Le temps semble être tantôt long, tantôt court. August, il est partie dans un engrenage chaotique. Il finit par fermer les yeux, se recroqueville un peu plus : genou collé à sa poitrine, tête caché dans ce corps qui cherche à disparaître. Sa respiration devient vite saccadée et bruyante : il fait une crise de panique.
Une main se pose sur son épaule et il sursaute avant de réagir au quart de tour en posant sa main sur le poignet de cette personne qui est venu le surprendre. Il était prêt à la mettre au tapis(ou au sol pour être honnête)mais réalise après quelques secondes que ce n'est que sa sœur : Keelley. « Je... » Aucun son supplémentaire ne sort de sa bouche. Il se repositionne comme avant, n'osant pas montrer ses émotions, ni son état. Il voulait pourtant tellement s'excuser pour sa réaction et pour lui avoir peut-être fait mal. « Lucky... Ca va pas. » qu'il arrive finalement à chuchoter.
Keeley venait de rentrer après une journée plutôt rempli. Elle avait d’abord eu sa journée de travail, suivi d’un verre en compagnie de ses confrères qui s’était ensuite éternisé avec une copine qui avait eu besoin d’elle, ses conseils, mais surtout son écoute et voilà maintenant qu’elle venait de rentrer à la maison avec Tucker qui demandait tout son attention. "
Keeley ne savait pas comment elle retrouverait son frère, mais elle se doutait bien par son message qu’il ne sera pas dans un très bel état pour l’accueillir. Bien qu’elle avait un double de la clé, la porte n’était pas verrouillée. Elle l’ouvrit doucement et la referma derrière elle.
"
Aucunes réponses. Le silence total. Keeley eut un moment de panique dans sa tête. « Et si? ». Dans quel état retrouverait-elle son frère. Son message faisait en sorte qu’elle s’imaginait désormais le pire scénario dans sa tête. Elle en tremblait même légèrement. Ce n’était pas la première fois qu’elle entrait dans une maison comme celle-ci, mais elle portait généralement son uniforme. Elle se retrouvait généralement chez des inconnus alors que là, il s’agissait de son frère. Peut-être pas de sang, mais dans son cœur et par le lien de l’adoption, c’était nul autre que son frère qu’il était question. Cet être qu’elle avait toujours connu. C’est à ce moment qu’elle le retrouva. Genou collé contre sa poitrine sur le planché. Recroqueville.
D’instinct Keeley vint poser sa main contre l’épaule d’August. Elle n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche que la main de son frère vint se poser d’automatisme contre son poignet pour serrer celui-ci très fort. Il l’avait serré si fort qu’elle en resterait forcément marquée, mais par chance, avant de la mettre au sol, August revint sur terre et réalisa que c’était nulle autre que sa jeune soeur devant lui. Son frère arriva enfin à sortir des mots de sa bouche et d’instinct de son autre main Keeley vint lui flatter le dos pour le réconforter.
"
Décidément, pour que son frère se retrouve dans cet état, non ce n’était pas bon, mais au moins, il n’était pas seul. Il avait pris soin de l’alerter. Le voir dans cet état lui faisait mal au cœur, mais au moins elle était là. Elle resta silencieuse durant un moment, s’efforçant simplement de lui flatter le dos.
"
Quand avait-il mangé pour la dernière fois? Depuis quand était-il comme ça? S’était-il présenté au travail aujourd’hui? Elle n’en avait aucune idée.
Désolée du délai
tw : traumatisme, angoisse, panique
Les abysses. Voilà où il pense se trouver, où il pense être. Il ne pensait pas pouvoir tomber si bas, si profond. Il ne pensait pas que son chien avait autant de pouvoir sur sa santé mentale. Il ne pensait pas qu’il était encore si profondément détruit. Certes, il y avait les cauchemars, les images d’horreur qui passaient souvent dans son esprit, lui rappelait son passé, la réalité de la vie dans d’autres pays. Mais il avait aussi réussi à avancer, non ? Il ne sait plus. Il ne sait pas. Il a l’impression d’être une cocotte minute à l’heure actuelle. Il n’arrive pas à gérer l’afflux de stress, d’angoisse, d’idées désastreuses qui pourraient arriver avec un seul coup de téléphone, celui du vétérinaire. Respiration saccadée, corps endolori par sa position de fœtus. Il sur-réagit quand Keeley arrive et il s’en veut. Il s’en veut d’avoir peur d’elle, de lui avoir fait mal, parce qu’il sait qu’il a du lui faire mal. Il veut s’excuser mais sa voix se casse. Il n’arrive pas à sortir de son. Et la culpabilité le bouffe de nouveau. Il n’ose pas lui dire que cette caresse dans son dos lui brûle la peau. Comme du feu. Comme du poison. Il ne veut pas qu’on le touche. Pas là. Pas ailleurs. Pas du tout. Il se recroqueville un peu plus sur lui-même, essayant de limiter ce contact mais Keeley ne comprend pas. Comment le pourrait-elle ? Il ne dit rien de ce qu’il pense, de ce dont il a besoin. « Je sais pas. » qu’il arrive tout de même à sortir, avec le peu d’air encore dans les poumons. Il se force à relever la tête, à planter ses yeux brumeux et douloureux dans ceux de sa sœur. Il l’observe, essaye de caler sa respiration sur la sienne. Elle est calme. Apeurée mais calme et ça le fait revenir peu à peu dans la réalité. Lucky n’est pas là. Mais Keeley est venue. C’est ce qui compte. Il n’est pas seul. Pas ce soir, en tout cas. « Ne me… touche pas. » qu’il finit par demander, à exiger doucement, en fermant les yeux et en continuant de calmer son rythme cardiaque. « Je n’aime plus ça. » qu’il arrive à avouer. Aveu difficile, mais la main dans son dos disparaît et il pousse un soupire d’apaisement. Son corps se détend. Il se sent un peu mieux. « Je suis désolé, Kee. » Son regard se posé sur son poignet. Elle porte les traces de sa réaction. Avec toute la tendresse qu’il peut avoir, il prend sa main dans les siennes et commence un massage. Il aimerait pouvoir faire mieux, mais il n’est capable que de ça à l’heure actuelle. « Tu m’as pris au dépourvu. » Il se pense les lèvres, baisse un peu les yeux pour ne pas croiser ceux de sa sœur. Comprend-t’elle ? Sait-elle que ce n’est que des restes de l’armée ? Il est toujours en alerte, comme si, dans sa vie à lui, la guerre ne s’était jamais arrêté. Il aimerait pouvoir parler plus, mais il a la gorge serrée, sèche aussi. Et que pouvait-il dire ? Il n’était pas celui qui menait les conversations.
HRP : pas d’excuse. Chacun son rythme
Keeley serait toujours présente pour ceux qu’elle aime; Ses confrères de travail. Son entourage. Ses amis. Sa famille. Prendre soin des autres, c’était dans sa nature. Elle criait toujours présente. Ça va donc de soi qu’elle a répondu à l’appel d’alerte d’August. En rentrant chez elle, elle a eu peur. Elle s’est imaginée le pire des scénarios alors qu’il ne répondait pas à l’appel. Elle eut ce sentiment étrange. Cette peur de le retrouver inanimé ou pire : mort. Malgré que ce n’était pas facile de le voir ainsi, elle eut un moment de soulagement alors qu’elle le retrouva au sol en position fœtus. Lorsque Keeley vint poser sa main contre celui-ci, il surréagit. Elle aurait dû s’en douter, mais peu importe le geste qu’elle aurait fait, August aurait surréagit. Keeley aurait du constater dans le non verbal d’August qu’il ne voulait pas être touché, mais sur le moment, elle ne le réalisa pas. Elle voulait surtout le réconforter. Elle se sentait impuisante face à la situation. Elle voulait tant bien que mal l’aider. Prendre une partie de sa peine. Était-il comme ça depuis des heures? Des minutes?
August lui demanda de ne pas le toucher. Elle cessa aussitôt de lui caresser le dos.
Aussitôt demandé, aussitôt fait et elle le senti aussitôt que le corps de celui-ci se détendu.
Son frère s’excuse par rapport à son poignet posant son regard sur celui-ci. Celui-ci lui pris d’ailleurs celui-ci pour le masser un peu.
Après tout, son poignet n’était rien du tout. D’ici quelques jours les marques disparaitraient alors que celles que son frère avait était beaucoup plus profondes. Maintenant qu’il était un peu plus alerte Keeley ouvrit de nouveau la bouche.
Comme elle ne savait pas depuis quand il était comme ça au sol, mieux valait demander et c’était un bon moyen de commencer la conversation.
Désolée du délai
Panique. Qui trouble subitement et violemment l’esprit. Terreur extrême et soudaine. Affolement. C’était bel et bien l’état dans lequel il etait. Recroquevillé. L’estomac retourné. Perdu dans un cauchemar qui passe en boucle. Par chance, Keeley est la et elle stoppe après sa demande de le toucher. Véritable délivrance. Il avait juste besoin de la sortie près de lui. Sans contact. Corps qui se détend peu à peu, souffle qui redevient plus régulier. Sa sœur l’apaise, le fait revenir sur terre. « Si… » Bien sûr qu’il se devait de s’excuser. Il n’avait pas la traiter de la sorte. Il n’avait pas non plus à la blesser. Cette fois-ci, c’est lui qui vient au contact, qui accepte ce dernier parce qu’il en est maître. Massage du poignet qui montre deja un début d’ecchymose. La blonde ne doit pas vraiment savoir quoi faire, quoi dire, alors elle finit par lui demander s’il a mangé ou bu. Il balance la tête de droite à gauche. Non. Il n’a ni faim, ni soif. Ni rien du tout. Il a juste besoin de son chien. « Sers toi si tu veux. » Il préfère ne rien avaler, n’étant pas sûr que quoi que se soit puisse passer dans son estomac sans rejet de ce dernier. La crise semblant enfin derrière lui, August se lève, tremblant encore, et se dirige vers le canapé pour s’asseoir. Keeley fait de même et, lentement, comme s’il était redevenu l’enfant qu’il était, il s’allonge et pose sa tête sur les genoux de sa sœur. Si elle lui caresses les cheveux, il ne dira rien. Ce toucher le réconforterai peut-être même. « Je ne peux pas imaginer que Lucky ne revienne pas. » cette perspective n’est clairement pas envisageable pour le policier. Il a besoin de son chien, de son support émotionnel, de son animal qui est plus comme une bouée de sauvetage qu’un véritable compagnie de vie. « Je perdrais pieds… » qu’il souffle, la voix enrouée, sur le point de ce briser. Mais il persiste, il continue. Il fixe un point invisible derrière la télé, imagine que Keeley n’est autre que Lucky. Il déballe ses pensées, comme il le fait de base. « Je pense pas que je serais encore là sans elle dans ma vie. » Triste réalité qui risque de briser le cœur de la blonde. Mais il n’en est pas véritablement conscient, August, il laisse juste son cerveau évacuer le trop plein. « C’était horrible, tu sais… La guerre. » August ferme les yeux un instant, revoit passer plusieurs scènes éprouvantes, frisonne de peur, de dégoût envers lui-même, de tristesse. « Mais elle était là pour m’obliger à continuer, à tenir. Comment je vais faire si - » phrase qu’il ne peut finir, la gorge trop nouée par l’emotion, les premières larmes qui glissent le long de ses joues. Il craque, August. Il craque complètement alors qu’il avait réussi à tenir des années sans.
HRP : stop, pas d’excuse. Tu prends le temps dont tu as besoin, ça ne me gêne pas
Keeley ne savait pas quoi faire. Elle se sentait impuissante. Elle n'aimait pas voir son frère dans cet état. C'est difficile de voir comment l'armé et la guerre avait brisé sa famille. Comme ses frères étaient revenus différents. August n'avait pas à vivre tout cette peine et ce fardeau, tout comme son autre frère Tyler.
La belle cessa de toucher August à sa demande. Elle croyait le réconforter alors qu'elle faisait tout le contraire. Malheureusement, il n'existait pas de manuel pour ce type de situation. August s'excusa de l'avoir traité ainsi. De lui avait fait mal au poignet. La blondinette ne répondit pas à son "si". Elle se contenta simplement de lui offrir un mi sourire empathique.
Ce fut August qui vint désormais toucher son poignet pour le masser un peu. C'était signe qu'il revenait petit peu à petit peu à lui. Sans trop savoir quoi dire, Keeley lui demanda s'il avait envie de manger ou boire quelque chose. Allons savoir pourquoi, la nourriture était la première chose qui lui était passé par l'esprit pour entamer la discussion.
Son frère se leva pour se diriger en direction du canapé. C'était un autre bon signe. Keeley prit un petit moment et fit de même et la tête de son frère vint se poser sur ses genoux. Une fois de plus par instinct, elle vint lui caresser les cheveux tout doucement. Elle ne savait pas si ça l'apaiserait ou non, mais c'était un geste maternelle qui lui vint naturellement.
Pour dire vrai, Lucky n'avait pas trop le choix de revenir, car sinon, elle avait peur de ce que son frère deviendrait. Lucky était devenu sa meilleure amie. Le seul être avec qui, August s'ouvrait.
Malheureusement, Keeley en avait conscience que son frère en perdrait le pied et ce, encore plus maintenant qu'elle l'avait vu dans cet état et le reste lui fit un énorme pincement au coeur. Si ce n'était pas de Lucky, son frère ne serait surement plus là aujourd'hui.
Keeley était déjà arrivé à deux reprises sur des scènes ou une personne c'était enlevé la vie. L'une d'entre elle était justement un ancien soldat. C'était malheureusement des images qui marquaient et qui resterait gravé dans sa tête à tout jamais. Simplement l'idée que ça soit l'un de ses frères dans cette situation lui faisait mal au coeur.
August avait raison. La guerre c'est horrible.
En plus la guerre l'avait brisé. Keeley avait envie de fondre en larme, mais elle se retint. Elle se devait d'être forte.
Et pour dire vrai, Lucky n'avait pas le choix de revenir. Sinon Keeley irait la chercher du paradis des chiens.
tw : pensées noires, mention d’avalanche, crise de panique, guerre, cicatrice/blessuresAugust vivait en bas d’une montagne depuis plusieurs années maintenant. Il avait peu à peu réussit à construire un petit chez-lui en y ajoutant ses petites habitudes et son entourage autour. Et puis, ce soir, sans que personne ne puisse le prévoir, une avalanche avait eu lieu et avait tout détruit sur son passage. Tout. Il ne restait rien. Juste cette immense montagne qui mettait son poids sur les épaules d’August. Keeley voyait désormais ce qu’il traversait, de la pire manière qu’il soit. Il était honteux et gêné et en même temps, ça changeait tellement d’avoir quelqu’un qui puisse répondre à ses affirmations, ses questions, ses pensées. « Non, je ne veux pas t’abandonner. » Parole qu’il ne dit pas en l’air. Une sorte de promesse secrète entre eux. Keeley a toujours été celle qui faisait tenir la famille. Elle avait ce don pour réussir à réunir tout le monde. August profite et ne râle pas que la main de sa sœur parcourt sa tignasse. Il soupire en entendant sa réponse face à ses visions d’horreur en Afghanistan. « Je suis sur que Tyler a vécut bien pire. » Il en est meme certain. Il tremble légèrement à cette pensée. Il ne peut même pas imaginer ce que son frère a traverser, pendant ses années à la guerre, pendant ses jours de captivité. « Je suis content qu’il soit revenu. » Détruit, certes, mais la quand même. Étrangement, cela le rassure de penser ainsi. Il se dit que se sera la même chose pour Lucky. Et Keeley ne semble pas douter de son retour non plus. « Uhm. » August s’arrête de parler. Il profite de ce moment pour inspirer et expirer au même rythme de Keeley, calmant ainsi les dernières traces de sa crise de panique. « désolée. » Mot qu’August risque de répéter encore et encore ce soir, s’en voulant beaucoup pour cette soirée. « Est-ce que je peux continuer de parler ? Ça me fait du bien. » Assez étrange quand on sait qu’il préfère, de loin, le silence, plutôt que de faire la conversation. Mais il se sent si bien, la, la tête sur les genoux de sa sœur, sa main dans ses cheveux, son rythme cardiaque à la normal. Il est dans une bulle de confiance et August à peur de la briser. Keeley acceptant sa demande, il continue donc le flot de ses pensées, sans chercher à cacher quoi que se soit. Pas ce soir, pas quand sa sœur peut le réconforter. « J’ai une nouvelle phobie. » aveu qui est normalement difficile, mais il sait qu’elle ne le jugera pas. Elle ne l’a jamais fait, pour autant August n’avait jamais autant casser ses barrières que ce soir. « Je ne supporte plus qu’on me touche » qu’il murmure, lui-même ne comprenait pas d’ou venait ce problème. « C’est comme si… on me brûlait la peau dès qu’il y a un contact et que je ne suis pas celui qui en soit à l’initiative. » Néanmoins, cette main dans ses cheveux ne le gênait aucunement. Peut-être que cette phobie n’était que dans sa tête, n’était que son esprit qui lui jouait un tour. « Je ne supporte plus de me voir dans une glace aussi. Enfin, surtout mon corps. » les cicatrices qu’il porte témoignent de son vécut et, s’il le pouvait, il voudrait l’oublier.
Keeley avait cette peur de l'abandon. Ce trouble. Elle vivait difficilement avec ce syndrome. Elle avait fait sa première chute le jour ou Tyler avait quitté la maison pour rejoindre l'armé. Ça l'avait pris des mois avant que l'on suspecte et diagnose sa boulimie par ce trouble. Elle avait eu par moment quelques rechutes. Notamment lorsque August qui avait pris le même chemin de l'ainé de sa famille. Par chance, la petite était suivi et avec les années, elle savait déceler ses moments de rechutes, mais le fait d'entendre que son frère avait failli s'enlever la vie. Que si Lucky n'était pas rentré dans sa vie, il ne serait forcément plus là aujourd'hui, ça lui faisait mal au coeur. Dans la plupart de ses situation l'on ignore les signes de détresse psychologique et ce, jusqu'à ce que le plus difficile arrive ; perdre un être cher du suicide. Keeley s'était fait promesse de faire en sorte que ça n'arrive jamais.
Keeley continuait de caresser les cheveux de son frère. Celui-ci ne semblait pas râler et ça lui était venu d'automatisme. Celui-ci parla de Tyler.
Je crois que c'est faux moi. Tout est relatif Aug'. Il a peut-être vu des trucs difficile, mais je ne crois pas que c'est pire que toi et même si ce l'était. Il n'est pas toi.
Keeley n'avait jamais compris pourquoi August avait rejoins l'armé. Elle avait toujours trouvé que ce n'était pas pour lui et elle avait peur que ce qui était arrivé lui arrive : Revenir étant une personne totalement différente. Brisé par l'armé.
Je suis aussi contente qu'il soit revenu tout comme je suis contente que tu sois là maintenant dans mes bras.
La discussion fut ensuite autour de Lucky. Keeley se disait optimiste et qu'il allait revenir, mais August n'en croyait pas ainsi. Keeley tenait à dire vrai sur ce point. Que Lucky revienne en un morceau. Elle n'ajouta rien sur le sujet et son frère s'excusa une fois de plus. Encore une fois, elle n'ajouta rien. Elle ne voulait pas qu'il passe la soirée à s'excuser.
Elle sourit vite fait. La blondinette disait vrai. Elle voulait être nulle part ailleurs que maintenant à le réconforter.
Entendant sa nouvelle phobie de se faire toucher, Keeley cessa ses mouvements.
K n'était pas la plus tactile, mais il y avait des moments ou son entourage avait besoin de réconfort et dans ses moments, c'était bien différent. À partir de maintenant elle ferait plus attention avec August. La blondinette hocha de nouveau la tête.
Sans le vouloir elle avait lu entre les lignes.
tw : pensées noires, guerre, cicatrice/blessures
« moi non plus je n'ai pas envie de t'abandonner August » Phrase simple mais qui panse en un instant le cœur du Kane. Il laisse un faible soupire se faire entendre. Il est soulagé. Soulagé d'entendre ces mots, de savoir sa soeur auprès de lui, de savoir qu'il y a une personne qui sera à ses côtés par la suite. Et même s'il le savait, que Keeley ne l'abandonnerait pas, l'entendre lui fait un bien fou. « Merci. » qu'il balbutie tout en essayant de détendre un peu plus son corps et son âme. Les caresses que sa soeur lui fait dans les cheveux sont d'une grande aide, tout comme ces paroles, tout comme le fait qu'il peut enfin dire ce qui lui traverse l'esprit sans avoir une crainte immense ou une angoisse persistante. A ce moment précis, dans son esprit, Keeley à la tête de Lucky. Combo assez étrange mais qui suffit à lui permettre de délier sa langue et de pouvoir poser des mots sur ses maux. L'un d'eux est d'ailleurs son frère, Tyler, qu'il voit comme un Dieu vivant. Il se sent bête de ne pas savoir avancer alors que lui a véritablement connu l'enfer. « Et je ne suis pas lui. Uhm. » Peut-être a-t'elle raison. August devrait peut-être arrêter de se comparer à son frère. Mais il a procédé ainsi depuis qu'il est gosse. Cette habitude va être difficile a changer, voir impossible. « On est au complet ! » Savoir toute la fratrie de retour à Oceanside le mettait en joie et cette émotion transparaissait dans sa dernière phrase. Il n'était clairement pas celui qui était le plus proche de tout le monde, mais qu'est-ce qu'il était heureux que ses frères et sa sœur soient tous présents. « Ca faisait longtemps. » Bien trop même. August n'avait d'ailleurs pas réussi à invité tout le monde lors de son repas chez lui. C'était dire à quel point chacun avait un emploi du temps bien rempli.La tension est redescendu. August est un peu plus soulager. L'envie de parler est aussi un peu plus présente chez lui et il se laisse aller, disant ce qui se passe dans sa tête comme il le ferait avec sa chienne. Il n'attend pas particulièrement de réponse de la part de sa soeur. Il veut juste qu'elle comprenne où il en est en ce moment : physiquement, et mentalement. Ce n'est pas facile tous les jours. Aujourd'hui, il est plutôt sur une piste descendante. Demain, peut-être qu'il sera prêt à gravir le Mont- Blanc ! Quoi qu'il en soit, son cerveau continue de lui créer des pièges. Sa dernière phobie en date, par exemple. Etre toucher lui semble insupportable et Keeley comprend parfaitement le message. Néanmoins, August est déçu. Il aurait aimé qu'elle continue ces papouilles dans sa chevelure. Etrangement, ce geste simple ne le gênait pas le moins du monde. « Ne t'arrêtes pas. » Il ne veut pas ajouter une barrière supplémentaire. « Je me sens déjà tellement éloigné de tout le monde, je n'ai pas envie que se soit encore plus le cas. » Et pourtant, il sait très bien que le fait de ne plus être toucher fera forcément parie de son quotidien. « Je prendrais sur moi. » August se dit qu'en forçant, ça passera. Il l'espère en tout cas. Tout comme il espère que voir son corps dans un miroir ne devienne plus si terrible que ça. « Oui... » Keeley semblait si bien le comprendre que ça l'effrayait presque. Il se tourna légèrement pour pouvoir avoir un aperçu de son visage. « Elles me rappellent ce que j'ai mal fait, mes erreurs, mon échec. » Il ferme les yeux, souffle un bon coup avant de se redresser. « Est-ce que j'ai le droit d'être content d'être toujours auprès de vous, après ce que j'ai fait ? » Il ne savait pas réellement si Keeley savait ce qui s'était passé pour lui, en Afghanistan. Et il n'était pas véritablement d'humeur a parler de ce moment précis de sa vie. Néanmoins, il était prêt à lui faire quelques confessions. « J'avais prévue de rendre ça à la famille de mon camarade... Mais j'y arrive pas. J'ai l'impression que si je l'enlève d'ici, c'est comme si je l'oubliais. » August sort sa chaine avec sa plaque militaire dessus, et où une deuxième plaque y est attaché aussi. Il l'a récupéré juste avant d'être transféré à l'hôpital de la ville. Il s'était promis d'aller s'expliquer à la famille. Mais il n'avait jamais été capable de trouver le courage. « Tu devrais te mettre une comédie à la télé. Je te préfère avec un sourire. » Et peut-être que ça leur ferait du bien, de rire un peu.
Keeley avait été là. Elle était là maintenant et elle le serait encore dans le futur. Elle n'avait pas l'intention d'abandonner August. Ni maintenant. Ni jamais. Ils n'avaient pas le même sang qui coulaient dans leurs veines, mais August avait son nom de famille. Il était son grand frère et le serait toujours. Keeley ne pouvait rien faire d'autre que de lui caresser les cheveux. Ça semblait lui faire du bien. La discussion était désormais autour de Tyler. Tyler était peut-être Dieu aux yeux d'August, mais Tyler était un être humain. Brisé.
La blondinette avait vu suffisamment d'atrocité elle aussi et elle avait eu suffisamment d'années de service dans la police pour savoir l'envers de la médaille des soldats revenus de combats. Ce qui se passait parfois lorsqu'ils revenaient après avoir vu des trucs inhumain. Certain avaient commis l'irréparable devant ses yeux. Keeley voyait un psychologue depuis des années. L'adolescence pour être plus précise. Ça l'aidait à extérioriser ce qu'elle gardait au plus profond d'elle-même. Malheureusement, la plupart des soldats qui revenaient de l'armé, n'avaient pas cette aide. (ou refusaient de se faire aider). Tyler était parmi ceux qui refusait de se faire aider. Keeley avait compris qu'il était une bombe à retardement. Et mieux valait ne pas parler d'August qui se trouvait en ce moment sur ses genoux.
Keeley sourit vite fait.
Sauf qu'il valait mieux pas compter sur les parents pour faire des repas de famille. À ce niveau, Keeley et ses frères étaient plutôt unis, mais ce n'était pas la même situation avec les parents. Keeley avait pratiquement été élevé par Tyler et ses trois autres frères qui l'avaient par moment malmenés.
Keeley était capable de réunir tout le monde. À ce niveau, contrairement à August, elle savait se faire très insistante. Elle arrivait assez facilement à harceler Tic et Tac jusqu'à ce qu'ils se présentent.
August semblait un peu plus détendu, c'était bon signe. K avait réussi à le calmer. Durant un moment, August, l'avait véritablement fait peur. August se faisait plus bavard. Il mentionna sa nouvelle phobie. De ce fait, elle cessa de lui flatter les cheveux. Son frère lui demanda de ne pas arrêter.
Ça l'avait peut-être du bon, puisque lui flatter les cheveux étaient presque rendu un geste qu'elle faisait machinalement et ça la calmait elle aussi.
Elle parlait d'un professionnel. Quelqu'un avec une formation qui pourrait l'aider à aller mieux. K n'avait rien contre être là pour lui. Elle le serait toujours, mais un professionnel l'aiderait forcément à prendre du mieux.
Keeley pouvait indirectement comprendre August. Fut un temps ou elle aussi avait de la difficulté à voir son corps dans la glace. Elle se souvenait de manger à s'en rendre malade et ensuite tout rejeter à la toilette. Son corps qui était par moment plus enveloppé. Par moment beaucoup moins. Elle avait eu une relation d'amour et de haine avec son corps. Étrangement pour des raisons totalement différentes, elle pouvait comprendre August.
Keeley ne savait pas ce qui s'était passé en Afghanistan. Si August voulait s'ouvrir sur le sujet, elle était là pour l'écouter, mais elle ne voulait pas forcer la situation. Keeley regarda les chaines de son frère.
Keeley sourit à son frère.
Son frère proposa d'ouvrir la télévision et de mettre une comédie. La blondinette ouvrit donc la télévision et opta pour la version américaine de "the office". Cette série qu'elle connaissait par coeur, mais qui lui faisait toujours un bien fou à regarder. On ne pouvait pas se tromper avec Steve Carrell.
tw : pensées noires, guerre, cicatrice/blessures
Un peu plus calme et relaxé, August a abattu quelques murs pour parler à cœur ouvert sa sœur. Il était rare qu'il accepte de se livrer autant. August préférait grandement tout garder dans son jardin secret. Pas aujourd'hui. Pas ce soir. Sa tête lui avait dicté de relâcher un peu la pression et, pour l'une des rares fois, il l'avait fait. La discussion était néanmoins loin d'être joyeuse et positive. August n'aurait pas réussi tant ses pensées restaient focalisées sur sa chienne Lucky, et son avenir. Heureusement que Keeley avait les épaules solides. Il la remercierai comme il se doit plus tard. Quand tout ira mieux. Quand il aura récupérer son acolyte. « Je suis suivi, depuis mon retour. » Les médecins ne lui avaient pas vraiment laissé le choix, après la façon dont il avait du être rapatrié en Amérique. Depuis, il a toujours continué à voir une psychologue. Mais était ce suffisant ? Il n'en sait rien. Beaucoup de séances ressemblaient juste à une heure de silence. Le brun n'arrivant pas à parler. La psychologue ne cherchant pas à lui tirer les vers du nez. Elle avait déjà tenté, en vain. Peut-être s'était elle, enfin, rendu compte que rien ne sortirai si on obligeait le Kane ? « C'est dure, tu sais, de devoir parler. » Keeley le savait, il était le moins causant de la fratrie. « Je n'aime pas trop. » Mais il y va, alors... C'est déjà du positif quand même ? Cela n'empêche qu'il continue toujours à devoir se battre contre ses mauvaises manies, ses mauvaises idées, sa mauvaise perception de lui et de ses émotions. C'était déjà compliqué avant, désormais, c'est devenu encore pire. « Mon vécu... » August soupire. Il n'est pas certain que sa sœur comprenne la complexité de sa dernière phrase. Et cela est logique. Elle n'a pas vécut la même chose que lui. N'a pas vu ce qu'il a vu. « Ce que j'ai vécut n'est pas beau. » Le brun ne sait pas véritablement comment s'exprimer, comment lui faire comprendre ce qu'il tente de dire sans qu'elle ne prenne peur, sans qu'elle s'éloigne, sans qu'elle le prenne pour ce qu'il pense être : un traite. Il vit parce que d'autres ont été tués. Ils ne sont pas justes morts, ils ont été assassinées, sans compassion et sans émotions.
Main sur la chaîne et les plaques, il dandine de gauche à droite la tête, pas d'accord avec ce que dit Keeley. « C'est la dernière chose qui lui a appartenu. Evidement que sa famille souhaiterait le récupérer. » Et c'est normal. « Toi aussi, tu aurais aimé récupérer la mienne si... » August préfère ne pas dire la suite. Cela ne s'est pas passé ainsi. Alors il ne sert à rien de chercher à remuer un couteau qui ne devrait même pas exister sur un évènement inconnu. « Oui. D'accord. On ira ensemble. » Même s'il ne sait pas quand il sera capable de faire ça, de dire adieu à cette plaque qui le garde encore trop ancré dans le passé. Le brun laisse Keeley mettre une série à la télévision pour se permettre à chacun de se changer les idées, et surtout, de ne pas rester dans cet ambiance morose qu'il a créé. « Je t'aime, K'. » qu'il souffle tendrement. Il ne le dit pas assez. Mais il voulait qu'elle le sache, parce que ça prouve beaucoup de chose à ses yeux, qu'elle soit venu l'aider et qu'elle reste à ses côtés.
Keeley savait comment son frère ne s'ouvrait pas facilement. Le voir ainsi et vulnérable, lui faisait mal au coeur et en même temps, elle aimait l'entendre s'ouvrir à elle. C'était signe qu'il allait un peu "mieux". Qu'il était à l'aise comme ça sur ses genoux alors qu'elle lui flattait les cheveux.
De ses deux frères ayant vécu l'armé et n'étant pas revenu totalement eux-mêmes, August était le seul qui avait été cherché de l'aide. Au moins ça la rassurait un peu, même si avons-le, sa crise de panique et ses idées un peu sombres n'avaient rien de rassurant. August écoutait son frère.
Elle prit une petite pause avant d'ouvrir de nouveau la bouche.
C'était triste, mais comme dans plusieurs situations, parfois le temps arrangeait les choses, tout comme parfois, c'était le contraire. Dans le cas d'August, mieux valait être optimiste. August n'avait pas vécu de belles choses. Bien que ce n'était pas comparable, ça Keeley pouvait le comprendre. Elle avait vu elle aussi des atrocités avec le métier qu'elle avait choisi, mais Keeley au moins avait la chance de rentrer chez elle à tous les jours, alors que pour August, c'était différent (tout comme pour Tyler). Ils avaient vu des choses bien plus difficiles que Keeley. L'armé les avaient brisés.
Keeley continua de lui flatter les cheveux.
August avait sa main sur la chaine qui avait appartenu à son partenaire de guerre. Elle pouvait entendre le son des plaques se dandiner de gauche à droite.
Si la situation était l'opposé, forcément que Keeley aurait compris.
Elle n'ajouta rien. Elle se contenta simplement d'hocher positivement de la tête. Ils iraient ensemble oui. Keeley ne comptait pas lâcher son frère. Ni aujourd'hui, ni demain. La blondinette mit une série à la télévision.
Elle tentait de se changer les idées regardant The Office, mais avouons-le, elle était encore un peu sonnée de voir son frère comme ça.