I want you to hold out the palm of your hand( 1996 ) Ta mère décide de t'avoir seule. Tu nais à la fin du mois de février, son petit bonheur mérité. Tu grandis seulement à ses côtés. ( 2011 ) Tu es dans ta crise d'adolescence, et tu étouffes dans ton foyer. Tu finis par fuguer, pour te réfugier chez le meilleur ami de ta mère — tu ne voulais tout de même pas trop l'inquiéter. Tu y resteras quelques mois. ( 2013 ) Un de tes amis récupère la maison de son oncle, et vous commencez à la fréquenter pour vos partys. Vos quatre cents coups canalisés sous un toit sécurisé. ( 2014 ) Tu sors de l'école secondaire pour prendre plus d'heures dans les petits boulots que tu accumules déjà depuis tes quatorze ans. Bosseur, mais sans grande envie de te lancer dans une carrière ciblée. Tu veux juste gagner ton argent, et tu le fais. ( 2017 ) Un nouveau type, Kei, se met à fréquenter le hang-out. Vous vous détestez d'emblée, et ça ne prend pas plus de quinze minutes avant que vous ne vous mettiez à vous battre. La haine persistera. ( 2019 ) Aika commence à fréquenter le hang-out, et ton coeur se dérobe. On t'apprend pourtant instantanément qu'elle est la soeur de Kei, et tu décides de garder prudemment tes distances. ( 2020 ) Après quelques mois, Aika finit par croire que tu n'es vraiment pas intéressé, et s'apprête à aller essayer sa chance ailleurs. Tu en es informé, et tu décides que, finalement, tu n'en as rien à cirer. Tu fais le premier pas, et vous commencez à vous fréquenter en secret. Votre relation dure quelques semaines avant d'être dévoilée, puis vous vous affichez. Kei te déteste plus que jamais, promet de vous briser. Tu fais tout pour l'ignorer. Tout pour Aika. Tu l'aimes à en crever. ( 2022 ) Après deux ans de relation, des hauts et des bas mais jamais moins de passion, l'inévitable finit par se produire. Il y a sept mois de ça, Kei prononce les mots qu'il ne faut pas, et tu lui sautes à la gorge. Tu le tabasses grièvement, et seule Aika est capable de vous séparer lorsqu'elle arrive sur les lieux. Elle rompt avec toi sur le coup, et tu sais que l'irréparable est commis. Kei est transporté à l'hôpital, toi au poste de police. Tu écoperas de cours de gestion de la colère assignés par le juge, auquel tu te rends encore aujourd'hui. ( 2023 ) Temps présent.
( varia ) Ton nom anglais est Ripley, et la plupart de tes amis te surnomment Rip. Tu utilises cependant aussi souvent Ryung que Ripley, et ton oreille est parfaitement habituée aux deux prénoms. •• Tu vis encore avec ta mère, et n'en ressens pas la moindre honte. Tu l'as aidée à terminer de payer la maison il y a deux ans de ça, et continues de participer aux factures, et aux dépenses en nourriture. Tu as ta propre voiture, ton indépendance — mais vous continuez de vivre ensemble. Vous vous entendez bien, vivez chacun à vos horaires. Elle sait être là pour toi. Toi pour elle. C'est un équilibre qui te plait. Tu t'en iras un jour, mais pour le moment tu n'en vois pas l'intérêt. •• Tu as toujours été un enfant bagarreur. Intelligent, articulé, mais impulsif. Tu as le sang-chaud, règles trop aisément tes conflits par les poings — bien que tu ne sois pas en manque de répartie. Ça t'a causé des soucis à l'école, a failli te faire renvoyer, et ça a poussé un ou deux de tes boss à terminer tes contrats. Mais t'y peux rien. T'es comme ça. Ça a fini par gâcher ta vie, et tu en paies aujourd'hui les frais. •• Des suites du passage à tabac de Kei sont tombées des conséquences que tu essuies encore aujourd'hui. Le juge t'a vu quelques semaines plus tard, et t'a assigné des cours de gestion de la colère. Tu t'y rends toutes les semaines, pour encore plusieurs mois. Sans protester. Te pliant aux exercices, et sentant malgré toi le progrès. Si seulement Aika pouvait le constater. •• T'as beau être d'un naturel détendu et approchable, tu n'en conserves pas moins un mauvais caractère. Un rien te pique l'orgueil, et tu n'as pas la langue dans ta poche quand il s'agit de dire le fond de ta pensée. Tu t'engueules facilement avec tes amis, ta mère, tes proches en général. Tu pardonnes difficilement les coups bas, mais tu sais aussi reconnaître tes torts quand il le faut. Tu t'excuses, passes à autre chose. Et tu te demandes parfois comment tes proches arrivent à supporter ta fierté sans broncher. •• Tu n'as jamais vraiment été considéré comme une bonne fréquentation. Tu faisais partie de ces gamins dont les parents des autres se méfient. De ceux qui traînent sur les parkings avec leurs bières et leurs skateboards. De ceux qui font les quatre cents coups, et sur qui on murmure qu'ils vont finir en prison. T'as rien d'un grand délinquant, pourtant. On se méprend souvent sur le compte des gamins comms toi. Rascals sans pour autant être des terreurs — vous voulez profiter de votre jeunesse et de votre liberté, sans comptes à rendre à personne. Et vous n'êtes, au final, pas ce que les parents inquiets font de vous dans leurs rumeurs et les histoires d'horreur. •• T'aimes manger. Peut-être un peu trop. Tu t'arrêtes toujours quelque part pour te ramasser un truc à grignoter, apprécies prendre le temps de cuisiner le souper et d'en laisser sur le feu pour ta mère. T'aimes t'essayer derrière les fourneaux. Curieux, gourmand. Capable d'avaler tout et n'importe quoi. Pas difficile pour deux sous, malgré ton plaisir à déguster un bon petit plat. •• T'as commencé à travailler jeune. T'avais quatorze ans quand tu as décroché ton premier boulot, et si ça s'est un peu fini en queue de poisson, ça ne t'a pas empêché de sauter tout de suite au suivant. Tu ne laisses jamais tes boss te marcher sur les pieds ou te manquer de respect, mais tu gardes tout de même le dos large. Gagner ton propre argent a toujours été une responsabilité, et tu sais couvrir tes frais. N'empruntes plus à ta mère depuis des années. Responsable à ton échelle, économe à ta manière. T'es bosseur, et personne ne le remet en question. •• Tu n'as jamais eu de grandes aspirations. Contrairement à beaucoup de gens autour de toi, tu ne savais pas ce que tu voulais faire de ta vie. Tu voulais être capable d'être autonome, et c'est ce que tu as fait. Mais tes résultats scolaires ne t'auraient jamais permis de rentrer à l'université, et tu n'en avais pas non plus envie. T'es bien avec tes petits boulots. Ça te supporte financièrement, et tu bâtis tranquillement tes économies. Aucune honte à ça. Chacun sa vie. •• Tu tiens relativement bien ton alcool, souvent assez sage pour ne pas abuser. Tu sais que quand tu vas trop loin, tu deviens plus impulsif encore. Plus colérique. Plus fier, jaloux, possessif. Ça ne te jouait pas de tours quand Aika était là pour te gérer, mais depuis quelques mois, ça peut rendre les soirées assez compliquées. C'est pile ou face : soit t'en deviens trop facile à vivre, soit faut se méfier. •• T'es grand, un peu nonchalant, toujours habillé confortablement. Tu ne te soucies pas du regard des gens. Tant qu'on ne fout pas son nez dans tes affaires, tu laisses somme toute les choses glisser. T'es pas du genre à rendre de comptes à qui que ce soit, et tu détestes la tendance des gens à faire tout un plat de n'importe quoi. •• Tu as adopté un petit chat (assez laid) il y a bientôt un an de ça. Tu l'avais vu plusieurs fois dans un refuge lorsque tu t'y promenais en compagnie d'Aika, et tu as finalement pris la décision de le ramener chez toi. L'animal est à peu près aussi caractériel que toi, mais tu l'aimes comme ça. Vous vous entendez étrangement bien, même s'il t'a toujours préféré Aika. Tu l'as baptisé Pochita. •• Ta mère possède un perroquet depuis plusieurs années déjà. Elle t'a laissé lui donner le nom de Captain, et tu as fini par t'habituer à sa présence. Bavard à ses heures perdues, mais somme toute relativement calme — vous le laissez souvent sortir et se promener dans la maison. •• En dépit des ponts coupés avec sa famille, ta mère est restée assez proche de la culture dans laquelle elle a grandi. Ses petits plats traditionnels possèdent un réconfort sans fin, et tu as appris ses recettes rapidement. Elle s'est assurée que tu parles couramment coréen, communiquant avec toi dans ces deux langues maternelles que tu maîtrises aujourd'hui. Tu vis imprégné de votre culture mixte, et tu l'aimes comme ça. •• Ta mère a renoué avec sa soeur il y a quelques années de ça — après que tu l'aies encouragée à lui donner une seconde chance. Leur relation a des hauts et des bas, ta mère ne lui laisse pas beaucoup de place dans vos vies, mais c'est un début. Un pas à la fois. •• T'as grandi, mais t'es toujours autant fourré avec tes amis. Tu apprécies tes soirées tranquilles, tes binge-watchings d'animé, les séries que tu regardes avec ta mère — mais il n'est pas rare que, passé dix heures, tu t'éclipses pour poursuivre la nuit avec tes amis. •• Tu n'as pas besoin de beaucoup de sommeil — ou tu te plais à le croire, en tout cas. T'as un rythme de vie épuisant, à être toujours un peu partout à la fois. Une fois par mois environ, tu dors pendant près d'une journée entière. Recharges tes batteries, et c'est reparti. •• T'as jamais été particulièrement accroc à la caféine. C'est un excellent moyen de contrer tes lendemains de soirée difficiles, mais tu t'en tiens à certaines heures de la journée. Généralement un café le matin, et un le soir. Pas besoin de plus. •• Y a rien que tu ne ferais pas pour les gens qui te sont chers. Loyal comme pas deux, t'as tout d'un chien de garde — et certains en ont payé les frais par le passé. •• Quand tu mords dans un os, impossible de te faire lâcher. Ta haine est particulièrement permanente, et tes deuxièmes chances ne sont que pour les gens que tu as un jour aimés. •• T'aurais voulu avoir une maison, des enfants. Avec Aika, tu te voyais même te marier. Un petit quotidien qui te ressemblerait. Maintenant, t'es plus sûr de rien. Ni de ce que tu veux, ni d'à quoi l'avenir ressemblera. Retombé dans des habitudes à mi-chemin entre la maturité et l'irresponsabilité. T'as juste besoin de retomber sur tes pieds. T'as toujours su que ce serait compliqué, mais tu commences à t'impatienter. Épuisé. T'as pas envie de tourner la page. Tu veux reprendre où vous vous en êtes arrêtés.
Tout effacer.
Et recommencer.