L'honnêteté est la meilleure des lignes de conduite (Olivia)

tw: aucun

⌜outfit⌟Le jour s'étirait doucement dans le ballet matinal, une symphonie de nuances pastel qui peignait le ciel au lever du soleil. La rue s'éveillait timidement, mais moi, en homme habitué à l'aube, je m'y aventurais déjà. Mon costume élégant épousait chaque contour de mon corps. Le moteur de ma voiture ronronnait brièvement avant que je ne l'éteigne d'une pression délicate sur la clé. J'émergeais de l'habitacle, laissant le véhicule repartir vers son repos, provisoirement. Sept heures du matin, une heure privilégiée où la cité s'éveillait sans l'agitation oppressante de la journée. Le Revolution Roasters, avec son enseigne lumineuse aux reflets chatoyants, attirait mon regard. Une institution locale où l'arôme du café fraîchement moulu caressait les narines dès l'entrée. Une halte s'imposait avant la routine laborieuse qui m'attendait à la banque. J'entrais d'un pas confiant, me laissant pénétrer dans une atmosphère chaleureuse. Le murmure des conversations et le bourdonnement des machines à café créèrent une harmonie familière. Je m'avançais vers le comptoir, où l'odeur envoûtante du café me guidait.

-Bonjour, monsieur. Que puis-je vous servir ce matin ? demanda le barista avec un sourire amical.

-Un cappuccino, s'il vous plaît. Bien corsé, comme d’habitude, répondis-je, appréciant la familiarité de cet endroit où chaque détail semblait  se graver dans ma mémoire.

Pendant que la machine à café s'animait, mes yeux parcouraient la salle. Des étudiants absorbés par leurs livres, des professionnels préparant leurs réunions, et des amis partageant des éclats de rire. Le barista me tendit mon café, la chaleur caressant mes doigts. Je la pris avec gratitude, laissant échapper un soupir de satisfaction. La première gorgée de ce nectar chaud dansa sur mes papilles, annonçant le début d'une journée bien orchestrée.

Je quittai le café, laissant derrière moi l'effervescence temporaire de ce lieu de rencontre. La porte du Revolution Roasters se refermait derrière moi, emprisonnant les arômes persistants du café fraîchement servi dans l'air matinal. La rue s'étendait devant moi, calme et accueillante. Mon esprit était plongé dans la contemplation de la journée à venir lorsque soudain, mon regard croisait celui d'une silhouette familière. Le cœur s'emballait. Il y avait un moment que j’avais perdu sa trace. Le poids de la culpabilité m'écrasait, car je me rendais compte que j'avais contribué à éroder une amitié sincère par des jugements erronés. Un moment de silence s'installait, lourd de gêne et de réminiscences. Elle semblait m'observer, son expression indéchiffrable. Les souvenirs d'une époque où nous étions proches flottaient dans l'air, mais ils étaient teintés de cette ombre de malentendus et d'injustices. Après un instant qui semblait durer une éternité, je décidais de briser le silence qui nous enveloppait. Ma voix, un peu hésitante, s'élevait dans l'air frais du matin.

-Salut..., commençais-je, cherchant les mots justes. C'est une surprise de te croiser ici. Comment ça va ?

Les phrases simples, un moyen de tester les eaux, de sonder si le passé pouvait être laissé derrière nous. Mon regard évitait le sien momentanément, une gêne palpable dans l'atmosphère. La réponse à ma question ne semblait pas aussi cruciale que le poids de l'aveu silencieux qui planait entre nous. L'incertitude de sa réaction ajoutait une tension à l'air déjà chargé. Je restais là, attendant, espérant que peut-être, malgré tout, le fil ténu d'une amitié passée pourrait être raccordé à nouveau. icons par CORVIDAE

tw: aucun

「outfit」 Les fêtes sont désormais une histoire ancienne, Olivia - comme bon nombre des habitants de la ville - avait repris le chemin de son travail. Une reprise qui ne dérangeait pas la jolie Johnson. D’une part, elle aimait beaucoup son emploi. Elle se levait le matin avec plaisir, s’y rendait avec le sourire, et se pliait en quatre pour ses clients sans ressentir le poids de la pression ou d’une quelconque forme de dégoût. Et d’autre part, la brunette savait que des vacances allaient bientôt arriver, puisqu’à la mi-janvier, elle se rendrait - avec un petit groupe - sur une station de ski pendant une semaine. Elle avait hâte, même si ça faisait assez longtemps qu’elle n’était pas montée sur une paire de ski. Le risque d’une chute ou deux était grand, mais ce n’était pas assez pour lui retirer sa joie, et son impatience.

D’un pas de loup, elle avait quitté sa villa relativement tôt, ce jour-là. Depuis quelques jours déjà, elle hébergeait son cousin, Elijah. Une présence que beaucoup pourrait voir d’un mauvais œil, mais c’était loin d’être le cas pour la brunette. Petit ange ayant le cœur sur la main, ça lui faisait sincèrement plaisir de lui venir en aide, pendant cette période difficile. Et puis, même si elle ne le dira pas ouvertement, elle apprécie d’avoir une présence chez elle, lorsqu’elle se lève le matin, ou qu’elle rentre le soir. Si elle se sent libérée de ne plus être la femme de James, elle doit reconnaître que la solitude est parfois pesante. Elle est casanière Olivia, aime passer du temps au calme, dans son petit monde, mais pas au point d’être constamment toute seule, de fuir le contact humain. Avoir Elijah chez elle, ça lui permet de se sentir utile, d’être aux petits soins pour une autre personne qu’elle-même.
Il est encore bien tôt pour se rendre à l’agence, alors la jeune femme décide d’utiliser ce temps pour aller consommer une boisson chaude en ville, et peut-être même se faire plaisir. À bord de sa voiture, elle se rend du côté de South Oceanside. Pourquoi ? Sans raison particulière. Oh si, elle doit faire un saut dans un appartement qui est en vente, pour vérifier quelque chose. Autant être déjà dans les parages, pour gagner du temps. Une fois le véhicule immobilisé, Olivia jette un coup d'œil dans le rétroviseur pour vérifier son maquillage. De son index, elle essuie une légère trace sous son œil, avant de passer une main dans ses cheveux. Puis, elle attrape son sac à main, et sort de la voiture. Ses talons sur la chaussée résonnent, ses pas la menant jusqu’au Revolution Roasters. Elle ne sait encore où ira sa préférence en matière de boisson chaude, elle compte se laisser porter par l’envie, au moment de consulter la carte. Malheureusement pour elle, son envie sucrée devra attendre quelques instants. Au moment d’arriver aux abords de l’établissement, Olivia se fige sur le trottoir, son regard tourné vers un homme face à elle. Non, il ne s’agit pas de James, son ex-mari. Si c’était le cas, elle serait probablement mortifiée. Et effrayée. Il s’agit de Noah, l’un des très bons amis de James, pour ne pas dire son meilleur-ami. « Salut. » Le ton n’est pas aussi chaleureux qu’à l’accoutumé. Pour cause, Olivia aimait beaucoup Noah. Ils se sont entendus dès les premiers instants, lorsque James les a présentés. L’entente était si bonne qu’il n’était pas rare de voir le Scott venir manger chez le couple, passer des soirées avec eux. Il est même arrivé que lui et Olivia prennent un café ensemble, ou décident d’un déjeuner pour saisir l’occasion d’une rencontre. Olivia l’a regretté après, à cause de la jalousie maladive de son ex-mari, incapable de faire confiance à sa femme, ni même à son ami. Un fait qu’elle n’a jamais dit la Johnson, bien évidemment. Elle aurait peut-être dû. Parce qu’au moment du divorce, son amitié avec Noah s’est envolée. Il s’est rangé du côté de son pote, ne croyant pas un seul mot de la jeune femme. Alors, les ponts se sont coupés. Logique. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à maintenant. « Pour que ce soit une surprise, il faudrait que tu t’attendes à me croiser quelque part. Et… tu as parfaitement su me faire comprendre que ce n’était plus le cas, que j’étais une personne à éviter. » Le ton qu’elle utilise n’est pas méchant, c’est ce qui pourrait le déstabiliser. Olivia, elle s’énerve que très - trop - rarement. Trop réservée pour réussir à sortir de ses gonds en public, ou même en privé. Mais là, face à Noah, elle trouve le courage de dire le fond de sa pensée, de ne pas se cacher vers sa bonne éducation pour feindre un réel plaisir de le croiser, alors que ça fait des mois qu’il l’a mise sous silence. « Alors… je suppose que c’est juste une question de politesse, que ma réponse t’importe peu. N’est-ce pas ? » Elle a de l’audace, ça l’étonne elle-même. Il faut croire que dans le lot des résolutions pour cette année, Olivia va tenter d’être un peu plus audacieuse, et honnête avec elle-même.icons par Kiri.