Pour quelques gouttes de plus (libre)
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Pour quelques gouttes de plus (libre)

MOON up all night
Savannah Pandora
Savannah Pandora
messages : 20
pseudo : Faryl
id card : Hannah Pixie Snowdon - by Captain Hanski
warnings : Alcoolisme - Suicide - Dépression
Pour quelques gouttes de plus (libre) 24f64ebcc15453813aa16e5c313a0f69258b6223
âge : 26
occupation : Tatoueuse
statut civil : Célibataire
orientation : Bisexuelle
pronom ig : elle
présentation : Savannah Pandora - Fiche
   
 
TW : Alcoolisme - Idées noires


Savy était passablement éméchée. Comme un soir sur deux, elle était sortie avec un but simple : boire. Boire jusqu’à ne plus sentir ses pieds toucher le sol, et ressentir cette délicieuse impression de flotter dans du coton. Jusqu’à ce que ses idées noires soient englouties par l’alcool, que tout le monde qui l’entoure lui semble plus coloré et drôle. Jusqu’à ne même plus se souvenir de son nom et de son adresse. Jusqu’à ce qu’un trou noir l’emporte, et qu’elle se réveille des heures plus tard, avec des souvenirs confus de sa soirée, une terrible gueule de bois et que tout son mal-être ne lui revienne dans la figure. Savy aurait bien aimé pouvoir rester bourrée tout le temps, nager dans l’ivresse du soir au matin. Mais il fallait bien qu’elle s’arrête à un moment. Elle ne pouvait pas rester continuellement imbibée. Elle devait bosser, dormir et pisser, alors elle devait finalement ramener sa carcasse jusqu’à son arrière-boutique, s’effondrer sur le canapé élimé qui lui servait de lit, et attendre sa prochaine dose. Mais le plus souvent, ce qui l’arrêtait dans ses sorties nocturnes n’était pas ses besoins physiques primaires, ou même ce vague instinct de préservation qui lui dictait parfois qu’il était temps qu’elle rentre avant de ne plus tenir sur ses jambes. Non, ce qui la stoppait, plus souvent qu’elle ne le voudrait, c’était son portefeuille. Petit panier percé, la tatoueuse n’avait pas les finances nécessaires pour pouvoir dignement se noyer dans l’alcool et faire rendre l’âme à son pauvre foie. Les shots, cela coûtait cher, alors elle devait faire attention à ses petits billets verts. Les économiser précieusement, plusieurs jours durant parfois. Résister à cette soif qui la taraudait sans cesse, pour enfin pouvoir préparer son grand soir et finalement poser ses lèvres sur le goulot glacé d’une bouteille, afin de se prendre une grande rasade de feu liquide qui enflammait ses veines. Petite junkie qu’elle était avait enfin droit à son fix.

D’autres soirs, comme celui-ci, elle savait ne pas avoir assez d’argent pour satisfaire sa soif. Alors elle devait faire un choix difficile : se contenter de quelques verres de mauvais alcool, les seuls qu’elle pouvait s’offrir, et repartir avec ce sentiment de trop peu. Insatisfaite, mais raisonnable. Ou se trouver une victime. Une proie qui consentirait à lui offrir ces quelques gouttes dont elle rêvait. Il fallait juste trouver la bonne personne, et à ce petit jeu, Savy était devenue une véritable experte. La jeune femme avait jeté aux orties les miettes d’amour-propre qu’il lui restait depuis bien longtemps. Elle savait pertinemment ce qu’elle avait à offrir : sa compagnie. Que bien souvent, ceux qui la voyaient pensaient plus à profiter de son état qu’autre chose, mais elle était prête à fermer les yeux. A se bercer d’illusions, pourvu qu’on lui offre son alcool, elle n’était pas vraiment contre le fait de finir dans les bras d’un parfait inconnu. Une étreinte chaude lui donnerait l’impression d’être encore désirable, jusqu’à ce qu’elle se réveille, que la réalité lui revienne en pleine poire et qu’elle disparaisse en catimini. Pour choisir sa cible, il fallait juste un peu d’attention. Déjà, idéalement cibler les personnes seules. C’était bien plus simple de se faire offrir un verre par un solitaire. S’approcher d’un groupe d’amis était toujours une opération délicate, réalisable, par exemple en optant pour un célibataire introverti que tous ses amis espéraient voir finalement conclure, mais c’était plutôt rare. Elle avait plutôt droit à des regards de suspicion si elle tâchait de se joindre à un tel groupe, briser la glace devenait difficile, et elle risquait fort de s’embourber dans les relations complexes que le groupe pouvait nouer. Hors de question qu’elle finisse la soirée avec une pétasse qui lui en voudrait parce qu’elle aurait fait de l’oeil à son crush, ou aurait osé flirter avec son mec. Le jeu n’en valait pas la chandelle. Tout en terminant le fond de son dernier verre, la tatoueuse repéra donc un à un toutes les personnes qui buvaient seules. Les autres âmes en peine. Elle en exclut immédiatement certains : ceux qui ne semblaient pas avoir de quoi lui payer à boire, ceux trop apprêtés qui semblaient visiblement attendre quelqu’un, et ceux qui buvaient des sodas, soit ils étaient radins et avaient opté pour le truc le moins cher de la carte, soit ils ne buvaient pas, ce qui nuisait fort à ses chances de se faire offrir un verre. Après toute cette répartition, il ne lui restait plus qu’un poignée d’opportunités. Elle allait choisir, idéalement, une pauvre âme qui espérait essayer de rencontrer quelqu’un autour d’un verre. C’étaient les cibles idéales. Il ne lui restait plus qu’à tenter sa chance. S’approcher, mais pas trop frontalement. Sa démarche devait paraître amicale, comme si elle s’intéressait à la personne qu’elle avait en face d’elle, et pas juste au verre qu’on pouvait lui offrir. Fort heureusement, elle savait généralement comment faire cela avec une certaine délicatesse.

Son regard posé sur sa cible, elle plaqua un léger sourire sur ses lèvres, et fendit la foule du bar, jusqu’à être proche de la table. Dès que le regard de l’autre se releva vers elle, elle leva la main, en une salutations légère, posant déjà une main sur la chaise en face d’elle, comme si elle était prête à s’installer, mais hésitait à passer à l’action. Restait juste à obtenir son autorisation. D’une voix aussi maîtrisée qu’elle le pouvait, malgré l’alcool qu’elle avait déjà bu qui rougissait un peu ses joues et empâtait sa langue, elle demanda alors, dans une gestuelle presque séductrice.

“-Bonsoir. Je m’appelle Savy. Sur une échelle de 1 à 10, quelles sont mes chances que vous m’offriez un verre ?”