Where's my f*cking teenage dream ? (Oliver)

Quel drôle d'idée de vouloir faire un shooting sur la plage au moment où la température commence à chuter ? Je n'ai cependant pas pu refuser l'occasion proposée par mon agent, car c'était tout de même pour une grande marque. Je m'étais quand même renseigné et je commençais un peu à regretter, car beaucoup de filles du milieu disaient que la directrice artistique était une folle. J'arrive parfaitement à l'heure pour me préparer sous la tonnelle installée pour l'occasion du shooting. - Vous auriez pu arriver un peu plus tôt quand même. Ah OK, ça commence comme ça sans préliminaire ? Je me contente de lui faire un sourire poli. - Je suis à l'heure pourtant, mon contrat indique bien que je devais arriver pour 8h non ? Elle lève les yeux au ciel. - Arriver à l'heure indiquée du contrat, c'est déjà être en retard. Putain, je vais me la faire celle-là. Je ne réponds rien de plus et je laisse la coiffeuse et la maquilleuse s'occuper de me préparer, mais elles aussi semblent perdre déjà patience avec les milliers de changements qu'elles opèrent, car ce n'est jamais ce que la directrice artistique souhaite. La coiffeuse s'excuse de recommencer encore le brushing pour la deuxième fois déjà. Je lui fais signe que j'ai bien compris que ce n'était pas de sa faute. - En même temps, si ses cheveux n'étaient pas si ternes ! Je manque de m'étouffer avec mon smoothie. Je sens la coiffeuse qui presse mon épaule pour m'empêcher que je la démarre. Une fois, enfin prête, j'approche du portant de vêtements, mais n'y découvre que des ensembles de lingerie. Pardon ? - Euh... excusez moi, mais ce n'était pas un shooting vêtement ? Elle soupire. - Non. Je trouvais finalement que les vêtements étaient mieux pour le shooting studio et que la lingerie se prêtait mieux pour le shooting ici. Merveilleux. Je vais attraper une pneumonie. J'enfile le premier ensemble derrière le paravent et passe un peignoir sur mes épaules avant de sortir à la rencontre du photographe. - Bonjour, je suis Satine, le modèle photo. Enchantée ! Et bonne chance, car je crois que la journée va être très longue. Le shooting photo commence et je crois pouvoir dire que la directrice artistique prend beaucoup de place, trop de place en fait. Elle me fait changer d'emplacement à plusieurs reprises et de position un nombre incalculable de fois. Je me retrouve à moitié trempée et glacée sur assise sur un rocher qui me fait mal, dans une position inconfortable. - Non mais ça ne va pas, elle n'arrête pas de trembler et a la chair de poule, c'est pas assez sexy ! On dirait qu'elle fait une hypothermie, elle est bleu on dirait l'épouse des noces funèbres ! C'est peut-être parce que j'en fais une d'hypothermie connasse ?

Je la sens mal cette journée, terriblement mal. Cette femme est une vipère. Une horrible vipère. Elle semble pousser à la folie toutes les personnes qui travaillent avec elle. La maquilleuse a les larmes aux yeux, la coiffeuse est à deux doigts de l'étrangler avec une extension et moi j'ai envie d'aller la noyer sur la plage. Le premier contact que j'ai avec le photographe est plutôt agréable et je ne dis pas ça parce qu'il est plutôt bien bâti... si peut-être que je dis ça pour ça ? Je vais être amener à le regarder toute la journée, autant que ce soit agréable, non ? - C'est un plaisir, Oliver... je lance d'une voix mielleuse avec un petit sourire en coin.

Ce pauvre photographe n'a même pas le contrôle de sa propre séance photo et je crois qu'on irais bien plus vite si elle le laissait en placer une. Je suis congelée et tout s'éternise, je n'ai même pas encore passer une deuxième lingerie. Le photographe s'impatiente et demande à ce qu'on le laisse gérer mais c'est sans compter la harpie qui a toujours un truc à dire. Quelle conne celle-là. Mais je crois que lorsqu'elle me critique d'être congelée, c'est le ponpon. Je n'ai pas le temps de réagir, Oliver s'énerve et vient m'apporter une couverture dans laquelle je m'enveloppe en sortant de l'eau en tremblant. - Ne t'excuse pas, ce n'est pas toi le problème ! Je l'ai tutoyé, merde. Bon tant pis, j'arrive pas à réfléchir correctement en grelottant comme ça. Il se tourne vers la folle-dingue et la remet à sa place comme il faut. Je vois la coiffeuse remercier le ciel que quelqu'un ait dit enfin quelque chose. Je vois cependant qu'elle bouillonne et qu'elle va bientôt exploser comme une cocotte minute. - Alors c'est simple, soit vous laissez, Oliver gérer la séance photo, soit je romps le contrat pour condition de travail abusive ! Et j'alerte la presse sur votre façon de traiter les personnes avec qui vous travailler ! Je tends ma main et l'assistante qui gardait mes affaires me donne mon téléphone. - Je n'ai qu'un seul petit coup de fil à passer ! En vrai, j'espère qu'elle va se calmer sinon je suis dans la merde car je suis en plein bluff. Je n'ai aucun contact avec aucun journaliste.