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Aussitôt l’adresse envoyée que le Marine se laisse retomber dans le canapé, les yeux rivés sur les derniers sms échangés avec sa sœur. Il a le sentiment que, peut-être, les choses peuvent s’arranger. Du moins, s’il arrive à ne pas tout faire capoter… Il soupire, les traits tirés par la fatigue. Il n'était pas sans savoir qu’elle avait été blessée par la manière dont il s’est comporté les derniers mois précédents son départ. Il faut dire, et il est le premier à le reconnaitre, qu’il s’est comporté comme un véritable connard. Particulièrement à son encontre, alors qu’elle cherchait simplement à comprendre, trop autocentré sur ses souffrances pour réaliser celles qu’il infligeait aux autres. Il n’est pas fier de la façon dont il a géré la situation, et le regrette depuis. Parce que peu importe qu’ils ne soient pas du même sang finalement, elle est, et restera sa sœur. Il aurait juste aimé gagner du temps et le réaliser sur le moment et ne pas agir par impulsion. D'autant que de justification, il n’en a pas réellement donné, simplement qu’il partait s’enrôler et n’avait aucune intention de revenir. Il était à peine dramatique à l’époque. S’il avait le pouvoir de revenir en arrière, il irait probablement voir son lui du passé pour lui donner une dérouillée, et lui dire d’arrêter de déconner. Que toutes les choses qu’il prenait pour acquis allaient lui échapper, et que ça n’allait pas bien se terminer pour lui.

Il se lève de son assise, décidé à faire un peu de ménage, il faut que tout soit parfait pour ce soir. L'appartement n'est pas immense, ni très décoré ou meublé, mais c'est suffisant pour le militaire qui ne s'y rend que pour le strict nécessaire. En réalité, il aurait très bien pu demander une chambre directement sur place, mais il espérait secrètement pouvoir recevoir du monde et retrouver un peu d'intimité. Il a pu récupérer sa vieille console de jeu et quelques affaires chez ses parents, après des retrouvailles éprouvantes et larmoyantes. Il en est ressorti complètement drainé, mais bien plus léger. Après une brève réflexion, il se décide à commander leur dîner sur une app, ses années à l'armée n'ayant aucunement développé ses talents de cuistot. Il peut sentir le stress prendre de l'ampleur à mesure que le temps s'écoule, appréhendant bien plus d'affronter sa sœur que n'importe quelle mission.

Ça sonne à l'interphone, et Jackson est déjà à la porte, le cœur battant la chamade et les mains moites. Il lui ouvre la porte d'entrée de l'immeuble et attend patiemment que cette dernière arrive jusqu'au #88. Il se regarde une dernière fois dans le miroir de l'entrée pour vérifier qu'il est présentable, repositionnant une mèche rebelle. Il se racle la gorge, lève stupidement la main face à son reflet, tout en forçant un sourire, avant de la laisser retomber aussitôt d'une grimace. Ridicule. Il se passe une main dans ses cheveux, anéantissant ses efforts de paraître coiffé, tournant comme un lion en cage lorsqu'on frappe à la porte. Shit. Il essuie ses mains sur son jean, soudain pris de panique. Elle frappe encore, d'impatience cette fois. Il déverrouille l'entrée, puis ouvre la porte en grand, le souffle court. Et elle est là, Edene, et c'est fou ce que les années l'ont métamorphosé. Elle était déjà jolie adolescente, à son plus grand dam vu tous les crevards qu'il a dû intimider, mais maintenant elle est devenue une véritable femme, et ça lui fait un pincement à coeur de voir à quel point une longue période s'est écoulée, sans lui pour surveiller. God, elle lui a tellement manqué. Perdu dans sa contemplation, la gorge gonflée par l'émotion, il reste un moment stoïque, avant de réaliser qu'il n'a pas dégoisé un mot, et bloque toujours l'entrée. – Edene… Il veut la prendre dans ses bras, mais il n'ose pas Jackson, n'en a pas encore gagné le droit. Alors, avec un sourire timide, il s'écarte pour la laisser passer, priant pour qu'elle ne ressorte pas de cet appartement plus fâché qu'elle ne l'est. – Tu… n'as pas eu trop de mal à trouver ?crack par hel