(California dreamin') on such a winter's day (kalen)

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⌜sound⌟ Dernières vérifications, pour être certaine de ne rien avoir oublié. Elle ne sera pas loin de chez elle bien longtemps la blonde. À peine plus de vingt-quatre heures. Dès le lendemain soir, elle pourra retrouver le confort de son lit, et la chaleur réconfortante de Lucifer, son chat. Une virée à San Diego pour le week-end. Le rêve. Enfin, ce n’est pas tant la destination qui l’importe, mais plutôt le moyen de s’y rendre. En l'occurrence, à moto. Son moyen de transport favori. La sensation de liberté. L’adrénaline qui circule dans les veines, qui galvanise tout l’organisme. Son bébé, comme elle l’aime l’appeler, Nora l’avait un peu délaissé ces derniers temps. Le climat a beau être doux du côté des États-Unis, il n’est pas prudent de circuler à moto quand les feuilles tapissent les routes. Combien de rapport d’accident il y a eu encore cette année, à cause de ces petites choses en apparence inoffensive ? Et plus récemment, c’est qu’elle ne se trouvait même pas en Californie, mais dans le magnifique domaine d’Aspen. Quelques jours loin de tout, du quotidien et des tracas, entourée de ses amis, à profiter de la neige et des joies de la montagne. Un séjour riche en émotions, impossible de dire le contraire. Finir l’année sans une petite remise en question, ce ne serait pas drôle.

Caresse affectueuse au matou endormi, qui se met immédiatement à ronronner. Son envoûtant, aussi puissant que le chant des sirènes, qui pousse la Summers à prolonger ce moment, un sourire niais, expression presque gaga sur son visage. Il ne sera pas seul bien longtemps. La mère de Nora a promis de venir s’en occuper, le temps de l’absence de sa maîtresse. Une dernière caresse, et la voilà qui s’éloigne pour rejoindre la pièce à vivre. Veste de protection qu’elle enfile sur son dos, la fermeture éclair remontée jusqu’en haut, elle saisit son sac à dos avec ses affaires, et quitte sa beach house. Clés dans le sac, téléphone chargé à fond, elle enfile son casque et enfourche sa moto. Moteur qui ronronne comme un félin, elle rabat la béquille et s’élance dans la rue.

Elle pourrait partir sur le champ, mais cette petite virée ne se fait pas en solo. C’est en compagnie de Kalen qu’elle va se faire. Lui, un mec rencontré par hasard. Rien d'ambiguïté entre eux, pas même d’informations trop personnelles en fait, juste une passion commune pour la moto. C’est amplement suffisant. Passion dévorante qui permet de discuter parfois par message, de se prévoir des petites balades sur le temps libre, et parfois - comme aujourd’hui - des virées plus travaillées. San Diego, ce n’est pas encore trop loin. C’est dans les environs. Mais d’ici quelques mois, sur des vacances communes, peut-être décideront-ils de viser plus large. Dans un autre État, par exemple. « Aller, ça commence. » qu’elle dit, un pied posé à terre en arrivant sur le point de rendez-vous, là où le motard est déjà là. Entre eux, il y a cet esprit de compétition qui s’est imposé. Un côté chien et chat assez amusant, il faut le reconnaître. Ils ont d’or et déjà planifié une course pour aller jusqu’à San Diego, à savoir qui sera le premier à entrer dans la ville. Alors là, constater qu’il est arrivé le premier, ça sonne comme le début des hostilités (gentillettes, hein !), la porte ouverte pour frimer, et la taquiner à ce sujet pendant un moment. « Va-y, fais-toi plaisir Sandberg ! J’espère que tu as pensé au café par contre. » rit-elle, non sans avoir poussé un soupir. Ce road-trip commence bien. Et ce, sans la moindre ironie. Il y a tout ce qu’aime la Summers. Une escapade, un pote, deux motos.

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Kalen aime son métier. Il existe pourtant deux choses qu'il aime plus que celui-ci. Les échecs et la moto. Et peut être aussi accessoirement Star Trek mais c'est vraiment une passion à part que son envoûtement pour cet univers. Bien qu'il vive à Oceanside depuis un peu plus de quatre ans à présent, il arrive toujours à combiner ses deux passions. Les vacances sont rares, mais il a déjà parcouru de nombreux kilomètres sur sa moto, s'arrêtant un jour voire deux maximum dans une ville. S'attardant non pas vraiment pour l'aspect touristique, mais il aime s'arrêter dans un parc, y trouver des joueurs d'échecs et les affronter. Ce qu'il regrette, c'est que les joueurs se font de plus en plus rare, et de manquer de temps avec son travail. Janvier est pourtant un mois de bonnes résolutions, et la première, c'est de décrocher un peu. Cela est passé avec le retour de Aspen de Amelia, au tout début du mois. Il s'est accordé du temps pour être avec cette amie précieuse.

Moins d'une semaine plus tard, voici qu'il s'en accorde de nouveau, le temps du week-end. Pour faire une petite virée en compagnie d'une autre passionnée de moto qui devient doucement au fil du temps un peu plus qu'une connaissance. Ils parlent peu d'eux, s'adonnant à leur passion commune. Il n'y a que ces derniers jours qu'ils se sont un peu attardés par messages, le temps pour eux de s'organiser ce trip, se taquinant au passage. Le strict nécessaire réuni dans un sac à dos, il quitte avec joie son appartement pour retrouver son bébé, en l’occurrence sa suzuki 750. S'il a songé un temps à la changer, pour le moment ce n'est plus d'actualité. Il résiste à la tentation même si cette dernière est grande pour acquérir un modèle plus récent, toujours dans cette marque qu'il affectionne tout particulièrement. Il se rend peut être à allure un peu trop rapide au point de rendez-vous fixé avec Nora. A proximité d'un petit café-restaurant qui reste ouvert toute la nuit. Il profite d'ailleurs d'être légèrement en avance pour aller acheter deux gobelets de café. Il hésite pour les donuts mais se dit qu'ils pourront manger sur San Diego, ou bien s'arrêter en route si leurs estomacs se montrent trop insistant, ce dont il doute. Il patiente de courtes minutes, guettant l'arrivée de sa partenaire du week-end. Il entend le son de la moto avant même de la voir, la circulation étant assez faible à cette heure de la journée. - J'ai failli attendre Summers balance-t-il dans un sourire. Après tout, elle l'a invité à se faire plaisir, et c'est donc ce qu'il fait. Il se baisse pour ramasser les gobelets et s'approche pour lui tendre le sien. - Bien sûr que j'y ai pensé. Même si c'était parti pour que ça se transforme en café glacé. Oui, il en profite déjà de nouveau, mais c'est de gentille guerre. Il plaisante, les cafés sont encore fumant, indiquant soit qu'il est arrivé depuis peu, soit qu'il s'est décidé à aller les chercher il y a peu. - Alors, elle ronronne comme il faut, elle ne va pas faire sa vexée en cours de route pour se venger de ton abandon ? demande-t-il en désignant la moto de la jeune femme d'un signe de tête. Il porte ensuite le gobelet à ses lèvres, buvant son breuvage favori. Son carburant comme il le nomme parfois.

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⌜sound⌟ Les quelques jours à Aspen, en compagnie de la bande, ont été plaisants. Une bande qui s’est nettement étoffée avec les années. Si au départ, un simple trio composé de Jamie, Nash et Nora, c’est devenu un quatuor avec l’arrivée d’Archie, à l’époque du lycée. Mais aujourd’hui, lors de ce séjour, on pouvait constater un élargissement, passant de la fratrie Williams, aux conjoints de chacun, ainsi que Cassie, l’une des membres du groupe de musique des garçons. Un séjour agréable, riche en émotions. Toutefois, la blonde avait hâte de rentrer, de voir la semaine passer, pour être au week-end. Jour de départ pour San Diego. Ce n’est pas tant la destination qui importe, plutôt le voyage. Le fait de pouvoir rouler avec sa moto, sur plusieurs kilomètres, sans se soucier de rien.
La moto. Une histoire d’amour entre Nora et elle. Dès qu’elle a pu, au grand dam de sa mère, la Summers a passé son permis. Avec brio. Et dès qu’elle a eu assez d’argent, elle s’est empressée de s’offrir un petit bijou. Elle regrette de ne pas pouvoir la conduire au quotidien, il y a des situations qui l'obligent à prendre sa voiture, notamment quand il est question d’un passager (pas forcément à l’aise sur un deux roues). Un manque, une frustration, qui l’incitent à saisir toutes les occasions qui se présentent à elle. Dont celle de ce week-end, en compagnie de Kalen.

Évidemment, ça ne serait pas drôle s’il n’y avait pas un léger retard. De toute façon, en constatation de l’esprit de taquinerie qui s’est développé entre le capitaine et la vétérinaire, il y avait fort à parier que même trente secondes de retard serait suffisant pour faire naître un commentaire. Ça ne loupe pas pour Nora, qui en prend pour son grade, à peine a-t-elle posé un pied sur le bitume. « Gna gna gna. » Une vraie gamine, mais elle s’en moque, Nora. C’est comme ça entre eux. Doucement, elle retire le casque de sa tête, et le pose derrière elle, afin de pouvoir saisir le gobelet de café tendu par Kalen. « Et alors. C’est excellent le café froid. » s’offusque-t-elle. Non. C’est dégueulasse. Il n’y a rien de pire que de se servir un café, d’être interrompu par une force extérieure, et d’y revenir que de longues minutes plus tard, lorsque le liquide a eu le temps de refroidir. Le goût est immonde. Proche d’un café ayant trop macéré, ou étant trop fort. Bon, pendant l’été, par contre, c’est excellent d’opter pour un café frappé. Bonne alternative pour continuer d’en consommer, même quand il fait 35° dehors. Elle ne manque pas de remercier le trentenaire, sans la moindre moquerie, avant de tremper ses lèvres dans le sien. Boisson encore bien chaude. Trop chaude. « Tu n’as pas entendu à mon arrivée ? Elle ronronne comme une tigresse. » dit-elle, en caressant la carrosserie. « Après, peut-être que c’est une feinte. Que l’on va sortir d’Oceanside, et au bout de dix minutes, elle va gronder et me faire le coup de la panne. Ce que je n’espère pas ! » Elle s’y connaît un peu en mécanique, la Summers. C’est ça d’être une passionnée de moto, et d’avoir quatre frères. Mais elle n’a pas la science infuse pour tout. Si c’est un tout petit rien, elle devrait pouvoir s’en sortir. Dans le cas où le problème serait plus complexe, elle devra s’en remettre à un professionnel. « Non en vrai, j’ai quand même vérifié dans la semaine. Je ne l’avais pas utilisé depuis un moment. Mais ça va changer. Je compte bien la reprendre pour aller au taff, si les conditions météo sont bonnes. » Parce qu’il est hors de question de rouler sur un sol trop humide, glissant, ou pire encore, sur un manteau de neige. « Rassure-moi, aucune tempête de neige n’est annoncée pour bientôt ? » qu’elle demande, le plus sérieusement du monde, avant de faire une nouvelle tentative pour boire une gorgée de café. Il ne faudrait pas non plus faire la causette pendant une heure. Certes, San Diego est à moins d’une heure d’Oceanside, mais s’ils se sont donnés rendez-vous à l’aube pour profiter du paysage, et qu’ils partent quand le soleil est déjà bien haut, il n’y a plus aucun intérêt.

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Quelle bonne humeur et super réplique de la part de Nora. Digne d’une enfant. Il n’y en a pas dans son entourage proche, ce qui ne l’empêche pourtant pas de faire le rapprochement. Ceci suffit à faire stagner le sourire au coin de ses lèvres. Gobelet donné. Sourire qui se transforme en grimace. - J’espère que tu n’es pas sérieuse et plaisante. C’est horrible. A ne surtout pas recommander, excepté pour une personne que l’on n’apprécie guère, voire même pas du tout. Petite vengeance sans réelle conséquence que de recommander un café froid. A cet instant, il se dit qu’il devra essayer avec Morris, non pas qu’il déteste cet homme, mais il le trouve encore et toujours trop collant malgré les semaines et les mois écoulés depuis son arrivée à la tête du district vingt et un. Pensée qu’il chasse rapidement, il n’est pas au travail et le but initial de cette virée, c’est de profiter du moment en bonne compagnie et de se détendre.

Gobelet porté à ses lèvres, il profite du breuvage chaud, changeant de sujet pour s’intéresser au moyen de locomotion de la jeune femme. Il hoche doucement la tête. En effet, il n’a rien entendu de suspect au moment de son arrivée. Pourtant, cela ne veut rien dire, ils le savent l’un comme l’autre. - Si elle te fait le coup de la panne dès la sortie de la ville, je te promets que je ris, et que je te regarde te dépatouiller avec cette capricieuse au lieu de t’aider à chercher ce qui ne va pas. Il le balance ainsi, mais la vérité, c’est qu’il l’aidera même s’il ne doute pas une seconde des compétences de la jeune femme pour réparer sa moto. Il est rare que les vrais passionnés ne savent pas quoi faire et appellent directement au secours un garage. - On est en Californie, je trouve les conditions météos excellentes. Cela change d’autres Etats où j’ai pu aller. Léger pincement de lèvres à cette révélation. Il a beaucoup parcouru les routes dans son ancien métier, surtout toute la partie Ouest du pays. Des Etats, il en a traversé, tout au long de l’année. Des conditions météorologiques difficiles, il en a connu quelques-unes. Notamment de violentes chutes de neige rendant la circulation difficile et leur faisant perdre un temps précieux dans leur chasse à l’homme. Il rit à la question qu’elle pose. - Tu n’as pas vu les informations ? Ils annoncent au moins quarante centimètres de neige d’ici une dizaine de jours. Routes bloquées, conditions difficiles. On sera placé en état d’alerte. Bien sûr, ces mots sont prononcés le plus sérieusement du monde. Il y a pourtant cette petite étincelle au fond de son regard qui laisse percevoir qu’il n’est pas du tout sérieux. Il la taquine. Incapacité de s’en empêcher. Il faudrait de toute manière être vraiment crédule pour croire une telle aberration de sa part. Surtout dans cette région. Un tremblement de terre est beaucoup plus probable qu’une chute de neige. Ou encore un raz de marée.

Nouvelle gorgée de café, en fait il se décide à boire le restant du gobelet dans son intégralité même si la chaleur qui traverse sa gorge le fait un peu grimacer. Gobelet écrasé entre ses doigts, il s’approche d’une poubelle et le jette. Puis il revient et récupère ses gants qu’il enfile, se préparant le temps qu’elle termine à son tour le café. - Ne traîne pas trop, tu vas nous mettre en retard glisse-t-il en lui adressant un petit clin d'œil. Ils ne sont pas pressés en réalité. Il leur faudra moins d’une heure pour arriver à destination, surtout s’ils mettent leurs échanges de messages à l'œuvre, en accélérant un peu et en faisant une petite course entre eux. Il enfile son casque, ne rabattant pas encore la visière. - Je te laisse donner le top départ Summers.