Secrets in the night #Leo

Ce week-end, Izzy est partie en virée à bord de sa Dodge Charger. Des moments bienvenus qui représentent bien plus qu'une simple passion pour elle. C'est un plongeon dans l'obscurité, une évasion des routines étouffantes de sa vie qui, par moments, semblent la submerger. Elle a arpenté les routes américaines, avec pour seule compagnie, le grondement de sa fidèle caisse. Une relique d'une époque révolue, qu'elle avait restaurée avec son père lors de ses nombreux retours au pays. Izzy se tenait généralement en retrait, observant attentivement, parfois lui passant les clés ou lui donnant un coup de main pour de petites réparations. Cependant, pour elle, c'est bien plus que ça. Au fil des ans, cette voiture est devenue un symbole de sa rébellion, un rappel palpable de sa liberté chérie et des jours sombres passés. Un week-end où elle s'est laissée porter par la route sans but, goûtant de nouveau à une liberté sans entrave que la société tente de lui imposer dans son quotidien.

Assise derrière le volant, le grondement des guitares de Nirvana résonne dans l’habitacle, ses mains agrippant fermement le cuir usé, Izzy sent l’excitation monter en elle à mesure que le moteur vrombit et qu’elle quitte la ville. Chaque kilomètre parcouru est une nouvelle page qui se tourne, une invitation dans l’inconnu. Elle n’a pas besoin de planifier chaque arrêt, chaque tournant. L’essence même de l’aventure réside dans l’imprévu, dans la possibilité de découvrir de nouveaux horizons à chaque virage. Les paysages défilent doucement devant ses yeux tel un tableau en mouvement, une symphonie de couleurs et de formes qui captive son esprit. Des champs dorés baignés par le soleil aux montagnes majestueuses qui se dressent à l’horizon, chaque décor est une œuvre d’art à contempler, une source d’inspiration pour son âme de voyageuse. Et alors qu’elle laisse derrière elle les soucis du quotidien, Izzy se laisse emporter par le flot de l’instant présent. Car dans le cocon réconfortant de sa Dodge Charger, le monde extérieur se transforme en un vaste terrain de jeu où chaque virage, chaque détour, est une invitation à l’aventure.

Cependant, comme toutes les bonnes choses, ce périple touche à sa fin. Alors que le soleil commence à se coucher à l’horizon, baignant le paysage dans des teintes chaudes et dorées, Izzy ralentit et se gare sur le bord de la route. Elle coupe le moteur de sa Dodge Charger, laissant le silence envelopper l’habitacle tandis que les dernières notes de la chanson s’estompent dans l’air. Un sentiment de calme et de satisfaction l’envahit alors qu’elle s’assoit là, seule avec ses pensées, et les souvenirs de ce week-end mémorable. Pourtant, ce soir, c’est au côté de Leo qu’elle a envie d’être. Patron, ami, amant. Leur relation est complexe, tissée de confiance, de respect, mais aussi de désir brûlant. Dans les moments où ils se perdent dans l’ivresse de l’instant présent, ils ne répondent plus à aucune règle. Encore une fois, Izzy ne sait ce que lui réserve sa soirée à ses côtés, et finalement, c’est peut-être ce qu’elle aime en sa compagnie. L’inconnu, ce sentiment que tout peut arriver à tout instant. Izzy remonte alors dans sa voiture et reprend la route en direction d’Oceanside, roulant un peu plus vite qu’à son habitude, sans pour autant faire d’excès de vitesse ou avoir une conduite imprudente.

Une fois arrivée en ville, Izzy se dirige instinctivement vers le domicile de Leo, qu’elle connaît plutôt bien pour y avoir passé de nombreuses soirées. Cependant, en arrivant devant sa porte, elle est accueillie par le silence. Elle sonne à plusieurs reprises, mais aucune réponse ne se fait entendre. Une pointe de déception l’envahit alors qu’elle réalise, qu’il n’est peut-être pas là. Elle aurait dû le prévenir de sa visite impromptue, mais c’est typique d’Izzy, agir impulsivement, guidée par ses envies du moment. Déterminée à le trouver, elle se remet en route vers le garage où Leo passe la plupart de son temps lorsqu’il n’est pas chez lui. En chemin, Izzy se sent un peu idiote de ne pas avoir pris la peine de lui téléphoner ou de lui envoyer un message avant de débarquer ainsi. Néanmoins, c’est aussi ce qui fait partie de sa personnalité rebelle et spontanée, une facette de son caractère qu’il connaît bien. Izzy gare sa voiture sur le parking du garage, son regard balayant attentivement les environs à la recherche de Leo. Alors qu’elle s’arrête à descendre de sa voiture, une sensation d’excitation mêlée à une pointe d’appréhension l’envahit alors qu’elle entend des pas derrière elle…

Pour elle, la route ne se résume pas à un simple trajet tracé sur une carte. Elle incarne plutôt une extension de sa quête incessante de liberté, une échappatoire à un quotidien parfois trop routinier. La route est une invitation à explorer sans limites, à découvrir des paysages magnifiques, à se perdre dans l’ambiance des festivals undergrounds tant appréciés et les récits des villes traversées. Chaque kilomètre parcouru est une affirmation de son indépendance, une manifestation de sa capacité à suivre ses propres désirs et à forger son propre destin. Sur la route, elle se sent vivante, libérée de toutes contraintes, enveloppée par la promesse de l’inconnu, et la possibilité de se réinventer à chaque tournant. Pour elle, l’essence de la liberté réside dans le mouvement, dans la sensation du vent sur son visage et dans le ronronnement régulier du moteur de sa dodge charger sous ses mains. La route est son refuge, son terrain de jeu, son hymne à la vie. Bien qu’elle se soit éloignée de cette vie de nomade vécue pendant douze ans, Izzy n’en regrette rien, ayant trouvé un foyer en franchissant les portes du garage de Leo. Et c’est peut-être cela, que cette chevelure flamboyante a tant recherché au cours de ses années passées sur les routes.

La belle se souvient encore de ce jour où, munie de son cv et de sa détermination, elle a franchi les portes de l’atelier. Bien que calme en apparence, Izzy sentait son coeur battre la chamade, consciente que cet emploi était crucial pour subvenir à ses besoins. Pour la solitaire, c’était une pause nécessaire avant de reprendre la route, comme si elle était toujours en fuite sans en connaître réellement les raisons, ou peut-être que si. Du moins, c’est ce qu’elle pense au début, avant de décider de rester. Cheveu de feu apprend les rudiments de la mécanique automobile auprès de Leo, qui lui offre une chance, avant de finalement l'intégrer à son équipe et dans sa vie. Au fil du temps, il devient bien plus qu’un simple patron, mais un ami fidèle, toujours présent pour l’aider de multiples façons. A ses côtés, elle trouve un foyer, une famille qui l’accepte telle qu’elle est. Bien qu’ils partagent parfois des moments intimes, sans sentiments, ni questions, succombant avec volupté à la passion de l’instant présent. Malgré cela, leur relation n’altère jamais la profonde amitié qu’ils ont construite au fil des années. Et qu’on l’en préserve de ce jour où cela viendrait à changer, tenant bien trop à lui. Ce soir, c’est à ses côtés qu’elle désire être, au point de mettre fin à son week-end, bien que cette dernière ne lui ait rien dit de sa venue.

Soudain, une voix familière perce le silence, faisant frissonner Izzy. Elle réalise alors que les pas entendus sont ceux de ce bel homme avec lequel elle désire passer sa soirée. Leo. Un sourire malicieux éclaire son visage, alors qu’elle répond d’une voix douce et taquine. - Bonsoir Monsieur. Je suis certaine que vous pourriez trouver mille et une façon de m’aider… Elle se retourne doucement pour lui faire face, son regard glissant sur lui à travers la pénombre, avant de déposer un tendre baiser sur sa joue. Ce geste tactile qu’elle offre volontiers à ceux qui lui sont chers, n’est pourtant empreint d’aucune intention cachée. Il lui a manqué, le brun, pendant qu’elle se trouvait sur la route. - J’avais envie de te voir, même si, j’aurais peut-être dû t’envoyer un message avant de venir. Lâche-t-elle à sa question posée, bien que cette simple affirmation ne capture pas l’étendue de ses émotions. Izzy désire passer du temps à ses côtés, prendre de ses nouvelles, discuter sans voir les heures passées, en se laissant porter par l’incertitude de la soirée qui s’annonce. Son regard glisse fugacement sur le sac que Leo tient dans ses mains, puis se pose à nouveau sur lui. - Je ne suis pas contre le fait de dîner à tes côtés, à condition que tu sois certain d’en avoir assez pour toi. Dit-elle, soucieuse de son bien-être, une préoccupation qu’elle a maintes fois ressentie de sa part au cours de ses dernières années.

Leo a toujours été là pour elle, offrant son soutien de multiples façons. Il lui a prêté son canapé pour quelques nuits, assurant ainsi sa sécurité et son repos. Il a mis sa salle de bain à sa disposition, pour qu’elle puisse prendre une douche chaude. Un confort simple, pourtant, si précieux à celle qui vivait dans la précarité. Sans oublier les repas, toujours préparés avec soin, qui réchauffaient son ventre et son âme. Chaque geste de générosité du brun reste gravé dans sa mémoire, témoignant de son dévouement, ainsi que de sa bienveillance sans faille. Même lorsque la belle hésitait à accepter son aide, Leo était toujours là, prêt à lui tendre la main, sans rien attendre en retour. Son soutien a toujours été une source de réconfort inestimable pour Izzy, lui permettant ainsi de traverser ces moments difficiles avec un peu plus de légèreté. Grâce à lui, sa vie a pris un tournant plus stable. Ses mains tendues et son travail ont été comme des piliers sur lesquels elle a pu s’appuyer pour se reconstruire. Et cette gratitude profonde qu’elle éprouve envers lui ne pourra jamais s’effacer.