blows the wind

tw: sous entendu de nudité

Son corps est long à se mettre en route, dès le matin. Les années qui le rattrapent, davantage après ces deux derniers jours. Ce n’est pas le travail au road house qui l’a mis dans cet état, non. La faute vient d’une petite tornade de cinq ans qu’il a gardé durant deux jours. Énergie débordante, pile au lithium qui se fatigue beaucoup moins vite que sa pile déjà usée par le temps. Il ne regrette pas ces deux jours à s’occuper de sa petite fille. C’est même tout le contraire, il réclame du temps passé en sa présence à chaque fois que son emploi du temps le lui permet. Cinquantenaire se faisant mener par le bout du nez pas une demoiselle haute comme trois pommes, et qui l’assume. À présent que Jennifer a récupéré la petite, le retour pour lui à la réalité a lieu. Des soirées à enchaîner dans ce bar en bord de route, à veiller à ce que l’ordre règne et ne laisse pas la place au chaos. Il a encore quelques heures devant lui avant de s’y rendre. Il profite de celles-ci. Un peu de lecture confortablement installé dans un fauteuil dans le jardin, lunettes sur le bout du nez. C’est un coup d’œil à sa montre qui lui ordonne d’arrêter sa lecture pour commencer à se préparer. La grande carcasse se déplie et s’étire avant de rentrer dans la demeure et de poser les lunettes et le livre sur la table du salon. Il est seul à la maison bien que d’autres personnes y vivent. Elsie est sortie. Jessie également, emmenant son chien avec elle, sûrement pour une longue balade. Alors, une fois n’est pas coutume, James profite de ce calme régnant dans l’habitation. Musique classique qui s’élève rapidement, il aime en écouter, surtout quand il médite. Chose qu’il n’a pas le temps de commencer. Alors, il prend la direction de la salle de bain pour une douche revigorante. Il hésite pourtant avec un bain, mais finalement c’est le plus rapide qui l’emporte. L’eau qui ruisselle sur son corps, il entend la musique même s’il ne l’a pas mise très forte. Pensées qui vont et viennent le temps de se laver. Peut-être qu’il pourra emmener Lila à la plage la semaine suivante. Il doit également passer au cabinet d’un ami pour y déjeuner. Cela fait plusieurs semaines que ce dernier le relance, et il a repoussé jusqu’à présent. Non pas que la psychologie ne l’intéresse plus du tout, seulement il n’est pas très désireux d’entendre parler travail, de débattre sur un sujet. Chose qui ne manquera pas d’arriver avec cet ami même s’il sait qu’il s’est reconverti. Celui-ci semble parfois vouloir le faire changer d’avis, pour que James revienne consulter et devienne son associé. Ce qu’il ne fera jamais. Il ne regrette pas son nouveau choix de métier même s’il est conscient qu’il ne pourra pas l’exercer durant des années. Pour le moment, c’est juste ce dont il a envie, et cela lui convient. Eau qui s’arrête, il enroule une serviette autour de sa taille alors qu’il sort. C’est alors qu’une ombre à l’extérieur attire son attention et le détourne du chemin vers sa penderie. Ainsi peu vêtu, il sort dans le jardin, avec juste aux pieds des claquettes, et autour de sa taille cette serviette. Un objet dans l’herbe à deux mètres de lui attire son attention. Il se rapproche et s’accroupit, prenant dans ses mains un vêtement féminin. Appartient-il à Elsie ou à Jessie ? Aucune idée. Il se dit pourtant que l’objet n’était pas là avant sa douche, ou alors il ne l’a vraiment pas remarqué, ce qui est possible. C’est un mystère qu’il n’a pas envie de résoudre, il va juste se contenter de ramener le vêtement et de le mettre dans le panier de linge sale. Il ne désire même pas poser la question à sa nièce, ni à sa sœur, se disant que c’est une interrogation futile. Il se redresse, l’objet en main, mais il ne fait pas attention que sa serviette se défait et glisse le long de son corps jusqu’à l’herbe. C’est alors qu’un bruit attire son attention, et qu’il se retourne, oubliant momentanément sa nudité.