send me an angel. {rama.

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Aujourd’hui, l’humeur est au beau fixe lorsque je m’étire comme un chat dans mon lit. Emmêlée dans mes couvertures, je baille avant d’ouvrir un œil et tapote d’un côté du lit puis de l’autre. Je grogne en passant ma main sous l’oreiller, trouvant enfin l’objet de tous mes désirs : mon téléphone. La lumière bleue m’oblige à plisser les yeux en grinçant des dents. Luminosité descendue au maximum, j’ouvre spotify et swipe dans ma playlist. Je me rends compte qu’elle ne ressemble strictement à rien quand en tête de liste ce trouve, évidemment, I’m a mess de Bebe Rehxa, ma musique du moment et qu’on passe ensuite sur AC/DC, puis pentatonix, Eminem, Led Zeppelin. Qu’est-ce que je disais ? Vraiment n’importe quoi ! Un jour peut-être j’y mettrais de l’ordre, mais pas aujourd’hui. Je continue de faire défiler mon écran pour finalement m’arrêter sur une musique de tom odell. Portable connecté en bluetooth, les premières notes débutent et la mélodie commence déjà à se diffuser sur mon enceinte. Mmmh… super. Se réveiller comme ça, que demander de mieux ? Je reste dans mon lit à profiter, jusqu’à la fin de la chanson. Ayant finalement émergé, je me mets assise et embrasse ma chambre du regard. Tout est prêt pour l’arrivée prochaine de Rama. Je suis même passée à la supérette du coin pour acheter deux paquets de ses gâteaux préférés. Je me lève et fais le tour de la maison : pas de signe de papa : sûrement parti en vadrouille ou à la salle de sport. Alors ça veut dire que j’ai la maison pour moi toute seule ! Alors cette fois-ci, c’est parti pour le second réveil : Mungo Jerry, volume au maximum et me voilà partie pour le petit-dej, baladant mon enceinte partout avec moi. Tout en balançant la tête en rythme avec la musique, je siffle, chante et danse pendant que mon chocolat chaud chauffe. J’attrape ma tasse et retourne dans ma chambre, mon téléphone dans la poche, l’enceinte sous le bras et ma tasse à la main, deux pas en avant, un en arrière puis je tourne sur moi-même (en faisant attention à mon chocolat quand même)… Enfin apprêtée d’une petite robe fleurie sortie tout droit de mon imagination, je vérifie avoir tout préparer pour recevoir Rama qui ne devrait plus tarder à présent puis me laisse tomber sur mon lit, le volume a finalement été descendu, on s’entend penser à présent. Pourtant, je me met à chantonner, sur la douce mélodie de Scorpions. Here, I am, will you send me an angel… J'ouvre les yeux lorsqu’au même moment, la sonnette retentit. Je glousse, mon sourire fend mon visage quand je me redresse. Je trottine à travers le couloir, ouvre la porte à la volée et, sans attendre, je saute dans les bras de Rama. P’tit priiiiince !!! Mes bras s’enroulent autour de son cou, mes lèvres sur sa joue dans un bisou bruyant.

tw: décès (père), accidents de la vie (grands brûlés), troubles psychiques (dépression silencieuse, légère. aucun.

La soirée de la veille avec les checkmates avait été appréciable. Rama se sentait plus serein comme à chaque fois qu’il retrouvait son noyau d’amis. Il avait le sentiment d’être à sa place, quand bien même cela ne suffisait pas à combler ce vide qu’il ressentait au creux de sa poitrine. Cela l’aidait à se détourner de sa morosité, qui était devenue une mauvaise constante dans son existence et contre laquelle il se battait. La perspective de retrouver Hestia aujourd’hui, est agréable. Hestia, cette petite sœur de cœur est un véritable rayon de soleil dans l’existence de ceux qui la côtoie. Il n’échappe pas à cette règle. Ce qui est une bonne chose pour lui, à ce moment précis de son existence. Sans la présence de ces deux petits rayons de soleil qui sont Hestia et Stella, les mois à l’hôpital auraient été insupportables et sans doute qu’elle serait partie plus tôt. Même si cela n’avait malheureusement fait que retarder l’échéance. Après une nuit de sommeil, courte, mais réparatrice, Rama se lève naturellement pour prendre une douche, se préparer à rejoindre la demoiselle chez elle. Il a accepté de jouer les modèles. Il souhaite pouvoir profiter de son talent certain pour le stylisme et de porter ces créations sur scène. Il espère par ce biais pouvoir l’aider à percer même s’il n’a rien d’une grande star de musique, mais sait-on jamais si son talent pouvait se révéler par ce biais et lui permettre de réaliser son rêve. Rama sait à quel point, poursuivre ces rêves est un moteur puissant dans l’existence d’une personne. Son rêve avait été le sien. Il vivait pour son rêve. Aujourd’hui, il survit sur les ruines d’un rêve qui ne pourra plus jamais se réaliser. Il s’habille simplement en enfilant un jean baggy, un pull blanc à manche longue et un gilet vert au style damier qu’il affectionne particulièrement, car il lui rappelle son groupe d’ami en termes de référence. Bien sûr, il enfile son blouson, ainsi que son casque de motard lorsqu’il quitte son appartement et retrouve sa Ducanti Nightshift. Il roule tranquillement jusqu’à chez elle. Il n’y a pas trop de circulation alors il n’a pas à dépasser les véhicules pour se faire un passage. Cela lui permet de profiter de la beauté de la ville, de ce lieu qu’il n’a jamais eu envie de quitter, car c’est sa maison. Là où il est né. La ville où il souhaite finir ses jours. Qu’importe la date et l’âge qu’il aura. Une pensée qu’il s’efforce d’éloigner de son esprit. Il finit par retrouver la résidence de la famille Scott. Tyler semble absent, car il n’identifie pas sa voiture. Cela veut dire que le rayon de soleil est sans doute seul à la maison. Il ne s’en formalise pas. Tyler lui fait confiance et il n’y a jamais eu d’ambiguïté de son côté. Il adore Hestia, comme il chérit Ellie et Stella : comme des sœurs. Des sœurs pour qui il fera tout pour leur arracher un sourire. En conséquence, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elle se jette dans ses bras après qu’il est sonné. Il en a l’habitude. Naturellement ses bras viennent l’enlacer à son tour. Ses bras sont autour de sa fine taille, mais sans ce sentiment d’intimité qu’il peut y avoir avec deux. « Salut Princesse ! » Il accepte ce baiser déposé sur sa joue, empreint de cette candeur qui caractérise la demoiselle. Sa voix est douce, son sourire plus sincère qu’en accoutumé ces derniers moi. « Comment vas-tu depuis nos derniers échanges par SMS ? » Il la questionne alors qu’il la relâche pour lui rendre sa liberté. « Comme promis, je suis tout à toi. Je suis ton pantin. Fais de moi ce que tu veux. » Il lui indique en ouvrant ses bras sur sa personne, comme une offrande. Dans la bouche d’une autre, les paroles pourraient résolument être tendancieuses, il en a conscience, mais il n’y a qu’innocence entre eux. Une candeur qui donne du baume au cœur.

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Ses bras sont un peu comme ceux d’un frère que je n’ai jamais eu. Même si je ne l’ai jamais dit, c’est un peu le rêve de toutes petites filles : avoir un petit frère ou une petite sœur pour jouer à la poupée version grandeur nature. Puis le rêve de toute ado qui se respecte : avoir un grand frère qui vient nous défendre quand, nous les filles, on se fait embêter. Et puis maintenant, un grand frère pour confier mes secrets. Même si je les confient tous, ou presque, à mon père, ce n'est pas vraiment pareil. Alors il faut dire que je suis heureuse d’avoir rencontré Rama. S’il n’était pas là pour les deux premières phases il l'est pour la dernière et j’estime que c’est la plus importante. Pour la première, il n’était pas encore dans la vie. Pour la seconde, j’y ai vu le garçon avant d’y voir le grand frère. Crush sur lui, j’étais toujours accroché à lui, à demander après lui, à essayer par tous les moyens possibles d’avoir de ses nouvelles, savoir comment il allait. Du coup, je me rattrape maintenant. Maintenant qu’il n’y a plus rien d’ambigu. Et ça me fait repenser au message de papa qui m’indiquait que tout irait bien à partir du moment où Rama garderait ses vêtements sur le dos. Je glousse bêtement pendant que je traîne Rama à l’intérieur pour pouvoir refermer derrière lui. Quand il demande comment ça va, un frisson me parcourt l’échine quand je repense à cette soirée où j’ai eu la peur de ma vie. Impossible de le lui cacher. Pas à lui. Ça va. Mieux en tout cas. J’ai eu quelques.. soucis l’autre soir. Je mordille ma lèvre tandis que ma main trouve la sienne afin de m’ancrer dans la réalité. Mais toi, ça va ? Serrant sa main, je tente de lui offrir un sourire rassurant, je tiens à lui montrer que ça va mieux, même si je m’en réveille encore la nuit de peur qu’il soit là, quelque part dans un coin de ma chambre. Mais ça je ne préfère pas le dire. Pas même à papa, il serait capable de trouver tout un tas de trucs pour essayer de me faire sentir mieux. Sauf que je ne suis pas certaine que ça y change grand chose. Peut-être qu’avec seulement du temps, ça ira mieux. Je détaille mon frère de cœur de la tête aux pieds, tente d’analyser sa morphologie en me frottant les mains quand il annonce être mon pantin. Je plaque une main sur ma bouche en riant. J'ai déjà hâte de commencer ! D’ailleurs, j’ai fait quelques croquis, tu me diras ce que tu en penses ? J’espère que ça te plaira parce que je les ai dessiné pour toi ! Je sautille sur place, surexcitée, une vraie petite sauterelle alors qu’un sourire mutin naît sur mes lèvres. Au fait ! Papa s’imagine que je craque encore pour toi, il a du mal à passer à autre chose je crois. Je pouffe de rire, lui fait signe de me suivre jusque dans la cuisine. Tu veux boire quoi ? Et je me rend compte que Hestia la pipelette est de retour alors je pince mes lèvres pour me forcer à me taire et laisser Rama en placer une, bien qu’il ai sûrement eu le temps de prendre l’habitude à mon côté pile électrique toujours recharger à 300% qui ne s’arrête jamais…

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L’engouement de la demoiselle agit comme un baume au cœur pour Rama qui a bien besoin de cette candeur pour chasser ses pensées parfois sombres. Il se laisse trainer à l’intérieur de la maisonnée qu’il connait, puisqu’il a souvent rendu visite à la famille Scott au fil de ces dernières années. La villa n’a plus de secret pour lui et il n’a plus la gêne qu’on ressent lors de nos premières visites chez quelqu’un. Ici, il se sent un peu chez lui, car il a ses repères. Il prend naturellement de ses nouvelles. Il est loin d’imaginer qu’un évènement a pu troubler l’équilibre de la demoiselle. Pourtant, cette réalité se dévoile dans ses propos, ce qui le met immédiatement en alerte. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il questionne naturellement, le visage d’un seul coup plus sérieux et qui affiche une légère inquiétude qu’il ne cherche pas à camoufler. Elle lui demande de ses nouvelles, mais ce dernier répond un simple : « ça va. » Un mécanisme pris depuis ces derniers mois. Il ne cherche pas à détailler sa réponse, car il se dit que cela devrait suffire. Il va bien physiquement. Bien sûr, cela pourrait aller mieux, mais il revient de loin alors il n’a pas à se plaindre. Psychologiquement, il va bien également. Il n’est pas au fond du gouffre, mais il n’est pas le plus heureux non plus. Il tangue entre deux eaux : parfois chaude, parfois froide. Il apprend à vivre avec même si parfois ce n’est pas simple au quotidien, mais encore une fois : il n’y a pas de raison d’en parler. C’est la vie. Il gère. C’est tout ce qui importe. Il est encore capable de sourire et de rire, de se sentir parfois détendu et serein même s’il se sent vide à l’intérieur. Il a cette chance de pouvoir éprouver des émotions, de ne pas être une poupée qui en est dénuée ou qui est tourmentée. L’équilibre est maintenu. C’est le plus important. D’où le simple « ça va. » C’est largement suffisant. Il lui offre un sourire tendre afin de lui faire chasser la moindre inquiétude que cette réponse synthétique pourrait engendrée chez elle. Autant se concentrer sur la raison de sa présence. Ce qu’il ne manque pas de lui offrir comme opportunité alors qu’il se propose comme pantin pour la journée. Le regard de la demoiselle s’attarde sur ses traits. Il la laisse faire, nullement gêné par cet intérêt qu’il juge purement innocent et professionnel. Hestia est et restera sa princesse, cette petite sœur qu’il n’a jamais eu au même titre que Stella, sa petite étoile. Elles appartiennent à cette famille de cœur qu’il s’est construite au fil des années et rencontres. Hestia est excitée. Il le perçoit dans la lueur de son regard et dans le timbre de sa voix. Le plaisir de pouvoir vivre pleinement son rêve. Cet engouement qu’il a lui-même expérimenter durant tant d’années avant d’en être privé. Il espère qu’elle ne pourra jamais en être privée de son côté, qu’elle ne vive pas avec ce sentiment de perdition qui lui étreint bien trop souvent la poitrine. « Je suis curieux de découvrir tout cela. Tu as bon goût alors je ne doute pas de ce que tu vas me proposer. » Il lui indique avec sincérité avant de rire franchement à ses propos. Il n’est pas surpris par ce qu’elle lui indique. Il connait le côté protecteur du pompier et il ne s’en formalise pas. « J’avoue que si j’avais un doute, je ne te proposerai pas d’être ton pantin, je craindrais que tu cherches à profiter de moi. » Il lui indique en lui faisant un clin d’œil amusé. Ils se dirigent naturellement vers la cuisine. Elle lui propose à boire. « Je veux bien un verre d’eau. » Il lui indique alors qu’elle lui sert un verre pendant qu’il s’installe sur une chaise de la cuisine. « Tu me montres tes croquis ? » Il lui propose naturellement alors qu’il vient attraper le verre qu’elle lui tend. « Merci. » Il lui indique dans un sourire détendu alors qu’il l’observe avec douceur et patience, prompt à la suivre ou à l’attendre.    

tw: mention de stalking.

Qu’est-ce qu’il s’est passé. C’est une simple question, hein. Pourtant, je replonge aussitôt dans le souvenir, comme j’ai eu peur, comme j’ai tremblé. Ça fait déjà quelques jours et j’ai encore cette sueur froide dans le dos quand j’y repense, quand j’imagine encore ces pas dans mon dos, ce regard pesant. Je me revois aussi, flippée dans ma salle de bain, flippée jusqu’à ce que papa débarque, lui qui a dû s’imaginer le pire. Moi aussi, j’avais imaginé le pire. Mon esprit continu de divaguer dans mes souvenirs, combien je m’en suis voulu de ne pas avoir de batterie pile au moment où j’avais réellement besoin de mon téléphone, combien je m’en suis voulu d’être même sortie. Oui, je m’en suis voulu et dans le fond, je pense que je m’en veux encore. Ça doit être pour ça que je refuse de sortir le soir. Parce que je me détesterais si ça venait encore à se produire et parce que je déteste voir l’océan tumultueux de mon père. Ah oui, ça, ça m’a crevé le cœur. Et pendant que je me perds dans mes pensées, mon visage perd de son éclat, je grimace même quand je repense à tout ça. Et qu’est-ce que j’ai pu avoir comme chance, qu’il ne m’arrive rien. Qu’est-ce que j’ai eu comme chance que papa soit à la maison, soit là pour me rassurer, me bercer, veiller sur moi. Comme il l’a toujours fait d’ailleurs. Je baisse la tête, honteuse, comme si c’était moi la fautive dans l’histoire. J'étais au bar avec des copines.. et quand j’ai vu que j’avais presque plus de batterie je suis rentrée. J’étais à pied, j’ai juste bu un mojito, rien de plus je te promet ! J’étais pas ivre ! Je me sens obligée de faire cette précision, comme si ça allait changer quelque chose aux faits. Mais j’ai eu la trouille quand un mec a commencé à me suivre. Au début, j’ai juste pensé qu’il prenait la même rue que moi, mais il me suivait vraiment, Rama.. J’ai essayé d’appeler papa mais mon téléphone m’a lâcher pile à ce moment là. Je serre mes bras contre ma poitrine, un froid polaire m’envahit quand je termine de raconter ma mésaventure à mon ami assimilé grand frère. C’était la première fois que ça m’arrivait… j’ai vraiment eu la trouille tu sais… Sans attendre le moindre signe, je vais doucement me blottir dans ses bras, espérant que sa chaleur puisse ranimer la mienne. Que ses bras puissent me rappeler comment briller et ranger ce souvenir dans le fond d’un tiroir fermé à double tours dont j’oublierais l’emplacement de la clé. Et ça marche. Me savoir entourée de cette façon, sûrement de plus d’adultes que de jeunes de mon âge, ça me rassure. Et Rama, même s’il n’est pas loin de mon âge, est classé dans cette catégorie. Parce que je sais qu’il me protégera au même titre que tous ceux pour qui je compte. Alors reprendre sur un sujet plus léger comme la séance de torture que je lui ai concocté me fait un bien fou. Quand je m’écarte, c’est presque oublié. Presque. Et une fois la porte close, on se dirige dans la cuisine où je lui sers un verre d’eau. Je compte quand même profiter de toi hein. Mais pas de cette manière là, c’est tout. Je réponds avec un sourire mutin qui me définit si bien. Sortant une bouteille d’eau du frigo, j’attrape un verre dans un meuble et le lui sert avant de lui tendre. Bouge pas, je vais chercher les croquis je reviens ! Sans attendre une réponse, je me met à trottiner à travers la maison jusqu’à ma chambre. Je retourne un peu tout sur mon bureau pour remettre la main sur le carnet de croquis. Le carnet en lui même est dans un piteux état à force d’être trimbaler partout, passer de sac en sac, de main en main, mais il est précieux à mes yeux. Quand je rejoins Rama, je m'assois sur le plan de travail de la cuisine, vers lui, puis l’ouvre à la bonne page avant de le lui tendre. C’est avec mon éternel empressement que je lui demande aussitôt : T’en penses quoi ?? Ça te plaît ? Tu peux me dire si t’aime pas !

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Il s’est passé quelque chose. Un évènement dont il ignore tout, mais qui semble plonger Hestia dans un mal être profond. Un mauvais souvenir dans lequel il semble la replonger malgré lui. Ce n’est pas son ambition, mais il lui manque une information capitale. En conséquence, en tant qu’âme protectrice de cette demoiselle qu’il considère comme une sœur, il questionne pour lever le voile sur ce mystère qui ombrage les prunelles de celle-ci. Il est loin d’imaginer ce qui a pu se produire. Sa grimace lui fait comprendre que ce n’est pas qu’un simple mauvais souvenir. Sa posture le peine, car il n’aime pas la voir si démunie. Elle s’explique, se justifie alors qu’elle n’a pas à le faire. Ses sourcils se froncent par mécanisme, car il n’aime pas ce que cela implique. Une forme d’ivresse justifierait la suite des évènements ? Jamais. Il sent son organe vital se compresser, anxieux de découvrir la suite de cet évènement qui ébranle sa princesse. Un mec l’a suivi. Elle a été en panne de batterie au moment où elle en avait le plus besoin. Il sent dans le timbre de sa voix toute la culpabilité qu’elle ressent envers elle-même d’avoir été dans cette situation. Ce sentiment d’avoir fauté, qu’en partie, on est responsable de ce qu’il nous ait arrivé. Seulement, elle n’a pas à ressentir cela. Jamais. Jamais elle ne sera fautive. Cet homme était un malade et si jamais ils pouvaient le retrouver, sans doute qu’il mettrait tout en œuvre pour le voir croupir en prison. Ses bras viennent naturellement se refermer sur l’échine de sa princesse qui vient réclamer sa protection. Il l’enserre avec cette douceur fraternelle qu’il a toujours eu à son égard. Son étreinte se fait ferme alors qu’il murmure contre son oreille. « Ne te sens pas responsable, princesse. Cet homme est le seul fautif. » L’envie de lui demander si elle a porté plainte lui brûle les lèvres, mais il se dit qu’il en parlera directement à Taylor. Ce sera mieux. Elle n’a pas besoin de ressasser toute cette merde. Il vient déposer un baiser contre sa trempe, signe manifeste de l’affection qu’il lui porte alors qu’il lui offre la possibilité de se nourrir de sa chaleur pour s’extraire de ce mauvais souvenir. Les secondes et les minutes s’égrènent. Il lui laisse le temps nécessaire pour se remettre de ces émotions vivaces qui l’ont prises en traitre. L’effet apaisant de ses bras semblent porter leurs fruits. Elle finit par retrouver sa bonhommie habituelle, sans doute parce qu’elle a conscience qu’elle va pouvoir se plonger corps et âme dans cette passion qui anime son âme. Il l’envie, car il sait à quel point l’âme est emportée quand on fait ce qu’on aime. Il espère que jamais elle ne sera privée de cette étincelle qui brille dans ses prunelles. Ce souvenir est mis de côté pour se plonger dans des pensées plus positives. Ils se taquinent naturellement et un rire franc s’épanche de ses lèvres lorsqu’elle rebondit sur sa propre boutade. « Je suis ton humble pantin alors, princesse, mais réserve-moi un peu, je vois Stella ce soir. » Il lui indique dans un ton enjoué. Elle lui donne un verre d’eau comme il l’a demandé et s’éclipse pour récupérer les différents croquis qu’elle vient rapidement déposer sur le plan de travail de la cuisine. Il les observe avec attention. Ils sont soignés, hauts en couleur, mais il n’attendait rien d’autres de la part de la demoiselle. Des tenues sophistiquées, parfaites pour monter sur scène, qui conviennent à son style assez atypique pouvant aller de la pop au rock dans toutes ses formes. Rama a toujours été un touche à tout. « J’adore ! Je trouve que les différents croquis vont bien à mon style. J’aime bien la dualité entre le rouge et le noir sur ces deux tenus. » Il indique à la demoiselle en montrant les croquis évoqués. « Tu envisages des tissus aux textures similaires ou tu vas jouer dessus ? » Il questionne, car il est vraiment intéressé par ce qu’elle propose. « Celle-ci avec le haut en argent, tu penses utiliser quelle texture ? » Il continue en montrant le troisième croquis avant de lui indiquer le dernier. « J’aime bien celle-ci. Elle est neutre, mais j’aime bien la couleur du bomber que tu imagines. Les couleurs sont harmonieuses. » Il conclut en lui offrant un sourire enthousiasme. « D’ailleurs, tu as une idée du coût que leur création ? Tu me fais un prix d’ami, hein ? » Il la questionne dans un clin d’œil qu’il rend charmeur juste pour le plaisir de plaisanter. Il paiera le prix qu’elle lui donnera. Il a les moyens. Si cela peut lui permettre d’avoir des tenues sympas sur scène et d’investir dans le talent de sa princesse, ce ne sera pas perdu. Il en est persuadé !

Tenues en question : 01. 02. 03. 04.

tw: mention de stalking.

Ce souvenir douloureux, je fais tout pour le jeter aux oubliettes. À coup d’étreinte et d’embrassades. Et pendant les jours qui ont suivi cette mésaventure, c’est ce que j’ai fait. Je l’ai jeté aux oubliettes à coup de croquis, de robes, de patrons, à coup de musiques les plus déprimantes et de nuits blanches. Je n’ai pas laissé une minute de repos à mon cerveau pour cogiter, ressasser. Pas une minute de repos pour repasser au crible ce que j’aurais pu louper, un détail pour que ma tante puisse le retrouver. Parce qu’autant je devrais peut-être essayer, autant le froid qui m’enlace quand j’y repense me met dans un état que je n’ai pas envie de revivre. Alors, oui : les oubliettes sont idéales. Dans les bras de mon grand frère de cœur, je m’apaise finalement, mon cœur s’allège et je repars dans ma bonne humeur, plaisante avec Rama comme si cet épisode n’était jamais arrivé. J’étouffe un gloussement amusé quand il me demande de le préserver car il doit voir Stella le soir même. Ooh trop bien ! Tu lui fera des bisous pour moi alors ! J’accompagne mes paroles avec les gestes et collant un bisou sur la joue du garçon avant de faire l’aller retour dans ma chambre pour ramener les croquis. Les dessins étalés sur le plan de travail, au lieu de m’asseoir sur un tabouret à ses côtés, je grimpe sur le plan, assise en tailleur. Mon sourire illumine tout mon visage quand j’entends ses compliments. Je trouve que ce sont deux couleurs que tu porte super bien aussi ! Je penche la tête sur le côté quand je réfléchis à sa question, lâchant un “mh” pensif. Je me disais que pour les deux vestes je pourrais partir sur de la viscose ou du coton satiné, pour la doublure du coton ou peut-être du lin. Tu aurais une préférence ? Si tu veux, on pourrait même aller chercher le tissu ensemble, tu aura peut-être une préférence ? Et voilà… Je me suis encore emballé. Je souris en coin à l’évocation du haut gris, elle fait mine de perdre connaissance en posant le dos de sa main sur son front en se laissant tomber contre l’épaule de son ami. Pour lui, je te maudirai, t'insulterais peut-être un peu au passage. Les tissus dits « paillettes » sont a-tro-ces a travaillé ! Mais comme je t’aime fort et que t’as beaucoup de chance de m’avoir je vais galérer pour te le faire ! Je sais déjà que je vais y passer des heures. Le double de ce que je passe habituellement pour un haut, mais j’ai cette pointe de fierté quand je réussis finalement et que j’obtiens le résultat escompté. Le bomber c’est ma pièce préférée ! J’ai adorée le dessiner ! T’imagine même pas comme j’ai hâte de faire le patron et mieux encore ! De te voir le porter !! Un bras passé sur les épaules du grand frère de cœur, ma tête penche sur son épaule en souriant largement. Évidemment que je te ferais un prix d’amis, p’tit prince ! Si je te fais payer que le prix de la matière ça t’irait ? Moi ça me dérange si c’est trop pour toi on peut même descendre un peu le prix !

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Un sourire amusé ourle ses lippes au contact de ces douces lèvres contre sa joue. Un contact fort appréciable et qu’il savoure sans bouder son plaisir. Il n’y a pas d’ambiguïté dans ce dernier. C’est un geste naturel entre les deux jeunes gens qui s’apprécient grandement. Ces marques d’attention agissent comme des baumes au cœur. C’est quelque chose de bienfaisant pour son organe vital qui souffre en secret. Il la laisse s’éclipser pour partir récupérer ses croquis qu’il lui tarde déjà de découvrir. Il ne doute pas du talent de la demoiselle. Elle est passionnée par la mode depuis qu’il la connait et il la sait très consciencieuse dans tout ce qu’elle entreprend, quand l’ambition la possède. Une confiance légitimement donnée et qui se vérifie par la qualité des croquis qu’elle lui laisse découvrir. Il aime ce qu’il découvre. Elle a parfaitement cerné le style de vêtements qui pourrait lui plaire. Des tenues sophistiquées dans un style classe et plus casuel pour certaines. Le juste milieu pour le musicien qu’il est. Il ne manque pas de lui faire part de son engouement au sujet de ces créations. Il aime la dualité des couleurs optées. Il écoute attentivement ses retours. « Une texture légère, car sous le feu des projecteurs, je grille. » Il lui indique simplement. Il ignore laquelle des options est la meilleure selon lui. Hestia sera sans doute la mieux placée. « Quelque chose qui ne va pas trop coller à la peau. » Il ajoute, car il ne souhaite pas que sa tenue l’indispose. Il sait à quel point les terminaisons nerveuses de son dos sont sensibles et l’indisposent quand un tissu est trop en contact avec ses cicatrices. « Je veux bien t’accompagner. Comme ça je pourrais toucher et voir ce qu’il y a de mieux. » Il l’informe, car cette idée ne lui déplait absolument pas. Un sourire s’affiche sur ses lèvres lorsqu’il la sent feindre un évanouissement tout contre son épaule. Difficile de résister à cette demoiselle aux expressions si mignonnes. Sa légèreté est appréciable. Il a bien fait de venir à sa rencontre. Il rit de bonne grâce à sa remarque. « C’est toi qui es ton propre gourou, princesse. Je te rappelle que c’est toi qui l’as imaginé. » Il lui indique en lui montrant le dessin en haussant un sourcil. Son expression est mutine alors qu’il ajoute : « Promis, je me montrerai à la hauteur d’une telle dévotion, princesse. » Il lui offre un clin d’œil complice alors qu’il s’attarde sur la dernière pièce. La préférée de la styliste. Il avoue que c’est également la sienne. Il sent son bras se glisser sur ses épaules alors qu’elle penche son visage vers le sien. Son contact est appréciable. Rama est du genre tactile quand bien même aujourd’hui, il supporte moins qu’on lui touche le dos. Seulement, il se rend compte que ce genre d’intimité lui manque. Il a pris la mauvaise habitude de les éviter, alors qu’ils sont indispensables pour son équilibre. Elle est prête à lui faire un prix d’ami. Elle veut lui faire payer que le prix de la matière. « Non. Je ne veux pas que tu travailles gratuitement, princesse. » Il lui indique avec une expression plus sérieuse. « J’ai les moyens de payer. J’ai des économies et je préfère que l’argent parte dans tes poches que dans une boutique en ville. Je te laisse chiffrer ton talent, c’est un bon exercice pour toi, pour l’avenir, car je ne doute pas que tu pourras percer si tu t’en donne les moyens. » Il lui indique en venant doucement lui caresser les cheveux, dans un geste purement fraternel, savourant le contact de sa silhouette tout contre la sienne. Il se sent bien ici. Cela a toujours été le cas quand il était aux côtés de la famille Scott. Il aurait presque pu l’oublier.

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La bonne humeur est retrouvée. Si je suis plutôt du genre joyeuse en tout temps, je le suis toujours plus encore en compagnie des personnes que j’apprécie, que j’aime vraiment. Avec Rama, c’est une forme d’amour inconditionnel, fort, qui pourrait faire vibrer toute la ville. Pas l’amour cul-cul des romans à l’eau de rose mais l’amour fraternel qui ne connaît qu’avec les membres de sa famille. Presque au même titre que papa. Presque, parce que personne ne pourra jamais égaler papa. Alors avec Rama, peu importe les mots ou les gestes que l’on a l’un pour l’autre. Il n’y a et n’y aura aucune place à l’ambiguïté, seulement cet amour si spécial qui nourrit nos âmes. Alors oui. Oui, quand j’ai son approbation sur les premiers croquis, je suis fière parce qu’il aime. Fière d’avoir visé juste dans les choix que j’ai fais. Et, perchée assise en tailleur sur l’îlot central de la cuisine, si je pouvais remuer la queue comme un petit chiot, on peut être certain que je le ferais. Je veux bien te croire ! Je ferais tout ce qu’il faut pour que tu sois le plus à l’aise possible. Pas trop serré, tout doux et tout léger. Peut-être même que tu auras l’impression d’être tout nu. Je glousse avant de lui faire un immense sourire taquin. Papa ferait sûrement de l’hyperventilation s’il m’entendait parler comme ça à un garçon, même si ce garçon en question est Rama. Surtout si c’est lui je crois. Il est resté à l’époque où j’avais eu un petit béguin pour mon grand frère de cœur. Bon d’accord, un gros béguin, j’étais devenu son ombre autant que je le pouvais. Si on m’avait donné l’autorisation, je l'aurais suivi jusqu’en intervention. Oui, j’en étais arrivée là. Ah non. Si tu m'accompagne, t'as intérêt à donner ton avis ! C’est pas parce que je suis mon propre gourou, comme tu dis si bien, que tu dois me laisser tout faire. Je veux que tu choisisses les tissus qui te plaisent. On a pas tous la même sensibilité… Sous-entendu : “ je sais qu’avec tes blessures, tu ne supportes pas certaines matières et tu es le seul à le savoir. ” Mais je ne le dis pas. Je ne formule jamais ce qui peut faire du mal aux autres. Rama comprendra sûrement ce que je veux dire, j’espère juste ne pas l’embarrasser, je pense le connaître suffisamment pour savoir que parler de ce genre de chose n’est pas des plus plaisants. Pourtant, j’aimerais qu’il se confie sur ce qu’il ressent, par rapport à ça, par rapport à tout ce qui lui fait du mal. J’ai peut-être que 20 ans, mais je crois être assez grande pour tenir ces conversations là. Sauf que je ne le brusquerais jamais. En attendant, je lui sourire une nouvelle fois, un sourire qui se veut rassurant, doux, rempli de compassion puis je pose mes lèvres sur sa joue avant de sauter de l’îlot. Merci petit prince. Je ne dirais jamais assez combien j’ai de la chance d’être si bien entourée et d’avoir autant de personnes qui croient en moi. Mais en attendant… Mes yeux s’illuminent, se mettent à briller de cette lueur de passion. Je prends délicatement sa main dans la mienne et lie nos doigts de manière à ce qu’ils se retrouvent entrelacés. En tout bien tout honneur, bien évidemment. Viens, on va dans ma chambre, je ne vais quand même pas te demander de retirer tes habits ici, papa serait fou. Mais il faut que je prenne tes mensurations, t’es d’accord, hein ? Je reste debout, là, au milieu de la cuisine en attendant son accord pour le traîner derrière moi jusqu’à la chambre, main dans la main. Je coince ensuite ma lèvre entre mes dents que je me met à mâchouiller presque nerveusement. Une fois que ça sera fait.. Je pourrais te demander ton avis sur un truc.. ?

tw: décès (père), accidents de la vie (grands brûlés), troubles psychiques (dépression silencieuse, légère.

La remarque de sa princesse lui arrache un rire. Son sourire taquin lui arrache le sien. « Je sais que tu ne rêves que de ça depuis que tu es adolescente. Il faut croire que ton rêve va se réaliser aujourd’hui. Enfin pas totalement. » Il la taquine à son tour. Ses prunelles brillent de cette malice dénuée d’ambiguïté. Il n’y a jamais rien eu de ce genre. Elle est une petite sœur de cœur et le restera toujours. Il n’y a pas de doutes à avoir sur ce sujet. Et s’il se retrouvera pratiquement nu devant la demoiselle, c’est parce qu’il le faudra afin qu’elle prenne les mesures nécessaires pour travailler sur les tenues qu’elle a confectionné pour lui. Tenues dont il apprécie le résultat sur les croquis qu’elle lui présente. Il est impatient de les voir devenir réalité et pour cela il est prompt à l’accompagner dans le magasin de tissu où elle se rendra pour qu’ils puissent identifier le type de tissu qui s’adaptera à sa situation. Ce qu’elle lui demande d’ailleurs. « C’est vrai… » Il murmure simplement, le ton légèrement absent avant d’ajouter. « Bien sûr, tu peux compter sur ma présence. Tu me dis quand ça t’arrange d’y aller. J’ai pas mal de disponibilités de mon côté. » Il lui indique avec chaleur alors qu’il lui offre un clin d’œil. Il ne s’attarde pas sur le sujet tabou : ses cicatrices. Ils le savent tous les deux qu’elles sont là et qu’ils vont devoir composés avec elles. Ce n’est pas parce qu’il s’efforce de faire comme elles n’hésitaient pas, qu’elles vont disparaitre. Il aimerait, mais ça ne fonctionne pas comme cela. D’ailleurs, il espère qu’elle ne prendra pas peur face à l’étendue des dégâts. Il a opté pour un débardeur près du corps pour éviter de se retrouver torse nue devant elle. Pas parce qu’il est pudique, même s’il est devenu à cause de cet accident, mais pour lui épargner la vision désagréable de ces marques ancrées dans son épiderme qui défigurent son dos finement ciselé à cause de l’exercice. Bien sûr, tout cela aura un coût. Il refuse la proposition initiale de sa princesse. Il souhaite la rémunérer honnêtement et il lui propose de l’utiliser pour apprendre à chiffrer convenablement son talent. Il reçoit avec plaisir ce baiser qu’elle dépose sur ses lèvres. Le genre d’attention qui met du baume au cœur. Il se rend compte que ce genre de contacts lui manquent. Par dégout envers lui-même, par hypersensibilité, il s’est détourné de gestes qui sont pourtant vitaux pour lui : les étreintes, les baisers déposés sur une joue ou une tempe. La dépression l’a trop éloigné de ce qui étaient importants pour lui. Il compte bien y remédier maintenant qu’il a la capacité d’en prendre conscience. Elle le remercie, mais ce n’est pas nécessaire à ses yeux. Il retrouve l’étincelle de passion dans les prunelles de Hestia, qui lui arrache son sourire. Cette passion qu’il ressent dès lorsqu’il parle de musique ou de son métier de pompier. Elle s’empare de sa menotte dans la sienne et leurs doigts s’enlacent naturellement. Une étreinte naturelle entre eux, mais qui lui arrache quand même un sourire, car ça fait du bien de se sentir lié à une autre âme, ancré dans le moment présent. Elle aborde le sujet de la prise des mesures et de ce que cela implique. Ils en ont plaisanté plus tôt, mais passer à l’action ne se révèle pas toujours aussi simple. Il le sent dans la raideur qui vient s’emparer de ses membres. Il le savait. Il s’est préparé pour cela, mais ça ne rend pas la chose plus facile. Un soupir s’extirpe de ses lèvres alors qu’il hoche la tête. « Oui, bien sûr. Je sais que c’est indispensable pour les mesures. En revanche, je te propose que je reste en débardeur et boxer. Je n’ai pas envie de te retourner les trippes à cause des cicatrices. Elles ne sont pas belles, crois-moi. » Il lui indique simplement. Pas de malice dans son regard. Il est sérieux sur cet instant alors qu’il concède à la suivre dans sa chambre pour passer aux mesures. Sa dernière demande le surprend. Elle semble nerveuse. « Oui, bien sûr… Tu sais que tu peux tout me demander, princesse. » Il lui indique naturellement, curieux et surpris par ce changement opéré chez la demoiselle. Il se demande ce qu’elle souhaite aborder avec lui. Il attendra qu’elle l’aborde si elle le souhaite. Quoi qu’il en soit, Rama est toujours prompt à écouter et guider s’il le peut.  

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Les discussions légères, il n’y a rien de mieux. Avec Rama, discuter semble tellement facile, tellement apaisant. C’est donc ça avoir un grand frère de cœur. Que les bons côtés sans les mauvais et j’adore ça. Parler de mon rêve qui prend forme tout doucement, ça me file des frissons. J’ai toujours cette interrogation en suspens, qui vient de temps en temps. Je me demande si faire du stylisme mon métier est une bonne idée et est-ce que je ne devrais pas plus le garder comme passion et faire plutôt de la musique mon métier. Je finis toujours par me raviser et me rappeler que j’ai fait le bon choix. Je n’aurais certainement pas la force de composer des musiques à longueur de journée, même si j’adore ça, il m’arrive de ne rien écrire pendant des semaines. Mon rire cristallin quitte mes lèvres alors que je hoche vivement la tête. Oui, il prend forme en tout cas ! J’ai encore du mal à y croire, tu sais ? Genre, moi, je suis capable de faire tout ça ? C’est complètement dingue ! Mes yeux ne quittent pas son visage, tout particulièrement quand je propose qu’il m’accompagne au magasin pour faire ses choix, être sûr que ce soit les bonnes matières concernant les cicatrices qui lui lacèrent le dos. Je la vois cette ombre, cette absence qui passe sur son visage et je me fais violence pour ne pas relever cette réaction car je sais que mon ami n’aime pas s’étaler sur le sujet. Alors je musèle tout ce que j’ai en tête pour ne rien dire, ne rien ajouter. Ce week-end tu es dispo, on pourrait y aller avant que j’aille travailler au nomad ? Peut-être même que je t’offrirai le repas. Sourire angélique, prunelle qui crie à la malice, à l’image d’un petit lutin, je me retrouve debout à côté de lui lorsque je lui propose d’aller dans la chambre pour prendre les mesures dont j’ai besoin. Mes doigts mêlés aux siens, il faut dire que je perds très vite mon sourire quand je le sens se raidir. Quelle idiote je suis… Compatissante, je serre délicatement sa main dans la mienne et lui souriant avec douceur. Mon pouce caresse sa peau et ma main libre vient se poser sur sa joue. Rama.. Ça va aller. Tu te mettras comme tu préfères, d’accord ? Mais tu ne me retournera pas les tripes, c’est que moi. Je te jugerais jamais, jamais, jamais. Si tu les trouves pas belles, moi je dis qu'elles font de toi ce que tu es aujourd’hui. Et comme je t’aime, elles vont avec. Hissée sur la pointe des pieds, je remplace ma paume sur sa joue par mes lèvres pour embrasser sa peau. Et si tu n’es pas à l’aise, je trouverais une autre solution pour la prise de mesure, ok ? Doucement, je le tire à travers la maison qu’il connaît déjà par cœur, traverse le couloir avant d’ouvrir la porte de mon antre. Ma chambre. Poussant la porte sans la refermer entièrement après que Rama soit entré, je hausse les épaules, comme pour le rassurer sur ma demande de service. Non mais t’inquiète pas. C’est juste que je sais pas à qui demander parce que je veux pas gêner.. Mais tu sais que j’aime bien écrire des chansons, composer tout ça mais je sais pas à qui demander… Papa, il est pas objectif. Rire gêné qui passe la barrière de mes lèvres, je lâche enfin sa main pour prendre un calepin sur lequel je prendrais mes notes, un crayon que je glisse sur mon oreille puis un mètre de couturière, prête à passer à l’action.

tw: décès (père), accidents de la vie (grands brûlés), troubles psychiques (dépression silencieuse, légère.

Il comprend l’engouement de sa princesse. Lui aussi a connu cette adrénaline et extase qu’on éprouve lorsqu’on voit son rêve devenir une réalité. Il donnerait tout pour pouvoir retrouver cette insouciance, ce bonheur brut lorsqu’on s’apprête à toucher un objectif auquel on s’accrocher sans être certain un jour d’y parvenir. C’est un sentiment qu’il est important de chérir et de conserver dans sa mémoire. Surtout quand ce rêve a pris fin et qu’il faut apprendre à vivre autrement, trouver un autre but à son existence. Il prie tous ces dieux pour que jamais cela n’arrive à sa princesse et il espère qu’ils entendront ses prières. Evoquer la présence de sa peau fragilisée est toujours douloureux. Fort heureusement, ils ne s’attardent pas sur le sujet, car il ne saurait pas trop quoi en dire. Il a encore du mal à accepter leur présence, bien qu’il soit assimilé l’idée que ces marques ne disparaitront jamais. Elle lui propose qu’ils se retrouvent la semaine prochaine.

« Ça me va, j’ai un concert qu’en début de soirée, mais sinon je suis disponible. Ce sera avec plaisir ! » Il lui indique avec chaleur en s’extirpant de ses pensées parasites.  

Un trouble qui se renforce au moment où ils doivent passer à l’action. C’est un mécanisme contre lequel il ne peut lutter. Il sent que son trouble est perceptible par la réaction de son amie à ses propos. Il préfère prévenir que guérir. Il a déjà eu à faire face aux réactions de Elvia sur ses cicatrices et cela a été pénible. Autant éviter de nouveau de voir cette forme de gêne envahir les prunelles d’une de ses proches amies. Elle le rassure, lui procure de la douceur par le mouvement de son pouce contre sa peau. Cela atténue son trouble bien qu’il sent une autre émotion poindre au creux de ses prunelles. Il lui offre un sourire reconnaissant à défaut de pouvoir s’exprimer. Il sent qu’il ne peut pas le faire dans l’immédiat. Il hoche la tête lorsqu’elle l’informe qu’ils pourront fait autrement s’il n’est pas à l’aise. Il lui est reconnaissant, mais il ne va pas pouvoir passer toute sa vie à les cacher sous une tonne de vêtements. Il veut juste éviter leur vision à ceux qui l’entoure, mais il sera en mesure de se dévêtir. Une émotion intense qui se retire naturellement lorsqu’elle lui demande un service. Il ne peut pas s’empêcher de s’inquiéter en vue de ce qu’il a découvert plus tôt, mais sa princesse le rassure. Elle lui rappelle qu’elle aime composer et écrire des morceaux. C’est vrai, il l’aurait presque oublié. Cela lui arrache un sourire attendri.

« Bien sûr, avec plaisir. Je serai ravi de découvrir tout cela. Tu sais très bien que je suis toujours intéressé pour découvrir de nouveaux morceaux et sonorités. » Il lui indique naturellement alors qu’ils arrivent dans la chambre de la demoiselle.

Elle attrape naturellement son calepin et un crayon afin de préparer la matrice des mesures qu’elle va devoir prendre. C’est à lui d’agir. Il lui faut juste quelques secondes pour prendre une bonne inspiration, faire le vide dans son esprit et agir comme il a pu le faire par le passé quand il enlevait ou mettait sa combinaison de pompier. Il retire son candigan, ainsi que son T-shirt pour finir en débardeur avant de retirer ses baskets et son jean. Il se retrouve quelques secondes en simple débardeur et en boxer dans la chambre de la demoiselle. Ce qui ne s’était jamais produit à sa connaissance. La pensée l’amuse et lui arrache un sourire.

« C’est bon pour moi. Fais de moi, ce que tu veux. Je deviens ton mannequin de couture pour quelques heures. » Il lui indique simplement en se tournant vers elle, la laissant lui indiquer les positions à prendre pour qu’elle puisse prendre les mesures, être aussi précise qu’elle le souhaite.

De son côté, il est prompt à suivre ses commandements en bon petit soldat.