kids of summer ༶ hestia.

tw: abandon paternel/maternel (mention)

Tu inspires profondément l’air marin, Luke. Le regard posé sur l’horizon qui s’étend devant toi, tu remontes légèrement ta planche sous ton bras. Tu expires et fermes les yeux quelques instants. Tu es heureux d’être revenu à Oceanside. Ça te fait du bien, d’être de nouveau dans ta ville natale. D’être là. D’être rentrée à la maison. Tu aimais bien San Francisco, mais la ville était bien trop grande. Tu te sentais tout petit, là-bas. Tu ne t’es jamais senti chez toi. Pas comme ici, à Oceanside. Tu n’as jamais su te faire des amis, car t’as débarqué pour la dernière année. La plus importante. T’as été le petit nouveau et finalement, ce déménagement t’a pas mal changé. T’as moins fait le malin, en débarquant dans ce nouveau lycée. Car tout le monde se connaissait. Toi, tu n’étais personne, Luke. Ça t’a pas mal refroidi. Pendant un an, tu as espéré que cette année-là se passe vite. Mais si tu avais su ce que tu allais vivre après ça, tu aurais préféré qu’elle passe lentement. Jamais tu n’aurais prédit qu’un jour, en rentrant de l’école, ton père ne serait plus là. Il est parti. Du jour au lendemain. Sans prévenir personne. Il a pris ses affaires et il s’est barré. Tu te souviens encore des pleurs de ta mère ce soir-là, et les soirs d’après. Tu l’entends pleurer dans sa chambre, dans la salle de bain. Et toi, tu l’as détesté encore plus fort, ton père. Tu n’as pas vraiment de bons souvenirs de San Francisco, mis à part le fait d’être rentré chez les pompiers. De t’être lancé comme DJ. L’université, très peu pour toi. T’as vite abandonné durant ta première année. Tu n’as jamais eu de soucis au lycée et pourtant, tout ça, ça n’a jamais été réellement pour toi. Rester assis sur une chaise, écouter des profs, passer des examens. T’as sauté le pas de vivre ta vie comme bon te semblait. C’est pour ça, que t’es revenu ici. Que tu en as profité pour faire tes bagages, toi aussi, et de rentrer ici.

Tu laisses échapper un petit soupir avant de laisser ton regard parcourir la plage à sa recherche. T’as un petit sourire qui se dessine sur ton visage lorsque tu remarques sa silhouette. Elle est déjà là, assise sur le sable. Rendez-vous fixé depuis quelques jours. Se poser tous les deux à la plage, aller se baigner, mais t’as d’autres plans en tête, Luke. Tu ne l’as pas prévenue, Hestia. Si on t’avait dit il y a quelques années que tu verrais Hestia pour passer du temps avec elle, tu n’y aurais pas cru. Tu aurais rigolé au nez de tous ces gens. Tu ne comptes plus les disputes. Les moqueries. La honte que tu aimais lui foutre. T’as été un vrai gamin de merde avec elle, la meilleure amie de ton petit frère. Mais maintenant, tu lui ressembles un peu plus. Tu comprends sa douleur. Tu t’en veux, de t’être moquée de l’abandon de sa mère, alors que ton père a fait pareil. Plus tard, certes, mais il s’est quand même barré, le con. Tu t’es excusé, envers elle et tout a changé. Hestia, elle a changé. Elle a grandi. Elle n’est plus cette gamine que tu connaissais. Elle est bien loin de l’être, d’ailleurs.
Tu te diriges vers elle, Luke. Ton sourire ne s’est pas dissipé. Tu plantes ta planche à côté de la serviette sur laquelle elle est assise. Ton regard se pose sur elle. — J’espère que t’es prête à te mouiller Scott. Que tu lui dis en plaisantant. Debout, tu la regardes avec ces yeux joueurs. Ce n’est pas ce qui était prévu pour cette journée, mais t’as voulu un peu la pimenter, Luke.

tw: abandon paternel/maternel (mention)

Jamais tu n’as pensé revoir Hestia. Jamais tu ne t’es dit que tu reviendrais un jour à Oceanside. Le temps a pensé depuis ton départ. Beaucoup de choses ont changé. Tu n’es plus le même emmerdeur qu’avant, Luke. T’as grandi. T’as muri. T’as vécu une épreuve et ça t’a forgé. Un départ que jamais tu n’avais soupçonné, pensé que ça arriverait. Mais tu t’es bien trompé. Toi qui t’es longtemps moqué du départ de la mère d’Hestia, te voilà avec un paternel en moins. Il n’y a plus que ta mère, ton frère et toi maintenant. C’est sans doute pour ça que tu as eu besoin de souffler, de partir de San Francisco. Les relations avec ton père ont toujours été difficiles, mais tu le détestes de vous avoir tout simplement abandonné. Un abandon dont Hestia est au courant, maintenant. Parce que tu l’as revue par hasard un peu après ton retour à Oceanside. Une rencontre houleuse, où tous les noms d’oiseaux sont sortis de sa bouche. Et finalement, vous vous êtes revus. Le ton s’est apaisé et tu lui as dit que ton père était parti. Hestia, elle a été là pour toi. Elle t’a compris, ayant vécu la même chose avec sa mère, même si elle, était beaucoup plus jeune. Elle ne t’a pas jugé. Elle ne s’est pas vengée, alors qu’elle aurait eu tous les droits de le faire la brune. Non, Hestia, elle a montré une certaine maturité et ça vous a quelque peu rapproché. Ton petit frère a du mal à comprendre, d’ailleurs. Hestia est après tout sa meilleure amie depuis des années, et ce, malgré la distance qui s’est immiscée entre eux. Il en deviendrait presque jaloux, de vous voir passer du temps ensemble. Mais il a peur, également, que tu ne redeviennes ce petit gamin de merde que tu étais avant le déménagement. Il veut juste la protéger de toi, en réalité. Alors que toi, t’as juste envie de te racheter, car tu n’es plus cet homme.

Ton regard se pose sur sa silhouette et tu ne peux t’empêcher de sourire. Elle a l’air occupée, Hestia. Tu t’approches donc d’elle, planche sous le bras, simple t-shirt recouvrant ton corps ainsi qu’un short de plage, lunettes de soleil sur le nez. Tu poses ta planche à côté de la brune, la tenant malgré tout d’une main.
— Tu en rêverais, n’est-ce pas ? Tu laisses échapper un rire. C’est tout mérité, après tout. Mais c’est ça que tu aimes avec Hestia. C’est que maintenant, la taquinerie se veut douce et gentille. Rancœur mise de côté après toutes ces années. — J’te laisse pas le choix, en fait. J’serai pas aussi conciliant que ton père. Tu hausses les épaules, toujours debout à ses côtés. — Et tu dessinais quoi, sinon ? Que tu lui demandes, curieux.

— Quelle vue ? Y a pas plus beau que moi. Que tu lui dis taquin, tout en te retournant pour regarder autour de toi, faisant mine de vérifier qu’il n’y a pas meilleure vue que celle qu’elle a actuellement. — Des filles tueraient pour avoir cette vue. Tu ne peux t’empêcher de rire avant de finalement faire tomber ta planche à ses côtés et prendre place dessus. — Comment tu vas ? Le ton devient un peu plus sérieux et tu lui adresses un doux regard.