(#2) – lost myself again and i feel unsafe. {tyler.

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La soirée avec les filles se déroule vraiment bien et je n'ai pas vraiment envie de rentrer. Je retarde l’échéance à bien des égards, profiter des mes amies. On chante, on danse, on rit. Je me sens si euphorique que je n'ai pas envie de partir. Pourtant c’est mon téléphone qui me rappelle à l’ordre. Plus que 10% de batterie. Un tour de table plus tard m’apprend que personne n’a de chargeur. Je soupire mais je me rends à l’évidence : je n’ai plus vraiment d’autres choix que de rentrer. En l’espace de dix minutes à peine, j’ai terminé mon mojito et dit au revoir à tout le monde. Traînant un peu les pieds jusqu’à être dehors, je ressors mon téléphone pour envoyer un simple sms à papa : “ Je décolle du bar, je t’aime ! ” Habitude que j’ai gardé après lui avoir fait quelques frayeurs, je range mon portable dans la poche et me met en marche, profitant des températures agréables et des étoiles. Certaines rues sont encore animées, d’autres un peu moins et quand c’est le cas, je resserre toujours un peu plus mon emprise sur mon portable. La solitude, ce n'est pas vraiment mon truc après tout. Pourtant, ce soir je ne suis pas à l’aise. Pas du tout même. Plus très loin de la maison, cette chair de poule ne me quitte plus depuis déjà quelques minutes. Je sors mon portable : 22h49 et 6% de batterie. Je le verrouille et m’en sert brièvement comme miroir. Puis mon sang se glace. Cette silhouette derrière moi, à quelques mètres ne me rassure pas. Mon rythme cardiaque s’accélère, ma respiration devient chaotique. Il me suit ? J’ai la trouille. Je sens mes jambes flageoler et tout mon corps trembler. Je tourne à l’angle d’une rue. Encore deux autres et je serais à la maison. Je recommence mon manège : 22h54 et 5% de batterie. Et il est toujours là. On me suit toujours. J'hyperventile, je sens mes yeux me piquer tant mes larmes ne demandent qu’à couler. Une grande inspiration tremblante et je rationalise. Cette personne prend juste le même chemin que moi. Tout va bien. Oui, voilà c’est ça. Raison 100% réaliste. Nouvel angle de rue, sensation dérangeante que mon cœur tape dans mes tempes, je tourne et recommence : 23h01 et 3% de batterie. Écran verrouillé et… Toujours là. Cette fois-ci, quelques larmes roulent. J’ai peur. J’accélère le pas, je veux juste me dépêcher de rentrer, j’ai peur bon sang j’ai peur. Dans un élan d’espoir, je déverrouille mon écran et appel papa. Une sonnerie, puis deux, puis plus rien. Plus de batterie. Je tremble comme si j’étais sur la banquise en maillot de bain. J’ai l’impression d’être complètement gelée. Alors quand j’arrive enfin dans la rue de mon enfance, je me mets à courir. De plus en plus vite. Je remonte l’allée, ouvre la porte à la volée et la referme en la claquant de toutes mes forces. Je tourne le verrou, sanglotant en silence pour ne pas effrayer papa. Je fonce dans la salle de bain attenante à ma chambre, oubliant l’habituel bisou sur la joue chaude et râpeuse de mon père, puis je m’assied sur le carrelage, éclatant finalement en sanglots.

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Retour du travail en début de soirée, et encore de l'énergie à revendre. Alors, après quelques courses, un petit en cas rapidement préparé, direction la salle de sport. Petit message à sa fille pour l'informer de ne pas l'attendre, mais la princesse est de sortie avec ses amies. Sortie dont elle a du l'informer auparavant mais qu'il a un peu oublié. Il lui répond de profiter, de s'amuser, mais le papa poule ne peut s'empêcher de lui dire de faire attention à elle. Écouteurs sur les oreilles, il passe l'heure suivante à dépenser son trop plein d'énergie sur diverses machines aussi bien pour le côté cardio que celui musculaire. Il est plus de vingt deux heures quand il se décide à quitter la salle pour rentrer à la maison. Il prend son temps, se sentant bien mais marquant un peu le contrecoup de sa séance. L’en cas n'a pas suffi et son ventre commence à grogner. Il va devoir manger en rentrant, en véritable estomac sur pattes qu'il est. Maison silencieuse. Il appelle Hestia mais elle n'est pas rentrée. Petit coup d’œil sur son téléphone avant de le poser sur un meuble. Sa princesse est sur le retour. Il sourit à la lecture du message, c'est plus fort que lui, mais décide de ne pas y répondre. Si elle se plaint qu'il ne lui ait pas dit qu'il l'aime en retour, il pourra le faire quand il l'aura face à elle, avec sa petite mine boudeuse. Petit détour par les placards de la cuisine, il s'installe quelques minutes plus tard dans le salon, avec un petit plateau repas et un livre. Pièce éclairée par une lampe dans ce qu'il considère comme son petit coin lecture. Il s'installe confortablement et picore en tournant les pages. Jusqu'à ce que le bruit d'une clé dans la serrure de la porte d'entrée le fait relever la tête. Porte qui claque brutalement. - Hestia ? Il se redresse, s'attendant à ce qu'elle le rejoigne. La jeune femme n'en fait rien. Silhouette qui passe devant le salon et qui disparaît dans le couloir. Livre posé sur la table basse, il se lève et prend la même direction que sa fille, inquiet. Peur sourde dans ses entrailles. Elle est peut être juste éméchée et désire l'éviter pour qu'il ne la réprimande pas, car elle n'a pas l'âge légal pour consommer de l'alcool. Cette idée le traverse, pourtant il sait qu'il ne dira rien si c'est le cas. Il lui conseillera juste de faire attention, et surtout de ne pas prendre le volant dans ces moments. Il préfère venir la chercher, qu'elle appelle un uber, ou un taxi. Il pousse la porte de la chambre de sa fille mais elle n'est pas là. Lumière en provenance de la salle de bain dont la porte est ouverte. - Princesse...? Il approche mais hésite, n'entrant pas. Respectant l'intimité de la jeune femme. C'est un bruit inhabituel, qui n'est pas celui de l'eau qui coule qui le décide. - J'entre ma puce. Il s'annonce tout de même, et ce qu'il voit lui fait mal au blond. Silhouette sur le carrelage, sanglotante.  Cela tourne dans son esprit. Une montagne de questions. Quelqu'un lui a fait du mal ? C'est la première qui lui vient. Il ne vaut mieux pas car pour elle, il est prêt à tout. Il se précipite et se laisse glisser à son tour sur le carrelage, attirant sa fille dans ses bras. - Je suis là princesse, tout va bien. Il la serre contre lui, la berce comme lorsqu'elle était petite et qu'elle avait un gros chagrin. Main dans les cheveux de sa petite, il tente de l'apaiser, la laissant prendre le temps qu'il lui faut pour tarir ses larmes. Il déteste la voir ainsi, elle doit être heureuse, rire, s'amuser, profiter de la vie, et non pleurer. - Tu veux me dire ce qui se passe ? murmure-t-il en la berçant toujours.

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Seule la peur dicte mes pensées. Est-ce que j’ai bien fait de rentrer ? Maintenant il sait où j’habite. Je suis sûr qu’il a vu où j’habite. J’ai peur, je tremble, mes dents claquent entre elles. Je serre ma veste contre moi, arrache mon téléphone de sa poche pour l’éloigner de moi, comme s’il allait me brûler s’il était rester dans la poche une seconde de plus. Je le déteste. Je me déteste. J’aurais dû recharger mon portable avant de sortir. J’aurais pu appeler papa, j’aurais été en sécurité parce que je suis certaine qu’il serait venu me chercher. Je le sais parce qu’il ne me laissera jamais tomber. Il serait venu et il l’aurait fait fuir. À la place, la peur me tord les tripes. Tellement que j’en ai mal au ventre. Je remonte les genoux contre ma poitrine et y pose mes coudes. Je tire mes cheveux en arrière et cache mon visage contre mes avant-bras. Ce soir, pour la seconde fois, j’ai eu la peur de ma vie. Ce soir, j’ai cru que je ne serais jamais assez rapide, ni même assez courageuse. C’est à ça que ça ressemble quand on dit voir défiler sa vie devant ses yeux ? D’un geste rageux, j’essaie d’essuyer mes larmes du revers de la main mais rien à faire, elles coulent. Je n’en contrôle même plus le flot. Et dans l’espoir que ça me soulage, je regarde mon smartphone de travers, les yeux noirs de haine, mais rien à faire. C’est à moi que j’en veux. C’est pas lui qui m’a lâché. C’est moi qui ai été irresponsable. C’est moi l’idiote. Et je pleure de plus belle. Je tourne la tête quand la porte bouge, je m’apprête à m’époumoner, imaginant déjà que c’est le stalker qui a trouvé une fenêtre par laquelle entrer. La terreur déforme mes traits, aucune issue dans ma salle de bain, j’imagine déjà le pire. Or, le soulagement m’envahit quand je vois son regard azur. Papa… ma voix se brise et je me remet à pleurer alors qu’il tombe de toute sa masse à mes côtés et que ses bras m’enveloppent. Je n’attends pas une minute de plus et enroule mes bras dans son dos, je le serre si fort que je pourrais m’en déboîter les bras. Je tremble comme une feuille. Je cache mon visage dans son tee-shirt que je trempe en un temps record avec mes larmes. Finis de pleurer en silence pour ne pas l’inquiéter, j’éclate complètement, l’appelle en murmurant à plusieurs reprises, comme pour m’assurer qu’il est bien là, que je ne le rêve pas. Je m’accroche à lui, mon unique bouée de sauvetage. Mes doigts serrent son tee-shirt si fort que je suis à peu près certaine qu’il ne manque plus grand-chose pour passer au travers, mes doigts m’en font mal. Je me laisse bercer mais je refuse de fermer les yeux, la peur toujours présente, je craint de rouvrir les yeux et me retrouver dans les bras d’un parfait inconnu et que mon cauchemar reprend là où il s’était arrêté. Je sens bien la main de papa dans mes cheveux, les caresses m’apaisent un peu, ralentissent le flot de larmes sans réussir à l’arrêter complètement. Pourquoi j’ai été aussi bête ? Je.. j’ai eu si peur.. que je peine à articuler contre son torse. Regard encore écarquiller, traits marqués par la crainte, j’essaie de reprendre mon souffle. Je reprends, tremblante : J’avais plus.. j’ai pas pu t’appeler papa.. il me suivait.. j’avais peur papa j’ai cru.. j’ai cru qu’il.. non. Je refuse d’y mettre un mot. Le mot. Je secoue frénétiquement la tête pour tenter (vainement) de me retirer cette idée de la tête mais rien à faire. Elle s’y est implantée. J’avais plus de batterie papa ! C’est de ma faute ! La peur s'évapore tout doucement pour laisser place à la colère, je m’écarte un peu de lui pour oser croiser son regard.

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Rien de tel pour broyer le cœur d'un père que de voir son enfant pleurer à chaudes larmes. Ce n'est pas pour une écorchure, ce n'est pas ce genre de chagrin. Cela a même rien à voir, il le comprend rapidement et c'est ce qui est pire. Voir sa fille dans cet état, comprendre que quelque chose ne va, et devoir prendre son mal en patience pour qu'elle se calme et comprenne. Au fond de lui, il a juste envie de tout casser. Son réconfort ne faiblit pas, les bras restent fermement autour de la silhouette de sa princesse. Il la berce, lui murmure des mots rassurants, dépose des baisers dans ses cheveux. Il sent qu'elle le serre de toutes ses forces, peut être à s'en faire mal. Et c'est lui qui souffre de l'intérieur, d'imaginer le pire, qu'on ait pu toucher à son enfant. Au bout d'un moment, il finit par demander si elle veut en parler, priant intérieurement pour qu'elle accepte. Flot de larmes qui ralentit sans pour autant s'arrêter. Peur. Il comprend ce mot malgré la faible articulation. Sang qui bouillonne. Main caressant le dos en signe de réconfort, pour l'inviter à continuer. Il commence à comprendre à travers ses mots. Manque de batterie. Il la suivait. Il se fige le blond. Qui ? Quel homme ? Est-ce qu'il est dehors devant la maison ? Il va le réduire en miettes. Il doit se faire violence pour rester près de sa fille, pour la garder dans ses bras et ne pas aller courir à l'extérieur vérifier, chercher cet inconnu. - Personne ne te fera rien ma puce... Pas tant que je serai là. Il se retrouvera en prison si besoin. On ne touche pas son enfant. Jamais. Rien de pire qu'un papa poule en colère protégeant férocement son rejeton. Rejeton qui est en colère non contre l'inconnu mais contre elle-même. Au point de s'écarter, et de croiser le regard de son père. - Ce n'est pas de TA faute Hestia. Je t'interdis de penser et de croire cela. On va faire le nécessaire. Je vais appeler ta tante. Oui Keeley est une bonne solution. Elle est flic après tout, qui mieux qu'elle pour retrouver un homme errant qui suit sa nièce. Bon par contre, sa petite sœur devra le laisser lui régler son compte, mais ceci il doute fort qu'elle le permette. - Je vais faire installer une alarme à la maison. Tu seras en sécurité. Jusque présent il n'y a jamais songé. Car il n'y a jamais eu de problème de voisinage, et ses proches entrent dans cette maison comme dans un gruyère. Il est peut être temps que cela change, il commence à le réaliser. - Je vais prendre quelques jours, le temps qu'on le trouve. Est-ce que... tu saurais le décrire ? Un portrait robot, ça pourrait aider. Des affiches placardées dans tout le quartier, ça le ferait sûrement fuir, s'éloigner de sa princesse. Il ne sait plus le blond, s'il désire choper ou éloigner cet homme. Cela touche à Hestia, à cet instant il a bien du mal à être rationnel et ses pensées partent un peu dans tous les sens. La seule chose qui demeure et qui ne bouge pas dans sa tête, c'est qu'il protégera sa fille envers et contre tout.

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Les bras de papa m’empêchent définitivement de trembler mais pas d’avoir peur, pas cette fois. Ses caresses qui se veulent réconfortantes apaisent lentement mes larmes mais toujours pas ma crainte qu’il soit toujours devant la maison, ou pire, qu’il est, en ce moment même, en train d’essayer d’entrer dans la maison. Je suis tantôt effrayée à cette idée, tantôt en colère contre moi-même de ne pas avoir pensé à recharger mon portable avant de sortir. Ou au moins avoir pris mon chargeur. Que fait-il ? Ou est-il ? Mes doigts agrippent le tee-shirt de papa suffisamment fort pour que les phalanges blanchissent. Mon visage caché contre le torse de mon père, je prie silencieusement pour réussir à effacer cette journée. Je veux oublier combien la peur est capable de retourner la tête et l’estomac. Je veux oublier que sous l'effet de la peur tout le corps se met en alerte, en pilote automatique. Oublier ce froid qui m’enserre la poitrine, la tête, s’insinue dans mes veines, dans mes os. J’suis tellement désolée papa.. J’étouffe un sanglot en pinçant mes lèvres entre elles. S’excuser pour un acte dont je ne suis coupable que d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment, s’excuser parce que, malgré tout, je me sens terriblement coupable. Je suis coupable. J’aurais dû avoir de la batterie pour l’appeler. Je suis coupable de l’inquiétude qui se lit dans ses yeux et à travers son corps. Quand je m’écarte de lui pour le regarder, son visage me rassure mais je vois combien il est en colère. Et je sais qu’il lit l’identique dans mes prunelles. Je veux pouvoir anesthésier tout mon corps et ma tête. Anesthésié cette peur lancinante qui me retourne les tripes. Ne plus ressentir tout ce que je ressens en ce moment. Ne plus penser non plus. J’aurais dû le charger.. J’ai essayé de t’appeler.. Si tu savais.. Du revers de la main j’essuie mes joues, reniflant bruyamment. Tu crois que tata peut le retrouver.. ? Mes grands yeux levés vers les siens, je voudrais y croire. J’aimerais me dire que tante Keeley arrivera à lui mettre la main dessus et lui fera suffisamment peur pour qu’il ne me fasse plus jamais peur. Pour qu’il me laisse tranquille. Installer une alarme ? Je hoche la tête avant de la laisser retomber sur l’épaule infaillible de papa. Je ne serais plus rien sans mon roc. Je prends de grandes et longues inspirations dans l’espoir de me calmer. Mais je le fige à sa question. Je me concentre tout en fermant les yeux. La panique m’envahit mais j’essaie de rester concentré pour réussir à donner le plus de détails possible. Je crois.. Je ne suis pas sûr.. Mais j’ai pas vu entièrement son visage.. Je rouvre les yeux, le souffle coupé par le sentiment de panique qui m’étreint la poitrine. La culpabilité se peint finalement sur mon visage que je baisse quand j’annonce à mon père : Un mojito.. Mais je te promets je ne suis pas ivre.. Je ne l'ai pas imaginé.. Comme s’il allait douter de moi et de mes dires, je me suis sentie obligée de le lui dire, de lui préciser même si à cette heure, c’est plutôt l’adrénaline qui coule à grand flot dans mes veines et non l’alcool.

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Ce n’est pas à son enfant d’être désolée. De s’excuser d’une faute qu’elle n’a pas commise. Mauvais endroit au mauvais moment, on ne contrôle pas le destin. Il ne désire pas que la culpabilité ronge sa petite fille. Par contre, il n’en pense pas de même à ce qui le concerne. Il se montre fort. Il est aussi inquiet qu'en colère contre cet inconnu. Pourtant, à l’intérieur, il n’en mène pas large. Défaillance. Son bébé n’a rien physiquement mais il ne l’a tout de même pas protégée. Comme il s’est toujours juré de le faire. Il garde le cap car s'il flanche, il sait qu’elle va défaillir davantage. Il pourra laisser retomber la pression à un autre moment, quand il sera avec Dana, ou bien Keeley. Petite fille à cet instant qui essuie ses larmes, reniflant non vraiment comme la princesse qu’elle est en temps habituel. Qu’importe, elle restera toujours sa princesse. - Je ne crois pas, j’en suis même certain qu’elle va le trouver. Tata ne lâchera pas et l’empêchera de recommencer. Car ainsi est sa petite sœur, tenace. S’il passe du temps à la taquiner depuis leur enfance, il sait qu’il peut compter sur elle, en toute circonstance, tout comme l’inverse est vrai. Les Scott se serrent les coudes et ne se lâchent jamais. Famille unie qui le restera, peu importe les épreuves. - Je vais la prévenir et s’il faut elle dormira ici ou nous laissera Tucker. Cela ne changera rien au fait qu’il va faire installer un système d’alarme comme il l’annonce. Sa fille semble approuver. Ils ne peuvent pas compter sur leur chat Azrael pour les défendre, hormis Keeley et son chien, ce chat se fiche que l’on s’en prenne à sa demeure, tant que sa gamelle est pleine. Sécurité envisagée, il pose ensuite une question difficile. Il la regrette aussitôt à la réaction de Hestia. Corps qui se fige. Il lui laisse prendre son temps pour qu’elle lui réponde. Elle n’est pas certaine. Sans doute que le revoir dans sa tête la terrorise. - Je sais que ça ne sera pas un bon moment ma puce, mais ta tante aura besoin d’une description pour tenter de faire un portrait robot et des recherches. Tu crois que tu pourras y arriver quand elle sera là ? Le plus tôt sera le mieux. S’ils laissent s’écouler trop d’heures, la mémoire risque de lui jouer des tours. Les images seront moins nettes dans sa tête. Visage de son enfant qui se baisse. Il ne s’attend pas à l’annonce qu’elle lui fait à cet instant. Il n’y a vraiment que sa fille pour faire une telle chose dans ce genre de situation. C’est plus fort que lui. Il ne peut pas s’empêcher de laisser échapper un léger rire en attirant la jeune femme contre son torse, l’entourant de ses bras. - Je te crois princesse. Je ne doute pas de toi une seconde. J’espère que le mojito était bon. Il passe le fait qu’elle n’a pas l’âge légal encore pour boire. Qu’importe. Une petite partie de lui se dit qu’il devrait la sermonner. L’autre, la majorité songe que ce n’est pas la peine. Sa fille est raisonnable. Il l’a élevée de telle sorte qu’elle ne dépasse pas certaines limites même si elle lui en a fait voir de toutes les couleurs il n’y a pas si longtemps. Il la trouve même quelquefois bien trop sage pour son âge, bien trop mûre. Il espère quand même qu’elle ne regrettera pas plus tard et qu’elle profite de sa jeunesse. - Tu veux que je te fasse un chocolat chaud ? Le meilleur remède pour toutes les peines et les peurs, qu’importe leur nature. Il ne compte pas la quitter une seconde pour le restant de la soirée, voire même de la nuit, il lui faudra juste récupérer au passage son téléphone portable pour prévenir sa soeur que son aide est requise de toute urgence, et qu’il ne s’amuse pas à la taquiner, pour une fois. - Avec des guimauves dedans ? rajoute-t-il pour tenter de lui décrocher un petit sourire.

@Keeley Scott

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Papa, tata. Le froid qui m’étreint si fort depuis que je suis rentrée semble enfin faiblir. Papa ne laissera jamais rien m’arriver, il retournerait ciel et terre pour moi. Il ne me laissera jamais tomber. Tante Kee, elle, s’oubliera s’il le faut pour nous aider. Savoir qu’on est si bien entouré rassure d’une certaine manière, même si la peur est toujours là, il faut bien que toute l’adrénaline redescende tout doucement. Oui.. T’as raison.. Mais je ne veux pas l’embêter.. Elle a aussi besoin de Tucker. Moi, je t’ai toi, papa. Je risque rien avec toi.. Tête reposant sur l’épaule, je ravale un soupir. Faire poser des alarmes est une bonne idée, je n’aurais plus à ressentir cette peur qui forme cette immonde boule de bile dans ma gorge, ni celle qui me retourne complètement l’estomac. Entre mon père et le système d’alarme je pourrais dormir sur mes deux oreilles. Je ne risque plus rien. Alors pourquoi, lorsque mon père me demande si j’arriverais à décrire mon stalker je me fige ? Pourquoi mon cœur se met subitement à tambouriner dans ma poitrine comme si je courais un 400 mètres ? Je sais pourtant qu’il ne m’arrivera rien tant que je suis avec papa. Je voudrais disparaître dans un trou de souris ou me rouler en boule sous ma couverture. Comme je faisais lorsque j’étais petite et que je faisais un cauchemar. Une grande inspiration, il faut que je me reprenne, je ne suis plus la petite fille de huit ans, je suis une adulte maintenant. J’acquiesce. J’y arriverai, papa. Je pose mes lèvres sur sa joue pour un bisou plein de tendresse qui me redonne du courage. Oui, j’y arriverai, je le dois. Je ne veux plus avoir peur dès que je mettrais un pied dehors. Je donnerais tous mes souvenirs pour que tant Keeley le retrouve et je n’aurais plus peur. C’est comme ça que ça doit se passer et c’est comme ça que ça se passera. Tirée dans les bras de papa sous son rire me réchauffe entièrement. Il n’y a que moi pour passer du coq à l’âne de cette manière. Je me blottis contre lui, un peu plus légère. Il me croit et n’a pas l’air de m’en vouloir. Avoir la chance d’avoir un père comme lui me fait oublier un instant mes problèmes. Alors je lui réponds d’une petite voix C’est bon, mais ça pique.. Tu m’en veux pas.. ? Je relève la tête pour regarder son visage et me rassure me disant qu’il n’a pas l’air en colère. Je frotte mes yeux d’une main, épuisée alors que d’ordinaire je suis toujours pleine d’énergie. Yeux de pandas, adieu le maquillage qui a coulé sur mes joues et que j’ai terminé d’étaler en passant ma main ainsi. Je hoche la tête silencieusement en le regardant. Il me connaît par cœur. Je ne songeais pas à boire un chocolat avant qu’il me le propose mais maintenant, mon ventre se manifeste pour approuver l’idée. Et du coulis de fraise.. ? Je me détache lentement de ses bras réconfortants, jette un regard meurtrier à mon téléphone toujours au sol dans un coin de ma salle de bain et me relève lentement. J’ai besoin d’une douche. Surtout de me passer la tête sous l’eau. Plein de fois. Et frotter aussi fort que je peux, histoire de tout refaire fonctionner normalement et plus en mode survie. Lèvre inférieure coincée entre mes dents, je baisse les yeux pour demander : Ne ferme pas la porte, s’il te plaît.. Je me sens encore fébrile ainsi, je sais que la douche me fera un bien fou.

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Keeley était dans son uniforme ce soir. La soirée était relativement tranquille. Un peu trop à son goût même. Par chance, elle n’était pas seule dans la voiture de patrouille. Ça rendait la soirée un peu moins longue. C’était son collègue qui était au volant. Il était passé 23h, lorsqu’elle reçut un texto de Tyler. C’était plutôt étrange. Voir même inquiétant. Ça concernait Hestia. La brunette leva légèrement les yeux en direction de son collègue.

" Dis-moi que dirais tu que l’on fasse un petit arrêt par chez moi pour aller chercher Tucker et par la suite, on va se rendre chez mon frère? "

Après tout, la soirée était tranquille et ils étaient dans le même secteur. En moins de quelques minutes, Keeley avait été chercher son chien. Elle guida son partenaire à destination et ils étaient désormais devant la maison de son frère. Keeley sorti de la voiture, accompagné de son bébé chien et son partenaire. Elle toqua à la porte. Les occupants de la maison, prirent un instant avant d’ouvrir la porte. Il s'en fallu peu pour que Keeley déverrouille la porte d'elle-même ayant un double de la clé.

" Tyler. Je te présente Bryan. Voici comme demandé. "

Elle sourit regardant du coin de l’œil son chien qui fit bien vite son entré dans la maison, connaissant les aires. Son chien était un German Shepherd. Un ancien K-9 à la retraite depuis une blessure après 3 ans de service pour la police. Keeley en avait pris soin  suite à sa blessure et c'était devenu son bébé "rescue"

" Comment va Hestia? Elle n’est pas trop secouée? "

La brunette avait eu vent d’un stalker dans les parages. Ça se passait depuis un moment maintenant, mais tant qu’elle n’aurait pas une description du garçon en question, elle ne pourrait pas confirmer qu’il s’agissait de la même personne ou non. Après une discussion elle pourrait déterminer si c’était valable d’avoir une voiture de patrouille en surveillance ou non devant la maison, mais pour ça, elle allait devoir avoir. Elle regarda d’ailleurs dans les parages.

" D’ailleurs, ou est Hestia? "

Peut-être bien que grâce à cette histoire, son frère aurait ENFIN un système d'alarme?

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Diverses émotions traversent les entrailles du grand blond. Les principales sont une peur et une immense colère. Les deux s’entremêlent, et lui d’ordinaire si souriant, il a bien du mal à les contenir. Ce n’est pas le moment de se laisser envahir. Sa fille a besoin de lui, et inimaginable pour lui de la laisser tomber. Pour la réconforter, il lui propose un chocolat chaud, comme elle l’aime. À la mention du coulis de fraise, un mince sourire apparaît au coin de ses lèvres. La gourmandise de la princesse est un remède à bien des maux. – Oui, avec du coulis. Peu importe ce qu’elle désire, elle l’aura, en tout cas cette nuit là. La jeune fille mentionne avoir besoin d’une douche et il comprend sa peur. – Je vais juste chercher mon téléphone pour envoyer un message à ta tante et je reviens. Je t’attends et non, on ne ferme pas la porte. Je reste à proximité, promis princesse. Il rassure la prunelle de ses yeux jusqu’à ce qu’elle se décide à glisser sous la douche. Comme annoncé, il s’absente juste le temps de récupérer son téléphone et revient dans la chambre, l’attendant. Message envoyé à sa sœur, lui demandant de rappliquer dès qu’elle peut. Il s’assoit ensuite sur le lit et patiente, tentant de ne pas laisser son imagination prendre le dessus sur tout ce qui aurait pu arriver. Rester dans le présent, positiver. Être une épaule forte et rassurante, c’est tout ce dont Hestia a besoin. Quand elle réapparaît, il glisse un bras autour de ses épaules et la guide jusqu’à la cuisine. C’est là qu’ils passent les minutes suivantes. Il prend le temps de lui préparer un chocolat chaud, comme elle l’adore. Il rajoute de la guimauve, sans en piquer une au passage et laissant le paquet sur le comptoir. Il pose ensuite la tasse devant elle, l’embrassant dans les cheveux avant de sortir le coulis de fraises. – Vas-y fais toi plaisir ma puce. Qu’elle en mette une tonne si elle le désire. Le côté gourmand, elle le tient de lui. Un chat ne fait pas des chiens et dans d’autres circonstances, cela le ferait sourire.

Ils restent dans le confort de la cuisine pour les minutes suivantes, jusqu’à ce que la sonnette retentisse. Le blond jette un coup d’œil à sa fille. – C’est sûrement Keeley, j’arrive. Il lui adresse un sourire rassurant avant de se détourner pour aller ouvrir. Sa petite sœur n’est pas seule. – Enfin souffle-t-il en la prenant dans ses bras pour une brève accolade. Il remarque du coin de l’œil Tucker qui fait comme chez lui et entre dans la maison, ayant ses habitudes. Plus qu’à espérer qu’il ne croise pas le chemin de son chat Azrael sinon cela va se transformer en grand foutoir, comme souvent. Il tend la main vers l’autre officier en uniforme. – Enchanté Brian. Déjà sa sœur l’interroge et il répond à ses questions. – Hestia est secouée oui. En colère contre elle surtout alors qu’elle n’a rien fait. Si je le chope ce gars… Il s’interrompt pour ne pas sortir des mots qu’il regretterait, même s’il les pense. Il jette un œil en direction de la cuisine. – Elle est dans la cuisine, sûrement avec Tucker à présent. Venez, entrez. Il invite les deux à entrer dans la demeure, bien silencieuse malgré l’heure tardive.