party for two,, w. hestia

tw: aucun.

Dire que recevoir l’invitation de Nailea m’a rendue heureuse est un euphémisme. Il faut dire que ça faisait des mois que je ne l'avais pas vu alors là journée à été… longue. Je me suis dandinée au fil des heures jusqu’à sortir des cours. Et puis je suis devenue l’éternelle pile électrique une fois à la maison. Tantôt debout, tantôt assise à me trémousser. Chercher quoi mettre en retournant l’entièreté de ma chambre puis hurler à travers la maison que je ne trouve pas ma robe et accuser mon père. La retrouver par terre derrière mon bureau et aller m’excuser auprès de papa. Je pense même l’avoir épuisé à parler de Nailea à tort et à travers. Il m’a même semblé à un moment donné que c’est lui-même qui m’a poussé jusqu’à la salle de bain pour que j’aille à la douche. Trop prise dans mon bla-bla incessant où je me remémore toutes les soirées déjà passées avec la brune. Ma petite starlette.
L’eau coule sur moi, la musique de Benson Boone hurle dans les hauteurs parleurs de mon téléphone alors que je fredonne, doucement d’abord avant de finalement me mettre à chanter, à vider mes poumons, utilisant le pommeau de douche comme micro. Le concert est lancé. please, stay, I want you, I need you, oh God ! Il me semble avoir entendu frapper à la porte. Sûrement papa qui me demande de descendre le volume parce que, sans m’en rendre compte, je me suis mise à hurler plus que chanter. Je me mets à rire bêtement, je lui fais à chaque fois le pauvre. Un jour il finira fou et ça sera entièrement ma faute.
Il me faut pas loin de deux heures pour finir de me préparer. Le temps de sécher puis lisser mes cheveux, une pointe de maquillage, trouver quoi mettre sur le dos parce que l’élue a fini dans le panier de linge sale. Quand enfin je sors de ma chambre, le silence règne, si ce n’est Azrael qui vient se frotter à mes jambes. Je pourrais le questionner mais je sais que je n’aurais jamais de réponses à mes questions. J’appelle mon père une fois, puis deux. Il est parti. Je sors une feuille, attrape un stylo puis écrit :
Mot déposé sur la table du salon, j’attrape une veste, mon sac et les clés de la maison avant de disparaître.
Mon sourire est tellement immense qu’il fend mon visage en deux, illumine une pièce dénuée de toute lumière. Je frappe et il ne faut même pas une minute à Nailea pour venir m’ouvrir. Heeey !! Je me faufile dès qu’elle se décale, posant mon sac et ma veste à l’entrée, gloussant déjà. Adieu la ligne de rêve et bonjour les chips alors ! J’enlace mon amie en lui claquant un bisou sur la joue. Ça fait beaucoup trop longtemps qu’on ne s’est pas vu ! Comme si j’étais chez moi, je vais m’installer sur le canapé, un pied sous les fesses après avoir fait voler mes chaussures au pied dudit canapé.

tw: aucun.

J’adore mes amis, j’adore aussi ma famille. Mais Nailea, c’est différent. Je l’adore c’est certain ! Mais on ne se voit pas autant que j’aurais aimé. Ses concerts, ses tournées lui prennent un temps monstre alors dès qu’elle repose un pied ici, à Oceanside, on essaie de se voir. Une après-midi, une soirée, même une journée mais on fait le nécessaire à chaque fois. On essaie en tout cas parce qu’on a chacune nos vies respectives et même en le voulant, c’est pas toujours possible. Alors je l’annonce d’ores et déjà : je compte profiter de ma soirée avec elle. Même si je ne connais pas encore le programme, bien qu’il sera sûrement fait de potins, d’histoires et d’anecdotes. Et de chips. Et de tout un tas d'autres cochonneries. Alors quand je vois les saladiers, les plats, c’est plus fort que moi je me mets à rire aux éclats. T’as cru que j’allais ramener du monde ? Demandé-je entre deux rires. Mais ma ligne te remercie ! Je fouille dans mon sac pour en sortir mon smartphone et le garder à portée de main, juste au cas où papa essaierait d’appeler ou d’écrire. Habitude garder de l’époque adolescence alors quelques frayeurs, habitudes gardée parce que finalement, il n’est pas que mon père mais aussi mon meilleur ami, mon confident et mon héros des temps modernes. Alors au moindre message, à la moindre sonnerie, je saute sur mon téléphone. Je reviens vite à l’instant présent quand Nailea me confirme que ça fait au moins une éternité qu’on ne s’est pas vu. Je ne peux que hocher vivement la tête. Ouais. Beaucoup trop longtemps ! T’imagine même pas, j’ai un tas de trucs à te raconter !! Mais toi aussi je pense ? Je glousse en la voyant jouer les divas, accentuant l’effet quand je fais une petite révérence dans sa direction et un sourire mutin apparaît sur mes lèvres quand elle me demande ce que je souhaite boire. Oh ma chère madame Rivera, vous vous en donnez bien la peine. Nouveau rire, je sais que ça promet une soirée des plus folles, même si nous ne sommes que toutes les deux. Ice-tea si t’as, s’te plait ! Je fais comme chez moi en me penchant pour prendre une chips, tachant de ne pas en mettre partout. Des tas de trucs à lui raconter, ah ça, oui ! Beaucoup trop sûrement même. Finalement, heureusement qu’on fait cette soirée chez elle, on est toutes les deux, tranquilles. Si on l’avait fait chez moi, par définition chez papa aussi, le pauvre n’oserait même pas mettre un pied à la maison tant ont va piailler, glousser et rire toute la soirée, peut-être même une partie de la nuit. C'était comment ta tournée ? Je m’y intéresse autant que je suis tous ses faits et gestes sur les réseaux sociaux, d’elle et de son groupe que j’adore. Fan la plus fidèle de mon amie.

tw: aucun.

Voilà qui fait un bien fou. Me retrouver en tête à tête avec Nailea, voilà ce dont j’avais besoin. C’est vrai, je sors régulièrement avec mes amis mais en règle générale c’est toujours dans un bar, une boîte de nuit, un restaurant. Bref, toujours des endroits bondés de monde, bruyants, des endroits qui donnent l’impression que la vie file à vive allure. J’ai beau aimer ça, une soirée au calme comme ce soir avec Nailea c’est parfait. Pile ce dont j’avais besoin. Rien de plus, rien de moins. J’adore chacune des sorties que l’on peut me proposer, même si je dois bien avouer qu’on me suggère trop souvent de sortir. Une préférence pour les études tant que je ne serai pas diplômée. Oui, plus d’une fois on me le reproche : Hestia, la fille trop sérieuse, c’est bien moi. Hestia l’intello. Il arrive aussi qu’on me surnomme ainsi, et ça, uniquement parce que je vise toujours la première place dans tout ce que j’entreprends. Parce que je veux toujours donner le meilleur de moi-même. Alors j’ai pris l’habitude d’en entendre des vertes et des pas mûres à mon sujet et… j’arrive même à en rire. Après tout, ce n'est pas donné à tout le monde de faire des études qui nous passionnent. Pas donné à tout le monde non plus d’être aussi bien entouré et soutenu, comme moi. Donc oui : je préfère en rire car dans mon malheur, j’ai énormément de chance. Comme ce soir. Qui a la chance de connaître une star ? Et j’irais même jusqu’à dire une future star internationale ? Oui, je suis du genre optimiste concernant l’avenir professionnel de Nailea. Mais en même temps, elle le mérite. Est-ce que je souhaite le bonheur et la réussite à tous mes proches ? Mh… oui. Un peu trop souvent même. Ok, je suis clairement épuisante à être aussi positive. Et puis, même si la célébrité ne lui a pas monté à la tête, je suis certaine que tout ce qu’elle vit doit être géant. En attendant… place à la nourriture. Je dois dire qu’une fois mes fesses vissées sur ce canapé, je ne me fais pas prier pour attaquer les chips dans le saladier le plus proche de moi. Un rire m’échappe quand mon amie émet l’idée d’être certaine que, face à cette montagne de nourriture, il y en aura pour tous les goûts. Elle pouffe de rire en hochant vivement la tête. Elle a raison, c’est ça le pire. Tu m’étonnes ! On va devoir se goinfrer, par contre. Riais-je. Comme si ça me posait problème. La base de mon alimentation se faisant sûrement en grande partie de dragibus que je cache des yeux de mon père. De nouveau, mes yeux brillent de mille feux avec ses milliers d’étoiles, remémorant la proposition de Louise qui m’emballe. Attends, viens te poser et je te raconte tout ça !! Et impossible, je te crois pas quand tu me dis que tu as rien à raconter ! Lueur taquine dans le regard, Nailea disparaît quelques instants, le temps pour elle de revenir avec la boisson. J’en profite pour jeter un coup d’œil à mon téléphone, au cas où papa m’aurait écrit, parce qu’il reste toujours ma plus grande priorité. Les verres posés et remplis, j’attrape le mien pour tremper mes lèvres dans la boisson sucrée. Ça doit être… wahou ! À ta place je crois que je sauterais partout !! Et avant de m’emballer complètement, je prends le temps de poser mon verre sur la table, lève les yeux vers mon amie, regard taquin et prend même le temps de manger quelques chips. Monologue dans 3, 2, 1… Oui !! Je sais plus si je t’ai déjà parlé de Louise ? T’sais, la femme du pote à mon père ? Ben, elle est dans un groupe aussi tu vois. Bref. Elle sait que je suis en étude pour être styliste alors l’autre coup elle m’a écrit et tu sais pas quoi ??? Elle veut que je l’accompagne des fois sur la tournée pour que je lui retouche ses tenues de scène !!!! Tu te rends compte ???? Parce qu’elle est enceinte alors faut que j’adapte ses tenues pour qu’elle soit à l’aise et que ça suive la taille de son bidouuuu ! Oups. Je me suis vraiment emballer.

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Dur de se rendre compte que l’on est en train de réaliser ses rêves. Je le vois bien, Nailea paraît à la fois détachée et rêveuse lorsqu’elle parle de ce qu’elle ressent. Je la comprends, je commence à ressentir la même chose à chaque fois que je songe à ce que j’aurais à faire. Je sais que Louise a confiance en moi, je n’en doute pas, mais je serais sous pression, c’est sûr. Et le mélange d’émotions dont Nailea fait référence… J’en suis déjà en proie, comme ce soir quand je laisse l’excitation monter en moi quand j’explique à mon amie. Même si je suis déjà triste à l’idée de m’éloigner de papa, je sais déjà que je pleurerais quand je partirais avec Louise et Jamie et tout le groupe. Ce côté de mon expérience prochaine ne me fait pas envie, pourtant, je sais déjà que je passerais tout mon temps libre accroché à mon portable pour lui écrire et tout lui raconter. Comme s’il était avec moi. Les nuits blanches s’en suivront ne me font pas peur, c’est plutôt la chute d’adrénaline qui me fait peur. Sûrement que je pleurerais (encore) et peut-être aussi quand je me mettrai la pression toute seule. Ni Louise, ni Jamie, ni personne ne me demande la perfection. Après tout, je ne suis qu’étudiante. C’est moi et moi seule qui vise la perfection. Moi qui me met la pression. Alors oui, sans avoir encore voyagé pour faire les retouches des tenues de scène de Louise, je ressens déjà toutes les émotions que mon amie décrit. Grand Dieu, ça fait peur. Et j’ai pas d’autres choix que d’y arriver. Mais la passion que je lis dans les prunelles de la brune qui me fait face me prouve que tous les rêves peuvent se réaliser. Sert à rien d’avoir peur, il faut juste vivre l’instant présent. J’y arriverai. Et puis, je peux compter sur le soutien infaillible de tous ceux que j’aime. Papa le premier, le plus important aussi. Une grand inspiration et je plonge ma main pour prendre une chips que je fourre dans ma bouche en retenant un rire. De toute façon, on se dépense bien assez à côté ! Référence à nos agendas respectifs chargés, même pour se voir , il faut réussir à planifier ça et parfois, ça échoue d’ailleurs, étant donné qu’on ne prend jamais en compte les imprévus. Hochant vivement la tête, les étoiles dans les yeux reviennent au triple galop. Oh, j’imagine très bien la scène ! Toi, couchée dans tout lit en train de te refaire toute la scène du concert, les fans en folie… Pouah !! Trop la claaaasse !! Déclaré-je en riant, m’enfonçant dans le canapé. Et le besoin de lui raconter pour Louise ne fait qu’accroître cette sensation grisante et enivrante. Je me mord la lèvre, cachant ainsi un sourire, retenant un cri de folie et emplie d’excitation retenue depuis l’annonce faite. [color#cc6699]Ouiii !!![/color] Loupé, je ne retiens pas mon cri. Je me dandine dans le canapé, riant de plus belle encore. C’est complètement fou !! Je te jure j’en reviens toujours pas ! Je me pince tous les matins pour m’assurer que je ne rêve pas, c’est un truc de malade ! Verre en main, sourire immense aux lèvres et yeux brillants d’excitation (d’appréhension aussi un peu) je trinque bec mon amie, enchantée. À la tienne, ma starlette préférée ! Mon verre tinte conte le sien et je bois une gorgée d’ice-tea qui a le mérite de me rafraîchir autant que faire redescendre aussi toutes les idées folles qui me traverse l’esprit.

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Spoiler:

On est jeune et tout un tas de choses à accomplir encore. Encore toute la vie devant nous pourtant… On a déjà tellement accompli. Même en étant encore toutes jeunes, encore des bébés de l’univers en fin de compte, on a déjà vu beaucoup de choses. Loin d’être déçue, je suis bien heureuse de ma vie, de pouvoir la mener comme j’en ai envie tout en étant soutenue comme je le suis par ma famille et mes proches. Je sais que ce n’est pas forcément le cas de Nailea, elle qui a réalisé son rêve contre l’avis de ses parents. Le choix n’a pas dû être facile, bien qu’elle leur parle encore, je sais que la vie n’est pas toute rose à tout moment. Et choisir de tout plaquer pour aller se mettre derrière un micro devant des centaines et des centaines de personnes… il faut du cran. Beaucoup. Mine de rien, je l’admire énormément pour ça, Nailea. Je ne sais pas si j’aurais le même cran qu’elle. Avoir toutes ces paires d’yeux braqués sur moi pendant que je chante… Définitivement non. Chanter dans ma chambre en ayant pour public mon père et Azrael, le matou familial, c’est bien suffisant. Même si j’adore la musique, à un concert, je préfère être dans la fosse, bousculée de tous les côtés plutôt que d’être debout sur scène ! Je serais très certainement rongé par le trac. En fait, tu vis une expérience de malade !! Gloussé-je tout en fourrant quelque chips dans ma bouche. Je hoche la tête à chaque mot que mon amie prononce, Nailea et moi sommes vraiment sur la même longueur d’onde, ce soir. Je ne suis pas si douée que ça, j’apprends encore beaucoup de choses tu sais ? Mais j’avoue que je suis déjà sur un petit nuage ! Sourire mutin, je me penche vers comme pour lui murmurer un secret et annonce : D’ailleurs, je crois que j’ai épuisé mon père avec toute cette histoire. Un éclat de rire plus tard, je laisse ma tête choir contre le dossier du canapé, regardant le plafond un court instant. Une fois redressée, nous trinquons. Styliste… Dire que je serais bientôt styliste me rend toute chose et l’excitation monte en flèche. Je pourrais sauter partout et dans tous les sens, si je ne me retenais pas. Complètement fou ! Des fois, je me dis que rien n’est réel et que je suis juste dans un rêve tellement c’est dingue !! Si je deviens connu grâce à Louise… je crois que j’arriverais pas à m’en remettre ! Rié-je, de bonne humeur. Tout paraît surréaliste mais je sais, avant tout, que tout est éphémère et que tout peut s'arrêter aussi vite que ça a commencé. Alors en attendant, je profite et je rêve. Des rêves éveillés.

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Une soirée prometteuse, une conversation plus qu’agréable. Des soirées comme celle-ci se font rares, plus particulièrement en ce moment, quand je me plonge comme une acharnée dans mes études et mes révisions. Mais les petites soirées avec Nailea sont d’autant plus rares du fait de son nouveau métier, rêve devenu réalité, que je les savourent encore plus. Les rêves qui deviennent réalités, notre grand sujet de conversation. Et quel sujet ! Je ne saurais dire laquelle de nous deux est la plus surexcitée (moi). La gloire, aussi petite soit-elle, les paillettes, les fans, les projecteurs… J’avoue que je suis une pile électrique juste d’y penser. Et je ne le vis que par procuration par le biais de Nailea. Après, je ne suis pas folle non plus. Je sais bien que les rêves qui se réalisent peuvent aussi se casser la gueule à tout moment. Celui de Nailea tout comme le mien, que je frôle du bout des doigts. À quelques petits millimètres. A une Louise près, en fait. Si les tenues que je vais lui confectionner font mouche, cela pourrait me propulser au tout début de ma carrière de styliste. Alors je me trémousse sur le canapé, ne tiens pas en place parce que je n’ai qu’une hâte, que mon rêve se réalise enfin. Et je suis optimiste, j’y crois. Plus j’y pense, et plus je me demande comment j’arriverais à gérer cette excitation d’avoir atteint mon but ultime. Est-ce que j’arriverais à rester moi-même ? Deviendrais-je l’une de ses stars qui sont insupportables parce qu’elles font trop de chi-chi ? Mon Dieu, je n’espère pas ! Impossible. Papa ne laisserait pas ça se produire. Il me ferait redescendre sur terre, j’en suis certaine. Mais Nailea me fait vite redescendre de mon petit nuage, quand elle dit espérer que ça durera encore. Je glousse en hochant vivement la tête. J'espère aussi, tu le mérites Nailea. Tu mérites tout ce que tu souhaite, tu sais ? Parce que Nailea, c’est une super amie et qu’on ne peut que souhaiter le meilleur à ses amis, alors je penses sincèrement qu’elle mérite cette chance qui lui ai tombée au creux des mains, qu’elle mérite d’être adorée par ses fans, s’entendre aussi bien avec son groupe. Les yeux pétillants de joie, le sourire banane jusqu’aux oreilles, les compliments de mon hôte me réchauffent le cœur. Je sais bien que je vais continuer à apprendre, on ne finit jamais d’apprendre ! Lancé-je en riant. J'espère juste que j’en sais assez pour satisfaire les besoins de Louise. J’ai trop peur qu’elle demande quelque chose que je ne sache pas faire… Lèvre inférieure coincée entre mes dents, petit sourire malgré tout, j’oublie très vite mes incertitudes dès que l’on se met à parler de mon père. Je me remets à rire de bon cœur, amusée. Tu devrais voir sa tête quand je commence à lui parler stylisme ! J’ai toujours l’impression de devenir une martienne ! Rire cristallin qui rejoint celui de la brune, bonne ambiance, humeur légère, j’oublie vite tout mon stresse dû au début des révisions. Juste le temps de voir comment compiler boulot, études, révisions en gros, donc bientôt. Je dois voir avec mon chef si il est ok pour espacer un peu mes jours de boulot pour que je puisse partir avec Louise plusieurs jours d’affilée. Mes prof sont ok pour m’envoyer les cours que je raterais ! Voix totalement incontrôlée, je termine chacune de mes phrases dans les aigus, excitation oblige. Je soupire, rêveuse, m’enfonçant dans le canapé, je tourne la tête vers mon amie, sourire taquin illuminant mon visage. Et les amours, toi, ça dit quoi ? Personne à l'horizon ? Je joue des sourcils, terminant mon verre avant de le reposer sur la table basse pour prendre une poignée de chips à la volée.

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Je me souviens encore des journées, voire même des soirées, passées à étudier. Enfermée à double tour dans ma chambre, la musique dans les oreilles à lire chacun de mes cours pour les connaître sur le bout de mes doigts. Viser non pas la deuxième place mais plutôt la première, dans toutes les matières confondues. Acharnée des cours, omettant plus d’une fois les invitations aux différentes soirées, même si l’envie d’y aller était présente. La fierté de mon père était bien plus importante à mes yeux. Pourtant, Dieu seul sait combien il m’a demandé de lever le pied sur mes révisions pour profiter de ma jeunesse. Pour son plus grand désarroi, mes études ne sont pas encore finies, alors des journées, des soirées et peut-être même des nuits comme celles que j’ai déjà passé à de nombreuses reprises, il va encore y en avoir. Plein, c’est même sûr.

Une première grimace en guise de réponse, pas qu’elle me déplaise, cette conversation, loin de là. C’est plutôt le fait que si nous pouvons faire beaucoup de chose pour notre avenir, Nailea a aussi raison sur le fait que tout ne repose pas sur nos épaules. On a aussi une part de destin ou de chance sur laquelle on ne peut rien si ce n’est regarder le train passer en espérant qu’il s’arrête à notre hauteur. C’est là tout le problème, c’est sûr. sourire mutin qui se dessine lentement sur mes lèvres car après tout, on est jeunes. Si on se plante maintenant, on recommencera autrement demain ! Comme un délicat retour de compliments, je m’en retrouve comblé - c’est ainsi que je le vois, moi ! - mais Nailea a raison : si on a plus rien à apprendre, on s’ennuierait. Et puis, j’adore ça. Oui c’est vrai. Il n’empêche qu’avec le trac, j’ai peur de me louper sur une couture ou je ne sais quoi d’autre et qu’elle se retrouve sur scène avec une robe qui tombe en lambeau !! T’imagine l’horreur ??? La honte ??? Pour elle plus que pour moi en plus… Et, Grand Dieu, l’image qui se dessine dans mon esprit à ce moment précis est tout bonnement flippante. Forcément, lorsque mon amie dit que c’est parce que je m’y connais que mon père me regarde comme si j’étais une martienne, je ris de bon cœur avec elle. Évidemment, c’est une bonne raison. Puis on en vient à la grande question : “ quand ? ” je hoche vivement la tête quand elle s’exclame que ça peut vite arriver. Et fini par faire mine de m’évanouir quand elle dit que ça sera intense mais génial. Je penses que je vais boire encore plus de café pour tenir et que je dormirais seulement à partir de juillet, pendant les vacances. rié-je en sachant pertinemment que je m’écroulerai avant.

Ce sujet laissé de côté pour l’instant, je me penche plutôt sur les garçons. Après tout, on est seulement dans la vingtaine, c’est un sujet plus que sérieux pour nous, les filles. Et ce qu’elle me dit me fait plisser les yeux. Si elle dit n’avoir rien d’assez intéressant pour être raconté, je ne retiens que le assez. C’est qu’il y a quelque chose quand même. Un nouveau sourire étire mes lèvres alors que ma main plonge dans le saladier de chips que j’enfourne aussitôt dans ma bouche. Aller, raconte-moi. sauf qu’elle me retourne la question ce qui me fait monter le rouge aux joues. Si pendant un bref instant, l’image de luke passe dans mon imaginaire, je l'éloigne bien vite. Après tout, il est plus âgé, il est en couple, c’est le frère de mon meilleur ami et… bon sang, il est en couple ! Et il ne m’intéresse pas. Surtout pas lui. En dehors des quelques dates qui espère coucher dès le premier soir… rien. Cette fois-ci, ma grimace image très bien mon dégoût à cette idée. C’est d’ailleurs pour cette raison que mon père en a le sourire les quelques rares fois où il ose m’en parler. Parce que l’idée de coucher m’effraie autant que lui, visiblement.