hi mommy ! } velvet.

Dim 4 Fév - 23:02

hi mommy !
「 feat. @velvet leroy-piazzi ; février 2024 」

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Alors que j’ai encore les yeux mi-clos, je repousse ma couverture à l’aide de mes pieds et tends le bras pour éteindre mon alarme qui sonne depuis dix minutes déjà. Épuisée. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, bien trop excitée par la journée qui se prépare. Depuis l’annonce de mon prof sur la présence d’une représentante de la maison Valère, je ne tiens plus en place. Encore moins qu’avant en tout cas. C’est bien pour ça d’ailleurs que j’ai mis mon réveil une heure plus tôt que d’ordinaire : je tiens à être parfaite. J’aimerais être repérée, ne serait-ce qu'être vue, aperçue. Au programme : être parfaite donc jusqu’au bout des ongles, dans ma tenue mais aussi en cours. Prendre des notes (~~Plus que d’habitude~~), fourrer mon book de toutes mes créations dans mon sac aussi. J’ai hâte. Et je suis curieuse aussi, je me demande qui de la maison Valère a été envoyé. Le réveil affichant un petit 5h40, je me retiens de mettre la musique pour ne pas réveiller papa. Je vais en avoir des choses à lui raconter ce soir. Je procède donc dans l’ordre : petit-déjeuner rapide, brossage de dents, douche puis habillage et maquillage pendant que mes cheveux sèchent à l’air libre puis, pour finir, coiffure. Je vérifie le contenu de mon sac au moins dix fois avant de le refermer et le balancer sur mon épaule. Je m’apprête à détaler comme un lapin avant de faire une halte dans la chambre de papa, déposer un bisou sur sa joue puis je file en faisant attention à ne pas claquer la porte. La journée va être bonne, excellente même, j’en suis sûr ! Impossible qu’il en soit autrement.

La matinée passe à la vitesse d’un escargot. Les minutes s’écoulent, me donnent l’impression de durer une éternité. Et, bon sang, je ne tiens pas en place. Je bouge ma jambe sous le coup de l’impatience et du stresse. J’ai hâte, j’ai hâte, j’ai hâte. Je change de position toutes les deux secondes et demie. Je croise les jambes, les décroisent, les bouge à nouveau nerveusement. Alors quand le prof donne le feu vert pour quitter l’amphithéâtre, je disparaît comme mon ombre pour traverser la multitude de couloirs. Fini de plaisanter, place au sujet le plus sérieux de toute ma vie : je veux rencontrer cette personne. C’est, depuis vendredi, devenu mon nouvel objectif de vie. J’essaie de ne bousculer personne mais aussi de ne pas me faire bousculer par qui que ce soit. Il ne manquerait plus que je me fasse rentrer dedans par le seul étudiant accro au café avec un gobelet entre les doigts. J’en frissonne rien que d’y penser. Alors devant la porte d’un second amphithéâtre, je m’arrête, me décale pour reprendre mon souffle, j’ai presque couru pour arriver jusqu’ici et je suis tout sauf sportive. J’attrape mon téléphone pour vérifier l’état de mes cheveux, de mon maquillage puis lisse mes vêtements avant d’entrer… en même temps qu’une femme. Je lève les yeux pour croiser un regard qui me fascine. Cette femme c’est une déesse, il n’y a pas photo. Nouvelle prof ? Je me racle la gorge et me décale pour la laisser passer. Bonjour. Pardon. Je ne vous avais pas vu arriver. Je n’hésite qu’une fraction de seconde. Si c’est une nouvelle prof, autant me faire bien voir. Hestia. Scott. Je suis un peu en avance pour le cours. Je ne contrôle pas mes joues qui prennent une teinte rosée, ni ma lèvre inférieure qui se coince entre mes dents. Mais… si c’est une nouvelle prof… Est-ce qu’on va avoir l’intervention de la représentante de la maison Valère ?

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Jeu 8 Fév - 10:17

「 Hi mommy! 」
∙ with @Hestia Scott

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S’il y avait une chose que Velvet avait du mal à supporter, c’était la sensation d’avoir raté un deal. Cette sensation perfide qui ne vous quittait plus alors que vous venez de signer quelque chose que vous n’aurez jamais dû, peut-être par négligence, ou par manque d’attention. C’était un sentiment qu’elle avait expérimenté trois fois au cours de sa carrière… jusqu’au début de cette année 2024. Un de ses principes de vie était de considérer trois comme le maximum, or elle venait de se donner tort, ce qui n’était pas non plus quelque chose qu’elle affectionnait. Comment ? Eh bien, elle avait accepté l’invitation d’une amie de longue date à dîner, pensant innocemment que se jouaient uniquement des retrouvailles après des années de rendez-vous manqués. Il était donc question de parler de leurs vies respectives, savoir où elles en étaient et bien sûr se plonger dans le passé, de leur début à leur ascension. Et des enfants, beaucoup de leurs enfants, Velvet ne tarissait pas d’éloges sur ses deux merveilles, dans le cadre privé. Un programme tout à fait inoffensif, qui ne présageait pas qu’elle se sentît lésée à la signature d’un contrat qui la desservait. Elle ignorait d’ailleurs comment elles étaient arrivées à en discuter mais toujours était-il que la Maison Valère allait superviser le prochain concours de l’école, avec à la clé de la reconnaissance et une place d’alternance sous la gestion du directeur artistique. L’idée était intéressante, alors Velvet n’eut pas trop de mal à accepter, l’amertume se trouvait ailleurs. Dans le fait qu’elle devait représenter sa propre entreprise, de fait, être beaucoup plus investie que nécessaire, ce qui était chose trop rare pour que cela fût gratuit. Ayant une réputation à tenir, elle était parvenue à extorquer une bouteille de whisky écossais presque aussi vieux que son père. Si elle était un brin honnête, elle reconnaîtrait que la simple vue de cette bouteille avait enterré sa hargne habituelle.

Rien ne servait de soupirer, elle avait donné sa parole et Velvet LeRoy n’avait qu’une parole, alors il lui faudrait conjuguer avec. Elle se décida alors à pénétrer dans l’amphithéâtre, prête à participer à la grande présentation et une jeune fille choisit également le même timing. « Ce n’est pas grave » Velvet répondit dans un anglais où l’on entendait parfaitement sa nationalité française. Son regard parcourut la salle, immense et vide pour l’heure avant de revenir à la jeune fille qui se présenta. « Mademoiselle Scott, être en avance pour un cours est une bonne chose. Je préfère que l’on me respecte, mon temps y compris » un compliment comme en témoignait le petit sourire qu’elle arborait. « Quelle est votre majeure ? » Gloria lui avait expliqué qu’à ce cours plusieurs spécialités se mélangeaient, après tout il s’agissait plus d’un évènement que d’un cours à proprement parler. Cela allait donc du modélisme, au design de mode à la conception 3D en passant par le textile écoresponsable. « Je vous laisse vous installer » et bientôt les talons de Velvet claquèrent en direction du pupitre. Elle voulut entamer la connexion du rétroprojecteur à son ordinateur et regretta de n’avoir pas accepté l’offre de Gloria de lui fournir des assistants. Elle se sentait en mesure de se débrouiller toute seule et après avoir refusé que Gloria fasse également une apparition, elle ne pouvait la contacter (sa fierté). Elle voulait s’épargner trente minutes de discours sur la quête d’excellence de cette école. Velvet leva les yeux vers la salle qui se remplissait et fit un signe vers l’étudiante avec qui elle avait brièvement échangé pour qu’elle vînt la rejoindre. « Vous saurez comment faire fonctionner ceci ? » bref signe en direction du rétro avant de lui laisser les télécommandes devant ce qu’elle identifiait comme de l’assentiment. Velvet régla le micro de son côté pour qu’il fût à sa taille et jeta un œil à sa montre connectée à la notif de Gloria qui voulait être certaine qu’elle n’avait encore mangé personne. L’ignorant, la française sortit des documents de attaché-case avant de se tourner vers l’étudiante derrière elle « Vous vous en sortez mademoiselle Scott ? »

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adieu mon coeur

Autrefois tu respirais le soleil d'or. Tu marchais sur des trèsors. On était vagabonds, on aimait les chansons, ç'a fini dans les prisons.

Sam 10 Fév - 22:53

hi mommy.
「 feat. @velvet leroy-piazzi ; février 2024 」

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J’ai donné le maximum. Être présentable, arriver en avance. Tout ça est déjà bien ancrée dans mes habitudes pourtant, j’ai fais encore mieux pour aujourd’hui. Toute la journée, je n’ai pas cessé de me dire que l’expression “trépigner d’impatience” prenait tout son sens aujourd’hui. D’ordinaire, je tiens déjà difficilement en place quand il s’agit de stylisme ou de musique ; mes deux passions. L’arrivée imminente d’une représentante d’une maison comme la maison Valère c’est… un rêve devenu réalité. Aucun autre mot ne me vient quand j’y réfléchis. Et croyez-moi, j’y réfléchis depuis des jours. Depuis que mon prof nous a annoncé sa venue en fait. Alors si j’ai l’impression que des jours entiers se sont écoulés entre mon réveil et mon arrivée devant l’amphithéâtre, j’ai malheureusement aussi l’impression qu’une heure est déjà passée depuis que j’ai posé les yeux sur cette femme. Ou cette divinité devrais-je dire ? Parce que, soyons honnête, cette femme est une déesse. Vraiment. Envie irrépressible de me pincer pour m'assurer de ne pas être dans un simple rêve, je me contiens malgré tout : j’aurais l’air d’une belle idiote si je me pinçait le bras devant elle. Ses lèvres s’animent, elle me parle. Sauf que j’ai très clairement bloqué devant cet ange descendu du ciel. Je vois, entend, mais mon cerveau a décidé de ne rien comprendre aux premiers mots. Je cligne plusieurs fois des yeux pour essayer de me réveiller de ma soudaine léthargie mais le mademoiselle Scott qui roule sur sa langue, puis son compliment… wow. Il ne m’en faut pas beaucoup plus pour répondre à sa question. Haute couture, madame. Mais j’aimerais aussi une spé en marketing pour, un jour, pouvoir ouvrir ma propre boutique. nouvelle teinte rose sur mes joues, je me racle la gorge. C’est que je serais presque gênée de parler de l’une de mes passions alors qu’elles font partie intégrante de moi. Alors j’opine quand elle m’invite à prendre place en s’avançant. Un remerciement soufflé timidement et je m’avance à mon tour à l’intérieur de la salle. C’est dingue. L’amphithéâtre est complètement vide et, même si je sais déjà qu’elle va bientôt se remplir, la prestance de cette femme prend déjà toute la place. Elle semble être d’une telle élégance que je pourrais en baver. D’ailleurs, en serrant l’anse de mon sac, je passe discrètement mon index sur la commissure de mes lèvres pour m’en assurer. Non, je ne bave pas. Ouf ! Je n’attends pas vraiment pour sortir tout le nécessaire pour prendre des notes. Ordinateur portable, carnet et stylo en plus si la batterie du premier venait à me lâcher en plein milieu du cours. Et en attendant que ça commence, je sors mon carnet de croquis pour reprendre le dernier en cours : une robe pour Louise. Par moment, je relève les yeux, attirés par cette femme installée plus bas au pupitre, qui semble mener à la fois un combat intérieur et un avec le vidéo projecteur. Et c’est d’ailleurs à ce moment-là, précisément, qu’elle me demande de lui venir en aide. J’en sursaute et fait tomber mon crayon de papier mais je ne prends pas le temps de le ramasser et descend vers elle. Je devrais réussir, oui. Timide, doigts un peu tremblants, je prends la télécommande pour l’éteindre et le rallumer, vérifiant pendant ce temps que son ordinateur soit connecté en bluetooth. Je continue mes manipulations, sur de moi malgré mon corps qui dégage tout le contraire. Oui, normalement… Je lève les yeux vers la technologie de pointe de la fac : le voyant vert indique son bon fonctionnement, alors je me tourne vers l’immense tableau blanc pour m’assurer que tout fonctionne. L’image, elle, ne semble pas du même avis. On a déjà la connexion, c’est un bon début je dirais ! Sourire malicieux accroché aux lèvres, je continue mes recherches pour réussir à tout lui laisser dans un état de bon fonctionnement. Et il ne me faut que quelques minutes supplémentaires pour atteindre l’objectif. Ah, voilà ! Désolée, le videopro de cette salle est du genre capricieux, faut le caresser dans le sens du poil. Redressée et tournée vers elle puis reprend : Mais une fois lancé, il est plutôt docile. J'étouffe un petit rire taquin.

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Dim 11 Fév - 23:15

「 Hi mommy! 」
∙ with @Hestia Scott

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Cela faisait bien longtemps que Velvet n’avait pas mis les pieds dans un établissement scolaire, elle avait à son compteur quelques rares interventions et la plupart d’entre elles avaient eu lieu en France ou encore en Chine, ses marchés principaux. Première intervention personnelle aux Etats-Unis et l’ironie voulait que cela fût en Californie, et non à New-York sa ville d’adoption depuis que la famille avait posé ses valises dans le pays de l’oncle Sam. Le hasard était fascinant, il avait ça de particulier qu’une de ses amies avait pris la direction d’une école de stylisme, abandonnant la cote est pour le soleil de l’ouest. Menant la française à se tenir devant la jeune étudiante à l’excitation plus que palpable. La brune était flattée, Gloria lui avait assuré que la maison Valère serait accueillie comme il se devait et elle était forcée de constater que c’était vrai. « Pour ouvrir votre boutique, je ne saurais trop vous recommander d’ajouter une partie business à votre formation » il était évident qu’il fallait un talent créatif mais cela était rarement suffisant comme Velvet avait pu l’expérimenter au fil des années. Il fallait également savoir vendre et surtout avoir une bonne vision de ce que l’on souhaitait accomplir, la créativité n’était rien face aux nombreux requins qui nageaient librement, prêts à dévorer les esprits idéalistes qui souhaitaient uniquement créer. Elle en avait rencontré des jeunes entrepreneurs rêveurs, venus chercher des conseils et, loin de trouver compassion, ils étaient confrontés à sa franchise brutale. Méchanceté aimaient-ils à clamer mais Velvet se sentait investie d’une mission : les ramener sur terre.

Pour l’heure, sa mission était de connecter son ordinateur au rétroprojecteur et n’y comprenait visiblement pas grand-chose. Il était rare qu’elle doive s’atteler à une telle tâche personnellement, aujourd’hui, elle put compter sur l’étudiante avec qui elle avait brièvement échangé. Ayant sorti les documents dont elle avait besoin, elle reporta son attention sur mademoiselle Scott, qui semblait être beaucoup plus dans son élément que Velvet. « Eh bien, je vous remercie de l’avoir lancé alors » fit-elle à son tour avec un sourire avant de récupérer la télécommande, l’arme ultime pour garder cette technologie arriérée (selon elle) sous contrôle. « Je vous laisse retourner vous installer » et la française se sentit enfin prête à débuter cette présentation, un coup d’œil à sa montre lui confirma qu’il était l’heure. Vérifiant que la première page affichant le logo de la maison Valère était projetée de façon qualitative, elle se tourna va l’amphithéâtre désormais bondé. « Bonjour à tous ! » sa voix s’éleva dans la salle, intimant le silence à ceux qui étaient en train d’échanger entre eux. « Votre directrice vous l’a certainement expliqué, la maison Valère va superviser le concours qui est prévu pour ce semestre et… » elle fut interrompue par une retardataire, ce qui eut le don de l’agacer. « Mademoiselle, je vous invite à repartir d’où vous venez. Cinq minutes sont déjà passées et les opportunités n’attendent pas. » L’étudiante voulut se confondre en excuse, Velvet se contenta de lever une main dans sa direction « Nous allons commencer par la première leçon : la ponctualité est la chose la plus importante. Vous devez vous présenter à l’heure ou en avance. » ses prunelles restèrent plantées sur la jeune femme « Arriver en retard signifie que vous ne respectez ni mon temps, ni ma personne. Et lorsque vous irez après vos premiers contrats, sachez que vous serez des centaines à courir derrière ces opportunités, de fait la première impression sera un facteur de différenciation. » ton solennel d’une placide neutralité, elle ne faisait que mentionner des faits après tout. « Nous serons amenés à travailler ensemble pendant les prochaines semaines, alors sachez que le moindre retard est sanctionné par votre départ immédiat et au bout de trois retards, vous êtes disqualifié » cette fois, son regard parcourut toute l’assemblée, s’arrêtant ci et là pour vérifier la compréhension des étudiants avant de revenir sur la retardataire qui sortit de mauvaise grâce. « Maintenant que tout est clair, laissez-moi me présenter » elle appuya sur un bouton de la télécommande et la page d’introduction fut désormais visible. « Je suis Velvet LeRoy-Piazzi, fondatrice du groupe Valère c’est donc moi la représentante que votre directrice a mentionnée »

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Ven 16 Fév - 12:12

hi mommy.
「 feat. @velvet leroy-piazzi ; février 2024 」

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J’admire la beauté indéniable de cette femme pendant qu’elle me demande mon cursus. Elle a un regard qui m’apparaît si profond. Et ses cheveux, que dire de ses cheveux ? Soyeux à souhait, n’importe qui aimerait y glisser ses doigts, n’importe quelle femme voudrait avoir les mêmes. Je suis même certaine que toutes celles qui croisent son chemin la jalouse. En attendant… Il n’y a qu’une prof pour demander ça, non ? Ça coulerait de source même si, pour la peine, j’en serais déçue que l’intervenante ne vienne finalement pas. Pas parce que je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, non. Plutôt parce que je rêve de rencontrer quelqu’un de cette trempe. Et puis, quand elle m’aiguille, m’indique que l’idéal pour ouvrir sa boutique serait d’ajouter aussi une option business, aussitôt je m’active. Je fouille dans mon sac en même temps que mes neurones se connectent et se mettent en action et en sort le premier calepin que je trouve, attrape un stylo qui finalement se trouve être un feutre pour prend note, dans un coin de page tout en hochant frénétiquement la tête. Oh, oui. Bien sûr. Merci beaucoup ! Je me renseigne dès ce soir pour le rajouter à mon projet ! bouchon du feutre coincé entre les dents, je relève la tête pour lui offrir un immense sourire. Affaires rangées, j’entre juste après elle, les yeux en cœur alors que je ne cesse de la regarder, rêveuse d’avoir une plastique identique. Très vite, en attendant le début du cours, je m’attelle à mes croquis, les dessins se font presque seuls, l’inspiration déborde alors quand cette déesse m’interpelle, j’ai du mal à comprendre que c’est à moi qu’elle s’adresse. Sans attendre, pendant que l’amphi se remplie à une vitesse folle, stressée à l’idée de faire complètement tâche à côté de cette femme j’essaie de faire le tour de magie demandé, à savoir : faire démarrer ce vidéo projecteur. Chose faite, après lui avoir adressé un énième sourire dans l’espoir de ne pas paraître ridicule et trottiné jusqu'à ma place ou toutes mes affaires m’attendent. J’ai tout juste le temps de ranger mon carnet de croquis et sortir mon ordinateur portable pour prendre des notes que je lève les yeux et mes yeux papillonnent quand elle parle de la maison Valère. Alors il va bien y avoir une représentante ?! Quand elle parle du concours auquel j’ai bien l’intention d’y obtenir ma place, je me redresse quand la porte s’ouvre à nouveau. Mais l’ascenseur émotionnel, mes épaules se voûtent en voyant que ce n’est qu’une étudiante. Une retardataire qui se fait rapidement rembarrée. Une concurrente de moins. Je devrais me réjouir mais j’en suis presque gênée pour elle. Je me mords l’intérieur des joues, écoute attentivement le laïus prononcé, je bois chaque parole, hoche la tête la bouche en cœur et des étoiles plein les yeux. Porte refermée, j’attrape un stylo pour le faire taper nerveusement sur la table, au même rythme effréné de ma jambe. Son patronyme tombe, Velvet. Même son prénom ressemble à celui d’une déesse. Fondatrice de la maison Valère… QUOI ? Je me redresse à nouveau, les yeux aussi ronds que des soucoupes, mon cœur loupé un battement, même dix. J’ai parlé avec la fondatrice ? Oh putain… Elle m’a conseillé en plus… Moi, Hestia. J’inspire calmement puis expire longuement pour ne pas pousser un cri hystérique en plus milieu de l’assemblée, au risque de passer pour la plus grande folle de la fac. J'hyperventile quand je réalise enfin ce que ça représente : Velvet Leroy-Piazzi va diriger le concours. Velvet Leroy-Piazzi m’a parlé. Dès que je sortirais de là, il faut que j’appelle papa ! Il faut que je lui dise !

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Lun 4 Mar - 16:16

「 Hi mommy! 」
∙ with @Hestia Scott

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Ne les traumatise pas tel avait été le conseil de Gloria, lancé sur un ton amusé avant d’avaler une gorgée du breuvage brunâtre. Velvet réalisait que son amie avait vu juste, les regards de certains étudiants laissaient transparaitre une bigarrure d’effroi et de repentance. Elle en avait l’habitude, à l’opposé de ce qu’elle pouvait être dans sa vie privée, Velvet avait une réputation de femme d’affaires exigeante et intransigeante. Il n’était pas rare que le mot bitch soit associé à sa personne, bien que troublant au début, elle passait d’un métier où l’objectif principal était d’être aimée et à un où se montrer aimable était perçu comme un signe de faiblesse, de fait une proie en offrande. Leçon brutalement acquise, depuis elle endossait volontiers le rôle de la garce tant que le respect était de mise et les résultats au rendez-vous. Elle poursuivit donc la présentation de son entreprise, succinctement car comme elle l’affirma si bien aux étudiants, ils étaient en mesure de trouver toute ces informations sur la page Wikipédia du groupe. Elle considérait leur temps aussi précieux que le sien. « Comme je vous le disais plus tôt, la maison Valère va superviser le concours de ce semestre et la directrice m'a laissé le soin de vous annoncer le thème » elle marqua une pause afin de vérifier qu’elle conservait l’attention de l’assemblée avant d’appuyer sur un bouton pour afficher une autre page où était inscrit en gros : Proportions & Volumes. Un sourire furtif apparut sur ses lèvres, comme la première qu’elle avait pris connaissance du sujet. Ils avaient de quoi repousser les limites de leur créativité, ce qui devait être excitant pour eux mais n’en restait pas moins challengeant car le jury porterait une attention toute particulière à l’innovation. Elle pressa de nouveau sur la télécommande et des exemples étaient désormais projetés derrière alors qu’elle reprenait la parole avec cet accent français si caractéristique « Du corset ultraserré au jupon exagéré́, des robes à panier aux crinolines, la mode a toujours joué avec les lignes du corps. » bien sûr les illustrations se succédaient, rythmant son discours accompagnés de mots clés pour retenir l’intérêt de son auditoire « Elle les a parfois déformées, les a accentuées, car cette géométrie du style peut alors devenir un acte de rébellion, ou bien une source de sécurité et de réconfort. » il ne s’agissait pas d’un cours à proprement parlé, l’école avait des professeurs aguerris qui étaient certainement bons dans leur métier, son intérêt était avant tout de présenter les différentes attentes, que ce furent les siennes ou celles du corps enseignant. « Comme vous avez certainement dû le voir en cours, les créateurs de mode du vingtième siècle se sont servis du volume pour intensifier et valoriser certains attraits physiques » une photographie sélectionnée « alors que d’autres ont entouré́ leurs silhouettes afin qu’elles se sentent en confiance, comme enveloppées dans une grande bulle de tissus » une autre illustration que Velvet appréciait tout particulièrement en raison des risques pris par le créateur. Oh oui, elle aimait le risque et sa manière de gérer son entreprise en était une image parfaite, heureusement elle pouvait compter sur son mari pour tempérer son attrait pour le danger. « La réinterprétation des proportions et des volumes est un exercice auquel de nombreux créateurs se sont prêtés, de Balenciaga à Comme des Garçons en passant par Rick Owens, ils ont imaginé́ une nouvelle silhouette et challengé le status quo » elle n’avait pas mentionné sa propre marque, une modestie qui ferait certainement sourire Gloria, bien loin de la réputation qui lui collait à la peau. Velvet partait du principe que les élèves prenaient la marque Valère en compte. « Aujourd’hui, en tant que futurs stylistes, réinventer notre rapport au corps et notre relation au vêtement est primordial. Celui-ci n’est plus une simple armure, mais un moyen d’expression majeur » dans un monde en constante évolution et une génération assez courageuse pour montrer qui ils étaient, sans artifice, les créateurs devaient être en mesure de les accompagner. « Nous souhaitons donc de vous que vous alliez au-delà de vos limites et de vos imaginations. Voyez les choses en grand, réinventez des lignes, et montrez-nous que tout est possible » en effet, la française croyait fermement que tout était possible, sa présence en ce jour en tant que co-fondatrice de la maison Valère après les épreuves survenues, en était la preuve. « Il vous faudra soumettre un dossier créatif incluant un moodboard, des croquis, une sélection de tissus, la présentation de la tenue finale, ainsi qu’une justification des choix effectués » c’était un point dont ils devaient être coutumiers, mais elle le précisa tout de même, toutes les informations devaient être partagées. Ce fut pour cette raison également que le projecteur renvoyait le détail sur les prix offerts à ceux qui se tiendront sur le podium : le lauréat se verra offrir une bourse pour la durée de ses études et une aide personnalisée au développement de son entreprise par une équipe dédiée une fois son diplôme en poche et les deux suivants auront la possibilité d’intégrer l’équipe créative d’une des Maisons du Groupe pour une alternance. « Les trois vainqueurs verront leurs créations présentées à la prochaine fashion week de New-York, avec leurs noms bien entendu » elle marqua une autre pause étudiée, pour laisser les étudiants gérer leur excitation évidente « Des questions ? » elle réalisait que sa présentation avait peut-être été un peu longue, loin de l’échange qu’elle pensait mettre en place. En attendant qu’un ou qu’une courageuse se manifeste, elle entreprit de libérer le rétroprojecteur avant de se souvenir d’un point. « Ah oui ! Votre directrice a suggéré de mettre un assistant à ma disposition pour faciliter mon intervention, aussi merci aux étudiants concernés de venir indiquer leurs noms sur cette feuille pour être recontacté » elle indiqua du doigt cinq visages dans la foule qui avaient su sortir leur épingle du jeu, la jeune femme du début de cours en faisait partie. « Revenons-en aux questions » une première main se leva, bientôt suivie d’autres.

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Lun 18 Mar - 7:32

hi mommy.
「 feat. @velvet leroy-piazzi ; février 2024 」

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Mes doigts s’agitent, s’activent. À la manière de Pinocchio grâce à sa fée la bonne étoile, mes doigts s’animent plutôt au son de la voix de Velvet Leroy-Piazzi. Tel le pantin de bois, chaque mot qui est prononcé est aussitôt tapé sur le clavier afin de ne rien oublier. Retranscrit sur une page de traitement de texte, j’écoute attentivement sans qu’aucun mot ne semble avoir un réel impact sur moi. On dirait bien que le mode “ robot ” est activé. Aucun place pour les émotions qui, pourtant, se bousculent au portail, toutes prêtes à exploser à en faire perdre la tête à quiconque passerait dans le coin. Bientôt, la page se noircit au fur et à mesure que le temps passe. Un crayon de papier coincé entre les dents, j’utilise chaque minute, chaque seconde de mon temps. Quand la déesse parle, je tape sur le clavier. Quand le silence règne, je griffonne les multiples idées qui se bousculent dans ma tête avant qu’elles ne prennent le large et disparaissent à tout jamais. Calepin ouvert à côté de l’ordinateur, mes premiers croquis sont brefs, sans queue ni tête. Ne ressemblent à rien d’un œil extérieur. Quand je ne dessine pas, je pose mes inspirations par écrits, encore une fois, avant que les idées ne s’envolent. À peine l’intitulé du concours annoncé que les rouages se mettaient déjà en place. Ultra serré, exagéré, ligne du corps. Lignes dessinées, de la fumée doit sortir de mes oreilles. Mon imaginaire m’offre d’abord les vues sur un ensemble qui termine bien vite à la corbeille dans je le remet à taper sur le clavier, énergique. C’est certain : on ne m’arrêtera plus et la vie à la maison risque de tourner au vinaigre si on essaie de me mettre des bâtons dans les roues. Un fin sourire se dessine sur mes lèvres quand mon esprit divague une seconde ou deux vers mon père qui devra, sûrement, user de stratagèmes plus farfelus les uns que les autres pour être sûr de me voir avaler quelque chose. Je vais oublier plus d’un repas : c’est assuré. Parenthèse refermée, je note en majuscules et en gras :

– DOSSIER CRÉATIF + MOODBOARD,
– CROQUIS,
– SÉLECTION TISSUS,
– PRÉSENTATION TENUE FINALE (modèle ?)
– JUSTIFICATION DES CHOIX

À chacune des diaporamas, j’ai relevé les yeux afin de m’en imprégner. Si la déesse aux cheveux noirs de jais les a choisis ce n’est sûrement pas sans raison, alors une fois encore, je note dans un coin les tenues, les maisons haute couture créatrices, les dates des défilés pour les retrouver plus tard. Alors je crois que c’est comme ça que je le retrouve, à la fin de la présentation du concours, avec trois pages entières de notes diverses et une dizaine de croquis sur mon calepin. Jusqu’ici, je n’avais pas remarqué mes doigts tremblants, ma jambe qui s’agite nerveusement à un rythme effréné et complètement disproportionné face à la situation. C’est un fait, j’ai toujours assez mal géré le stress et j’en suis venue à être aux antipodes. Si à ce moment précis c’est l’excitation qui prend le dessus sur tout autres sentiments, je suis certaine de finir rouler en boule et en pleure dans mon lit ce soir. Crotte. Mes notes prennent fin sur un majestueux :

3 vainqueurs + Fashion week NYC !!!!!!!!!

Oui, les points d’exclamation étaient nécessaires. Et encore, je n’ai pas rajouté tous les emojis qui me passent par la tête en ce moment même. Lorsque Velvet suggère qu’on pose nos questions, je remonte ma page pour relire mes notes, je me rends compte que l’extrémité de mon crayon ne ressemble plus à rien. Paix à son âme. Une grimace déforme brièvement mon visage et alors que je m’apprête à poser ma question je me fige. Elle me désigne. Moi ? La possibilité d’être son assistante ? LE PIED INTÉGRAL ! Il ne me faut qu’une demi-seconde pour être à côté du bureau et noter toutes les informations sur ladite feuille annoncée : Hestia Scott – n° (760) 374-9338. Je m’active et remonte les quelques marches qui me séparent de ma place et m’assoie à nouveau. Ma jambe n’attends pas une seconde de plus pour se remettre en mouvement, le talon de mon pied martelant nerveusement le sol. Excusez-moi mais quand vous parlez de présentation de la tenue finale, je me doute bien que nous n’allons pas présenter nos tenue comme ça alors est-ce que l’on devra la présenter sur un mannequin où est-ce que l’on devra choisir un modèle ? Droite comme un i, je redresse mes épaules pour continuer : Et d’ailleurs, si modèle il y a, est-ce que ça sera un modèle de votre choix ? Dans quel cas, pourrions-nous avoir les mensurations à l’avance ? Ou est-ce un modèle de notre entourage personnel ? L’idée de traîner papa ici m’effleure vaguement l’idée mais je l’efface rapidement. Papa m’aime, c’est certain. Au point de venir jusqu’ici, entouré de jeunes tous aussi dingues que moi ? J’en doute. Un peu. Il deviendrait sûrement dingue aussi, le pauvre.

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