mommy and daddy, ils sont le début de tout. le point de départ de la lignée carraway aux états-unis, mais leur histoire débute avec comme fond l’angleterre et sa température maussade, qui, pourtant, continue d’inspirer certaines histoires. on raconte que clarence et helene sont tombés follement amoureux l’un de l’autre dès le premier regard, une histoire digne de ces grands contes où un
happy ending est promis à la fin du roman, avant que les crédits défilent à l’écran. la relation débute à peine qu’ils parlent de vivre ensemble, de mariage, d’enfants. ils sont certains de terminer leurs beaux jours ensemble, tous les deux, main dans la main, sur le porche d’une maison quelconque, dans des chaises berçantes à regarder le soleil se lever, deux tasses de thé bien chaudes dans une main. quelque part dans ce tableau, il y a les enfants puis les petits-enfants puis les petits-petits-enfants et ils ont peut-être raisons. à priori, ils sont beaux sur le papier, parfaits même, tellement en harmonie qu’on jalouse, parfois, leur relation parce que clarence et helene,
ils s’aiment tellement. deux ans plus tard, ils se marient. quelques mois plus tard, helene est enceinte de leur premier enfant. un garçon, harrison, il fait le bonheur des parents, harrison comble ses parents et il ne manque de rien. hattie est la deuxième qui pointe le bout de son nez, elle aussi comble les parents de bonheur, elle aussi ne manque pas d’amour, elle aussi fait la fierté des parents et en début de l’année 1996, haven, elle vient mettre le point final. la petite dernière, souvent dans l’ombre de son frère et sa sœur, la plus silencieuse, celle qui fait juste ce qu’on lui dit de faire, sans se plaindre. la gamine facile, qui ne chiale pas du tout ou presque pas?
c’est haven.
brand new world, papa et maman travaillent beaucoup ; à la fois absents et présents, ils sont là, certaines fois en visite éclair. harrison continue de faire la fierté des parents, on raconte qu’il suivra le chemin de son père en se dirigeant dans le domaine médicale. hattie continue aussi de faire la fierté tout comme harrison, on raconte qu’elle ira dans un domaine prestigieux. haven est trop jeune, mais elle fait des efforts pour recevoir les mêmes mérites que harrison et hattie, elle met les bouchées doubles pour ne plus se retrouver dans l’ombre des deux premiers et on raconte que, malgré tous les efforts, la lumière brille beaucoup plus sur les deux premiers enfants : harrison et hattie. plus vieux, plus de responsabilités. quatre ans séparent hattie et haven. six ans séparent harrison et haven. les enfants n’ont pas beaucoup en commun, du moins haven n’a pas beaucoup en commun avec eux ; elle se trouve à des années lumières d’où ils sont et quelque part, en elle, ça fait mal. peu importe ce qu’elle fait, ils semblent parler des languages différents et eux, ils comprennent, le jour où leurs parents annoncent un départ pour un autre pays. eux, ils s’indignent, refusent l’idée même et haven, assise, les mains sous les cuisses, du haut de ses onze ans, regardent harrison et hattie partir en furie dans leurs chambres respectives, les portes claquants derrière eux. qui reste silencieuse et ne dit rien?
c’est haven.