where we left off (landon)

tw: alcool, sensualité

Le soleil a laissé place à la lune, signalant le début d’une soirée des plus intéressantes.
Emily a plusieurs casquettes. Elle est une mère et une businesswoman dans un premier temps, mais jamais elle ne s’est oubliée. Même dans les moments les plus durs, elle ne s’est jamais fermée à ses besoins ni même à l’amour. Petit cœur d’artichaut qui a besoin de se sentir désirée et appréciée en dépit de tout.
Cependant, elle s’est faite rare dernièrement. Avec sa promotion, les nouvelles responsabilités que celle-ci apporte, sans compter sa vie privée, elle a dû sacrifier quelque peu sa vie amoureuse. Enfin par amoureuse, elle n’entend rien qui ne rapproche de l’amour tel qu’on l’entend communément. Elle a bien vu certains de ses amants, quand l’occasion se présentait et qu’elle ne rentrait pas ko technique le soir chez elle, à s’écrouler parfois sur son lit directement après sa journée de travail. Mais ce pan de sa vie n’est plus aussi divertissant qu’autrefois. Et ça lui manque.

Alors Em décide qu’il est temps de s’octroyer un peu de temps pour elle. Ovie est auprès de son oncle plus que ravi non seulement qu’on lui laisse un peu de temps avec la petite, mais aussi voire surtout que sa jumelle reprend la route de l’amour.  Alors sa mère n’a nulle inquiétude à avoir ce concernant. Elle peut pleinement profiter de sa soirée et c’est précisément ce qu’elle compte faire. Après avoir vérifié l’application de son rouge à lèvre et du reste de son maquillage un peu plus soutenu qu’en journée, elle se décide à ne pas porter de talons hauts. Son travail l’oblige à en porter, or ce n’est pas sa tasse de thé. Elle se contentera donc de sandales plates qui iront parfaitement avec sa courte robe. Quand elle se sent prête, son index finit par rendre son appartement à l’ombre tandis qu’elle s’offre à la nuit.

Le bar est plutôt bondé, mais ça reste respirable. Emily, assise au comptoir, sirote son premier cocktail. Elle est seule, ce soir, à décompresser autour d’un verre, en solo. C’est du moins ce qu’elle pense quand, dans son dos, elle sent une présence. Un frisson parcourt son corps entier et derechef quand ses yeux rencontrent celui d’un visage familier. Un sourire s’empare d’elle, sans qu’elle ne puisse le contrôler. “ Tiens, un revenant ! ” plaisante-t-elle, l’invitant à s’asseoir s’il le souhaite. Ses mots sont ce que l’on pourrait qualifier de “contre son camp”, mais Em ne s’y arrête pas, concentrée sur ses lèvres qui rencontrent la liqueur sucrée. “ Quelle belle surprise ! ” dit-elle avec franchise avant de reprendre une gorgée. “ Tu veux boire quelque chose ? Je t’invite, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas croisés ! ” En réalité, elle n’aime pas tellement boire seule et chaque fois qu’elle s’embarque pour une soirée solo, des péripéties ou des rencontres viennent la rythmer. Puis ça fait effectivement un moment qu’elle n’a pas échangé avec celui que l’on nomme Landon. Jusqu’à présent, elle n’a pas imaginé à quel point… Un nouveau frisson s’empare de son corps.

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Sortir n’est jamais bien vu quand vous êtes un « athlète ».
Sortir est synonyme d’excès pour la presse.
Sortir sera l’excuse pour la blessure, pour le rebond ou le lancer manqué. Il le sait. Il sait que désormais sa vie privée, le moindre de ses gestes seront commentés ou du moins pourraient l’être. Il l’a voulu, néanmoins. Ça a toujours été son rêve : vivre de sa passion, vivre de son sport et ce parmi les meilleurs. Ce soir, néanmoins, il a décidé de sortir et de s’autoriser un moment de « pause » … sans excès, il le promet à lui-même. On lui a confié qu’il devait se changer les idées, ne pas trop penser à ce qu’il doit donner le week-end prochain sur le terrain. Alors, il pousse les portes du bar après avoir offert une selfie à un fan des Lakers, qui l’a reconnu et l’a même appelé par son prénom en le félicitant pour ce draft surprise. Landon lui offre même une tape amicale sur l’épaule et il disparaît dans le bar tandis que cet inconnu reprend le cours de sa vie.

Changement d’ambiance. Son regard balaie les yeux et il se dirige vers le comptoir : un instinct de survie quand vous sortez seul, pas vrai ? Le comptoir est l’île en pleine mer, le refuge de ceux et celles qui n’ont pas de table à rejoindre. Mais, le comptoir n’est pas son seul refuge. Il la reconnaît. Il reconnaît sa silhouette, et à quelques pas d’elle, il reconnaît son parfum. Un sourire se dessine sur ses lèvres alors qu’elle croise son regard.
« Tiens, un revenant.»
« J’suis jamais vraiment parti », réplique-t-il sur le même ton en prenant place à ses côtés.
« Quelle belle surprise ! Tu veux boire quelque chose ? Je t’invite, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas croisés !»
« Hm », il fait mine de réfléchir, le bras posé sur le comptoir et le regard qui se balade sur les bouteilles présentes derrière le bar, « je ne dirais pas non à un ice tea », et son regard retrouve le sien en haussant les épaules. Le choix de la boisson peut être particulier mais il fait attention aux excès, le Landon. « C’était un peu la folie ces derniers temps, les rendez-vous s’enchaînent bien trop vite — mais je suis plutôt ravi de pouvoir te tomber dessus par hasard » et il conclut sa phrase en plongeant son regard dans le sien. Car, il disait la vérité. Il en était vraiment ravi. « T’attends quelqu’un ? », son regad balaie les alentours avant d’ajouter, malicieux, « sache que ça ne me fera pas bouger pour autant de place. »

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Landon n’a pas tort et, si Emily est rassurée par son ton plaisantin, son entrain est quelque peu calmé par la vérité. Si ça fait tant de temps qu’ils ne se sont pas croisés, c’est à cause d’elle. De la distance qu’elle a instauré, volontairement, entre eux deux. Il faut dire qu’avec son nouveau poste, elle a dû sacrifier sa vie en tant que femme. Réduire ses sorties, ses rencontres et les nuits loin de son appartement au profit des soirées de boulot. Cocktails pour célébrer les dernières ventes, réunions pour  mettre en place la nouvelle organisation interne et portes ouvertes de villas à gogo. Tout ça a bien occupé son temps, Em est donc ravie de s’être octroyé cette soirée en solo. Du moins… pas tout à fait. “ Un point pour toi. ” reconnait la jeune femme qui en profite pour siroter son cocktail bientôt vide. Elle s’en rend compte au bruit que fait sa paille, alors elle propose de prendre la prochaine tournée. La réaction de Landon laisse d’abord une Emily mitigée. Oserait-il refuser cette proposition qui lui plaisait tant il y a plusieurs mois, lorsqu’ils se voyaient plus régulièrement ? Est-ce qu’il lui en veut ? Em a ni l’envie ni le temps de s’interroger puisque Landon affirme se contenter d’un ice tea. Elle a oublié qu’il ne peut pas se permettre autant de folie qu’elle, alors elle répond par une moue. Mais elle n’insiste pas. “ Un ice tea et un mojito pour moi. ” qu’elle commande au premier barman.
Elle n’a pas tellement l’intention de s’excuser, Emily, de sa décision de ralentir les choses avec Landon. Et il semble que ce dernier n’en attende pas puisqu’il est le premier à expliquer que son rythme de travail s’est accéléré. C’est une des raisons pour lesquelles elle aime tant passer du temps avec lui : il peut aisément la comprendre. Leur train de vie n’est pas exactement le même, mais il travaille, dur, ce qu’Em admire. Et ce qui l’attire beaucoup, presque autant que ce regard qui glisse dans le sien. “ Ne m’en parle pas, je n’ai pas arrêté une seconde. ” Même si ce n’est pas la seule raison pour laquelle elle a réduit la fréquence de leurs rencontres, Emily ne ment pas. “ J’ai eu la promotion dont je te parlais. ” annonce-t-elle, fièrement, répondant après avoir fini son verre par un regard équivoque. Alors l’ambiance semble se muer en une parade taquine. Si elle attend quelqu’un ? Il s’en moque, il n’a nullement l’intention de bouger pour qui que ce soit. Em aime son tempérament défiant. Il a ce petit truc, Landon, qui crée au creux de son dos un fourmillement agréable. Ne déviant pas son regard, son sourire s’accentue. “ Je vois que ta détermination n’a pas changé. ” commence-t-elle pour mieux se rapprocher de son oreille. “ J’adore ça ” murmure-t-elle avant de reprendre sa place initiale. “ Et si c’est toi que j’attendais ? ” accentue-t-elle, joueuse. “ Je ne te retourne pas la question, car pour rien au monde je ne laisserai ma place non plus. ” Auprès de lui, entend-elle.
Parce qu'elle aime jouer, Em reprend de la contenance. Ses lèvres ne glissent sur la paille, impatientes de goûter la liqueur sucrée. Elle n'a pas l'intention de se mettre mal, ce soir, mais elle se rend compte qu'un simple verre "entre amis" lui a vraiment manqué. Prétendant être moins joueuse pour mieux l'être, elle demande alors : " Raconte-moi ces derniers mois. Je suis toute ouïe. " Elle lui adresse un dernier sourire taquin pour mieux reprendre son sérieux.

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« Ne m’en parle pas, je n’ai pas arrêté une seconde. » « Surprenant! », lance-t-il avec une fausse ironie qui se veut plutôt taquine, tout en lui offrant un regard compréhensif. Qu’elle ne se soit pas arrêtée une seconde, cela n’a rien de surprenant. Ils semblent tous les deux pris au piège de la vitesse de croisière - tu parles d’une croisière - de leur existence. Mais, ils ne vont pas se plaindre quand même ! C’est la vie de leurs rêves, non ? « J’ai eu la promotion dont je te parlais. » Les lèvres forment un o surpris et radieux alors qu’il se redresse aussitôt sur son tabouret en se tournant davantage vers elle. « Oh! Félicitations ! Ça, c’est de la bonne nouvelle et ça aurait mérité plus qu’un ice tea de ma part », réplique-t-il d’une voix amusée. On sait qu’il n’en aurait été rien du tout, il serait quand même resté au soft ou alors aurait trempé ses lèvres dans une coupe de champagne, juste pour la question de principe.

Puis, finalement, il se demande si ce n’est pas la raison pour laquelle elle est ici. Partager cette victoire avec quelqu’un. Ce serait dommage car il aurait été contraint et forcé d’évincer son rendez-vous. « Je vois que ta détermination n’a pas changé. » « Jamais quand ça en vaut la peine. » Et, elle se penche un peu plus vers lui pour lui souffler au creux de l’oreille son approbation avec malice. Un sourire charmé ou charmeur prend place sur les lèvres du sportif qui se laisse de nouveau enivrer par son parfum qu’il n’avait pas su oublier. « Et si c’est toi que j’attendais ? Je ne te retourne pas la question, car pour rien au monde je ne laisserai ma place non plus. » La malice pétille dans leurs regards qui ne se quittent plus. « Aucun souci, je suis tout à toi », et les lèvres se pincent un instant, un signe de gourmandise incontrôlé dont il n’a même pas conscience.

Le regard de Landon se pose sur son verre puis la barman pour la remercier avant de de nouveau se tourner vers Emily. « Raconte-moi ces derniers mois, je suis toute ouïe. » « Ces derniers mois ? Hm — je pourrais commencer par dire que je me fais peu à peu au soleil californien et que j’y prends de plus en plus goût … qu’avoir pris la décision de m’installer ici et non à LA est une des meilleures idées que j’ai pu avoir ces dernières années », une voix rieuse, « et je m’étais demandé où tu étais passée. » Son regard se plonge dans le sien.

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Emily rigole volontiers à la réponse de l’athlète quand elle affirme ne pas avoir arrêté une seconde. Ça n’a rien d’étonnant, quand on la connaît, elle est bien la seule à se rendre compte qu’elle a réellement mis les bouchées doubles. Tant mieux si ça ne se voit pas de l’extérieur, cela prouve qu’elle a réussi sa mission. “ Merci. Tu vois que ça valait bien un verre ! ” Elle appuie ses paroles d’un clin d’oeil : “ Ces semaines t’ont donc fait oublier que j’ai toujours raison ? ” Elle lève son verre en guise de cheers, l’air taquin.

Le jeune homme l’a véritablement manqué. Em s’en rend compte une fois devant lui. Il faut dire qu’elle n’a pas le temps de ressentir le manque de quoique ce soit, entièrement prise dans l’instant présent. En l’occurrence, ces derniers mois étaient entièrement tournés vers son travail. C’est une bonne chose, de profiter du moment présent à l’instar de celui-ci. Emily se fait la remarque qu’elle n’aimerait être nulle part ailleurs, en cet instant. Qu’elle est pleinement dans le moment, dans ces retrouvailles qui prennent une tournure qui n’a rien d’étonnant. Il n’en faut pas beaucoup pour qu’Emily rentre dans le jeu de la séduction que lui propose Landon. Elle avale difficilement sa salive quand il sous-entend qu’elle est l’objet de sa détermination et, après qu’elle lui ait chuchoté au creux de l’oreille, qu’il est tout à elle. “ Faites attention à ce que vous dites monsieur Owens. L’amnésie vous a peut-être touchée, laissez-moi donc vous rappeler que j’ai tendance à prendre les mots au pied de la lettre. ”

On leur apporte les verres, Em rend celui qu’elle vient de terminer. Ce sera son dernier, car elle n’a nullement l’intention d’exagérer. Surtout pas face à un Landon qui, fidèle à son train de vie, se montre raisonnable. Sur ce point, ils sont bien différents. Car si le métier du basketteur implique un rythme de vie sain, tout pousse Em à l’inverse. Un verre de champagne pour célébrer une vente, un autre pour présenter le bien en vente à de potentiels acheteurs, un autre pour des portes ouvertes… Mais elle garde la tête sur les épaules, Em. Du moins dans la mesure du possible lorsque l’on fréquente un basketteur très prometteur. C’est l’air concentré qu’elle l’écoute évoquer ce qu’elle a manqué ces derniers mois. Em est ravie d’apprendre qu’il ne regrette pas son installation dans le coin. “ LA, c’est tellement surfait ! ” répond-elle en exagérant un accent qu’elle maîtrise très mal.
Elle pourrait faire semblant de ne pas avoir entendu les derniers mots de Landon, mais elle n’est pas une lâche et elle lui doit bien ça. Elle le prend sûrement trop à coeur, mais elle est comme ça. Elle n’aime pas blesser les gens et, bien qu’elle ne prétend pas être d’une importance capitale dans sa vie, Emily est comme mal à l’aise. Ça se voit aisément sur son visage. “ Oui… À ce propos, je suis désolée. J’ai eu beaucoup de travail. ” Faux. Ou partiellement faux. Emily est une piètre menteuse, elle le sait donc se reprend pour se montrer plus honnête : “ Je t’apprécie, beaucoup. J’ai aimé chaque moment qu’on a passé ensemble, mais… C’est compliqué. ” Ca tourne dans son cerveau, ne sachant comment expliquer ce qui s’y trame. “ J’espère ne pas t’avoir blessé. Ce n’était pas mon intention. ” Il ne se fiche pas de son absence, Landon, malgré le ton qu’il prend, alors elle préfère se montrer franche (du moins dans la mesure du possible). Et pour faire couronner le tout, elle préfère plaisanter à son tour : “ Et puis je suis certaine que tu étais très occupé avec toutes tes groupies ! ” Em l’a toujours taquiné sur la célébrité de Landon, prétendant parfois être une groupie qui parvient finalement à ses fins une fois la porte de son penthouse claquée, dissimulant aux potentiels curieux les nuits enivrantes auxquels ils s’adonnaient tous les deux.  

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« Oui… À ce propos, je suis désolée. J’ai eu beaucoup de travail. » Alors qu’il porte son verre de thé glacé à ses lèvres, il s’arrête en chemin en la voyant, l’entendant s’excuser et il roule des yeux, un sourire au lèvres, pour lui faire comprendre qu’elle n’en a pas besoin mais apparemment, ce n’est que le début. Il boit une petite gorgée avant de reposer son verre sur le comptoir pour mieux se concentrer sur son interlocutrice. « Je t’apprécie, beaucoup. J’ai aimé chaque moment qu’on a passé ensemble, mais…» « mais », dit-il en même temps qu’elle, un sourire taquin aux lèvres. « C’est compliqué. J’espère ne pas t’avoir blessé. Ce n’était pas mon intention. Et puis je suis certaine que tu étais très occupé avec toutes tes groupies ! » « Ça te rassurerait, si je te confirme le coup des groupies ? », qu’il demande en calant un coude sur le comptoir et en laissant tomber son menton à l’intérieur de sa main sans la quitter du regard. A cet instant, il n’a d’yeux que pour elle. Il est doué pour ça, pour donner ce sentiment. Il lève les yeux au plafond en faisant une petite moue. « Mais hélas je ne peux pas te le confirmer. » Une voix rieuse. Et, finalement sa main libre se pose un instant sur sa cuisse et il accompagne ce geste anodin de quelques paroles : « je sais que c’est compliqué, ne t’en fais pas, je comprends. » Sa main reste un instant sur sa cuisse et son pouce se permet un instant de caresser cette dernière avant de venir s’emparer de nouveau de son verre. « Que je comprenne ne veut pas dire que ça ne me rende pas triste … et nostalgique », son regard pétille de malice et il se pince même les lèvres de gourmandise. Au moins, il n’a pas perdu son habitude : prendre le tout avec humour, avec un peu de nonchalance.

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Il est important pour la belle de s’excuser. Elle n’aime pas le conflit ni l'ambiguïté. Or la situation la met mal à l’aise. Principalement par sa disparition soudaine, mais peut-être pas uniquement. Si elle a effectivement eu besoin de sacrifier certains pans de sa vie au profit de son travail, elle ne peut l’utiliser comme seule et unique excuse. Pourtant elle ne s’arrête pas dessus quand elle présente ses excuses et que son “mais” rencontre l’écho de celui prononcé par Landon. Son air taquin la rassure : il ne lui en veut pas réellement. Le temps d’un instant, elle se dit que ses excuses sont peut-être inutiles : après tout, elle n’est peut-être pas aussi importante que ça à ses yeux. Mais Emily est une femme confiante et, malgré certaines exceptions, elle est certaine de la réciprocité de ses émotions à l’égard du basketteur. Il y a cette tension, entre eux, cette évidence qui s’impose en dépit de ces derniers mois. Emily ne peut le nier. C’est à peine si elle contrôle son interrogation concernant les groupies. Derrière sa plaisanterie, se cache une part tout à fait sérieuse. Em n’est guère de nature jalouse, mais elle ne peut nier qu’imaginer Landon fréquenter des groupies l’embête plus qu’elle ne le voudrait. Alors elle repousse ces pensées, ces images qu’elle n’apprécie guère. “ Me rassurer ? Non ” commence-t-elle. “ Ça me ferait de chouettes histoires à entendre, à défaut d’avoir pu les vivre moi-même. ” Et elle ne ment pas, voilà la complexité même de leur relation. Auprès de Landon, elle peut être elle-même. Elle peut se confier, parfois même sur ses relations du moment, ou ses relations passées. Il est le seul à connaître toute l’histoire autour de Danae, celle qui demeure dans son esprit et son cœur malgré les années qui l’éloignent de cette histoire qui n’a plus d’ancrage dans le présent. L’entendre raconter ses exploits, ses relations plus ou moins sérieuses, tout cela l’intéresse et l’amuse réellement. Mais elle ne peut nier que ces confessions apportent du piquant qui ne l’attire que davantage à lui.
Cette fois-ci, il n’y aura donc pas de piquant. Du moins pas de cette manière. “ Allez, ne me dis pas que tu n’as rien de croustillant à me raconter ! ” Un franc sourire sur les lèvres, Emily aime jouer avec le feu. Avec lui. Et la réciprocité est telle que Landon permet de poser sa main sur la cuisse nue d’Emily. Ce geste remue le creux de son ventre et allume un feu éteint depuis plusieurs mois maintenant. Elle ne sait pas ce qui la perturbe autant : sa peau caressée par celle de Landon ou bien sa maturité. De son pouce qui approfondit la caresse, Em est rassurée par les mots bienveillants de celui qui comprend sa situation. Il la comprend si aisément qu’un poids s’ôte de ses épaules ainsi que cette gêne. Elle demeure silencieuse, le souffle à nouveau coupé quand il ôte sa main de sa peau et précise, toujours taquin, sa pensée. “ Nostalgique ? Carrément ? ” Em se montre faussement moqueuse. “ Je ne t’abandonnerai plus, promis. ” De son index, elle trace le contour de son visage pour finir sur sa lèvre inférieure qu’elle taquine.