nothing's new (levi)

tw: blessures ; violence (mention) ; drogue/alcool (mention) ; légère déprime.

dans cette vie déroutante, tu t’étais perdu entre le bien et le mal, à la recherche constante d’un endroit, ou quelqu’un, où te raccrocher. dernièrement, et depuis quasiment deux ans, le club était devenu ce point d’attache, cette deuxième maison, ce roc. sauf que ce plaisir, comme à chaque fois, est éphémère, tu l’as appris à tes dépends, après cette rixe avec ce client, ce fameux soir d’il y a trois jours. les docteurs qui t’avaient gentiment soignés étaient formels : pas de danse, pendant au moins trois semaines. de plus, tabitha refusait que tu viennes au club pendant ces jours de repos, c’est mauvais pour l’image de marque et puis t’es affreux avec tes points de sutures et tes bandages, s’étaient ses mots. tu comprenais. ça ne t’empêchais pas de sortir dans d’autres boîtes, d’autres boire, retomber (ou plutôt rester) dans tes nombreux travers, de sexe, d’alcool, de drogues, beaucoup, beaucoup trop. les insomnies ? toujours, encore plus t’as l’impression. t’es inquiet, par l’argent, par la vie en général. te retrouver seul chez toi, avec toi-même et tes pauvres plantes endolories par le manque d’eau, ça te fait penser à pleins de choses en même temps, à trop de trucs, trop de voix dans ta tête et la seule chose qu’arrive à les faire taire, ça te bousille.

pour ne pas continuer comme ça, tu décides enfin de te bouger un peu et de sortir en pleine journée, exploit au vu de la loque dépravée que t’étais devenu. t’avais pris les derniers billets qui trainaient dans le bocal “loisir”, c'est-à-dire, pas grand chose, à peine vingt dollars. heureusement que tu mettais tout ce que tu gagnes de côté, enfin presque, un petit bocal pour chaque dépense, ça te permettait d’économiser quelques dollars tous les mois, à planquer sous ton matelas. la lumière du soleil t’éclate les rétines, sans doute à cause des excès de ses derniers jours, obligé d’enfiler tes lunettes de soleil et une casquette pour cacher l’état déplorable de tes cheveux non coiffés.

client du brews & blooms depuis les toutes premières heures, t’étais devenu ami avec le propriétaire, comme une évidence. lorsqu’il te parle, toujours plein de bienveillance, dans son regard, dans ses gestes doux et ses sourires amicaux. une seconde safe place, après ton petit appartement, où tu te sens en sécurité, où tu te rends presque tous les jours pour prendre un café latte, sentir la bonne odeur du miel mêlée à celle des pivoines. la gueule cassée, tu franchis la porte comme s’il ne t’était absolument rien arrivé, parce qu’au final, malgré cette légère déprime, tout va bien. n’est-ce pas ? “annyeonghaseyo, hyung” que tu adresses au plus âgé alors que tu te rends au comptoir pour aller le saluer, d’un petit signe de la main, d’un grand sourire qui étire tes blessures et te rappelle tes souffrances. outch. “est-ce que je peux avoir une boisson chaude, s’il te plait ? je te laisse me faire la surprise.” un dernier signe de la tête adressé, tu tournes les talons pour rejoindre une table libre près des fenêtres donnant sur la rue piétonne. de là, tu restes toujours aussi pensif, les yeux dans le vague.

tw: blessures, violence (mention), relation toxique (mention), dubious consent (mention)

Pensées qui dérivent dans un flot continu d’amertume et de colère, de dégoût parfois même. La faiblesse du corps et de l'esprit, pour celui qui hante continuellement sa vie. Il a commis une terrible erreur en recueillant Soobin chez lui, mais comment pouvait-il lui tourner le dos à l'époque sans se sentir coupable, ignorer sa détresse lorsque celui-ci n’avait jamais été aussi vulnérable ? Alors qu’il a bien cru le perdre pour de bon. Il l’a fait parce qu’il se sentait incapable de l’abandonner, et aussi, bien qu’il ne l’avouera jamais, parce qu’une part innommable se réjouissant de cette nouvelle opportunité. Devenir son centre du monde, lorsque durant des années, il gravitait désespérément autour du sien, à la recherche d’une attention qu’il n'obtenait pas, voir trop peu. Il n’a pas réalisé, au moment de prendre sa décision, à quel point cela deviendrait difficile au fil des mois, prétendre qu'il n'éprouve rien lorsque son coeur est aux abois. Et Levi ne sait plus s’il doit toujours se réjouir de sa perte de mémoire ou au contraire maudire cette infortune, où à ses yeux il ne reste que l’ami de jadis, désormais patron sans réel autre opinion. Son cœur ne sait plus ce qu'il désire, entre seconde chance et vengeance, bouffé par une culpabilité lancinante qui ne fait que croître à mesure que les mensonges et les non-dits s’entassent. Il n’ira certainement pas au paradis pour ce qu’il est en train de commettre. Est-ce qu'il a toujours été si égoïste et cruel sans le savoir, ou bien était-ce l’influence pernicieuse de Soobin qui avait fini par déteindre. Depuis cette nuit où il est rentré éméché, où il s’est honteusement forcé sur l’ancien amant, Levi l’évite soigneusement, trop honteux, et dégoûté de lui-même pour l’affronter. Trop fier pour s’excuser. Deux semaines qu’il lui parle à peine, se contentant du strict minimum, s’assurant que leurs horaires ne coïncident pas pour faciliter les choses, étouffant toute pulsion de le retrouver pour s’assurer qu’il se porte bien, qu'il mange bien, ou juste le besoin de le voir. Levi, you stupid stupid man.

Les yeux cernés de dormir trop peu et mal en ce moment, il profite du calme pour nettoyer les ustensiles et le comptoir avant la prochaine vague de clients, s’assurant d’avoir tout à porté pour garantir le service avec son binôme embauché à mi-temps. L'arôme des grains de café, fraîchement moulus, mêlé aux fragrances florales ont toujours eu un effet cathartique sur l’âme tourmentée, l’odeur lui rappelant les nombreuses matinées où il se levait pour rejoindre ses deux mères en cuisine, petit-déjeunant tous ensemble avant de se séparer pour la journée. Lorsque le carillon résonne dans le café peu animé, Levi est seul derrière le comptoir. Levant le nez pour accueillir le nouveau client, son sourire se fige néanmoins en voyant le visage tuméfié de l’habitué pour qui il s’est pris d'affection depuis plusieurs mois. On peut lire dans ses yeux toutes les questions qu'il veut lui poser, mais au même moment deux autres clients entrent, l'empêchant de répandre ses inquiétudes. — Va t'asseoir Heesung, je t’apporte ça d’ici quelques minutes, qu’il assure gentiment, observant sa silhouette s’éloigner, trop frêle à son goût. Il reporte son attention sur le couple pour prendre leur commande, décidant de commencer par la leur avant de s’occuper exclusivement de son protégé. Il prévient son salarié de prendre le relais une fois terminé, puis s'attelle à la boisson d’Heesung. Habituellement, il lui aurait fait son latte préféré, mais au vu de sa triste apparence, il décide de partir sur autre chose. Déposant la concoction terminée sur un plateau, accompagné d’une surprise, il l’emporte jusqu’au spot que le jeune coréen a pris pour habitude d’occuper. Arrivé à sa table, il dépose les victuailles devant lui. — Vu que tu m’as donné libre cours à mes envies, j'ai pris l’initiative de te faire autre chose. Levi s’installe sur le fauteuil en face, lui offrant un sourire avant de poursuivre. — C’est une recette que ma mère me faisait souvent, une tisane à base de camomille, lavande et de menthe poivrée… Parfaite pour soulager les courbatures, ajoute-t-il, son regard scannant les dégâts, peinant à imaginer ce qu’il a dû traverser pour finir dans un tel état. — Quelque chose me dit que ça te fera du bien… Ah et le gâteau, c’est offert par la maison. J’ai pris la plus grosse part alors régale toi, je sais que c'est ton préféré. Clin d'œil enjoué, le propriétaire espère pouvoir égayer la journée du jeune Heesung comme il le peut. Encourageant ce dernier à boire, il patiente avant de demander plus sérieusement. — Est-ce que tu veux en parler ?

tw: blessures ; violence (mention) ; drogue/alcool (mention) ; légère déprime.

Convaincu de faire tâche dans le café immaculé de ton aîné, tu avais essayé de prendre place dans la table la plus au fond, tout en restant à la lumière du jour même si celle-ci ne faisait qu’empirer le mal de tête rôdant, n’attendant qu’une énième soirée de débauche pour faire ressurgir les migraines qui te clouent au lit pendant plusieurs jours. Persuadé d’avoir entendu des murmures de clients à quelques mètres de toi, tu avais tourné la tête vers eux, croisant leurs regards accusateurs sur ta personne, tes yeux papillonnent, presque gêné d’être là, ne te sentant pas à ta place parmi le commun des mortels, remettant ta casquette et tes lunettes de soleil en place sur ta caboche, un soupire étouffé s’échappe alors de tout ton être, prêt à bondir hors d’ici et à t’enfuir loin de tout ce monde - bien que le café est presque vide - rentrer chez toi et t’enfermer à double tour. Levi te sauve, à deux doigts du craquage, il dépose une tasse devant toi sur laquelle tes mains viennent rapidement se réfugier, pour avoir quelque chose à faire de tes dix doigts en dehors de triturer tes ongles et les quelques peaux impatientes tout autour.

“Merci Hyung.” A la vue rassurante de l’adulte qui s’installe sur la chaise en face de toi, tu décides de te dévêtir légèrement de tout ton attirail, lui laissant désormais admirer tes yeux aux prunelles sombres, rougies par les coups, le manque de sommeil et sans doute tout ce qui avait pu t’intoxiquer ses jours-ci. Presque insensé de vouloir t'asseoir auprès de lui mais tu ne réfléchis pas bien longtemps avant de te lever pour le rejoindre, parce que tu aurais voulu qu’il le fasse dès le départ, Levi, au lieu de te donner encore plus en spectacle.
Tu n’attends pas, ne souffle pas, avant d’ingurgiter quelques gorgées de la boisson brûlante, il te prendra sans doute pour un fou - ce que tu es -  alors que tu le regardes, la bouche et la gorge anesthésiée par le breuvage mentholé. “Elle devait être gentille ta maman si elle te faisait d’aussi bonnes boissons.” Tes yeux n’avaient jamais quitté les siens, peut-être trop intensément, du genre qui rend les autres mal à l’aise. Tu voulais vraiment qu’il te parle d’elle, bien qu’elles étaient au pluriel, ce que tu ne savais pas encore. Quelle chance il avait, le vieux coréen, d’avoir eu deux mamans fonctionnelles tandis que la tienne a sans doute oublié qu’elle avait abandonné son fils à Oceanside.

Les pieds de ta chaise qui grincent alors que d’un coup de rein tu essaie de te rapprocher encore un peu, quelques centimètres encore et tu finira dans ses bras, après tout c’était sans doute tout ce qu’il te fallait après tout ça, un signe d’affection de la part de quelqu’un. Alors qu’il te propose d’en parler, ton cœur rate un battement. Mais pour dire quoi ? Il n’y avait rien à dire ; T’en plaindre ? Ce n’était pas toi et en pleurer encore moins ; Oublier, c’était la solution et tu n’étais pas venu voir Levi pour qu’il s'apitoie sur le sort du pauvre petit Heesung. “Non ? Mais dit moi plutôt, tu as l’air fatigué. Tout va bien ?” Un large sourire s’installe ensuite sur ton visage de gamin alors que tu dégomme rapidement la part du cheesecake fait maison. De toute façon persuadé que tout est de ta faute, la douleur t'aide à te rappeler que si les blessures sont là c'est que, quelque part, tu l'avais cherché, mauvais karma, simple vengeance pour le mensonge enjolivé par le maquillage que tu portais ce soir-là, tu l'avais bien mérité cette raclée.

tw: blessures, violence (mention)

Pensées alarmées, l'inquiétude difficile à contenir lorsque le jeune danseur débarque aussi abîmé. Levi a suffisamment reçu de coups pour reconnaître les marques d’abus, et son cœur se serre à l'idée que ce garçon puisse subir le même sort, espérant simplement qu’il ne s’agit là que d'un cas isolé qui ne se répétera pas de si tôt. Malgré l’envie de lui arracher le fin mot de l’histoire, Levi reste un homme patient et compréhensif, se doutant qu’il ne sera pas si aisé de lui faire révéler ce qu’il s’est passé s’il n’a pas envie d’en parler. Son regard perçant ne loupe aucune blessure, chacune d’elle éveillant un peu plus sa fureur, ne supportant pas l'idée qu’il ait pu souffrir seul, sans personne pour le défendre. Heesung se lève de son assise, et surpris, Levi le regarde contourner la table pour le rejoindre, saisissant à la dernière seconde que ce dernier souhaite s'installer à ses côtés. Il lui fait rapidement de la place en basculant sur la chaise à côté, les traits soucieux mais le regard doux, son bras se posant sur le dossier derrière lui sans oser pour autant le toucher. Avec gentillesse, Levi l’incite à boire en espérant que la chaleur de la concoction apaisera ses maux comme elle a pu le faire de nombreuses fois avec lui par le passé. Un sourire vient fleurir sur ses lèvres à la mention de sa mère et il acquiesce la tête. — D’une grande douceur, elle élevait rarement la voix. C'est elle qui m’a tout appris de la botanique, même si je dois dire qu'à l'époque, j'étais plutôt ennuyé lorsqu’elle me trainait dans les serres pour me citer toutes les vertus de la faune... Des moments qu'il chérie pourtant, et dont il en garde de bons souvenirs. — Ma seconde mère avait souvent de douloureuses migraines, alors ma mère lui préparait toujours des tisanes à base de plantes qu'elle faisait elle-même pousser. Notant son expression étonnée, Levi lui offre un fin sourire avant de préciser. — J'ai été élevé par deux mères, je n'ai jamais connu mon paternel. Et n'en a jamais ressenti un réel besoin malgré les commentaires désobligeants qu'il a pu essuyer durant ses jeunes années.

Il baisse les yeux, distrait par le grincement de la chaise qui s'est rapprochée. Un regard vers son visage éveille une émotion qu'il a rarement ressenti, un désir viscéral de protéger, quand bien même il sait que ce dernier n'a jamais exprimer le besoin jusqu'ici. Poussé par un élan de compassion, il relâche le dossier de sa chaise pour entourer les épaules du gamin, réduisant les quelques centimètres restant pour enlacer Heesung qui semble se fondre dans son étreinte. Pendant plusieurs secondes, ils restent l'un contre l'autre, sa main tapotant doucement son épaule comme sa mère avait l'habitude de faire pour le réconforter. Il veut qu'Heesung lui raconte ce qu'il s'est passé, qu'il lui dise qui l'a mis dans cet état. Il ne sait pas pourquoi il a besoin de savoir, ce n'est pas comme s'il allait retrouver le gars pour lui rendre la pareille. C'était plutôt l'habitude de Soobin. Du moins, à une autre époque... Un coup d'oeil vers le comptoir lui rappelle la présence de ce dernier qui détourne rapidement les yeux, épiant leur interaction à distance. Les lèvres pincées, Levi se détache légèrement du garçon, lui demandant alors s'il souhaite se confier. La question le lui ait vite renvoyée, et il soupire en reprenant place sur sa chaise, observant le jeune coréen s'animer pour dévorer sa part de gâteau d'un oeil amusé. — Quoi, c'est parce que j'ai des rides que tu dis ça ? qu'il plaisante, non, non, tout va bien, juste le canapé qui n'est pas très confortable, mon appartement n'est pas vraiment adapté pour deux. L'arrivée de Soobin remonte à plusieurs mois déjà, mais il se voyait mal faire dormir un homme en convalescence sur le canapé. Il n'a jamais songé à reprendre son lit maintenant que l'ancien avocat s'est remis de l'incident. Il y dort en réalité plutôt bien, mais il se voit mal raconter à Heesung ce qui le travaille réellement. Les secrets qu'il cache, la culpabilité qui le ronge un peu plus chaque soir. — Où ça en est alors tes projets d'études ? On en avait parlé la dernière fois, tu t'es inscrit ? Tu travailles toujours au même endroit ?

tw: violence (mention), enterrement (mention), nourriture.

Tu peux lire les inquiétudes dessinées sur le visage du plus âgé. Tu te demandes ce qu’il en pense ; est-il réellement inquiet ou est-ce seulement de la curiosité mal placée, souhaitant savoir, souhaitant que tu lui racontes. Tu ne savais pas quoi lui dire et loin de toi l’envie d’être pris en pitié, alors tu ne diras aucun mots de plus sur le sujet, conscient que tout ce qui sortirait de ta bouche pourrait nuire à l'image bienveillante qu’il a de toi. D’un Heesung joyeux et solaire, tu passerais pour un fou, un masochiste ayant apprécié le sort infligé par le bourreau – Il ne comprendrait pas, Levi, et tu refuses d’expliquer ; mais ce soir là c’est plus que de la torture que tu avais ressenti, mais une véritable étincelle dans tout ton corps meurtri.

Bien heureusement, la conversation diverge sur un tout autre point. Un autre sujet difficile à aborder pour toi, difficile à écouter. L’entendre parler de sa douce maman te fait frissonner, sourire mélancolique du petit garçon intérieur qui aurait voulu représenter la même chose pour sa génitrice – subir la même tendresse, les mêmes caresses, le même amour, l’affection qu’une mère peut porter à son enfant. Fils unique, votre point commun. Surprise vite remplacée par un petit rire nerveux lorsqu’il aborde le sujet de l’homoparentalité de ses mères ; si certains ne sont pas gâtés - comme toi - Levi avait, quant à lui, eu beaucoup de chance. Bien vite reprise malheureusement, puisqu’elles ne sont plus là pour veiller sur lui. “Je me rends compte qu’on a pas mal de points communs n’empêche ! … J’ai aussi été élevé par ma mère,” en quelque sorte. “Je ne connais pas mon père.” Tu l’as rencontré le jour de son enterrement. “… J’aime les plantes. Tout comme toi.” C’est peut-être pour ça que tu le considères autant comme ton grand-frère ; comme cette figure masculine dont tu as bien besoin dernièrement. Celui à qui tu tente de te confier, même si les mots sont comme des épines dans ta gorge, souvent.

L’étreinte t’apaise énormément, tu jurerais presque qu’elle venait de guérir tous tes maux, en tout cas pendant quelques instants. Encore une fois, tu l’écoutes. Bien que plus intéressé par ce délicieux gâteau que par les jérémiades de ton ami ; tu ne te retiens pas de sourire lorsqu’il t’accuse de le comparer à un ancêtre – ce qui est probablement le cas dans ta tête, il y a un tel écart d’âge entre vous deux ; une autre génération, cependant ça ne vous empêche pas de vous entendre à merveilles. “Tu vois, y’a que les vieux qui se plaignent d’avoir mal au dos après avoir dormi sur leur canapé !” Que tu lui réponds, moqueur. Les lippes décorées par des miettes que tu tentes de décrocher - en vain - par de furtifs coups de langues. “Tu peux venir dormir chez moi, dans mon lit ? … Généralement la nuit je bosse ou j’ai des insomnies. Donc il est très peu occupé.” Proposition présentée innocemment pour une fois, rien de plus normal que de lui proposer ton aide après toutes les fois où il l’avait fait pour toi. Tu te sentais redevable de cette charité qu’il te donnait, essayant de lui rendre comme tu le pouvais, en étant un bon garçon, en écoutant ses conseils ; que tu oublies souvent (volontairement) une fois les portes du café franchies. “Non pas encore… Mais bientôt, bientôt.” Pour l’instant, tu n’avais que dans l’idée de reprendre tes études, rien de très concret n’était dessiné dans ta tête, celle-ci étant beaucoup plus prise par d’autres affaires plus intéressantes ces jours-ci. Notamment le Pandora. Tu acquiesces lorsqu’il te pose la question piège. Bien sûr que t’es toujours là-bas. “Faudrait que tu viennes me voir danser un soir, ou mes collègues. Je pourrais te tenir compagnie, si tu préfères.” Tu hausse les épaules, pour l’instant trop amoché pour y retourner et pour faire quoi que ce soit de ton corps.