sunflower (finnick)

tw: tw.

Tes doigts occupés de geler, tapotant sur ton volant, attendant que la messe se termine. Tu peux pas t'empêcher de penser à Richard, à la douceur de ses lèvres, au son profond de sa voix, à ton cœur brisé quand tu as compris que tu t'étais fourvoyée. T'aurais plus trainé dans ce coin, si y avait pas Finnick. Sur le papier, vous n'étiez pas destinés à devenir amis. La douceur se confrontant à la tempête, le feu meurtrier et l'eau salvatrice. Une rencontre dans la douleur dont n'est ressorti de bien que ça, cette amitié pure entre deux âmes désolées. Lui, le timide, regardant toujours vers les cieux, toi la grande gueule regardant le bitume pour ne pas tomber. Pourtant, plus le temps passe et plus tu te rends compte que t'as besoin de lui, de cette douceur, de cette candeur, de cette innocence, dans ce monde qui n'est que noirceur, lui, lui c'est la parcelle de lumière. Alors, tu profites de chaque moment pour le voir, passer du temps avec lui, l'écouter parler, lui faire comprendre qu'il est bien plus étincelant qu'il pourrait le croire de prime abord. Alors t'as préparé ce pique-nique, te disant que par une journée aussi belle, ça serait dommage de ne pas en profiter, aller au lac, devenir spectateur de la plus belle peinture divine, essayant de découvrir quels sont les plans qui ont été fait pour vous. Tu lui diras surement pas, que t'as passé toute la matinée à cuisiner, à essayer de trouver des recettes coréennes, sans fruit de mer, d'être à sa hauteur. Tu lui diras pas que ça fait depuis hier soir que tu regardes des vidéos pour réussir des hotteok parfaits en plus de tout ce que tu as pu lui confectionner. Non, tu diras pas qu'il compte assez pour toi que pour que tu te casses le cul à faire tout ça, toi qui a jamais été un réel cordon bleu. Tu regardes l'heure, l'office est bientôt fini, tu regardes rapidement dans ton rétro, remettant un peu de rouge à lèvre, tes cheveux défaits, écoutant encore une chanson, deux, avant que les gens commencent à sortir. Tu sais que tu peux attendre encore un peu, Finnick étant du genre à pas sortir le premier, à discuter, à poser des questions au prêtre. Tu sais à quel point cet endroit est important pour Finn, tu sais à quel point sa foi peut le guider. Il faut bien vingt minutes avant qu'il pointe le bout de son nez. Tu sors rapidement de la voiture, le sourire aux lèvres. salut Reed la douceur dans ta voix qui se transmet alors que tu le prends dans tes bras, quelques secondes. alors, ça été la messe ? regardant au loin Richard, un simple regard qui t'emplit de tristesse avant qu'il ne rentre dans son sanctuaire. j'espère que tu as faim, j'ai pris à manger pour un régiment refermant la porte de ta voiture, te mettant en route, discutant sur la route avant d'arriver au lac. Tu sors deux frigo-box, une grande nappe, la totale pour une aprem réussie. Suis moi, je connais le spot parfait peut-être cinq minutes de marche avant de poser la nappe, de tout étaler, la vue sur le lac qui est parfaite, peu de gens autour de vous, des canards barbottant plus loin, le bruit du vent dans les feuilles comme seule musique. je suis vraiment contente que t'ai accepté de me voir, je sais à quel point le dimanche est un jour important pour toi que tu sors en lui donnant une assiette, en ouvrant tout les plats de salade, de desserts, de toutes sortes de sandwich. mais je me dis qu'un jour comme celui ci, c'est chouette de venir profiter d'un tel spectacle avec les gens qu'on aime entendant les rires des enfants au loin, la lumière éblouissante du soleil faisant camaïeu de couleur sur l'eau translucide.

tw: mention du décès de sa petite sœur, religion, mention de plaisir solitaire, nourriture.

Les dimanches matins sont tous comme ça – Tu te lèves très tôt peu importe si tu avais travaillé dans l’établissement de restauration rapide la veille ; ce qui était le cas. Préparation du corps et de l'âme obligée avant chaque visite ; tu enfiles des vêtements modestes et pourtant appropriés pour le lieu et l’heure. Comme chaque dimanche, tu espérais que Franklin daigne se lever un peu plus tôt ou qu’il soit simplement là ; puisque c’était son lit vide que tu avais trouvé en ouvrant les yeux aujourd’hui.
Long soupire qui s’accroche à tes lèvres ; heureusement tu n’es quand même pas le seul Reed à te rendre à l'Église en ce jour saint - Maman, Papa. Tu te réjouis d’avoir au moins eux deux auprès desquels tu peux échanger sur ce qu’il s'est passé pendant cette longue semaine chargée. Regard alentours pour espérer apercevoir un petit frère ou la petite sœur, mais personne d’autre ne viendra, la prière rapide que tu avais faite à genoux, au pied de ton lit, n’avait pas été entendue. Et c’est le cœur gros mais vaillant que tu te rends à la même place et sur le même banc que d’habitude ; pour écouter le sermon du jour tout en ayant les pensées parasitées par tes inquiétudes incessantes.

Les heures passent rapidement, tu aides le vieux prêtre à ranger les Saintes Bibles qui traînent çà et là après avoir souhaité une bonne après-midi à tes parents. Aujourd’hui, tu n’allais pas te rendre à l’habituel restaurant du dimanche – Tu avais un autre rendez-vous de prévu ; avec une fille, une jolie, en plus. Ca avait ravie ta mère de l’apprendre, elle qui désire plus que tout te voir te marier le plus vite possible ; avoir des enfants, pleins ; et être heureux ainsi. Pour l’instant tu te plait dans ce célibat loin d’être choisi – Mais quelle genre de femme voudrait d’un garçon qui travaille au Mc Donald’s du coin ? Aucune sûrement, sinon tu lui aurais déjà passé la bague au doigt.
Tu raccompagnes les derniers fidèles vers la sortie de la vieille bâtisse, te tenant droit comme un piquet aux côtés de l’homme de foi ; enfin, il te relève de tes fonctions d’assistant et d’un geste de la main tu le salues à ton tour, persuadé d’être en retard à ce date.

“Marta ! Toujours aussi jolie.” Elle est là, se tient près de sa voiture et a son sourire communicatif habituel. Aussi loin que tu te souviennes, tu ne la connais pas vraiment, tu te souviens simplement qu’elle avait été là pour Faye… Pour toi. Pour tous les autres Reed. Qu’elle avait pris énormément soin de la petite sœur partie beaucoup trop tôt et qu’aujourd’hui tu te sentais redevable envers elle ; Marta presque considérée comme Ange Gardien, avec cette envie de la chérir. Alors, même si tu n’as pas l’habitude du contact physique, tu lui rends avec plaisir cette accolade typiquement américaine. “Ça se passe toujours bien la messe.” Tu mentirais si tu disais que tu n’avais pas profité un instant de l’odeur de son parfum, de la douceur de ses longs cheveux ondulés sous tes mains qui s’étaient perdues dans le creux de son dos. Mais rien de plus, rien de plus, tu restes fidèle à toi-même et tu n’imagines rien ; parce qu’il n’y a rien à imaginer, parce que tu ne saurais même pas par quoi commencer, parce que t’y connais rien, ni dans l’amour, ni dans les plaisirs de la chaire. “Je meurs de faim !” Tu t’installes côté passager ; la voiture démarre rapidement. “J’peux me confier à toi ?” Lui dis-tu, alors que tu claques la portière. Tu lui indiques de vouloir l’aider à porter les victuailles en lui arrachant presque des mains les lourds paniers apportés. En chemin, tu reprends : “J’ai pas osé en parler au pasteur, tu sais il est un peu vieux, j’suis pas sûr qu’il comprenne… J’ai surpris mon frère - Franklin, celui qui habite avec moi - à se donner du plaisir l’autre fois… C’est gênant désolé. J’savais pas comment réagir, dans ma religion c’est péché. J’veux pas qu’il aille en Enfer.” Alors que tu l’aides à tout installer, tu t’assoies enfin à côté d’elle, attendant son soutien - ou des explications - Tu n’y connais rien. Tu as vingt-huit ans mais l’impression de seulement découvrir la vie et ce qu’il se passe autour de toi.
Tu soupires – Tu attrapes un sandwich et commence à manger rapidement. “Oh, c’est délicieux Marta. Merci encore de m’avoir invité, ça me fait tellement plaisir de sortir – et de te voir, pas la même occasion.”

tw: tw.

Tu profites du soleil quand il arrive enfin. Tu pouvais t'en douter, lui proposant son aide constamment, ne partant pas avant que tout soit parfait, une main tendue à chaque occasion. Il te fascine un peu. Tu aurais aimé être un peu plus comme lui, trouver du réconfort dans des mystères célestes. Croire en ce que tu ne peux pas voir. Toi, tu ne prie que quand ça t'arrange, y croyant à peine, ne comprenant pas qu'on puisse dicter sa vie en fonction d'une chose aussi immuable. Tu as pu voir la force de ses croyances lorsque Faye est partie. Toi tu te serais effondrée, là ou lui a réussi à trouver de la force en sa foi. Vous n'étiez pas amis, des connaissances à l'école, vous croisant dans les couloirs sans vous retourner. Tellement différents, toi la rebelle, lui et sa douceur constante. Non, vos chemins n'étaient pas fait pour se croiser et pourtant, tu peux le dire maintenant, que t'es vraiment heureuse de l'avoir dans ta vie, et que tu ferais tout pour qu'il n'en sorte pas. Il t'apporte de l'apaisement là où toi tu lui ouvres une petite fenêtre sur le monde. Tu le prends dans tes bras, vraiment heureuse de ce moment qu'il t'offre, de ce temps en ta compagnie, là ou il le passe en famille normalement. Tu vas finir par me faire rougir que tu sors en rigolant tout en t'installant dans ta voiture. Tu sais bien que rien ne sera déplacé avec lui, lui qui n'a jamais laissé croire à un potentiel intérêt. L'amitié la plus pure, platonique que tu puisses avoir. T'es presque sûre qu'il n'a jamais rien fait, même pas embrassé une fille. Chose que tu as du mal à concevoir. Vous arrivez vite, alors qu'il s'empresse de prendre de tes mains toutes les charges lourdes. Tu sens bien que quelque chose le tourmente et tu l'écoutes avec attention en déposant tout les plats sur le drap. Tu ne peux pas t'empêcher de sourire, essayant de ne pas rire quand tu entends ce qui l'inquiète. Franklin qui s'est fait prendre la main dans le sac. Tu ne peux t'empêcher de sourire en imaginant la scène. je vois ... tu sais bien que je suis pas forcément ... chrétienne ? Pour moi la masturbation n'est pas un pêché, et beaucoup de gens le pratique. Certains le pratiquent même tout les jours, c'est une manière d'avoir du plaisir tout seul, de ne pas constamment devoir le faire avec quelqu'un d'autre. De mieux connaitre son corps ? tu essaies de réfléchir à tes mots pour ne pas le brusquer. Est-ce que c'est pire de se masturber ou d'avoir des rapports sexuels avant le mariage ? Peut-être qu'en faisant ça il arrive à apaiser d'autres pulsions ? tu marches sur des œufs, toi qui n'a aucune honte à dire que tu le fais plusieurs fois par semaine sans te soucier de ce que quelqu'un pourrait dire. Si il se confesse au prêtre, il pourra sans doute l'absoudre de ses pêchés et lui éviter d'aller en Enfer ? que tu sors en prenant un premier sandwich. Moi aussi je suis vraiment contente de te voir. J'avais besoin de me changer les idées. quelques jours plus tôt tu voyais Soobin, et tu sens encore la boule infâme dans ta gorge. Tu as déjà été amoureux Finn ? que tu sors simplement en regardant les enfants courir.

tw: religion, mention de plaisir solitaire.

“Tu n’as pas à rougir de ta beauté Marta. Je le pense vraiment, tu es magnifique.” Tu hésites à ajouter que toutes les créatures du Seigneur le sont, mais tu t'abstiendras pour cette fois-ci. Si Marta avait voulu entendre un sermon, elle serait venue à l’Eglise avec toi aujourd’hui. Mais tu sais bien que cette dernière ne partage pas forcément les mêmes croyances que toi – comme énormément de personnes de ton entourage, finalement. Désormais, c’est souvent seulement accompagné de tes parents que tu te rendais dans la paroisse. Il était loin le temps où tous les petits Reed se pressaient pour y entrer et avoir la meilleure place sur les bancs pour entendre le pasteur réciter un verset de la Sainte Bible. En y repensant, une nostalgie vient t’émouvoir, de cet ancien temps où tu priais innocemment aux côtés de Franklin, où vous rigoliez en cachette lorsqu’un mot prononcé en latin se rapprochait peut-être un peu trop d’une familiarité dans votre langue maternelle. La fois chez les enfants Reed s’était éteinte petit à petit. Il y avait encore de l’espoir en Fallon qui t’accompagne encore de temps en temps, lorsque ses révisions lui prennent moins de temps. Mais en ayant vu ton petit frère faire… ‘Ce genre de chose’ avec son corps, tu te rendais enfin compte du fossé qui s’était creusé entre vous - comme s’il avait déjà donné son âme au diable. Marta tente de te rassurer du mieux qu’elle peut, t’expliquant la chose avec de tendres mots compréhensibles pour tes oreilles ignorantes. Ton cœur s’accélère un peu lorsqu’elle prononce que ‘beaucoup de gens la pratique’ … “Toi aussi ? Tu as appris des choses sur ton corps ? … Oublie ça, c’est déplacé, désolé.” Confus, tu ne sais pas pourquoi le sujet t’intrigue autant, curiosité mal placée venant de cette frustration de n’avoir toujours rien fait avec quelqu’un d’autre - ni avec toi-même - en vingt huit années de vie ; il est vrai que parfois tu y penses, beaucoup trop – et que ça provoque certaines réactions corporelles que tu préférerais ne pas avoir. “C’est une question piège. Mais tu as raison, il vaut mieux se masturber plutôt que de céder à la tentation de goûter à l’autre avant l’union.” Tu réfléchis un instant avant de la regarder droit dans les yeux, un peu perdu et anxieux. “Tu crois que je devrais essayer ? Je ne saurais même pas comment m’y prendre en réalité.” Tu pourrais demander à Franklin, il avait l’air de s’y connaître dans le domaine, sûrement que ce n’était pas la première fois qu’il s’adonnait à ce genre d’activité au sein de votre colocation. Tu soupires… Après votre altercation, il ne t’écoutera pas si tu devais lui proposer de venir se confesser auprès de l’homme de foi. Tu risquerais même d’en prendre quelques claques. Tu préfères passer à autre chose, revenir sur le sujet de Marta et ses inquiétudes à elle. “Te changer les idées ? Quelque chose ne va pas ?” Tu écarquilles un peu les yeux face à sa dernière question, rougissant jusqu’aux oreilles. “Oui… Au début de ma vingtaine, il y avait cette fille que j’aimais beaucoup mais elle est partie du jour au lendemain et j’ai plus jamais eu de nouvelles d’elle… Je voulais la demander en mariage.” Tu te voyais déjà aller plus loin avec elle, désir de jeune adulte qui souhaitait devenir réalité mais briser bien vite en mille morceaux par un déménagement soudain de la jeune femme qui t’a ghosté pour ne pas devoir t’épouser pour s’amuser avec les garçons.