end of beginning,, w. jude
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end of beginning,, w. jude

STARS burning in the skies
Nell Pascoe
Nell Pascoe
messages : 319
pseudo : winter solstice (elle).
id card : suki waterhouse / ethereal@av, ethereal@bannières, aurora/the conflict of the mind@lyrics.
multicomptes : noela, nailea, yeliz, oliva, noa & isaura.
à contacter : le personnage concerné.
triggers : inceste, cruauté animale, violences et agressions sexuelles, maltraitance, automutilations, descriptions contenant du sang, age gap +15 ans.
warnings : biphobie, age gap (10 ans), déni de grossesse, grossesse non désirée.
présence : présente.
end of beginning,, w. jude UWQjAQct_o
âge : trente-deux ans, mais ce n'est qu'un nombre, au fond.
occupation : sophrologue, peintre à ses heures qui rêve encore.
statut civil : jeune mère célibataire.
orientation : bisexuelle.
habitation : south oceanside, apt. 51.
pronom ig : elle.
disponibilités : dispo (2/5).

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infos rp : 500-1000 mots / dialogues en français (ok pour l'anglais) / 3ème personne du singulier au présent / réponse en 2 semaines en moyenne ou max 3 / présente plutôt le week-end.
   
 
「 end of beginning 」
∙ feat. @Jude Pascoe ; avril 2024 ∙
tw : grossesse non désirée.

Le terme approche.
Le terme approche et c’est effrayant.
Le terme approche et Nell n’est pas prête à devenir maman.

Le terme approche, c’est un fait, à présent.
Et elle n’a plus le choix, Nell, même si elle n’est pas prête, pas préparée. Même si elle ne sait pas du tout comment cela va se passer. Elle n’a plus d’autre choix désormais que d’affronter la réalité – et encore, bientôt, ce sera concret. Elle s’en rend peu à peu compte. Et ce sera encore autre chose quand elle tiendra son bébé dans les bras. Son bébé. Putain, les quatre derniers mois n’ont clairement pas suffi à se faire à cette idée. À celle qu’elle serait mère, à celle qu’un nouveau-né dépendrait d’elle, serait son enfant, à elle et pas à quelqu’un d’autre – sauf Felix, évidemment. Mais Felix ne sera pas là, elle s’est fait une raison. Même après l’autre fois. Fausse alerte sur la plage. Ouais, non. Elle préfère ne pas y penser trop longtemps, Nell, au risque de se mettre à paniquer. Et parfois, elle le sait : la sophrologie ne suffit pas, ne peut pas tout à fait aider.
Après tout, cela ne fait pas de miracle. Elle l’a toujours su, toujours pensé.
Mais cela peut aider. Cela ne fait au moins pas plus de mal que de bien.

Aujourd’hui, c’est au tour de son frère de s’y essayer.
C’est un grand jour pour Jude, selon elle. Un grand jour pour elle, par ricochet, qui initie pour la première fois son frère, pour la première fois un membre de sa famille. Ce n’est pas ses parents qui auraient voulu s’y essayer. Non, jamais, au grand jamais. Bref. Jude doit passer, il a même dit qu’il apporterait le goûter qu’elle n’a pas demandé – qui ne lui fait pas moins plaisir. Et en attendant son arrivée, la blonde finit de préparer son salon, ne mettant à présent plus le pied dans son cabinet. On lui a dit de se reposer. Elle a du mal à s’y faire, en vérité. En tout cas, cela ne la dérange pas le moins du monde d’accueillir son grand frère chez elle et encore moins d’avoir avec lui une séance de sophrologie. Elle espère seulement que cela pourra l’aider, lui faire du bien. Lui faire prendre une pause, profiter de l’instant. Renouer avec lui-même, d’une certaine façon. L’apaiser, ce serait déjà bien.
En attendant qu’il arrive, elle s’assied sur son canapé, se sentant tout à coup épuisée. C’est sa pause à elle, où elle ferme les yeux quelques minutes – jusqu’à somnoler, sans même s’en rendre compte.

Elle est ramenée à la réalité quand elle entend frapper à la porte d’entrée.
Alors elle ouvre les yeux, Nell. Se lève tout doucement du canapé, puis se traîne jusqu’à l’entrée – tout de même impatiente de retrouver son aîné. C’est juste que, le terme approchant, précisément, la fatigue commence à s’accumuler. Qu’elle se retrouve, Nell, à plus vite s’essouffler. Bref – elle ouvre la porte sans plus tarder. Etire ses lèvres en grand sourire en se retrouvant face à Jude. « Heeey. » fait-elle, avec son enthousiasme habituel. Puis, naturellement, elle étreint rapidement son frère, tant bien que mal au vu de son ventre bien rebondi, et s’écarte pour le laisser entrer. « Je suis trop contente que tu sois là. » ajoute-t-elle, sincère. Sans préciser si elle est contente qu’il soit là, parce qu’elle le voit, ou parce qu’il est prévu que Jude s’essaie à la sophrologie. Dans le fond, c’est un peu des deux. Et puis, cela la rassure, aussi. C’est peut-être sa façon à elle de veiller sur lui – de la même façon que Jude veille sur elle. Chacun subtilement, à sa façon.

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sunlight
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end of beginning
「 feat. @nell pascoe avril 2024 」
tw: homophobie intériorisée, mention de dépression, stéréotypes de genre

  Rendre visite à sa sœur lui donne le vertige. Il en est ravi, bien sûr, mais le seul souvenir de tout ce qu’il lui cache lui donne la nausée. Mérite-t-il seulement toute l’attention qu’elle lui accorde ? Tout le souci qu’elle se fait pour lui ? Toute cette confiance qu’elle place sur ses épaules ? Lui qui n’a pas suffisamment pris parti pour elle lorsque leurs parents se sont montrés monstrueux, lui qui n’a pas été assez là pour elle ces dernières années, lui qui lui ment sur la raison même de sa dernière rupture – nœud de cette dépression qui lui a valu une traversée du désert décomptée en années –, lui qui lui dissimule la vérité sur cette sexualité qu’il n’a jamais assumée… L’impression d’être un menteur décomplexé en équilibre sur le fil d’une affection imméritée lui retourne l’estomac. Pourtant, ce n’est pas le moment de dégobiller sur les adorables bodies roses qu’il a achetés pour sa nièce à naître. Dans un soupir, il s’extirpe de l’habitacle de sa voiture garée dans le quartier résidentiel, puis se traîne jusqu’à la porte d’entrée à laquelle il frappe poliment.
  Ses yeux tombent sur les deux sachets dont il est encombré ; l’un contenant un fraisier pour quatre personnes, l’autre une pile faramineuse de mignons habits pour bambins déclinés dans toutes les pires teintes de rose possibles et imaginables. Un instant, il se demande s’il n’aurait pas mieux fait de demander à Nell si elle avait une préférence pour les motifs ou le gâteau, mais la porte s’ouvre déjà sur sa sœur. Un très large sourire l’accueille, aussitôt enfoui dans une courte étreinte qu’il lui rend maladroitement – l’impression d’être un imposteur tiré à quatre épingles joue contre lui. “Hey” répond-il dans un quasi-murmure perdu quelque part dans les cheveux de sa cadette. Sentir son ventre arrondi contre lui fait toujours bizarre ; l’idée même d’être bientôt tonton ajoute au vertige. Lui mentira-t-il, à elle aussi ? L’estomac noué, il parvient tout de même à étirer un sourire – qui tremble dès que Nell s’efface pour l’inviter à entrer en lâchant qu’elle est contente de le voir. Un instant, ses prunelles vacillent d’un éclat d’émotion mal contenue. “Moi aussi.” Le timbre est inhabituellement rauque, son grain de voix grignoté par le monstre de culpabilité qui lui dévore les entrailles. Néanmoins, il entre et se laisse guider jusqu’à une table sur laquelle il dépose ses deux cadeaux.
  Précautionneusement, Jude extirpe le carton protégeant le gâteau de son sac, qu’il dépose au centre du meuble. “Je nous ai pris un fraisier, j’espère que ça t’ira ?” À dire vrai, il a pris un fraisier parce qu’il s’est laissé dire que les femmes enceintes aimaient particulièrement ça ; et qu’elles avaient beaucoup d’appétit, raison pour laquelle il a opté pour un quatre-parts plutôt que pour des pâtisseries individuelles. Du moins, s’il en croit Google ; et Google ne raconte pas toujours n’importe quoi, si ? Il n’y connaît tellement rien en grossesse que c’est affligeant ; et un brin angoissant, pour lui qui craint toujours de faire un faux pas. Sans se laisser démonter, il pousse le sac de shopping vers sa sœur. “Et je suis passé faire du lèche-vitrine pour la petite, aussi.” C’est présenté sobrement, sans souligner qu’il s’agit d’un cadeau, mais pas tant par humilité que parce que Jude n’est pas très sûr de lui quant aux goûts de sa sœur. Il a l’impression d’avoir tellement de choses à rattraper, depuis l’annonce de sa grossesse. Cette session de sophrologie, quelque part, est davantage un prétexte aux confidences qu’une véritable thérapie ; l’éditeur est plutôt du genre réservé, mais il se rend bien compte que s’il doit choisir une seule personne à laquelle faire son coming-out en bonne et due forme, c’est à Nell. Il n’est absolument pas certain d’y parvenir aujourd’hui, mais… c’est l’intention qui compte, n’est-ce pas ?
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∙ feat. @Jude Pascoe ; avril 2024 ∙
tw : grossesse non désirée, déni de grossesse.

Plus que jamais, elle a besoin de sa famille. Besoin d’être entourée – besoin d’être soutenue. Parce qu’elle va être seule, Nell, dans la nouvelle grande aventure qui l’attend : celui de la maternité. Parce que Felix ne sera pas là, ne le veut pas. Mais heureusement, elle aura ses deux frères, la blonde. Faute d’avoir leurs propres parents – elle ignore même s’ils sont au courant, si l’un ou l’autre de ses frères a lâché l’information. Elle ne veut pas le savoir, au fond. Ses parents ne comptent plus pour elle, maintenant. Elle préfère se concentrer sur la famille qui lui reste, la plus importante. Jude fait indéniablement partie de ceux-là. Et si elle a besoin de sa famille, Nell, elle pense que c’est peut-être aussi le cas dans le sens inverse. Que Jude, par exemple, a besoin qu’on soit là, en ce moment – même si de lui-même, peut-être, il ne le demanderait pas. Depuis sa rupture, elle s’inquiète. Loin de se douter de tout ce qui se cache derrière. En tout cas, quand Jude lui a demandé si sa proposition de s’essayer à la sophrologie tenait toujours, elle n’a pas hésité une seule seconde. Et ce, même si elle a techniquement laissé de côté le travail jusqu’à la fin de sa grossesse – elle est tout de même en état de mener une séance, surtout pour son frère aîné. Et puis, cela lui tient à cœur. Elle espère sincèrement pouvoir l’aider.

Et puis, elle est heureuse de le voir, bien sûr.
Comme elle ne tarde pas à le lui dire, quand Jude finit par arriver. Elle a pris soin de préparer son salon pour la séance, histoire de pouvoir le mettre à l’aise – tout en l’étant, elle-même. Dans le fond, elle a toujours un peu cette posture de petite sœur admirative et enthousiaste à l’idée de passer du temps avec son grand frère. Encore plus par les temps qui courent, alors qu’elle est complètement flippée par ce qui l’attend. Mais sa venue ne la concerne pas, elle, mais lui. Et elle entend faire de son mieux pour l’aider à son échelle, ne serait-ce que l’aider à passer un bon moment, hors du temps, à se concentrer sur lui-même, son bien-être, et rien d’autre. Toujours est-il que quand elle le voit, elle ne cache pas sa joie – lui fait un accueil digne d’un roi. Et elle sourit quand il lui répond que lui aussi, quand elle lui dit être trop contente de le voir. « Allez, entre. » l’invite-t-elle en retour, grand sourire toujours accroché aux lèvres, se poussant pour le laisser pénétrer dans l’appartement. Elle ferme ensuite la porte derrière Jude et se concentre sur lui. Remarque qu’il n’est pas venu les mains vides, ce qui la touche, même si elle serait la première à dire qu’il ne fallait pas. Cela lui fait quand même plaisir. Elle le voit alors poser un carton sur la table, avant d’indiquer qu’il leur a pris un fraisier. « Oh, trop cool. Merci, même si t’étais pas obligé. » le taquine-t-elle, sourire en coin. Elle ne va pas craquer sur un fraisier, surtout pas étant donné son état. « J’adore comme vous me rapportez tous plein de douceurs, j’ai l’impression d’être malade tous les jours. » Allusion aux maladies bénignes qu’elle a pu avoir enfant, qui lui donnaient comme un inhabituel traitement de faveur. Elle est touchée à un tout autre niveau, en revanche, quand Jude approche d’elle un sac, expliquant qu’il a aussi pris quelque chose pour la petite, autrement dit : le bébé qu’elle attend, d’ici quelques mois sa fille, ce qu’elle ne réalise pas toujours encore. « Oooooh, c’est trop gentil. » Peut-être que cette fois, sa voix vacille un peu, chargée d’une émotion toute différente. Le fraisier, c’est une chose – mais quelque chose pour son futur enfant, c’en est une autre. En tout cas, Nell finit par ouvrir le sac et en sort d’adorables bodies qui, il faut l’avouer, lui mettent un peu la larme à l’œil. « Ils sont super, merci beaucoup. » souffle-t-elle, si touchée par son geste. Celui lui rappelle aussi l’imminence de l’accouchement, de l’arrivée de son enfant. Incroyable que ce soit si proche, alors qu’elle ne se fait toujours pas à l’idée. « Ça va arriver si vite. » commente-t-elle, un peu bas. Non, elle n’arrive toujours pas à y croire – mais elle en a tout de même fait, du chemin, depuis qu’elle a découvert sa grossesse, appris le déni. « Tu veux boire quelque chose ? » demande-t-elle finalement à son frère, en repliant délicatement les bodies. Mine de rien, c’est l’un des premiers cadeaux qu’elle reçoit, alors cela lui fait bizarre – même si cela la touche infiniment. Plus encore, parce que cela vient de son frère, évidemment.

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tw: homophobie intériorisée

  Nell l’invite à entrer ; grand sourire aux lippes comme une jeune aristocrate invitant son prince charmant à pénétrer dans sa royale demeure – et un instant, cette image le fait sourire, avec moins de timidité et plus de tendresse. Ça lui rappelle leurs jeunes années, leurs jeux innocents et l’impression de pouvoir toujours être son premier chevalier servant ; celui qui lui caresse les cheveux après un cauchemar, celui qui lui promet toutes les merveilles du monde en chuchotant qu’elle est sa petite princesse et qu’il ne laissera rien ni personne lui faire du mal. Et son sourire vacille et meurt, éteint par cette culpabilité qui l’étreint à nouveau ; il a échoué ; a préféré se terrer dans son placard fermé à clé, protéger son vilain petit secret pour ne pas devenir à son tour le vilain petit canard. Alors qu’il aurait pu, oui, il aurait pu se dresser entre eux, entre ces parents malveillants et cette petite sœur injustement rejetée, pour clamer qu’il était comme elle, et que si elle s’en allait, il s’en irait avec… mais il ne l’avait pas fait. Pas plus qu’il n’a desserré les lèvres depuis. Parfois, il se demande comment elle peut le pardonner d’avoir été – non, d’être – si lâche. À sa place, n’aurait-il pas réclamé qu’elle prenne parti ? Qu’elle cesse de côtoyer des géniteurs cruels, qui ont rejeté jusqu’à son identité ? La vérité, c’est qu’il ne la mérite pas, cette petite sœur trop bienveillante.
  Sa petite princesse le remercie, affirme qu’il ne fallait pas ; et le pire, c’est qu’elle le pense – il suffit de voir l’éclat sincère de ses yeux qui ne semblent pas connaître l’amertume du mensonge. Sa plaisanterie nostalgique lui tire toutefois un doux rire. Jude penche légèrement la tête de côté, haussant un sourcil curieux. “Tous ?” répète-t-il, inquisiteur. “Blaise s’y met aussi ?” Un rien de jalousie lui pique les entrailles ; c’est puéril, pas très sérieux – un sentiment qui prend racine dans la volonté fraternelle d’être le plus grand bouclier des trois pour faire honneur à ce droit d’aînesse stupide et suranné qu’il a pourtant endossé sans moufter depuis quarante longues années. Et, quelque part, aussi, une autre pointe de culpabilité se planque derrière l’envie d’être le premier, le meilleur, le protecteur ; culpabilité de ne pas vraiment connaître ce frère qu’il tient à distance comme le reste du monde pour protéger une intimité qu’il est pourtant censé assumer très prochainement – qu’il s’est promis d’assumer prochainement.
  L’émotion de Nell l’arrache cependant à son marasme intérieur avec un certain soulagement. Elle ne fait aucune réflexion sur l’aspect des vêtements, l’air bouleversé par ce cadeau inattendu. Un peu comme un môme ravi d’avoir fait plaisir à sa petite sœur, Jude se dandine d’un pied sur l’autre avec un petit sourire fier qu’il ne parvient pas à réprimer. Il observe en silence ses yeux briller, se perdre dans un futur imminent qui doit la terrifier autant que l’émerveiller ; rien que d’y penser, l’aîné Pascoe sent son cœur s’emballer à la perspective d’être tout bientôt tonton. “De rien” murmure-t-il du bout de lèvres aussi émues que les siennes. Il aimerait lui faire comprendre à quel point il se sent impliqué dans l’événement à venir, sans parvenir à l’exprimer autrement que par de maladroits gestes spontanés. Jude a toujours adoré les enfants, et quelque part, cette naissance imprévue se pare d’un espoir chantant ; celui d’être un peu parent, par procuration, par envie d’être présent pour ces deux petites filles qu’il aime déjà autant l’une que l’autre. Sa petite princesse et la petite princesse qu’elle accueillera… Quelque part, il aimerait aussi se rattraper, pour les dernières années. Se racheter pour son silence et son impuissance.
  Ça va arriver si vite, oui. Trop vite et pas assez vite en même temps. L’impatience et la terreur se mêlent, désirs contradictoires de fuite et de ravissement à l’idée de l’accouchement prochain. Jude n’ose pas imaginer ce que Nell doit ressentir. Probablement sera-t-il d’une aide très relative pour l’événement sanglant de la mise au monde, mais il espère pouvoir se montrer utile pour l’après. Le retour à la maison, l’accueil du bébé, les premières semaines d’insomnie ; la peur chevillée au corps, la pensée horrifiante de ne pas être à la hauteur, d’avoir commis une erreur… Il a lu tout ça sur des forums, trop tard le soir sur son canapé en bazar, lunettes sur le bout d’un nez fatigué. Plutôt que d’aller se coucher, il a écumé les sites sur la maternité, les risques de l’accouchement, cherchant à se rassurer, à comprendre, à mieux anticiper ce à quoi il devra faire face. Alors, un peu gauche, il s’avance vers sa sœur qui replie les bodies et pose avec hésitation ses mains sur ses épaules menues. “Tu ne seras pas toute seule” assure-t-il d’une voix tout aussi basse. Je ne te laisserai pas toute seule. Plus jamais.Et de l’eau, ça ira très bien” ajoute-t-il avec un sourire hésitant, pas très sûr de cette initiative qui doit lui paraître un peu hypocrite. Il serait incapable de lui en vouloir si elle ne le croyait pas capable de l’épauler dans cette aventure trop grande pour deux ; après tout, il n’avait pas été là, avant. Il aimerait croire que c’est différent, à présent. Que sa thérapie lui a permis de changer suffisamment, de trouver ce courage qui lui a tant manqué pour s’assumer, pour prendre position, s’interposer comme il aurait dû le faire immédiatement. Il ignore encore s’il se berce d’illusions ou s’il s’agit vraiment d’un nouveau départ – pour lui, pour elle, pour eux.
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tw : grossesse non désirée, déni de grossesse, avortement, abandon d'enfant.

Jude et Blaise, c’est toute la famille qui lui reste.
Et puis, bientôt, il y aura aussi elle.
Petit souffle de vie qui dans son ventre grandit.

Elle comprend, mais elle ne s’en rend pas encore tout à fait compte, Nell. Et c’est sans cesse ainsi, depuis la découverte de la grossesse, du déni – elle est prise entre ces deux contradictions, en permanence. Elle ne voulait pas être mère, mais elle veut ce bébé. Felix lui-même l’a mise face à ces deux contradictions – sauf qu’il ne pouvait pas comprendre. Ne voulait pas comprendre. C’était facile, pour lui, de dire qu’il ne voulait pas d’enfant, de rester campé sur sa position en n’ayant rien dans le ventre. Pour Nell, c’était autre chose. Elle ne se rêvait pas mère ; pour cela, il aurait déjà fallu qu’elle arrive à prendre correctement soin d’elle. Mais dans son ventre, un bébé avait poussé – et il était trop tard pour avorter. Alors elle ne pouvait pas juste l’abandonner, comme Felix l’avait suggéré avec une cruelle légèreté – pour seulement se protéger. Elle reste campée sur cette idée-là, Nell : qu’il est juste marqué par le traumatisme, par ce qu’il a déjà vécu. Un jour, il a voulu être père ; un jour, il a été à deux doigts de l’être. Avec une autre femme, qu’il a perdue. Alors malgré elle, elle comprend. Elle comprend qu’il ne soit pas présent. Elle comprend, mais lui en veut en même temps. L’impression que ç’aurait été rien qu’un peu plus simple, s’il avait été présent. Mais il ne l’est pas, Felix. Alors Nell ne peut plus compter que sur elle-même.
Sur elle-même et sur la famille qui lui reste. Jude et Blaise.
Et la seconde famille qu’elle s’est construite. Ses amis.

Ce n’est pas facile, rose, tous les jours. Mais Nell a appris à masquer ce qui ne va pas. Nell a appris à voir le positif, même quand elle ne le voit vraiment pas. Peut-être juste à garder la face – vagues réminiscences de sa vie d’avant, de son enfance, de cette famille dont elle porte encore le nom. De ce monde auquel appartiennent les Pascoe. Elle ne veut pas qu’on la plaigne, qu’on la prenne en pitié. Elle ne veut pas non plus s’effondrer – quoique toujours bouleversée. Ce qu’elle a vécu, ce n’est pas banal. Celleux qui l’ont félicitée de sa grossesse ont été maladroit.es. Elle a eu besoin de temps pour voir plus ou moins comme un heureux événement. Maintenant, elle s’est attachée au petit bout qu’elle attend – mais se pose toujours un milliard de questions. Ce n’est pas juste qu’elle se demande si elle va être capable d’être mère. Il y a tellement d’autres interrogations qui la travaillent.
Mais elle sourit. L’a toujours fait. Continue de le faire quand Jude arrive, chez elle. En présence de son grand frère, le sourire au moins est on ne peut plus sincère. C’est facile, avec lui. Et puis, c’est vrai : elle aime les douceurs qu’on lui apporte. Nell n’a jamais demandé à ce qu’on s’occupe d’elle, encore moins d’être le centre d’attention – pourtant, c’est agréable. D’être choyée, couvée. Derrière ses sourires, elle oublie qu’elle en a bien besoin. Que ce qu’elle a vécu, non, ce n’est pas anodin. Elle aurait voulu que Felix lui apporte le réconfort dont elle avait besoin. Elle aurait voulu qu’il lui dise que cela ira. Qu’il sera là. Mais ce n’est pas le cas. « Non, pas forcément. Mes amis le font aussi. » Elle hausse les épaules. Ses amis et ses frères – ses plus grands soutiens. Elle ne sait pas comment elle aurait tenu le coup, sans eux. Est-ce que leurs parents sont au courant, d’ailleurs ? Nell ne leur a rien dit. Pas décroché un mot depuis des années. Pourtant, parfois, elle y pense – à revenir, le leur en parler, le leur annoncer. Je vais avoir un bébé. Mais ces mots, à personne, elle ne les a jamais prononcés. Elle a dit qu’elle était enceinte, qu’elle avait fait un déni. Mais elle a si peu nommé les choses ainsi : un bébé. C’est la vérité, pourtant ; c’est concret.

Jude lui a apporté un cadeau. Même s’il n’a pas utilisé ce mot.
Pour elle, c’est cela, en tout cas. Et cela la touche en plein cœur. C’est difficile, tout de même – ces émotions qui l’encombrent, plus qu’à l’accoutumée, ces derniers temps. Mais ce ne sont pas des émotions négatives. Rien que du positif. Rien que de l’émotion – vis-à-vis de ce bébé qu’elle attend, vraiment. Elle ne se formalise même pas du rose des bodies offerts par son frère, tant elle est touchée de son geste. C’est dans les yeux de ses frères qu’elle voit le plus tout cela devenir vraiment concret : la grossesse, la naissance à venir, sa fille. Elle remercie chaleureusement Jude, Nell. Remarque bien son émotion à lui aussi, sur ses traits. Puis laisse échapper que tout cela va arriver si vite. Alors, Jude dit quelque chose de merveilleux : elle ne sera pas toute seule. Bon sang, qu’est-ce qu’elle avait besoin de l’entendre. Et l’émotion ne disparaît pas, encore moins avec ce geste de réconfort, d’une tendresse infinie, d’un grand frère à sa petite sœur, quand il pose ses mains sur ses épaules. « J’espère. Parce que je suis pas sûre d’y arriver vraiment toute seule, même si j’aimerais bien. » confesse-t-elle, toujours aussi bas. C’est comme s’ils s’étaient implicitement mis d’accord, sur la discrétion de cette conversation. Peut-être comme si Nell avait honte de l’avouer : qu’elle doute de pouvoir gérer. Elle a eu beau dire à Felix qu’elle se débrouillerait, dans les faits, sa confiance en elle ne cesse de s’effriter. Elle n’avait pas prévu d’avoir toute seule un bébé.

De l’eau. Jude s’est contenté du plus simple. Au contraire de Nell, qui réplique : « N’importe quoi ! Je vais faire du thé, ce sera parfait avec le fraisier. » Elle a décidé, sourire malicieux aux coins des lèvres. Du thé, à l’image de la terre de leurs ancêtres, de leur terre à eux, quittée bien des années plus tôt. Et Nell s’active, malgré son ventre rebondi, incapable de tenir en place – part mettre de l’eau dans la bouilloire, l’allume, attrape l’une de ses innombrables boîtes à thé et en extirpe quelques feuilles qu’elle dispose dans la théière. Puis elle attrape une belle assiette pour déposer le fameux fraisier. « C’est bien, ça va te mettre dans de bonnes dispositions pour la séance de sophro, tout ça. » reprend-elle, un sourire jusqu’aux oreilles. De quoi stimuler les sens de Jude, des sensations agréables – l’odeur du thé, le goût du fraisier. Nell est de ceux qui trouvent cela importer, de faire attention à ce que perçoivent ses sens, pour mieux profiter de l’instant présent. Goûter ce que la vie nous offre, même du plus éphémère.

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  Le grand sourire de sa princesse l’enchante et le perd, loin des inquiétudes faciles qui embrouillent l’esprit nullipare à la perspective d’accueillir un tout petit dans la famille. Jude se laisse envahir par cette rivalité fraternelle aussi imaginaire que ridicule qui prend racine dans une éducation surannée ; bouclier de l’aîné en guise de fardeau sur de maigres épaules. Pourtant, Nell hausse les siennes en affirmant que ses amis la chouchoutent tout autant que ses deux frères. “C’est bien” sourit-il doucement. Et il le pense sincèrement – rassuré à l’idée qu’elle ne soit pas seule dans cette aventure trop grande pour eux. La culpabilité allumée par le souvenir de son absence revient souffler les braises d’une anxiété mal jugulée, mais sa petite sœur ne lui laisse pas le temps de s’apitoyer sur son sort. Elle s’approche du cadeau, l’enveloppe de sa reconnaissance et d’une émotion qui bouleverse son aîné ; par réflexe, tout de même un peu hésitant, un peu pataud, Jude pose de délicates paumes sur ses épaules qui semblent ployer sous un poids trop lourd à porter. Il lui promet qu’elle ne sera pas seule ; refuse de commettre deux fois la même erreur, de s’enfoncer davantage dans cette lâcheté qu’il abhorre – dans ce personnage qu’il hait et qu’il a pourtant exhibé comme un masque confortable toutes ces années. S’il ne vaut pas mieux que ça, Nell, assurément, vaut bien mieux que ça. Je serai fort pour toi, se promet-il intérieurement, avec une flamme de colère qui vient lécher le pourtour de ses prunelles si paisibles.
  Toujours dans un filet de voix, la conversation se poursuit, et Jude arque des sourcils attentifs à l’écoute du souci de sa princesse égarée. “C’est normal” assure-t-il à mi-voix, tout entier plongé dans cette bulle d’intimité créée par un simple accord tacite entre deux naufragés ballotés. “C’est énorme, ce que tu traverses. Tu as le droit de demander de l’aide. Et je suis là pour te l’apporter.” Soudain très sérieux, il hésite un bref instant – moment de bascule qui lui étreint la poitrine comme s’il s’apprêtait à prononcer ses vœux –, fait refluer ses mains délicates dans l’idée de l’étreindre tout à fait malgré sa maladresse, mais Nell reprend déjà avec son enthousiasme et sa jovialité habituels en décidant de leur faire du thé. La voilà qui s’affaire déjà à préparer leur goûter improvisé, nimbée d’une autorité naturelle qui amuse un peu son grand frère. “Comment refuser du thé ?” plaisante-t-il faiblement, un peu parce qu’il apprécie le geste, un peu parce qu’il regrette de ne pas l’avoir serrée contre lui lorsqu’il en a eu l’occasion. Jude envie depuis toujours ces fratries qui se démontrent une affection physique naturelle ; lui qui ne sait jamais vraiment trop comment ni quand montrer quoi que ce soit hormis cette carapace qu’il s’est construite au fil des ans. Quoi qu’en disent certains, l’amour fraternel n’a rien de plus évident ou de plus facile qu’un autre. L’habitude et le temps ont vite fait de ternir la beauté du lien qui les retient l’un à l’autre, s’ils le tiennent pour acquis.
  L’éditeur se laisse toutefois surprendre par la mention de la séance de sophrologie à venir. Cette fois, ses sourcils se haussent avec une expression mi-surprise mi-intriguée. “Ah oui ? Comment ça ?” s’enquiert-il, curieux. “J’ai fait quelques recherches, mais j’avoue que je ne cerne pas encore tout à fait comment tout ça se déroule” avoue-t-il avec un petit rire gêné. “Ce n’est pas très… concret.” Ah, Jude et son obsession du rationnel, du tangible, du cartésien ! Pour lui, accepter cette séance est particulièrement anxiogène : c’est un saut dans l’inconnu, en compagnie de cette sœur qu’il aimerait ne plus décevoir. L’idée de se laisser aller en sa compagnie, d’explorer une intériorité qu’il n’a pas encore appris à aimer a de quoi le terrifier. Pourtant, il est là ; preuve de bonne foi. Parce qu’il a envie de donner un peu de lui, parce qu’il a envie d’avancer. Il ignore si ce sera suffisant, si ses efforts porteront leurs fruits, mais que perd-il à essayer, au fond ? Ça ne peut pas mal se passer, n’est-ce pas ? La perspective de faire son coming-out revient le taquiner, mais il la chasse. Ce n’est pas le moment. Ce n’est jamais le bon moment, se morigène-t-il avec amertume, trop conscient de ses fuites à répétition. D’un autre côté, il craint trop fort de fracturer le fragile équilibre que leur relation a trouvé. Et sans doute son regard timide le trahit-il.
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Nell Pascoe
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pseudo : winter solstice (elle).
id card : suki waterhouse / ethereal@av, ethereal@bannières, aurora/the conflict of the mind@lyrics.
multicomptes : noela, nailea, yeliz, oliva, noa & isaura.
à contacter : le personnage concerné.
triggers : inceste, cruauté animale, violences et agressions sexuelles, maltraitance, automutilations, descriptions contenant du sang, age gap +15 ans.
warnings : biphobie, age gap (10 ans), déni de grossesse, grossesse non désirée.
présence : présente.
end of beginning,, w. jude UWQjAQct_o
âge : trente-deux ans, mais ce n'est qu'un nombre, au fond.
occupation : sophrologue, peintre à ses heures qui rêve encore.
statut civil : jeune mère célibataire.
orientation : bisexuelle.
habitation : south oceanside, apt. 51.
pronom ig : elle.
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∙ feat. @Jude Pascoe ; avril 2024 ∙
tw : grossesse non désirée, déni de grossesse.

La visite de Jude lui fait plus que jamais plaisir. Ou ce sont les raisons derrière, dont elle a eu vent dernièrement. C’est d’avoir appris qu’il était prêt à s’essayer à la sophrologie. Bien sûr, elle s’est interrogée, Nell. Elle s’est demandé ce qui a motivé son choix. Ce qui a pu se passer pour en arriver là. Mais c’était une très bonne nouvelle qui lui a fait plaisir – pour lui. Reste à mettre en pratique, voir comment cela se passe, voir si cela peut aider Jude. Rien ne dit qu’il sera réceptif – il faut essayer pour en juger. Chacun a son propre fonctionnement, après tout ; ce n’est pas parce que cela fonctionne sur Nell, que cela l’apaise, lui fait du bien, que ce sera pareil pour son frère aîné. Cela étant, la sophrologie ne peut pas tout guérir et elle le sait. Ce n’est pas comme si cela réglait tout d’un coup de baguette magique. Non, ce n’est pas cela l’objectif. Et évidemment, elle-même n’a pas pu se reposer uniquement sur la sophrologie après avoir appris son déni de grossesse. Cela ne résout pas tout, cela ne fait pas disparaître ses inquiétudes ou ses angoisses. Mais cela l’aide à un peu mieux les encaisser, à relativiser. Ce n’est pas pour rien qu’elle en a fait son métier, faute de pouvoir vivre de peinture. Il fallait bien qu’elle ait, avec la sophrologie, quelques atomes crochus.

Jude est là, à présent. Et Nell a gardé un peu son âme d’enfant – restée petite sœur admirative qui voit encore un peu son grand frère comme un héros. Il lui en faut peu, finalement, pour avoir encore des étoiles dans les yeux. Ils brillent même un peu d’émotion, quand la blonde a fini de déballer le cadeau qu’il lui a apporté – même s’il ne l’a pas défini comme tel, sans doute par réserve naturelle. Mais cela lui fait quelque chose, à Nell. Elle le remercie, touchée, sincère. Et tout à coup, elle s’emporte – s’inquiète d’être seule, tout en sachant qu’elle ne le sera pas. Seule, elle le sera seulement en tant que parent, ce qui dans le fond est déjà énorme. Mais autour d’elle, il y aura ses frères, il y aura ses amis. Pas ses parents, plus jamais. En tout cas, Jude trouve les bons mots. Ceux qu’elle a besoin d’entendre, Nell. Aucun n’élève trop la voix, frère et sœur se contentant de parler tout bas. « Merci. Je sais que je pourrai compter sur vous. » Blaise et lui. Toute la famille qu’il lui reste, même si elle ne le dit pas à voix haute. Renouer avec les géniteurs lui a déjà traversé l’esprit – mais si, vis-à-vis de tout le reste, Nell a décidé de renoncer à toute rancœur pour ne pas souffrir, celle envers eux ne disparaît pas. « Mais tu risques de vite le regretter. Imagine que je te demande de l’aide pour des trucs vraiment pas fun, genre changer les couches… » taquine-t-elle son frère, sourire en coin, délaissant le sérieux de leur échange. Peut-être par réflexe, craignant de les mettre mal à l’aise. Peut-être par pudeur – celle qu’on leur a enseigné depuis l’enfance avec ardeur. Et elle continue, Nell, s’offusquant presque de ce que Jude lui demande simplement de l’eau – pour la ménager peut-être, ne pas la déranger, ou peut-être que cela lui suffit. Elle continue, donc, en rétorquant qu’elle va préparer du thé, sans lui laisser plus le choix dans le fond. « On ne peut pas, en tout cas pas quand on est britannique. » répond-elle, dans un léger rire, avant de s’exécuter, se mettre à préparer le fameux thé. Puis elle dépose le gâteau apporté par son frère, avant de lancer que tout cela – comprendre : le petit goûter qui se prépare – va le mettre dans de bonnes dispositions pour la séance de sophrologie à laquelle ils s’adonneront, ensuite. Sur ce, son frère demande des précisions – et elle rit, quoique comprenant que cela reste fort abstrait à ses yeux. « Déjà parce que tu vas pouvoir te remplir la panse et que t’auras peut-être un coup de barre, et comme ça, tu seras déjà un peu détendu. » commence-t-elle ses explications, plaisant toujours. « Et puis, parce que tu vas manger quelque chose de bon, qui va ravir tes sens : la vue d’abord parce que ce fraisier a l’air super appétissant, puis l’odorat avec le thé qui va bientôt embaumer la pièce, et enfin, le goût, pour le fraisier et le thé. Tout ça, c’est un ensemble de sensations agréables, qui nous font du bien, qui peuvent nous détendre aussi. Mais la vie va tellement vite qu’on ne prend plus le temps d’apprécier les choses même les plus simples, de vivre simplement l’instant présent. L’instant présent, ça passe par ce genre de choses : manger une part de fraisier. Et se faire la réflexion qu’on a aimé. » La voilà lancée, Nell, à s’extasier si facilement sur ces petits rien qui font du bien. « La sophrologie, c’est une forme de méditation qui associe pas mal d’exercices de respiration et qui nous aide à prendre soin de notre bien-être. Le but, c’est d’habituer notre esprit à nous détendre, en visualisant aussi des choses qui nous font du bien. Parfois, ça peut être un de ces petits plaisirs du quotidien. » Difficile d’expliquer, en réalité, sans pratiquer. Ce sera certainement plus simple quand ils auront commencé. Mais pour l’heure, Nell sort deux assiettes et un couteau pour le gâteau, puis, le thé étant désormais infusé, elle les sert avant de s’asseoir, un peu fatiguée.

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tw: anxiété

  L’échange à voix basse donne l’impression qu’ils ont fermé les volets du monde pour se blottir dans leur bulle ; et ce n’est pas désagréable. Un pincement au cœur lui signale qu’il aurait aimé retrouver cette complicité plus souvent ; plus vite, aussi, plutôt que de s’enfermer dans sa tour d’ivoire pour y mourir à petit feu comme un animal blessé cherchant à se dérober aux regards. Mais elle est là, à présent, et lui aussi – c’est le moment de saisir cette opportunité, de la savourer et de la graver dans sa mémoire. Nell le remercie, chuchote qu’elle sait pouvoir compter sur eux ; dans ce petit mot, il devine l’exclusion de leurs parents, l’inclusion de leur petit frère – famille décomposée au fil d’un amour détricoté avec les années. Souvent, Jude regrette de ne pas s’être opposé à eux. Mais aurait-il le courage de le faire, même maintenant ? Il n’en est pas certain. Il a toujours été lâche, et ce n’est pas près de changer si l’on en croit l’hésitation intérieure qui se dérobe pour reléguer le coming-out à plus tard – encore.
  Elle ne lui laisse pas le temps de murmurer que c’est normal, qu’il aurait dû être là pour elle bien plus tôt ; un voile de taquinerie recouvre de légèreté la discussion jusqu’ici presque empreinte de gravité. Jude s’y plie de bonne grâce, bien mal placé pour reprocher à qui que ce soit d’être mal à l’aise avec les vérités qui touchent à l’intime. Il sourit à son tour, amusé, puis secoue la tête avec un petit rire. “Tu sais, je nettoie bien pire que des couches de bébé au refuge” signale-t-il en lui jetant un regard malicieux qui adoucit le bleu froid de ses yeux. Changer des couches ne lui fait pas peur ; ce qui lui fait peur, c’est de faire du mal – à sa nièce ou à sa sœur. “Ça ne me fait pas peur” affirme-t-il sur un ton dégagé qui allège la solennité de ce soutien indéfectible. Lorsqu’elle aura besoin de lui, Jude espère qu’elle saura l’appeler sans hésiter.
  Quoi qu’il en soit, la future mère se détourne pour leur préparer d’autorité un thé – aimable distraction du sérieux de ce moment qui présage l’intensité de celui à venir d’ici quelques semaines. Elle plaisante, il sourit ; s’il s’accroche encore à ses racines britanniques, il est désormais bien plus américain – ce qui ne l’empêche pas d’apprécier une boisson chaude avec sa petite princesse au caractère bien trempé. Nell leur prépare tout ça, déposant le fraisier en amenant subrepticement le sujet de la séance à venir sur la table. À la fois intrigué et anxieux, Jude l’interroge un peu timidement. Évidemment, elle se fait un plaisir de lui répondre, passionnée qu’elle est ! Elle évoque le plaisir des sens et l’instant présent – deux éléments que Jude ne savoure pas vraiment. Cette réflexion un peu morose ne ternit toutefois pas le sourire qui fleurit sur son visage pâlot, ravi de voir toute cette énergie bourdonnante chez sa femme préférée. Elle donne parfois l’impression que rien ne peut l’abattre, mais Jude sait pertinemment que c’est faux. Tout le monde a des limites. Au moins son enthousiasme fait-il plaisir à voir. “Il me reste encore beaucoup de travail, alors !” plaisante-t-il à moitié. “Et je vais me montrer studieux” promet-il en s’emparant du couteau pour découper des parts du gâteau, après que Nell les a servis en thé. L’étincelle rieuse de son regard se ternit cependant en avisant sa sœur, dont le corps trahit la fatigue. Un pincement de culpabilité lui rappelle qu’il n’aurait pas dû la laisser s’activer, et qu’il ne devrait d’ailleurs pas la solliciter à ce stade de grossesse pour lui demander de travailler – gratis, qui plus est. Ses sourcils s’infléchissent avec une inquiétude sincère. “Tu es sûre de vouloir faire ça aujourd’hui ? Ce n’est pas pressé…” assure-t-il d’une voix hésitante. Il dépose les parts dans les assiettes qu’elle a ramenées, l’air préoccupé. “On peut se contenter de goûter” propose-t-il avec un sourire doux. Après tout, ce n’est pas ça qui va le guérir miraculeusement ; ça peut attendre encore un peu. Comme tout le reste, sans doute. La pensée résiduelle du coming-out s’efface derrière la culpabilité d’embêter sa jeune sœur avec des problèmes qui ne devraient pas être les siens.
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∙ feat. @Jude Pascoe ; avril 2024 ∙
tw : grossesse non désirée, déni de grossesse.

D’une certaine façon, Nell reste dans le déni. Elle a beau avoir de plus en plus conscience de ce qui l’attend, à mesure que son ventre s’arrondit, que les semaines passent, qu’elle prépare l’arrivée de sa future fille, elle a aussi ses moments où elle préfère que tout cela reste flou. C’est peut-être pour cela qu’elle retrouve si aisément son sourire, sa bonne humeur légendaire, l’impression éternelle de ne jamais se prendre la tête. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. Dans le fond, elle donne surtout le change en présence de ses amis, de ses proches. Mais quand Nell se retrouve en tête-à-tête avec elle-même, c’est autre chose. Parfois, toutefois, elle sait parler de ce qui ne va pas – des inquiétudes et des doutes qui l’encombrent, des questions qui la torturent, de l’incertitude. Depuis la découverte de sa grossesse et du déni qui allait avec, elle l’a fait davantage qu’auparavant – car sinon, elle n’aurait pas tenu le coup, sans doute. Habituée à se débrouiller seule, comme elle l’avait balancé à Felix impulsivement, le regrettant ensuite, elle a en réalité plus besoin d’être entourée que jamais. Ses frères l’ont sans doute compris – comme Jude, aujourd’hui. Pourtant, il n’était pas censé être question d’elle, aujourd’hui : Nell entendait se concentrer sur lui : l’initier enfin à la sophrologie. Elle ne l’oubliera pas, loin d’oublier l’objectif initial. Là, ce n’est qu’une parenthèse – parenthèse où elle s’est ouverte, en admettant qu’elle aura besoin d’aide. Sans douter du fait qu’elle l’aura, comme elle donnera toujours la sienne en retour. Et Jude, qui trouve toujours, lui aussi, le mot pour rire. « Vraiment ? Alors tu es rodé et prêt ! » plaisante-t-elle, avant de lâcher un léger rire. Elle a besoin de cela, Nell. De pouvoir rire, plaisanter. Elle ne veut pas attendre l’accouchement comme une sentence. Cela ne veut pas dire que c’est toujours facile. Mais elle y va pas à pas. « Quel courage, quelle bravoure. Mais en vrai, plus sérieusement : merci. Ça me fait du bien de l’entendre. » Une once de sincérité dans l’humour.

Elle prépare le thé, sans vraiment laisser le choix à son aîné. Cela lui fait plaisir – elle a toujours été ainsi, Nell. A prendre soin des autres, à prendre soin de ceux qui comptent. Peut-être devrait-elle se (re)poser, mais elle est infatigable, dynamique, indomptable. Incapable de tenir en place. Incapable de rester juste tranquillement chez elle, à attendre l’accouchement. Dans le fond, c’est peut-être parce qu’il l’angoisse terriblement, qu’elle ne tient pas en place, la blonde. Et la voilà qui s’élance dans un long monologue, à tenter d’expliquer la sophrologie, mais ce qu’elle veut dire par rapport à l’instant présent aussi. Voilà que tout à coup, on ne l’arrête plus. Mais elle finit par arriver au bout de ses explications, et Jude lui répond, sur le ton de l’humour, qu’il lui reste encore beaucoup de travail. « Mais non ! Je suis sûre que tu vas y arriver. Et puis, je serai là pour te guider. » Dans le fond, parle-t-elle davantage de la séance de sophrologie qui les attend, ou bien de toute cette philosophie de vie concernant l’importance de ressentir l’instant présent ? Nul ne le sait vraiment. Elle, elle a toujours été un peu ainsi – simplement, découvrir la méditation, le yoga, la sophrologie, lui ont permis d’éclairer un certain nombre de choses dans sa vie, sa façon de la vivre. « J’espère bien. Paraît qu’il ne faut pas contrarier une femme enceinte. » Elle hausse les épaules, sourire en coin. En vrai, ce n’est tellement pas elle, tout cela. Elle a beau adorer qu’on lui ramène des douceurs comme ce fraisier que Jude se met à découper, pour le reste, elle refuse qu’on la ménage trop, qu’on la traite comme si elle n’était rien d’autre qu’une petite chose fragile. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elle n’apprécie pas qu’on prenne soin d’elle. Seulement, il faut être de ceux dont elle accepte qu’ils le fassent. Jude fait indéniablement partie de ceux-là. Alors elle ne se vexe pas le moins du monde, quand il demande si elle est sûre de vouloir faire cela aujourd’hui – cette session sophrologie. La rassure en disant qu’ils pourraient tout aussi bien goûter, tout simplement. « Oui, oui, je t’assure. Ça va très bien se passer, je resterai assise de toute façon. C’est pas comme si on allait courir un marathon. » plaisante-t-elle, ne perdant jamais de son second degré. « Cela dit, je suis impatiente de goûter ce fraisier, merci. » reprend-elle, jetant un œil à la part qu’il vient de lui servir dans une assiette. Elle ne tarde pas à en attraper un morceau avec sa cuillère, Nell, qu’elle porte ensuite à ses lèvres. Et aussitôt, son visage s’illumine.

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「 feat. @nell pascoe avril 2024 」
tw: anxiété liée à l’orientation sexuelle, haine de soi, homophobie intériorisée, mention de dépression

  La légèreté de l’humour prend le pas sur la gravité des confidences et la pesanteur de cet amour qui les arriment au sol avec une solidité rassurante. Jude a toujours craint de perdre les rares personnes qui le toléraient encore après les trois dernières années mouvementées qu’il a passées ; une ribambelle de remises en question, de mises en abîme et de mensonges percés à jour qui n’attendent plus que d’être transformés en vérité éclatante. Mais Nell se tient pourtant là, avec sa douceur et sa bienveillance habituelles, en dépit de ce frère dépressif qui a (soi-disant) trompé sa dernière compagne. Le bon terme est “dupé”, mais quelque part, tromper fonctionne aussi dans ce cas de figure – pour lui qui trompe son entourage depuis toujours. Ces pensées parasites le déstabilisent et infusent un étrange temps de réponse entre les mots humoristiques de sa sœur et ses propres sourires amusés ; comme s’il ne goûtait la plaisanterie qu’à rebours. “C’est normal” affirme-t-il, presque distraitement, lorsqu’elle le remercie. C’est normal, et pourtant tu ne l’as pas fait avant. Son ventre se tord, mais il se contente de sourire, s’attablant pour profiter du thé et du gâteau autour desquels chacun d’entre eux s’affaire entre deux échanges sur la sophrologie.
  Encore un sourire, puis un rire, et enfin un regard soucieux qui s’éclaire lorsque Nell affirme que tout ira bien. “Je t’en prie.” L’éditeur évacue l’offrande sucrée comme si ce n’était rien ; et à nouveau, les parasites grésillent dans son esprit embrumé. Il voit à peine la satisfaction clairement affichée de sa petite princesse lorsqu’elle goûte enfin au fraisier, de désagréables bourdonnements dans les oreilles alors que sa gorge se noue. Remettre sans cesse à plus tard ne délogera pas ce sentiment d’imposture qui le tenaille à chaque mot de reconnaissance, à chaque regard affectueux qu’elle lui décoche. Ses mâchoires se serrent – roulement des os sous la chair qui se distingue à peine, mais dénote la tension qui l’habite tout entier. Dis-lui. Il lui doit bien ça, n’est-ce pas ? Et puis, comment pourrait-il seulement se détendre en sachant pertinemment qu’il lui ment sur l’un des aspects majeurs de sa vie ? Sur la véritable source de son mal-être, celle qui a tout précipité il y a trois ans ?
  L’estomac trop noué pour toucher à sa part de gâteau, Jude gratte nerveusement le dos de sa main, abîmé dans une lutte intérieure atrocement difficile. Pourquoi est-ce si dur de lâcher ces mots ? Ce n’est pas comme si elle pouvait se montrer homophobe ! Mais elle pourrait te détester d’avoir été si lâche. L’intérieur de ses joues se fait broyer par des dents impitoyables, tandis que ses yeux ne peuvent plus rien faire d’autre que fixer désespérément sa part intouchée. L’aîné tente de se remémorer les conseils de son psy, péniblement. Pierre après pierre, commencer par la moins lourde, la plus facile à soulever… Après une inspiration tremblante, il lâche : “Il faut que je te dise quelque chose.” Impossible de lever les yeux de son assiette, de la regarder en face. Il avale sa salive avec difficulté, soudain très pâle. Ses oreilles n’en bourdonnent que plus fort. Est-ce qu’on peut vraiment tourner de l’œil pendant un coming-out ? Je suis pathétique. Seules les palpitations affolées de son cœur lui rappellent que Nell attend, qu’il est ancré dans ce présent qu’il peine à affronter. “Je n’ai pas… trompé Lena.” L’envie enfantine de pleurer lui démange les canaux lacrymaux, mais il se mord la lèvre pour repousser les larmes.
  Mû par l’urgence de bouger, de s’occuper les mains, il s’empare de sa cuillère pour trancher un bout de sa part de fraisier, s’appliquant à écraser minutieusement la crème qu’il fixe obstinément. “Elle s’est rendu compte… Elle…” Lèvres pincées de frustration, d’exaspération ; haine de soi. “Elle a compris” lâche-t-il un ton plus bas, dans un murmure fébrile, “que je n’étais pas… intéressé par elle.” Il ne respire plus, retient son souffle pour se contraindre à lâcher le morceau avant la prochaine inspiration. “Par elle et toutes les autres.” Jude ne peut pas en dire plus, les mots sont coincés dans sa gorge serrée. À lui-même, déjà, dans le noir de sa chambre, il ne parvient pas à dire à haute voix “Je suis gay” sans éprouver le besoin impérieux de bouger, se gratter, se tortiller dans ce malaise qui lui colle à la peau comme une putain de malédiction. Mais voilà, il a dit l’essentiel. Et il ne dit plus rien, sans relever les yeux, occupés à écraser une fraise en silence.
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Ils veillent l’un sur l’autre. Ils essaient, en tout cas. Ils font de leur mieux, y mettent du cœur, y mettent du leur. Alors Nell sait qu’elle pourra compter sur Jude, comme elle pourra compter sur Blaise, quand son bébé sera né. Ce sera quelque chose de nouveau, quelque chose d’effrayant, mais elle ne sera pas tout à fait seule seule comme elle le craignait. L’idéal, ç’aurait encore été d’avoir Felix – mais elle sait que ce ne sera pas le cas. Mais elle aura ses frères et ses amis, Nell. C’est déjà cela, qu’elle se dit, en tout cas. En retour, elle fait de son mieux pour être là pour eux – une bonne amie, une bonne sœur. Ce n’est pas histoire de leur rendre la pareille – cela lui tient à cœur. Parce que ce sont ses proches, parce qu’ils sont importants, parce qu’ils comptent, évidemment. Voilà pourquoi Nell a été ravie quand, après de multiples invitations disséminées, sans insister, ces dernières années, Jude a fini par accepter d’essayer la sophrologie. Elle a voulu ne pas en faire des caisses, déjà parce que ce n’est pas son genre, et puis parce qu’elle ne voudrait pas involontairement dissuader Jude. Mais elle en est ravie. Et n’oublie pas, surtout, que c’est la principale raison de sa venue – ce n’est pas pour lui offrir des bodies, ni lui apporter un fraisier, ni même simplement pour partager un goûter ensemble. C’est pour Jude. Et Nell, elle a l’objectif de la journée bien en tête, même s’ils ne l’ont tous deux que brièvement abordé.

Le sujet bébé s’évapore. Nell a préparé le thé, maintenant ils vont pouvoir déguster le fameux fraisier. Pourtant, alors qu’elle avale une première délicieuse bouchée qui ravie son palais, Jude, lui, ne touche pas à sa part. La blonde le remarque bien assez vite, se demandant si toutefois elle ne s’inquiète pas pour rien. Peut-être n’a-t-il pas très faim. Mais ce n’est pas normal, Nell le comprend bien vite. Il a le regard fixé sur sa part, et elle se demande ce qu’il se passe, se demande si quelque chose ne va pas avec ce gâteau – ou ne va pas tout court. Jude finit par ouvrir la bouche, articuler qu’il doit lui dire quelque chose. Il est si pâle tout à coup, ne la regarde même pas, semble même trembler un peu. « Bien sûr, je t’écoute. » répond-elle avec un sourire, pour tenter de l’encourager. Mais elle a l’impression que même s’il regardait dans sa direction, il la verrait sans la voir vraiment. Il est comme ailleurs – ou perdu, torturé, par ses pensées. Elle a beau sourire, Nell, elle sent les battements de son cœur s’accélérer, à mesure que la panique grandit en elle – elle a cessé même de manger, son estomac se nouant peu à peu. Alors Jude reprend la parole, explique qu’il n’a pas trompé Lena. La blonde ressent une vague de soulagement, mêlée d’un autre sentiment inexplicable – comme si elle n’était pas si surprise, au fond. Comme si elle l’avait toujours su. Elle ne dit rien cependant, se contente d’écouter – craint qu’à commenter, elle vienne à couper ce qu’il veut lui dire, qui semble atrocement l’angoisser. Il cherche ses mots, se reprend plusieurs fois. Nell attend, patiemment, quoique toujours inquiète, sans le brusquer le moins du monde. Alors Jude finit par donner une bribe d’explication – elle a compris que je n’étais pas intéressé par elle. Cela en dit beaucoup, mais cela reste vague en même temps ; et alors, Nell croit comprendre, sans être certaine vraiment. Elle essaie de réfléchir à toute vitesse, quand Jude reprend la parole. Il n’était pas intéressé par Lena ni par toutes les autres. Peut-on faire plus clair ? Se pourrait-il qu’elle comprenne de travers ? Nell en doute, pourtant. L’annonce, quoique subtile, éveille en elle le même sentiment que quelques secondes plus tôt, quand il a dit qu’il n’avait pas trompé Lena. Du soulagement, sans vraiment de surprise. Comme si, au fond, elle l’avait toujours senti, faute de l’avoir compris. Alors, là, la blonde se rend compte qu’à se perdre dans ses pensées suite à ce qu’il vient de lui dire, elle reste dans le silence et que cela peut potentiellement accroître l’anxiété de son frère. « Tu veux dire que tu n’aimes pas les femmes, c’est ça ? » reprend-elle, simplement, doucement, pour ne pas le brusquer – sans quitter son sourire. Car pour elle, c’est tellement naturel, tellement pas un problème. Mais elle a l’impression que lui demander sans détour s’il est gay, lui ferait perdre ses moyens. Même si c’est la vérité, même si ce n’est certainement pas un gros mot. « Je suis très heureuse que tu le dises. Très heureuse pour toi. » ajoute-t-elle, presque aussitôt – lui laissant le choix de ne pas répondre, ne pas confirmer, ce qu’elle a compris, de toute façon, Nell. « Je sais que c’est pas forcément facile à dire. Mais c’est un premier pas, et c’est ce qui compte. » Elle est fière de lui. Elle est heureuse pour lui. Même si, elle l’imagine un peu mieux maintenant, il doit vivre un conflit intérieur depuis un long moment. Car il est resté trois ans avec Lena, et que leur rupture remonte à elle-même trois ans. Depuis combien de temps Jude garde-t-il tout cela pour lui ? Cette simple idée la rend triste, Nell. Idée dont elle prend peu à peu conscience, en remettant en ordre toutes les pièces du puzzle.

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tw: anxiété liée à l’orientation sexuelle, anxiété sociale, homophobie intériorisée

  Il s’est jeté à l’eau ; sans bouteille d’oxygène, sans masque, sans tuba – plongeon direct vers les abysses d’angoisse qui l’avalent tout entier. Si la lutte intérieure qui conduit à sa confession lui donne l’impression d’être ballotté par la houle impitoyable d’une mer en colère, les mots qui s’alignent péniblement les uns à la suite des autres lui donnent plutôt l’impression d’être entraîné par le fond ; lentement, inexorablement. Un étrange vide se répand dans son ventre, comme un nuage d’encre qui obscurcirait tout le reste. La fébrilité l’éloigne de ses sensations et de ses émotions ; pâleur du visage qui contamine les sentiments – tout est blanc. D’un blanc désagréable, comme un point d’orgue à cette panique qui l’étouffait jusqu’ici à la moindre évocation, un pic que même son corps n’est pas capable d’encaisser ; résolu à freezer comme une machine dépassée. Tout semble irréel, tout d’un coup, malgré les larmes qui lui piquent les yeux sans vouloir couler – tout est figé, statufié, c’est tout juste s’il peut encore respirer.
  Et puis, il y a Nell.
  Son sourire, d’une douceur qui dessine des contours autour de ce fantôme qui paraît soudain moins spectre ; son regard, qui ne se détourne pas ; ses traits, qui accueillent sa détresse avec tendresse. Elle l’invite à parler, ne l’interrompt pas – se contente d’être l’ancre qui l’empêche de dériver. L’instant de flottement, le silence qui suit la confession, le replonge dans le noir désespoir ; juste avant d’être repêché par une main sororale. Sans cesser de sourire, sans quitter sa douceur, elle reformule son aveu ; pose la question avec délicatesse. Incapable de parler – sensation qu’il va se mettre à pleurer –, Jude se contente d’acquiescer. Oui, il n’aime pas les femmes ; pas comme ça, du moins. Et voilà qu’elle lui lâche ces mots simples, mais forts, si forts ; qu’elle est heureuse. Un drôle de bruit échappe à l’aîné, comme un reniflement sifflant – c’est l’ouverture des vannes, du soulagement, retombée d’une pression qui l’habite depuis semble-t-il trop longtemps. Le premier sanglot est suivi d’autres, incontrôlables, qu’il s’efforce d’étouffer d’une main tremblante qu’il plaque sur cette bouche traîtresse. Ce sont les nerfs qui lâchent, après tant d’années à être compressés par une pression aliénante. Il ferme les yeux, fort, pour tenter de refouler ce torrent qui ne demande qu’à se déverser, et se détourne à demi – mort de honte de s’étaler ainsi devant sa petite sœur, sa princesse qu’il est censé protéger plutôt qu’accabler de ses propres failles. Il se déteste, aussi, de s’effondrer pour si peu ; pour une sexualité que tant de gens semblent assumer le menton dressé, le front haut, ceint d’une fierté inébranlable qui lui paraît inatteignable.
  Il voudrait lui dire merci, mais tout ce qui s’échappe de ses lèvres, ce sont des gémissements de bête blessée soudain libérée.
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Nell Pascoe
Nell Pascoe
messages : 319
pseudo : winter solstice (elle).
id card : suki waterhouse / ethereal@av, ethereal@bannières, aurora/the conflict of the mind@lyrics.
multicomptes : noela, nailea, yeliz, oliva, noa & isaura.
à contacter : le personnage concerné.
triggers : inceste, cruauté animale, violences et agressions sexuelles, maltraitance, automutilations, descriptions contenant du sang, age gap +15 ans.
warnings : biphobie, age gap (10 ans), déni de grossesse, grossesse non désirée.
présence : présente.
end of beginning,, w. jude UWQjAQct_o
âge : trente-deux ans, mais ce n'est qu'un nombre, au fond.
occupation : sophrologue, peintre à ses heures qui rêve encore.
statut civil : jeune mère célibataire.
orientation : bisexuelle.
habitation : south oceanside, apt. 51.
pronom ig : elle.
disponibilités : dispo (2/5).

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∙ feat. @Jude Pascoe ; avril 2024 ∙
tw : grossesse non désirée, déni de grossesse, biphobie.

Il y a des choses sur lesquelles il faut mettre des mots. Des choses qu’il faut verbaliser pour mieux les intégrer, ou mieux en prendre conscience. Du moins, c’est l’avis de Nell. Concernant ses sentiments, cela a toujours été primordial pour elle d’être capable de les identifier, de même que ce qui les causait. Cela ne veut pas dire qu’elle a besoin de le crier au monde entier – mais qu’elle-même le sache, qu’elle-même se le dise, c’est déjà bien. C’est un premier pas pour avancer, parfois les surmonter, ou apprendre à vivre avec – selon l’émotion, le sentiment en question. Mais parfois, évidemment, cela ne suffit pas. S’admettre quelque chose peut aider, mais ne résout pas tout. C’est un peu comme la méditation ou la sophrologie, dans le fond, aux yeux de Nell. Cela aide, cela apaise, mais cela ne répare pas, cela ne fait pas tout disparaître, cela n’efface pas les maux. Cela permet juste, par moments, de vivre un peu mieux avec. De son humble avis, en tout cas. Elle, elle ne veut plus vivre avec le déni. Pourtant, elle a fait un déni de grossesse – et cela défie toute logique. Cela l’a prise complètement de court. Elle continue de se demander comment une telle chose a pu se produire, comment est-ce que son corps tout entier a pu nier ce qui, à l’intérieur, se créait, existait, dans l’ombre, à l’abri des regards. Cela, indéniablement, la dépasse – dépasse certainement toutes celles qui l’expérimentent, tous ceux qui les entourent, tous ceux même qui le diagnostiquent.
Mais ce n’était pas conscient. Enfin, elle croit, Nell. A-t-elle pu déceler un signe à un moment, décidant de fermer les yeux volontairement ? Elle se torture à se poser encore la question.

Admettre ceux qu’elle aime, qui lui plaisent, c’était autre chose. Elle a bien traversé une phase de déni, à l’époque, Nell. Jusqu’à ce qu’on lui ouvre les yeux, qu’elle se défasse du schéma hétéronormatif qu’on s’acharnait à lui dessiner, partout. Alors, elle a fini par comprendre. Même : elle a fini par le dire, mais déteste avoir dû en arriver là – déteste que dans la société, il soit encore nécessaire de signaler qu’on n’est pas hétéro. Rêverait que ce soit juste évident, que ce ne soit pas le cas systématiquement. Mais c’est comme cela. Alors elle a fait son coming out, sans se douter de ce qui l’attendait. Sans se douter qu’elle y perdrait ses parents.
Jude ne la perdra pas, elle, cependant.
Loin de là, même.

L’entendre, c’est comme une évidence. Dans le fond, pas surprenant – tout autant que cela l’est, en même temps. C’est juste que pour Nell, c’est naturel. Elle n’est pas celle qui accueillera mal sa nouvelle. Bien au contraire. Alors, oui : elle est heureuse pour lui. Parce qu’elle a l’impression qu’en arriver là, à cette réalisation, cela a été très, très loin d’être facile. Nell complète les mots de son frère, les traduit, aussi – même si, dans le fond, elle a déjà compris. Termine par dire qu’elle image combien c’est difficile, pour lui, de le dire. Mais que c’est un premier pas. Un premier pas, c’est forcément bon signe, n’est-ce pas ? Elle, en tout cas, y croit.
Jude ne répond pas, mais acquiesce. Jude ne répond pas, à voix haute, mais son attitude, son corps, parlent pour lui. Elle lit l’émotion dans ses yeux – et peut-être qu’elle déteint aussi un peu (beaucoup) dans les siens. Puis les sanglots le saisissent, Jude. Il ferme les yeux, se détourne. Cela brise le cœur de Nell, la bouleverse – s’imagine combien tout cela a pu être difficile pour lui, ces dernières années. Et peut-être même, bien avant cela. Doucement, sans un mot, elle s’approche, puis dépose ses bras autour de lui, pour l’enlacer, tant bien que mal, malgré son ventre rebondi. Elle reste là, ainsi, quelques minutes – mais guette un signe lui faisant comprendre que Jude préfèrerait, peut-être, qu’elle s’éloigne, le laisse respirer. La dernière chose qu’elle veut, c’est le mettre mal à l’aise, l’étouffer. « Je suis désolée. » qu’elle souffle. Désolée pour la tristesse, la douleur. Pour avoir vécu une histoire qui ne le rendait certainement pas heureux. Pour s’être obligé sans doute à être ce qu’il n’était pas. Nell n’a pas encore tous les tenants et les aboutissants, elle ne peut qu’imaginer pour le moment. « Ça va aller, maintenant. » C’est facile pour elle de le dire, mais au moins, elle le pense. Cela va aller, car maintenant, il l’a dit – et pas besoin de le crier au monde entier. Mais au moins se l’est-il avoué – et Nell restera un soutien, à l’avenir, s’il en a toujours besoin.

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  La honte et le soulagement se mêlent dans une tempête d’émotions qui tente de se frayer un chemin par les hoquets et les larmes. À demi détourné, une main tremblante sur les lèvres, Jude ferme les yeux à s’en blesser les paupières pour ne pas affronter l’expression de sa sœur. Il a toujours été lâche ; le restera sans doute. Pourtant, Nell ne semble ni dégoûtée ni fâchée de sa réaction – de son incapacité à faire un simple coming-out. Il entend les pas feutrés d’un mouvement qui se rapproche, et sursaute lorsqu’elle l’enlace ; son bébé à naître soudain pressé contre lui – futur effrayant contre passé terrifiant. L’impression fugace que chacune de leurs peines et de leurs joies mêlées d’angoisse se confond dans cet instant lui noue davantage la gorge. Après avoir passé une vie à ignorer le maëlstrom qui fait rage dans son ventre, il se sent submergé par l’avalanche de sentiments et de ressentis soudain libérés. Mais il ne la repousse pas ; parce qu’il a besoin d’une ancre, de quelqu’un à qui se raccrocher – il a besoin de sa sœur, terriblement, dans ce moment charnière. Sa présence et sa proximité rassurantes s’amplifient d’excuses qui n’ont pas tant vocation à se faire pardonner de quelque chose qu’à compatir avec ce qu’il traverse.
  Elle lui chuchote que ça va aller, optimisme tranquille qui met du baume à ce cœur contracturé, douloureux d’avoir passé son temps dans la peur et l’appréhension. À la manière d’un enfant, Jude se laisse bercer par son contact, son odeur et sa voix ; par cette familiarité qui, il le réalise brutalement, lui a tant manqué. Peut-être est-ce aussi pour cette raison qu’ils se sont éloignés ; parce qu’il craignait de se laisser aller – d’avoir suffisamment confiance pour se confier. Plusieurs longues minutes sont nécessaires pour que les sanglots s’apaisent entre les bras de Nell, pour que le souffle revienne à un rythme moins écorché, pour que la peau paraisse moins à vif et le palpitant moins éclaté. Lorsqu’il rouvre les yeux et cesse enfin de camoufler sa bouche, il s’autorise un reniflement et se défait gentiment de son étreinte sans toutefois parvenir à croiser son regard. “Excuse-moi, ça ne doit pas être confortable pour toi…” Avec la grossesse et ce ventre-colline, elle doit avoir mal partout à force de le serrer dans cette position peu pratique.
  Le grand frère se mord les lèvres et s’essuie les yeux avec des doigts tremblants. Il ne peut pas nier qu’un poids s’est ôté de sa poitrine, mais la gêne le taraude tout de même. “Merci” lâche-t-il enfin ; d’une voix cassée. D’être là, de ne pas être partie, d’avoir été si douce.Tu es la première.” À savoir, à avoir recueilli cette confidence de plein gré – à qui il a osé se dévoiler, se montrer vulnérable. Jude est épuisé. Malgré tout, il sent encore le besoin de s’exprimer, de profiter de cette ouverture désormais bien créée pour poser toutes ces questions qu’il a toujours gardé secrètement enfouies. “Est-ce que ça devient… plus facile, avec le temps ?” l’interroge-t-il timidement, relevant enfin ses yeux bleus vers elle. Elle a beau être sa princesse, sa cadette, elle sait mieux que lui. Elle sait même tout un tas de choses mieux que lui.
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Nell Pascoe
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occupation : sophrologue, peintre à ses heures qui rêve encore.
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∙ feat. @Jude Pascoe ; avril 2024 ∙
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Avec les années, Nell a appris à bien (mieux) s’entourer. Après avoir coupé les ponts avec ses parents, notamment. Cela n’a pas été facile, cela lui a fait beaucoup de mal, cela l’a beaucoup rongée, poursuivie, accablée – mais avec le recul, elle se dit que c’est le mieux qu’elle pouvait faire, la décision qui s’imposait. Elle n’était pas obligée d’endurer des parents qui ne l’accepteraient jamais pour ce qu’elle était. Alors elle a pris sa décision, Nell, il y a des années. Elle a viré de sa famille ceux qui n’en valaient pas la peine, pour garder seulement le meilleur : ses frères. Et cela, elle a tenté de l’appliquer depuis pour l’ensemble de ses relations, la blonde, quelle qu’en soit la nature. Quelque part, elle essaie de se dire que c’est la même chose avec Felix. Pourtant, si elle a pris la fuite bien avant même de savoir qu’elle était enceinte de lui, ce n’est pas parce qu’il lui avait fait du mal, parce qu’elle voyait des red flags. C’est parce qu’elle flippait, Nell. De s’attacher pour la première fois depuis longtemps. De s’attacher vraiment. Elle n’en avait plus l’habitude, et probablement plus confiance, et puis sans doute qu’elle avait peur, aussi, de s’attacher, justement. De finir blessée, comme elle l’avait déjà été. Finalement, la blonde n’avait voulu que se protéger.

C’est humain.
De vouloir se protéger. D’éviter les sources de peur. De ne pas vouloir sortir de sa zone de confort. Quitte à se priver de bonheur. Nell, elle sait ce que c’est. Parce qu’avec Felix, ce n’était pas la première fois qu’elle préférait le déni, fermer les yeux sur ce qu’elle éprouvait, ressentait. Un jour, aussi, elle avait tenté de fermer les yeux sur sa bisexualité. Sur ce que cela impliquait. Ce n’était pas la même chose, mais elle avait eu une attitude similaire. Tenté de se protéger, mais autrement. De l’avis, du jugement, du rejet de ses parents.
Alors Jude, naturellement, elle le comprend.
Sans jugement.
Sans regrets.
Ni rancœur.

Il a fini par le dire.
Et il a l’air bouleversé.
Et Nell tente de l’apaiser. Le réconforter. Le soutenir. Lui dit qu’elle est heureuse pour lui, parce que c’est vrai. Parce que c’est sincère. Parce que cela ne change rien. Parce que c’est un grand pas. Jude a trouvé le chemin, et même s’il a du mal à le dire, Nell a compris – c’est tout ce qui compte. Et de le voir si bouleversé, cela la bouleverse à son tour. Elle fait donc ce que son instinct lui dicte : elle vient l’étreindre. Sans force ni pression, avec douceur, le laissant libre de s’éloigner s’il en a assez, ou si cela le gêne. Peu à peu, elle le sent un peu plus calme, même si elle se doute bien que cela ne suffit pas à tout faire disparaître. Alors, Jude s’éloigne doucement. S’excuse, évitant son regard. Pense que pour elle, cela ne doit pas être très confortable. « Oh non, ne t’inquiète pas. C’est plutôt pour toi, je t’ai un peu imposé mon ventre. » Elle grimace, lâche un léger rire. Dans ses yeux, il y a toujours l’émotion. De ce qu’il lui a confié. De la confiance qu’il a en elle, assez, pour le lui avouer. L’émotion, elle la voit aussi dans ses yeux à lui. Celle qu’il tente de sécher, essuyer, effacer – juste avant de la remercier. De lui dire qu’elle est la première. « J’en suis honorée. » souffle-t-elle, toujours terriblement sincère. Elle ne veut voir que le positif, même si c’est plus facile, pour elle : maintenant, Jude l’a admis. Même à demi-mots, c’est un pas en avant, le début d’une nouvelle vie. Elle en est convaincue. Quand il lui demande finalement si cela devient plus facile avec le temps, elle réfléchit, quelques instants. A ce qu’elle en pense. A ce que cela a donné, pour elle. « Je crois que ça dépend des choses. C’est toujours plus facile quand on l’a compris, que quand on ferme les yeux. » Elle avait connu le déni, elle aussi. « Tout ce qui a trait à l’amour n’est jamais vraiment facile, d’une certaine façon. » Et cela l’est encore moins dans une société hétéronormative, pour celleux qui ne le sont pas. Alors oui, c’est plus dur. Elle ne peut pas prétendre que cela devient plus facile avec le temps, parce qu’il y a des choses qui malheureusement ne dépendent pas que de soi. Elle n’a pas envie de lui mentir, Nell – pas alors qu’elle-même a subi le rejet violent de leurs parents. S’ils savaient. Cela ne devient pas plus facile pour tout. Mais pour d’autres, si. « Mais ça devient plus facile pour le bonheur, disons. Quand on s’accepte et qu’on accepte ce qu’on éprouve pour les autres, pour ceux qui nous rendent heureux. » Elle se souvient de l’amour partagé. Elle se souvient des histoires qui l’ont rendue heureuse, même si aujourd’hui elle se tient éloignée des relations amoureuses. Est-ce que sa réponse fait sens ? Est-ce ce que Jude a besoin d’entendre ? Elle ignore si elle est d’un grand réconfort.

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