you still love me, put no one above me,, w. jake
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you still love me, put no one above me,, w. jake

MOON up all night
Oliva Salazar
Oliva Salazar
messages : 566
pseudo : winter solstice (elle).
id card : melissa barrera / cheekeyfire@av, song cry@bann.
multicomptes : noela, nailea, yeliz, noa, nell & isaura.
triggers : inceste, cruauté animale, violences et agressions sexuelles, maltraitance, automutilations, descriptions contenant du sang, age gap +15 ans.
warnings : dépression, grossesse non désirée, deuil anténatal, interruption médicale de grossesse, avortement, drogues, addiction.
présence : présente.
you still love me, put no one above me,, w. jake YRCRdnAg_o
âge : trente-trois ans.
occupation : photo-reporter.
statut civil : fiancée, parce que c'est facile, parce que c'était peut-être la suite logique. Parce qu'il faut empêcher le navire de couler.
orientation : bisexuelle.
habitation : san luis rey, apt. 52.
pronom ig : elle.
disponibilités : dispo (2/5).

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infos rp : 500-1000 mots / dialogues en français mais pas gênée par l'anglais / 3ème personne du singulier au présent / réponse en 2 semaines en moyenne ou max 3 / présente plutôt le week-end.
   
 
「 you still love me, put no one above me 」
∙ feat. @Jake Wilkins ; mars 2024 ∙
tw : état d'ébriété, deuil anténatal, addiction (passée).

L’enterrement de vie de jeune fille.
Elle n’aurait jamais cru vivre cela un jour, elle, Oliva. Du moins, pas pour elle. Pour Asena, elle l’avait déjà vécu, bien sûr. Mais ce n’était pas un truc qu’elle envisageait elle-même, Ol. De même que le mariage. De même que la famille. Pourtant, elle a été sur le point d’en avoir une. D’avoir la sienne, avec Jake. Pas seulement via sa fille à lui – mais via le bébé qu’elle attendait. Ils auraient dû être trois, et même si cela n’arrivera finalement pas, cela a changé beaucoup de choses. Assez pour prévoir un mariage, de toute évidence. Assez pour avoir envie de se dire oui, pour le reste de la vie. C’est effrayant, quand on y pense. Cela lui arrive, parfois, à Oliva. De se demander si c’est une bonne chose. Si c’est vraiment eux. S’ils ne font pas comme les autres comme pour se donner bonne conscience. S’ils ne vont pas se coincer ensemble, avec un drame qui les rend malheureux, qu’ils n’arrivent pas à surmonter vraiment. Est-ce qu’ils y arriveront, un jour ? À aller de l’avant ? À être heureux, comme avant ? Est-ce qu’un mariage peut les y aider ? Cela fait des mois qu’ils se sont engagés dans ces fiançailles, dans cette organisation de mariage. Des mois, et si Oliva avance, un peu, elle ne sait pas toujours ce qu’il en est d’eux.
Peut-être se sont-ils trop retenus de se dire certaines choses.

L’enterrement de vie de jeune fille, donc. C’était ce soir.
C’était ce soir et Oliva ne s’était pas rendu compte à quel point elle en avait besoin.
De sortir, peut-être. De s’amuser, de rire. De célébrer. Célébrer la joie, célébrer le bonheur, célébrer l’amour. Parce qu’il existe vraiment, même si elle ne sait plus toujours l’exprimer correctement. L’espace de quelques heures, elle a eu l’impression de pouvoir laisser de côté la douleur et les maux, les traumatismes et les démons. Peut-être que l’alcool a aidé. L’alcool, si vicieux, si vile, dont elle ne s’est pas méfiée. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Elle l’avait mérité. C’était son soir, après tout. Soir de fête. Elle aurait pu même aller plus loin, tentée de fumer autre chose que ses cigarettes – au risque de retomber dans ses vieux travers. Mais on avait pris soin d’elle. Pris soin de ne pas la replonger dans un gouffre quand on la sortait d’un autre. Pris soin de ne pas la pousser dans les bras de ses démons quand on voulait, au contraire, lui montrer la lumière au bout du tunnel.

Mais elle a bu, Oliva.
Bon sang, qu’elle a bu.

Elle rentre de son enterrement de vie de jeune fille, maintenant.
Déposée en taxi, accompagnée d’une amie, devant l’immeuble où elle vit. L’amie, rassurée, s’en est ensuite allée. Maintenant, Oliva, elle doit rejoindre le bon étage, la tête lui tournant, les idées dans tous les sens. La joie de vivre apparente, cache cependant la tristesse, toujours profonde. Elle l’a sentie toute la soirée, même si elle a décidé de l’ignorer. Même si elle n’a pas cessé de sourire, en vérité. Mais maintenant qu’elle rentre, cela semble plus difficile à réprimer.
Elle arrive en tout cas au bon étage. Cherche difficilement ses clés, les fait tomber bruyamment sur le sol. « ¡Mierda! » qu’elle lâche, se baissant lentement pour les rattraper. Après quelques instants à galérer, elle finit par trouver la bonne, la mettre dans la serrure et ouvrir doucement – du moins, pense-t-elle – la porte. En faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Jake, peut-être déjà endormi. Dans le noir, elle retire sa veste qu’elle pose sur le porte-manteau. Jusque-là, elle s’en sort encore plutôt bien, la brune, étant donné son ébriété, ainsi que l’obscurité. Mais ensuite, elle se retourne et ne voit pas la pile de cartons qu’elle se prend dans la jambe et le pied, lâchant un petit cri de douleur. C’est peut-être parce qu’elle a mal, c’est peut-être l’alcool, c’est peut-être la fatigue, ou c’est peut-être la tristesse – mais de petites larmes naissent aux coins de ses yeux. Et quelques instants plus tard, la lumière s’allume. « Désolée querido, je t’ai réveillé ? » qu’elle demande, Oliva, la tête lui tournant toujours autant. Sans doute qu’elle devrait aller s’asseoir un moment. Boire un peu d’eau, manger peut-être même quelque chose. Et aller se coucher, sans tarder.

Demain sera un autre jour, pas vrai ?
MOON up all night
Jake Wilkins
Jake Wilkins
messages : 447
pseudo : sweet poison (anaïs, elle).
id card : boyd holbrook (caelestis@avatar, bann@ethereal).
multicomptes : ashton, diego, ozan, avràn.
triggers : viol, inceste, cruauté animale et rp sexe.
warnings : drogue, meurtre, prison, accident, mortalité infantile.
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âge : quarante-deux ans, une nouvelle dizaine qui s'entame sans qu'il n'ait vraiment pu profiter des précédentes.
occupation : prof de surf, rêvait d'une carrière professionnelle dans le domaine, y a des années de ça.
statut civil : fiancé, demande faite avec l'espoir que ça les sauve, tous les deux.
orientation : pansexuel, ne s'est jamais trop posé de questions là-dessus.
pronom ig : il
disponibilités : oliva
lip
bran
leo

   
 
「 YOU STILL LOVE ME, PUT NO ONE ABOVE ME. 」
∙ feat. @Oliva Salazar ; mars 2024 ∙
tw: meurtre, alcool

La date du mariage approchait et bien souvent, Jake se demandait s’ils avaient bien fait de se lancer là-dedans. Est-ce que c’était vraiment le bon moment pour eux ? Est-ce que c’était vraiment ce dont ils avaient envie, ou bien simplement une excuse pour cacher tout ce qui n’allait pas ? Le simple fait qu’il se pose la question devrait peut-être le pousser à y réfléchir plus attentivement. Mais il n’avait pas envie de se prendre la tête avec tout ça, le blond. De toute façon, au bout du compte, il restait persuadé que ce n’était pas le fait d’être marié ou non qui définissait le bonheur d’un couple. Alors pour lui, mariage ou pas, ça ne changeait pas grand-chose. Il avait quand même tendance à se dire que pour un détail qui techniquement n’allait pas radicalement changer leur vie, ils se prenaient la tête pour des détails complètement insignifiants. De quelle couleur devaient être les serviettes de table ? Est-ce qu’il en avait vraiment quelque chose à faire ? Clairement pas. C’était vraiment le genre de trucs dont il se moquait éperdument et sur lequel on le questionnait, le laissant bien souvent complètement perplexe et tenté de répondre qu’il s’en fichait royalement. Mais histoire de ne pas risquer une énième dispute avec Oliva, il se contentait d’approuver ses dires, ou de donner une réponse, n’importe laquelle, histoire qu’on lui foute la paix. Ces serviettes finiront à la poubelle, de toute façon, c’était le principe.

Heureusement qu’ils avaient un organisateur de mariage, parce que ça le dépassait de répondre à certaines de ses questions, mais au moins, c’était lui qui venait ses propositions et eux ils n’avaient qu’à dire ce qu’ils préféraient et s’ils étaient d’accord. Ça rendait les choses plus simples et même les choix, un peu hasardeux, par manque d'intérêt ne risquaient pas de ruiner leur mariage. Cela dit, si la couleur des serviettes n’étaient pas en parfait accord avec celles des nappes, il était certain qu’il s’en remettrait. Dans quelques mois, au moins, ils seront mariés et cette organisation digne d’un casse-tête des plus complexes serait derrière eux. C’était le principal. Ce soir, elle n’était pas là, Oliva, enterrement de vie de jeune fille. Au moins comme ça, il était certain qu’ils n’allaient pas parler mariage ce soir. Puisqu’il était seul ce soir, il avait pris le temps de traîner sur la plage un long moment avant de se décider à rentrer. Il avait pris une douche avant de commander une pizza qu’il avait dégustée devant la télé, en compagnie de ses chats et d’une bonne bière. Peut-être bien que ça allait être dur de l’enterrer, sa vie de célibataire à lui, parce qu’il fallait bien admettre qu’une soirée en solitaire à ne se préoccuper de rien, ça faisait pas de mal. Il s’était mis à jouer à la console, une fois le repas avalé et l’appartement rangé - parce que même s’il était seul ce soir, il avait du mal avec le désordre. Il ne savait pas à quelle heure il avait éteint la télé pour aller se coucher. Tard, c’était certain. Il était couché depuis quelques minutes, à la recherche d’un sommeil, qui, comme d’habitude, avait du mal à venir, quand il entendit du bruit dans l’appartement. Il aurait pu ignorer tout ça, se dire que c’était simplement Oliva qui rentrait, mais des années plus tôt, un type était entré chez lui et avait tué sa copine, y avait de quoi être parano au moindre bruit. Alors il avait quitté le lit, enfilant un jogging, ce serait dommage d’être en sous-vêtement s’il devait tomber sur un cambrioleur. Mais évidemment, lumière allumée, il reconnut assez rapidement Oliva. Pas de mauvaise surprise donc. « Hm, nan. » Il répondit, en passant quand même ses mains sur ses yeux, histoire de se réveiller un peu mieux. Il avait été plus ou moins en train de s’endormir, mais pas encore dans les bras de morphée. « Ça va ? » Il demanda en observant sa fiancée qui, de toute évidence, n’était pas dans son état naturel. Enterrement de vie de jeune fille oblige, il pouvait imaginer que l’alcool avait coulé à flots ce soir.
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Parfois, elle se demande ce qui cloche chez elle.
Elle se demande pourquoi elle n’est pas fichue de se réjouir un peu des bonnes choses. De se réjouir de ce qui lui arrive. De se concentrer sur le positif. Elle sait pourtant que c’est plus facile à dire qu’à faire. Méprise tous ceux qui auraient tendance à dire qu’il suffit de se concentrer sur le positif. Il faut plus qu’un peu de positivité pour oublier tout ce qu’elle a traversé. Pour avancer, pour retrouver goût en la vie. Elle, Oliva, elle a connu trop d’épreuves déjà, du haut de ses trente-trois ans. Trop d’épreuves pour une vie si courte. Trop d’épreuves pour réussir à simplement relativiser. Ce n’est pas pour rien qu’elle a entamé une thérapie, Oliva. Pas pour rien qu’elle fait partie des Narcotiques Anonymes. Pas pour rien que parfois, elle n’a pas envie de quitter son lit. Peut passer des heures dedans, à se cacher sous la couette ou à fixer le plafond. Pas pour rien que son couple est en péril depuis plus d’un an maintenant. Pas pour rien que les disputes s’enchaînent, qu’elle est si souvent sur la défensive, si souvent encline à jeter de l’huile sur le feu, à démarrer les disputes. Elle l’aime, pourtant. Mais l’amour ne suffit pas toujours. C’est bien ce qui lui fait peur. Qu’un jour ou l’autre, cela pète pour de bon. Que Jake parte, abandonne, parce qu’elle l’aura poussé à le faire. Et alors, ce serait pire encore.

Le mariage ne suffit pas.
C’est un événement heureux, on le lui a dit des tonnes de fois. Mais ce n’est pas leur truc, à eux. C’est à se demander même pourquoi ils se sont lancés là-dedans. Ils s’aiment, tout simplement – c’est une raison suffisante. Mais elle regrette en revanche, Ol, que cela ne soit pas suffisant pour la détourner de tous ses maux, tous ses démons. Regrette que cela ne fasse pas disparaître l’envie folle de se droguer encore, que cela n’éteigne pas la douleur dans son cœur, que cela n’étouffe pas le manque qu’elle ressent concernant l’enfant qu’ils n’auront jamais maintenant. Ce soir, elle regrette que cette soirée d’enterrement de vie de jeune fille n’ait pas pu mettre sur pause ses nombreuses peines. Cela ne veut pas dire qu’elle ne s’est pas amusée, qu’elle n’a pas passé de bons moments. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas souri de la soirée. C’est juste qu’elle a fait semblant, qu’elle a mis un masque, et que même quand elle a passé de bons moments, il y avait toujours dans sa tête cette petite voix : celle qui analyse son état. Qui lui dit que là, ça va, mais qu’elle a tout de même un peu mal.

La soirée est terminée, à présent.
Et Oliva, elle rentre finalement à l’appartement.
Jake dort peut-être, maintenant. Elle lui a tout de même envoyé quelques messages au cours de la soirée, notamment quand elle s’est terminée, pour dire qu’elle rentrait. Sait-on jamais. Mais, à peine se retrouve-t-elle sur le pallier qu’elle fait du bruit, en laissant tomber ses clés. Et si encore, cela s’arrêtait là ; mais une fois à l’intérieur de l’appartement, elle se cogne à une pile de cartons. Se fait mal au passage, en plus de faire un boucan monstre en lâchant un petit cri et en entendant toute la pile tomber sur le sol. Bientôt, elle entend des bruits de pas, la lumière s’allume et elle se retrouve face à Jake. Elle s’excuse, lui demande si elle l’a réveillé. Il répond que non, quoiqu’il se frotte un peu les yeux – de cette façon que, d’ordinaire, elle trouverait adorable, si elle n’était pas tout à coup terriblement à fleur de peau. « Okay. » répond-elle simplement. Alors Jake lui demande si ça va – et elle ne sait pas exactement ce à quoi sa question fait référence. Au fait qu’elle s’est cognée ? A la soirée ? Ou à la vie de tous les jours ? Parce qu’on dirait bien que, quoi qu’il arrive, dans tous les cas, cela finit toujours par ne pas aller. « Oui, euh… J’me suis juste cognée et… » Elle montre tous les cartons sur le sol. « Tout est tombé… » Et ce n’est pas bien grave, pourtant sa sensibilité est exacerbée – la faute à l’alcool, la fatigue, le trop-plein qui s’accumule chaque jour, la tristesse, la douleur. Alors ses yeux sont de plus en plus humides et les larmes menacent de couler à tout moment. « J’me suis fait un peu mal, alors je crois que ça va pas trop. » finit-elle par lâcher d’une petite voix, le regard un peu fuyant tandis qu’elle sent ses yeux s’embuer de larmes. Ça va pas trop, non, mais ce n’est pas vraiment à cause de cette pile de cartons renversée. Non, c’est à cause de tout le reste, et Jake, il doit bien s’en douter. Après tout, probablement que lui non plus, ça ne va pas trop.
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Il ne savait pas trop où ils allaient avec cette histoire de mariage Oliva et lui. Il avait du mal à se projeter dans l’avenir. N’avait jamais rêvé de mariage, ne voyait pas ça comme un but ultime à atteindre. Même avant la prison, quand il avait été avec Mia, ils n’avaient jamais parlé mariage et ce, même s’ils avaient une fille. Ça ne l’intéressait pas tant que ça, le mariage, de base. Jake, il voyait ça comme une formalité. Un truc un peu cliché, une case à cocher quand on essayait de faire comme les autres. Mais lui, il n’avait jamais essayé de faire comme les autres. Il n’avait jamais eu la volonté de rentrer dans le moule et de construire sa vie comme le faisait tout le monde. Au contraire, il aimait sortir des sentiers battus. Alors est-ce qu’il avait vraiment besoin de se marier ? Probablement pas. Pourquoi est-ce qu’il avait demandé sa main à Oliva, alors ? C’était bête, mais il avait cru que ce serait un bon moyen de penser à autre chose, après la perte de leur bébé. Une distraction dont ils avaient bien besoin. Est-ce qu’il avait eu raison ? Il n’en savait rien. Dans le fond, il n’avait pas l’impression que ça changeait grand-chose. Ils n’étaient pas moins malheureux grâce à ce mariage.

Il était un peu perdu, ces derniers temps le blond et s'efforçait juste de ne pas trop y penser, histoire de se préserver. Est-ce qu’Oliva fonctionnait de la même façon ? Il n’en savait rien. Il s’était au moins dit que la petite fête de ce soir allait lui faire du bien. C’était l’occasion de penser à autre chose, de se détendre. Le moment idéal pour laisser le quotidien dans une petite boîte et évacuer tout ce qui n’allait pas. Il s’était couché sans savoir si elle avait réussi à faire tout ça. Il l’espérait pour elle. Il était en train de s’endormir, quand un bruit l’avait tiré du lit, le poussant à attraper un jogging en guise de seul vêtement, pour aller voir ce qu’il se passait. Oliva venait de rentrer et elle avait apparemment trop bu. Il ne pouvait pas lui en vouloir, après tout, est-ce que ce n’était pas le but de ce genre de soirée, de trop boire ? Décuver allait sans doute être moins agréable, cela-dit. « C’est pas grand-chose, juste des cartons, je pense que ça devrait aller. » Ça au moins, ça devrait aller. Pour le reste, il n’en savait trop rien. Le reste, c’était un grand flou, autant pour elle que pour lui. « Assieds-toi. » Il ajouta en la guidant vers le canapé pour qu’elle s’y pose, ignorant ce qu’elle avait fait tomber, ce n’était pas bien grave après tout. Il se contenta d’aller dans la cuisine, pour lui ramener un verre d’eau. Ce n’était pas ça qui allait tout arranger, mais ce serait un bon début. C’était toujours mieux que rien. « T’as mangé, au moins ? » Il demanda, espérant qu’elle et ses amies soient aller manger quelque chose avant de picoler. Encore une fois, il ne pourrait pas juger, mais ce serait mieux pour elle. Il déposa le verre d’eau à côté d’elle, avant de s’accroupir en face d’elle, histoire de l’aider à se débarrasser de ses chaussures. Un petit geste, encore, pas grand chose, toujours rien de magique pour régler l’ensemble de ses problèmes. Mais il faisait bien ce qu’il pouvait, à son échelle, Jake. S’il avait la solution magique pour aller mieux, ça se saurait, de toute évidence. Mais lui-même, n’allait pas bien. Malheureusement, il était bien forcé d’admettre que la solution, elle ne se trouvait même pas dans une demande en mariage, comme il avait pu le croire, des mois plus tôt.

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C’était soir de fête.
Pourtant, elle n’y a plus trop la tête. A un moment donné, la mélancolie, ou peut-être la fatigue, s’en est mêlée. A un moment donné, Oliva a retrouvé sa morosité. Difficile de tout à fait s’en défaire, d’oublier. Elle a su se concentrer sur le positif, néanmoins, durant la majeure partie de la soirée. Au bout d’un moment, c’était peut-être simplement l’alcool qu’elle n’avait plus joyeux. Peut-être la fatigue, oui, qui a eu raison de sa bonne humeur. Peut-être que dès ce moment-là, elle aurait dû rentrer, Oliva. Mais elle ne voulait pas gâcher la fête, pas gâcher son propre enterrement de vie de jeune fille. Elle n’aurait même pas cru fêter un jour ce genre de choses, elle non plus. Et pourtant. Elle va se marier, Oliva. Elle va devenir l’épouse de Jake. C’est toujours étrange, quand elle se fait la réflexion dans sa tête. Toujours étrange à concevoir, tant cela ne lui ressemble pas. Quoique. Elle croyait que c’était le truc des autres, mais finalement, l’idée ne lui déplaît pas. Peut-être qu’il fallait juste trouver la bonne personne. C’est sans doute Jake, alors. C’est sans doute lui, pour qu’elle ait accepté, pour qu’elle ait remis en question tous ses principes, tout ce en quoi elle croyait. Pour même se sentir capable d’accueillir un bébé. De fonder une famille, à ses côtés. En réalité, aujourd’hui encore, elle croit qu’un jour, elle voudrait réessayer, si seulement Jake le voulait, se sentait prêt. Et si elle était prête elle aussi, Oliva, un jour.

Mais tout ne va pas toujours bien. Ce n’est pas toujours la fête, ce n’est pas toujours le bonheur. Parfois, elle se dit que ce mariage, c’est peut-être juste histoire de mettre un pansement sur leurs maux, leurs blessures. Juste un moyen de réparer leur histoire, fragilisée depuis l’accident et la perte du bébé. Une pensée qui n’est pas pour aider, calmer la morosité, apaiser l’inquiétude et l’anxiété. Dans le fond, ce n’est pas juste qu’Oliva est fatiguée, ce soir – c’est bien plus que cela. Ils le savent tous les deux, et d’ailleurs, c’est un peu la même chose pour Jake lui-même, autant ébranlé par la tragédie.

C’était soir de fête, donc, mais maintenant, la fête est finie.
Et Oliva rentre dans un grand fracas, sans l’avoir cherché ni voulu. Elle a fait tomber des cartons, rien de dramatique – pourtant, en cet instant précis, elle a l’impression que c’est la fin du monde. Ou plutôt : l’impression que rien ne va, même pas ça. Ce n’est pas grand-chose, pourtant, et Jake le dit lui-même : cela devrait aller. « Ouais, j’crois que y’a rien de cassant dedans… » Tant pis seulement pour son pied. Et encore, si seulement ce n’était que cela – mais cela a réveillé sa sensibilité, maintenant elle a cruellement envie de pleurer. En réalité, ce n’est pas tout à fait à cause des cartons – la collision ne fait simplement qu’ouvrir les vannes. Du moins, Oliva essaie de retenir encore ses larmes. Jake finit par la conduire vers le canapé, l’incitant à s’y asseoir – la brune alors s’exécute sans tarder, s’y laissant surtout tomber. Jake part alors en direction de la cuisine, puis revient bientôt avec un verre d’eau à son intention. Elle le sait, c’est le plus sage – et peut-être est-ce trop tard pour éviter la gueule de bois, mais cela sans doute permettra a minima de limiter un peu les dégâts. « Au début de la soirée, oui. » souffle-t-elle en réponse. Mais des heures se sont écoulées, depuis le début de la soirée en question. Et puis, ses amies et elle ont surtout grignoté des trucs à partager, ce n’était pas non plus le repas le plus consistant du monde. Après avoir déposé le verre d’eau, Jake se met visiblement en tête de l’aider à retirer ses chaussures, s’étant accroupi face à elle en commençant à les lui défaire. Un geste d’une tendresse infinie qui la touche, là, tout à coup – qui réveille encore la boule dans sa gorge. Pourquoi est-ce qu’elle lui fait subir tout cela ? Il doit être aussi malheureux qu’elle, depuis ce qu’ils ont vécu. Mais il continue de prendre soin d’elle, pourtant, sans lui tenir rigueur de son attitude par moments. Est-ce qu’elle prend vraiment soin de lui, elle, Oliva ? Elle a l’impression qu’elle ne le fait pas toujours comme il faudrait. « J’aurais peut-être dû rentrer avant. » lâche-t-elle finalement, de but en blanc, brisant le silence. Avant d’être trop fatiguée, avant d’être trop alcoolisée, avant sans doute d’avoir envie de pleurer. De se retrouver à remettre tout en question, de culpabiliser, de regretter, de trop penser.
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tw: meurtre, alcool

Les choses étaient compliquées depuis l’accident. Ils avaient tous les deux du mal à s’en remettre. Aller de l’avant c’était difficile après ce genre d'événement, n’importe quel couple serait fragilisé par ce qu’ils avaient vécu. Mais au moins, ils étaient encore ensemble, ils pouvaient se reconstruire ensemble. C’était le but du mariage, c’était ce qu’il avait cru en tout cas, quand il l’avait demandée en mariage. Il s’était dit que ça allait les rapprocher, leur permettre de se focaliser ensemble sur un événement heureux. Il avait voulu apporter un peu de bonheur dans leur couple, parce qu’ils en avaient bien besoin. Est-ce que ça avait réussi ? Il n’en était pas certain, Jake. Il ne savait plus trop où ils en étaient tous les deux, sans doute parce qu’ils n’en parlaient pas tant que ça. Souvent, c’était plus simple de faire l’autruche plutôt que d’affronter la réalité en face. C’était peut-être la stratégie qu’ils avaient choisi d’adopter tous les deux, mais ce n’était sans doute pas la bonne. Ils feraient mieux de se poser un moment pour communiquer. Il le savait bien, Jake, communiquer, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire et pourtant, ça le faisait flipper. Il avait peur que ça parte en dispute et que les disputes viennent encore plus compliquer les choses.

Au moins, ce soir, c’était censé être une bonne soirée pour Oliva, le bon moyen de se détendre en ne pensant pas à tout ce qui pouvait la rendre malheureuse ces derniers temps. Il espérait vraiment qu’elle avait réussi à se vider un peu l’esprit et qu’elle avait profité au maximum de cette soirée. Elle rentrait tard, c’était déjà rassurant. S’il l’avait vue débarquer alors que la soirée débutait à peine, il se serait inquiété quand même. Elle rentrait tard, c’était au moins qu’elle avait passé un bon moment. Elle avait l’air d’avoir bien bu, mais ça c’était normal pour une soirée comme celle-là. « Ouais et puis au pire, ce serait pas bien grave. » Pas la peine de faire tout un drame pour un carton ou ce qu’il y avait dedans. Il avait aidé la brune à rejoindre le canapé avant d’aller lui chercher un verre d’eau, ça n’allait pas la faire décuver comme par magie, mais ce serait mieux que de n’avoir que de l’alcool, ou presque, dans l’estomac. « Okay et t’as pas faim, maintenant ? » Peut-être que manger un truc maintenant, ça pourrait lui faire du bien. Ils devaient bien avoir quelques trucs dans le frigo sans que ça nécessite de la grande cuisine, parce que ce n’était pas son fort. Il l’avait ensuite aidée à retirer ses chaussures, pour qu’elle soit un peu plus à l’aise. Il laissa échapper un léger soupir, avant de s’asseoir sur la table basse, en face de la brune. « Si tu rentres tard, c’est que tu en as bien profité, donc c’est pas si mal. » Il haussa les épaules. Maintenant, évidemment, il fallait faire avec les effets de l’alcool qui commençaient à redescendre et la fête qui était terminée, jamais le plus facile dans ce genre de soirées, mais bon, à moins de s’endormir comme une masse, c’était inévitable. « T’as besoin d’une bonne nuit de sommeil maintenant  et d’un peu d’aspirine au réveil. » Parce que le mal au crâne risquait d’être sévère au réveil. Mais elle s’en remettrait, c’était parfois un peu long, mais il savait d’expérience qu’on finissait toujours par s’en remettre ; de la gueule de bois en tout cas. Pour ce qui était des autres tracas de la vie, ceux qu’il devinait être soudainement revenus dans les pensées d’Oliva, là, il n’en savait trop rien Jake. Pour ceux là, c’était plus compliquée, malheureusement.


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