[ isn't it beautiful? ]「 feat. @Asena Eker ;
juin 2024 」 tw: écrire ici les tw contenus dans votre rpLe mariage approche.
Il est même imminent. D’ici la fin du mois, elle se sera mariée, Oliva. Elle aura pris le nom de Jake – sera devenue même son épouse. Elle n’arrête pas de se le répéter en boucle, peine pourtant encore à y croire. Peine à se dire que ce sera
réel c – sans pour autant qu’elle regrette. Il n’est pas question de cela : elle n’a aucun doute concernant le fait d’épouser Jake, Oliva. C’est juste étrange, si différent d’elle, si différent de ce qu’elle recherchait. Un temps, elle préférait ne plus s’attacher à quiconque, la brune.
Avant. Avant Jake,
avant la grossesse. A partir de là, tout a changé, ou peut-être que tout a pris sens. Elle n’avait pas envie d’aller plus loin avec lui parce qu’elle était enceinte, Ol – car elle n’était pas avec lui
par dépit. Elle l’était, parce qu’il était l’évidence – parce que plus personne n’avait eu le droit d’occuper cette place dans sa vie. Il y avait bien une raison alors, pour que leur histoire devienne si sérieuse, pour qu’ils décident même de s’engager – cela n’avait en réalité rien à voir avec le bébé qu’elle attendait. Bien sûr, cela avait précipité les choses ; mais confirmé quelque chose qu’Oliva, en elle-même, ressentait,
savait.
Elle l’aimait. Elle l’aime.Les drames traversés n’y ont rien changé.
Mais les drames ne sont pas encore surmontés.
Oliva continue d’y penser. Jake continue de les éviter. Et tous deux, de nier. S’aveugler. S’inonder l’esprit du déni. Ils n’en parlent plus vraiment – de ce qu’ils ont vécu. Elle a bien tenté, quelques fois, Oliva – maladroitement, aléatoirement, brusquement. Poussant involontairement Jake dans ses retranchements. La vérité, c’est qu’ils auraient probablement besoin de voir ensemble quelqu’un. Pas juste quelqu’un
chacun de leur côté. Au moins, Oliva se sent avoir fait du chemin. Pas que cela suffisse – mais c’est au moins, déjà,
un bon début. Elle fait des progrès, même si tout n'est pas oublié, ne le sera jamais.
Alors aujourd’hui, elle peut voir Asena.
Asena et Esila.Esila, c’est la fille d’Asena.
Le tout petit bébé, adorable, auquel elle a donné vie. Celui qu’au début, Oliva avait du mal à digérer, même si elle en était terriblement voulue – la faute au traumatisme.
Ce n’était pas vraiment elle, certainement pas volontaire. Depuis, des mois ont passé – Esila est même née. Et elle est adorable, ressemble tant à sa mère. Ce n’est pas toujours évident pour Oliva de la voir, même pas encore vraiment capable de la porter dans ses bras. Mais elle avance, pas à pas. Aujourd’hui, elle doit les retrouver à la plage. Ce ne sera rien qu’elles trois. Et justement, Oliva ne tarde pas à arriver à destination. Descend du bus qui l’a conduit jusque-là, évitant toujours soigneusement et le maximum possible de prendre la voiture. Elle ne tarde pas à apercevoir sa meilleure amie, puis à la rejoindre. Sourire naturellement à ses mots.
« C’est vrai que c’est le temps idéal. On va pouvoir bien en profiter. » Ce disant, Oliva tourne la tête vers la plage où sont déjà installées de nombreuses personnes – certaines sont même déjà dans l’eau. Elle revient à la réalité quand Asena indique qu’elle doit seulement sortir la poussette du coffre et y installer Esila.
« Oh, hm, tu veux de l’aide ? Pour la poussette ou même… attraper Esila. » Pourquoi propose-t-elle cela, Oliva ? En est-elle vraiment capable ? Pourtant, si d’ordinaire elle fait scrupuleusement attention à ses réactions, là, c’était naturel – dit sans réfléchir, mais dit avec le cœur.
Sincère. Dans le fond, porter Esila ne lui ferait peut-être pas de mal – l’aiderait à avancer, même si elle est à dire vrai terrifiée à l’idée d’y arriver.
Comme si elle trahissait la mémoire de l’enfant qu’elle n’a pas eu. Qu’elle n’oubliera jamais, pourtant.
« Ça va. On boucle les derniers préparatifs pour le mariage. » répond-elle finalement à la question de sa meilleure amie, un peu timidement, suite à la proposition qu’elle vient de faire. Au moins, il faut être honnête : Oliva va mieux. Tout n’est pas parfait, parfois le chagrin est insoutenable encore, mais c’est déjà un grand pas en avant.
« Et toi ? Pas trop fatiguée ? » s’enquiert-elle, avant de jeter un regard, toujours un peu hésitant, vers Esila. La petite est adorable, définitivement – et de voir Asena dans ce rôle-là, elle ne s’y fait toujours pas, mais ce dont elle est sûre, Oliva, c’est que
cela lui va bien.