no angels,, w. anwar
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no angels,, w. anwar

MOON up all night
Oliva Salazar
Oliva Salazar
messages : 566
pseudo : winter solstice (elle).
id card : melissa barrera / cheekeyfire@av, song cry@bann.
multicomptes : noela, nailea, yeliz, noa, nell & isaura.
triggers : inceste, cruauté animale, violences et agressions sexuelles, maltraitance, automutilations, descriptions contenant du sang, age gap +15 ans.
warnings : dépression, grossesse non désirée, deuil anténatal, interruption médicale de grossesse, avortement, drogues, addiction.
présence : présente.
no angels,, w. anwar YRCRdnAg_o
âge : trente-trois ans.
occupation : photo-reporter.
statut civil : fiancée, parce que c'est facile, parce que c'était peut-être la suite logique. Parce qu'il faut empêcher le navire de couler.
orientation : bisexuelle.
habitation : san luis rey, apt. 52.
pronom ig : elle.
disponibilités : dispo (2/5).

— rps en cours.
www › jake (3)
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à venir › asena (2)

— rps terminés.
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infos rp : 500-1000 mots / dialogues en français mais pas gênée par l'anglais / 3ème personne du singulier au présent / réponse en 2 semaines en moyenne ou max 3 / présente plutôt le week-end.
   
 
「 no angels 」
∙ feat. @Anwar Nasr ; mars 2024 ∙
tw: dépression, deuil anténatal.

Ce soir, elle a quitté sa grotte. Quitté son antre, quitté sa caverne – peu importe le nom, la comparaison. Oliva a quitté son appartement. Pris son courage à deux mains, fait de son mieux pour s’éloigner de ses démons, les laisser à la maison. Parce qu’il y a cet événement journalistique qu’elle ne peut pas, ne veut pas manquer. C’en est fini de laisser trop de place à la tristesse, à la douleur : à vrai dire, s’il y a bien quelque chose qui l’a aidée à se détourner de ces dernières, c’est bien son travail, sa carrière. Depuis qu’elle a repris le travail il y a plus d’un an, elle s’est jetée à corps perdu dedans. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose, non ? Chez elle, elle n’aurait pas supporté de tourner en rond. Au travail, au moins, elle se sent utile, Oliva, et elle fait ce qu’elle aime. Surtout que son travail, justement, elle le fait essentiellement sur le terrain. Alors on peut considérer qu’il lui fait certainement du bien, parce qu’il l’aère, lui change d’air, la fait marcher, s’oxygéner, se changer les idées, au lieu de la laisser enfermée. Mais peut-être qu’il l’aide surtout parce que parfois, elle n’a pas besoin d’interagir avec qui que ce soit, Oliva. Parfois, c’est juste la nature et elle. D’autres fois, elle doit rencontrer des gens, certes – mais des gens qui ne savent pas ce qu’elle a vécu, qui ne sont pas gênés, qui ne risquent pas d’être maladroits. C’est différent face à ses collègues, finalement. Avec eux, elle peut aisément se retrouver à éviter de passer trop de temps en leur compagnie – c’est mieux pour eux, mieux pour elle, mieux pour tout le monde en fin de compte.
C’est ce qu’elle se dit, en tout cas. Parce qu’elle fuit les situations inconfortables.

Pourtant, elle est venue ce soir.
A cet événement journalistique où il faut forcément parler, sociabiliser.
Elle doit l’avouer, Oliva : elle a fait des progrès. Elle avance, pas à pas. Même quand elle a l’impression de reculer, juste après. Mais elle va mieux, même si elle ne le voit pas. Même si elle est encore dure avec elle-même, à ce niveau-là. Bref – il y a cet événement organisé à San Diego, où se retrouvent nombre de professionnels du monde journalistique. Elle a eu envie d’y aller, s’est motivée – avec l’impression étrange et déconcertante d’aller tout droit se jeter dans la gueule du loup. Elle aurait pu venir accompagnée de Jake, s’il n’avait pas eu déjà un truc de prévu. Alors c’est un double défi : celui de venir seule. Mais c’est un pas en avant.

Et tout se passe bien. Du moins, un temps.
Elle reconnaît quelques visages, salue des collègues ou d’anciens camarades. Il y en a même qu’elle connaît depuis l’université. Ce n’est pas si désagréable, elle retrouve peu à peu ses réflexes – sans être tout à fait un poisson dans l’eau. Mais elle fait de son mieux, la brune. Finalement, cela lui fait du bien de voir du monde, de discuter, de faire de nouvelles rencontres. Elle se retrouve d’ailleurs dans un petit groupe sympathique, à faire connaissance avec deux-trois personnes. Dans le groupe, elle a tout de même vite reconnu Anwar Nasr, journaliste originaire d’Oceanside comme elle, avec qui la rivalité fait rage, d’ordinaire. Paradoxalement peut-être, l’une des rares personnes qui ne la mettent pas mal à l’aise, face auxquelles elle peut rester elle-même. Pas besoin de porter un masque, de faire semblant. Bref – le petit groupe est là, à converser depuis un petit moment. Et elle ne sait plus trop comment, mais le sujet de son futur mariage est mis sur la table. Là-dessus, elle peut broder avec aisance, entretenir sans peine le small talk. Cela pourrait s’arrêter là. Jusqu’à ce que l’un des invités qu’elle vient tout juste de rencontrer, pose une question déplacée. Les enfants, c’est pour quand ? Avant, elle se serait agacée – aurait répliqué ne pas se limiter à sa capacité de procréer. Que les femmes n’ont pas forcément envie d’être mères, que cela ne regarde qu’elle. Avant, c’est simple : elle aurait répliqué assez sèchement, outrée qu’on puisse poser encore ce genre de questions. Mais il ne sait rien, cet homme qui l’a interrogée. Il ne sait pas ce qu’Oliva a traversé. Alors il y a un gros blanc, un silence insupportable. Et Oliva qui, finalement, lâche : « Ce n’est pas d’actualité pour le moment. » Elle ne sait même pas comment elle a fait pour le dire sans bafouiller. Mais cela s’entend sans doute, à sa voix, que cela ne va pas. Cela se voit peut-être même, à sa tête. Son regard absent. « Excusez-moi, je dois… » Elle ne finit pas sa phrase, incapable de trouver une excuse. Probablement même pas envie de le faire, à vrai dire. Elle veut juste aller se cacher. Se mettre à l’écart. Peut-être même rentrer. Dans sa poitrine, son cœur bat la chamade, se serre atrocement – comme sa gorge, d’ailleurs. Putain, elle a besoin d’une clope. Oui, bonne idée : la voilà qui se dirige vers l’extérieur, histoire de respirer.
MOON up all night
Anwar Nasr
Anwar Nasr
messages : 119
pseudo : Tama (il)
id card : mena massoud, (av) frenchandfurious, (gifs) wickedwitches, pochunts
à contacter : anwar
triggers : rien, tant que c'est discuté en amont ♥
warnings : suicide d'un membre de la famille, dépression
présence : à peu près tous les jours de la semaine
no angels,, w. anwar 43bce54d2742810f27eeaf76f8dd834c04f8c5b4
âge : né à Alexandrie, en Égypte, un 19 avril, la journée la plus chaude de l’année, le petit Anwar nait. Il n’en garde que très peu de souvenir de la ville mais ça ne l’empêche pas d’être fier d’être né là-bas. Du haut de ses 30 ans, la trentaine est enfin arrivée, elle l'effraie toujours autant, et l’état de sa vie n’a rien permettant de le rassurer.
occupation : journaliste dans l’âme, sans aucun doute. Faits divers, entrevues locales, Anwar veut et tente de capturer tout ce qui se passe à Oceanside. Toujours un calepin dans la poche arrière, un curieux dans l’âme, il n’y a rien qui le satisfasse plus que ce travail. Il n’empêche que la vie en Californie coûte cher, il enchaîne les petits boulots sur le côté depuis la vingtaine. Dans les dernières années, son deuxième gagne-pain est devenu les combats clandestins, un « hobby » auquel il a accroché après avoir commencé la boxe. Malheureusement, les vieilles habitudes ont la vie dure, et même maintenant que son travail pourrait lui permettre de vivre confortablement, il continue cette pratique illégale.
statut civil : célibataire, mais pas forcément fier. L’amour et les relations lui échappe, pas faute d’essayer, il enchaîne les coups d’un soir et n’arrive pas à rester avec la même plus d’une semaine. À la fois envie de se caser, à la fois incapable de s’attacher aux gens, l’entre deux commence à devenir insoutenable.
orientation : bisexuel, tout le monde le sait depuis longtemps. Avec un coming-out étonnamment aisé, Anwar assume qu’il est depuis longtemps, s’engageant dans des relations avec des hommes et des femmes.
habitation : appartement 92, south oceanside
pronom ig : il
disponibilités : (1/6 libres)

www ‧ Kelia
www ‧ Oliva
www ‧ Sage
www ‧ Marta
www‧ Haven

infos rp : — en général pas moins de 500 mots et pas plus de 2000 mots, dépend de mon partenaire et de l'inspiration!
— dialogues en anglais ou en français
— au moins une réponse par semaine
— couleur des dialogues #D37676

   
 
「 no angels 」
∙ feat. @Oliva Salazar ; mars 2024 ∙
tw: dépression, deuil anténatal.

Anwar grogne en se frottant les yeux avant de regarder sa montre. Quinze minutes. Quinze minutes passées devant le miroir, à se demander si cette soirée est une bonne idée. Il est pourtant déjà habillé, ses cheveux sont parfaitement coiffés, il est quasiment prêt à partir. Mais impossible pour le journaliste de sortir de la salle de bain. Pas que ce genre d’évènement soit normalement un défi pour lui : il est à l’aise en public, il sait comment manœuvrer au milieu d’une foule, mais là, ce n’est pas n’importe quelle foule dans laquelle il s’apprête à plonger. Ce sont des collègues, sa hantise, le fléau de son existence. Outre le certain prestige du journal dans la région, c’est une des raisons pour lesquelles il travaille pour le San Diego Union-Tribute (SDSU, pour les intimes) : d’Oceanside, il n’a pas besoin de voir ses collègues fréquemment. Il peut se concentrer sur ses petites histoires, ses petites entrevues, sans être dérangé par la présence de ses collègues, depuis son appartement qui est bien trop petit pour pouvoir travailler convenablement. Ça peut paraitre stupide (et ça l’est pour les quelques personnes à qui il a partagé ce ressentiment), mais l’idée de se lier d’amitié avec des collègues le terrifie. Lui qui pourtant parait charmeur, sociable, amical… Ses collègues, il les garde à une certaine distance, pour des raisons qui lui échappent lui-même.

Les raisons ne lui échappent pas vraiment, à vrai dire, il les ignore bien volontairement.
Les raisons pour lesquelles il ne veut pas trop se familiariser avec ses collègues est la même raison qui l’empêche de s’attacher trop profondément à ses amis ou à ses partenaires. Une peur profonde de ruiner ses relations comme il en a trop ruinées, une peur qui le paralyse dans beaucoup d’aspects de sa vie. Anwar croise son regard dans le miroir et se rend compte qu’il a laissé ses pensées divaguer. Rapidement, le journaliste se ressaisit. Il ajuste sa posture dans le miroir, se fixe pendant quelques secondes, puis pointe sa réflexion du doigt.

« Tu vas y aller. Tu vas être gentil, tu vas faire quelques petites blagues, histoire de leur montrer que t’es pas un cas social, tu vas te forcer à manger un peu, puis tu vas partir. » Ça y est, il s’est assez regonflé pour se pousser à sortir de la salle de bain. Il se retrouve dans la cuisine, où la vaisselle salle s’accumule de façon incompréhensible, malgré la réticence d’Anwar à manger des repas complets. Mais pas le temps de s’attarder sur ça, pas maintenant. Rapidement, les pas s’enchaînent, sans qu’Anwar ne s’ose s’arrêter, par peur de ne plus pouvoir se remettre en route. En quelques secondes, le brun se trouve dans sa voiture, direction San Diego.

En quelques dizaines de minutes, Anwar arrive dans la salle de réception, entouré de ses chers collègues. Il se balade de groupe en groupe de manière assez stratégique. Il sait à peu près qui sont les gens d’importance ici, ceux à qui il ferait mieux de dire bonjour, il sait à qui il faut qu’il aille faire la bise au risque d’avoir l’air impoli… Anwar ne fait plus tache comme il a pu faire autrefois, dans ce genre de soirées, mais il ne se sent toujours pas à sa place. Il faut dire qu’après sept ans au SDSU, il commence à se faire respecter, mais il garde une certaine réputation de mouton noir. Anwar se concentre principalement sur des interviews, il écrit rarement dans les mêmes sujets d’un article à un autre… Il reste toujours le même gamin, incapable de rester inactif plus de quelques minutes, toujours en train de travailler, toujours à la recherche de la prochaine inspiration. Ça change de la plupart des journalistes ici, des gens qu’Anwar qualifieraient sans gêne d’ennuyant en privé.

Ce n’est pas exactement un qualificatif qu’il pourrait utiliser pour décrire Oliva Salazar, qu’il remarque dans la foule peu après son arrivée. Une photoreporter, elle aussi d’Oceanside, qui semble typiquement incapable de ne pas mettre des bâtons dans les roues d’Anwar (le contraire est également vrai). Mais malgré cela, l’apercevoir reste une vision relativement réconfortante pour le journaliste : là, il y a quelqu’un avec qui Anwar n’a pas besoin de se forcer à garder à distance, Oliva est déjà quelqu’un avec qui les relations sont purement professionnelles, ce qui ne semble pas être près de changer. Alors que la soirée avance, Anwar se retrouve dans le même petit groupe qu’elle. Il lui lance un petit hochement de tête poli, et continue de participer aux discussions.

Jusqu’à la question qui fâche. Anwar, qui normalement se targue d’être maître de ses émotions, ne peut s’empêcher de froncer le nez un court instant lorsqu’un de leurs collègues ramène le sujet des enfants avec Oliva. Sa propre conversation s’éclipse de son esprit alors que cette question est posée, et ses yeux se posent sur son propre verre de champagne, s’en éloignant occasionnellement pour observer la réaction de sa rivale. Le blanc est insoutenable, surtout pour Anwar. Lui pour qui la plus grande partie de son travail est de s’assurer que les gens à qui il parle soient à l’aise, détendus, confortables, il doit subir ce silence, et alors qu’il réalise à quel point il est inconfortable pour lui, il se dit que ça ne peut être que pire pour Oliva. La réponse arrive finalement, et c’est évidemment un sujet sensible. Anwar suit discrètement sa collègue des yeux alors qu’elle s’éclipse.

Pendant quelques secondes, il débat intérieurement. Elle a sûrement besoin d’espaces. Mais elle n’avait vraiment pas l’air d’aller bien, après cette question. Mais est-ce qu’Anwar est la bonne personne pour aller l’aider ? Ils ne se connaissent pas vraiment bien, ils ne sont pas amis… Mais elle n’a pas l’air de vraiment bien connaitre qui que ce soit ici. Les « mais » continuent à défiler dans la tête d’Anwar jusqu’à ce que, finalement, il prenne une décision. « Pardonnez-moi… » Discrètement, rapidement, il sort du petit groupe, et part dans la même direction qu’Oliva. Avec des pas hasardeux, Anwar finit par se retrouver dehors, à quelques pas de sa rivale, se demandant ce qu’il fait ici. Lui qui a normalement de la répartie, il hésite pendant quelques secondes.

« Les mots me manquent pour exprimer à quel point ce gars est un crétin. » Les mots sortent sans filtre, comme ils viennent à l’esprit d’Anwar. Il se demande une fois de plus ce qu’il est venu faire là, ses yeux encore fixés sur son verre de champagne qu’il n’a pas eu le temps de déposer avant de se diriger vers la sortie. Hésitant, il tend son verre vers sa collègue. « T’en veux ? J’ai toujours l’impression que je ne peux pas survivre à ce genre d’évènements sans un verre en main, je me dis que ça peut peut-être t’aider. » Anwar se sent nul en laissant les mots s’échapper. Après une soirée complète à avoir des discussions superficielles avec des gens qu’il ne connait pas vraiment, il ne s’attendait certainement pas à se retrouver dans cette situation… Bien qu’il s’y soit mis lui-même.

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despair in the departure lounge
it feels like he's just nowhere near, you could well be out on your ear. this thought comes closely followed by the fear, and the thought of it makes you feel a bit ill.
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âge : trente-trois ans.
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Il faut mettre un pied devant l’autre, tout doucement.
Et c’est déjà énorme, même quand on a l’impression que ce n’est pas grand-chose.

Elle a souvent l’impression que ce n’est pas grand-chose, Oliva. Souvent l’impression que ce n’est rien, que cela ne suffit pas. On s’attend tellement à ce qu’une avancée soit notable, qu’un pas en avant soit forcément grand. Mais certains pas demandent du temps. De la patience. D’y aller tout doucement. Et peut-être que parfois, il vaut mieux de nombreux petits pas, même discrets, même s’ils conduisent parfois à reculer, plutôt que de grands pas pour lesquels on n’est pas vraiment prêt. Elle enchaîne les petits pas, alors, Oliva. Même si elle n’en a pas l’impression, elle avance depuis quelques temps, depuis quelques mois. Elle fait des progrès, peut-être timides, par moments subtiles, mais des progrès pour de vrai. Ce soir, c’est l’un de ces pas. Et il est d’autant plus important qu’elle est venue seule à cet événement. Rien que pour cela, elle avait été tentée de changer d’avis, se défiler. Sans Jake ou n’importe qui d’autre pour l’accompagner, elle n’était pas sûre de se sentir de taille. Mais elle s’est rappelée que cette soirée, c’était lié à son travail – le seul truc qu’elle arrive à peu près à gérer, depuis le drame qu’elle a connu il y a bientôt deux ans. Alors elle s’est senti la force d’un effort. Un pas en avant.. Ce serait déjà énorme.

Mais elle regrette, maintenant, Ol.
Peut-être qu’elle avait trop la confiance. Peut-être qu’elle a surestimé ses capacités.
Pourtant, jusque-là, tout allait bien. Le petit groupe s’étant formé n’était pas désagréable, la conversation se faisant naturellement. Et ce, même s’il y avait plus ou moins Anwar Nasr, parmi eux. Cela étant, elle doit admettre, Oliva, qu’il est loin d’être inintéressant. C’est peut-être pour cela qu’il est un si parfait concurrent – même si la rivalité n’a pas été ouvertement verbalisée. Cela n’a pas vraiment d’importance, en tout cas, ce soir. Peut-être parce qu’Oliva ne pense qu’à sa survie, impatiente tout de même que cette soirée se finisse. Parce que finalement, à cet événement, elle a l’impression d’avancer en terrain miné. A devoir éviter, slalomer entre les pièges, les explosifs.
Alors ce qui devait arriver, arriva : on dérape. On lui pose une question maladroite, surtout cruellement inappropriée. Une question qui la met mal, instantanément. La pousse à prendre congé. A chercher la fraîcheur de l’extérieur, comme pour mettre du clair dans ses idées – ou simplement respirer. Alors elle sort, s’allumant une cigarette sans tarder. Besoin compulsif pour se calmer. Elle ne s’attend cependant pas à la suite. A Anwar qui la rejoint. Lui adresse quelques mots. Elle a entendu les bruits de pas, sans savoir que c’était lui – c’est d’entendre sa voix, qui coupe court à ses pensées, lui fait relever la tête, puis le regard, pour le poser sur lui. Cela la surprend : autant sa présence, que ses mots. D’abord, Oliva, elle ne sait pas trop quoi dire, tout à coup comme mutique. « C’est vrai que c’est un crétin. Et même pire que ça. » souffle-t-elle, en brisant tout à coup le silence qui commençait à s’installer. Elle esquisse un vague sourire, avant de porter la cigarette à ses lèvres, mécaniquement. Puis Anwar reprend la parole. Lui tendant sa coupe de champagne, il lui demande si elle en veut. « C’est gentil, hm… je ne vais pas te priver de ton verre. » répond-elle, après une pause, un peu hésitante. Ce n’est pas sa faute, à lui. Elle est juste toujours un peu sous le choc de ce qui vient de se passer. C’est fou, l’effet que peut avoir une simple question – mais une question pas moins inappropriée. Simplement, l’homme a appuyé pile là où cela faisait mal, sans même s’en douter. C’est la principale raison pour laquelle on ne devrait jamais poser ce genre de questions, en plus de laisser les femmes tranquilles avec leur envie ou non d’être mères. « J'ai un peu l’impression à chaque fois d’entrer dans la fosse aux lions. » reprend-elle après un silence. Elle se surprend elle-même, Oliva. A faire une phrase si longue. Elle est toujours un peu ailleurs, elle a toujours mal au cœur, toujours la même boule dans la gorge. Le moral à zéro. Envie d’appeler Jake, et en même temps, pas du tout. Mais la présence d’Anwar ne la dérange étrangement pas. Même s’il la voit dans un moment de faiblesse – peut-être. Elle n’a pas la force de se le dire, trop abasourdie par la scène qui vient de se passer, trop ébranlée. Trop mal, bouleversée.
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Anwar Nasr
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occupation : journaliste dans l’âme, sans aucun doute. Faits divers, entrevues locales, Anwar veut et tente de capturer tout ce qui se passe à Oceanside. Toujours un calepin dans la poche arrière, un curieux dans l’âme, il n’y a rien qui le satisfasse plus que ce travail. Il n’empêche que la vie en Californie coûte cher, il enchaîne les petits boulots sur le côté depuis la vingtaine. Dans les dernières années, son deuxième gagne-pain est devenu les combats clandestins, un « hobby » auquel il a accroché après avoir commencé la boxe. Malheureusement, les vieilles habitudes ont la vie dure, et même maintenant que son travail pourrait lui permettre de vivre confortablement, il continue cette pratique illégale.
statut civil : célibataire, mais pas forcément fier. L’amour et les relations lui échappe, pas faute d’essayer, il enchaîne les coups d’un soir et n’arrive pas à rester avec la même plus d’une semaine. À la fois envie de se caser, à la fois incapable de s’attacher aux gens, l’entre deux commence à devenir insoutenable.
orientation : bisexuel, tout le monde le sait depuis longtemps. Avec un coming-out étonnamment aisé, Anwar assume qu’il est depuis longtemps, s’engageant dans des relations avec des hommes et des femmes.
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Quel enfer. Quel enfer. Quel enfer. Quel enfer. Quel enf-

Ce sont les mots qui dominent l’esprit d’Anwar, ce soir. Lui qui s’est obligé à rester juste un tout petit peu à cette soirée qui est aux antipodes de tout ce qu’il considère amusant, elle le fait souffrir comme jamais, sans surprise. Il regrette de s’être laissé convaincre par lui-même. Il regrette de s’être parlé dans le miroir. Il doit arrêter de faire ça, qu’il se dit, Anwar. Il doit arrêter de se faire de grandes déclarations dans le miroir, car il sait que c’est dramatique, et que quand c’est dramatique, il a tendance à tout accepter plus facilement. C’est bien plus difficile de refuser un discours quand il est porté par la grande gravité et le grand sérieux octroyé par un miroir. Mais il est trop tard pour changer cela, tout ce qu’Anwar peut faire, c’est se maudire alors que les conversations s’enchainent, toutes plus inintéressantes les unes que les autres. Mais, heureusement pour lui, Anwar reste un homme assez charismatique, même s’il ne se qualifierait pas ainsi. Il a bâti la majorité de sa vie sur ce fait : les gens lui font confiance facilement, les gens apprécient sa compagnie facilement, ils lui accordent une crédibilité et un statut facilement… Toutes des choses que, si on lui demandait, il dirait qu’il ne mérite pas. Il en rigolerait sûrement. Personne ne devrait avoir confiance en lui, c’est évident. Et pourtant, il arrive à manier les conversations facilement, il est inscrutable et perspicace… S’il devait qualifier cette qualité, il aurait plutôt dit manipulateur, il ne considère pas vraiment lui-même quand il se trouve dans ce genre de situations, forcé à faire la conversation, mais la plupart des gens qui l’entourent s’entendent pour dire charismatique. Qu’il soit manipulateur ou charismatique, c’est un trait de caractère qui a ses limites. Et cette limite, ce soir, c’est Oliva Salazar. Il n’interagit pas avec elle pour éviter de rendre leur petite rivalité une affaire publique, malgré le fait qu’il sait que peu importe ce qu’ils se disent serait plus intéressant que la conversation qui se fait autour d’eux. Elle reste un repère, un rappel que même si la plupart de ses collègues restent insupportables, il y a quelqu’un sur qui il peut compter pour stimuler ses neurones, même si c’est un processus assez antagonique.

Enfin, jusqu’à ce qu’elle quitte le petit groupe dans lequel ils se trouvent.
La question est maladroite au possible, mais plus que ça, elle semble personnelle. Un fait qu’Anwar ne peut s’empêcher de remarquer, lui qui était déjà si peu intéressé par les conversations qui l’entourent. En quelques secondes, Anwar part à son tour. Sans vraiment avoir le temps d’y penser, sans vraiment avoir le temps de mener son débat intérieur à bout, Anwar se met en direction d’Oliva. La décision se prend presque automatiquement, et ça se ressent une fois qu’il la trouve. Ses mots sont maladroits, presque autant que ceux de son collègue, mais au moins, il tente d’être gentil, d’être réconfortant. Même s’il ne peut pas le reconnaitre sur le coup, c’est déjà beaucoup. Certes, ce n’est pas assez, mais c’est tout de même beaucoup. Anwar qui, quelques minutes plus tôt, était en train de manier la foule avec aise et habilité, se trouve un peu intimidé par le regard d’Oliva. Ses yeux bruns de la photoreporter rencontrent les siens, normalement impassibles. Il maintient son regard pendant une seconde, mais se sent obligé de baisser les yeux avec un sourire, après qu’elle lui réponde. Ce n’était pas dans son habitude, de perdre ses moyens, socialement. Mais l’apparente tristesse d’Oliva, sa colère, son désarroi… Il ressent toutes ces émotions, sans savoir quoi en faire. Il baisse son bras après qu’elle refuse sa coupe de champagne, décidant d’essayer de détendre l’atmosphère. « Dieu merci, j’en avais vraiment besoin. » Il prend une gorgée de son verre.

Quel enfer.
Il regrette immédiatement sa petite blague, se maudissant en réorientant ses yeux vers le sol. Il vient tenter de réconforter une femme qui semble clairement en souffrance, et lui décide de balancer des sarcasmes et des plaisanteries. Son regard remonte vers Oliva alors qu’elle brise le silence s’étant installé. Anwar se retient de pousser un soupir de soulagement. Il avait beau se sentir nul, Oliva ne l’avait pas encore rembarré. Un bon signe, en soi. Il la regarde pendant quelques secondes alors qu’elle compare cette soirée à une fosse aux lions, décidant de réfléchir avant de commencer à parler, cette fois-ci. Il finit par hausser les épaules. « Tu leur accordes trop de crédit, » il répond simplement. « Ce sont loin d’être des lions. Une très petite minorité d’entre eux sont… intimidant, certes. Mais la grande majorité sont de simples bouffons, tu l’as bien vu. Je les comparerais plus à une bande de chimpanzé. C’est toujours un peu effrayant, certes, je ne voudrais pas me retrouver dans une cage avec des chimpanzés, mais ils sont très facilement amadoués. » Anwar fronce les sourcils alors qu’il finit sa phrase. « L’analogie est bizarre. Pardon. » Il soupire en tournant les yeux vers le ciel, cette fois. Il observe le peu d’étoiles visible, réfléchissant à la situation.

Anwar sait qu’il devrait s’ouvrir à Oliva. Parler de lui-même, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Faire en sorte d’établir une relation de confiance avec Oliva, qui le laisse être présent dans un moment de faiblesse. Ce serait une façon facile et efficace de détourner son esprit de tout ce qui doit l’occuper en ce moment. Mais dieu sait qu’il n’en a pas envie, dieu sait qu’il déteste parler de lui et qu’il préfèrerait faire n’importe quoi d’autre. Un autre soupire s’échappe. Quand il faut y aller, il faut y aller. « Je déteste ces évènements aussi. J’ai déjà assez de mal à maintenir une vie sociale comme ça… Je n’ai pas besoin du stress d’une foule en plus. » Il secoue la tête et lâche un rire sec. C’est déjà plus qu’il ne voulait en révéler. Lui qui se donne l’image du journaliste charismatique et blagueur, avouer ça, c’était contre-productif. « Et je ne peux même pas imaginer si je recevais des questions indélicates comme ça en plus. » Le brun l’observe du coin de l’œil. L’envie de l’aider grandit dans son cœur, seconde après seconde, mais la réalisation qu’il n’est peut-être pas équipé pour cela grandit également. Il n’avait pas eu de vraie conversation avec qui que ce soit depuis quelques jours, mais maintenant, il se trouvait dans un cœur-à-cœur avec sa rivale. Quel enfer.

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Oliva Salazar
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warnings : dépression, grossesse non désirée, deuil anténatal, interruption médicale de grossesse, avortement, drogues, addiction.
présence : présente.
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âge : trente-trois ans.
occupation : photo-reporter.
statut civil : fiancée, parce que c'est facile, parce que c'était peut-être la suite logique. Parce qu'il faut empêcher le navire de couler.
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∙ feat. @Anwar Nasr ; mars 2024 ∙
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Mais qu’est-ce qu’elle fiche là.
Elle se le demande, Oliva. Ce qui lui a pris de croire qu’elle était de taille pour tout cela. De croire qu’elle était prête. De croire qu’elle pouvait gérer. Mais il faut parfois tenter, pas vrai ? Avancer ne se fait pas accrochage, avancer n’est pas aisé. Avancer ne se fait pas non plus en un claquement de doigts. Il faut s’érafler, s’écorcher, à essayer. On sera forcément un peu blessé, mais on ne peut l’éviter. Or, depuis quelques mois, c’est ce qu’Oliva a toujours fait : éviter. Eviter la douleur, éviter les confrontations, éviter d’admettre à voix haute tout ce qui l’habite, tout ce qu’elle ressent. Avec Jake, avec les autres. Avec tout le temps. Avec elle-même, même. Mais au moins, ce soir, même si elle a croisé un con, même si elle se sent terriblement mal, elle a fait face. Elle a pris des risques, autrement dangereux que ceux auxquels elle se confronte au quotidien dans le cadre de son boulot. Elle a pris des risques, et ça passe ou ça casse – et là, même si cela a cassé, peut-être que cela l’aidera à avancer. Pour l’heure, cependant, Oliva ne peut pas le voir de cette façon. Pour l’heure, elle a ressenti le besoin d’aller se cacher, vite, dès que possible. De s’enfuir loin de cet abruti qui lui a posé une question déplacée, qui a appuyé pile là où cela fait mal. Elle n’est peut-être pas si bien cachée que cela, pourtant, parce qu’Anwar l’a trouvée. Et si, un autre jour, elle aurait pu se montrer (faussement) hostile, juste par principe, là, ce n’est pas le cas. Sa compagnie n’est pas désagréable, déplaisante. Sa compagnie ne la dérange pas. Il était là. Il était là quand on lui a posé la question qui a fait mal. Il a tout vu, sans doute, tout entendu. Et maintenant, il est venu.
C’est certainement lié – elle l’a bien compris.

Il lui propose son verre. Ponctue ses mots d’une précision qui tout de même, l’amuse. Même si Oliva reste Oliva et qu’en cet instant précis, elle ne peut pas rire à gorge déployée. La réponse d’Anwar lui arrache toutefois un sourire. Qui l’aurait cru. « Raison de plus. » se contente-t-elle de commenter. Comme elle peut le comprendre – dans le fond, un verre ne lui aurait pas fait de mal, après tout cela. Mais elle a choisi plutôt la cigarette. Besoin de fumer pour se calmer, peut-être. Un truc plus fort aurait été bienvenu – mais elle s’en contente volontiers. Peut-être vaut-il mieux affronter la douleur, la tristesse, sans chercher de diversion. Peut-être faudrait-il voir en face celle qu’elle nie encore en permanence. Pourtant, elle est là tout le temps – la douleur. Celle-là même qui se glisse trop souvent entre Jake et elle. Peut-être qu’ils devraient annuler le mariage dès maintenant.
Finalement, Oliva reprend la parole. Elle ne sait pas pourquoi elle se confie ainsi, à lui, Anwar. Alors qu’ils ne sont pas amis. Alors que d’ordinaire, ils sont même plutôt rivaux. Mais en cet instant précis, elle lui fait confiance. Apprécie sa compagnie – parce qu’elle la ressent comme un soutien. C’est cela, n’est-ce pas ? Un soutien, discret, subtil, tout en réserve. Mais un soutien tout de même. Et cela la touche plus qu’elle ne l’imaginait. Alors Anwar répond. D’une façon qui la fait sourire à l’intérieur, même si elle n’esquisse rien en façade – sauf un discret bout de sourire. C’est amusant tout de même, cette façon de qualifier leurs camarades de la soirée ; notamment ceux qui l’ont blessée. « Non, l’analogie est très juste. C’est vrai que ce sont des bouffons. Des crétins qui se croient intéressants, qui se donnent un genre, mais qui n’en ont pas beaucoup dans le crâne. » La preuve. S’ils étaient un tant soit peu intelligents, ou simplement empathiques, on ne lui aurait pas posé une question pareille. Seulement, cela ne l’étonne pas. Il n’y a pas qu’ici que des hommes se croient permis d’interroger des femmes sur leur maternité. Se taisant, Oliva porte à nouveau la cigarette à ses lèvres. Elle se finit trop vite. Le silence pourrait s’installer – pourtant, Anwar de lui-même reprend la parole. Se confie, à son tour. Avoue qu’il n’est pas non plus très friand de ce genre d’événement. Surprise d’entendre peut-être un peu de confession – qu’il a du mal à maintenir une vie sociale. C’est fou, elle ne s’en rendait pas compte. Qu’ils pouvaient être aussi similaires. Elle écoute en tout cas, sans interrompre. « Je comprends. C’est un peu pareil pour moi aussi. Le plus dur, c’est qu’on est un peu obligés par-là dans ce domaine, même si c’est pas trop notre truc. » Elle n’est pas une extravertie. Elle est une introvertie qui se déguise. Qui y arrive un peu moins bien depuis qu’elle a perdu son bébé. Est-ce la même chose pour Anwar ? Elle ne peut pas le lui demander frontalement, quoiqu’elle se pose la question. Alors elle a parlé d’elle, pour souligner qu’elle comprend ce qu’il veut dire. « Les humains peuvent être tellement fatigants. » complète-t-elle sa réponse, plus bas cette fois. Elle comprend son stress de la foule. Comme on est mieux loin du monde, en plein cœur de la nature, finalement. Peut-être se braque-t-elle un peu cependant à la mention de la question indélicate qui lui a été posée. Ce n’est pas de la faute d’Anwar. Ce n’est pas contre lui. C’est juste que, l’espace d’un instant, elle reste silencieuse, Oliva. Besoin de digérer, réfléchir. A ce qu’elle va dire. Puis elle reprend : « J’ai l’impression que je devrais m’y être habituée. On se mange tellement de questions indélicates du genre en tant que femme, au quotidien. » Elle en avait déjà avant de se retrouver enceinte. Mais avant, elle trouvait une réplique bien sentie à balancer en retour. Pas ce soir. Le silence semble s’installer, encore. Mais c’est juste qu’Oliva a besoin de temps. Pour savoir comment formuler les choses. Ce qu’elle veut dire, aussi. « Le pire, dans tout ça, c’est l’absence d’empathie quand on pose ce genre de questions. C’est qu’ils ne se demandent pas une seule seconde quel est notre vécu derrière. On ne sait jamais ce que vivent les autres dans leur vie personnelle, ni ce qu’ils ressentent. On devrait toujours y penser avant d’ouvrir la bouche. Qu’on peut blesser. » C’est ce qui est arrivé. On l’a blessée. Et quelque part, sans être encore allée jusqu’à dire à Anwar ce qu’elle a vécu, elle a sous-entendu qu’il y avait eu quelque chose. C’est peut-être une évidence, dans le fond. Sinon, elle ne serait pas partie de la salle comme elle l’a fait.
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âge : né à Alexandrie, en Égypte, un 19 avril, la journée la plus chaude de l’année, le petit Anwar nait. Il n’en garde que très peu de souvenir de la ville mais ça ne l’empêche pas d’être fier d’être né là-bas. Du haut de ses 30 ans, la trentaine est enfin arrivée, elle l'effraie toujours autant, et l’état de sa vie n’a rien permettant de le rassurer.
occupation : journaliste dans l’âme, sans aucun doute. Faits divers, entrevues locales, Anwar veut et tente de capturer tout ce qui se passe à Oceanside. Toujours un calepin dans la poche arrière, un curieux dans l’âme, il n’y a rien qui le satisfasse plus que ce travail. Il n’empêche que la vie en Californie coûte cher, il enchaîne les petits boulots sur le côté depuis la vingtaine. Dans les dernières années, son deuxième gagne-pain est devenu les combats clandestins, un « hobby » auquel il a accroché après avoir commencé la boxe. Malheureusement, les vieilles habitudes ont la vie dure, et même maintenant que son travail pourrait lui permettre de vivre confortablement, il continue cette pratique illégale.
statut civil : célibataire, mais pas forcément fier. L’amour et les relations lui échappe, pas faute d’essayer, il enchaîne les coups d’un soir et n’arrive pas à rester avec la même plus d’une semaine. À la fois envie de se caser, à la fois incapable de s’attacher aux gens, l’entre deux commence à devenir insoutenable.
orientation : bisexuel, tout le monde le sait depuis longtemps. Avec un coming-out étonnamment aisé, Anwar assume qu’il est depuis longtemps, s’engageant dans des relations avec des hommes et des femmes.
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Anwar refuse de se l’admettre, mais Oliva n’est pas la seule à s’enfuir ce soir. Il aime prétendre qu’il est venu le voir par pure bonté du cœur, par un altruisme qui l’a poussé à aller réconforter sa rivale, mais il ne supporte pas la foule dans laquelle il a passé la soirée. Il déteste jouer au jeu de la soirée mondaine, il déteste passer de petit groupe en petit groupe, aller faire des salutations juste pour que les personnes à qui il parle sachent qu’il est présent et s’en souvienne dans le futur, il déteste devoir esquiver les questions personnelles qui sont lancées de tout les côtés, malgré l’aptitude qu’il a développé pour rediriger la conversation. La fuite d’Oliva a été une porte de sortie dans laquelle Anwar s’est engouffrée, malgré ses appréhensions à s’engager dans une conversation sérieuse. Mais la vérité reste qu’une conversation sérieuse demeure plus intéressante que les banalités qu’il entend dans ce genre de soirée : le plus grand risque qu’il encourt est que la conversation soit redirigée vers lui. Heureusement, malgré ce risque, malgré la rivalité, malgré la petite voix dans sa tête qui lui dit que le dernier truc dont elle a envie c’est qu’un autre homme vienne la réconforter, Anwar n’a pas l’impression de déranger Oliva. Il ne sait toujours pas si sa présence est réellement appréciée, mais il peut se contenter de ne pas déranger. Mais elle a l’air si triste, une tristesse familière malgré Anwar. Une tristesse à la force qu’il reconnait en tant que force égale à celle des émotions qu’il s’efforce de cacher au quotidien. Il ne peut s’empêcher de penser à la cause de cette tristesse, au bouton sur lequel leur crétin de collègue a appuyé quelques minutes plus tôt. Il s’arrête avant de trop théoriser : il n’ose pas demander, de toute façon. Et il n’a pas besoin de savoir. Tant qu’il peut être là, tant qu’il peut échapper au brouhaha ambiant, il est satisfait.

Il observe un sourire à sa première blague. Déjà un pas monstrueux, se dit-il. Il se dit qu’elle a un beau sourire, un sourire qui est beaucoup plus difficile à apprécier dans une salle avec des lumières blanches agressives, remplie d’hommes et de femmes qui pensent être les dirigeants du monde, mais qui est rendu réconfortant à l’orée de cette soirée, sous les quelques étoiles visibles à travers la pollution visuelle de San Diego, une cigarette à portée de celui-ci. La cigarette représente une force qu’Anwar n’a pas. Il se sent obligé de boire à ce genre d’évènement, pour se décrisper, pour ne pas avoir à réfléchir, pour ne pas avoir à penser à ce vide qui l’emplit et pour peut-être même oublier tous les mots prononcés, une fois le lendemain atteint.
Anwar se lance dans une analogie foireuse, essayant de la supporter discrètement, de démystifier une foule qui ne mérite pas l’appellation de lions. Il ne peut s’empêcher de rire à sa réponse, à ses insultes dirigées à leurs collègues. Un rire franc, car elle dit tout ce que lui veut dire sans être trop direct. Un rire arraché comme elle lui arrache les mots qu’il garde au plus profond de son âme, pour être diplomate, car il faut bien que tout le monde le voie comme le gars charmant et aimable qu’il essaye d’être. « Facile à remarquer que leur QI ne dépasse pas la température de la salle, faut juste lire leurs articles. » Une petite pique après son rire, pour renchérir, parce qu’elle semble avoir besoin de légèreté malgré sa difficulté à esquisser un autre sourire.

Mais évidemment, le silence se réinstalle, reprend sa place. Comme il finit toujours par se réinstaller dans ce genre de moments, comme si tous les gens malheureux tendaient naturellement vers le silence, un silence à moitié réconfortant mais surtout à moitié facile. Comme si l’option la plus simple est de ne pas parler de ses problèmes, car pour les régler il faut passer par le son oppressant de notre propre voix qui les exprime. Anwar ne veut pas les laisser tomber dans le silence, mais il ne veut pas imposer ce son oppressant à Oliva, il ne veut pas la forcer à confronter quoique ce soit là, maintenant, comme si le sort de l’univers est en jeu. Mais si ce n’est pas elle qui doit entendre le son de sa voix, il ne reste qu’une option. Après un court moment d’hésitation, Anwar se lance. Une petite information. Rien de très personnel, ce qui est déjà largement trop personnel pour lui. Il avoue sa difficulté à maintenir une vie sociale. Toutes ses journées son occupées par son travail et par ses combats. Il parle à peine à sa sœur, malgré ses messages fréquents, il voit à peine Roman, alors qu’il sait qu’il est là pour lui. Il préfère parler à des inconnus qu’à sa famille, simplement parce qu’il n’est pas obligé de revoir les inconnus. Il ne rentre pas dans ces détails, mais le poids qu’il ressent est audible dans sa voix. Mais Oliva acquiesce. Peut-être par politesse, se dit Anwar, mais elle semble sincère. Il expire un souffle qu’il n’était pas conscient de retenir. Sa compréhension lui apporte un soutien en retour, un soutien dont il ne pensait pas avoir besoin. « J’ai déjà une chance de travailler depuis Oceanside, chez moi, je n’ai pas à voir ces bozos tous les jours. Tous les voir d’un coup, en revanche, c’est compliqué. » Il observe son profil et finit par prendre un petit pas, histoire de se mettre côté à côte. Il avait préféré rester en retrait, à son arrivée, par respect, pour lui laisser assez d’espace pour respirer, mais il ressent une légère invitation dans ses réponses qu’il décide d’accepter : sa présence ne dérange pas, mais surtout, elle semble être appréciée.
Il sourit encore à son insulte envers l'espèce humaine. « Ne m’en parle pas. » Il répond, lui aussi plus bas, à sa réponse. Le stress des humains devient insoutenable, par moment, pour Anwar. Lui qui pourtant les aime tant, par moments, lui que cherche à tous les comprendre, il a ses moments où il ne veut parler à personne, où il ne veut voir personne. L’observant toujours du coin de l’œil, il la voit se crisper lorsqu’il mentionne la question. Peut-être trop tôt pour en parler, peut-être qu’il devrait simplement la distraire. Alors qu’elle prend quelques instants pour répondre, Anwar se sent à deux doigts de changer de sujet, mais sa réponse arrive. Il secoue immédiatement la tête, avec un froncement de sourcils désapprobateur… Mais s’arrête avant de répondre. Voyant qu’elle a plus à dire, Anwar se retient et la laisse finir, patiemment. Il a un sourire triste à la deuxième partie de sa réponse. Clairement, elle n’exagère pas, ce genre de question lui arrivent souvent si elle y a autant pensé. Anwar retient la mention d’un vécu, mais ne compte pas la questionner, pour l’instant. Malgré ces intentions, l’instinct de journaliste prend le dessus, et il analyse un peu plus longuement la phrase avant de répondre. « Tu n’as rien à te reprocher. La question est indélicate, irréfléchie, sans empathie, donc c’est à celui qui la pose de s’adapter, de s’améliorer. Tu ne peux pas contrôler tes réactions, mais ils peuvent contrôler leurs mots. Le jour où tu t’y seras habituée, c’est là qu’il faudra s’inquiéter. » Il tente de mettre un stop au blâme qu’elle s’attribue. Ce n’est pas un bon chemin à emprunter, et il sait qu’elle le sait.

Anwar observe ses mains et voit la cigarette, presque terminée. Il se doute qu’elle en a plus quelque part, il a rarement rencontré des fumeurs qui ne se trimbalaient avec qu’une cigarette, mais fouille quand même dans ses poches. Il sort un paquet de cigarette, toujours scellé. Il le tend vers Oliva : une offrande officielle de paix. « Je ne fume pas, mais mon frère avait cette sale habitude. » Les mots lui échappent sans vraiment qu’il y réfléchisse. Peut-être l’alcool qui lui fait de l’effet, ou peut-être un certain confort dans la conversation qui l’a désinhibé. Dans tous les cas : mauvais. Anwar lui tend le paquet de cigarette, les yeux maintenant rivés vers le sol. Les mentions de son frère se font de plus en plus rare dans ses conversations. Chaque fois qu’il en parle, c’est simplement un rappel du gouffre sans fond dans son âme qui semble de plus en plus impossible à remplir. Il soupire, toujours sans regarder Oliva, et dépose son verre de champagne sur le bord d’une fenêtre. Il ne fume pas. Ramy fumait. Beaucoup, surtout durant les dernières années. Le stress de la vie de Chef, de propriétaire de restaurant. L’odeur de la cigarette qui empestait chacune des pièces dans lesquelles il passait plus de cinq minutes. Une odeur qu’Anwar pensait détester, mais qui lui manque, ces temps-ci. Il y a quelques années, ces pensées auraient provoqué des larmes sans fin. Aujourd’hui, Anwar ne pense plus avoir de larmes restantes à pleurer. Donc il regarde dans le vide, pendant quelques moments, à peine deux secondes. Essayant de vider son esprit, de trouver une idée pour changer le sujet.

Après une grande inspiration, Anwar relève les yeux vers Oliva. En un instant, il est passé de désespéré à enjoué. Une façade difficile à abattre, une façade pratiquée depuis maintenant plus de 10 ans, mais c’est difficile de croire en une façade qui vient tout juste de s’effondrer, même si c’était pendant moins d’une seconde. « Et si… on se cassait ? » Anwar propose, pensant un peu moins à ses mots qu’il y pensait il y a quelques minutes. « Notre présence ne sera pas remarquée, je pense qu’on a tous les deux fait notre ronde de bonjours… Il n’est pas trop tard, je suis sûr qu’on peut trouver un café ou quoi pour, euh… Je sais pas, ne pas penser à tout ça. Ou pour y penser, si c’est ce que t’as envie de faire. » Les yeux d’Anwar sont impassibles, d’un brun si profond qu’ils semblent noir sous la lumière de la Lune. Une chose est claire, son envie d’être ici, à cette soirée, déjà faible pour commencer, a maintenant complètement disparu. « Partante ? »

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