apocalypse — eden

tw: relation libre, manipulation

[ outfit ] Depuis le démarrage de son nouveau téléphone, Suki n’avait pas eu de nouvelles de son mec que lorsqu’elle a relancé l’application de messagerie. Lui envoyant l’équivalent d’un mois de textos en retard, et annonçant à ses destinataires que la réception de leurs messages venaient à peine d’être distribués. Donnant ainsi la preuve à Eden qu’elle était à nouveau joignable. Et sans tarder, il ne manqua pas de l’incendier par messages, déclenchant à nouveau le cercle vicieux de la toxicité distillée dans leur relation. Relation dans laquelle elle ne parvient plus en ressentir les bienfaits, elle ne parvient plus à se sentir épanouie ou heureuse à ses côtés. Pas certaine de l’avoir été bien longtemps, elle ne se sent pas prête de continuer ainsi et faire durer le status-quo dans lequel ils s’enlisent sans jamais admettre les choses. Parce que c’était le discours de ses proches, ses propres conclusions mais aussi beaucoup de temps d’introspection. Aussi, elle mentirait si elle disait que la rencontre avec Leslie n’avait pas accéléré ce travail de réflexion. À ses côtés, dans la chaleur de ses bras, elle a redécouvert le bonheur de succomber aux charmes d’un homme, de se sentir écouter mais surtout aimer. Sans limites, il lui donne de la douceur, de l’affection. Dans ses mots, dans ses paroles, dans ses gestes. Encore plus dans ses actes. Et elle avait perdue l’habitude de tout ça, Suki. Elle ne sait plus quand fut la dernière fois où Eden eut un mot gentil pour elle, un geste amoureux ou une action tendre pour elle, pour leur couple.

Un couple qui est à la dérive depuis bien trop longtemps, et qu’il est temps de sauver de la noyade. Aussi, elle n’a pas attendu qu’il réponde à ses messages pour planifier une date avec elle pour qu’ils puissent se revoir. Ici la voilà, à sonner devant la porte de sa villa. À trop attendre, elle craint de perdre son élan de courage qu’elle a réussit à rassembler avec la volonté de lui parler pour mettre un terme une bonne fois pour toute à leur relation. À cause des messages affreux échangés, puis de son appel réceptionné par Leslie. Une conversation entre les deux hommes dont elle ne connaît pas tous les détails, mais dont elle en a honte. Elle aurait aimé que cette situation ne se présente pas, au grand jamais. Impatiente, elle martèle le sol frénétiquement du pied comme pour extérioriser son agitation qui se manifeste de manière imprévisible et qu’elle ne peut contrôler. Aussi, lorsque la porte s’ouvre, elle s’empresse déjà d’avancer sans attendre d’être invitée. La main posée contre son torse, elle le pousse pour rapidement se glisser à l’intérieur de l’immense demeure. ― J’ai pas beaucoup de temps Eden, il faut vraiment qu’on parle. Se justifie par le temps qui court pour rapidement rentré dans le vif du sujet, et à vouloir écourter le désagrément de la discussion aussi vite que possible. icons par pinterest

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[outfit] -- "Un dernier verre Eden, allez ! L'encouragea le reste de la bande, alors qu'il enfilait déjà son manteau, s'excusant de son départ précipité avec un grand sourire aux lèvres. Sérieux, reste encore un peu, t'as mieux à faire un jeudi soir ?"
L'air malicieux, l'homme se contenta d'un clin d'œil pour répondre à la question, faisant rapidement cesser l'insistance de ses collègues qui comprirent que cette attitude pressée ne pouvait concerner qu'une femme. L'acteur leur adressa un dernier signe de la main avant de quitter le bar, guilleret, comme si la soirée qui l'attendait était placée sous de bons augures, comme s'il s'agissait d'un rendez-vous galant, et non d'une discussion bien plus sérieuse et charnière.
L'avenir, le respect, les limites, ce n'était que des sujets qui l'emmerdait profondément, peu importe combien de fois le couple avait tenté d'améliorer leur relation en les abordant. À ses yeux, c'était toujours la même chose, toujours le même cercle vicieux : Suki se sentait délaissée, elle fricotait ailleurs quelques jours, se sentait pousser des ailes et souhaitait le quitter. Une chanson régulièrement fredonnée à son oreille, une comptine à laquelle Eden était habitué, pour autant pas lassé. Parce qu'il savait pertinemment qu'à chaque fois, la suite aussi, était similaire à la rupture précédente. Une fois séparés, le silence radio s'imposait, parfois quelques jours, souvent quelques semaines, mais inévitablement : la brunette revenait, toujours - en manque du piquant de son compagnon, de leurs étreintes sauvages et de leurs moments passés à refaire le monde. Ce soir ne serait qu'un petit jeu supplémentaire, une danse dont il connaissait par cœur les pas. D'abord la dégoûter, la rabaisser, puis l'attendrir, la séduire. Encore et encore.

"Je t'en prie, entre, fit-il avec une certaine exagération de sa politesse, alors que la brunette s'était quasiment imposée. Pas beaucoup de temps ? On va le prendre pourtant, c'est important nous deux."
En attrapant la main qu'elle avait posée sur son torse pour le repousser, il noua ses doigts entre les siens, forçant leur proximité le temps de lui voler un baiser, ponctué d'un sourire provocateur - faisant mine d'oublier leur conversation violente et l'échange houleux avec cet inconnu qui avait partagé les draps de sa compagne.
Sans lui laisser le temps de répondre, ni de se détacher de lui, l'homme l'attira un peu loin à l'intérieur de sa spacieuse villa, louée à l'occasion du tournage de son nouveau projet. Au sein même du salon, les meubles avaient été déplacés à la hâte, faisant place à une petite nappe déposée sur le sol, quelques bougies et divers mets à grignoter. Une demande effectuée des semaines auparavant, celle d'un pique-nique à deux, autrefois ignoré par l'acteur, préoccupé par la lecture de son scénario. Pourtant, ce soir, il s'était empressé de quitter ses collègues, refusant cet énième verre pour préparer la surprise, dans une volonté de confondre les sentiments de Suki. Si elle était venue pour le quitter, il comptait bien la troubler, gagner du temps et pourquoi pas lui voler une dernière étreinte.
"Tu vois, je retiens tes envies, lui glissa-t-il à l'oreille, telle une vipère entourant sa proie. Installe-toi, on peut quand même prendre un verre en discutant, non ?"

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[ outfit ] Pas le temps de s’attarder, la main posée sur lui le repousse pour s’imposer chez lui. Dans une volonté de briser la roue de l’infortune qui jalonne leur couple, Suki sait qu’elle devra dévier de cet éternel chemin qu’ils empruntent ensemble depuis de nombreuses années. À savoir se disputer, se séparer, s’aimer à nouveau puis se rabibocher avant une énième rupture marquant un cycle sans fin. Il y’a un trop plein de tout, d’une lassitude qui s’installe dans ses veines, d’une addiction dont elle souhaite se sevrer une bonne fois pour toute. Parce que s’il y’a toujours un soupçon d’évasion dans d’autres bras masculins, elle a toujours fait l’erreur de lui revenir. Encore et encore. Il évoque l’importance de leur couple, et elle lève les yeux au ciel. Elle accueille sa remarque dans l’hilarité ponctuée d’ironie. Dans un éclat de rire qu’elle ne tarde pas à ravaler dans sa gorge lorsqu’il pose sa main contre la sienne afin d’entrelacer ses doigts autour des siens, elle déchante de son geste. Puis dans un mouvement inattendu, il l’attrape soudainement pour venir l’embrasser. Prise au dépourvu, elle encaisse le baiser avant de lui envoyer un regard furibond alors qu’il s’éloigne d’elle avec un sourire satisfait au visage.

Pas le temps de protester qu’il l’entraîne à nouveau dans l’enceinte de sa villa, collée à lui sans aucune possibilité d’échappatoire. Fièrement, il la mène jusqu’à un pique-nique improvisé au milieu du salon, là où les meubles semblent avoir été repoussés à la hâte pour dresser la nappe au sol. Elle souffle son amusement par le nez avant de questionner sur un sec. ― Nous deux, important ? Depuis quand, Eden ? Elle questionne sincèrement, parce qu’à ses yeux, cela fait depuis bien longtemps que leur couple est à la dérive. Qu’elle s’accroche inutilement à lui sans aucune perspectives d’amélioration, à défaut d’avoir dû faire le deuil douloureux d’une quelconque évolution de leur relation. ― Mais putain mais … c’est trop tard Eden. Un frisson parcourt son échine alors qu’il susurre à son oreille, lui dégueule des couleuvres à la place de sincères mots doux. D’un regard méfiant, elle hésite un bref instant avant de capituler en soupirant. ― Un seul verre, alors. Elle prend place à terre, croise les bras d’impatience tout en observant les différentes victuailles qu’il a préparé pour l’occasion. Elle pioche nonchalamment dans un pot pour attraper une poignée de noix de cajou qu’elle grignote une à une sans le quitter du regard. ― Je veux qu’on arrête tout, toi et moi. La brune n’y va pas par quatre chemins, préfère opter pour la carte de l’honnêteté mais n’ose pas ouvertement aborder la présence de Leslie dans sa vie. Au combien même elle n’ignore pas qu’une conversation s’est déroulée entre eux en son absence durant la nuit passée avec l’architecte, elle ne souhaite pas le placer au cœur de son conflit avec Eden. Elle ne souhaite pas lui offrir une raison supplémentaire de s’en prendre à lui. ― Toi et moi, ça n’a plus de sens. Alors … rompons. Elle glisse une mèche rebelle derrière son oreille, laisse un silence s’installer après avoir prononcé les derniers mots sur lesquelles elle ne voudra pas revenir.  icons par pinterest

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[outfit] -- Triomphant face à ce baiser volé, l’homme se passa la langue sur les lèvres, une fois le dos tourné, alors qu’il guidait son invité à travers l’habitation. Maintenant qu’il venait de goûter une nouvelle fois à ses lippes, il espérait, avec un certain aplomb, obtenir davantage - une forme de cadeau d’adieu ou seulement un agréable moment à deux, avant que la belle ne lui revienne une fois de plus, incapable de tenir ses nouveaux engagements. Ce motif de visite, Eden refusait de le prendre avec sérieux, hanté par la sensation d’avoir vécu cet instant de multiples fois, qu’il ne s’agissait que d’une vulgaire pièce de théâtre qu’ils jouaient, encore et encore. Il était évident qu’ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre, qu’ils n’étaient pas une paire qui fonctionnait, mais l’acteur refusait de laisser filer celle qui avait accompagné ces dernières années, à travers ses réussites et ses désillusions. Peut-être était-il à l’origine de la déchéance de leur couple, lui qui avait rapidement cessé ses efforts, interrompant cette carapace qu’il s’évertuait à porter, camouflant sa véritable nature : son égoïsme, sa fourberie et son évident manque de sincérité - défauts totalement incompatibles avec les besoins de Suki.
Satisfait que sa petite surprise fasse son effet, il s’empêcha de sourire en coin. C’était bien là sa marque de fabrique, cette manière infecte de réagir au dernier moment, d’offrir ce qui était souhaité au moment où l’on voulait se défaire de lui, l’indépendant souhaitant que l’on ne se lasse jamais de sa présence.
“Arrête, chassa-t-il d’un revers de la main, comme si les paroles de la brunette n’étaient pas emplies de vérité. Tu sais bien que t’es la personne la plus importante de ma vie, déclara-t-il d’une manière convaincante, en se forçant pourtant à y croire, sachant pertinemment qu’il se faisait toujours passer avant.”

Victorieux, il s’installa à ses côtés, prenant bien soin de retirer sa propre veste dans l’espoir de dévoiler ses épaules. Arborant une nouvelle silhouette bien plus développée que par le passé, Eden tentait d’obtenir une réaction chez sa compagne, habituée aux changements d’apparence de l’acteur. Parfois plus rond, souvent plus maigre, il n’avait eu de cesse de changer au fil de ses projets, faisant toujours passer sa carrière avant même sa santé, malgré les recommandations de son entourage. Avec élégance, il s’efforça de remplir deux coupes, conscient que sa galanterie était une des choses qui lui avait permis de séduire la belle, par le passé. Puis, sans même lui proposer, il profita de la confusion pour lui imposer de trinquer sensuellement, respectant leur vieille habitude de croiser leurs verres, l’un trempant ses lèvres dans le verre de l’autre.
“J’me doutais que tu venais pour ça, avoua-t-il ensuite, en affichant un air pensif. Mais, tu sais, le principe d’un couple comme le nôtre, c’est bien la liberté. Alors, si t’as trouvé un idiot qui adore te masser les pieds sur le canapé devant la petite émission merdique du mardi soir, profite, mon ange. J’suis vraiment pas jaloux.”
Minutieux, il l’aida à replacer la mèche de cheveux récalcitrants, imposant son visage à quelques centimètres seulement de la coach sportive, pour lui sourire avec douceur, en parfaite connaissance de ses faiblesses. Il la connaissait si bien qu’il était aisé de la troubler - si bien qu’il aurait pu facilement la rendre heureuse s’il l’avait souhaité. Le petit air sérieux sur son visage le força néanmoins à changer de stratégie, alors qu’il s’enfilait une gorgée de ce vin blanc pétillant, le genre qui brûlait suffisamment la gorge pour oublier son ego, piqué.
“Mais soit, si c’est ce que tu veux, je ne peux pas m’y opposer. Je te rappelle seulement ce que ça implique Suki, fit-il d’un ton plus alarmant. Je ne serais plus là pour te consoler, pour te complimenter, ni pour te faire jouir…”
Tentateur, il laissa sa main frôler la cuisse de son amoureuse, attendant un signe pour oser s’y attaquer plus généreusement, tel un prédateur qui patientait que sa proie ne s’épuise.