tw: mention d'addiction aux jeux, anxiété, haine familiale, blessure. nara ne voulait pas rentrée de suite. cherchait juste à repousser l'inévitable. parce que l'idée même de retrouver son appartement. vide. sans bruit. seule. la rendait anxieuse. il faisait beau. assez pour lui donner envie de dessiner dehors. de rester assise sur la plage durant des heures et de ne pas surveiller l'heure. personnes n'attend son retour. personnes ne s'intéresse à ses mouvements. personnes ne se préoccupe de savoir où elle se trouve et ce qu'elle fait et encore moins avec qui. plus depuis longtemps. ici elle peut mettre sur papier tout ce qu'elle ressent, les émotions qu'elle garde toujours enfermée dans une boite loin dans son esprit. une boite assez solide pour ne jamais craquer, en tout cas jamais avec les autres. à quoi bon ? l'amour est douloureux. la vie est difficile. c'est une vérité qui ne quitte jamais ses pensées. pourquoi chaque fois qu'elle touche le bonheur du bout des doigts, elle se fait rattraper par la réalité ? son premier amour, daewon. elle était prête à tout pour eux mais, ils ne sont pas restés. à cause d'elle ? parce qu'elle n'était pas assez bien ? parce qu'elle n'est assez bien pour personnes nara. la femme qu'on veut dans son lit mais, qu'on ne garde jamais longtemps dans sa vie.
« fait chier. » une larme qui s'écoule doucement le long de sa joue. cette faiblesse qu'elle déteste. cette faiblesse qu'elle voudrait faire disparaître à tout jamais. les souvenirs à oublier.
« nara ? » elle reconnait cette voix. elle n'a pas besoin de relever la tête. son coeur prêt à se tordre de douleur. qu'est-ce qu'il fait là ? qu'est-ce qu'il veut ? ce père qui n'est plus le sien depuis longtemps. depuis qu'elle a décidée ne plus avoir de famille, ne plus vouloir d'eux dans sa vie. de ne plus avoir besoin de lui. ce père qui a gâché sa vie. son enfance, ses rêves. elle ne veut pas lui adresser la parole. encore moins le regarder.
« le casino c'est pas ici. » ce n'est pas à la plage qu'il pourrait jouer son argent ou celui de sa femme. pas ici qu'il risque de perdre sa maison, de forcer encore aux autres à s'enfuir, à tout quitter. il ne mérite pas le moindre sacrifice de sa part. pas la moindre pitié.
elle le déteste et il a beau vouloir se racheter. nara ne veut pas. n'a pas besoin de lui. plus depuis des années. plus depuis la majorité. elle préfère encore vivre dans la rue que de supporter à nouveau sa présence. son sourire désolé qui lui donne envie de vomir. qui la répugne.
« continue de détruire la vie des autres loin de moi. » ses affaires qu'elle vient rapidement ranger dans son sac. parce que prendre ses jambes à son cou c'est une facilité pour elle. fuir la discutions. fuir le problème. il n'est pas question qu'elle passe une minute de plus avec cet homme. courir pour s'échapper. courir pour se sentir vivre.
pourquoi est-ce qu'il ne veut pas la lâcher ? pourquoi aujourd'hui ? pourquoi maintenant ? nara à besoin de reprendre son souffle.. c'est qu'il a encore une bonne cardio à son âge. elle n'a aucun moyen de fuite. le bus est trop loin, n'a aucune envie de rentrer dans la voiture d'un inconnu pour gagner la partie. et puis la chute. sa cheville qui lui fait un mal de chien. à force de devoir regarder derrière elle. à force d'être inattentive, la voilà qu'elle souffre encore plus maintenant.
putain nara prend l'option b : rentrer dans la première boutique sur sa route. faire confiance à la première personne qu'elle croise de lui venir en aide. elle qui est complètement essoufflée. l'odeur de bonbons envahit rapidement ses sens. elle s'arrête pendant quelques secondes devant toutes ses couleurs avant de reprendre ses esprits et de passer de l'autre côté de la caisse. restant cachée, suppliant l'homme du regard de ne rien dire. de ne pas prévenir l'homme qui vient de rentrer qu'elle est juste là.
« excusez moi est-ce qu'une jeune fille vient d'entré dans votre boutique ? » son accent anglais encore loin d'être parfait. le coréen qui prend encore bien le dessus. elle voit l'inconnu observer son père, sans savoir quoi faire. perdu depuis qu'une folle est entrée à toute vitesse dans sa boutique. nara lui prend donc discrètement la main, baissant la tête comme pour l'implorer.
par pitié, ne m'oblige pas à le voir maintenant