Quand le ciel veut sauver un homme, il lui donne l'affection pour le protéger.

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La soirée précédente avait été mouvementée. Une fois le concert terminé, le groupe s’était retrouvée au bar pour fêter dignement ce dernier. L’alcool avait coulé à flot. Si Natanaël avait été raisonnable, car il appréciait la sensation d’être pompette, ce n’était pas le cas d’un ami qui avait fini par les retrouver. Un cœur brisé qui avait trouvé du réconfort en leur compagnie et des shoots d’alcool qu’il avait pu jusqu’à finir à moitié inconscient sur la table. Il était facile d’être empathique face à ce genre de douleur. Lui-même aurait sans doute plonger son chagrin dans l’ivresse s’il avait eu la possibilité d’accéder à l’alcool lorsqu’il était en prison. Malheureusement, il avait dû encaisser à la fois la douleur liée à l’enfermement, liée à la culpabilité et celle d’avoir rendue la liberté à l’homme qu’il aimait. En conséquence, il l’a naturellement ramené chez lui pour qu’il passe une nuit en sécurité avec de l’eau et une bassine pas loin. Il serait mal en point demain matin, sans doute hagard et incapable de percevoir qu’il était chez lui. En conséquence, il s’était emparé de son téléphone pour avertir Noa qu’il aurait du retard pour récupérer Rosalina. C’était à son tour de la récupérer quelques jours et il s’organisait toujours pour pouvoir bien s’occuper d’elle en aménageant son poste de travail, quand c’était trop tendu, ils trouvaient toujours une solution, car ils avaient cette chance d’être bien entouré, et d’avoir une âme charitable autour d’eux qui pourraient s’occuper de leur fille si nécessaire. Comme à ses habitudes, Noa se montra compréhensible. Ce qui était une bénédiction. Il se rendait compte à ces moments-là, qu’il avait eu énormément de chance de croiser la route de la demoiselle. Elle avait une place particulière pour lui. Ce n’était pas de l’amour au sens ferme du terme, car il ne l’aimait pas de la même manière dont il avait pu s’emmouracher de Théo, mais il tenait à elle. Tout simplement parce qu’elle était apparue à un moment clé de son histoire, lui avait permis de se connecter à une autre âme que Théo alors qu’il ne croyait pas cela possible. Cela avait été apaisant, car il s’était résigné à vivre une vie dénuée d’amour, puisque celui qu’il aimait, ne serait plus jamais sien. C’était une punition qu’il était prompt à porter, mais avec Noa, il retrouvait le plaisir d’affronter les choses à deux, mais sans les inconvénients. Elle lui plaisait. Il lui avait plu à une époque, peut-être lui plaisait-elle toujours, mais il ne pouvait l’affirmer. La tension était encore parfois palpable lorsqu’ils se retrouvaient proche physiquement l’un avec l’autre, mais il ne se sentait pas en détresse si jamais elle venait à l’informer qu’elle fréquentait quelqu’un. C’était une relation simple, agréable, bénéfique, car il n’aurait pas pu souhaiter meilleure mère pour ce trésor qu’ils avaient mis au monde. Jamais, il ne pourrait regretter la naissance de Rosalina. Pas même le fait qu’il aurait voulu que Théo soit à ses côtés comme ils l’avaient projeté, ne pouvait entacher ce bonheur brut que lui apporte sa fille.

En conséquence, le lendemain matin, après une bonne douche et après s’être assuré que son ami ait pu rentrer chez lui dans de bonnes conditions, il s’immisce dans la voiture conduite par son chauffeur pour rejoindre la demeure de Noa. Il lui faut qu’une vingtaine de minutes pour retrouver cette dernière. Il s’éclipse naturellement de l’habitacle de son véhicule lorsqu’il se gare. Il retrouve son pallier, frappe doucement à la porte pour ne pas éveiller Rosalina si jamais elle s’est assoupie. Lorsqu’il voit Noa apparaitre dans le cadre de la porte. Un sourire nait naturellement sur ses lèvres.

« Salut Noa. » Il le salut en venant la prendre dans ses bras dans une étreinte chaleureuse. Il en profite pour déposer deux bises sur ses joues comme à ses habitudes.

« Notre petite merveille va toujours bien depuis cinq minutes ? » Il lance dans une petite boutade habituelle alors qu’elle le laisse entrer et retrouver cette princesse qui est sagement dans son parc à jouets.

« Salut, ma petite princesse. » Il l’indique en venant doucement la soulever dans ses bras puisqu’elle se tend déjà vers lui.

Il l’enserre avec douceur, en venant déposer un baiser sur son front, toujours heureux de la retrouver après quelques jours d’absence.

« Alors, quels sont tes projets pour ses prochains jours ? » Il la questionne naturellement, sans mauvaise curiosité. D’ailleurs, elle sait qu’elle peut lui répondre ou décider de ne pas le faire, il ne s’en formalisera pas du tout.

Son attention est focalisée sur leur merveille qui vient jouer avec ses doigts alors que son regard fait des allers/venues entre la mère et la fille, se sentant bien comme à chaque fois qu’il est avec elles.

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Natanael arrivera un peu plus tard.
C’est ce que lui indiquait le sms reçu dans la nuit, tandis qu’elle dormait à poings fermés. Comme un bébé. Heureusement, cela fait un bon moment maintenant que Rosalina fait ses nuits – sinon Noa ne l’aurait jamais pu. Mais non : cette nuit, elle dormait. Paisiblement, épuisée. C’est que ses journées sont bien chargées, entre ses cours à la fac et ses soirées avec sa petite fille – petite fille qui gambade, qui plus est. Ça y est : Rosalina est lancée. Ses premiers pas semblent bien loin désormais, alors qu’elle a pris en assurance pour se mettre à marcher. C’est peut-être ce qui l’épuise autant, sinon plus que sa mère, d’ailleurs : ces excursions nouvelles qui permettent à Rosalina de voir le monde sous un nouvel angle. Autant dire que les découvertes n’en finissent plus pour la petite brune. Quoi qu’il en soit, elle a eu droit à une bonne nuit de sommeil – tout comme Noa, bénéficiant d’une petite grasse matinée, en tout cas d’une grasse matinée de maman d’un enfant d’un an.

A son réveil, elle n’a pas tardé à voir le message de Natanael. Ils avaient discuté un peu, la veille – discutent un peu, de temps en temps, même sans que cela n’ait de lien avec Rosalina. Elle apprécie toujours sa discussion, Noa, autant que sa compagnie. Ce n’est pas pour rien si, un soir, il y a plus de deux ans, ils ont passé même toute la nuit ensemble. Elle y repense un peu, parfois. Bref – Natanael l’a informée qu’il ne pourrait pas récupérer Rosa à l’heure prévue. S’en excusait, expliquant qu’un de ses amis s’était mis la tête à l’envers et qu’il devait veiller sur lui. Aucun problème, lui a-t-elle répondu, blaguant même sur les heures en plus qu’elle gagnerait avec leur fille. Elle est ravie qu’ils aient pu mettre en place cette garde alternée, Natanael s’impliquant sincèrement auprès de Rosalina. Ravie de pouvoir avoir du temps pour elle, dans tout cela. Mais il n’empêche que dire au revoir à sa fille est toujours un crève-cœur. Elle est encore si jeune. En tout cas, elle a rassuré Natanael en lui indiquant que ce n’était pas grave, qu’il pouvait prendre le temps dont il avait besoin.
Il ne devrait plus tarder, à présent. Noa finit de préparer les affaires de Rosalina, en train de jouer dans son parc. De temps en temps, elle se lève, l’interpelle, lui montre l’un ou l’autre de ses jouets. Finalement, Noa vient tout juste de fermer le sac d’affaires quand elle entend frapper à la porte de sa maison. Bientôt, elle se retrouve face à Natanael, sur le perron. « Salut Natanael. » répond-elle en souriant, avant qu’il ne l’étreigne et dépose deux baisers sur ses joues. Très vite, la conversation porte sur Rosalina, naturellement – le centre de toutes leurs discussions, autant que de leur attention, évidemment. « Oui ! Elle est même nettement moins irritable que tout à l’heure. » Une bonne nouvelle, surtout pour Natanael, puisque c’est lui qui va récupérer la petite pour quelques jours. Se poussant pour le laisser entrer, Noa referme ensuite la porte derrière eux. Observe ensuite, attendrie, Natanael qui part saluer leur fille, qui s’agite en le voyant, puis finit dans ses bras sans attendre. Alors, à son tour, Noa s’approche, avant de répondre à sa question : « Hm, j’ai au moins un déj et deux verres prévus, y compris avec une vieille amie de passage en ville… Sinon, je partirais bien en excursion à quelques heures d’ici, je verrai. » Elle hausse les épaules, sans se défaire de son sourire. « Et vous ? » demande-t-elle, en caressant la joue de Rosalina. « Ton ami va mieux, au fait ? » s’enquiert-elle, la brune. Elle imagine que la gueule de bois doit être intense, cependant – loin d’être agréable.