Chilling with a friend - pv Elsa

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Pour une jeune femme de vingt-et-un ans, je ne suis pas vraiment branchée sortie. Je dirai même que je ne le suis pas du tout ou presque. Mon temps libre, je le passe surtout à bosser mes cours. Et lorsque je désire me détendre, je sors mon bloc-notes et dessine. Je me moque de passer pour une fille ennuyante. Je me sens bien dans ma bulle artistique à griffonner. Cette activité me coupe du monde et me permet de déconnecter. Je ne comprends pas mes camarades de classe et leur besoin de se rendre dans un bar ou dans une discothèque pour décompresser. Je comprends encore moins la nécessité de l’alcool pour qu’iels s’amusent. Cependant, aujourd’hui, je comprends leur besoin de prendre l’air. Les rayons du soleil pénétrant ma chambre par ma fenêtre sont doux et chaleureux sur ma peau. Une invitation évidente à aller à l’extérieur en profiter. Malheureusement, un cours de droit des affaires m’en empêche. Je me dois de le comprendre et de le retenir avant d’envisager me reposer. Il m’est rare de galérer autant avec une leçon. J’en ai été au point de m’octroyer une pause en envoyant un sms à Elsa pour me plaindre. Sans grande surprise, elle n’arrive guère mieux à l’apprendre. En même temps, en étant à la plage, c’est compliqué. Si mon éducation lui impose de lui faire la morale, je me suis laissée tenter par la retrouver. Je ne la surnomme pas la démone par hasard. Pourtant, je suis ravie de l’avoir dans ma vie.

Ce moment de déconnexion va me faire un bien fou. Il va me permettre d’arrêter de mettre mon cerveau en ébullition avec les examens en approche, de mettre mes études de côté. Je refuse de me torturer l’esprit l’avantage aujourd’hui. Enfin ça, c’était avant de me poser devant ma penderie pour choisir la robe à porter. Au bout de trente minutes, j’ai finalement opté pour une longue robe blanche sans manche, à fines bretelles, dont le pan caresse mes chevilles. Ne désirant pas me baigner, je ne prépare pas d’affaire en ce sens. Prête – et l’heure d’autorisation de sortie atteinte – , c’est une tornade humaine qui abandonne sa chambre et descends les escaliers quatre à quatre pour atteindre le salon. Mes parents salués à la va-vite, j’attrape mon chapeau de paille posé sur un meuble et je m’empresse de filer dehors. Je glisse les lunettes de soleil de mon sac à main sur mon nez avant de rejoindre mon cabriolet dans la cour. Au volant de mon bolide, je démarre puis me mets en route, direction la plage. Un quart d’heure plus tard, je me gare sur un parking à une cinquantaine de mètres de ma destination. Les semelles de mes spartiates martèlent le sol sur mon passage pour terminer mon chemin. Arrivée sur place, le plus dur reste à faire : repérer la brune dans la foule. Je balaye l’espace rapidement de mon regard, sans succès. Je ne suis pas désespérée pour autant. Connaissant ses habitudes, je sais où la chercher.

Je me débarrasse de mes souliers pour fouler le sable. Chaussures en main, je m’avance vers la zone où l’étudiante aime bronzer. Me souvenant de sa plainte sur le bruit d’enfant, en entendre crier et en voir jouer me confortent dans l’idée d’être sur la bonne voie de sa position. Il ne me faut pas longtemps pour la repérer. Avec sa bouille angélique en dépit de son caractère diabolique, elle est facilement reconnaissable. J’accélère ma marche jusqu’à sa position et me planter debout face à sa silhouette allongée sur sa serviette recouverte de son bikini noir. Une silhouette que je parcours derrière mes verres teintés, confirmant qu’elle peut s’avérer être une terrible tentatrice. « Je vois que ça révise dur. » Un léger rire franchit la barrière de mes lèvres avant qu’un large sourire se dessine sur ces dernières. Elle n’est pas là pour réviser. Moi non plus d’ailleurs. Et je me suis promis de ne plus penser aux études durant cet aparté de relaxation, mais je ne peux retenir une taquinerie. « Tu sais que si tu bossais aussi fort que tu te prélasses, tu pourrais peut-être être major de la promo. » Peut-être seulement. Il serait difficile de me détrôner malgré tout tant je redouble d'effort pour ma réussite.

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Je me suis dit qu’aller à la plage était une bonne idée avec ce temps. Surtout que, ça commençait à me saouler ce cours de droit des affaires et que je n e comprenais pas grand chose. Réviser sur la plage, c’était une bonne idée. Que nenni. J’ai rien fait en arrivant hormis m’allonger sur ma serviette, mettre mes écouteurs et fermer les yeux. Jusqu’à ce qu’une bande de gamins s’installent à côté de moi. J’espère que c’est une blague… je ne supporte pas les gosses, mais bon je vais faire un effort et me dire qu’avec la musique, je ne les entendrais pas, surtout pendant que j’envoyais des messages à Hope, une amie que j’ai rencontré lors de ma première année de fac. J’adore cette fille et avec ma bonne influence, je lui ai demandé de me rejoindre à la plage pour réviser…. Si vous saviez… non…c’est surtout histoire de décompresser parce que ça a tendance à angoisser pas mal de monde avec cet exam. Moi, j’hésite à le rater, mais je me suis dit après que ce serait éliminatoire.

Elle doit être sur la plage et lorsque je l’aperçois sur la plage, au loin, malgré les gens autour, je me lève et lui fais de grands gestes, qui visiblement semble y fonctionner car elle se dirige vers moi. Toujours aussi jolie.

"Si tu savais, je ne fais que ça depuis que je suis arrivée",fais-je sarcastique en lâchant un petit rire

Je reporte mon attention sur la mer en posant les écouteurs tandis que je me décale pour lui faire de la place.

"Je suis déjà la reine des démones, comme tu m’as dit, je ne peux pas avoir plusieurs talents".

En disant cette phrase, j’enfile mes lunettes en lui lançant un clin d’œil, la tête légèrement penchée, une mèche qui me retombe sur les yeux.

"Ne t’en fais pas, tu vas le réussir cet exam, tu es ambitieuse Hope, je crois en toi."

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Elsa est le parfait exemple que l’on peut réussir ses études sans y consacrer la plupart de son temps. Loin d’être la première de la classe – cette place m’étant réservée – elle se débrouille admirablement bien et réussit ses examens à chaque fois. Elle est une preuve vivante que s’amuser n’est pas incompatible avec le succès professionnel même si elle devra certainement être plus sérieuse dans la suite de son cursus, la difficulté augmentant tous les ans et demandant plus d’investissement. « Je doute pas un instant que t’as révisé à fond ton bronzage. » Un autre léger rire s’échappe de mes lèvres. Je ne faisais pas référence à ce genre de révision. Maintenant, je reconnais qu’elle est méticuleuse à ce niveau. Sa peau affiche un joli teint halé. Comparé à elle, avec ma peau de porcelaine, je ressemble à un cachet d’aspirine. Après, sur ce coup-là, ce n’est pas uniquement à cause du fait que je m’expose rarement au soleil. Je bronze difficilement, héritage maternel dont je me serai bien passée. Voyant qu’elle me fait de la place à ses côtés, je ne reste pas debout et viens m’asseoir en tailleur sa droite en prenant soin de poser mes fesses sur un coin de sa serviette. Si je tâche de sable ma robe neuve d’une semaine, je vais me faire gronder en rentrant. Mes lunettes de soleil toujours devant mes yeux, je souris à sa remarque. Si c’est une démone, c’est aussi une amie précieuse capable de me rassurer. « Je sais que je vais le réussir, mais je peux pas m’empêcher de stresser. » Cela pourrait paraître pour de la vantardise, mais pas du tout. J’ai conscience de mes capacités même si je reste humble. En plus, d’après mon professeur, si je n’obtiens pas cet examen, personne de la classe ne l’aura. Je me tends par rapport à mes parents. En dépit de ma réussite évidente, avoir une note au-dessous de dix-sept serait considéré comme un échec à leurs yeux et me met une pression sur mes épaules. « Enfin bon, je suis pas venue ici pour parler des cours. » Le cas échéant, je serai restée chez moi et aurait continué de discuter par sms. Je suis là pour penser à autre chose, pour me détendre. Quelque chose que je ne fais que trop rarement pour ne pas profiter de la moindre seconde. « Interdiction de parler de la fac jusqu’à ce qu’on se sépare. La première qui enfreint cette règle paye un verre à l’autre. » Un sourire malicieux étire mes lèvres. Si mes paroles lui imposent cette règle sans lui demander son avis, je sais qu’elle l’appréciera. J’ai d’ailleurs plus de chance qu’elle de perdre à ce petit jeu tant les études obsèdent davantage mon esprit que le sien. C’est une façon d’essayer de m’en détacher et de savourer l’instant présent. « L’eau est bonne ? » Je lance la conversation. Dans sa tenue, je suppose qu’elle s’est baignée. Mais peut-être que non et qu’elle s’est contentée de se prélasser au soleil.

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Je souris à sa remarque.

"Ah bah le prix Nobel du bronzage, dis !"

En tournant la tête je viens de me rendre compte que les enfants sont partis. Tant mieux, ça criait de partout et mes oreilles commençaient déjà à siffler. Les lunettes de soleil sur la tête, je la regarde en biais, la tête penchée et lorsqu’elle me lance le défi de ne pas parler de cours, je sais que je n’aurai aucun mal à gagner. Mais je suis là pour la faire profiter de ce moment de répit et j’ai quelques idées.

"Tu as de la chance, j’ai apporté ma carte pour te payer un coup. D’ailleurs, c’est vrai qu’il commence à faire un peu chaud mais je ne suis pas encore allée dans l’eau, non."

C’est alors qu’un sourire malicieux s’affiche sur mon visage.

"Tu sais quoi ? On n’a qu’à vérifier. Allons dans l’eau, ça te rafraîchira les idées"

Je me lève, en veillant à ne pas mettre de sable sur sa jolie robe et m’époussette. Depuis que je suis arrivée ici, j’ai bronzé un petit peu, mais j’ai déjà un teint hâlé naturellement, et j’admets que ça m’arrange pas mal la vie. À son tour, à présent !

"D’ailleurs j’aime beaucoup ta robe, tu es très jolie !"

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Je ne devrais pas jouer sur le terrain de la répartie avec elle. Je n’ai aucune chance de gagner. Ma foi, cela m’amuse et c’est le plus important. « Tu peux même postuler à l’élection de Miss plage 2023. » Un petit rire s’échappe d’entre mes lèvres. Maintenant, derrière ma plaisanterie se cache du sérieux. A mes yeux, elle a tous les arguments pour rempoter ce concours. Je serai la première à voter pour elle. Et pas uniquement au nom de notre amitié, mais parce que je la trouve jolie. Belle et intelligente, c’est à se demander pourquoi elle est célibataire ? Certainement à cause de son caractère plutôt indépendant. Si seulement je pouvais en avoir ne serait-ce que le dixième, je pourrais peut-être me détacher de l’emprise de mes parents. C’est beau de rêver. Je crois bien devoir la subir jusqu’à la fin de mes études au minimum, soit encore quatre longues années. C’est en partie la raison cachée derrière mon défi pour laquelle je ne souhaite pas parler de ce sujet, ce serait me rappeler mes conditions de vies. « T’aurais pu me le dire plus tôt, j’aurais parié un dîner. » Je lui lance un clin d’œil. Loin de moi l’idée de profiter de son argent. De nous deux, je suis clairement la plus aisée. Si diner ensemble a lieu ce soir, il est évident qu’elle sera mon invitée. Tout dépendra du programme improvisé. Pour le moment, elle opte pour une baignade en réponse à ma question. Et si je l’avais pressentie en la rejoignant ici, je n’ai pas daigné prendre les affaires requises en conséquence. « Je peux pas, j’ai pas pris mon maillot de bain. » J’omets de lui préciser que je l’ai fait exprès. Je n’aime pas particulièrement exposer mes formes au regard des autres. Moins l’on me voit et mieux je me porte. Un état d’esprit étrange quand on détaille mes tenues, la plupart sont des robes sur mesure, et enveloppent en harmonie mes courbes. Celle que je porte ne déroge pas à la règle. Elsa me le fait remarquer et mes joues se teintent immédiatement d’un rose de gêne. Je réagis toujours ainsi face à un compliment, surtout quand il est prononcé par une femme. « Merci, mais je le suis moins que toi dans ton pantalon moulant que tu portais hier en cours. » Je tente de détourner l’attention sur ma personne. Se faisant, je me rends compte lui avoir indiquée l’avoir reluquée en douce. Il ne m’en faut pas plus pour intensifier la couleur rougeâtre sur mes pommettes. « Mince, j’ai parlé de la fac. Je crois que t’as gagné un verre. » Dans ma maladresse, je possède au moins une pirouette pour retomber sur mes pieds. Ouf.

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Je souris face à ses paroles, une mèche me retombant sur les yeux.

"Ne dis pas ça, tu es toute aussi jolie, Hope. Si j’avais été un mec, tu m’aurais intéressée"

C’est dit, de toute évidence, c’est la vérité. Hope est une fille qui n’a aucunement confiance en elle, ce qui fait qu’elle cache ses plus belles qualités. Je plonge mon regard dans le sien et lui e dresse un sourire.

"Pourquoi cela ne m’étonne pas"

Je m’y attendais un peu. Je me lève donc, et me tourne vers elle.

"Ce n’est pas grave, on n’a qu’à y mettre les pieds. Je l’ai fait tout à l’heure, elle est bonne, mais un peu trop fraîche à mon goût."

Lorsqu’elle parle de la fac, je lache un petit rire, en haussant un sourcil.

"Oups… je vais devoir te payer une boisson alors."

Je me demande bien si elle ne l’a pas fait exprès.

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Sûrement parce qu’elle me connait bien. En trois ans, Elsa a eu le temps de s’apercevoir de mon rapport à mon corps. Sans m’estimer complexée, je ne suis pas l’aise pour l’exposer aux regards des autres. Je ne souhaite pas attirer les désirs des garçons et attirer des dragueurs. Je n’ai de toute façon pas besoin d’être en maillot de bain pour les aimanter. Dans mes tenues de tous les jours, je suis régulièrement abordée sur le campus. Pourtant, je ne réponds jamais positivement à leurs avances. La faute au désintérêt que je porte à la gent masculine. Enfin, je ne réagis guère mieux face à mes consœurs féminines. Les rares fois où une femme m’a approchée dans une optique de séduction, j’ai fui d’autant plus vite sa compagnie pour ne pas affronter ce qui me ronge de l’intérieur. « J’ai beau avoir du charme, j’en ai moins que toi. Et je suis surtout beaucoup plus réservée que toi vis-à-vis de ça. » Il suffit de voir la teinte actuelle de mes joues pour s’en rendre compte. Une teinte qu’elles prennent dès l’instant où une discussion autour de la sexualité se lance. C’est un sujet tabou chez moi et plus généralement dans ma famille. Là où ma camarade est assez libérée. Il n'est pas rare qu’elle en joue pour me titiller. Elle n’est pas une démone par hasard. D’ailleurs, elle le prouve via ma défaite face à notre pari. Il est évident qu’évoquer cette boisson est une référence à la couleur de mes pommettes. « Idéal pour confirmer ton statut de poivrote. » Je ris légèrement. Bien que plus portée sur l’alcool que moi – ce qui est facile étant donné que je n’en bois jamais – elle n’est pas une ivrogne pour autant. Au pire, je la ramènerai chez elle. Je suis coutumière du fait de lui servir de chauffeuse. En plus de préserver sa sécurité, cela lui permet de profiter du confort de mon cabriolet. Je me relève. Je frotte le bas du pan de ma robe pour retirer les grains de sable dessus. « Et tu sais ce qui serait idéal aussi ? Une assiette de finger food ! » L’heure tourne et je commence à avoir un petit creux. Quitte à boire un verre, autant grignoter également. Si cela ne remplacera pas un vrai repas, cela me permettra de tenir jusqu’au diner. « A moins que tu refuses pour garder ta ligne. » Elle est sculptée comme une athlète, mais cet écart ne suffira pas à casser l’harmonie de ses courbes. Je la taquine.

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Je souris.

"En effet oui ! Allons boire un coup !"

J’ignore totalement comment je serais après ce verre, sans doute bourrée, étant donné que je tiens très mal l’alcool mais tant pis. Le seul bémol étant que j’ai peur de ce que je pourrais dire après ce verre.

Nous nous dirigeons alors vers une terrasse, pas loin de la plage et nous nous asseyons. Lorsque le serveur arrive, je demande un verre de rosé.

"Et toi, tu souhaites boire quoi ?"

Je me demande si elle a déjà bu un verre d’alcool. Je pense que ça lui permettrait de prendre davantage confiance en elle et de prendre conscience du fait qu’elle est magnifique. C’est alors que je sens mon pied frôler quelque chose. Je me penche et me rends compte que c’est sa jambe. Merde !

"Oups ! Désolée !"

Je baisse la tête, gênée. Je ne voulais pas faire cela. Je n’aimerai pas qu’elle croit que je la drague. Quoique… y’a quelques mois, j’admets avoir eu un peu le béguin pour elle, mais elle ne l’a jamais su et s’est un peu passé, mais depuis que je l’ai revu, les choses recommencent un petit peu à se compliquer.

"J’espère ne pas être trop bourrée après ça !", fais-je en lâchant un petit rire nerveux.

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Ses envies de trempette sont rapidement oubliées à l’idée de boire un verre. Je n’en suis pas étonnée. Si elle me connait bien, je la connais bien aussi et je connais son appréciation pour boire un coup, surtout quand il est offert. Ses affaires récupérées, nous dirigeons vers le bar en face de la plage. Par chance, une table baignée par l’ombre d’un parasol est libre en terrasse. Installées, un serveur ne tarde pas à nous aborder pour prendre notre commande. « Un diabolo fraise s’il vous plait. Et une assiette de finger food en plus alors, votre plus grande. » Hors de question de prendre de l’alcool. En plus de ne pas aimer cela, je ne le supporte pas. Quelques gorgées suffiraient à me faire tourner la tête. J’ai besoin de toute ma lucidité pour conduire par la suite. Concernant le choix de la taille de l’assiette, j’anticipe le fait qu’Elsa en veuille également. Au pire, quitte à céder à ma gourmandise, autant ne pas le faire à moitié. Notre commande effectuée, l’employé s’éloigne à l’intérieur du bar pour la préparer. Instant choisi par la brune. Encore moins quand je sens son pied effleurer ma jambe, un geste connoté comme de la drague. Mes joues s’empourprent dans la seconde en dépit de ses excuses. Est-ce vraiment involontaire de sa part ? Je n’en suis pas certaine tant c’est une démone. « J’espère aussi, j’ai pas envie d’avoir à te porter. » Je ris légèrement. Dans l’absolu, je le ferai au besoin. Je ne laisserai pas mon amie dans les ennuis. Après, logiquement, avec un verre de rosé, elle ne devrait pas être ivre. Il n’y a que si elle les enchaine qu’il y a un risque d’état d’ébriété. Je saurais l’arrêter avant d’en arriver-là si elle s’égare. « Et ce serait dommage d’écourter notre rencontre alors que j’ai la permission de minuit. » Si cela peut paraître banal, cette autorisation est le fruit d’une âpre négociation avec mes parents. Il est hors de question que je retourne chez moi avant minuit, je compte savourer la moindre seconde de liberté quitte à simplement me balader dans les rues de la ville à errer sans but. « Il y a quelque chose que tu aimerais faire ce soir ? » Je suis davantage suiveuse que force de proposition. Je lui fais confiance pour nous trouver une activité intéressante pour toutes les deux. La brune connaît mes goûts. Je sais d’avance qu’elle ne me proposera pas d’aller en discothèque. Puis avec mon heure de rentrée imposée, nous n’aurions pas le temps de toute façon. « Si t’es dispo et veux bien de ma compagnie bien sûr. » Elle a peut-être quelque chose de prévu ou ne désire pas spécialement se coltiner la coincée de service, ce que je comprendrai.