Missing cat - pv Jennifer

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Ce n’est pas dans mes habitudes de déambuler seule dans les rues. Encore moins en cette météo grisonnante, le ciel menaçant de déverser sa colère pluvieuse à tout instant. Je n’y suis pas de mon plein grès. Enfin si dans le sens où personne ne m’a forcée à mettre le nez dehors. Et d’un autre côté, j’étais obligée de sortir. A ne pas voir Réglisse à l’appartement, à l’appeler en boucle, à regarder dans toutes ses cachettes, sans qu’il me donne signe de vie, il ne pouvait qu’être à l’extérieur. En soi, il a le droit. Il n’est pas mon prisonnier et il m’a déjà fait le coup de la balade dans le passé à Denver. Je lui fais entièrement confiance pour revenir. Fidèle ami aimé et aimant, je ne suis en rien inquiète sur une éventuelle fugue. Je suis beaucoup plus inquiète du comportement des automobilistes voire des gens tout court, tout le monde n’étant pas bienveillant avec les animaux. Puis il n’est pas très familier avec Oceanside, il pourrait se perdre. Ayant peur qu’il lui arrive quelque chose, je me suis lancée à sa recherche. Cela fait maintenant une demi-heure que je marche, criant son nom à intervalles réguliers, scrutant de mes opales les environs en espérant apercevoir sa bouille noire aux iris jaunes. Jusqu’ici, je suis bredouille. Je n’ai aperçu qu’un berger australien qui s’est empressé de faire demi-tour dès que ses yeux se sont posés sur ma silhouette. Je n’ai croisé aucune forme humaine pouvant éventuellement m’éclairer, mes confrères et consœurs préférant sûrement la douceur de leur cocon à affronter la menace céleste. Je ne me démoralise pas pour autant. J’arpente une nouvelle rue en quête de la boule de poils. Le félin est toujours manquant. L’angoisse commence doucement à me gagner, me faisant craindre un souci pour mon animal. J’accélère ma marche afin de balayer le quartier plus rapidement. Surtout que la couleur du ciel vire de plus en plus vers le noir, annonçant un déluge imminent. Et bien que nullement en sucre, je ne tiens pas à finir trempée de la tête aux pieds. J’aurai dû prendre mon parapluie. Trop pressée, je n’y ai pas pensé. En cas de pluie, c’est la douche assurée. Au détour d’un virage, j’aperçois un espoir en cette personne dehors. L’espoir qu’elle ait vu mon chat et qu’elle pourra me guider. C’est maigre, mais je me rattache à ce que je peux. Je l’approche à pas pressés, les semelles de mes chaussures de ville martelant le bitume. Une fois à sa hauteur, un sourire étire mes lèvres avant de l’aborder par envie de me montrer bienveillante et surtout en témoin de mon caractère solaire. « Bonjour. Je suis désolée de vous déranger, mais je cherche mon chat. Il s'appelle Réglisse et est tout noir, vous ne l’auriez pas croisé par hasard ? » Ma question posée, je plonge ma main dans la poche de mon manteau. J’en extrais une photo de l’animal et lui tends. Le cliché l’aidera à me répondre même si je doute qu’iel ait croisé plusieurs chats errants dans les environs.

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Elle ne savait pas quelle folie l'avait prise de soudain accéder à la demande de sa fille qui réclamait un chien... Un chiot ! Comme si avec son emploi du temps et son rôle de maman, elle avait le temps pour l'éducation d'un chiot... Mais elle se disait que ce serait bien pour Lila de pouvoir grandir avec un compagnon. Elle-même avait eu un animal quand elle était plus petite ! Elles étaient donc en balade vers l'animalerie dans le but d'acheter tout ce dont le chien aurait besoin.

Seulement, en voyant le ciel s'assombrir, elle s'était dit que ce n'était peut-être pas le meilleur jour. Tant pis, il était trop tard et Lila serait trop déçue si elles rentraient bredouille. Pas question de voir sa fille triste ! Elles marchaient depuis quelques temps quand une jeune femme les approcha. Ginny lui offrit un sourire en retour et écouta attentivement sa demande. Mais elle n'eut le temps de rien dire que sa fille, curieuse, monta sur la pointe de ses pieds pour regarder la photo. "Maman, maman, c'est le beau chat qu'on a vu tout à l'heure !" Dit la petite toute excitée. La jeune femme regarde un peu mieux la photo et hoche la tête. "C'est vrai qu'il ressemble beaucoup à ce chat qu'on a croisé un peu plus loin. Vous voulez qu'on vous amène vers où on l'a vu ?"

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Je suis au courant de la curiosité des enfants. Il était certain que la petite fille allait s’intéresser à la photo. D’ailleurs, en y réfléchissant, j’ai été stupide en ne la montrant qu’à la jeune femme. L’enfant aussi possède des yeux. Et la vue plus basse, l’esprit non pollué par diverses pensées adultes, elle est même plus sujette à avoir aperçu mon animal dans un recoin. Une impression confirmée dès l’instant où elle observe le cliché. Mon faciès rempli d’espoir s’illumine dans la seconde d’un sourire solaire contrastant avec le ciel de plus en plus assombri. Sa mère confirme ses dires. Et là je j’envisage d’avoir la direction à suivre, la blonde me surprend à me proposer de m’emmener à l’endroit où elles ont aperçu mon chat. Rares sont les personnes à offrir de leur temps pour les autres. Surtout à une inconnue. « J’en serai ravie, merci. » Sur le point de ranger la photo dans la poche de mon manteau, une goutte se pose sur le revers de ma main. Ses sœurs l’imitent et viennent progressivement humidifier ma silhouette. La colère céleste est réellement imminente. Que dis-je, elle est carrément présente ! Je le sens aux multiples gouttes m’arrosant de toute part. La pluie s’abat de plus en plus en fort. A ce rythme-là, en moins de deux minutes, nous serons trempées de la tête au pied. En dépit de mon envie de retrouver mon compagnon, la priorité est de se mettre à l’abri. Le félin a gagné le droit de vadrouiller des minutes supplémentaires. Enfin, connaissant son amour de l’eau, je pense qu’il est caché en attendant une accalmie. Raison de plus pour mettre sur mes pauses mes recherches. Il ne sert à rien de se faire mouiller tandis que les chances de le croiser sont si minces. « On peut pas rester là. » Mais où aller ? Chez elles est une bonne option si elles habitent à proximité. Ce que j’ignore. Je balaye les environs de mes opales. J’aperçois la solution avec la présence de cet abri bus au bout de la rue. Je m’y dirige à petites foulées, suivie par le duo. Sous la protection de verre, l’orage grondant au-dessus de nos tâtes, je la lâche enfin. « On serait mieux chez soi devant un chocolat chaud ! » Un timide rire s’échappe de mes commissures dessinant un sourire, une lumière dans cette obscurité météorologique.