@Tabitha Knox
tequila sunrise ft. tabitha (II)
lui avait fallu de longues minutes à faire plusieurs tours du bloc afin de trouver une place suffisamment grande. la flemme de retrouver sa caisse coincée en sandwich quand elle rentrerait chez elle. range précautionneusement son arme de service dans la boîte à gants, faut dire que la toute première fois qu'elle s'était pointée avec son flingue au pandora, elle s'était faite refoulée. raison évidente qui sur le moment ne lui avait pas paru si évidente que ça à robyn; what's the problem? avait pourtant compris la leçon, quittant l'habitacle de sa voiture seulement armée d'un sac plastifié où une odeur alléchante de frites et de poulet grillé s'en échappe. les cheveux attachés et dans ses fringues du boulot, elle fait quelques pas pour retrouver l'entrée du strip club tout juste ouvert, tout juste calme. manque de se faire racketter sa bouffe par la sécurité qui fait deux fois sa taille. « forget it! this is for the boss. » lève les yeux au ciel et ne s'éternise pas parce qu'il la connaît. l'habitude de venir ici en début de soirée. correction : l'habitude devenue presque une exception ces derniers mois. il a fallu un texto de tabitha pour qu'elle s'en rende compte. n'a jamais brillé pour jongler entre vie professionnelle et vie sociale, encore moins depuis que la vie amoureuse s'est ajoutée au reste.
délaisse les dernières lueurs du jour pour l'ambiance tamisée aux néons brillants. le bruit pénible du trafic de la ville au profit de la basse vibrante de la musique. salle déserte ou presque, les iris qui trainent par-ci et par-là des visiteurs solitaires déjà présents à la danseuse sur scène. préférait mille fois ce scénario à l'inverse et en avait déjà fait part à tabby. le public féminin est too much. fait grincer les dents de robyn pour leur manque de, de quoi exactement ? bienséance ? ouais sans doute ça. et dans les rares moments où robyn avait eu la chance (non le malheur) de se rendre à une ladies night, elle avait eu l'impression d'avoir à faire à un troupeau de hyènes en rut. robyn sort son portable pour prévenir à tabby de sa présence, profite ensuite de choper une frite du sac et la fourrer dans sa bouche. c'est qu'elle a la dalle. s'installe à une table au pif en l'attendant, les yeux qui dévisagent la nana sur scène à quelques mètres d'elle. lui rappelle vaguement une carol ou une carla, à des années de lumière de là; une strip-teaseuse que fréquentait son père dans l'arizona. mais n'a pas le temps de s'éterniser dans ses pensées – et tant mieux – qu'elle capte une silhouette du coin de l'oeil. « hi! » se lève lorsque son amie arrive à sa hauteur, l'enlace brièvement. enlace les gens qui lui sont proches une fois sur deux, ne sait jamais trop ce qu'elle fout. « i got us chicken shawarma and fries, i hope you're hungry. » dit-elle en élevant le sac dans les airs. et surtout, elle espère qu'elles pourront grailler dans un coin tranquillement.
Tête haute et yeux perçants, Tabitha renifle et inspecte la moindre parcelle de son club. Première grappe de clients qui flâne dans les lieux, plus là pour profiter d’un verre que d’un spectacle à proprement parler. La plupart des danseurs sont encore dans les coulisses, d’autres encore loin d’être arrivés. Tab constate avec une satisfaction certaine que tout semble en ordre, alors qu’elle revenait de ses jours de repos. S’est même retenue de faire un commentaire en voyant qui avait eu le malheur de tirer le mauvais numéro et s'essoufflait devant une foule absente. Une gamine de vingt-et-un ans qui pensait déjà tout savoir sur tout. Et avait oublié de se présenter par deux fois sur le courant du mois passé ... qu’elle s’amuse à grappiller les cinq dollars d’un mercredi sans saveur, la patronne allait s a v o u r e r ce moment.
Encore plus car elle savait qu’elle allait le faire avec Robyn.
Le début de soirée devait donc se dérouler sans encombres, pour lui permettre de profiter de ce moment sans être dérangée ; et elle avait déjà prévenu le personnel en salle. Pourtant, elle était dans son bureau, relisant les notes laissées par sa gérante, lorsqu’un message prévenant l’arrivée de son amie lui parvient. S’assure qui ne lui manque rien, accroche son talkie walkie contre ses fesses, à la boucle de son jean baggy, et file en salle tenter de repérer Robyn. Quant au reste de sa tenue, il faudrait décerner une médaille à ce qui lui sert de haut pour résister à la tension qu’il subit.
Habituée à la relative pénombre, aidée par le fait que les clients n’étaient pas franchement arrivés, la patronne retrouve aisément son invitée, déjà installée autour d’une table.
Se laisse agréablement surprendre par les victuailles qu’elle a fait rentrer dans le nightclub.
Du bout des doigts, se laisse tenter par une frite.
le sourire de tabby l'accueille – sunny à la chaleur californienne. l'aura doux et tout de suite réconfortant après avoir terminé sa journée de travail. elles se séparent après le rapprochement. it's really been too long. « i'm fine and you? » fine but tired. a quand même envie de drop un bâillement à ses propres mots, ne le fera pas, enfin si, le fait mais l'étouffe du mieux qu'elle peut en gardant sa bouche fermée. l'éventualité d'utiliser la cuisine du pandora ne lui avait absolument pas traversé l'esprit, l'envie de bouffer libanais lui trottait en tête depuis ce matin. obligée d'y céder en fin de journée et de partager avec son amie. « you mean, it smells delicious! » obligée d'hausser un peu le temps suivant la musique qui passe. elle désigne le saint-graal plastifié qu'elle tient entre ses doigts. à la mention du videur, robyn ne peut s'empêcher un instant de lever les yeux au ciel. « yeah actually that пиздаbitch vlad almost stole me. » un rire léger passe la barrière de ses lèvres, heureusement que ce n'était pas la première fois qu'elle se pointait au nightclub. savait un minimum gérer les armoires à glace à l'entrée, à user de la répartie sans craindre, même avec le russe vlad – and even if she's short.
a la vue des doigts gourmands de tabby, robyn écarte les hanses du sac afin de lui faciliter la tâche à chourrer une frite. n'a pas vraiment le temps d'évaluer sa proposition, le sourire mesquin de la boss parle pour elle. alors elle se tourne vers la scène, son regard se perd sur la fameuse nouvelle jeune femme qui s'adonne au spectacle. les projecteurs font briller le peu de tissu sur son corps et d'un avis complètement extérieur et sans expertise, robyn trouve qu'elle bouge bien. « let's enjoy the show. » parce qu'elle comprend que tabby en meurt d'envie, a sûrement le besoin de libérer sa langue, aussi. pas que robyn s'y connaisse en deux trois flex de guiboles mais un peu de putinerie sur la fresh meat n'a jamais blessé qui que ce soit. l'inspectrice se faufile pour trouver une meilleure table dans la salle avec une bonne vue sur la scène mais pas non plus juste devant comme une bande de charognards. « here? » table désignée, attend l'aval de tabby avant de poser la bouffe dessus. bientôt son blazer rejoint l'arrière d'une chaise, dévoilant un t-shirt blanc – aimant à tâches, c'est bien connu. « before you tell me more about this new girl... i'm thirsty. » demander sans vraiment demander, la bouche en coeur. tabby sait pertinemment ce qu'elle sous-entend par là. être amie avec la patronne a forcément des avantages et dans ce cas-là, une boisson gratuite. pretty please.
Ce serait finalement une bonne soirée. Tabitha le savait ; il avait suffit que son regard croise celui de Robyn pour qu’elle en soit certaine. Peu importait les petits tracas de son quotidien, peu importait les difficultés de sa journée. Tout s’évanouit face à son sourire, face à sa silhouette. Amitié entrecoupée selon leurs calendriers chargés, qui n’empêchait pas Tab de mettre tous les problèmes du moment sur pause, pour rattraper le temps - et les potins - avec Robyn.
Roule des yeux avec le sourire, à l’idée de la voir se battre avec Vlad pour un plat à emporter.
S’inquiète un instant de leur lieu de villégiature pour la soirée ; ici, ou à l’abri des regards. Tabitha aurait préféré allier l’utile à l’agréable, mais respectait l’avis de Robyn, en sachant que le club n’était pas forcément son lieu de prédilection. Son visage s’éclaire quand Robyn, convaincue, cède au spectacle.
Cherche la fréquence de ses videurs du bout des doigts, avant d’adresser un message personnalisé à son Vlad préféré. Le seul, aussi.
La patronne acquiesce face à la question de Robyn, qui vient de leur dégoter une des meilleures tables pour être ni trop proches, ni trop éloignées de la scène. Un bon compromis, aussi suit-elle sa danse et se laisse tomber sur la chaise à ses côtés, ses doigts retrouvant leur chemin dans le sachet magique qu’elle avait apporté. Pose un regard amusé sur son amie quand elle préfère commencer les hostilités avec un verre en main.
« i never insult anyone. » lance-t-elle faussement étonnée que tabby puisse penser ça d'elle. voyons, ce n’était vraiment pas son genre de crasher sur autrui. il ne manquerait plus qu'une auréole angélique apparaisse au-dessus de son crâne pour appuyer ses mots. qu’il l’apprécie ou non, le vlad, robyn aurait forcé s’il lui avait fait barrage. elle connaissait la patronne, et ce n’est pas rien, assez pour lui donner un passe-droit pour s’introduire dans le club – enfin, d’après sa logique. l’enthousiame de tabitha la fait sourire, ne pensait pas qu’elle ait autant envie d’assister à un spectacle de sa pouliche, de cette pouliche en particulier. slalome de table en table, à la recherche du bon emplacement pour avoir une vue d’ensemble sur la scène, proche pour ne pas rater une miette, mais pas trop non plus pour être tranquilles et pour pouvoir jauger la performance avec décence – ou presque. inspectrice le jour et jury de danseuses dénudées la nuit, qui l'eût cru ? robyn a décidé d’embrasser pleinement cette nouvelle vocation. spot trouvé, spot déjà adopté. désormais le cul sur une des chaises, après s’être libérée de la bouffe et de son blazer. manque plus que la boisson. un petit cocktail post boulot, il n’y a rien de mieux. « mmh… » en pleine réflexion alors que ce n’est pas comme si elle appréciait tous les mélanges de la carte. pas comme si elle prenait presque toujours la même chose, non plus. zéro originalité d’un côté mais easy-going lady d’un autre. « i’d like a tequila sunrise. » tournait entre trois cocktails à vrai dire : tequila sunrise, sex on the beach et pina colada. ah, et mojito aussi. mais les mojitos exotiques, en d’autres termes : tout sauf de la menthe. la menthe a sa place dans le dentifrice et les chewing-gum, le reste ça dégage. tabby fait suivre la commande grâce à son talkie-walkie tandis que robyn est déjà en train de déballer leur repas. faut dire qu’elle a grave la dalle. dispose les deux shawarma soigneusement enroulés dans du papier et étale plusieurs serviettes pour y mettre les frites. tourne son visage vers son amie à sa remarque et éclate de rire à la comparaison avec une vieille blanche. « now i picture you passing everyone in the traffic on your electric scooter. » toutefois, partage son point de vue sur l’ingéniosité de ces petits appareils, en a utilisé, en utilise encore pour son travail et c’est clairement une des meilleurs inventions. s’interroge même si dans le privé, tabby n’en utilise pas pour communiquer avec son fils pour le faire sortir de sa chambre.
« ok sorry, i’m hungry. » annonce-t-elle se jetant sur un des repas, bien avant qu’on leur apporte leurs boissons. déballant le haut du papier, elle y plante franchement ses dents, le bonheur. les yeux rivés sur la scène, un prénom désormais sur la newbie, carmine et non carmen. weird. pense instinctivement à la couleur de l’hémoglobine. la suite… taylor swift blablabla elle n’a pas la référence. « what? » la bouche pleine en observant son amie, elle termine quand même sa bouchée tandis que la fameuse mel (sans doute) leur apporte la ginger beer et le tequila sunrise. un remerciement bref avant de s’essuyer la bouche d’une serviette en papier. « is carmine the name of taylor's album? » ne comprend rien. « i was stuck with taylor the country girl singin' a love story. » elle ricane avant d’enfourner deux frites. vraiment, elle n’est pas la bonne personne à qui parler de swift, y connaissait que dalle et de toute façon ce n’était pas son genre de musique. l’attention de nouveau portée sur la jeune plante. « frankly, sometimes she looks like she's got a broom up her ass. like, she's moving fine and then suddenly, she'll look like her ass is stuck... like right there! did you see it? » l’index pointé vers la scène, niveau discrétion on repassera. l’hôpital se fout clairement de la charité, pas comme si robyn s’y connaissait en mouvements suaves. et pourtant, elle avait bien réussi à faire rêver son mec, le mois dernier pour son anniversaire, avec sa petite chorégraphie improvisée. « is she on some kind of probation? » demande-t-elle à tabby avant de boire une première gorgée de son cocktail. est-ce que celle-ci dégage sans état d’âme les mauvais danseurs et danseuses ?
La scène, le club, l’ambiance qui commence doucement à s’infuser dans la salle, son amie, la bouffe qu’elle a ramené, la ginger beer, le sex on the beach. Et le spectacle fastidieux qui se déroulait sous leurs yeux - Carmine dans ses habits de lumière, seule en scène. Franchement - quelle belle soirée s’annonçait.
Si Robyn et Tabitha n’ont pas souvent l’occasion de se retrouver - la faute à leurs emplois du temps, et un manque de communication, peut-être -, cette dernière a toujours l’impression d’avoir quitté son amie la veille lorsqu’elles se retrouvent. Ce n’est jamais étrange, et elles ont toujours quelque chose à se dire. Faut dire aussi que Tabitha n’a pas besoin de filtrer ses paroles avec elle ; les deux femmes se comprenaient, et Robyn n’était pas l’une de ses employés. Ce qui les amenait à avoir des discussions lunaires en public ; comme des idées business uniques - que la vieille dame du marché de Noël puisse avoir la meilleure fin de vie possible.
Attaque finalement le plat principal, ses prunelles, papilles et estomac ravis. S’empiffre un peu, son attention divisée entre son repas et la scène. Terrible scène. Melody apporte leurs boissons et une pause appréciée, que la patronne remercie d’un signe.
Elle parle de la fille à Robyn, de son nom un peu bancal, des réflexions qu’elle s’était déjà faites. Walmart Swift. Pour au final entendre que la superstar ne comptait pas de fan en la personne de Kaplan.
Tab se laisse emporter par les commentaires de Robyn - parce qu’elle avait un regard neuf, un oeil non entraîné. Elle pouvait très bien être une cliente lambda du club - et si une telle cliente arrivait à voir tout ça … c’était clairement mauvais pour le business. Son visage affiche une expression blasée, et triste pour la gamine sur scène.
fantaisies et imagination, tabitha knox chevauchant fièrement son scooter électrique comme une old white princess. l'idée lui plaît, quand tabby mêle robyn à la partie. morte de rire. aborder le sujet de la retraite un peu moins. époque qui lui semble si lointaine et intouchable. ne peut pas non plus s'imaginer vieillir, ne veut pas même – cette crainte invisible mais pourtant bien réelle et inévitable de voir changer son corps au fil des années. aimerait pouvoir stopper le temps si elle le pouvait. une nouvelle bougie le mois prochain qui ne l'enchante pas; bientôt plus proche des quarante piges que des trente. fait chier. pensées lointaines lorsqu'elle se décide de surenchérir. « i'll stroll wherever you want, but not in florida. they're all a lil crazy over there. » termine-t-elle dans un rire. bien contente de ne pas travailler en floride, aurait sûrement eu affaire à un bon nombre de dégénérés chasseurs d'alligators et d'ouragans. « ask your boyfriend to get you one for your birthday! » tabby capricieuse, désirant un scooter. taureau comme robyn, l'idée du cadeau était toute faite – à prendre ou à laisser. and speaking of boyfriends... le portable se met à vibrer dans son dos, elle se retourne et l'attrape hors de la poche de sa veste; un message de leif, qu'elle remet à plus tard. faudrait peut-être qu'elle en parle à tabby d'ailleurs, tout en croquant une nouvelle bouchée. il faudrait, ouais.
les mirettes braquées sur carmen-carmine à l'instar des projecteurs sur son épiderme, robyn apprécie les explications de son amie. hoche doucement la tête tout en mastiquant face à la constatation de taylor swift et ses douze milles albums. pas sa tasse de thé et parfois, elle avait l'impression d'être la seule sur le sol américain à ne pas l'écouter. faut dire que la chanteuse avait toute une tripotée de fangirls bruyantes. et si même tabby se mettait à l'écouter... derrière son air blasé après les commentaires de l'oeil non expert de kaplan. elle ne sait pas si elle voit juste, n'est pas dans les bottes d'un mec non plus, mais ne serait absolument pas émoustillée si elle était lesbienne. sorry carminetta. certains mouvements manquant clairement de peps, plus robyn l'observait plus elle avait l'impression que ça empirait. lord have mercy, ouais, parce que ce n'est pas tabby, ni robyn, qui allaient en avoir. carmine la chanceuse, pistonnée grâce à un membre de sa famille. robyn retient ce qui ne va pas sur le portrait dressé, caractère et ponctualité de merde – à bannir. abandonne le shawarma quelques instants pour piocher dans les frites tièdes. « for lack of attendance alone, i'd have kicked her out. » l'inspectrice impardonnable sur ce détail-là. une ironie lorsque l’on sait qu'elle et son mec ne partagent absolument pas ce trait de caractère. dans la vie privée, ok ça passe, mais dans la professionnelle ? clairement du foutage de gueule. tout en sachant que la meuf était supposée arriver à des horaires bien précis pour performer. « i'd offer my application but... i really suck. » sur une note plus légère, aurait bien dépanné son amie mais n'avait clairement pas le niveau requis. pas le temps non plus. de plus, on ne peut pas dire qu'elle aurait été très à l'aise de s'effeuiller devant un public, préférant l'intimité de chez elle pour se mettre à nue. pour finir, leif n'aurait sans doute pas kiffé, un autre point à ajouter à une liste de points négatifs. robyn se redresse subitement sur sa chaise, boit une longue gorgée pour s’arroser le gosier. « by the way, yeah, by the way, i'm dating someone. » sûrement pas à quoi tabby s'attendait, avec son stylo entre les doigts, prête à prendre de nouvelles notes. ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, robyn la regarde, un petit sourire fier sur les lèvres. « serious shit, tabby, i swear. your gurl got a boyfriend. » elle allait vraiment tomber des nues et de sa chaise.
Elle avait apprécié Robyn très rapidement. Flic sensé, femme forte évoluant dans un milieu difficile, et pas franchement intéressée par le superflu ou les conneries inutiles. Elles se ressemblaient, sans doute un peu, pour que Tabitha y voit une part d’elle-même. Une autre Taureau, un exemple, une bouffée d’air frais quand elles se retrouvent. Une qui acceptait sans sourciller de venir au club pour grappiller quelques heures en sa présence, une qui se battrait avec les videurs pour lui ramener de quoi manger. Il était finalement difficile de ne pas aimer Robyn.
Demande finalement à son amie si elle a des commentaires supplémentaires à faire à son sujet. Elle apportait un regard neuf sur la situation, même si c’était un œil non entraîné. Ou peut-être que c’était juste rassurant - Robyn n’oserait tout de même pas aller à l’encontre de l’avis de Tab ? (Si. Et c’était l’une des raisons pour lesquelles elle l’appréciait tant.)
Néanmoins, elle avait noté son avis (mot pour mot) dans les notes qu’elle écrivait pour Carmine. Maintenant, Tabitha comprenait que chacun avait ses propres problèmes à gérer, et que ça pouvait interférer avec le boulot, et les horaires particuliers de celui-ci. Elle tentait toujours de faire au mieux, pour faire coïncider les emplois du temps des uns et des autres. Mais savoir qu’elle pouvait compter sur ses employés, c’était forcément mieux.
Enfin, elle n'avait pas vu la suite arriver.
Bien qu’elle se contente de battre des cils pour toute traduction. Des détails. S’il te plaît. Au moins son amie ne parvenait plus à cacher son sourire.