You were sorting through the odds and ends (ft Anna)

tw: ràs

♫ « Passe une bonne soirée, mon coeur, je te dis quand je rentre. Promis demain on bouge pas. » fait-il en l’embrassant rapidement, passant une main sur son ventre aujourd’hui bien arrondi. Il n’y a pas à dire, il a beau adorer la vie en tournée, il est tout de même soulagé d’avoir ces quelques jours pour souffler, dans leur appartement, bien qu’ils doivent malgré tout se charger de continuer les cartons en vue de leur prochain déménagement. Il angoisse, mine de rien, de la voir chanter et jouer sur scène, et s’il sait qu’il n’a pas le droit de l’en empêcher, s’il n’en a pas réellement envie non plus, il est à l’affût du moindre signe, l’observant prostré les bras croisés en coulisses pour s’assurer qu’elle ne risque rien, que tout aille bien. Un peu trop protecteur, sans doute, ou simplement terrifié à l’idée que ce qui est arrivé l’an dernier se reproduise. Il sait parfaitement qu’ils auraient un mal infini à s’en remettre encore, cette fois-ci. Ils s’étaient promis de ne pas prendre de risque, mais se retrouvent à en prendre bien plus qu’ils ne l’auraient imaginé. Et pourtant, lorsqu’il voit son sourire éclatant rayonner lorsqu’elle le regarde, il ne peut plus rien.

Ils sont rentrés aujourd’hui, petite pause de cinq jours avant de repartir à bord du bus de tournée, le dernier rush de fin arrivant. Elle a décidé de ralentir, cependant, et il en est bien plus soulagé qu’il n’oserait le dire. Il fait tout ce qu’il peut pour qu’elle se détende entre chaque concert, mais ça ne paraît jamais suffisant. Une fois que tout ça sera terminé, il s’assurera qu’elle se repose convenablement, lui ayant déjà interdit -en plaisantant, mais l’interdiction est la même- de toucher au moindre carton de déménagement. Ca leur fait beaucoup de choses à gérer d’un seul coup, mais ils s’en sortiront. Il en est persuadé.

Ce soir, il a un autre problème à gérer. Un problème qui n’est pas le sien, mais dont il ne peut s’empêcher de se mêler. Il a proposé à Anna qu’ils se voient, le temps d’un repas, et une bonne occasion d’avoir sa version des faits. Son cœur s’est déchiré lorsqu’il a entendu les mots d’Edward, déformés par l’alcool, alors qu’il voyait son mariage partir en fumée. Il ne lui dit jamais, à son frère, toujours trop maladroit, cette sale habitude d’entrer plus en conflit avec lui qu’autre chose, et pourtant, il l’aime. Il voudrait tellement réparer tout ça, leur mariage, leur famille, surpris de cette séparation brutale, cependant tellement prévisible. Il veut trouver une solution, essayer de les aider à se retrouver, si bien ensemble, parfaitement assortis. Il n’imagine pas quelqu’un d’autre pour son frère, pas mieux qu’Anna, et s’il sent parfois qu’Eddie ne la mérite peut-être pas, ou du moins, qu’il l’a négligée trop longtemps, peut-être que ce n’est pas encore totalement terminé, si ?

Il arrive devant la maison qui était la leur, avant, un peu intimidé par cette bâtisse qu’il a toujours associé à son frère. Il déglutit, sur le perron, un peu effrayé par ce qu’elle pourrait lui dire, cette idée que leur histoire est définitivement terminée, alors qu’il voudrait pouvoir faire quelque chose. C’est idiot pourtant, ce n’est pas à lui de réparer, ce n’est pas son histoire, mais il les aime tellement, tous les deux, malgré tout ce qu’il peut affirmer en face de son aîné. Il les voyait bien, ses sourires, ses regards hypnotisés par la brune, et ça a peut-être un peu toujours été un exemple, pour lui, cette histoire d’amour des premières années qui s’est mis à durer. Et puis, elle est devenue comme sa sœur, au fil du temps, une addition réelle à la famille Williams, une douceur apportée au milieu de tout ce vacarme, une certaine sagesse qu’il n’a pas, et vient chercher, parfois. Ça ne peut pas se finir comme ça. Il frappe à la porte, timide, se sentant déjà miteux de n’avoir pas eu le temps de venir avec quelque chose. Alors qu’elle ouvre, il se rend compte qu’il retenait son souffle jusque là, comme un gamin perdu au milieu du désastre. Il respire enfin, esquissant un sourire un peu désolé en la prenant bien vite dans ses bras. « Salut Anna. Comment tu vas ? Je suis content de te voir. » Il resserre légèrement son étreinte avant de la relâcher, un peu penaud, timide, alors qu’il a déjà un millier de questions qu’il aimerait lui poser.  « Désolé… je n’ai rien amené, je suis le pire invité ! » Il rit doucement, puis la regarde simplement en souriant. Elle a l’air fatiguée, Anna, ce même air dans les yeux qu’avait Eddie la dernière fois qu’il l’a vu.