Merry Christmas, darling (ft Louise)

tw: ràs

♫ Le soleil s’infiltre doucement à l’intérieur de la pièce par les interstices des volets encore fermés à cette heure. Il ouvre lentement les yeux et son regard se dirige par réflexe sur le réveil posé sur sa table de chevet, indiquant huit heures passées, légèrement plus tard qu’ils ne l’avaient prévu, mais tant pis. Il s’étire légèrement et se tourne pour voir les rayons du soleil caresser doucement la peau de Louise, encore endormie à ses côtés, toujours aussi belle alors qu’il se permet de l’observer un peu, un petit sourire attendri aux lèvres. Le jour est arrivé. C’est Noël, et cette fois, à des années lumières de l’état d’esprit de l’an dernier, ils ont quelque chose d’incroyable à fêter. La peine est toujours là, quelque part, toujours présente et vive, mais ce bonheur-là, il s’y accroche autant que possible. Il fait gentiment glisser ses doigts le long du bras de sa femme, avant de se rapprocher d’elle, lui embrassant la joue avant de diriger sa bouche près de son oreille. « Joyeux Noël, mon amour. » chuchote-t-il en lui déposant un nouveau baiser, puis il se recule pour l’observer se réveiller doucement. Il ne se lassera jamais de la voir au lever.

Il reste ainsi à la regarder quelques minutes encore, avant de lui embrasser le front et de se décider à sortir du lit pour enfiler son bas de pyjama -aux couleurs de Noël, bien sûr. Avant de quitter la chambre, il attrape, dans le tiroir de sa table de chevet, le petit écrin qu’il a soigneusement caché et le met dans sa poche, puis se dirige ensuite vers la pièce à vivre, bien vite saluée par Lola qui se rue sur lui pour lui faire la fête. Encore un peu endormi, un bâillement lui échappe alors qu’il caresse joyeusement sa chienne. Il a encore du mal avec ce rythme, auquel il ne s’est toujours pas vraiment habitué malgré les mois, totalement inverse au sien, mais il tient bon, et il sait, maintenant, que ce sera bientôt fini. Il est heureux d’avoir pris cette décision, et que Louise et Sully semblent aussi enthousiastes à l’idée de se le coltiner à longueur de journées. Il a hâte de retrouver un peu son monde, malgré l’appréhension qui s’immisce, elle aussi. Louise encore au lit, il en profite pour ranger les quelques vestiges de la soirée de la veille, avec Nash et Marylou, une tradition pour l’un, une nouveauté pour l’autre, mais à voir la façon dont ces deux-là interagissent, il s’en doute, ce ne sera pas le dernier réveillon qu’ils fêteront tous ensemble.

Il place ensuite l’écrin bien en évidence sur une boîte en carton décorée, devant le sapin qu’ils ont installé il y a quelques semaines maintenant, qu’il en profite pour allumer. Il a toujours adoré Noël. Pour lui, dont l’âme d’enfant subsiste encore un peu, parfois peut-être un peu trop, cette fête reste la meilleure de l’année. Une réunion familiale remplie de joie et d’amour, sous les lumières et les décorations colorées, il n’a pas honte de dire que même à son âge, il attend encore avec impatience que cette période arrive. Et si aujourd’hui, la fête est désormais teintée d’un voile de tristesse qui s’ajoute, il tâche de ne s’accrocher qu’aux beaux souvenirs.

Son cadeau, ça fait plusieurs semaines qu’il le prépare en secret dans l’atelier de son père, avec l’aide de celui-ci pour le guider un peu. Il appréhende un peu la réaction de Louise, craignant de lui faire plus de mal que de bien alors que son intention n’est que de lui apporter un certain réconfort, une promesse sous la forme d’un médaillon en bois soigneusement taillé. Heureusement, ils se réservent leurs cadeaux pour un moment rien qu’entre eux, car cette année l’émotion sera grande.

L’écrin placé, il se relève et prend la direction de la cuisine, remplissant au passage la gamelle de Lola en lui glissant une petite caresse affectueuse, puis se met à la préparation d’un vrai petit-déjeuner, Louise à priori libérée des nausées désagréables des premières semaines, il en profite un peu. Il est heureux, Jamie, encore sur la défensive d’une potentielle déception, mais il n’a pas envie de s’y attarder, préférant croire que cette fois-ci, tout ira bien, cette fois-ci, le bonheur est à eux, et à mesure que le ventre de Louise s’arrondit, bien qu’encore très discret pour le moment, il se permet un peu plus d’y croire, se voyant déjà tenir ce petit être dans ses bras pour la première fois. Et qu’est-ce qu’il a hâte. Il enchaîne quelques pancakes avant d’entendre la porte de la chambre se refermer et Louise arriver à ses côtés. Il tourne la tête vers elle et lui sourit immédiatement, se rapprochant rapidement pour l’embrasser. « Tu as bien dormi ? Je suis en train de faire des pancakes, tu as faim ? »

icons found on tumblr

tw: ràs

♫ Elle sent ses doigts sur sa peau, chatouillant son bras, éveillant ses sens, la réveillant en douceur. Ses lèvres sur sa joue, qui glissent jusqu’à son oreille où le murmure de sa voix, la fait sourire tendrement, sans pour autant qu’elle n’ouvre les yeux tout de suite. Elle sent son regard sur elle, elle aimerait rester là dans ce lit avec lui, mais elle sait qu’il va en sortir. « Joyeux Noël mon cœur. » lance-t-elle la voix un peu éraillée. Elle entrouvre les yeux pour le voir mais les lueurs du soleil commençant à pénétrer dans la pièce les lui fait froncer. Elle tourne alors à nouveau la tête pour l’enfouir dans son oreiller. « Rappel moi pourquoi on doit se lever si tôt ? » A vrai dire, elle ne sait même pas quelle heure il est, n’ayant pas pris la peine de le constater, tout ce qu’elle sait c’est qu’elle n’a pas envie de bouger d’ici. Comme c’était le cas, il y a un an mais pour de tout autres raisons. Cette année, Noël retrouve de son charme, de cet attrait propre à la joie, même si bien sûr, elle ne peut oublier. Non, elle reste comme coincée entre ce renouveau qui se dessine, ces petits bonheurs à prendre, et ce nuage qui, bien que moins dense, erre toujours un peu au-dessus d’elle.

Prête à repartir pour de nouveaux rêves, elle sent à nouveau les lèvres de son mari venir embrasser son front, elle n’a pas le temps de redresser la tête qu’il se décide à sortir du lit. Elle l’entend, certainement enfiler son pyjama, et ouvrir un tiroir avant de sortir de la chambre. Elle se tourne alors sur le dos et tire la couette sur elle. Aujourd’hui est plus beau que hier, elle sait que les choses sont différentes, qu’ils sont bel et bien enclins à aller vers le meilleur, tous les deux. Elle n’est plus seule. Ni face à ce deuil et ses souvenirs qui subsistent, ni dans ce lit où elle est bien trop restée il y a un an, enfermée avec sa peine et son incapacité totale à l’exprimer et encore moins à la vivre. Elle jette finalement la couette sur le côté avant de se redresser et passer une main dans ses cheveux en bataille pour tenter de les ordonner un minium. Elle jette un coup d’œil à l’heure, il est à peine neuf heures. Elle sourit en laissant son regard s’attarder sur le cadre de sa table de nuit, enfermant une photo d’elle et Jamie tout sourire dans les bras l’un de l’autre. C’est ça le plus important, leur bonheur. Chaque jour elle voudrait revoir ce sourire là sur le visage de Jamie. Ils ont passés une bonne soirée la veille, une veille de Noël qu’ils fêtent depuis toujours avec Nash, cette année rejoint par Marylou. Et si Louise, s’évertue à faire en sorte, encore aujourd’hui, qu’absolument aucun alcool ne passe la porte de chez eux, ils ont tout de même passés un bon moment. Même si forcément, tout le monde vient à penser à y songer à un moment ou un autre. Nash, mieux qui quiconque, comprend et accepte cette situation encore un peu délicate. Encore un peu taboue.

Louise se lève et attrape son kimono de nuit qu’elle a négligemment laissé au sol, et l’enfile avant de faire coulisser la porte de son placard. Elle soulève quelques vêtements sous la penderie, et attrape sous une boite à chaussure un paquet qu’elle avait caché ici. Comme chaque année, ils préfèrent s’offrir entre eux deux leurs cadeaux, dans l’intimité de leur couple, au sein de leur foyer. Ce cadeau elle l’a préparé pendant des semaines, elle ne regrette pas mais ne sait pas trop comment Jamie va le prendre. Elle le glisse légèrement sous son kimono mais il est un peu trop grand, ce n’est pas discret du tout. Elle souffle, sourcils froncés et décide de le porter simplement dans les mains ce paquet. Elle sort de la pièce pour s’avancer vers l’espace de vie, aussitôt la porte ouverte, elle peut sentir une bonne odeur de nourriture qui flotte dans l’air.

Elle s’avance doucement directement vers le sapin pour déposer son paquet au pied de celui-ci, mais se stoppe en découvrant son paquet à lui, déjà posé en évidence devant l’arbre lumineux de Noël trônant dans leur salon. Elle sourit en observant un court instant cet écrin, n’ayant aucune idée de ce qu’il renferme, elle ne doute pas un seul instant que ce cadeau est sans nul doute magnifique et surtout empli de sens pour elle, et sûrement pour lui. Comme chacun de leur cadeau. Elle pose avec précaution son paquet près de la boîte sur laquelle est placée l’écrin avant de se relever et se tourner aussitôt vers l’espace cuisine alors que Lola décide à ce moment de venir la saluer en sautillant sur ses jambes, frottant sa tête au passage contre ses dernières dans l’attente de caresses qu’elle obtient immédiatement.

Louise remarque que Jamie à déjà ramassé les quelques restes de la soirée passée. Tous deux n’ayant pas terminé de ranger avant de se mettre au lit, ils s’étaient promis de le faire au matin. Elle sourit en secouant la tête et le voit, tourner la sienne vers elle alors qu’il est déjà derrière les fourneaux, le sourire aux lèvres. Elle n’a pas le temps d’avancer jusqu’à lui qu’il arrive à sa hauteur pour l’embrasser. Elle passe ses mains derrière sa nuque pour appuyer ce baiser. « Ça oui…et toi ? » Elle l’embrasse rapidement à nouveau avant d’avancer vers la poêle restée sur le feu et passe la tête un peu au-dessus pour humer son contenu. « Avec tout ce qu’on s’est déjà enfilé hier soir pas vraiment. Mais visiblement toi tu as très faim ! » Elle passe sa main dans son dos et cale sa tête contre son épaule alors que lui a repris sa place pour continuer ses pancakes. Elle est heureuse d’être vraisemblablement débarrassée des nausées depuis quelques jours, elle aurait été incapable de rester dans la pièce une semaine plus tôt. « Fallait pas tout ranger, tu fais déjà le petit déjeuner, j’aurais pu le faire. » Elle caresse doucement son dos avant de se redresser et de se pincer les lèvres, tout en souriant avec espièglerie et en venant chercher son regard. « Tu sais ce que j’ai envie de faire là ? »
icons found on tumblr

tw: ràs

♫ Il a toujours adoré se réveiller près d’elle, pouvoir l’observer dormir, un peu, et s’éveiller doucement sous ses caresses. La façon dont elle retrousse le nez en souriant avant même d’ouvrir les yeux, rien que cette image-là lui fait chavirer le cœur un peu plus. Il savoure, Jamie. Il savoure ce sentiment d’apaisement qui s’empare de lui en ce moment, cette certitude, ou peut-être cet espoir fou, que le cauchemar est fini, derrière eux, que l’année qui suit sera différente, marquant un renouveau tellement bienvenu. Ca lui fait presque peur, d’espérer autant, au risque de chuter de si haut qu’aucun d’eux ne saurait se relever, mais il tient bon. Il s’accroche, s'agrippe comme un coquillage sur son rocher à cette sensation de plénitude qu’il attendait. Il y a encore des moments difficiles, encore des pensées parasites qui viennent l’assaillir de temps à autre, et cette petite envie qui se glisse au milieu de la soirée, parfois, mais il sait aujourd’hui pour quoi il se bat, et que ses démons ne gagneront plus.

Elle se réveille doucement sous son murmure, faisant écho à ses mots sur le même ton, les yeux encore fermés alors qu’il se détache pour l’observer encore un peu, l’envie de rester dans ce lit avec elle pour l’éternité, ou au moins pour la matinée, mais en cette journée de Noël, il faut bien qu’ils se préparent au tourbillon familial qui s’annonce. Elle tente d’ouvrir les yeux et se retourne bien vite alors que les rayons du soleil viennent brûler ses yeux clairs, et sa question lui arrache un petit rire attendri. Il passe sa main dans ses cheveux, doucement. « Pour profiter d’un moment rien qu’à deux, avant d’aller chez mes parents. Mais prends ton temps, mon coeur. » Un nouveau petit rire et il finit par lui embrasser le front avant de s’extirper finalement du lit en attrapant son bas de pyjama, puis l’écrin qui renferme son cadeau, avant de sortir de la pièce. Il a toujours aimé Noël, et tout ce qui s’y rattache, et cette année, la fête reprend de sa saveur, à l’opposé total de l’an passé, ils retrouvent leurs repères, et ont tant de choses à fêter, après avoir bien failli tout perdre. Cette année est toute particulière, et il veut marquer le coup avec un cadeau tout aussi particulier, au symbole fort, une preuve qu’ils avancent sans oublier.

Il est en train de préparer des pancakes, reprenant une petite tradition familiale qu’il a toujours adoré, et qu’il entretient encore, à l’exception de l’an passé, lorsqu’il entend Louise s’approcher, et se retourne pour lui sourire avant d’aller immédiatement l’embrasser. « Toujours. » fait-il, alors qu’elle l’embrasse à nouveau, les mains derrière sa nuque avant de finalement se diriger vers la poêle, un pancake en préparation sur celle-ci. Il rigole à sa remarque, et s’il s’y attendait, il n’a pourtant pas pu résister à l’idée de préparer le petit-déjeuner pour un peu plus que deux. Manie prise à sa mère, et aussi parce qu’il s’inquiète de voir Louise manger suffisamment, d’autant plus maintenant qu’un petit être grandit à l’intérieur d’elle. « Toujours une faim de loup ! » fait-il en riant. Elle passe sa main dans son dos et il l’entoure de son bras tandis qu’elle cale sa tête contre lui. C’est ce genre de moment qu’il chérit plus que tout, ces petits gestes anodins qui veulent dire beaucoup, et son cœur qui s’apaise instantanément lorsqu’elle est là. Il cale sa tête un instant contre le sienne avant de se reconcentrer sur la poêle, retournant vivement le pancake. « Tu en voudras quand même un peu ? » De toute façon, il restera bien assez de pâte pour plus tard.

Il secoue légèrement la tête à sa remarque en lui souriant. « Ne t’en fais pas, j’étais debout, c’est pas grand-chose. » La soirée de la veille aura été une réussite, un moment idéal de partage, et si, à vrai dire, l’alcool lui manquait encore un peu, ils n’ont jamais eu besoin de ça pour passer un bon moment, tous ensemble. Louise en a fait une règle, plus aucun alcool ne passera les portes de leur habitat, et il lui en est tellement reconnaissant. Il se sait chanceux de l’avoir à ses côtés, ce soutien infaillible qui l’empêche chaque jour de flancher. Il sent sa main caresser son dos et ça l’apaise un peu plus. Des matinées comme celle-là, il en aimerait tous les jours, et il a hâte de pouvoir se caler à nouveau sur son rythme, passer ses journées avec elle dans cet environnement qui leur est si cher à tous les deux. Elle relève la tête et accroche son regard, ses yeux pétillants remplis d’une espièglerie certaine qui lui arrache un large sourire. « Hm… d’ouvrir ton cadeau ? » Il hausse rapidement les sourcils en l’embrassant, son bras toujours autour de sa taille. « Ou de retourner te coucher, et de passer toute la matinée au lit, tous les deux ! J’avoue que c’est très tentant, aussi… » Son sourire s’accentue, espiègle lui aussi, puis il dépose un nouveau pancake dans l’assiette sur laquelle sont déjà posés quelques-uns et éteint le feu. « On passe directement aux cadeaux, alors ? » Il a hâte, à vrai dire. Plus de la voir découvrir son cadeau que d’ouvrir le sien, bien qu’il se demande bien ce qu’il peut renfermer.

icons found on tumblr

tw: ràs

♫ Les fameux pancakes de Noël, une tradition qui tient à cœur de Jamie qui s’évertue à la perpétuer depuis ce premier Noël qu’ils ont passé ensemble tous les deux. L’espace d’un instant, Louise se le remémore non sans sourire face à ces souvenirs qu’elle chérit tellement. Après même pas deux mois ensemble, ne sachant déjà plus se détacher l’un de l’autre, Jamie avait tenu à l’emmener passer ce jour spécial chez lui, dans sa famille. Et si elle avait dû essuyer au premier abord certaines craintes chez les Williams à son égard, elle avait tout de même été heureuse et reconnaissante d’avoir eu l’occasion de découvrir ce jour-là ce qu’était une famille. Déjà à cette époque, elle sentait que Jamie n’était pas juste son petit ami, il était bien plus que ça. Son bras qui l’entoure, sa tête qui vient se poser un instant contre la sienne, elle apprécie cet instant avec lui, ce moment empli de sens à bien des égards. Alors qu’il vient de retourner un autre pancake, se détachant légèrement d’elle, elle sourit sans le quitter du regard. Tellement heureuse de pouvoir savourer pleinement un moment aussi simple que celui-ci. « Oui, je peux pas résister à cette tradition. » Toujours près de lui, derrière lui, elle penche légèrement la tête pour déposer un baiser dans son cou. Elle n’a jamais été très gourmande mais elle est sincère, elle adore l’odeur de cette préparation, le goût de ces pancakes qui la plongent à tous les coups dans d’autres souvenirs impérissables chers à son cœur.

Il secoue la tête tout en souriant alors qu’elle est sérieuse, elle aurait voulu ranger elle aussi, ne pas tout le laisser gérer. Comme souvent. « Quand même ! » Ça a toujours été comme ça, il la complète. Un peu moins tête en l’air qu’elle et surtout moins bordélique, de bien des manières il l’aide. Souvent ça la fait rire quand elle s’en rend compte, quand elle le voit passer derrière elle pour ramasser ce qu’elle sème, quand il lui ramène les pieds sur terre quand il ne part pas avec elle dans des élans d’inspiration. Elle est si heureuse de le retrouver. Le retrouver pleinement, et encore plus d’ici quelques jours, deux semaines. Jamais elle n’aurait osé espérer aussi bien, jamais elle n’aurait eu l’audace de lui en faire la proposition, mais elle est heureuse qu’il ait pris cette décision. Passer chaque jour avec lui, vivre ce rêve qui lui tend les bras avec lui, pouvoir profiter à tout instant ensemble de cette vie qui s’accroître chaque jour d’avantage dans son ventre, est une réelle bénédiction pour elle. Il la connait par cœur. Elle sourit face à ce constat alors qu’il l’embrasse. Tout aussi espiègle qu’elle, elle rit de sa proposition, basculant la tête en arrière, toujours accrochée à lui, son bras encerclant sa taille. « Me tentes pas trop. » Elle le laisse déposer un dernier pancake par-dessus les autres avant d’éteindre le feu. « Rien ne nous empêches de faire les deux, si ? » Elle hausse un sourcil à son tour en inclinant la tête. « Oui oui ! » Elle se recule légèrement et vient coller ses mains l’une contre l’autre devant elle, paume contre paume et remue les doigts les un contre les autres tandis que son sourire ne la quitte pas.

Ils s’avancent ensemble vers l’arbre de Noël scintillant qui trône dans leur salon, Louise tirant son mari par la main, bien contente de ressentir en elle cette petite âme d’enfant, alors qu’elle ne se souvient pas avoir déjà ressentie ce genre d’excitation, même à Noël, enfant justement. Elle se stoppe devant le sapin et se retournes vers Jamie, se mordillant la lèvre inférieure. « Tu commences ? » Elle est impatiente. Aussi bien de découvrir son cadeau à elle, sachant qu’il trouve toujours de parfaits cadeaux pour elle mais aussi de le voir découvrir celui qu’elle lui a fait. Elle fait de nouveau face à l’arbre et s’agenouille devant lui, sans lâcher la main de Jamie. Elle observe cet écrin, curieuse de ce qu’il peut bien renfermer. « Au moins, je sais que ça peut pas être une bague. »
icons found on tumblr

tw: ràs

♫ L’odeur des pancakes a empli la pièce, accentuée par celle, reconnaissable, de la cannelle, petit secret de cette recette simplissime que Catherine Williams leur a cuisiné chaque matin de Noël depuis qu’ils sont petits. Une tradition qu’il aime et perpétue encore aujourd’hui, et il espère bien la continuer plus tard, lui aussi. Il n’y a pas de vrai matin de Noël sans pancakes à la cannelle. Et cette année, la tradition est d’autant plus douce, partagée avec la femme qu’il aime plus que tout au monde, après une année bien compliquée, qui se finit en beauté. Il l’espère de tout cœur, que la prochaine serait la leur, que tous les malheurs auxquels ils ont eu le droit sont aujourd’hui derrière eux. Il veut y croire, au moins un peu, s’accrochant à chaque petite miette de bonheur, alors qu’ils savent aujourd’hui qu’un nouveau petit être construit son chemin dans le ventre de Louise. Et alors qu’elle lui embrasse le cou, dans un moment de tendresse simple et précieux, il voudrait que cela dure éternellement. S’il pouvait avoir ces instants volés jusqu’à la fin de sa vie, il serait heureux.

Elle bougonne en remarquant le petit rangement qu’il a fait sans plus d’arrière pensée que celle de débarrasser les vestiges de la veille, et ça l’amuse un peu. Il lui tire légèrement la langue pour la taquiner avant de lui embrasser gentiment la joue. « Profite, c’est tout ! » Ça ne l’embête pas vraiment de ranger lorsqu’il voit un petit désordre, au contraire, il a peut-être un léger problème avec ça, mais ça lui va. Vivre avec Louise lui a appris à se relâcher sur le fait d’avoir sa maison entièrement rangée comme une maison-témoin. Il ne la trouve pourtant pas spécialement bordélique, simplement un peu moins drastique, et ça lui fait du bien. Là où il a des lacunes, elle les comble, et inversement. A croire qu’ils font partie du même puzzle et s’assemblent parfaitement, et il a hâte d’entamer la prochaine aventure avec elle, convaincu qu’il fait le bon choix en prenant ce rôle d’agent. Ce sera difficile, il en a conscience, déjà parce que même s’il connaît un peu le milieu, il va devoir apprendre toutes ces nouvelles règles, que la grossesse de Louise ajoute une dose de stress incalculable dans tout ça, et puis, il s’en doute, l’alcool circulera certainement. Il va devoir prendre sur lui, il le sait. Mais lorsqu’il la voit comme ça, toute excitée à l’idée de fêter Noël, ce grand sourire aux lèvres qui le fait craquer mille fois, il se dit que finalement, il sera capable de tout affronter.

« Hm, c’est vrai, on peut totalement aller se recoucher après ça ! » Il rigole, taquin, avant d’éclater de rire en la voyant si enthousiaste, les yeux pétillants de hâte comme une enfant impatiente, ça le touche, lui. Elle est tellement belle, lorsqu’elle est heureuse. Elle le tire alors jusqu’au salon pour s’arrêter devant le sapin rayonnant, leurs deux cadeaux placés en évidence juste devant eux. Il observe celui de Louise, intrigué, sans trop savoir ce que ça pourrait être. Ils trouvent toujours le moyen de s’offrir de beaux cadeaux, d’une valeur sentimentale, et il est persuadé que cette année n’échappera pas à la règle, bien au contraire. Elle se mordille la lèvre, apparemment stressée alors qu’ils ont tous les mains accrochées, comme si elle doutait un peu. Lui aussi, il faut dire. Son cadeau est un peu à double tranchant, et il a peur de sa réaction, à vrai dire. Ils s’agenouillent tous les deux, face à leur présent, l’excitation et le stress palpables. Il acquiesce à sa demande, et s’il aurait presque voulu qu’ils ouvrent leur cadeau tous les deux en même temps, quelque chose lui dit qu’il vaut mieux fonctionner de manière procédurale. A sa remarque, il rigole un peu. « Non, pas une bague. Pas cette fois. » Il lui adresse un sourire, entre l’angoisse et l’attention, alors que ce que renferme l’écrin pourrait la blesser autant que la toucher, mais il espère de tout coeur qu’elle le prendra comme il l’imagine, un petit bout de leur histoire qu’elle pourra toujours garder avec elle. Le signe qu’ils n’oublieront pas.

« Bon… je commence alors ? » qu’il confirme, avant de s’emparer du cadeau rectangulaire qu’il a face à lui. Il l’inspecte, intrigué, petit sourire en coin en observant Louise et ses mimiques, puis finit retirer le papier, qui cache un grand livre, assez lourd, le nom de Maxdon’s en première de couverture, un peu comme un album d’aventure. Et déjà, il craque, touché devant la première photo qu’il voit, de lui devant la devanture de son pub, alors qu’il venait toujours d’en obtenir la propriété. « Oh, Louise… » Les larmes montent déjà à ses yeux, tandis qu’il ouvre l’ouvrage, découvrant peu à peu les photos, les petits mots, et tous les souvenirs des moments passés dans ce pub. Son cœur se serre, alors qu’il sait que c’est un au revoir, un adieu, pur et définitif, sur ce rêve qu’il aura pu au moins toucher un moment. « Comment tu as eu toutes ces photos ? » Il en remarque des tas, d’avant elle, d’avant même qu’il ne soit propriétaire, de ses débuts dans ce bar, des fêtes organisées, des amis perdus de vue, et ceux toujours bien présents. Décidément, cette année, la place est à l’émotion. Des larmes coulent sur ses joues au fur et à mesure qu’il parcourt l’ouvrage. « C’est incroyable… » Il s’émerveille de chaque petit papier glacé, leurs sourires d’il y a quelques années, cette fameuse fête d’anniversaire, elle dans cette belle robe blanche, sa guitare toute neuve à la main, les petits concerts improvisés, l’aménagement de ce petit studio, juste au-dessus du pub, qu’ils ont fait tous les deux… « Ça va tellement me manquer… » Il retient un sanglot, bêtement, devant autant de choses qu’il a construites, qu’ils ont construites ensemble, et cette page qui se tourne -littéralement-, clôturant son histoire avec le pub qui l’aurait vu grandir et évoluer, qui aura vu leur histoire se jouer. Tellement de symbole dans un seul lieu, et il a bien du mal à s’avouer que cette fois, c’est bien terminé. Il referme l’album en redirigeant son regard larmoyant, infiniment touché, vers Louise, toute la reconnaissance visible dans ses pupilles. « Merci… C’est vraiment magnifique… Merci mon ange… » Il s’approche d’elle, posant le livre à côté d’eux, pour venir l’embrasser avant de la serrer dans ses bras, fort, déposant un baiser sur le côté de son front au passage. « C’est un merveilleux souvenir à garder… » chuchote-t-il, à quelques millimètres de son oreille, encore remué par l’émotion.

Puis il finit par se détacher, essuyant un peu ses larmes en rigolant, comme pour camoufler son émoi en reniflant, et indique d’un mouvement de tête le cadeau qu’il compte lui offrir, et, il s’en doute, l’émotion n’est pas encore terminée. « A toi maintenant… J’espère que ça va te plaire… » Ca l'effraie, vraiment, mais il se dit que, de cette manière, elle aurait toujours un bout d’elle à ses côtés.

icons found on tumblr