Feel the power of love (ft Louise)

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♫ C’était un défi. Un challenge entre amis pris beaucoup trop au sérieux, mais le voilà bientôt sur scène, à devoir assumer. Prince des karaokés, il n’a jamais eu l’ambition de pousser la voix sur scène. Jusqu’à ce qu’on lui fasse perdre un jeu pour lequel l’enjeu consistait à prendre la place du chanteur de leur petit groupe pendant tout un concert. Il n’a pas hésité, un peu trop sûr de gagner, mais le destin en a voulu autrement. A un point près ! Il a cependant décidé de jouer le jeu jusqu’au bout, encouragé par son entourage, qui, pour le coup, croit plus en lui que lui-même. « Je suis sûre que ça va être une révélation ! » lui glisse sa sœur en plaisantant, lui tenant les épaules pour lui donner du courage. Puis elle s’approche de son oreille pour lui murmurer quelques mots. « Et puis, j’ai entendu dire qu’une certaine rousse allait être de la partie. C’est peut-être le moment de briller. » Il déglutit bruyamment, plus intimidé qu’il ne l’était déjà, et elle s’en amuse, lui tapotant l’épaule avant de disparaître. Qui est le traître qui lui a parlé de cette soirée ? Il voudrait reculer mais il a promis, et les promesses, chez lui, c’est sacré. D’autant que s’il se défile, il en entendra encore parler dans dix ans.

Il empoigne sa guitare et fait passer la sangle autour de son cou, s’accrochant solidement à son instrument-réconfort. Il a plus ou moins l’habitude de monter sur une scène pour jouer, mais chanter, c’est encore autre chose, et il n’est franchement pas confiant. Ils ont répété un peu, quelques jours auparavant, pour qu’il soit capable de pousser sur sa voix sans se ridiculiser, mais il voit déjà du monde arriver et se rabat sur un verre de téquila qu’il boit cul-sec pour se donner un peu de courage. Heureusement, il ne s’agit pas de chansons originales, mais bien de reprises de tubes des années 80 si chers à leurs coeurs. Il n’a jamais été très musique actuelle, toujours plongé dans les incontournables qui ont précédés sa naissance. Vient le moment d’entrer en scène et il a l’impression d’être en apnée en montant les quelques marches, tandis que le chanteur officiel du groupe s’approche du micro, guitare à la main pour échanger sa place avec lui. « Aujourd’hui, on a décidé de faire quelque chose d’un peu spécial, alors je vous demanderai d’encourager fortement notre guitariste, Jamie Williams, qui va, ce soir exclusivement, vous interpréter les chansons à ma place ! » Quelques applaudissements l’accueillent chaleureusement alors qu’il prend place en face du micro, définitivement plus intimidé qu’à son habitude. Il sourit malgré tout et sonde la salle à la recherche d’un visage familier. Son regard s’accroche à celui de sa sœur, au premier rang, aura rassurante qui lui apporte la confiance dont il a besoin pour prendre place.

Les premières notes de Walk of life des Dire Straits (♫) se lancent, et après quelques secondes, entrainé par la mélodie, et l’énergie ambiante, il se détend, visiblement plus à l’aise qu’il ne l’aurait cru avec un micro dans les mains. Le public semble au rendez-vous, dansant en rythme face à lui. Un coup d'œil à sa droite lui indique que son ami et chanteur attitré lui fait confiance pour la suite, il enchaîne alors sur la chanson qu’il a lui-même demandé à ajouter, Power of love, de Huey Lewis. Grand fan des films Retour vers le futur, il n’a pas pu s’en empêcher pour une soirée réservée aux années 80. C’est à peine quelques secondes qu’elle fait son apparition, au fond de la pièce, et son regard se retrouve immédiatement absorbé par sa belle chevelure de feu et ses beaux yeux bleus. Il ne la lâche pas un instant, et soudain, c’est pour elle qu’il chante. Comme si la pièce toute entière s’était vidée subitement, les laissant seuls tous les deux. Elle n’a aucune idée de l’effet qu’elle lui fait depuis plus d’un an et demi. Il n’a rien dit, rien tenté depuis, d’abord freiné par son petit ami, puis par le respect de son amitié, se contentant de son contact lors des cours de guitare qu’il lui offre. Son sourire s’accentue en croisant son regard, il n’aperçoit même pas sa sœur, au premier rang, se retourner pour apercevoir Louise et s’amuser du changement immédiat dans son comportement. Sa présence aurait dû l’angoisser, mais l’apaise finalement. Il poursuit, plus convaincu encore par les paroles de cette chanson, cherchant désespérément à lui faire comprendre sans lui dire.

La chanson s’achève et une nouvelle fait son apparition, plus parlante encore, I’m on Fire, de Bruce Springsteen (♫), pendant laquelle il ne la quitte toujours pas des yeux. A peine a-t-elle franchi la porte de ce bar, qu’elle est devenue son ancre. Après quelques chansons supplémentaires, le concert s’achève sur ce qui ressemble presque à un tonnerre d’applaudissements. C’était un défi. Un challenge un peu trop pris au sérieux. Et pourtant, il est fier. « Jamie Williams, messieurs dames ! » lance le vrai chanteur du groupe. Ils en rient en saluant leur petit public du moment, puis finissent par quitter la scène afin de profiter d’une bonne soirée entre amis au bar. Et pendant tout ce temps, il n’a pas arrêté de se retourner pour apercevoir la jolie rousse qui hante ses pensées depuis déjà trop longtemps.
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♫C’est Elea elle-même qui a parlé de ce concert à Louise, lui disant que c’était là l’occasion de voir Jamie et ses solos de guitare à l’œuvre. Toujours d’après elle, il n’avait pas osé lui en parler directement pour qu’elle ne se sente pas obligé de venir. Ce jour-là, à voir son regard malicieux, elle devinait qu’il y avait quelque chose de plus mais elle n’avait pas cherché plus loin, gardant cette information dans un coin de son esprit. Si elle avait la chance de se voir donner des cours par Jamie et d’avoir aperçu les membres de son groupe en les croisant lors de diverses soirées, elle n’avait en l’occurrence toujours pas eu l’occasion de les voir véritablement à l’œuvre. Il était sans doute temps. En tout cas, Louise mourrait d’envie de voir ça. Elle trouvait cela tellement cool qu’il fasse partie d’un groupe et elle n’avait aucun mal à les imaginer ces solos de guitare endiablés.

Elle claque la porte de son studio et se hâte, enfilant sa veste en chemin, manquant de peu de tomber, avant de passer une main dans ses cheveux lâchés, encore en bataille. Ses mains libres, elle attrape son portable et regarde l’heure. « Merde ! » L’heure du rendez-vous qu’elle avait fixé avec Elea était déjà dépassé. Elle est en retard. Elle se hâte d’avantage, craignant de louper l’objet de convoitise de la soirée, qui n’est pas Elea. Elle à d’abord hésité mais prendre un taxi serait plus long. Alors elle se dit qu’en se dépêchant, ça pourrait le faire. Elle regrette déjà d’avoir pris le temps de se maquiller, un peu plus que d’ordinaire. Comme si ça allait changer quelque chose. Sans trop avoir de raison, elle a traîné en se préparant. Ne parvenant pas à se décider sur sa tenue, virevoltant au grès des musiques qui défilaient via son enceinte.

Haletante elle arrive devant le bar. On peut entendre la musique résonner de là. Prenant appui sur ses cuisses, elle se penche en avant pour reprendre son souffle un instant. Elle jette la tête en arrière, laissant ainsi retomber ses cheveux dans son dos. Elle arrache finalement cette veste qui lui donne bien trop chaud, elle souffle comme pour se donner l’entrain d’avancer, et se décide à entrer. La pièce dans laquelle elle entre est pleine de monde, un public visiblement heureux à les voir là debout, agglutinés les uns aux autres en dansant comme ils peuvent aux rythmes de la musique.

Tentant de se frayer un chemin au milieu de ce monde, elle reconnaît d’abord cet air qui débute, un classique des années 80. Et quand le chanteur commence à chanter, elle lève la tête vers la scène. Cette voix, elle la reconnaîtrait entre mille. Interloquée, la bouche entrouverte son regard vert accroche le sien. Elle hésite un instant à se retourner pour voir si ce n’est pas quelqu’un d’autre qu’il regarde de cette manière mais elle n’en fait rien. A voir cette intensité dans son regard, elle sent que c’est elle. Il chante pour elle. Elle sourie lorsqu’elle en prend conscience, détaillant chacun des mots qu’il chante. Elle aussi, elle aurait aimé se laisser bercer par la musique et faire onduler ses épaules, ses hanches. Elle en est incapable tant elle est subjuguée. Il est là sur scène, la chemise entrouverte, la guitare à la main, la bouche plaquée contre ce micro…sa voix, son sourire, son regard sur elle. A cet instant plus rien existe à part lui. A part eux.

Une nouvelle chanson débute. Son regard brillant toujours sur elle, elle ne le quitte pas non plus des yeux une seconde. Elle écoute les mots qu’il chante, un sourire niais plaquée sur ses lèvres. C’est à ce moment qu’elle en prend conscience.  Elle a vraisemblablement des sentiments pour cet homme qui ne la regarde comme personne d’autre ne la jamais regardé. Pour cet homme qui, en plus d’un an et demi, n’a jamais tenté aucun rapprochement. Pour cet homme qu’elle admire depuis la première fois où elle l’a vue une guitare à la main. Cet homme plus patient que quiconque avec elle. Elle lâche un rire, étouffé par la musique et le bruit de la foule. C’est un drôle de sentiment qu’elle ressent pour la toute première fois. Les choses ne se passent pas comme ça d’habitude avec les hommes. D’abord ils se rapprochent, ensuite ils discutent. Et pour finir, ils se lassent. Là c’est différent. Elle vibre pour lui.

Alors c’était donc ça, le petit plus que Elea ne lui avait pas précisé. Ce soir, c’était lui qui chantait. Quelle belle surprise pour elle qui à toujours adoré son timbre de voix. Alors que les chansons s’enchaînent, leurs regards toujours accrochés l’un à l’autre, Louise finit par capter les grands signes que lui lance Elea. Elle lui fait signe pour qu’elle s’avance jusqu’à elle, mais elle n’en fait rien. Au lieu de ça elle se replonge vers lui. Profitant de cet instant. De cette parenthèse. Un tonnerre d’applaudissements retenti auquel elle mêle les siens. Elle devine à son sourire qu’il est satisfait de lui et il a de quoi ! Encore éblouie par cet instant hors du temps dont elle à apprécié chaque seconde, elle applaudie telle une véritable groupie en le regardant saluer le public avec le reste du groupe. Alors que quelqu’un d’autre prend place sur scène, annonçant qu’à présent c’était scène ouverte/karaoké, elle essaie de le voir descendre de scène et tente de s’avancer mais il y a trop de monde, elle ne voit pas.

« Pardon. » Elle tente encore de se frayer un chemin, bousculant quelques personnes au passage en essayant de l’apercevoir. En vain. Elle tape du pied en jurant et relève finalement la tête vers la scène. Elle parvient jusqu’à côté et réussi à voir le gars qu’elle à vu sur scène un peu plus tôt pour annoncer la scène ouverte. Elle lui demande si elle peut monter et se servir du piano, qu’elle a repéré dans un coin de l’estrade. Il lui demande ce qu’elle veut chanter pour pouvoir lancer une musique d’accompagnement. Elle secoue la tête, riant, en lui rétorquant qu’elle n’en a pas besoin. Elle grimpe sur scène après la personne déjà à l’œuvre. D’abord aveuglée par la lumière l’éblouissant d’un coup, ses yeux s’habituent tandis qu’elle scrute la salle à sa recherche. Elle s’installe au piano et c’est là qu’elle le voit. Adossé au bar, simplement. L’air débraillé et heureux à la fois, entouré des gars du groupe, de sa jumelle et d’autres personnes.

Elle prend une grande inspiration. Elle est devenue complétement folle apparemment mais quand même, elle ne compte pas s’arrêter là. Elle commence à jouer les premières notes de cette chanson  (♫) qui lui vient en toute logique, espérant capter son attention. Si elle avait dans l’idée de grimper sur scène pour pouvoir balayer la salle du regard et ainsi le retrouver, finalement, elle trouve cela logique de lui répondre en musique.

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♫ Dès lors qu’il croise son regard, c’est comme s’il n’y avait plus qu’elle dans la salle. Il ne s’attendait pas à la voir là, ayant pris bien soin de ne pas lui en parler pour éviter de se ridiculiser, juste au cas où, mais il faut croire que quelqu’un d’autre s’en est chargé à sa place. Il concentre son regard sur elle, présence rassurante au milieu de la foule, plus en phase que jamais avec les paroles des chansons qu’il est en train d’interpréter. S’il pouvait ne chanter que pour elle, c’est ce qu’il ferait. Depuis qu’il l’a aperçue, plus d’un an et demi auparavant au pub dans lequel il travaille, sa robe jaune virevoltant au milieu de la piste de danse improvisée, il n’a pas pu se détacher d’elle. Il s’estime chanceux de la compter parmi ses amis, mais ne peut qu’imaginer plus.

Il a souvent hésité à se lancer, en particulier ces derniers mois, lui avouer ce qu’il ressent pour elle, il a même plusieurs fois tenté d’engager la conversation, toujours interrompu par un événement extérieur, ou se ravisant simplement à l’idée qu’elle puisse le rejeter et tout bonnement disparaître, ce qui, pour lui, aurait été pire encore. Au final, près d’un an s’est écoulé depuis qu’elle n’est plus avec Liam, et rien n’a changé. Il croit les sentir, pourtant, les non-dits, les regards et les sourires en coin, les joues rougies par les compliments, les petits silences entre deux instants presqu’intimes… Il se dit parfois qu’il doit imaginer, que s’il ne s’est encore rien passé, c’est peut-être que tout ça fait seulement partie de son imagination, mais lorsqu’il la voit ce soir, le regard fixé sur lui, il comprend qu’il a peut-être perdu beaucoup trop de temps à hésiter. Il voit son sourire, et si son cœur bat plus fort encore, son âme s’apaise, réchauffée par les commissures de ses lèvres qui s’élèvent. Son propre sourire s’accentue, les yeux rivés sur elle comme si la quitter un instant du regard pouvait tout détruire. Elle est resplendissante, se distinguant à jamais de toute autre personne de la pièce, comme illuminée d’une aura qui l’appelle, irrémédiablement.

Le mini-concert se termine, les applaudissements retentissent et il lâche un rire en la voyant applaudir elle aussi. Ce n’était peut-être qu’un défi, mais il est fier de ce qu’il a réussi à faire, fier de l’avoir fait devant elle. Il quitte la scène sans cesser de tourner la tête dans l’espoir de l’apercevoir. Il a envie d’aller la voir, de lui parler, de tout lui dire, mais se fait bien vite embarquer par ses amis jusqu’au bar pour célébrer cet événement. Il la quitte des yeux un instant et elle disparaît de son champ de vision au milieu de la petite foule, et s’il continue de sourire et plaisanter avec ses amis, bientôt rejoint par sa sœur, il continue de la chercher sans la voir.

Ce n’est que lorsqu’il entend les premières notes au piano que son regard se raccroche à elle, au milieu de l’estrade. Il reconnaît presque instantanément la mélodie, et un sourire se dessine alors sur ses lèvres, captant son regard par la même occasion. Quoi de mieux que la musique pour exprimer ce qu’ils n’ont pas encore été capables de se dire ? Il remue la tête au rythme de la chanson, son sourire en coin accroché à ses lèvres sans jamais la quitter des yeux, sous le regard amusé de sa sœur, juste à côté de lui. L’intensité avec laquelle elle joue, la férocité dans sa voix, qu’il n’a jamais trouvée aussi belle -et pourtant, il est déjà son plus grand fan-, ne font que le séduire plus encore. Il ne rêvait donc pas. Ce n’était donc pas une illusion créée par son désir d’être avec elle. Ils sont là tous les deux, les sentiments à nu au milieu de tout ce monde, et pour eux, c’est comme s’ils étaient seuls dans la salle. En musique, il ne peut subsister le moindre filtre. Chaque émotion se retrouve décuplée par la scène, et cette émotion-là lui fait gonfler le cœur. Il a envie de chérir cet instant toute sa vie, ce moment où il réalise finalement que les sentiments qu’il peut avoir pour elle ne sont pas vains. Il ferme les yeux un moment pour savourer cette certitude qui quittera probablement son esprit d’ici quelques minutes, laissant échapper un petit rire, rempli d’un sentiment nouveau qui l’apaise.

Il rouvre les yeux pour la voir le fixer encore, et sent le coup de coude que sa sœur lui assène, lui indiquant bientôt d’un mouvement de menton de la rejoindre, sourire aux lèvres. Elle le connaît trop bien, si bien que ça lui fait un peu peur parfois, mais il lui rend bien la pareille, après tout. Il lui sourit à son tour et finit par se détacher du bar sur lequel il était jusque-là accoudé, hypnotisé par la créature qui se dresse sur scène. « Je reviens ! » Ses amis pouffent de rire, loin d’être dupes. « Dis bonsoir à Louiiiiiiiise pour moi ! » plaisante le chanteur. Il balaie la remarque d’un geste de la main en souriant du coin des lèvres avant de s’éloigner, se frayant un chemin parmi les spectateurs pour approcher la scène.

La chanson se termine au moment où il arrive à la hauteur des escaliers menant à l’estrade, et les battements de son cœur n’ont jamais été aussi rapides et douloureux. Il l’attend derrière les marches, un peu à l’abri des regards, il l’attrape doucement par le bras lorsqu’elle pose le pied sur le sol, prête à partir dans la direction opposée. « Hey ! » Voilà, la musique s’est arrêtée et il ne sait maintenant plus quoi lui dire, pourtant si clair quelques minutes auparavant. Son sourire n’a pas lâché ses lèvres, mais une forme de timidité est revenue s’y ajouter alors qu’il la voit enfin face à lui. « Je savais pas que tu venais. Qui t’en as parlé ? » Qui a vendu la mèche pour rendre sa soirée plus belle encore ? Il hésite entre maudire cette personne ou la remercier à jamais. Il lâche son bras et se frotte la nuque de nervosité, sans la lâcher des yeux pour autant. « Je suis content que tu sois là… » Et c’est le moins qu’il puisse dire. Un nouveau silence s’installe, et s’il avait du courage avant, il semble légèrement lui échapper à mesure qu’il s’entend parler. « Tu as été incroyable sur scène ! Très bon choix de chanson… » Il esquisse un sourire en coin, échangeant un regard complice avec elle comme s’ils savaient tous les deux. Elle est magnifique et intimidante, bouleversante et inspirante, elle est le feu au milieu d’un hiver, et il a bien du mal à lui résister après tout ce temps passé sans rien dire. Pourtant, il se tient là, sondant son attitude comme pour se rassurer un peu plus, tentant de se raccrocher à la certitude qu’il a ressentie quelques minutes plus tôt.

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♫Ses doigts glissent sur ce piano résonnant à travers la salle, elle se penche pour chanter dans ce micro qu’on lui a installé. C’est à ce moment qu’elle le voit se retourner vers elle. Son regard brûlant ne semble pas la quitter un instant, alors que le sien descend de temps à autre sur le clavier du piano ou bien qu’elle ferme les yeux, soucieuse d’appuyer chaque mot qu’elle lui chante. Parce que oui, comme lui quelques minutes plus tôt, elle ne chante que pour lui. C’est à peine si elle se rend compte de l’intensité particulière avec laquelle elle chante ce soir, littéralement habitée par cette chanson semblant avoir été écrite pour elle, pour eux. En un instant, elle ferme les yeux pour les rouvrir et ne plus le voir. Pourtant, les autres sont tous au même endroit. Tant pis, elle continue. Quelques applaudissements retentissent au moment où la mélodie se termine, elle se lève et remercie ce « public » en lançant un sourire en posant sa main droite sur le cœur. Elle file vers les marches de l’estrade, elle croise la personne qui vient prendre sa place sur scène, cette fois ses yeux doivent s’habituer à la pénombre dans laquelle ils sont subitement plongés.

On l’attrape doucement par le bras en l’attirant. Elle reconnait ce parfum, cette présence, cette voix. Son cœur qui commençait à se calmer refait des siennes en accélérant le rythme. « Hey ! » La main tremblante, résultat de sa prestation sur scène et de tout ce qu’elle est en train de ressentir à ce moment, elle relève la tête vers lui tout en s’avançant vers ce coin à l’écart, un peu plus au calme. Parce que oui un flot de sentiments et d’émotions semblent en train de la submerger. A tel point que cela pourrait l’effrayer, c’est l’inconnu pour elle. Tous ce qu’elle ressent dans son ventre en le voyant sourire de cette manière gênée qu’elle ne lui connaissait pas jusque-là, la questionne autant que cela lui confirme que cette fois c’est différent.  Un brin désarçonnée par cette question qui semble lui venir en premier lieu, elle lui sourit de plus belle alors que ses yeux ne cessent de scruter chaque détails de son visage, autant que la basse lumière du lieu le lui permet. Elle baisse le regard sur cette main qu’il retire de sur son bras, elle aurait aimé lui crier de ne pas cesser de la toucher mais elle n’en fait rien. Elle se contente de l’observer se frotter la nuque tout en semblant scruter sa propre réaction à elle. « Ta sœur. » Elle hausse les épaules, son sourire ne quitte pas ses lèvres, comme si son visage était bloqué ainsi. Pourtant, elle est déçue. Elle s’imaginait déjà le retrouver et se jeter dans ses bras, sans perdre une seconde de plus. Mais visiblement cela ne marche pas comme ça.

Bien sûr elle a remarqué ces sourires, cette façon qu’il a de la regarder et de surtout  soutenir son regard. Elle a aussi remarqué depuis quelques temps ces frissons qui la parcourt dès lors qu’il l’effleure de n’importe quelle manière que ce soit, intentionnelle ou non. Et pourtant, malgré tous ces signaux, elle n’a jamais ne serait-ce oser penser à un autre genre de relation avec lui. Par naïveté ou prudence, ou bien même pudeur certainement. N’ayant à la fois jamais autant partagé avec un homme et aussi peu. Evidemment, quelque chose chez lui l’a irrémédiablement attiré le jour où elle l’a rencontré, elle se souvient parfaitement de lui derrière son bar, le fameux jumeau au charme certain. Mais ce qu’elle aime le plus c’est cet aura qu’il dégage. Cette prévenance indéfectible, ce sourire envoutant, ces fous rire qu’ils partagent à la moindre occasion, cette voix qu’elle adore mêler à la sienne…et cet amour commun pour la musique qui les a tous les deux liés dès le départ. Un an et demi qu’ils ont échangé leur premier regard, que Louise l’a ressentie ce truc au creux d’elle-même. Un an et demi qu’il la respecte comme aucun homme avant lui. Mais ce soir, elle prend conscience qu’il est plus que cet ami qui lui donne des cours de guitare. Elle veut plus.

Elle sourit sans le quitter des yeux. « Moi aussi je suis contente d’être là. » Le silence se crée entre eux, la musique derrière eux résonnent, faisant un peu plus vibrer le corps et le cœur de Louise qui ne cesse de s’emballer. Elle l’écoute la complimenter, proche de lui mais pas suffisamment pour qu’un contact ne se fasse. Elle s’avance un peu plus vers lui, plus proche qu’elle ne l’a jamais été. Elle peut sentir le contact de ses vêtements contre elle, tout comme son souffle sur son visage. « Merci. » Ses doigts frôlent les siens, alors que son regard reste accroché au sien. « Tu étais pas mal du tout non plus. » Elle mord sa lèvre, baissant les yeux vers les siennes, ses doigts s’amusant toujours à jouer prudemment avec les siens. « Tes chansons Jamie… » Elle relève la tête, retire sa main droite pour venir la plaquer derrière la nuque de Jamie et l’attire vers elle. Leurs lèvres se rencontrent pour la première fois, à ce contact Louise se perd dans un véritable tourbillon. Incapable d’y mettre un terme, elle l’intensifie au contraire. Sa main se perd dans ses cheveux et sa main gauche vient se plaquer dans son dos, l’attirant avec force encore d’avantage contre elle.


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♫ Il l’a déjà entendue chanter, profitant toujours de sa voix si particulière accompagnant les mélodies qu’il lui a appris à la guitare. Ca a commencé timidement, un petit air fredonné qui lui a donné envie d’en entendre plus, puis ils se sont prêtés au jeu tous les deux, poussant la chansonnette en duo dans des moments presque intimes, qui n’appartiennent qu’à eux. S’il est tombé sous son charme à la seconde où leurs regards se sont croisés, l’entendre chanter lui a fait vibrer le cœur. Et pourtant, cette fois, c’est différent. Il reconnaît sa voix, mais ne lui a jamais connu cette intensité, cette fougue dans chacune des paroles prononcées. Il ne regarde qu’elle, au milieu de cette petite foule qui les sépare. Il a connu d’autres femmes qu’elle, l’une d’elle se trouvant même à quelques mètres à peine de lui, membre à part entière de leur groupe, et pourtant, ce soir, c’est la première fois qu’il se dit qu’il n’a plus envie d’en connaître aucune autre.

La musique n’est pas très loin de se terminer, et au vu des regards échangés, il ose y croire. Il ose se dire que, cette fois, c’est le bon moment. Que ce qu’il ressent depuis plus d’un an et demi ne vient pas seulement de lui, que s’il se lance, elle ne le rejettera pas en mettant fin par la même occasion à leur amitié naissante, si chère à son cœur. Il aurait bien du mal à se passer de sa présence. Il cède à l’insistance de sa sœur ainsi qu’à sa propre envolée d’adrénaline, et finit par se décider à l’attendre derrière l’estrade, prenant tout son courage à deux mains, prêt à se jeter à l’eau sans sécurité préalable. Il lui attrape le bras et toute sa témérité s’arrête là. Lorsqu’elle se retourne sur lui, il est subjugué par la profondeur de ses yeux, éternellement bleus, et il n’ose déjà plus rien dire, intimidé par ce bout de femme tellement plus forte que lui. Il lui lâche le bras comme pour lui laisser toute la liberté de partir si elle le souhaite, soudainement bien moins confiant qu’auparavant, après l’avoir salué bêtement d’un mot qu’il aurait voulu faire plus grandiloquent. Sa sœur a vendu la mèche. Qui d’autre qu’elle, après tout, pour se mêler comme ça de sa vie. Il esquisse un léger rire, pas vraiment surpris, finalement. « Evidemment. J’aurais dû m’en douter. » En fonction, il pourra la maudire ou l’adorer encore plus.

Son sourire lui réchauffe le cœur, et il voudrait l’embrasser sur le champ. La prendre dans ses bras et l’emmener loin de ce bar, quelque part où ils ne seraient que tous les deux. Pourtant, ses pieds restent bien vissés sur le sol et il se retrouve à échanger des quasi-banalités avec elle. Dire qu’il est heureux de la voir est un sacré euphémisme, trahi par le rouge qu’il a aux joues, et son sourire qui lui fait bientôt mal aux pommettes. Tout son être est attiré par elle. Il la complimente, si faiblement par rapport à ce qu’il peut bien penser, ou ressentir, mais ça, il ne sait pas encore comment le dire autrement qu’en chanson, comme il l’a fait plus tôt. Elle s’approche et son sourire se fait plus sérieux. Ils n’ont jamais été aussi proches, et s’il a déjà retenu souvent cette envie de l’embrasser en la voyant manier sa guitare, cette fois-ci, son regard oscille entre ses lèvres et ses yeux, à deux doigts de craquer. Leurs doigts se rencontrent timidement, et il reprend son sourire en sentant son souffle sur sa joue. L’heure est aux chuchotements et il l’écoute à moitié parlé, hypnotisé par ses lèvres, plus proches que jamais. C’est finalement elle qui fait le premier pas et il se maudit un peu de ne pas avoir eu ce courage un peu plus tôt, tandis que leurs lèvres s’entrechoquent enfin. Un baiser et toutes ses pensées sauvages s’envolent, ne laissant place qu’à eux, à cet instant précis, et ils pourraient être n’importe où, ça n’aurait aucune importance. Il ne retient que sa main sur sa nuque, et ses lèvres sur les siennes.

Un sourire se dessine sur ses lèvres alors que leur baiser gagne en intensité, et qu’il place une main dans ses cheveux, l’entourant de son bras libre pour l’attirer tout contre lui. Il n’a plus aucune envie de la laisser partir à présent. Un an et demi qu’il n’attend que ce moment, patiemment, dans l’espoir de ne pas tout ruiner en un clin d'œil. Sans lâcher ses lèvres, il l’attire un peu plus à l’écart, à l’abri des regards, alors que la musique résonne encore, et que quelques artistes se relaient juste à côté d’eux. « Je t’ai déjà dit que j’étais très content de te voir ? » place-t-il entre deux baisers, un grand sourire aux lèvres. Il ne pourrait être plus heureux. Il sent que quelque chose de nouveau est en train de se dessiner, et s’il aura fallu un an et demi pour en arriver là, il ne ferait machine arrière pour rien au monde. Ses deux mains entourant son visage d’ange, il détache ses lèvres des siennes et place son front sur le sien, ses yeux rivés sur elle. Son sourire est intarissable, et rien ne pourra jamais lui enlever cette soirée, et le bonheur qu’il peut ressentir en cet instant précis. « Et si on allait ailleurs ? Un endroit plus tranquille, juste toi et moi. » chuchote-t-il, à quelques centimètres à peine de sa bouche. Il voudrait se retrouver seul avec elle. Loin du bruit, des regards indiscrets et des allers-retours d’artistes. Rien qu’eux deux, dans un univers parallèle où plus rien n’existerait d’autre.


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♫Ce serait mentir que de dire que ce moment, Louise n’y a jamais songée. Tout du moins, elle n’a jamais vraiment osé l’imaginer. Mais nombre de fois où son regard s’est attardé sur les lèvres de son ami, sur ce sourire irrésistible grâce auquel Jamie, sans nul doute sans vraiment en avoir conscience, rayonne de tout son être. Pourtant ce n’est que ce soir, qu’elle saisit que cela fait un moment qu’elle n’attend que ça. Que c’est ce qu’elle veut. Vraiment. Franchir un nouveau cap dans cette promiscuité qui leur est propre depuis déjà de longs mois, sur ces regards, sur ces sourires complices. Tous les deux sur la réserve dans ce moment qu’ils devinent pourtant charnière, dans leur relation, dans leur vie, elle ne résiste plus à cet appel vers lui. Si les mots qu’il lui à chanté, parce que oui, elle aime à se plaire qu’il a chanté pour elle ce soir, ont éveillé en elle ce désir ardent de lui qu’elle ne voulait pas s’avouer, elle sait que c’est plus que ça. Elle sait qu’il est plus que nul autre.

Finalement impatiente de ce moment auquel elle n’a jamais cru, elle ne perdure pas à laisser les choses en suspens. Les mots qu’ils ont échangés, à travers la scène, à travers la musique ont parlés pour eux, telle une invitation à franchir cette barrière ultime qui les sépare encore. Alors qu’elle l’embrasse, et que ce baiser ne cesse de gagner en intensité, elle sent qu’il sourit, ce qui lui arrache un sourire aussi, sans pour autant cesser de l’embrasser. La main qu’il glisse dans ses cheveux, ce bras avec lequel il l’entoure et l’attire à lui, venant faire coller son corps au sien lui donne comme des ailes. Elle se sent voler, libre de croire qu’il éprouve la même chose qu’elle. Libre de sentir enfin ce flot de sentiments qui la submerge. L’accepter, sans forcément le comprendre. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle le veut lui.

Sans rompre ce lien qui les unis à travers ce baiser auquel aucun d’eux ne souhaite donner fin, il l’attire un peu plus à l’écart dans la pénombre de l’arrière-scène, elle s’accroche un peu plus à sa nuque, craignant de tomber à tout moment tant elle se sent flotter en cet instant. Cette mise à l’écart rend ce moment un peu plus intime, malgré la musique qui ne cesse de raisonner autour d’eux et les allers venus des artistes qui sont trop concentrés dans leurs prestations passées ou à venir pour leur prêter une réelle attention. Très contente de la voir ? Elle aussi sourit, elle lâche un léger rire en reprenant son souffle. « Je crois…oui » Comme aimantées, leurs lèvres ne cessent de se trouver, et ne parviennent qui difficilement à s’éloigner.

Ses deux mains viennent encercler son visage qu’elle sent brûlant, poussant leurs lèvres engourdies à s’éloigner à son plus grand damne. Il pose son front contre le sien, le souffle court elle laisse glisser ses mains sur les siennes, avant de faire glisser son visage doucement pour venir embrasser son pouce avant de relever son regard vers lui. Elle le devine à travers la pénombre du lieu, il brille sous le peu de lumière qui les éclaire encore. Elle le devine souriant, tout autant qu’elle. Pourtant elle se mord l’intérieur de la joue et ferme les yeux une fraction de seconde avant de les rouvrir, devant fournir un effort considérable pour ne pas prendre de nouveau ses lèvres en otages face à ces chuchotements qu’il lui fait si près des siennes.

Elle élude la question. Évidemment qu’elle meurt d’envie d’aller ailleurs avec lui, dans un endroit plus tranquille où ils pourront profiter pleinement de ce moment entre eux. Juste tous les deux. Elle entrouvre la bouche et se ravise, son sourire s’évanouissant légèrement. La tête encore baissée en avant, elle se décide finalement à murmurer à son tour. Loin d’elle l’envie de jeter le moindre froid, pourtant, elle a besoin d’être rassurée sur un point. « J’en meurs d’envie…juste » Elle se mord la lèvre, frémissant sous le souffle de Jamie qui l’effleure. « Je veux pas que ce soit juste ‘ça’. Je…je veux plus Jamie. » Elle à l’intuition que c’est le cas pour lui aussi, mais malgré ses airs de jeune femme au caractère bien trempée, d’apparence forte et indépendante, cela ne l’empêche pas d’avoir été de nombreuses fois considéré comme un faire-valoir. Comme une distraction de laquelle on finit par se lasser. Cela ne l’a jamais vraiment dérangé à dire vrai puisqu’elle aussi se lassait rapidement.

Mais avec Jamie, même s’ils n’en sont qu’aux prémices de ce qu’il est possible qu’il se passe entre eux, elle sent que c’est différent. Elle le sait alors que pourtant, elle n’a aucune idée de comment fonctionne ce genre de choses. Avoir une relation avec quelqu’un. Une vraie relation. Elle secoue la tête, se sentant ridicule de penser à tout ça alors qu’ils se sont embrassés tous les deux pour la première fois il y a quelques minutes à peine. Elle tient à lui, c’est d’ailleurs ce qui la retient depuis des mois, à céder, ne souhaitant pas risquer de le perdre. Encore une fois, elle n’a pas été capable de garder pour elle ce qui la travaille, se trouvant maintenant dans une situation délicate alors que cette soirée s’annonçait si belle. « Pardon » Souffle-t-elle, s’essayant à sourire. Presque dans l’espoir que ce qu’elle vient de dire soit effacé, et qu’ils reprennent où ils en étaient. Avec douceur elle vient faire glisser ses lèvres sur les siennes, embrassant celles-ci avant de lui voler un baiser qui se veut plus tendre, plus doux. Elle sourit dans un souffle, avant de reprendre et de faire glisser ses doigts sur sa joue droite. « Tu es si incroyable Jamie Williams. Je veux m’y prendre comme il faut. »  


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♫ Elle a quelque chose de spécial. Une aura qui l’attire et l’hypnotise, un petit je ne sais quoi qui lui donne l’impression qu’ils ne se sont pas rencontrés par hasard. Il l’a su à l’instant où il l’a aperçue, au moment où on les a présentés tous les deux, dans cette alchimie qui s’est mêlée à leur première poignée de mains, comme un électrochoc qui l’a réveillé d’un long sommeil dont il n’avait même pas conscience. Elle n’est pas de passage, n’a jamais été juste une fille. S’il s’était écouté, vraiment écouté, sans prendre en compte Liam, ou le fait qu’on ne dit pas ça d’une femme qu’on vient de rencontrer, il aurait immédiatement dit avoir trouvé la femme de sa vie. Et au moment où leurs lèvres se rencontrent, ce soir après avoir chanté leurs sentiments comme si le monde autour d’eux n’existait pas, il en a la confirmation. Cette femme-là, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour la garder près de lui, pour toujours si on le lui permet.

Il l’attire à l’abri des regards indiscrets, un sourire dissimulé sous ses baisers alors qu’il se refuse à lâcher ses lèvres après les avoir attendues pendant plus d’un an et demi sans oser sauter le pas. Il est persuadé que cette soirée marque un tournant, le début d’une belle histoire, probablement sa plus folle aventure, et n’aurait surtout pas envie de tout gâcher. Il se délecte de l’instant, du goût de ses lèvres, du chantant de son rire, du toucher de ses mains sur lui, chacun de ses gestes lui donne envie de plus, et il voudrait faire durer le moment éternellement. Il lui propose, posant son front sur le sien, alors qu’elle embrasse délicatement son pouce, sa main dans la sienne, de s’évader, quitter ce lieu un peu trop fréquenté pour trouver un peu plus d’intimité, se retrouver rien que tous les deux dans un endroit plus tranquille. Il observe chaque trait de son visage en souriant, trop heureux de ce contact nouveau, de ce moment qu’il n’avait pas le courage d’espérer, encore moins de provoquer.

Pourtant, il voit son sourire à elle s’atténuer après sa question, la tête basse. Il fronce les sourcils, inquiet de ce revirement, se maudissant d’être, peut-être, allé un peu trop vite, soudainement. « J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas…? » Il a peur d’avoir tout gâché, peur qu’elle s’éloigne finalement de lui, prenant cet échange pour ce qu’il n’est pas : un élan irréfléchi qu’ils regretteront au lendemain, alors que, pour lui, tout est parfaitement clair. Elle chuchote à son tour, se mordant la lèvre avant de lui avouer cette inquiétude qui lui arrache pourtant un sourire, touché par ses mots. Elle secoue la tête et s’excuse, et son cœur, à lui, fond. Si on lui avait dit qu’il aurait cette chance un jour, il n’y aurait pas cru. Il place sa main au niveau du menton de Louise, le relevant la tête pour qu’elle le regarde, les commissures de ses lèvres relevées, des yeux doux qui se fixent aux siens pour la rassurer. Il ne lui dira pas, pas si vite, pas maintenant, mais il sait parfaitement ce que son cœur ressent à cet instant. Et si les mots paraîtraient un peu précipités, ils sont pourtant bien ancrés.

Il approche son visage de celui de Louise, déposant un baiser bien plus doux dans le coin de ses lèvres, avant de se détacher pour continuer de la regarder. « Moi non plus, j’ai pas envie que ça se résume à ‘ça’, tu sais ? » Il accentue son sourire, faisant glisser sa main derrière sa nuque, son pouce suivant l’os de sa mâchoire avec douceur tandis qu’elle s’approche pour poser ses lèvres sur les siennes, doucement. A ses mots, il baisse un instant la tête avant de la relever, la secouant un peu nerveusement alors que ses mots accélèrent le rythme des battements de son cœur. Elle le touche, magnifique, hypnotisante, et il sait parfaitement, elle n’a pas fini de l’éblouir. Ce n’est que le début. « Parce que tu crois que je chante des chansons d’amour à n’importe qui ? » Il lâche un petit rire, complice, avant de lui embrasser la joue, déjà tellement épris d’elle. Sa bouche tout près de son oreille, il lui glisse quelques mots dans un souffle. « Tu es la femme la plus exceptionnelle que j’aie pu rencontrer. » Et il le pense. Si fort que son cœur pourrait exploser. Pour lui, c’était un véritable coup de foudre, ce phénomène auquel il ne croyait même pas, avant de la voir apparaître. Il a fait de son mieux pour le contenir, pour l’oublier, mais rien n’y a fait, et aujourd’hui, il se dit que ça en valait la peine. Qu’il n’est pas prêt de la laisser lui filer entre les doigts. Il recule sa tête pour mieux l’observer, alors que seuls les reflets des spots lumineux de la salle l’éclairent, et pourtant, il capte la lueur de ses yeux bleus, qui ne cessent de le séduire. Avec le dos de ses doigts, il lui caresse la joue, lui souriant plus encore après lui avoir avoué à demi-mots, sans vraiment le dire, ce qu’il peut bien ressentir pour elle. « Alors on peut prendre tout le temps qu’il faut, parce que je n’ai pas l’intention de m’arrêter à ce soir. »


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♫Cette promiscuité nouvelle la perturbe autant qu’elle lui fait du bien. Chamboulée par tout ce qui est en train de se passer, par tout ce qu’elle peut ressentir et qui se bouscule en elle, la douceur de ses gestes, son regard sur elle et ses mots la rassurent. Elle ferme les yeux sur son sourire pour savourer l’instant, appréciant ses doigts glissant sur sa peau, ses lèvres qui viennent doucement se poser sur les siennes. Quand elle ouvre à nouveau les yeux, elle lui fait cet aveu. Ce désir de faire les choses bien, il la tiraille depuis longtemps déjà, mais elle à préféré le mettre de côté, ne pas se l’avouer. Et à dire vrai, elle ne savait pas comment s’y prendre. Si son corps lui lançait des signaux qu’elle avait bien du mal à ne pas prendre en considération, son esprit lui était dans le flou.

Son rire se mêle au sien, lié par cette complicité qui les unis déjà depuis des mois. « J’espère que non. » Elle le sent, son cœur qui s’emballe, sous ce baiser sur sa joue, sur cette évidence qu’elle reconnait enfin. Elle est prête à être celle pour qui il chante des chansons d’amour, celle qui en écrit pour lui. Elle sent ses joues s’enflammer sous ces mots qu’il lui glisse à l’oreille, peu habituée à ce genre de compliment qui la perturbe un peu plus encore. Elle s’accroche à lui, à sa chemise entrouverte et si lui, recule la tête, elle, voudrait se coller encore plus à lui. Elle le devine l’observer dans cette pénombre pouvant laisser croire qu’ils ont là un minimum d’intimité et elle en fait de même. Elle le voit à peine, mais elle devine chaque trait de ce visage qu’elle a apprit à connaître par cœur, ce visage que son inconscient sait aisément dessiner, comme il le fait régulièrement quand il n’est pas avec elle. Il caresse sa joue avec le dos de ses doigts, lui offrant cette nouvelle vague de frissons qui parcoure l’étendue de son corps, elle vient poser ses doigts sur les siens avant d’attraper sa main et les laisser tomber, toutes les deux liées, le long de son corps avant de les passer dans son dos, le tirant encore un peu plus à elle.

Ses lèvres, proches des siennes, s’étirent pour lui sourire. « Tant mieux parce que moi non plus. Mais… » Elle baisse légèrement la tête, se pince la lèvre, découvrant une nouvelle Louise, moins sûr d’elle. Elle lâche finalement sa main pour venir passer la sienne derrière sa nuque et accrocher son autre main, se plaquant ainsi contre lui. « Je crois qu’on à pris assez de temps, non ? » Elle ne lui laisse pas le loisir de répondre, elle capture ses lèvres pour l’embrasser avec tout ce désir qu’elle a trop longtemps refreiné. Une de ses mains, reste accrochée au dos de sa nuque, ses doigts jouant avec la naissance de ses cheveux, tandis que l’autre glisse dans son dos. Comme s’ils étaient seuls au monde, elle se laisse emporter par l’intensité que gagne ce baiser jusqu’à ce quelqu’un passe par là et la bouscule, un peu brusquement, maladroitement. Leur baiser prend fin de manière un peu abrupte, elle s’accroche encore à lui et ça la fait rire, alors que la personne s’excuse brièvement tout en continuant son chemin. Elle relève la tête vers lui, le sourire toujours accroché aux lèvres. « Tu nous emmènes dans cet endroit plus tranquille ? Juste toi et moi ? » Cette ambiance commune où la musique est reine et où une soirée arrosée entre amis se profile lui a toujours plut mais ce qu’elle veut ce soir c’est lui, juste lui. Elle a envie de profiter de ce moment qu’elle voudrait faire durer le plus longtemps possible, de prendre le temps de le découvrir encore plus. Plus intimement. « Les autres ne vont pas t’en vouloir de les lâcher comme ça ? » Parce que oui, elle se souvient, il n’est pas venu seul ici et le groupe doit d’ailleurs certainement se demander où il est. Même si, à n’en douter, ils ont une partie de la réponse.

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♫ Un moment suspendu dans le temps, idyllique, alors qu’il a déjà peur de se réveiller soudainement d’un beau rêve un peu trop réaliste. Il voudrait se pincer pour s’assurer qu’il est bien là, bien ancré, qu’elle se tient bien face à lui à lui sourire, la lueur qui brille dans ses yeux lorsqu’elle le regarde, le goût de ses lèvres empreint sur les siennes. A ses doutes, il sourit, cherchant à la rassurer sur ses propres intentions, qui sont bien loin de ne s’arrêter qu’à une nuit, alors que son cœur bat déjà si fort pour elle. Il l’aime, et s’il ne le lui dira pas encore, s’il garde encore ce petit secret pour lui, il l’a aimée dès le premier jour et, il le sent, l’aimera probablement jusqu’à son dernier si on le lui permet. Il lui confirme, il chantait bien pour elle, les yeux rivés sur sa figure angélique en s’égosillant maladroitement sur des chansons qui l’amusent, et il ne pourrait jamais remercier assez sa soeur de lui avoir offert ce moment d’avoir quelqu’un à qui les chanter. Il se veut doux et sincère, ses doigts caressant doucement sa joue avant de lui glisser quelques mots à l’oreille pour lui faire comprendre qu’il ne la prendra jamais pour une simple aventure. Ce soir, elle s’est saisie de ses lèvres et il n’a aucune envie de revenir en arrière, aucune envie de la lâcher, de s’en détacher, comme si cette destinée avait toujours été la leur et qu’ils l’avaient trop longtemps ignorée. La musique en accompagnement de leur échange, les lumières dansant autour d’eux sans les éclairer vraiment, et ce défilé d’artistes en tout genre qui n’empêche pas vraiment leur intimité du moment, plus rien n’existe à part elle.

Elle s’accroche à lui alors qu’il se détache légèrement pour l’observer, plus belle encore maintenant qu’elle rougit, et ses doigts retrouvent sa joue avant qu’elle ne s’en saisisse pour la ramener derrière son dos et réduire un peu plus la maigre distance entre eux. Il sourit, déjà séduit mille fois par ses beaux yeux, plus encore par ses gestes et cette façon qu’elle a de lui faire bondir le cœur à la moindre occasion, silencieusement, l’apaisant en même temps comme s’il était à sa place, si bien auprès d’elle. A quelques millimètres à peine, ses lèvres, qu’il se retient de retrouver alors qu’elle esquisse un nouveau sourire, lui avouant d’un murmure qu’elle n’a pas non plus l’intention de s’arrêter là. Ses commissures s'étirent aussi et son front s’ancre un peu plus contre le sien, suivant son mouvement tandis qu’elle place ses mains jointes derrière sa nuque, lui arrachant quelques frissons supplémentaires. Les siennes, derrière son dos, resserrent légèrement leur étreinte dans ce besoin de se sentir toujours plus proche d’elle. Sa question lui fait esquisser un rire, bien vite coupé par son élan alors qu’elle lui attrape à nouveau les lèvres. L’échange s’intensifie et il la serre un peu plus contre lui, un bras entourant son dos alors que son autre main s’attarde dans sa chevelure, se laissant emporter tous les deux dans l’intensité de moment, jusqu’à oublier l’environnement autour d’eux. Il s’accroche encore un peu plus à elle, sa main glissant légèrement de la base de ses cheveux à son cou. Il souhaiterait que ça ne s’arrête jamais, priant pour que ce ne soit pas un rêve, savourant la douceur de sa peau et le goût subtilement sucré de ses lèvres, mais alors qu’ils s’emballent, une bousculade finit par les interrompre brutalement, comme un brusque retour à la réalité lui confirmant qu’il n’est pas endormi. Ça la fait rire, alors qu’il se pince un peu les lèvres et que la personne s’excuse. Il ne la quitte pas des yeux, son front contre le sien en observant sa réaction, le sourire accroché aux lèvres lorsqu’elle lui demande finalement de l’emmener là où ils pourront se retrouver seuls. Il acquiesce silencieusement à la proposition, laissant glisser sa main le long de son bras avant d’attraper la sienne. Il n’aurait jamais imaginé que la soirée se terminerait de cette manière, et contrairement à ce qu’il aurait pu penser un peu plus tôt, il se réjouit d’avoir pris le micro suite à ce pari stupide. « Non, je suis à peu près certain qu’ils ne m’en voudront pas. » chuchote-t-il avant de lâcher un petit rire. Il en aurait presque oublié leur présence, et ce qu’ils venaient faire là. De toute façon, à le voir disparaître comme il l’a fait, ils ne doivent pas vraiment s’attendre à le voir revenir. Il imagine déjà les discussions lorsqu’il les reverra, mais s’en moque, trop heureux pour l’instant pour se soucier de quoi que ce soit d’autre. Ce moment, c’est le leur. « On va chez moi ? » Leurs doigts s’entrelacent et il sourit, plus que jamais, sans la quitter des yeux, avant de lui glisser un baiser sous l’oreille, à la base de la mandibule.

Après sa confirmation, il accroche un peu plus sa main dans celle de Louise et l’entraîne le long de l’arrière-scène, connaissant déjà suffisamment les lieux pour savoir où la sortie de secours se trouve, plus discrète que de devoir se faufiler parmi la petite foule présente devant la scène. Il ouvre la porte et la laisse passer devant, accompagnant son mouvement de sa main à peine posée dans son dos, avant de sortir à son tour, puis rattrape bien vite sa main en lui souriant, le coeur battant à tout rompre en prenant le chemin jusqu'à l’appartement qu’il habite avec Archie -heureusement, il sait où il se trouve ce soir et qu’il ne rentrera pas avant un moment.

—

La porte s’ouvre sur cet appartement qu’elle a déjà fréquenté si souvent, cette fois-ci silencieux, plongé dans le noir alors qu’ils entrent tous les deux et qu’il referme la porte derrière lui et allume finalement la lumière pour découvrir l’appartement comme il l’a laissé quelques heures plus tôt, sa guitare posée sur le rebord du canapé, quelques bières qui traînent encore alors que le groupe était là, et qu’ils n’ont pas pris le temps de ranger. Ce n’est pas si mal entretenu mais il repère chaque détail légèrement désordonné alors que le silence plane encore entre eux. Il pose ses clés dans le vide poches et s’approche d’elle pour l’enlacer, d’abord un peu hésitant, comme pour confirmer qu’elle n’a pas changé d’avis, que le trajet n’a pas essoufflé cette envie de se retrouver seuls tous les deux. Ils ont été amis mais il lui serait bien difficile de revenir en arrière lorsque tous ses sentiments semblent déjà mis en évidence, sans plus aucune armure pour les garder enfermés. Il se raccroche à ses lèvres en s’avançant dans l’appartement, l’entraînant avec elle alors que ses mains glissent dans son dos. « Tu veux boire quelque chose ? » propose-t-il quand même, un petit rire avant de l’embrasser à nouveau. S’il avait su, il aurait fait en sorte que l’appartement soit mieux rangé, ressemble un peu moins à deux hommes -dont un plutôt bordélique et lunatique- vivant ici. Elle a l’habitude, certes, n’étant pas étrangère à ces lieux, mais cette fois, c’est différent. Cette fois, ce n’est pas pour des cours de guitare, cette fois, c’est le début de quelque chose de nouveau, une aventure qui, il l’espère sincèrement, les mènera loin tous les deux.

Il s’avance encore un peu, ne lâchant pas ses lèvres alors qu’ils continuent leur chemin dans l’appartement. Elle a raison, ils ont peut-être déjà suffisamment pris leur temps. Sa main droite se fraie doucement un chemin jusqu’à sa joue, caressant la base de sa mâchoire pour saisir l’intensité du moment, tandis que son autre main, elle, glisse délicatement jusqu’à son bassin. Son cœur s’affole et il s’enivre de chaque sensation, savourant le goût de ses lèvres après les avoir attendues si longtemps, sans plus rien pour les retenir, désormais seule à seul au milieu de son salon. Il quitte ses lèvres pour trouver logement dans le creux de son cou, dégageant légèrement sa veste pour déposer quelques baisers sur sa peau, puis, finalement, se détache légèrement pour l’observer un instant, réclamant confirmation qu’il ne fait rien de mal, avant de lui retirer sa veste et la laisser choir sur le canapé. Il a envie d’être avec elle, envie d’elle, tout son être la réclame et s’il pouvait encore s’abstenir, elle a ouvert la boîte de Pandore ce soir pour ne plus jamais la refermer. Il rattrape ses lèvres plus intensément encore, s’avançant toujours plus jusqu’à ce qu’ils soient freinés par le mur derrière elle, négligeant les quelques objets qui traînent sur leur passage, comme si plus rien n’importait. Il embrasse la base de sa mâchoire, descendant à nouveau dans son cou, jusqu’à son épaule, la découvrant du bout des doigts du tissu qui s’y trouve, le laissant retomber le long de son bras alors qu’il continue son chemin pour la couvrir de baisers, sa main droite s’abaissant pour détailler ses courbes alors qu’il meurt déjà d’envie de lui retirer chaque vêtement qui les sépare encore l’un de l’autre.

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♫Effectivement il est difficile de penser que les autres, ses amis, les membres de ce groupe qu’ils forment, puisse lui en vouloir de s’éclipser, sans doute eux même plus conscients de ce qui se tramait entre lui et elle depuis bien longtemps. C’était d’ailleurs le cas de Liam, ayant décidé de quitter Louise, en partie pour ça, pour cette relation dont eux même, en tout cas Louise, n’avaient pas notion. Elle se pince la lèvre, se disant que lui, Liam en l’occurrence, risque de leur en vouloir un peu. Elle chasse cette pensée parasite au moment où elle entend le rire de Jamie, où elle l’observe sourire malgré la pénombre du lieu. Plus rien n’existe à part lui, plus rien n’a d’importance.

Sa proposition la fait sourire, en cœur avec lui qui garde ce sourire sur ses lèvres alors qu’il semble observer sa réaction. Leurs doigts s’entrelacent, se mêlant l’un à l’autre et il vient déposer un baiser sous son oreille, ne faisant qu’accentuer cette chaleur qui se propage déjà à travers son corps. Faisant naître une nouvelle vague de frissons sur sa peau, paraissant parcourir l’étendu de son épiderme. Elle hoche doucement la tête, qu’elle a légèrement penchée sur le côté, en chuchotant doucement un « oui. » tout en longueur, bien impatiente de se retrouver seule avec lui. Elle n’a pas l’opportunité de lui rendre le moindre baiser, que sa main se resserre sur la sienne et qu’il l’entraîne déjà le long de l’arrière-scène pour pouvoir avoir visiblement accès à une sortie de secours dont il lui ouvre la porte. En parfait gentleman il la laisse passer la première, lâchant de fait sa main un court instant. Une main qu’elle sent dans son dos, avant qu’elle ne retrouve la sienne. Louise relève la tête vers lui et lui sourit à pleine dents, tirant sur son bras pour venir se caler au plus près de lui. Main dans la main, pour la première fois, ils avancent à travers ces rues qu’ils connaissent l’un et l’autre par cœur, plus proches que jamais, plus impatients que toutes les autres fois de gagner cet appartement où ils se sont pourtant déjà retrouvés maintes fois.

—

Ils s’éloignent un court instant, le temps pour Jamie d’ouvrir la porte. Derrière lui, Louise se pince la lèvre en l’observant faire, hésitant à se rapprocher de lui, à poser ses mains sur lui, comme pour être certaine qu’il était bien là devant elle, qu’un tel contact lui était à présent permis. Et surtout en ayant simplement envie, de cette promiscuité particulière. Au lieu de ça, elle entre et le laisse refermer la porte aussitôt derrière eux et allumer, chassant cette obscurité dans laquelle ils étaient à nouveau enveloppés. Presque gênée entre ces murs où elle a pourtant l’habitude d'être, elle ne le quitte pas vraiment des yeux et le voit, lui, scruter un peu les lieux, alors qu’un silence s’installe. Cet air à la fois un peu inquiet et sérieux sur le visage.  Il pose ses clés tandis qu'elle laisse tomber son sac. Lorsqu’elle relève la tête, il est là, au plus près d’elle et l’enlace doucement. Ses bras l’entourent également et elle laisse glisser ses mains dans son dos jusqu’à ses épaules, jusqu’à le serrer contre elle, sentir son corps plus près du sien qu’il ne l’a jamais été, sentir son parfum, plus fort qu’elle ne l’a jamais sentie, sentir son cœur battre certainement avec autant de force que le sien à ce moment. Ce moment un peu hors du temps qui la ramène à eux, à ce qu’ils sont en train de devenir.

Leurs lèvres se retrouvent enfin et s’ils sont un peu hésitants, tout paraît finalement naturel, dans l’ordre des choses. Sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, il l’entraîne avec lui dans l’appartement, sans séparer ses lèvres de siennes. Ses mains glissent dans son dos et finalement ses lèvres lâchent les siennes, sans pour autant s'éloigner vraiment.  Il rit à sa propre question tandis que les mains de Louise, arrivées à sa nuque, jouent avec ses cheveux, baissant le regard vers sa bouche avant qu’il ne l’embrasse à nouveau aussitôt. Elle met fin rapidement à ce baiser, souriante sous ce dernier. « Tu crois vraiment que c’est de boire dont j’ai envie ? » Question purement rhétorique dont Jamie à nul doute déjà la réponse. Louise vient à nouveau sceller ses lèvres aux siennes, lui faisant clairement comprendre ses intentions à mesure qu’ils continuent d’avancer à travers l’appartement. Une main de Jamie glisse sur son visage, jusqu’à sa joue alors que l’autre s’aventure au niveau de son bassin. Happée par celle-ci, elle redresse son bassin vers lui, le collant au sien. Sentir ses lèvres sur sa peau, dans son cou, ses doigts frôler son épaule pour venir baisser une partie de sa veste, éveille en elle une multitude de sens. Alors qu’elle sent son coeur s’emballer, son corps prendre éveil de tout son être, parcouru par cette vague de frissons, elle croise son regard interrogateur tandis qu’il lui retire sa veste pour la laisser tomber sur le canapé. Elle le regarde avec intensité alors qu’elle reprend son souffle et qu’ils continuent leur chemin, rassurée de s’éloigner de ce canapé.  Elle tire sur sa chemise déjà entre ouverte pour l’attirer à elle, glissant une main dans sa nuque et l’autre dans son dos jusqu’à ce qu’elle tombe au creux de ses reins, de nouveau prise par ce baiser, plus intense encore. Freinés par un meuble dans leur passage, ils ne se stoppent pas pour autant dans cette avancée malgré les quelques objets qui tombent sous leur passage. Ses lèvres trouvent à nouveau son cou tandis qu’elle sent la bretelle de son haut venir tomber sur son bras, ne cessant de l’embrasser et de laisser ses mains à elle errer à l’arrière de son corps. Envahie par le désir, son corps se courbe légèrement, comme s' il appelait le sien. Elle tire à nouveau sur cette chemise avant de poser ses mains sur son torse et de venir déboutonner le vêtement. Elle recule un peu, jusqu’à être contre le mur qui se trouve juste derrière elle, surprise de cette proximité avec celui-ci sans qu’elle en est la notion. Ses doigts glissent sous la chemise de Jamie, brûlés par ce contact qu’elle s’autorise, elle pince sa lèvre inférieure alors qu’elle fait glisser le vêtement du bout des doigts le long de ses bras et de son dos et qu’il ne vienne joncher le sol à son tour. Elle scrute ce torse, qu’elle a déjà vu du coin de l'œil, faisant balader ses doigts dessus. Et si elle s’admet enfin avoir déjà eu envie de lui par le passé, de bien des manières, c’est le cas ce soir plus que jamais. Elle a terriblement envie de lui, de sentir son corps contre le sien, son cœur battre contre sa propre poitrine, le voir la regarder elle comme personne d’autre.

Ses mains à lui qui dessinent ses courbes, ses lèvres sur sa peau, elle ne veut plus attendre, plus perdre un instant. Elle rêve de s’abandonner dans ses bras, de s’unir à lui de cette manière particulière, de ne plus faire qu’un avec lui. Quant elle relève la tête, ils sont arrivés dans sa chambre. Elle mêle ses doigts à ceux de Jamie et accroche son regard bleu tendre au sien. Elle se penche et l’embrasse avec toute la force, toute la fougue qu’elle ressent au plus profond d'elle-même en le poussant vers le lit sur lequel il finit par tomber sur le dos. Alors qu’elle grimpe sur le lit à son tour, à califourchon sur lui, elle lui sourit. Elle se penche sur lui pour l’embrasser. Bien vite ses lèvres quittent le goût sucré des siennes pour embrasser sa joue, son cou. Elle se redresse et au lieu de ses lèvres se sont ses mains qui s’aventurent sur son torse, observant ce dernier, désireuse de savourer chaque détail qu’elle découvre de lui. Ses mains glissent jusqu’à la ceinture de son jean, elle joue avec le haut de son pantalon, finissant par en défaire le bouton puis la fermeture, les yeux toujours sur lui et son regard clair. Elle se penche vers lui pour capturer ses lèvres, encore sur lui, son bassin exerce quelques mouvements, sa bouche s’approche de son oreille dont elle mordille le lobe en souriant, à deux doigts de lui murmurer des mots qui dépassent tout entendement. « J’ai… follement envie de toi de Jamie. » Elle embrasse sa nuque et se redresse puis retire son haut pour le laisser tomber sur le sol à côté du lit.
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