Je perçoit un soleil levant (ft Lena)

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A peine partie de chez ses beaux-parents, le cœur pas forcément plus léger malgré ce qu’elle aurait aimé penser, Louise fait un arrêt par le Maxdon’s en allant chez Lena. ‘ Juste ‘ pour voler un baiser à son mari. Première journée sans lui et elle se sent déjà mal d’être contrainte de se tenir loin de lui, elle est aussi inquiète redoutant à présent chaque instant où il est seul. Même si à présent, même sa présence ne change plus grand-chose à la situation. Elle se remet en chemin, son sac sur l’épaule, Lola devant elle au bout de la laisse qu’elle tient entre ses doigts. Pendant le trajet elle enchaîne deux cigarettes, se disant qu’elle ne pourrait pas fumer en compagnie de Lena. Elle arrive volontairement en avance pour tomber sur son amie avant qu’elle n’entreprenne de prendre le chemin seule. « Pile au bon moment » Lance-t-elle en lâchant Lola et en s’avançant vers Lena qui se mettait déjà en route, sac sur l’épaule. Louise marque un arrêt et observe la brune, léger pincement au cœur qu’elle chasse aussitôt en lui souriant. « Effectivement, je comprends que tu ais du mal à bouger ! » Elle rit en s’avançant vers Lena pour la prendre aussitôt dans ses bras, comme elle peut. « Ça fait du bien de te revoir enfin, tu m’as manqué ! » Elle se recul et attrape aussitôt le sac de son amie, ne la laissant pas protester. « Allé, donne-moi ça. » Elle passe alors un bras sous le sien et elles se mettent en chemin vers la plage, Lola courant patiemment autour d’elles. « Alors, comme tu vas ? »

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Dans les derniers temps, tout le monde considérait la brune comme ; inapte. Bien sûr, elle avait du mal à bouger comme il se devait, elle perdait un peu ses moyens mais elle était quand même capable de se débrouiller seule. Lorsqu'elle avait donné rendez-vous à Louise sur la plage, elle avait tout de suite su que celle-ci s'occuperait d'elle comme si elle allait se briser en plusieurs morceaux. Elle s'était empressée de se changer pour une robe de plage longue, son sac rempli d'accessoires, collation et le nécessaire pour s'installer sur le sable. Elle avait voulu sortir rapidement de la maison et commencer le chemin seule, mais Louise était déjà sur le coup avec Lola. - Merde, mon plan d'évasion discret n'a pas fonctionner. Le chien qui arrivait en sa direction, elle le caressait au passage. - Bonjour toi. Que tu es belle ! Les bras qui s'étirent en direction de sa meilleure amie, elle vint la serrer contre elle avec difficulté. Évidemment, son ventre prenant presque toute la place. - Je suis quand même capable de tenir sur mes jambes mais je t'avoue que j'ai bien hâte que ces demoiselles pointent le bout du nez ! Incapable de parler, son sac se fait déjà voler. - Je suis contente de te voir aussi, même si tu piques mes affaires ! T'es pire que Tyler .. Je suis capable tu sais ! Elles prennent le chemin de la plage. Heureusement, aujourd'hui le temps est bon. Il ne faisait pas trop chaud et il y avait un petit vent. Elles allaient pouvoir s'installer comme il se doit sans brûler sous les rayons ! - Je vais comme quelqu'un qui a l'impression de bientôt exploser ! Et toi ? Comment tu vas ? Les vacances étaient bien avec Jamie ? Elle désigne finalement un endroit bien situé, entre l'eau, un arbre qui faisait un peu d'ombre et bien au soleil. Lentement, elle s'installait sur le sable, retirant ses souliers pour venir y glisser ses orteils. - J'espère que vous avez eu la chance de vous retrouver un peu !

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« Pire que Tyler ? Alors là, je te crois pas ! » Elle laisse échapper un sifflement entre ses dents avant de sourire. « Il faut bien que je serve à quelque chose. Tu portes déjà deux bébés, je peux bien porter un sac de plus. » Avançant à présent bras dessus, bras dessous vers la plage, Louise ressent déjà l’embrun marin. Une fin d’après midi à la plage était vraiment une bonne idée. Pour l’occasion Louise à simplement enfilé son maillot une pièce, un short en jean et une chemise over size blanche qu’elle garde ouverte. Seulement dans le but d’éviter de complétement brûler sa peau claire. « Exploser carrément ? » Elle imagine, comme cela doit parfois être difficile. Elle mort sa lèvre. Elle hoche la tête face à l’endroit que désigne son amie, prêt d’un arbre ce qui leur permettrai de profiter d’un peu d’ombre. A peine sur le sable, elle retire ses chaussures qu’elle tient à la main. « Ça va moi. Oh oui, une vraie seconde lune de miel ! Crois-moi on a fait que ça, se retrouver. » Elle rit, en pensant au fait qu’avant aujourd’hui, elle et Jamie ne s’étaient en effet pas lâché un seul instant. « Comme toi et Tyler depuis que tu es rentré je suppose ? » Sur ce elle élance sa serviette pour venir l’étaler sur le sable avant de s’assoir dessus. « Je supposes que tu ne veux pas que j’installe la tienne ? » Elle scrute l’horizon pour voir Lola qui court déjà vers l’eau, tout proche d’elles. « Et Anya, ça va mieux ? »

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Un éclat de rire qui résonne. - Oui ! Exploser. À ma première grossesse, je réussissais encore à bouger mais je ne m'attendais pas à ce que deux bébés prennent autant de place. Elles s'installent sur le sable, venant retirer leur chaussures. Les deux bras qui s'allongent derrière elle, ses doigts et ses orteils se glissent dans le sable chaud. Un bon réconfort en ces temps plutôt chargés. - Je suis vraiment contente. Plus personne n'aurait cru à l'amour si toi et Jamie n'étiez pas toujours aussi amoureux ! J'ai toujours pris exemple sur vous deux. Vous êtes .. Si beaux ensemble. Elle s'interrompt à sa phrase, venant laisser un petit rire nerveux s'échapper de ses lèvres. Ses iris viennent se perdre sur le sable, serrant les dents le temps d'un instant. - C'est plutôt compliqué en fait. Sauvée par sa meilleure amie qui installe sa serviette, elle lui fait les gros yeux à sa proposition. - Tu me protèges beaucoup trop ! En installant la sienne, elle n'a qu'une seule pensée ; comment elle a hâte de s'allonger sur le ventre et de dormir de cette façon. Nostalgie passagère avant de porter ses yeux vers l'horizon. - Depuis mon retour, Anya a dormi avec nous à chaque nuit. Ça fait quoi .. Onze nuits maintenant ? C'est difficile, elle s'imagine que je vais disparaître à chaque seconde ou que son père aussi disparaîtra. Elle va mal .. Et tout ça m'éloigne un peu de Tyler. On approche bientôt la trentième journée depuis qu'on a eu ne serait-ce que cinq minutes pour se coller ! Inutile de te dire que l'intimité est .. Inexistante ! Et le sera encore longtemps avec ces deux demoiselles qui verront bientôt le bout du nez ! Dit-elle tout en caressant son ventre du bout des doigts.

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Lena rit elle aussi à la remarque de Louise, avouant que cette fois, pour cette deuxième grossesse, gémellaire, les choses étaient différentes. Louise savait qu’il était temps de parler à son amie de ce qu’elle ressentait par rapport à tout ça, et surtout ce qu’elle avait en tête pour dans quelques semaines. Le temps de réfléchir à la manière dont aborder le sujet, Lena réagit quant aux retrouvailles de Louise et son Jamie. Touchée, elle lui sourit. « Merci c’est adorable. » Elle se rend compte du changement de faciès de la brune, malgré son petit rire. « Compliqué ? » Elle hausse les épaules quant au fait de trop la protéger et la regarde installer sa serviette avant de prendre place dessus et de regarder droit vers l’océan avant de se confier à elle. Elle écoute son amie avec attention, surprise par ce qu’elle lui confie. « Je suis désolé. Je ne pensais pas que c’était à ce point. La pauvre puce. Elle n’a pas encore eu l’occasion de voir un psychologue, comme vous en aviez parlé ? Ton voyage plus cette situation à présent, je comprends que le manque d’intimité avec Tyler soit difficile à vivre pour toi, et très certainement pour lui aussi ! » Tentant de dédramatiser, elle laisse échapper un léger rire avant de reprendre plus sérieusement. « Je suis désolé j’ai pas trop été présente ces temps-ci entre le voyage, le déménagement…Je suis sûr que vous trouverez un équilibre quand les jumelles seront là et d’ici là, Anya ira probablement mieux. Elle aura compris que sa maman et son papa n’ont pas l’intention de la laisser. » Louise observe son amie caresser son ventre du bout des doigts, malgré tous les efforts possibles et cette envie sincère d’avancer, elle sent ce petit pincement au cœur. « Lena, il faut que je t’avoue quelque chose. » Elle se pince la lèvre, redoutant un peu la réaction de son amie mais elle souhaite être sincère avec elle, comme elle l’a toujours été. « Avec Jamie on à décidé de partir un peu en octobre. » Elle ne parvient pas à quitter le ventre bien arrondi de la brune des yeux. « Tu sais, le dernier bébé qu’on à tenu dans nos bras…c’était notre fille. Il y a à peine sept mois. » Elle marque une petite pause pour tourner la tête vers l’horizon. « Je suis désolé, je suis sûrement la pire des meilleures amies mais je suis incapable d’être là pour la naissance des jumelles. C’est vraiment au-dessus de mes forces. »

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Du mieux qu'elle pouvait, elle repliait ses genoux vers elle, venant entourer ses jambes de ses bras. Cette simple position était maintenant rendu difficile, ce qui résultait d'un léger grognement dans le creux de sa gorge. - Nous avons commencé les démarches pour chercher quelqu'un spécialisé dans les enfants. Je veux aussi bien tâter le terrain avec la petite pour lui expliquer ce qui s'en vient et non la forcer à s'asseoir devant un ou une inconnue pour parler de sa vie. Ce n'est pas facile à comprendre pour une enfant de huit ans. Elle laisse ensuite un petit rire s'échapper, histoire de tenter de dédramatiser aussi pour la deuxième partie du problème. - Pour le moment, c'est encore vivable parce que je ne peux pas vraiment faire quelque chose ! Il y aurait une trop grande distance ! Un énorme ventre de bientôt sept mois. C'est à ce moment que la rousse vint se vider un peu le coeur. D'un côté, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle comprenait son point de vue et elle le respectait totalement. Elle croisa les bras contre son ventre par réflexe, comme si elle tentait de cacher la chose, mais... Impossible à ce stade. - Je ne peux pas t'en vouloir .. Dit-elle avant le timbre de voix tremblant, retenant quelques larmes. - Je n'ai jamais voulu te faire du mal tu sais. Je sais que tu vis encore très mal ce qui est arrivé et je m'excuse si j'ai .. Empirer ton état. En ce moment, elle se sentait extrêmement désolé et même très mal pour Louise. Elle n'avait jamais voulu lui faire du mal, ni même lui rappeler de mauvais souvenirs. D'un autre côté, elle réalisait enfin le rêve d'une vie avec l'homme qu'elle aimait. Son coeur se battait entre la peine et la joie. - Je t'enverrai un message quand elles verront le bout du nez..

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C’est certain que cette situation ne devait pas être facile à vivre pour une enfant de cet âge. Louise éprouvait réellement de la peine quant à cette situation aussi bien pour Anya qu’elle adorait que pour ses amis semblant totalement dépassé par tout cela. « Je comprends, ça doit vraiment pas être évident et puis c’est certain qu’il faut trouver la bonne personne pour qu’elle soit mise en confiance. Tu sais quand j’étais petite, je me souviens que mes parents m’ont emmené voir une psy. Les seuls souvenirs que j’en garde c’est que je dessinais beaucoup là-bas ! » Elle laissa échapper un rire, en regardant son amie. Puis elle posa une main sur son épaule. « Je suis certaine que ça va aller Lena. Anya est vraiment une chouette petite fille, avec un petit coup de pouce, ça ira. » À la suite de la remarque de la brune, Louise rie de nouveau, un sourire complice sur les lèvres. « C’est vrai que…ça doit compliquer pas mal de choses ! » Son sourire s’estompa rapidement, elle ne put s’empêcher de se confier à celle qui est sa meilleure amie. Une meilleure amie qui lui manque, compte tenue du fait, où elle garde pour elle trop de choses face à al situation. Elle s’en veut de blesser malgré elle son amie, mais elle avait besoin de lui dire. Besoin d’être honnête avec elle, sans détour. « Lena…ne t’excuse pas s’il te plait. Tu n’y es pour rien. Vraiment.  Je m’en veux de te faire la peine… » Elle souffle doucement, se mordillant la lèvre. « J’avais besoin de te le dire pour pas que tu penses que je ne m’intéresse pas à tes filles. Au contraire…même si pour l’heure, partager avec vous leur naissance n’est pas possible pour moi, je te promets que j’en serai folle de ces jumelles ! Tout comme j’adore Anya. Je me rattraperai avec le temps… » Elle tente un sourire, devant le regard peiné de son amie. « Non mais j’espère bien que tu me tiendras au courant quand même ! Cela ne change rien à mes sentiments envers toi et ta famille. N’en doutes pas…et surtout encore une fois, ne te sens pas coupable. Je…tu sais j’ai l’impression que pour la plupart des personnes de notre entourage c’est un sujet un peu tabou. On en parle jamais, comme si ça n’avait jamais existé. Je sais que ça fait plusieurs mois, qu’il faut passer à autre chose maintenant…mais ce n’est pas si évident. » Scrutant quelques secondes l’horizon face à elle, quelques souvenirs lui reviennent, elle les chasse aussitôt en tournant la tête vers Lena.

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Elle ne voulait pas forcer sa fille à parler à un psychologue, mais ils n'avaient vraiment pas le choix. Sinon, ils étaient partis pour se retrouver dans une spirale complexe, avec une fillette en détresse. - Je pense qu'elle fait pareil avec Anya. Quand elle est incapable de parler, on lui fait dessiner ses émotions, ce qu'elle ressent. Je pense qu'il y avait même des images qu'elle devait identifier... Celles qui lui faisaient le plus de peine ou de colère. Bref, pour le moment, ça fonctionne, mais on est au tout début encore. À travers ses expressions faciales, la brune ne voulait pas montrer que les confidences de sa meilleure amie venant de lui briser le coeur. Elle avait l'impression d'avoir entendu l'impact de ses mots partout dans son corps. Elle comprenait, elle aurait pareil si elle se trouvait à sa place. À l'heure d'aujourd'hui, la brune ne connaissait pas encore l'histoire complète, seulement la base. D'un côté, elle savait que son amie avait probablement besoin de guérir de ses propres blessures avant d'envisager de discuter de tout ça. - Ne t'en fais pas Louise ! Les filles seront à la maison jusqu'au moins leurs dix-huit ans. Ça encore, c'est si je ne les enferme pas à la maison ! Elle vient esquisser un petit sourire, suivi d'un rire sarcastique. Une pointe d'humour pour alléger la situation espérant que ça fonctionne. - Je te suis reconnaissante de m'en avoir parler, merci beaucoup. Une de ses mains se libérait pour se poser dans le dos de la rousse, caressant celui-ci doucement pour la rassurer. Aucune colère, ni même animosité envers elle. Simplement une compassion profonde. - Pour me part, je n'ose pas en parler, je préfère que tu viennes quand tu seras prête. Probablement que le reste de ton entourage aussi. Une de ses mains se pose sur son bras. - Ne laisse jamais personne te dire le délai exact pour faire son deuil. Que ça fasse des jours, semaines, mois ou encore année .. Tu as le droit d'avoir de la peine aussi longtemps que tu as besoin. Elle tourne son visage vers elle. - Aussi longtemps que tu auras besoin .. D'accord ?

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Louise rit à la remarque de son amie. « Mon Dieu ! Je viens de réfléchir à l’âge qu’on aura pour leurs dix-huit ans ! » Elle rit à nouveau en scrutant son amie, appréciant cette parenthèse plus légère, ayant sentie qu’elle l’avait blessé malgré elle un peu plus tôt. « Dix huit ans minimum pour en profiter à fond alors. » Elle sourie et écoute la brune la remercier, secouant aussitôt la tête. « Non mais ne me remercie pas. C’est plutôt moi qui devrais le faire. Te remercier d’avoir été si patiente avec moi et d’avoir respectée cet…espace dont j’ai eu besoin pour me relever. » Alors qu’une main compatissante caresse son dos, elle écoute la confession de son amie. Elle pose une main sur celle de la brune, encore sur son bras, et relève la tête vers elle, les larmes aux yeux. «  Merci Lena. » Touchées par ses mots, elle se pince la lèvre. « Je suis prête tu sais. Je suis en train de me relever…Vraiment, je vais enfin de l’avant. » Elle hésite à lui en dire davantage. Elle veut saisir cette opportunité que lui offre son amie pour lui parler enfin de ce qui s’est passé, de ce traumatisme qu’elle à enfouit en elle trop longtemps et qui aurait put lui couter son mariage. Mais cela reste délicat de parler de ce sujet alors qu’elle-même est enceinte. « J’ai pu la serrer dans mes bras…tu sais quand je l’ai…perdue…on nous à demandé si on voulait la voir. » Elle reprend sa respiration, s’efforçant de ne pas revivre pleinement ce moment. « On lui a donné un prénom. Elle était si minuscule Lena…ses poumons ne se sont jamais emplis d’air, mais elle a un prénom et porte notre nom. Elle a existé. » Elle jette un coup d’œil à la brune et poursuit finalement sur sa lancée. « Quand je suis sortie de l’hôpital, on l’a conduite au cimetière de la ville. Juste Jamie et moi. J’étais encore incapable de dire quoi que ce soit…c’est lui qui s’est occupé de tout. En fait on en a jamais parlé…ni tous les deux, ni à personne. En tout cas, pas moi. » Malgré toute la volonté possible, elle ne peut contenir d’avantage quelques larmes, alors qu’elle sourit pourtant. « Alors tu comprends…le dernier minuscule bébé que j’ai serré dans mes bras, c’était ma fille. La seule fois où je l’ai vue. »

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Elle n'avait pas besoin d'être remercié. Au contraire. Heureusement pour elle, la brune n'avait jamais eu de mauvaises expériences concernant les grossesses ou ses enfants. Elle ne pouvait même pas s'imaginer ce que ça lui ferait de vivre quelque chose comme son amie. Un mince sourire se dessina aux creux de ses lèvres, elle avait l'impression qu'une distance invisible s'était installé entre elle et la rouquine et son myocarde se fripait à cette simple pensée. - Peu importe ce qui arrive entre nous, je ne t'aurais jamais abandonné et tu le sais très bien. Le temps que tu as eu, aura besoin ou a encore, je te le laisserai. Ses prunelles se posèrent la main de son amie avant de remonter vers ses iris, plongeant son regard au sien. Dans le timbre de sa voix, elle comprenait que Louise voulait parler, qu'elle voulait se confier. - Une partie de toi n'oubliera jamais et c'est normal aussi. Puis ces mots .. Elle sentit son cœur se briser à ce moment-là. S'il avait pu faire un son, Louise aurait probablement entendu la cassure. - Louise .. Te force pas à en parler si tu n'es pas prête.. Mais contre toute attente, la rousse continua, semblant vouloir se libérer de ce poids qui alourdissait ses songes depuis bien un moment. Sa main glissa contre celle de son ami, venant serrer ses doigts aux siennes et la rapprocher d'elle pour entourer un bras autour de sa taille, en guise de soutien. - Bien sûr qu'elle a existé. Jamais personne ne pourra te dire le contraire. Tu es une femme extrêmement forte Louise. Malgré tout, tu t'es relevé et tu en parles aujourd'hui. Je sais à quel point tout ça doit être douloureux pour toi. Je suis fière du chemin que tu as parcouru. Elle vient poser sa tête contre la sienne. - Elle restera le plus beau des anges. Du revers de la main, elle essuie les quelques larmes qui roulent le long de la joue de la rouquine. - Merci de m'en avoir parlé Louise .. De m'avoir fait confiance pour en savoir plus sur cette histoire. Tu sais.. Si tu sens le besoin d'aller la voir, je peux t'accompagner. Je suis persuadé que tu n'as pas osé y retourner .. Je te soutiendrai. Pour toujours.

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La douceur de sa présence et les mots de la brune incitent Louise à enfin se confier, à mettre des mots sur ce drame qu’elle et Jamie ont vécu quelques mois plus tôt, pour la première fois. Comme s’il était temps pour elle d’extérioriser tout ce qu’elle avait gardé en elle trop longtemps. Temps de se confier à celle qui a toujours été là mais de qui, encore aujourd’hui, elle maintient une distance. Une résistance.  Toute cette peine qui l’a bouffée de l’intérieur pendant des mois. Alors, tandis que Lena se rapproche pour passer un bras autour de Louise, elle lui dit tout. Sans détour à ce sujet. Et alors que la brune lui sèche ses larmes du revers de la main, elle écoute chacun de ses mots, qui lui vont droit au cœur. Elle est triste bien entendu et pourtant, c’est comme si elle sentait un petit poids en moins sur son cœur. « Merci à toi…c’est vraiment gentil. » Elle renifle, et ravale ses larmes. Touchée par la proposition de son amie, elle sert sa main dans la sienne et lui sourit doucement. « C’est adorable de proposer. C’est vrai que je n’y suis jamais retourné mais je crois que c’est quelque chose que je dois faire avec Jamie. » Jamie…partie sur sa lancée, elle aurait aimé lui parler de tout, de l’alcoolisme de Jamie pour lequel elle ne sait plus quoi, ni comment faire…lui parler de tous ces projets qui trottent dans sa tête depuis qu’elle a retrouvé son mari et pourtant elle ne le fera pas. Il n’y pas de réelles explications, simplement la présence de cette espèce de distance entre les deux amies qui, malgré plusieurs tentatives de rapprochement, semble prendre de l’ampleur. Louise est peinée de devoir s’éloigner encore un peu plus d’elle avec la prochaine venue au monde des jumelles, elle se doute que leur amitié risque de s’éteindre à force…mais c’est ainsi. Elle aurait voulu faire autrement, Elle a essayé, de tout son cœur, mais n’y est pas parvenue.