You're my wonderwall (ft jamie)

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Depuis samedi, Louise a du mal à se résoudre à quitter sa fille des yeux. Sa fille. C’est pourtant ce qu’elle fait alors qu’Aurora dort paisiblement dans le couffin de l'hôpital pendant qu’elle vérifie ne rien oublier dans cette chambre. « Papa va arriver et je serai même pas prête. » La porte de la salle de bain grande ouverte, elle rassemble ses quelques affaires qui traînent encore alors que Jamie est parti charger le sac, chercher le cosi, approcher la voiture. Elle hésite une seconde et prend quand même le temps de se passer de la crème sur le visage, ainsi qu’un un peu mascara. S’étant jusque-là contenté d’un coup de brosse à dent, en se voyant la glace, elle avait envie d’un minimum d’effort.  « Bon Maman est un peu mieux comme ça. » Elle grimace quand elle se penche pour mettre ses chaussures après avoir déposé la trousse de toilette sur le lit. Elle se retourne vers Aurora et l’observe un instant. Elle s’assoit sur le bord du lit et approche le couffin vers elle, sans quitter son bébé des yeux. Elle est si belle. Elle caresse sa petite main du bout des doigts, elle n’a jamais rien senti d’aussi doux que sa peau. « Tout va bien se passer à la maison hein ? » Elle hoche la tête, les larmes aux yeux. Encore submergée par le flot d’émotions qui l’assaillent depuis deux jours et la fatigue. Jamie ouvre la porte et entre dans la pièce, le cosi à la main. Louise sourit aussitôt en redressant la tête vers lui. « Ça a été ? » Elle se relève et attrape son gilet, posé au pied du lit et l’enfile doucement.  « Prêt ? » Elle se penche vers lui et embrasse sa joue. Elle appréhende autant qu’il lui tarde qu’ils rentrent tous les trois chez eux pour attaquer ce nouveau chapitre de leur vie. Une vie à trois. Eux et leur bébé arc-en-ciel. Une main dans le dos de Jamie, elle cale son menton sur son épaule, le regard toujours rivé vers Aurora. « Je peux te laisser la mettre dans le cosi ? » Elle se pince la lèvre avant de passer sa main sur son bras et de caresser sa main, puis accroche le bord du couffin.

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Aujourd’hui, ils vont enfin pouvoir rentrer chez eux, Aurora dans les bras, pour débuter cette nouvelle aventure qui les attend. Un tas de sentiments qui se bousculent à l’intérieur de lui, entre la peur panique de mal s’y prendre, l’excitation de pouvoir enfin rentrer tous ensemble et la hâte de voir leur petite princesse grandir entre ces murs. Une chose est sûre, en tout cas, son sourire n’a pas quitté son visage depuis samedi soir, 17h49. Il charge le sac de maternité dans la voiture, la rapproche de l’entrée de l’hôpital, puis en ressort pour attraper le cosy dans lequel Aurora sera installée pour la toute première fois. Il reprend ensuite bien vite le chemin jusqu’à la chambre d’hôpital, puis ouvre prudemment, de peur de réveiller Aurora. Louise l’accueille aussitôt et il lui sourit, acquiesçant à sa question en refermant la porte. « Oui, tout est bon. Et toi, ça a été ? » Il se rapproche, le cosy toujours à la main, pour observer encore un peu sa petite fille. Elle est belle, si mignonne, tellement précieuse qu’il a presque peur de la prendre dans ses bras et risquer de la casser. En la voyant, il y a comme un sentiment d’apaisement qui s’installe. Leur petit bébé miracle. Louise arrive à sa hauteur pour lui embrasser la joue et il entoure ses épaules de son bras. « Prêt. Et toi ? Ça va ? » Il tourne la tête pour mieux regarder sa femme. Qu’est-ce qu’il peut l’aimer. Il n’aurait pas pensé pouvoir l’aimer plus encore qu’avant, mais c’est pourtant bien le cas. Il lui voue une admiration sans borne et son amour pour elle ne pourra simplement jamais s’étioler. Il se rapproche un peu d’Aurora, se penche pour mieux la regarder, totalement admiratif. « Elle est vraiment, vraiment belle, hein ? » Bien sûr que tous les parents peuvent dire ça de leur bébé, bien sûr qu’il est déjà complètement obnubilé par cette petite puce qui dort. Mais en même temps, comment faire autrement ? Il sent la main de Louise dans son dos, et son souffle lorsqu’elle place son menton sur son épaule pour lui demander de placer Aurora dans le cosy. Il acquiesce, posant le siège au sol, puis prend délicatement sa fille dans ses bras, avec encore cette peur de la casser, la berçant légèrement avant de la placer doucement dans son cosy, non sans lui caresser sa petite main du pouce en souriant. Il l’attache, vérifiant qu’elle tienne bien à l’intérieur, puis finit par se relever pour s’approcher de Louise. « On peut y aller ? Tu es sûre que ça va ? » Il lui embrasse le front, sa main descendant le long de son bras et finir par attraper la sienne. Les voilà maintenant tous les trois, cette petite famille nouvelle, et cette nouvelle vie qui commence.

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Elle hôche la tête pour répondre à la question de Jamie alors qu’il s’approche lui aussi du couffin et qu’ils admirent tous les deux leur fille. Il l’entoure de son bras et aussitôt Louise sait que ça ira. Il se tourne vers elle avant qu’elle n’ait eu le temps répondre. « Oui. Ca va. » Elle lui sourit. Après un instant où leurs regards se suffisent à bien des mots, Jamie se penche au dessus de Aurora. « En toute objectivité, c’est la plus belle.» Elle souffle du nez en riant doucement. Elle le pense pourtant. Leur fille est magnifique, tout ce qu’elle dégage est hypnotisant et simplement beau. Aurora installée avec le plus de précaution possible dans ce cosy dans lequel elle paraît encore plus minuscule, ils sont prêts à quitter les lieux. Jamie se rapproche d’elle et embrasse son front avant d’accrocher sa main dans la sienne. Louise est émue, et si elle aimerait juste se blottir contre son mari et continuer d’observer Aurora de longues heures en la calant contre elle, contre eux. C’est tout ce qu’elle veut. De nouveau, elle hôche la tête. « Je te promets pas de marcher très vite mais ça va. On rentre chez nous. Tous les trois. » Son regard se voile légérement, elle sourit de se rendre compte que depuis deux jours elle ressemble à une véritable guimauve. Cette envie de pleurer presque permanente en elle, pleurer d’émotions. Elle caresse sa main et ils sortent de cette pièce qui les aura vu devenir une vraie famille.

Si Louise n’a pas put se résoudre à laisser Aurora seule à l’arrière, elle a put voir à quel point Jamie était concentré, malgré les nombreux coup d’oeils dans le rétroviseur dans leur direction à toutes les deux. Le trajet fut plutôt rapide, malgré une petite halte pour acheter le même lait que dans la maternité. Même si ils ont quelques petits biberons prêts à l’emploi de réserve, ils avaient envie d’être sûrs de tout avoir à porté de mains pour ne pas avoir à resortir de la maison, au moins jusqu’à demain. « On y est. » Elle se tourne vers Aurora qui dort encore. « On est arrivé chez nous. » Elle lui caresse doucement sa main qui sort de sa petite couverture. Elle relève la tête vers jamie pour lui sourire. Louise descends doucement de la voiture, elle n’a pas vraiment mal, mais appréhende un peu chaque mouvement. Elle s’en veut un peu de laisser Jamie tout porter encore, mais elle sait que le cosy est bien trop lourd pour le moment. Tout comme le sac de voyage. Elle se contente de passer son sac à main sur son épaule et attrape déjà les clés de chez eux à l’intérieur de celui-ci.  

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Il sourit, s’amusant gentiment de la voir aussi émue, ses émotions à fleur de peau. Lui, il la trouve adorable, à vrai dire. Il acquiesce en se rapprochant encore un peu. « Oui. Tous les trois. » glisse-t-il avant de l’embrasser tendrement. Lui aussi est ému de les voir sortir de cette pièce à trois, de tenir sa petite fille à l’intérieur de ce cosy, de rentrer enfin chez eux, et démarrer cette nouvelle vie qui les attend, aussi excitante qu’un peu effrayante. Il ne pourrait être plus heureux qu’actuellement, la main de sa femme dans la sienne, leur bébé tant attendu de l’autre main. C’est le sourire aux lèvres qu’ils se dirigent vers la voiture, respectant le rythme de Louise pour ne pas forcer trop. Il installe Aurora à l’arrière, et Louise s’installe avec elle, le laissant seul à l’avant, mais s’il avait pu être avec elle, lui aussi, il aurait lâché le volant.
Sur le trajet, il veille, à la fois sur la route avec ce petit stress de mal conduire, d’avoir un accident, quel qu’il soit, et sur les deux femmes de sa vie, à l’arrière. Il est apaisé au moment de se garer dans l’allée de leur maison presque toute neuve, après un petit arrêt en cours de route. Les voilà enfin arrivés. Aurora pourra enfin dormir dans son petit lit, ils vont pouvoir apprendre ensemble à devenir parents dans leur propre espace. Il soupire un moment en observant la maison, un sentiment d’aise qui le prend, avant de sortir pour récupérer sa petite, qui n’a toujours pas ouvert l'œil de tout le trajet. Il sait, pourtant, que le calme sera de courte durée, mais savoure chaque instant de plus de cette petite vie. Il récupère aussi le sac de voyage tandis que Louise descend de voiture, attrapant son sac au passage pour ouvrir la porte de la maison. Il entend déjà Lola qui jappe à l’intérieur et s’amuse rien qu’en imaginant la rencontre entre Aurora et elle, la petite chienne souvent collée à sa maîtresse alors qu’elle était enceinte. Il arrive à la hauteur de sa femme alors qu’elle ouvre la porte et rigole déjà de voir la chienne lui sauter dans les jambes, avant de se reculer prudemment en voyant la petite créature à l’intérieur du cosy. « Heeey Lola ! Regarde qui voilà ! » Il approche le cosy de la noiraude qui renifle doucement avant de s’éloigner. « N’aie pas peur, c’est ta petite sœur, tu vois ? » Il s’agenouille, attrapant délicatement la petite main de la puce pour la montrer à Lola, qui s’approche à nouveau, doucement pour la renifler, la léchant alors du bout de la langue, lui arrachant un petit rire. Il relève la tête pour regarder Louise, ému d’être enfin rentrés. « La voilà, notre petite famille. » Il sourit plus encore, l’émotion teintant son expression, le regard rempli de tout ce qu’ils ont pu vivre en un an, et d’amour, toujours aussi présent, plus encore, même.

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Louise sourit en secouant la tête à mesure qu’elle tourne la clé dans la serrure alors que leur chienne aboie gentiment de l’autre côté de la porte. A peine celle-ci ouverte, Lola saute sur ses jambes. « Salut ma belle. » Louise a juste le temps de la caresser qu’elle se recule pour regarder curieusement le cosy ou deux petites mains commencent à remuer doucement. Elle relève la tête vers Jamie qui avance le cosy vers la chienne, visiblement heureux de faire les présentations. Elle se contente d’observer la scène, émue du moindre mot et de cette scène qui se joue sous ses yeux attendris. Elle pose une main sur l’épaule de Jamie, toujours accroupie alors qu’il relève la tête vers elle et la regarde d’une manière bouleversante d’émotion. Son regard accroche un instant le sien et sa main caresse son épaule du pouce. « Oui. Notre si belle famille. »


« 30 ml pour une cuillère du coup.» Louise lit l’étiquette de la boîte de lait en poudre pour la troisième fois, pour être sûr. Jamie la cuillère doseuse à la main et le biberon attend les instructions. Premier biberon préparé et si Aurora est plutôt patiente, calée contre Louise, les trois heures depuis son dernier biberon sont à présent bel et bien écoulées. Louise pose la boîte sur le meuble de cuisine à côté de Jamie et hausse les épaules. « Oui voilà, un biberon de 30ml d’eau avec une cuillère de lait.» Elle lève la tête vers Jamie et un sourire s’étire sur ses lèvres. « Tu veux prendre Aurora ? Je vais le faire si tu veux ? » Elle embrasse sa joue devant sa moue et penche sa tête au- dessus d’Aurora qui commence à gigoter. « Comme ça, c’est papa qui change ta couche pendant que je prépare ton biberon ? » Complice, elle sourit de plus de plus belle en venant chatouiller la joue de sa fille du bout du nez et des lèvres.
 

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Il écoute les instructions de Louise, le biberon dans une main, la cuillère doseuse dans l’autre, le regard tourné vers la boîte de lait en poudre que tient sa femme. Ses sourcils se froncent alors qu’il inspecte le biberon. « Mais… Y a pas 30 ml… » Il relève le contenant dans l’espoir de mieux voir, mais ne distingue que 60 ml de gravé sur la paroi. « On a un verre doseur qui fait 30 ml ? » Il repose le biberon sur le comptoir pour fouiller dans les placards en espérant trouver une cup ou quelque chose qui leur permettrait de doser précisément ces 30 ml, mais ne trouve rien. « A ajouter sur la liste : des cups de dosage. » Il se retourne, croise le regard d’Aurora -ou en tout cas, a presque l’impression qu’elle le regarde- et sourit instantanément en se rapprochant. « Hein, Aurora, t’en penses quoi, comment on va faire pour savoir combien ça fait, 30 ml ? » Sa voix est exagérément douce alors qu’il se met à rigoler légèrement, retrouvant vite le regard de Louise, le sourire aux lèvres. « Tu es sûre ? Je peux m’en occuper, hein… » Elle lui embrasse la joue puis s’adresse à sa fille. Sa remarque lui arrache un éclat de rire instinctif, il retrousse ses lèvres comme s’il était jaune alors qu’au final, il est bien loin de l’être, observant les deux personnes qu’il aime le plus au monde échanger un instant de complicité qui le touche, lui réchauffant le coeur d’une manière qu’il ne saurait décrire. C’est avec un sourire ému qu’il s’approche encore, glissant une main dans le dos de sa femme en continuant de regarder son bébé, jusqu’à ce qu’elle le lui tende et qu’il le prenne le plus précautionneusement possible dans ses bras, la peur de la faire tomber, elle qui paraît si fragile, encore présente. Une fois dans ses bras, il la berce doucement, sentant déjà l’agacement de leur petite princesse à avoir été arrachée aux bras de sa mère, lui souriant tendrement. « Elle est maligne, ta maman, elle me refile le sale boulot en m’appâtant parce que je suis incapable de vous résister, ni l’une, ni l’autre ! » Il rigole, embrassant le front de sa fille avant de relever les yeux sur Louise, un sourire qui s’accentue en croisant son regard. « Je m’occupe de la couche alors ! » Il lui embrasse la joue, puis sort de la pièce pour rejoindre la chambre d’Aurora, dans laquelle se trouve la table à langer. Il pose délicatement sa fille dessus, retirant son body, non sans la chatouiller de bisous au passage, et s’applique à lui changer prudemment sa couche. « Une chance d’avoir eu l’expérience de tonton pour ne pas galérer à changer une couche ! » plaisante-t-il, la voix portante pour que Louise l’entende. Elle le rejoint dans la pièce au moment où il referme le body d’Aurora et la reprendre soigneusement dans ses bras. « Alors, qui va te donner ton biberon cette fois, Roro ? Papa ou maman ? » qu’il chuchote à l’oreille de sa fille, la berçant doucement tout contre lui en souriant à sa femme. Il ne faut qu’une seconde pour que la petite enclenche un petit sanglot, qui prend vite des proportions plus importantes, malgré tous ses efforts pour tenter de la calmer. « J’pense qu’elle a choisi maman, là… »

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Le voir ainsi dubitatif, farfouiller dans les placards à la recherche de l’ustensile qui serait susceptible de l’aider dans la confection de ce biberon qui s’avère plus difficile qu’il n’y paraît, Louise rit. Elle adore le voir froncer ses sourcils si souvent rieurs, avec cet air sérieux sur le visage. Elle fond un peu plus quand il parle à leur fille, avec ce sourire tendre qui n’appartient qu’à lui. Son regard croise le sien et elle hoche la tête, ne pouvant se résigner à le quitter des yeux. « Oui t’en fais pas. » Elle ferme les yeux un court instant, savourant le contact de ses lèvres sur sa peau. Sans doute la fameuse retombée d’hormones qui se joue d’elle, mais le moindre des moments passés avec lui, avec eux deux lui fait chavirer le cœur. Jamie prend donc le bébé dans ses bras, le berçant aussitôt. Louise commence à peine à fouiller à son tour dans un placard lorsqu’elle s’arrête, basculant la tête en arrière pour rire doucement et se tourner vers son mari. « J’avoue. Et j’assume totalement ! » Elle attrape enfin ce qu’elle cherchait alors que Jamie quitte la pièce, non sans un autre baiser déposé sur sa joue, tandis que Louise observe attentivement le petit biberon qu’elle a dans les mains. « Bonne chance ! » lance-t-elle. Elle secoue la tête, un petit sourire en coin. « Ah je savais bien ! » Munie de tout ce qu’il lui faut, un biberon gradué comme il faut en l’occurrence, elle s’attèle enfin à la préparation du fameux biberon de lait tout en écoutant les dires de Jamie depuis la chambre d’Aurora. « Une chance oui ! Mais ça commence à remonter ! » Elle rit un peu tout en s’approchant de la pièce, le biberon entre ses mains, tout en le secouant. « Roro ?! » Elle arque un sourcil, observant le brun, toujours aussi émue de le voir comme ça avec leur fille. Elle pourrait non seulement la regarder elle des heures, mais les regarder tous les deux aussi. Ces deux personnes qui font son monde. Aurora, ayant été suffisamment patiente, commence à pleurer. « Elle a surtout choisi ce que j’ai dans les mains. » avoue Louise en brandissant l’objet, le secouant à nouveau, ce qui ne fait que pleurer un peu plus le bébé. Elle s’approche d’eux et embrasse la joue de Jamie avant de se pencher au-dessus d’Aurora pour lui laisser à elle aussi un baiser. « Tu viens avec maman alors ? Et papa dit que c’est moi qui suis maligne.» Le bébé dans les bras, Louise lance un clin d'œil à son mari. « On va te le donner tous les deux puisque c’est comme ça. » Tout en venant caler Aurora contre elle, la tête vers son omoplate, elle tend le biberon à Jamie et se dirige vers leur chambre.  Elle s’installe sur leur lit, les jambes allongées, le dos appuyé contre un oreiller mis contre la tête de lit. Jamie s’installe près d’elle. Elle se penche pour attraper un bavoir qui traîne sur sa table de nuit et le met à la petite qui s’impatiente de plus belle. « Ça arrive petit coeur. Ça arrive. » Aussitôt elle approche la tétine près de Aurora qui ne tarde pas à l’attraper et à téter. Louise frotte doucement ses lèvres contre la peau douce de son front, se délectant encore de cette douce odeur qu’elle dégage, puis tourne la tête vers Jamie, la penche légèrement de sorte à pouvoir l’embrasser.  « Je t’aime. » Souffle-t-elle.
 

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A peine la petite changée, il la reprend dans ses bras, sa main droite soigneusement posée sous sa tête, observant le chérubin de quelques jours à peine avec émotion. Son nouveau trésor, la naissance d’un amour qu’il n’aurait jamais cru possible jusque-là. C’est alors bien vrai, ce que l’on raconte. Être parent change entièrement la perception du monde. Lui qui se disait prêt, qui était persuadé de savoir ce que ça ferait, se retrouve bousculé par le poids des incertitudes que lui provoquent ces yeux à peine ouverts. Il la berce doucement alors qu’elle s’agite, des pleurs qui se font plus insistants à mesure que sa mère secoue le biberon à côté d’elle, et alors qu’il était jusque-là trop concentré à regarder Aurora -mon dieu, il pourrait passer des heures à ne faire que la regarder-, son regard se tourne vers Louise, un doux sourire aux lèvres. « Rory ? Aura ? Rora ? » Il rigole, taquinant la jeune maman. « Hm, pas sûr que ce soit uniquement pour ça. » Elle s’approche et dépose un baiser sur sa joue qu’il savoure, humant le léger parfum de son shampoing au passage. Il regarde avec émotion sa femme se pencher pour embrasser Aurora avant de la récupérer, et se contente de sourire à la petite remarque, bien loin de s’en formaliser. Il est un peu sonné, encore sur ce petit nuage qu’il espère maintenir, imprimant dans son esprit une multitude de photographies qu’il aimerait ne jamais perdre. Louise lui tend le biberon et il le récupère avec joie, acquiesçant avec enthousiasme à sa proposition, avant de suivre ses deux univers jusque la chambre. Elle s’installe et il reste là, dans l’embrasure de la porte, à ne rien faire d’autre que de les observer, toutes les deux, à nouveau pris d’émotion alors qu’une nouvelle image mentale s’imprime. Le voilà, le bonheur. Si la question s’était réellement posée, il aurait choisi Louise en un battement de cœur face à l’idée d’avoir un enfant, sans la moindre hésitation, sans l’once d’un regret. Pourtant, il y a quelque chose d’indescriptible à les voir ainsi toutes les deux, la simplicité de cette scène majestueuse qui lui fait chavirer le cœur. Il pensait aimer Louise à la folie mais n’avait alors aucune idée de tout l’amour qu’il lui restait encore à donner. Le voilà, son tableau parfait, sa famille, sa maison, son coeur. Il n’a jamais rien vu de plus beau que ça.

Après quelques brèves secondes de contemplation, il s’approche doucement, s’installant sur le lit à son tour pour venir entourer Louise de son bras gauche, lui rendant le biberon de l’autre, à regarder Aurora téter, et sa femme poser gentiment ses lèvres sur le front de la petite. Il penche la tête pour se rapprocher encore, plaçant son menton contre l’épaule de Louise en soufflant du nez à la façon dont sa fille cherche à engloutir le contenu du biberon, avant de lui embrasser cette même épaule. Elle se tourne alors, et il se recule un peu pour mieux la voir, décrochant un sourire en entendant ses mots, chuchotés tout proche de lui, un baiser pour les accompagner. « Je t’aime. » répond-il simplement, le bonheur perceptible aux quelques rides qui se forment au coin de ses yeux, l’amour à la lueur des pupilles. Il embrasse son front, y laissant reposer ses lèvres un moment pour savourer l’instant, entourant un peu plus ses merveilles.