Things you can't change (ft Nora)

tw: ràs

♫ Cette fois ça y est, ils ont mis tous leurs proches au courant de cette nouvelle qui rythme déjà leur vie à tous les deux depuis quelques mois, cette nouvelle qu’ils n’osaient même pas espérer si tôt, si rapidement. Aux antipodes de ce qu’ils ont vécus il y a environ un an en arrière, ils ne peuvent être plus heureux qu’à présent. A présent que tout leur sourit, que la vie est de leur côté. Plus forts, plus proches que jamais maintenant qu’ils ont retrouvé le chemin vers ce bonheur qu’ils ont simplement d’être ensemble. Échangeant chacun quelques étreintes affectueuses avec leurs amis, Louise remarque que Nora se faufile discrètement à l’extérieur vers la terrasse. Elle a beau avoir déjà tenté, à la suite de certaines remarques, d’être moins proche de Jamie, de le lâcher un peu lorsqu’ils sont à l’extérieur, notamment avec d’autres personnes, mais c’est plus fort qu’elle, plus fort que lui. Attirés comme des aimants, ils ne savent pas faire autrement que d’être constamment l’un avec l’autre, l’un après l’autre. Et encore moins maintenant qu’ils ont tous deux eu un aperçu de ce que pourrait être la vie sans l’autre. Louise a conscience que cette proximité permanente n’est pas toujours évidente pour certains, elle pense que c’est le cas pour Nora qu’elle connait finalement assez peu directement. Jamie et elle ainsi que tous ces couples présents pour ce séjour, elle se dit que c’est sans doute parfois un peu trop lourd à supporter pour la jeune femme, tout comme cette annonce qui semble la pousser à s’isoler. Et si ce n’était finalement qu’en lien avec Jamie ? Elle balaie toutes idées en cette direction, ayant déjà été trop loin il y a quelques mois dans certains propos, qu’elle ne pensait même pas, auprès de Jamie à propos de Nora. Elle se penche finalement vers Jamie, posant une main dans son dos. « Je reviens. » Elle embrasse sa joue et suit la même direction que Nora, attrapant un plaid au passage, qu’elle jette aussitôt sur ses épaules tout en sortant sur la terrasse et en prenant soin de fermer derrière elle. Elle retrouve Nora vers la balustrade, semblant profiter de ce point de vue exceptionnel qu’offre le lieu. Elle vient s’appuyer à son tour près d’elle et scrute elle aussi le paysage éclairé qui s’étend sous ses yeux. « Ça va ? »icons trouvé sur tumblr

tw: aucun pour l'instant.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette journée est sportive. Nora le savait. Travailler un jour de départ, ce n’est jamais une bonne idée. Surtout en médecine. Qu’elle soit générale ou vétérinaire, rien ni personne n’est à l’abri d’une urgence de dernière minute. Et, sans surprise, c’est ce qui est arrivé à la Summers. Le minuscule imprévu à la clinique, qui a chamboulé tout son emploi du temps, par l’effet boule de neige. Ainsi, la vétérinaire n’est pas partie à l’heure de son job, n’a pas eu suffisamment de temps pour terminer ses derniers bagages, et pour couronner le tout, il y avait beaucoup de circulation en ville. Résultat : un avion loupé. Bon, dans son malheur, l’hôte de ces quelques jours était également à la bourre. Avec Archie, ils ont pu prendre le prochain vol à destination du Colorado, pour retrouver leurs amis. Que d’aventures.
Une fois sur place, les choses n’ont pas cessé de bouger. Entre la découverte du domaine, la course - amicale - pour avoir la plus jolie chambre, et les discussions interminables pour rattraper le temps perdu, la soirée s’est vite installée sur le chalet des Winstead. Et c’est justement au cours de cette soirée qu’une jolie nouvelle s’est déposée. Comme dans le dessin animé pour enfants, Dumbo, un petit linge porté par les cigognes. L’annonce d’un bébé dans le groupe, chez les Williams, pour Jamie et Louise. Une nouvelle qui apporte beaucoup de joie, et de bonheur dans la pièce. Étreintes, embrassades, quelques larmes. Nora, contrairement à la majorité de l’assemblée, est plus réservée. Oh, elle est sincèrement heureuse pour eux, ils le méritent, et ils feront d’excellents parents. Ce petit miracle est le bienvenue, après ce qu’ils ont traversé au cours de l’année. C’est juste… un peu trop.

Le désir de s’isoler qui grandit en elle la pousse à s'éclipser discrètement. Elle profite de l’agitation dans la pièce, de les nombreuses conversations pour se faufiler à pas de loup vers l’une des baies vitrées, afin de rejoindre la terrasse. Une chance qu’elle ait gardé son pull large sur le dos quand elle est redescendue des chambres, il ne fait pas bien chaud ici. En comparaison de la Californie, c’est même le jour et la nuit. L’air frais est agréable. La blonde ne se prive pas d’en aspirer le plus possible pour gonfler ses poumons. Avant-bras sur la rambarde, elle observe les alentours, précieux espoir de faire le vide dans ses pensées. Cependant, une présence vient la rejoindre, assez rapidement, en la personne de… Louise. Il faut croire que Nora n’a pas été aussi discrète qu’elle ne le pensait, en sortant du salon. Oups, grillée. « Oui, ça va. J’avais juste besoin de prendre un peu l’air. Ça en fait du monde, dans la même pièce ! » Le déni. L’esquive. C’est toujours mieux que de révéler la vérité. D’autant que cette excuse est parfaitement plausible. Le groupe s’est sacrément agrandi cette année, ça fait un paquet de personnes réunies au même endroit. De quoi faire grimper les décibels. « Félicitations pour le bébé. Vous le méritez. Et vous allez faire de merveilleux, j’en suis certaine. » qu’elle dit à la future maman, posant son regard sur elle, un discret sourire sur les lèvres. Elle est sincère Nora, pense réellement ses mots. Ce couple a beaucoup d’amour à donner, il n’y a pas à douter sur l’amour que ce bébé va recevoir, aussi bien de ses parents que de l’entourage proche, entre Edward et Elea.

tw: ràs

♫ Sans détourner son regard, la jeune femme affirme que ça va, même si Louise a du mal à le croire. Bien sûr, les arguments qu’elle cite peuvent tout à fait être la réelle cause à son besoin d’isolement, il est totalement vrai que cette année ils se retrouvent assez nombreux, mais la rousse en doute. Même si elle sait, du moins elle a cru comprendre au fil des années, que Nora avait du mal à se retrouver avec plusieurs personnes en même temps pour pouvoir passer un bon moment avec les personnes dont elle est proche. Du moins c’est que Louise a toujours ressentie en ce qui concerne sa propre compagnie. Très vite elle a saisi qu’elle était de trop dans la relation qui la reliait encore à son mari. Si au début elle comprenait et a respecté ce besoin qu’elle avait à avoir besoin de se retrouver seule avec Jamie ou bien même avec Nash ou les deux, avec le temps elle ne le prend pas toujours bien. Se sentant littéralement mise sur la touche.  Elle-même appréciant passer des moments entourés de leurs amis proches, qui sont d’ailleurs toujours fourrés chez les uns ou chez les autres, elle a du mal à saisir et en vient à le prendre parfois un peu personnellement. Elle doute que Nora ait quelque chose contre elle directement, toutes deux ne se connaissant pas vraiment de fait. Alors forcément, elle fait le lien avec Jamie. Un premier amour, ça ne s’oublie jamais, encore moins quand il est sous notre nez. Alors elle a toujours eu confiance, elle a tout de suite saisie que leur histoire appartenait uniquement au passé mais quand bien même, il y a toujours des moments, ces moments où elle se retrouve sur la touche, où elle repense à ça.  Des moments comme ce soir où elle se dit que peut être que, malgré elle, ce genre de chose lui fait un pincement au cœur. Elle n’en sait rien et d’ailleurs ne sait pas vraiment si elle a envie de savoir ce qu’il en est vraiment.

« Je comprends » Glisse simplement Louise tout en prenant place contre la balustrade près de Nora et fixant à son tour ce point devant elles. Hésitante quant à reprendre, elle n’en a pas le loisir puisque la jeune femme tourne la tête vers elle pour lui accorder un discret sourire et la félicite. Louise lui sourit, appréciant ses mots qu’elle juge sincères et pose sa main contre la sienne. « Merci. J’espère qu’on sera pas trop mauvais. » Elle laisse échapper un léger rire qui s’estompe bien vite devant la mine de Nora. Ce bébé représente tellement pour le couple et sur de nombreux points que Louise ressent à la fois un bonheur immense, indescriptible mais aussi une certaine pression. Chose qu’elle tente de ne pas laisser paraître, bien trop soucieuse de l’état de Jamie pour risquer de l’inquiéter plus qu’il ne le fait déjà. Elle reprend son souffle en inspirant cet air si pur.  « T’es pas obligé de me dire ce qui ne va pas. » Louise et cette habitude de faire comprendre ce qu’elle pense. « Juste, c’est pas par rapport à toi si il est distant depuis quelques temps. Depuis cet été tu sais, c’est pas toujours évident. Et puis le bébé est arrivé très vite. » Sans doute trop vite d’ailleurs. Louise se pince la lèvre inférieure, consciente qu’elle en avait certainement trop dit. Que ça ne la regarde pas, que ça, ça ne regarde qu’eux deux. Comme le reste jusque-là. Mais elle ne souhaite pas que les choses soient mal interprétées.  
icons trouvé sur tumblr

tw: aucun pour l'instant.

L’excuse n’est pas la plus crédible qu’il soit, mais il y a une once de vérité derrière. La journée a été longue. Il ne faut pas oublier que la Summers a eu quelques heures à la clinique, des moments relativement intenses, surtout à cette période de l’année. Lorsque l’heure de fin a sonné, elle n’a jamais cessé de courir après le temps, pour tenter de rattraper un retard pourtant si minime, sans succès. Il y a eu l’attente à l’aéroport qui, même si elle était en compagnie d’Archie, n’est pas le lieu le plus silencieux, surtout aux heures de pointe. Puis il y a eu le vol, plus de quatre longues heures, dans une boîte aussi peu bruyante que le hall de l’aéroport. Et enfin le trajet jusqu’au chalet, les retrouvailles, l’excitation du moment. Bref, il n’est pas si étonnant de ressentir un léger coup de fatigue, à cette heure de la journée, après tant d’agitation. Bien que Nora soit une femme toujours en mouvement, elle n’est pas sans limite. Il arrive un moment où, lorsque les batteries sont à plat, elles sont à plat. Elle peut tenter de repousser ses limites, ça n’y changera rien. Le corps humain a besoin de repos pour tenir.

Malgré cette baisse de régime, Nora n’en oublie pas de féliciter la future maman pour la joyeuse nouvelle que Jamie et elle viennent d’annoncer. C’est un petit miracle, lorsque l’on connaît un minimum leur histoire. Un don du ciel de pouvoir accueillir prochainement un enfant, près d’une année après avoir perdu le précédent. La bonne nouvelle qui fait toujours plaisir à entendre. La seule chose qui manquait à leur tableau, déjà presque parfait.
« Vous avez ça dans le sang. J’en suis certaine. Et puis, vous êtes bien entourés, si jamais. » dit-elle, en posant furtivement son autre main sur celle de Louise, avec un léger sourire aux lèvres. Il faut dire qu’il y a Edward et Elea, déjà parents, qui pourront venir en aide aux futurs parents, s’ils en ressentent le besoin. Et, le petit doigt de Nora lui souffle qu’ils n’auront même pas besoin de le demander. Connaissant Elea, elle se fera une joie d’être une tata gâteau, pour ce futur petit ange. C’est ce que toutes les tantes doivent faire. Nora y comprit. Avec quatre frères, on peut dire qu’elle est gâtée au niveau des neveux et des nièces. Une vraie petite tribu de Summers. Dommage que ça ne soit pas suffisant aux yeux de sa mère, qui ne peut s’empêcher de faire des commentaires à sa seule fille, sur le moment où elle présentera un gendre idéal, celui qui sera le père de ses enfants. Thanks, Mom.
Le silence reprend. Il est apaisant. Ici, tout est apaisant. C’est pour ça qu’elle est sortie, Nora. Elle aime être dans la nature, ressentir la liberté des grands espaces. Elle est servie avec le domaine. Le paysage est à couper le souffle. Elle a déjà hâte d’être au lendemain, pour profiter de tout ce que l’endroit a à offrir, aussi bien dans les aménagements qu’à l’extérieur. Mais le silence ne dure pas, il est brisé par l’intervention de Louise qui n’est pas dupe sur l’humeur de Nora. À croire que le sixième sens des (futures) mamans fonctionne déjà chez la rousse. Ça pourrait presque la faire sourire, s’il n’y avait pas la suite de ses mots. Jamie. Encore Jamie. Alors qu’il n’en est rien pour Nora. Tout ceci, ça n’a jamais été un problème pour Nora, ce que Louise persiste à croire, après toutes ces années. Alors, au lieu de sourire, c’est un soupir qu’elle laisse entendre. Parce qu’elle est lasse de cette histoire. Fatiguée de brouiller les pistes, de se taire sur un sujet aussi important. « Louise… » qu’elle dit, pour commencer, se tournant doucement vers la jeune femme pour croiser son regard. Elle n’est pas énervée, ou quoique ce soit, Nora. Il n’y a aucune animosité dans sa voix, juste ce qu’il faut pour faire comprendre à la rousse qu'elle est sérieuse. « Je ne sais pas combien de fois encore je vais devoir me justifier. Mais il n’y a ab-so-lu-ment rien entre Jamie et moi. Comme il n’y a aucune rancoeur ou amertume concernant son comportement, ou je-ne-sais-quoi. » Elle laisse d’ailleurs un rire se faire entendre, un rire un peu nerveux, parce que ça fait bien longtemps que Nora a tourné la page sur le Williams. Des années. Et oui, si ça lui manque de ne plus le voir aussi souvent qu’à l’époque, si elle ressent qu’il y a moins de complicité, elle l’accepte. Ce sont des adultes, avec leur vie à côté, et des obligations. Elle est un peu fatiguée de toujours devoir se justifier à ce sujet. « Je suis sincèrement heureuse pour vous, pour le bébé. Si je ne saute pas de joie, contrairement à toutes les personnes qui sont dans la pièce, c’est totalement indépendamment de vous. Ce serait exactement la même chose si c’était Elea, ou Cassie, qui avait annoncé être enceinte. » Le problème ne vient pas de la future maman, mais de l’idée même de la grossesse. Un sentiment qu’elle a également ressenti lorsque son frère lui a annoncé un nouvel enfant pour le printemps prochain. « J’ai appris en début d’année que mes chances de tomber enceinte sont presque inexistantes. Et que, si par miracle, j’arrivais à tomber enceinte, il y a plus de risque de faire une fausse couche que d’aller au bout de la grossesse. » Voilà. C’est dit. Pour la première fois, depuis qu’elle est au courant, Nora ose dire les choses à haute voix. « Alors tu peux te rassurer, mon humeur n’est pas dû à un quelconque regret de ne pas avoir retenter quoique ce soit avec Jamie, ou d’une crainte qu’il s’éloigne de moi, ou tout ce que tu pourrais croire. C’est juste difficile parfois de garder le sourire quand l’univers semble prendre un malin plaisir à mettre des bébés dans ma vie. » Entre les enfants de ses aînés, dont un à naître dans quelques mois, sa propre nièce qui est déjà maman, tous les Williams qui sont parents ou presque… c’est juste être un témoin forcé de ce qu’elle ne pourra pas avoir, ce qu’elle ne pourra pas offrir à un homme. Un jeu assez cruel, sadique, quand on y pense, sans que ça ne soit la faute de personne. « Et je précise que mon humeur n’est pas tournée contre toi. C’est juste que… tu es la première personne au courant de cette histoire. Tu as malheureusement droit aux sentiments qui vont avec. » Des sentiments qu’elle tente d'étouffer au mieux, Nora, depuis presque un an.