Mouth of the river ( ft Jamie - Nash - Sully)

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Louise est reconnaissante de chaque concert, de chaque scène sur laquelle elle a la chance inouïe, l’opportunité de chanter ses chansons. Si elle n’en a jamais douté, ces dernières semaines, ces derniers mois ne font que confirmer ce fait, elle est faite pour ça. Pour vibrer sur scène en chantant. Evidemment, depuis des années elle fait quelques scènes ouvertes et diverses représentations ici et là dès qu’une occasion se présente à elle mais cette fois c’est différent, cette fois c’est la vraie scène, de vrais concerts. Jamais elle ne pourra suffisamment remercier Sully pour cette vertigineuse ascension dans le milieu qu’il lui à offert.

Ce soir, ils jouent à Santa Ana avec d’autres artistes à l’occasion d’un concert organisé par la ville, au profit d’une association. C’est Sully bien sûr qui lui a proposé de le suivre, une nouvelle fois. Non seulement parce que tous les deux se sont à présent liés d’amitié mais aussi et surtout parce que ce duo, ce mélange de deux univers pourtant différents, fonctionnent. Quand ils chantent, jouent ensemble, la magie opère et le public est réceptif. Aujourd’hui c’est particulier, les artistes tournent, se mélangent parfois sur scène. Sully et Louise ont commencé avec Beautiful Worries, leur première chanson, puis ont enchaîné sur Never Be Right Time où Louise joue au piano. A chaque concert, elle sent cette intensité les gagner toujours d’avantage tous les deux. Si elle donne tous ce qu’elle peut à chanter, jouer et à vivre cette musique qu’elle a composée et qui l’habite, elle ne peut s’empêcher de jeter des regards dans sa direction à lui, espérant toujours l’apercevoir, mais les lumières de la scène, éblouissantes et tournées vers elle ne le lui permettent pas vraiment. Pourtant elle sait, elle sait qu’il est sur le côté de cette scène immense, très certainement à ne pas la quitter du regard. Son soutient sans faille depuis son retour dans son quotidien. Propulsé en un instant dans cet univers fourmillant et tournant à toute vitesse, il semble tenir la cadence pour elle et elle, est tellement fière. Fière de ce regard qu’il porte sur elle dès qu’elle chante, fière qu’il croit autant en elle et surtout fière qu’il soit là pour la voir évoluer dans son élément.

La chanson se termine et des applaudissements retentissent dans la salle, à en faire vibrer son cœur. Toujours aussi impressionnée, le sourire bien ancré à ses lèvres, elle se relève en s’accrochant à Sully. L’animateur de la soirée annonce déjà le prochain artiste qui va d’ailleurs chanter avec Sully. Louise quitte la scène du côté inverse d’où se trouve Jamie et Nash, du côté où elle va pouvoir rejoindre plus rapidement la loge mis à disposition de l’équipe, où se trouve leurs affaires. Elle se doute que les garçons vont la rejoindre, elle ne les attend pas car elle veut profiter de cette pause pour aller boire. Elle se hâte pour gagner cette pièce qui est un peu la leur pour la soirée. A peine arrivée, elle se jette sur une des bouteilles d’eau et commence à en boire une bonne partie quand elle entend la porte se refermer derrière elle. Sourire aux lèvres elle se retourne alors. « Vous avez pas mis… » Elle se coupe en se rendant compte qu’il ne s’agit pas de Jamie, ni de Nash. Non Hank vient de refermer la porte de la loge derrière lui et s’avance vers elle. « Hank ? Tu es pas là-bas à regarder Sullivan ? » Son sourire s’estompe un peu alors qu’elle se tourne pour déposer la bouteille entamée sur le meuble, quand elle se retourne vers lui il est là à côté d’elle. « Non, je voulais te féliciter. » Il glisse son regard sur son visage et le baisse vers le reste de son corps avant de se pincer la lèvre. « Louise. Louise. Tu es toujours si belle. » Elle s’éloigne de lui pour aller vers les sièges, où elle se penche pour attraper son sac. En se redressant, son sac dans la main, elle laisse ses cheveux tomber sur le côté d’une de ses épaules, Hank arrivé à sa hauteur pose une main sur la hanche opposée et penche sa tête pour venir déposer un baiser dans la partie de sa nuque découverte. Elle a un léger mouvement de recul, donnant un léger coup d’épaule pour l’éloigner, mais la main du manager glisse sur sa cuisse, jusqu’à se retrouver à frôler le haut de sa cuisse, proche de son intimité. Elle se recule plus, et tente de sourire malgré tout en s’avançant vers la porte. « Tu es contente d’avoir tout ce monde pour toi ce soir encore ? » Elle se retourne vers lui. « C’est pour Sully et moi. » Elle s’efforce de faire bonne figure, de faire comme si il n’y avait pas de problème pour ne pas en créer, craignant de tout gâcher. Elle a peur que Sully paye de son attitude si elle vient à s’en prendre à son manager et aussi qu’elle perde tout ce qu’elle est en train d’acquérir, en partie grâce à lui. Il a raison là-dessus. Elle ne veut pas qu’il la grille dans le milieu alors qu’elle commence à peine. Et puis après tout, qu’est-ce que c’est ? pas grand-chose.

« Ça va être à moi. » Elle a peu de temps entre les deux musiques avant que ce soit à elle, seulement à elle pour sa chanson. Etonnée que Jamie et Nash ne l’aient pas rejoint, elle scrute cette porte dans l’espoir qu’elle finisse par s’ouvrir, en vain. Jusqu'à présent dès que quelqu'un d'autres est avec eux dans la pièce, il se comporte différemment. Il n'a pas ce regard vicieux qui suffit à lui donner la nausée et surtout, il ne la touche pas. Etape franchie depuis plusieurs semaines à présent et qu'elle s'évertue à garder pour elle pour que rien ne soit trop perturbé. Si c'est dur pour elle de ne pas en parler à Jamie, elle le fait pour éviter qu'il ne sur-réagisse. Craignant de surcroit que cela ne fasse que le tenter de s'apaiser en se rapprochant dés démons qu'il doit déjà combattre chaque jour. Et puis, avec le temps, elle se dit que c'est aussi un peu de sa faute, puisqu'elle ne dit rien. Elle fuit ses gestes, s'éloigne mais c'est tout. « Il faut que j’y retournes. » Elle s’avance jusqu’à ce qu’elle puisse poser la main sur la poignée, mais Hank pose la sienne dessus et vient relever sa tête vers lui en venant poser les doigts de sa main libre sous son menton. Après un regard sur ses lèvres entrouvertes, alors qu'elle est incapable de dire quoi que ce soit, il vient coller sa bouche au coin des lèvres de Louise, qui tourne la tête de l’autre côté pour éviter qu’il ne l’embrasse. « Il faut bien que je te souhaite bonne chance. » Elle tire sur sa main pour s’éloigner à nouveau, mais il tire dessus pour l’attirer un peu plus à lui. « Qu’est-ce que tu fais ? Laisse-moi sortir de là. On m’attend. » Alors qu’elle tente de le repousser, il l’attire encore d’avantage de son autre bras et commence à tirer sur son haut, en déchirant un peu la dentelle. « Après tout ce que j’ai fait pour toi, tu pourrais bien te montrer plus reconnaissante. » Elle parvient finalement à le repousser de ses deux mains alors que la porte s’entrouvre enfin. « Lâche moi je te dis ! » Elle vient agripper son haut déformé et plaque ses deux bras devant elle.

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C’est le regard rempli d’admiration qu’il l’observe ce soir, comme à tous ses concerts. Il s’évertue à être là à chacun d’eux depuis qu’il est rentré, une envie comme un besoin de la soutenir, de lui montrer qu’il sera toujours là pour elle. Il est son plus grand fan, son plus grand admirateur, et ne cessera jamais de l’être, au vu de sa carrière qui avance. Naturellement belle, elle se transforme lorsqu’elle chante, surplombée d’une aura particulière qui lui donne toute sa prestance. Sur scène, elle est elle-même, comme à sa place dans ce monde si singulier de la musique, à clamer ses sentiments haut et fort à travers ses chansons, des émotions brutes qui transpercent l’espace et viennent toucher au cœur. Ses chansons, il les connaît par cœur, émerveillé par son talent, bien que certaines le touchent tout particulièrement. Il siffle en premier, plus fort que n’importe qui, alors qu’elle arrive sur la scène et si elle ne peut pas toujours répondre à ses regards, il ne la lâche pas un instant des yeux, pas même pour discuter avec Nash, qui est là, à ses côtés, avec fierté. Une part de lui aimerait se trouver avec elle, sur scène, à ses côtés à la place de Sully, un peu comme ils le font dans leur intimité, jouer pour elle, ces petits duos qu’ils ont déjà formés quelques fois, leurs chansons bien à eux qu’ils n’ont partagées qu’à très peu de monde. La vérité, c’est qu’il compose encore, surtout depuis qu’il a récupéré sa guitare, à la clinique, mais rien de sérieux, rien d’assez bien.

L’entente avec Sully est indéniable, et s’il était méfiant, au départ, pas envers elle, mais bien envers lui, l’avoir rencontré, et partagé quelques moments avec lui a suffi pour le rassurer sur ses intentions, et son réel intérêt pour le talent de Louise. Leurs voix s’accordent parfaitement, leurs univers se croisent et laissent place à quelque chose de nouveau, un style apprécié par un public gourmand de plus, qui fait entendre son contentement par un tonnerre d’applaudissements alors qu’une nouvelle chanson démarre. Comme si une partie de ce même public n’était finalement là que pour eux. Il est admiratif, Jamie, envoûté par sa femme comme au premier jour alors qu’elle devient admirée de tous, peut-être un peu jaloux de la partager au monde, mais si fier que le sentiment ne dure jamais vraiment. Il fera tout pour qu’elle réalise ses rêves, aller le plus loin possible dans cette carrière qui lui tend les bras, et si sa grossesse, encore discrète à l’heure actuelle, bouscule un peu ses plans de tournée, il ne sera jamais celui qui la freinera pour autant. Ils feront en sorte de s’arranger, et il est prêt à la suivre, aussi égoïstement que pour elle, ne se voyant pas passer les prochains mois seul alors que son ventre gonfle progressivement, et qu’il ne serait pas là pour voir ça. Il ne peut de toute façon pas se passer de sa présence.

La chanson se termine, le temps pour eux de rejoindre Louise, qui s’éclipse de l’autre côté de la scène. Il passe une main sur l’épaule de Nash en souriant alors que celui-ci s’accroche à son téléphone un instant. « Allez, viens, j’veux voir ma femme et lui dire à quel point elle a été incroyable ! » plaisante-t-il à moitié. Un dernier message et il rattrape finalement l’attention de Nash. S’il a des soupçons sur la destinataire de ces messages, il ne dit rien, connaissant assez son ami pour savoir qu’il ne crachera pas le morceau avant d’être prêt. Il secoue la tête d’un air entendu, soupirant légèrement avant de se retourner et descendre les marches, jusqu’à traverser toutes les coulisses de la scène pour rejoindre Louise dans la petite salle qui lui a été désignée. Un petit tour aux toilettes et ils en prennent le chemin, jusqu’à la porte, sur laquelle les noms de Louise et Sully sont inscrits au feutre noir. Il appuie sur la poignée et la porte s’entrouvre sur le cri de Louise, qui l’alerte immédiatement. Précédemment tout sourire, l’inquiétude gagne son visage et il ouvre la porte à la volée pour découvrir une scène qui lui glace le sang : Louise, ses bras plaqués contre elle et son haut déchiré, et ce type, devant elle, l’air malingre qu’il lui arracherait bien.

Une seconde pour comprendre et son sang ne fait qu’un tour, il se rue sur le manager, s’agrippant à son col des deux mains en le poussant violemment sur le mur derrière lui, lâchant un « Enfoiré ! » bien senti, sorti du fond de ses entrailles. Le type n’a pas le temps de réagir qu’il frappe une première fois, mué par une rage qu’il ne se connaissait pas, alors qu’il comprend qu’il s’en est pris à Louise. « J’vais t’faire passer l’envie de toucher ne serait-ce qu’à un ch’veu d’elle ! » Un nouveau coup s’abat sur le nez de son interlocuteur, et une douleur qui accompagne son geste alors qu’il a frappé plus fort que jamais, pour lui qui, de surcroît, ne s’est jamais battu. L’adrénaline le pousse à continuer une troisième fois avant que Nash n’intervienne pour retenir son bras et l’empêcher de taper à nouveau. Il aurait pu, pourtant. Il aurait pu s’acharner sur le type jusqu’à briser chacun de ses os si on l’avait laissé faire. Il dégage brusquement, d’un geste, son bras de l’étreinte de Nash, encore sous le coup de la colère, les yeux azimutés ne lâchant pas le manager, au sol, le nez aussi ensanglanté que sa main à lui. Il a envie de lui cracher dessus, mais se retient, partagé entre l’envie de le cogner encore et celle de le faire simplement quitter la pièce pour ne plus avoir à le voir. Finalement, il lui attrape à nouveau le col pour le faire se relever, cet air mauvais, presque fou, qu’on n’a encore jamais vu traverser ses traits, alors qu’il approche son visage rempli de dégoût et de haine vers lui. « Tu t’approches encore une fois d’ma femme, et y a pas qu’le nez, qu’je vais t’casser, connard. » glisse-t-il d’un ton froid, glaçant par son calme franc, alors qu’il serre les dents en parlant. Il le lâche ensuite négligemment, comme s’il n’était rien, pour tout le mépris qu’il a pour lui, le laissant choir alors qu’il tente de se rattraper à la table à côté de lui.

Il se retourne alors sur Louise, et son air dur se teinte d’inquiétude, troublé par la scène à laquelle il vient d’assister, sans comprendre comment quelque chose comme ça a pu arriver sous son nez, sans qu’il ne voie rien. Est-ce que c’était déjà arrivé ? Est-ce qu’il a serré la main joyeusement à ce type alors qu’il osait déjà poser les siennes sur elle ? Il s’approche d’elle sans savoir quoi faire, comment agir, comment réparer, coupable de n’avoir rien remarqué, de ne pas avoir pu l’aider plus tôt. Il retire alors sa veste et la lui passe sur les épaules, caressant doucement ses bras à travers le tissu comme pour la rassurer. « Tu n’as rien ? » Vaste question, comme si la réponse n’était pas compliquée. Sa main glisse et s’approche de son ventre, encore trop plat pour distinguer ce qui s’y cache, il pose sa paume tout contre et la regarde, elle, d’un air inquiet, troublé par tout ce qui vient d’arriver. « Et, le bébé…? » L’information est sortie instinctivement, alors qu’il a presque oublié la présence de Nash avec eux. Il a eu peur, et ce n’est pas terminé. Il a peur pour elle, peur pour eux, peur de la laisser toute seule alors qu’il se disait jusque-là qu’elle n’avait rien à craindre. Sully était-il au courant ? Il en vient à douter de lui aussi, alors qu’il n’avait pourtant aucun doute. Il lâche son ventre et place sa main dans ses cheveux, se rapprochant pour la serrer contre lui avant d’embrasser le sommet de son crâne avec insistance, plus calme à présent, malgré son cœur qui continue de tambouriner dans sa poitrine, jusqu’à le sentir battre contre ses tempes. « J’laisserai plus jamais personne te faire du mal… plus jamais… » S’il faut qu’il se la joue garde du corps, soit, c’est ce qu’il fera, mais plus personne ne la touchera, il s’en fait la promesse.

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Comme un enfant qui sort avec ses parents, il est content ce soir Nash de passer du temps avec eux. La fin du mois dernier a été éprouvante pour lui et il s'était éloigné d'eux, plus pour se protéger que parce qu'il leur en voulait vraiment. À présent, ils parvenaient enfin à retrouver leur complicité et il en était vraiment soulagé. Assis à côté de Jamie, il ne peut  quitter des yeux Louise sur scène, sa présence irradie la salle et un sentiment de fierté s'empare de lui. Sa mom comme il l'appelle a tout d'une grande chanteuse et il s'en rend compte un peu plus chaque jour. Jamie et elle sont si importants pour lui qu'il ne pouvait rater pour rien au monde ce concert. Il siffle d'encouragements à la suite de Jamie et ne peut s'empêcher d'applaudir. Il prend une photo qu'il ne peut s'empêcher d'envoyer à celle qui hante à présent ses pensées. Encore bien trop fébriles et discrets sur leur relation qui commence peu à peu à prendre de l'importance, ils ont préféré ne pas s'afficher ensemble en public pour l'instant et il se rend compte qu'il aurait aimé l'avoir à ses côtés. Là, avec leur couple d'amis respectifs. Pourtant il ne montre rien à Jamie, malgré les quelques sourires trompeurs qui apparaissent sur son visage quand il reçoit un nouveau message d'elle. Louise finit sa chanson et alors que ses doigts appuient frénétiquement sur l'écran de son portable, Jamie pose une main sur son épaule et il relève le regard vers lui en souriant. Il appuie sur envoyer et glisse le téléphone dans sa poche avant d'acquiescer et de le suivre, impatient de féliciter la star de la soirée.

« J'espère qu'ils ont prévu les petits-fours ! » Plaisante-t-il (à moitié) alors qu'il descend les marches derrière Jamie et traversent les coulisses pour rejoindre la loge de Louise et Sully qu'il a appris à connaître depuis quelques temps. Il est à des années lumières de se douter de ce qui se passe réellement dans cette salle. Ils en profitent même pour faire une pause toilettes avant de la rejoindre, lui laissant quelques minutes pour reprendre son souffle. S'ils avaient su... Le cri de Louise fait accélérer son palpitant et son regard s'assombrit instantanément alors qu'il emboîte le pas de Jamie. Il n'a rien vu de la scène mais il comprend bien vite quand il voit Jamie se ruer sur le manager et Louise croiser ses bras devant elle. Il s'attarde d'ailleurs un peu sur elle pour s'assurer qu'elle va bien, la haine monte en lui et il n'a qu'une envie, aider Jamie à détruire cet enfoiré mais il sait, de par son métier, qu'ils ne doivent pas faire ça. Et il sent que Jamie est prêt à aller bien trop loin. Il le comprend tellement. Savoir qu'il a pu poser ses mains sur Louise le répugne. Il se rue sur Jamie et l'arrête alors qu'il va pour le frapper une troisième fois, l'état du manager étant déjà bien amoché. « Jam arrête tu vas le tuer. » Sa voix se veut douce, compatissante, il ne lui reproche rien, bien au contraire, il le comprend, et le soutient et c'est pour ça qu'il l'arrête, il veut le protéger Nash. Il souhaite pour rien au monde qu'il finisse derrière les barreaux pour un con dans son espèce. Jamie se défait de son emprise et il fait un mouvement vers lui comme pour l'arrêter à nouveau quand il se lance vers le manager mais il s'arrête quand il voit qu'il ne compte pas le frapper. Il suit des yeux l'échange entre les deux et alors que Jamie laisse tomber le manager, il ne le quitte pas des yeux, menaçant. Il laisse Jamie retrouver Louise alors qu'il cherche son insigne dans la doublure de sa veste. Son cœur manque un battement quand il entend le mot bébé. Il ne peut s'empêcher de se tourner vers le couple alors que Jamie glisse sa main sur le ventre de Louise. Un bébé ? Quoi ? Comment ? Depuis quand ? Comment est-ce possible il croyait que... ? Incrédule, il les fixe un instant et c'est à son tour de vriller. Il réduit la distance entre lui et Hank et l'attrape à son tour par le col pour le plaquer contre le mur. Il brandit son insigne sous les yeux d'Hank et resserre sa poigne autour de son cou.

« Crois-moi je vais pas te lâcher. Tu vas regretter ce que t'as fais. Je vais te faire pourrir derrière les barreaux espèce d'enflure. » Il cherche ses menottes dans sa poche de sa main libre, pas très sûr de les avoir ce soir. « T'as aucune preuve. » Lâche le manager alors qu'il affiche un sourire ensanglanté malgré son nez cassé. Il a tellement envie de le réduire en poussières pourtant il ne fait rien. Des preuves ? Oh si il peut en avoir, si Louise porte plainte, s'il creuse dans son dossier et qu'il a déjà agressé quelqu'un... Il peut même falsifier des preuves si c'est ça qui peut l'empêcher de récidiver. Il est prêt à tout Nash pour protéger Louise. « Crois-moi je vais en avoir un tas bien assez vite. » Lance-t-il menaçant alors qu'il referme encore plus son emprise sur son cou. Il s'arrête avant de ne plus être capable de le faire et il le bouscule à nouveau le fixant toujours d'un regard noir. Son poing se referme, se retenant de ne pas le frapper à son tour. Il ne peut pas se permettre, il risque trop à présent. Il se saisit finalement de ses menottes et lui attrape d'abord un poignet pour lui mettre rapidement avant qu'il ne puisse se débattre. L'autre poignet suit, il a fait ça tant de fois qu'Hank n'a même pas eu le temps de réagir. « Hé tu fais quoi là ? »

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Une odeur de sueur, de bière chaude et d’excitation transportait la salle. L’énergie qui provenait du public palpitait, bourdonnait et lui donnait envie de se défoncer encore plus. C’est l’amour qu’ils donnaient au duo, qui le traversait et rayonnait ensuite autour de lui. Il se sentait comme différent, plus de douleur ou de nostalgie, seulement le bonheur de partager tout ça avec d’autres personnes. Ca… ce duo extraordinaire avec Louise, ce quelque chose de précieux sur lequel même lui avait du mal à poser les mots justes. Leur échange de regard en disait long sur ce qu’elle pensait du concert aussi, et lui se sentait juste chanceux d’assister à son essor. Elle n’avait besoin de personne pour briller, le talent était déjà là, comme une pierre précieuse qui n’avait même pas besoin d’être polie pour qu’on en admire la beauté. Au contraire, il aimait ce côté frais et sauvage qu’elle avait. Lui n’a pas autant de mérite à ses yeux, il ne fait qu’user d’une formule qui marchait déjà très bien sans lui. Tout le monde aimait la country, au moins une chanson, mais c’était un genre de musique aussi vieux que le temps depuis lequel les hommes montent à cheval. C’était elle, la goutte d’originalité. On aurait dit une fée, avec sa dentelle et sa chevelure ambrée.  Il attrapa sa main, échangea un clin d'œil complice avec elle et salua la foule en levant sa main libre vers les néons, sa guitare pesant autour de son cou. Les applaudissements couvraient les voix qui marmonnaient dans son oreillette et la confusion le faisait jubiler. La soirée était extraordinaire et le fait qu’ils jouent pour une association ne gâchait rien.  

Il invita la foule à saluer le départ de Louise par une avalanche d’applaudissements avant d’entamer les premières notes de Black eyes, un tube extrait d’un film à succès, alors qu’il était rejoint par un autre chanteur. Il avait déjà fait plusieurs apparitions sur scène et celle-ci devait être la dernière. La sueur coulait dans son dos et sur son front mais ça ne l’empêchait pas de se donner à fond, d’absorber toute l’énergie du public et de se fondre complètement dans le moment. C’était presque comme une drogue et souvent il était facile de s’y perdre. Même s’il n’avait pas la même complicité qu’avec Louise, le changement de rythme ne faisait que le garder dans l’excitation du moment. Ils prolongèrent même le plaisir en improvisant quelques notes à la guitare, pour le plus grand plaisir du public avant de se préparer à quitter la scène. De mémoire, Louise devait jouer seule et ils seraient libres pour le reste de la soirée. Mais la confusion dans son oreillette gonflait et cette fois vint couvrir le brouhaha du public. On le priait d'enchaîner avec une autre chanson et lorsqu’il voulu comprendre ce qui se passait on lui adressa seulement un vague haussement d’épaules depuis la régie. S’il s’acharnait à offrir la même passion au public que pour le reste du concert, il n’en jetait pas moins de fréquentes oeillades au cas où le feu follet viendrait à reprendre sa place. A la fin de son quart, une fois que les applaudissements se fatiguèrent, il fonça vers les coulisses mais personne n’était capable de lui dire où se trouvait son amie. Seulement qu’elle avait manqué sa marque. Ce qui était inhabituel chez elle. Et Hank, toujours aux abonnés absents quand on avait besoin de lui.


“ Lou ! T’es visible ? T’as manqué ton tour !” Fit-il, prenant la peine de frapper à la porte, et d’attendre qu’on l’invite à entrer même si son nom était inscrit sur la porte de la loge. Le sourire qu’il avait aux lèvres perdit toutes ses couleurs quand il entra dans la pièce et en jaugea l’ambiance. L’air était électrique, empli d’une énergie mauvaise et les visages étaient décomposés. Le regard de Sully allait de l’un à l’autre mais il peinait à s’avouer ce qui semblait pourtant évident.

“Il se passe quoi ?” Interrogea-t-il, sentant une tension étreindre sa nuque. “Lou tu vas bien ?” Il détailla la jeune femme, dans les bras de jamie, l’attitude de ce dernier. Sa main endolorie, les vêtements en lambeaux. Il s’approcha de quelques pas du couple mais se stoppa en course, n’osant pas briser ce qui semblait déjà tenir à un équilibre fragile. Son attention se porta ensuite vers Nash, puis les menottes et s’ancra au visage d’Hank couvert de sang. Sa vision se troubla et il fonça sur l’homme avec une aisance surprenante, coupant la respiration du manager d’un bras pressé au travers de sa gorge alors qu’il le plaquait au mur.

“Tu vas me dire ce qui s’est passé enfoiré, sinon je te jure que t’es fini… J’connais des endroits… Des endroits où y a que les coyotes qui en finiront avec toi.” Siffla-t-il entre ses dents.

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La porte s’ouvre enfin et Louise, qui relève la tête, découvre Jamie qui entre dans la pièce, elle le voit l’observer quelques secondes et scruter ensuite Hank avant de ne lui bondir dessus. Littéralement. « Jamie ! » Incapable de plus, comme figée par une force invisible, elle assiste impuissant à la scène qui se déroule sous yeux alors qu’elle ne peut pas bouger. Elle détache son regard un instant de son mari pour le porter sur Nash qui est entré derrière lui et qui l’observe. Elle devine son inquiétude sur son visage et du bout des lèvres elle lui mime que « ça va. » Même si pour le moment, rien ne va. Elle voit le poing serré de Jamie, qu’elle reconnaît à peine, venir s’écraser sur le nez de Hank. Elle plaque une main sur sa bouche, et peut sentir que quelques larmes ont coulées de ses yeux sans même qu’elle ne s’en rende compte, alors qu’elle ne peut le quitter des yeux. Son esprit crie encore, voudrait que tout s’arrête, mais rien ne sort d’entre ses lèvres. Est en train de se produire ce qu’elle redoutait depuis des semaines. Elle s’en veut. Elle s’en veut tellement d’avoir causé cette pagaille qui, elle le sait, n’est qu’à son début.

Elle est bien heureuse de voir que Nash arrête Jamie dans son élan. La voix de la raison, très certainement dirigée par son métier plus que par sa raison en l’occurrence. Toujours incapable de bouger, à nouveau en train de tirer sur ce haut qu’elle finit de déformer, elle sursaute au moment où son mari attrape à nouveau Hank, par le col. Impuissante elle l’observe lui proférer ces menaces qu’elle n’aurait jamais imaginé un instant entendre sortir de sa bouche. Il se retourne enfin vers elle et accroche son regard, à cet instant, elle le retrouve. Il retire aussitôt sa veste pour venir la poser sur ses épaules. Sa seule odeur, en plus de sa présence, de la chaleur de ses mains, de sa veste sur elle, suffit à lui faire du bien, elle se sent enveloppée un peu comme dans une armure. Elle sait qu’elle ne risque plus rien. Pourtant elle s’en veut. Elle s’en veut terriblement d’avoir causé tout ça. Elle n’a pas le temps de répondre à sa première question, qu’il glisse déjà une main sur son ventre et s’inquiète pour le bébé. Elle souffle doucement et secoue légèrement la tête. Elle pose à son tour une main sur la sienne, premier geste plus ou moins assuré. « Tout va bien Jamie. » Elle baisse le regard un instant et observe Nash faire avec Hank, jusqu’à lui passer les menottes. Consciente que leur petit secret vient d’être dévoilé, mais elle s’en fiche. Non seulement compte tenu de ce moment, mais aussi parce que c’est Nash. Leur meilleur ami, ce frère qu’elle n’a pas eu la chance d’avoir avant de le connaître. Jamais, au grand jamais, elle voulait en arriver là. Mais ça la rassure quand même. Elle sait que plus jamais il ne posera une main sur elle. Sur eux, à présent. Jamie ne tarde d’ailleurs pas à le lui promettre. Elle se pince les lèvres, se fait violence pour ne pas venir se blottir contre lui. Au lieu de ça, elle relève la tête pour retrouver ses pupilles vertes. « Je suis…je suis désolé pour ça. Pour tout ça. » Les larmes qui coulent le long de ses joues sans qu’elle n’y puisse quoi que ce soit ne lui ressemblent pas et pourtant, elle n'y peut rien. La fatigue, les nerfs, le stress, les hormones…toutes ces choses qui prennent le dessus sur elle-même depuis de longues minutes.

Elle s’accroche à son bras, le serrant sans doute plus qu’elle ne devrait. « J’aurais dû t’en parler mais…je voulais pas risquer…ce genre de choses. Je voulais pas t’inquiéter pour rien. » Son regard s’attarde sur sa main à lui. «  Ta main… » Elle perçoit les mots de Nash à l’égard de Hank, allant dans le sens de ceux que Jamie a pu avoir. Elle comprend alors que maintenant qu’ils sont tous les deux dans cette affaire, ils vont prendre les choses en main. Nash a visiblement l’intention de faire tout ce qu’il peut. Louise sursaute à nouveau lorsqu’on frappe à la porte de la loge, celle-ci finit par s’ouvrir sur Sully vers qui ils se retournent tous. Surpris, il ne comprend pas immédiatement ce qu’il se passe ici. Elle secoue la tête en tirant sur la veste de Jamie pour la couvrir. « Ca va oui. » Il se rapproche d’eux mais au dernier moment sa trajectoire dévie et c’est à son tour de s’en prendre à Hank, de lui demander des comptes. « Sully ! » Louise, qui a repris possession de son corps, est sur le point de s’avancer pour le retenir quand Jamie la retient elle. Son regard vient à se poser un instant sur Hank, si elle s’en veut d’entraîner Jamie et ses amis là-dedans, en revanche le voir ainsi en mauvaise posture lui fait quelque chose. Lui fait du bien. Elle aurait aimé pouvoir agir seule, avoir sut se défendre contre lui mais au moins, cette fois cela sera la dernière. Grâce à eux.

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Il n’a jamais ressenti ça pour personne. Cette rage, cette haine qui bouillonne jusqu’à avoir envie de réduire son existence à néant. Pour lui qui demeure plutôt pacifique, ce genre de comportement n’est clairement pas habituel, et pourtant, si Nash ne l’avait pas arrêté, il aurait pu continuer encore longtemps. Tandis que son ami commence à s’occuper de son cas, il retrouve bien vite Louise pour lui offrir sa veste et s’assurer que tout ira bien pour elle, la peur au ventre alors qu’il a une nouvelle fois l’impression d’avoir été impuissant face à tout ça. Il ne s’en est pas rendu compte, n’a rien vu venir. Il aurait dû pourtant remarquer les gestes, les regards peut-être un peu insistants, ou au contraire le comportement de Louise face à ce type. Mais non. Il ne s’est pas méfié. Quel con, quel idiot. Il s’en veut tellement, maintenant qu’il voit l’air chétif de Louise face à tout ça. Il ne se rend même pas compte qu’il vient tout juste de lâcher une bombe devant Nash, gâchant ce qu’ils s’étaient promis sur l’annonce de la grossesse de Louise, mais tant pis. S’assurer qu’elle va bien, c’est le plus important, et à vrai dire, c’est comme si plus rien n’existait d’autre, à présent. Son cœur tambourine dans sa poitrine, contre-coup de l’adrénaline qui a bien du mal à redescendre alors qu’elle lui assure que tout va bien, posant sa main sur la sienne pour le rassurer alors qu’il angoisse un peu plus. Il entend vaguement Nash passer les menottes à Hank en le menaçant, l’imbécile répliquant inutilement qu’ils ne peuvent rien contre lui, alors qu’ils seront tous prêts à tout pour le faire tomber, il le sait très bien.

Lui, il prend Louise dans ses bras en lui faisant la promesse que jamais plus personne ne lui fera le moindre mal, se promettant à lui-même de ne plus laisser qui que ce soit la toucher. Et alors qu’elle s’excuse, c’est son cœur qui se fissure, tant ça lui fait mal. Elle le regarde et il voit les larmes couler sur ses joues, preuve qu’elle est à bout. Sourcils froncés d’inquiétude, il esquisse malgré tout un sourire qui se veut rassurant, passant une main sur sa joue pour en essuyer les pleurs avant de la prendre à nouveau dans ses bras. « C’est pas à toi de t’excuser. Tu n’es pas fautive, c’est même tout le contraire… C’est moi qui suis désolé de ne rien avoir vu… Je t’en prie, ne pense pas que tu as quoi que ce soit à te reprocher… » Ca lui pince le cœur, d’imaginer qu’elle puisse se sentir coupable de ça, lorsque le fautif se trouve juste derrière eux, menotté, le nez ensanglanté et ce sourire qu’il aurait envie de lui arracher à mains nues. « Ça n'aurait été pour rien, Louise… Tu peux tout me dire, tout, en particulier si tu as besoin d’aide. » Elle dirige son regard sur sa main, le sang de l’autre encore sur ses phalanges égratignés, et il la baisse, la secouant légèrement en serrant le poing puis en le desserrant, comme pour lui montrer que tout va bien. « C’est rien, je m’en remettrai. C’était plus fort que moi… » Comme si quelque chose avait pris possession de lui à l’instant où il avait compris, comme s’il n’était plus vraiment lui-même, seulement animé par la rage et l’inquiétude. Nash annonce qu’il ne le laissera pas s’en sortir comme ça, et ça le rassure. Ça le rassure tellement de savoir qu’il a été là, qu’il a eu cette présence d’esprit de l’arrêter à temps et de faire ce qu’il faut pour l’empêcher de fuir lâchement. Ils y passeront le temps qu’il faudra, mais ils lui feront payer, ça, c’est une certitude.

La porte s’ouvre à nouveau et c’est Sully qui s’annonce, cette fois-ci, arrivé au beau milieu d’une scène à laquelle il ne s’attendait certainement pas. C’est à nouveau ce sentiment de rage qui remplit le cœur de Jamie alors que le musicien s’approche, cette envie de lui casser la gueule à lui aussi pour avoir amené ce type dans la vie de Louise. Savait-il ? Était-il au courant de tout ? A-t-il fait semblant de ne rien voir, tout ce temps ? Son poing se resserre mais Sully s’arrête avant de se ruer lui aussi sur le manager, proliférant des menaces auxquelles il ne s’attendait pas, mais qui le rassurent un peu, d’une certaine manière. Louise cherche à intervenir mais il la retient, par prudence, mais aussi parce qu’il voudrait que le monde entier s’abatte sur Hank. D’un geste de la tête, il lui indique de ne pas chercher à le retenir, serrant sa main contre la sienne, l’air sérieux. « T’as déjà remarqué ce genre de comportements de sa part, Sully ? » Il voudrait parler plus calmement mais il ne peut s’empêcher de serrer les dents en lui posant la question, cette pointe d’amertume au creux du cœur. « Eh, Nash. Le laisse pas s’en tirer comme ça, ok ? Et toi, pauv’ type. Crois-moi, je remuerai ciel et terre pour que tu pourrisses. » fait-il, le regard acéré fixé sur le manager, cet air sombre qu’on ne lui connaît pas au creux des yeux. « Louise… Qu’est-ce que tu veux qu’on en fasse ? » Si elle lui disait de lui casser la gueule jusqu’à ce qu’il ne se relève plus, honnêtement, il le ferait probablement. Mais ce ne serait sans doute pas très malin. Une chose est sûre, cependant : maintenant, ils sont quatre contre un.