When everything falls into place (ft Louise)

tw: ràs

♫ Il est enfin arrivé, ce jour qu’ils attendent depuis des mois, depuis qu’ils ont dit adieu à leur ancienne maison, à vrai dire. Ils n’ont pourtant pas mis si longtemps, petit coup de pouce donné par la sœur de Jamie qui leur a permis de trouver cette maison, de la visiter et d’en tomber amoureux, tous les deux, devant les possibilités qu’elle offrait, et cette même vision qu’ils ont eue en voyant les trois chambres. Tout s’est enchaîné rapidement, sans doute un peu trop, d’un œil extérieur, mais peut-être que c’est un peu ce qui les caractérise, finalement. A ne jamais tenir réellement en place, toujours motivés par quelque chose, un mouvement perpétuel qui a donné son nom au groupe de Jamie, bien des années auparavant. Certes, la fatigue se fait un peu sentir, en particulier pour Louise, dont le ventre ne cesse de s’arrondir, annonçant l’arrivée prochaine de leur petite fille. Il a hâte, imaginant déjà son visage comme celui de sa mère, quelques prénoms en tête qu’il n’ose pas encore énoncer à voix haute, mais qui lui occupe l’esprit, lorsqu’il ponce le bois de ce petit lit qu’il prépare depuis quelques semaines, à présent, en cachette de Louise.

L’appartement est rempli de cartons rangés contre chaque mur pour permettre un certain passage, mais c’est à peine si l’on distingue la porte de la deuxième chambre, aujourd’hui condamnée, au milieu de ce chantier. Il ne reste que le strict minimum, qu’ils s’empressent de débarrasser avant que leurs proches n’arrivent pour les aider. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont bien entourés, aucune inquiétude pour savoir s’ils pourront tout faire en une journée, Jamie se montre même optimiste en s’imaginant que tout pourrait être terminé dans les trois heures qui suivent. Il est occupé à démonter le lit, l’une des dernières choses qui est restée en place jusqu’alors, les lunettes sur le nez pour y voir plus clair, ce qui ne l’aide pas vraiment puisque son doigt finit par ripper sur son tournevis, qui, évidemment, glisse pour lui laisser une sale égratignure sur la main gauche. « Aïe. » fait-il, las, avant de soupirer. Décidément. Il a beau se découvrir un amour du bricolage, mieux, de la menuiserie, sa maladresse le rattrapera toujours. « Louise ? » Il l’appelle sans la voir, dans une autre pièce jusque-là. « Juste comme ça, au cas où… » commence-t-il, prudemment. « Tu sais où on a mis la trousse de premier secours ? » Pas qu’il en ait vraiment besoin pour l’instant, mais avec sa chance, ce fait pourrait bien changer d’ici la fin de la journée.

Le lit enfin démonté, correctement recouvert pour le protéger, et tous les éléments regroupés dans un coin de la pièce, il sort de la pièce en se frottant les mains pour rejoindre Louise. « Le lit : check ! » s’exclame-t-il en se rapprochant d’elle, de dos, pour la prendre dans ses bras. « Et ce soir, on pourra dormir dans notre nouvelle chambre, dans notre nouveau chez nous. » Il lui embrasse doucement le cou et observe les lieux, par-dessus son épaule. Les murs sont remplis de cartons. Il ne reste quasiment plus rien, et s’il devrait avoir un petit pincement au cœur, pour la première fois, ce sentiment est remplacé par une forte sérénité. Il inspire profondément, ses bras entourant toujours les épaules de sa femme, entamant un petit mouvement de balancement, de gauche à droite presque comme s’il la berçait. « Ça y est. On va vraiment à nouveau l’avoir, notre maison. Tu es prête ? » Il sourit, lui embrassant la joue, cette fois-ci. Il a toujours leur ancienne en tête, ce premier espoir d’en faire quelque chose, un cocon rien qu’à eux, qui se serait soldé par une vente un peu à contre-coeur, mais aujourd’hui, il ne la regrette pas. Ils vont retourner dans leur quartier si cher à leur cœur, et y construire un nouvel avenir, qu’il a hâte d’entamer.

icons livelovecaliforniadreams tumblr

tw: ràs

♫ Excitée à l’idée de cette journée enfin venue, la nuit à été plutôt courte, c’est un fait, et pour autant, Louise se sent en pleine forme ! Ce moment ils l’ont attendu, sans trop réellement s’y accrocher non plus, même si au fil des mois c’était une évidence. Véritable coup de cœur pour cette maison qu’Emily leur a déniché, soit disant par hasard en pensant à eux en la visitant, ils n’ont pas vraiment hésité en la voyant à leur tour. Eux qui se voyaient prendre leur temps, finalement c’est le moment pour eux de se lancer, d'avoir cette maison où ils vont pouvoir s’épanouir, où ils vont pouvoir accueillir leur fille. Retrouver ce quartier auquel ils étaient attachés et qui leur manque était presque inespéré. Prendre leur temps n’a jamais été pour eux de toute manière. Alors même si depuis des mois à présent, ils enchaînent beaucoup de choses, ce n’est pas ce déménagement qui les effraie. D’autant qu’ils ont la chance d’avoir un bel entourage, qui n’a pas hésité à venir les aider pour cette belle journée. Voir tous ces cartons entreposés à travers l’appartement rappelle à Louise leur emménagement ici, seulement quelques mois plus tôt. Si cela aurait dû être un bon souvenir, ce n’est pas vraiment le cas. Elle se remémore le souvenir d’avoir terminé cet emménagement seule. Même si c’était pour la “bonne” cause, même si elle ne lui en a jamais voulu, elle a détesté ça de devoir déballer la plupart de leurs cartons, seule. Alors aujourd’hui elle est heureuse, ravie de ce nouveau départ qu’elle va pouvoir pleinement partager avec lui.

Levés dès l’aube, de toute manière tous deux déjà réveillés, après un café ils se sont aussitôt mis au travail sur les dernières choses restantes. Louise, dans la salle de bain à terminé de ranger leurs dernières affaires de toilettes, et leur tenues de nuit dans la panière à linge qu’elle avait laissé exprès, vide dans la pièce.  Elle sort de la douche, luxe qu’elle s’offre ce matin dans l’unique but de bien se réveiller et être le plus en forme possible, lorsqu’elle entend Jamie l’appeler de la pièce voisine. Elle enfile son peignoir qu’elle noue, non sans difficulté, avant d’aller directement dans la chambre alors qu’elle entend son mari lui parler de la trousse de premier secours. « Bêtement je l’ai rangée dans un des cartons de sa la salle de bain. Tu t’es fais mal ? » Elle entre dans la pièce et s’avance vers lui. « Ça va ? » Elle le retrouve toujours auprès de ce lit qu’il démonte, lunettes sur le nez, et pour lequel il n’a pas voulu d’aide. Elle est rassurée de voir que ça à plutôt l’air d’aller. « Tu es sûr que tu veux pas que je t’aide ? » Elle a confiance en ses talents de plus en plus développés de bricoleur, mais elle connaît bien sa maladresse.

Bel et bien habillée, Louise termine de ranger la salle de bain et a même commencé le ménage dans la pièce quand elle gagne la pièce de vie principale. La cuisine ouverte où elle lance, pour la dernière fois, la cafetière pour faire couler du café afin que tout soit prêt lorsque les premières personnes vont arriver. Elle se doute que Edward sera sûrement le premier, déjà envieux d’en terminer avant d’avoir commencé. Elle dispose les gobelets jetables, le sucre et les petites touillettes à côté de la cafetière qui continue de couleur lorsqu’elle entend Jamie qui la rejoint dans la pièce et la prend aussitôt dans ses bras, en se tenant derrière elle alors qu’elle est toujours devant le comptoir. « Bravo mon amour.» Le félicite-t-elle, un large sourire aux lèvres avant de basculer la tête en arrière pour venir la caler sur son épaule après avoir senti un baiser sur sa nuque. Elle hoche doucement la tête. « Oui. A condition que tu réussisses à remonter le lit. » Elle rit. N’ayant pu s’empêcher de le taquiner un peu. Elle ferme les yeux à l’instant où il commence à les bercer un peu tous les deux, alors qu’elle est encore dans ses bras. Elle accompagne ces petits mouvements puis se retourne vers lui après qu’il lui embrasse la joue. « Plus que prête pour cette nouvelle aventure oui. On va être tellement bien là-bas. » Souriante, elle se pince la lèvre tandis que son index et son pouce caressent le visage de son mari. Elle n’a pas envie de se faire de comparaison, elle préfère se dire qu'ils avancent. Elle l’embrasse doucement et rapidement à la fois puis retrouve le vert de ses yeux. « Et toi ? »

icons livelovecaliforniadreams tumblr

tw: ràs

♫ Il entend la légère inquiétude dans sa voix alors qu’elle lui demande s’il s’est fait mal et ça l’amuse un peu, à vrai dire. Il est plutôt connu pour sa maladresse, et il n’y a rien d’étonnant dans le fait qu’il se soit égratigné la main en démontant ce lit, pourtant pas si difficile à désassembler. Il se retourne vers elle alors qu’elle entre dans la pièce en lui demandant s’il va bien et lui sourit en lui montrant sa main. « Oui tout va bien, c’est juste une petite égratignure. Mais ça m’a fait penser à la trousse de secours. La journée vient juste de commencer après tout ! » Il rigole, se moquant de lui-même en attrapant la main de sa femme au passage pour y déposer un baiser rapide. « Non, vraiment. Et puis, c’est pas bien compliqué, ne t’en fais pas. » Il a mis un point d’honneur à ce qu’elle ne porte rien d’un peu lourd, n’ait pas à se baisser, ni rien à démonter, beaucoup trop inquiet pour elle et le bébé au milieu de tout ce chantier déjà bien assez perturbant comme ça. Tout s’est enchaîné et si déménager en étant enceinte n’est déjà pas recommandé, autant l’alléger le plus possible. A la fin de la journée, ils seront dans leur nouvelle maison, et pourront enfin respirer, se poser un peu pour en profiter après des mois en vadrouille et un déménagement presque express. Une chose est certaine, cette année est bien celle de tous les changements.

Il rejoint Louise dans la cuisine, happé par l’odeur de café qui règne à présent dans l’appartement, et la prend dans ses bras en posant sa tête sur son épaule après lui avoir embrassé la nuque. « C’était le dernier meuble. On y est. » Il sourit, s’imaginant déjà dans cette maison pour laquelle ils ont tous les deux eu un coup de cœur, dans le quartier qu’ils aimaient tant lorsqu’ils y habitaient avant. Sa tête penche en arrière lorsqu’il éclate de rire à sa petite taquinerie. « Rah je savais que j’aurais dû numéroter les planches ! » Il ricane doucement avant de replonger la tête dans son cou et la bercer légèrement, profitant de ce petit instant de répit, ce petit moment encore rien que tous les deux -ou presque- avant l’arrivée de leurs amis et famille. Il ne se lassera jamais de ces petits instants volés avec elle. Il lui embrasse ensuite la joue, lui demandant si elle est désormais prête pour cette journée, prête pour cette aventure, et tout ce changement qui s’opère.

Elle se retourne pour le regarder et son sourire s’accentue un peu, comme un réflexe. Il savoure la sensation de sa caresse sur sa joue, la plaquant un peu plus vers sa main en demande d’affection, lui souriant toujours plus à ses mots. Il acquiesce. « Oui… On y sera bien. » Rien ne tarit son sourire, alors qu’il imagine déjà tout ce qu’ils pourraient y faire, les petits travaux qu’ils envisagent, et la famille qu’ils vont y construire. Tout est à portée, à quelques heures d’eux, et il a hâte. Elle l’embrasse brièvement, doucement, et il fait glisser sa main le long de son bras pour le caresser, acquiesçant de bon cœur à sa question. « Oui, on ne peut plus prêt. » Ca fait un moment qu’il attend ça. En emménageant dans cet appartement, ils savaient déjà tous les deux que ça ne durerait pas, ayant déjà en tête l’achat d’une nouvelle maison. Ils ne pensaient pas ce jour arriver si vite, mais, à vrai dire, cela apparaît comme le meilleur moment, finalement. « On va pouvoir faire une belle chambre pour la petite princesse… » commence-t-il, le sourire en coin entourant le visage de Louise de ses mains. « Lui faire une cabane dans le jardin… » Il embrasse sa joue. « Avoir un vrai petit studio pour ta musique… » Cette fois, c’est son autre joue qu’il embrasse. « Notre maison de rêve. » Il lui sourit, dégageant un peu son visage pour mieux la regarder, avant de déposer un rapide baiser sur sa bouche. Ils seront heureux, là-bas. Pas qu’ils aient besoin d’une maison pour ça, mais la symbolique de cet achat est assez forte.

Ils sont bien vite coupés par la sonnerie de la porte qui retentit pour les avertir des premiers arrivants. Eddie, évidemment. Ses parents ne sont pas très loin, et alors que sa mère s’approche pour lui faire une bise, il lui glisse, entre plaisanterie et sérieux : « Si jamais tu vois Louise toucher à un seul carton, je compte sur toi pour la dissuader ! » Il rigole légèrement, adressant un clin d’oeil à sa femme en rendant sa bise à sa mère. Si ça peut paraître un peu trop, c’était pourtant sa condition, un moyen de la préserver bien qu’elle ne soit pas tout à fait d’accord.

—

Les cartons s’enchaînent et s’entassent peu à peu dans le camion de son père. Il aura fallu plusieurs voyages mais ils s’en sont sortis, sous les directives de Louise qui, si elle n’a rien porté de très lourd, a été la guide de cette opération déménagement. Il ne reste qu’une toute petite chose, un dernier meuble à amener discrètement, derrière le dos de Louise que sa mère occupe comme elle peut, complice de cette petite surprise. Un clignement d'œil suffit à leur donner le signal, et c’est en faisant le moins de bruit possible que son père et lui amène le meuble dans la future chambre de leur fille. Un petit rire silencieux échangé entre les deux hommes, tandis que son paternel lui tape fièrement dans le dos. Ils sortent de la pièce et referment la porte derrière eux pour être bien sûrs de garder ce cadeau pour plus tard. Quelques dizaines de minutes après, tout le monde est parti, les laissant seuls au milieu des cartons qui seront déballés petit à petit, au fil des jours. Le silence règne après une journée de brouhaha. Ça y est, ils y sont. Leur maison. Et elle a tout ce qui leur faut, derrière les papiers peints vieillis et la peinture écaillée. Le voilà, le rêve. Il s’approche d’elle après avoir refermé la porte pour la prendre à nouveau dans ses bras, après avoir passé une journée à ne s’échanger que des regards en coin et des sourires, quelques baisers rapides volés en coup de vent entre deux transports de cartons. « On y est. » Il lui embrasse le coin du front et se dégage un peu pour la regarder. Il hésite un peu à attendre un moment plus approprié, se poser un peu avant de reprendre, mais il a tellement envie de voir sa réaction… Un sourire malicieux se dresse sur ses lèvres en vue de la surprise qu’il lui réserve. « Y a une petite chose qu’il faut que je te montre, avant de me mettre à remonter le lit… » Il se pince les lèvres, hausse les sourcils et glisse sa main le long de son bras pour attraper la sienne, la tirant légèrement pour qu’elle l’accompagne.

Il avance à reculons, l’entraînant avec lui dans le petit couloir menant à la chambre du bébé, toujours fermée. Son sourire ne quitte pas ses lèvres, et une fois devant la porte, il s’arrête. « Ferme les yeux. Pas de triche ! » Il patiente, le temps qu’elle s’exécute, faisant un grand geste de la main devant elle pour s’assurer qu’elle ne voit rien, puis se place à côté d’elle, une main sur la poignée de porte, l’autre délicatement posée dans le dos de sa femme. Il ouvre alors la porte, et la guide à l’intérieur de la pièce, l’aidant à se placer bien au milieu, juste devant sa surprise. Il attend encore une petite seconde, prenant une profonde inspiration alors qu’un petit stress commence à monter en appréhension de sa réaction. Les battements de son cœur s’accélèrent, il se tient juste derrière elle, ses deux mains sur ses épaules, puis se décide à la libérer. « Tu peux ouvrir les yeux. » Le berceau qu’il a passé des semaines à confectionner, avec l’aide de son père, se tient devant elle, l’odeur du bois légèrement ciré encore un peu présente, l’encoche qui servira à accueillir une petite plaque pour le nom de leur bébé qui trône juste au-dessus de la couchette. Il a fait de son mieux pour penser à tout, demandant conseil à son père pour ne pas faire de bêtise, s’assurant bien qu’il ne présente aucun risque. Il est fier de son travail, mine de rien. Des loquets permettent d’abaisser les barreaux avant, ils pourront alors l’utiliser les premiers temps pour que leur fille dorme juste à côté de leur lit. Il a réussi à réaliser quelques gravures sur le dessus des barreaux, et si le travail n’est pas parfait, il s’est réellement appliqué. « Il te plaît ? » qu’il demande, se plaçant à côté du berceau, faisant glisser sa main dessus. « C’était pour ça que je traînais un peu chez mes parents… » Il a eu du mal à tenir sa langue, surtout en la voyant un peu douter, mais il se dit que, pour cette surprise, ça valait le coup.

icons livelovecaliforniadreams tumblr