And I wanna cry I wanna learn to love (ft Jamie)

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Elle descend de voiture et gagne aussitôt la porte d’entrée du bâtiment, elle fait défiler les noms et trouve celui de Nash. A peine a-t-elle appuyé dessus, que la porte s’ouvre. Elle grimpe les escaliers jusqu’au loft du meilleur ami de Jamie et tape doucement sur la porte. Elle est en pyjama, ses bottes/pantoufles aux pieds. Le voir, maintenant, était nécessaire, elle en est convaincue. Ils ont perdu assez de temps. Alors qu’elle reprend son souffle, il ouvre la porte. Elle lève la tête vers lui à peine un instant et s’avance pour le prendre dans ses bras avec force. Une étreinte qu’elle aurait voulu faire durer le reste de la nuit mais elle se recule pourtant et s’avance dans ce lieu qu’elle connait déjà. Ils s’installent sur le canapé, en silence, dans la pénombre de la nuit néanmoins éclairés par une petite lampe. Elle devine qu’il se demande ce qu’elle va lui dire. Elle ne le sait pas vraiment tout à fait elle-même. Elle relève la tête vers lui. « C’est plus facile par sms mais j’avais besoin de te voir pour continuer cette conversation. » Elle se redresse légèrement en se tournant vers lui, résistant quant à poser sa main sur la sienne. « Je le crois oui. Si on veut vraiment s’en sortir on peut y arriver. Jamie ces deux derniers jours m’ont fait prendre conscience de tellement de choses…je crois que ma peine, que mon caractère et que la vie que j’ai mené avant toi m’ont poussé à ce retranchement complétement idiot. Peut-être que finalement c’était pour moi un moyen comme un autre de faire mon deuil. Le deuil de notre fille et le deuil de ces enfants qu’on n’aura jamais. Je suis maintenant prête à tenter de me relever. Je veux être là pour toi aussi…je m’en veux tellement tu sais de voir jusqu’où je t’ai fait sombrer. » Elle passe une main sur son visage, essuyant une larme qui roule sur sa joue, et pose sa main sur celle de celui qui est encore son mari. « J’ai envie qu’on s’en sorte tous les deux. Mais j’ai besoin qu’on y aille progressivement. »

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Aussitôt le message reçu, il se lève pour enfiler un vêtement et ranger rapidement les quelques bouteilles de bière qui traînent dans le loft. Il a un peu bu, mais ça va. Bien moins qu'il y a quelques temps, en tout cas. Il entend la sonnette retentir et se précipite presque pour lui ouvrir, rangeant quelques dernières petites choses avant qu'elle ne frappe directement à la porte. Il lui sourit en la voyant arriver en pleine nuit ici, encore en pyjama. Elle plonge directement dans ses bras et il la serre fort, d'une étreinte qui lui a beaucoup trop manqué ces dernières semaines. Il la suit ensuite jusqu'au salon où ils s'asseoient. Il ne sait pas vraiment quoi attendre de cette visite, ce qu'elle peut bien vouloir lui dire de si important, mais il l'écoute attentivement, les yeux rivés sur elle.

Son regard s'abaisse cependant lorsqu'elle évoque leur fille, ce petit bout de rêve qu'ils n'auront jamais pu voir. Le deuil n'est pas encore totalement fait, il n'est même pas certain qu'un tel deuil soit possible, mais ses mots le rassurent. Il sourit, ému, sentant quelques larmes couler le long de ses joues, et il se mord la lèvre inférieure pour se contenir lorsqu'elle lui dit enfin vouloir être là pour lui. Tout n'est pas perdu, alors. Elle y croit, et elle veut essayer. C'est tout ce qui compte. L'émotion est palpable. il sent sa main sur la sienne et l'attrape immédiatement pour la serrer. « D'accord. » Il capte son regard et se met à sourire. « D'accord. On va y aller progressivement. A ton rythme. Moi aussi je veux qu'on s'en sorte, je suis prêt à tout faire pour. » Il entoure sa main des siennes, la portant jusqu'à ses lèvres pour l'embrasser doucement. « Je te l'ai déjà dit, mais je veux juste te voir heureuse. J'ai eu l'impression de te retrouver un peu ce week-end, de te revoir un peu comme avant... Je veux ça pour toi. Alors, on prendra le temps qu'il faut. Tout ce que tu veux. » Il va faire de son mieux, tous les efforts possibles pour retrouver ce qu'ils avaient avant, même si ça prend du temps, tant qu'il la retrouve. « Comment tu envisages la suite...? » Il pose la question sur le bout des lèvres, bien conscient que la route sera encore longue.

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Il attrape cette main tendue qu’il sert avant de ne poser son regard sur le sien. Elle l’écoute attentivement alors qu’un sourire gagne ses lèvres, visiblement heureux de la tournure que semble prendre les choses, malgré les larmes ayant coulées quelques secondes plus tôt le long de son visage. « Moi aussi je veux te voir heureux. C’est ce que j’ai toujours voulu, même si visiblement je ne m’y suis pas prise de la bonne manière. J’ai été un peu comme avant ce week end parce que je retrouvais une partie de moi qui me manquait, toi. Te retrouver comme ça, posément c’était ce qu’il me fallait. » Elle lui sourit, profitant de sa main proche de son visage pour l’effleurer du bout des doigts. « Je ne sais pas vraiment pour la suite. Tu en penses quoi toi ? » Elle déglutie, redoutant sa réaction quant à ce qu’elle s’apprête à lui dire. « Je vais partir de chez Lena et Tyler. Je ne peux plus rester là-bas. Non seulement car ils méritent de vivre leur petite vie de famille tranquillement mais aussi parce que même si j’adore être avec eux, c’est autant douloureux qu’agréable. Je vais aller dans l’ancien appartement de Tyler. » Elle marque un arrêt et le scrute, reposant de nouveau sa main sur la sienne. « Ce n’est pas contre toi si je ne rentre pas à la maison. Je te l’ai dit, je ne peux pas, je ne peux plus dans cette maison. Et je pense vraiment qu’on devrait prendre notre temps. Apprendre à passer de nouveau du temps ensemble, en apprenant à connaître ces nouvelles personnes que nous sommes devenues. Je ne sais pas, c’est pas le bon terme mais un peu comme si on devait se reconquérir tu vois ? Le temps d’apprendre pour chacun à vivre avec ses propres blessures et celle de l’autre mais aussi de les panser au fil du temps. » Reconquérir n’est pas le bon terme. Elle n’a jamais cessé de l’aimer. Elle se mord la lèvre inférieure. Et reprend aussitôt. « Mais je t’avoue que je…j’ai du mal à croire ce qui se passe. Je veux dire, ce dans quoi tu semble avoir trouvé refuge. Je ne te juge pas, je serai on ne peut plus mal placé mais ça me fait mal de savoir que tu as besoin de ça pour être debout. Enfin, je suppose à en voir l’état de la maison, et je me rappel de la semaine dernière à la superette aussi. » Elle baisse le regard, se sentant on ne peut plus coupable. « Je m’en veut tellement. » Les vannes ouvertes, elle peine à s’arrêter de pleurer.

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Elle veut se battre, elle veut qu'ils s'en sortent, et s'ils mettront sans doute du temps à revenir à ce qu'ils étaient avant tout ça, peu importe le rythme, c'est tout ce qui compte. Les émotions le chamboulent, entre la nostalgie et la joie, mais il serre sa main fort dans la sienne. Ils s'en sortiront. « Ce week-end nous a fait du bien à tous les deux, alors. Tu auras eu une idée brillante avec cette fête ! » Il se risque à rire, profitant du contact de Louise sur sa joue. « Je pense que je vais rentrer. J'adore Nash, mais je ne peux pas rester ici indéfiniment, et je n'ai pas envie d'aller squatter chez Elea, ou qui que ce soit d'autre... Alors je vais rentrer. Et toi ? » Il voudrait l'entendre dire qu'elle aussi, elle va revenir. Ce sera douloureux au début, mais peut-être qu'en réalisant quelques travaux, cette maison pourra redevenir la leur. Il baisse la tête cependant, lorsqu'elle brise encore ce petit espoir. Il acquiesce machinalement, transformant son sourire en légère grimace. « L'appartement de Tyler... Pourquoi ? Tu veux toujours vendre la maison ? » Elle le rassure et il la comprend, mais ça ne l'empêche pas d'être un peu blessé, malgré tout. Il ouvre le bouche pour parler mais elle l'interrompt immédiatement. Il a tellement honte. Il aurait voulu qu'elle ne voie rien de tout ça. Il relève les yeux pour la voir pleurer, et ça lui brise le coeur. Il s'avance vers elle pour passer ses mains dans ses cheveux et la prendre dans ses bras. « Sshhh... Ca va aller. C'est rien, c'est juste... temporaire. Je vais m'en sortir, ok ? Je vais arrêter mes conneries, c'est juste passager. » Il essaie autant de la convaincre elle qu'il essaie de se convaincre lui-même en embrassant le sommeil de son crâne. « On va faire comme tu as dit. Se redécouvrir, sortir comme on le faisait au début. Tu as raison, ça nous fera sans doute du bien, de prendre notre temps. Je vais prendre soin de toi, d'accord ? On va s'en sortir, toi et moi, tu verras. »

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Ce rire qu’elle retrouve ces derniers jours lui procure un certain plaisir qu’elle pensait pourtant perdu. Elle acquiesce. Il est certain que cette fête tombait à point nommé, elle les a aidés sans que Louise ne l’ai envisagé une seule seconde. Il est prêt à rentrer…dans cette maison qui ébranle Louise à chaque fois qu’elle en passe la porte. Elle voie bien son visage changer radicalement d’expression. Il est déçu. « Tu ne penses pas qu’on devrait toi la vendre ? Pour repartir sur quelque chose de plus sain pour nous ? On a essayé Jamie…plus de six mois on à essayé de vivre ensemble à travers ces murs, à travers ces souvenirs douloureux mêlés aux projets que nous avions et on sait tous les deux que ça n’a pas fonctionné. Tu es sûr que c’est une bonne idée pour toi de retourner là-bas ? » Elle s’abandonne dans ses bras, alors qu’il tente de la rassurer. Elle a envie de le croire. Plus calme, le contact de ses lèvres contre son front la rassure davantage. Cet homme si doux qu’elle aime tellement, ne semble penser qu’à elle alors qu’elle s’inquiète pour lui. « J’ai envie de le croire. Je crois en toi, sincèrement mais penses-tu que ce soit réalisable ? Seul ? » Elle mord l’intérieur de sa joue en se redressant. « Tu n’es pas seul pourtant. Tu as ta sœur, qui est au courant je suppose et tu m’as moi. Tu peux m’appeler n’importe quand. Me dire de venir quand tu sens que ça ne va pas. » Elle baisse à nouveau le regard. « Pour ce week-end, je suis désolé. Je n’avais pas vraiment idée en te proposant les bières et les boissons de dimanche. » Elle s’en veut. Elle plonge pourtant de nouveau ses yeux dans les siens et observe chaque trait de ce visage que la faible lumière le lui permet. « Tu as toujours pris soin de moi. Se serait peut-être à mon tour de prendre soin de toi, tu ne crois pas ? »

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La maison est encore un sujet houloux. Ca lui fait mal au coeur de la vendre, alors qu'elle représente également les bons moments qu'ils ont passé ensemble. C'était autrefois leur maison, leur cocon d'amour, et il n'est peut-être pas encore prêt à lâcher. Oui, son deuil est encore loin d'être terminé. « Je sais pas... J'ai pas envie de rester ici. Et j'ai pas envie d'être dans les pattes d'Elea non plus... Je vais quand même pas prendre un appartement à louer alors que la maison est vide... si ? » Peut-être que ce serait une idée, finalement. Si elle ne compte pas encore revenir vivre avec lui, peut-être qu'il devrait songer à un appartement, finalement. « On peut voir pour la vendre si tu veux. J'ai juste besoin d'un peu de temps... » Ca lui fait mal au coeur, tout simplement. Il se souvient y être entré la première fois avec des étoiles dans les yeux devant les possibilités que cette habitation leur offrait.
Sa remarque le fait tiquer. Seul. C'est vrai que dans ces circonstances, assez difficile de résister à l'appel de l'alcool, sans personne pour le freiner. Il ne dit rien, accusant le coup tandis qu'elle se redresse. « Elea a un peu deviné oui... Même si on en a pas vraiment parlé... Mais j'ai pas envie de lui imposer ça. A toi non plus d'ailleurs. Je t'appellerai si ça ne va vraiment pas, promis. Ne t'en fais pas. » Partager ses problèmes avec les autres, ça a toujours été compliqué pour lui, autant qu'accepter leur aide. Il essaie d'apprendre, mais il préférera toujours aider qu'être aidé. « C'est pas grave. Tu pouvais pas savoir. Et puis, il faut que je m'habitue. » Ca finira bien par passer. C'est ce qu'il se dit. Il s'est laissé aller un temps, mais il n'a qu'à ralentir la cadence et tout ira bien. Non ? Il rit légèrement à son affirmation, caressant sa joue doucement. « Si tu veux. » Il a l'impression de la retrouver, et ça lui fait un bien fou. « Au fait. Si mes parents viennent à t'appeler... Ne leur dis rien, d'accord ? Je préfère qu'ils ne s'en mêlent pas... » Il n'a pas eu le courage de leur parler, et heureusement qu'Elea est là pour le couvrir, mais il connaît trop bien ses parents pour ne pas l'avertir.

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Elle sourit un instant, alors qu’il n’y a rien de drôle, au contraire. Elle secoue la tête après avoir entendu pour la maison. Le voir céder ainsi la peine, elle sait qu’il y tient. Et elle aussi dans le fond, mais elle l’effraie d’avantage encore. « J’allais te proposer d’aller au studio du Maxdon. » Elle relève les yeux vers lui. « Je suis con. » La situation, l’effervescence de ses sentiments et émotions et la fatigue la font prendre ça en souriant. Elle redevient pourtant rapidement plus sérieuse. « On n’est pas obligé de prendre une décision tout de suite. On a tous le temps. Je ne veux pas que tu le fasses juste pour moi. » Elle écoute ses mots, pendu à ses lèvres. Elle n’est pas étonnée de voir que même Eléa semble au courant de la situation mais qu’ils n’en n’ont pas vraiment parlé. Elle secoue de nouveau la tête, saisissant cette fois sa main dans la sienne. « Non Jamie. Tu ne m’impose absolument rien…je te rappelle que c’est moi qui viens de débouler ici. C’est moi qui viens te proposer tout ça. Je ne veux pas que tu m’appelles si ça ne va vraiment pas, je voudrai que tu m’appelles quand ça ne va pas. Même quand ça va d’ailleurs ! Je veux être là pour toi, ce ne sont pas des paroles en l’air. Ça marche dans les deux sens tu sais ? Je ne sais que trop bien ce que c’est que de lutter contre une envie plus forte que nous…Je sais que dans ces moments on a l’impression que personne ne peut comprendre. Mais si tu me le permets, si tu m’en donnes la possibilité je peux au moins essayer. On chasse pas des démons aussi facilement et je sais que tu le sais. » Elle sourie sous sa caresse, fermant les yeux un instant pour apprécier ce geste. Ses parents… « Je ne  dirais rien. D’ailleurs je n’ai pas osé prendre de leurs nouvelles depuis… » Elle n’a pas envie de se remémorer ce moment qui a déjà bien trop tourné en boucle dans sa tête. « Ils ont essayé de m’appeler plusieurs fois mais j’ai pas eu le courage de leur parler. Tu sais que je sais pas mentir. Ils sont au courant de quoi ? »

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Alors qu'elle parle du Maxdon's, il fait la moue en la regardant. « Hm... pas sûr de l'idée... » Il en rigole, bien que ça n'ait rien de drôle, mais voir sa réaction lui arrachera toujours un sourire. « Mais non... Je vais trouver une solution. Je vais déjà mettre de l'ordre à la maison... et j'aviserai après. » Un pas après l'autre. C'est tout ce qu'il peut faire de toute façon, tout ce qu'il est capable de gérer, et, à priori, elle aussi. « Je sais... Mais si c'est impossible pour toi de revenir dans cette maison... Il faudra bien trouver une solution. » Il voudrait à nouveau s'endormir et se réveiller à ses côtés tous les jours. Alors si le prix à payer pour ça, c'est la maison, ce n'est peut-être pas si cher payé. Il le sait. Seulement abandonner cette maison, c'est un peu comme abandonner le souvenir de sa fille. Mais ça, il ne le dira jamais à haute voix. Il sourit tristement à ses mots. Bien sûr qu'il le sait, au fond de lui. Il n'a simplement pas envie de l'admettre. Pas envie de passer sa vie à fuir l'alcool. « Si je t'appelle quand ça va, et quand ça va pas, tu vas finir par en avoir marre de moi ! » Il se cache derrière un rire, teinté d'une légère inquiétude, tentant d'ignorer sa dernière affirmation pour ne pas avoir à l'affronter. « D'accord. Je vais te harceler d'appels, alors. » Il sourit, taquin, mais tique néanmoins. « Mais... comment ça, tu sais ce que c'est ? » Il lui caresse la joue tandis qu'elle lui dit qu'elle veut prendre soin de lui. Même s'il ne va pas si facilement l'admettre, il est soulagé.
Il aborde ses parents, conscient que la situation risque d'être compliquée avec eux. Ils ont toujours adoré Louise et ne cessent de lui demander des nouvelles. Il baisse la tête lorsqu'elle évoque cette nuit, puis la relève à sa question. Evidemment, ils ont déjà essayé de la joindre elle aussi. « De rien depuis.. tu sais. Je me suis défilé pas mal de fois, et quand je ne pouvais pas, j'ai simplement dit que tu ne te sentais pas bien ou que tu n'étais pas disponible... Elea nous couvre, tu la connais. Mais ils doivent bien se douter de quelque chose. Je dois les voir dans la semaine, d'ailleurs... » Il se mord la lèvre. « Tu veux venir ? » Il se ravise en une fraction de seconde, secouant la tête. « Pardon, c'est sans doute trop tôt. »

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Il rigole un instant lui aussi de cette idée saugrenue. Il a raison, il faudra trouver une solution. Elle pince sa lèvre entre ses dents. Elle s’en veut de ce blocage. « Tu…tu veux que je t’aide ? A mettre de l’ordre ? »  Elle cherche les bons mots pour exprimer ce qu’elle ressent à propos de cette maison mais n’y parvient pas. « Quand j’ai trouvé sa chambre dans cet état, ça m’a fait quelque chose sur le coup. Et finalement ça m’a fait du bien de la ranger. On n’a pas besoin de cette pièce, ni de ces affaires qui n’ont jamais servis pour se souvenir d’elle. » Sa main toujours dans la sienne, elle la dirige vers sa poitrine et la pose au niveau de son cœur. « Elle sera toujours avec nous Jamie. Quoi qu’on fasse. Mais il est temps de se créer de nouveaux souvenirs. D’arrêter de se laisser rattraper par ceux-là. Toi-même tu es viscéralement incapable de rester dans la salle de bain, je le sais. » Elle secoue la tête se rendant compte qu’elle s’éloigne. Elle feint l’indignation face à ses mots. « Tu peux m’harceler quand tu veux. J’en aurais jamais marre de toi. » Interdite elle baisse le regarde face à sa question. Est-t-il vraiment nécessaire d’en parler ? Elle n’en est pas convaincue. « Rien. Ne t’inquiète pas, c’est du passé. » Nouveau contact qui ne manque pas de la faire frémir, comme si un courant électrique émanait de ses doigts. Ainsi ses parents ne sont au courant de rien, elle à du mal à croire que ce soit possible. Mais elle fait confiance à Elea pour ça. Surprise, elle redresse la tête et scrute son regard pour voir s’il est sérieux. Il semblerait. Malgré le fait qu’il se ravise aussitôt. « Je ne sais pas s’il est trop tôt ou pas, il me manque eux aussi et je suppose qu’à toi aussi si tu ne les a pas revu pendant tout ce temps. Mais je n’ai pas envie de jouer la comédie…je veux pas leur mentir. » Elle est désolée de cet aveu.  

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Finalement, peut-être que l'idée de se prendre un appartement en attendant de trouver une solution un peu plus viable ne serait pas la pire des suggestion. Il aurait bien du mal à s'y résoudre, mais il va peut-être bien falloir. Il hésite à sa question. « Louise... tu as déjà du mal à t'y trouver, je ne suis pas sûr que ce soit un bonne idée pour toi. Et puis... je crois que j'ai besoin de le faire seul... » Peut-être qu'il lui faut affronter ça de son côté, faire table rase pour essayer d'avancer. Il relève les yeux sur elle, qui se remplissent de larmes à l'évocation de leur fille, et accompagne son geste en continuant de l'observer, elle. Il sourit et acquiesce tristement, reniflant tandis qu'un larme coule sur sa joue après un battement de cils. « Tu as raison. J'aurais juste tellement voulu... » La prendre dans ses bras, la voir faire ses premiers pas, la voir grandir dans cette maison. Il y pense, mais n'en dit rien, conscient que cette discussion ne ferait qu'aggraver les choses. Il s'accroche à sa main et souffle pour se ressaisir, esquissant un sourire à son attention. « On se trouvera une autre maison pour se créer de nouveaux souvenirs, toi et moi. » Il veut y croire, s'attacher à ce qu'il y a de plus important dans sa vie : Louise. Il rit légèrement à sa réaction. « Attention, je vais vraiment le faire ! » Ils se retrouvent, petit à petit, et ça lui fait un bien fou, le soigne de quelques blessures. Il serre sa main pour tâcher de se montrer rassurant. « J'espère que tu m'en parleras, un jour. » Il aborde ses parents, n'en ayant pas eu l'occasion avant, pour la prévenir, surtout, préférant éviter qu'ils se mêlent de leur histoire et lui pose trop de questions. Peut-être qu'il leur dira, un jour, lorsque leurs problèmes seront derrière eux. Il l'invite un peu maladroitement, avant de se raviser, pressentant déjà sa réponse. « Je comprends... Je les ai vus il n'y a pas si longtemps, alors ça va. Tu n'es pas obligée de venir, si tu ne le sens pas. Je trouverai quelque chose à dire. » Il sent déjà l'interrogatoire habituel venir, mais ils ont fait un deal avec Elea, tout devrait bien se passer.

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Il a raison, cela serait vraiment difficile pour elle d’entreprendre ça et elle respecte le fait qu’il ait besoin de le faire seul. Même si compte tenu de ce qu’elle sait maintenant, elle voit les choses un peu différemment, elle s’inquiète d’autant plus pour lui.  « Tu as raison et je comprends tout à fait que tu ais besoin de faire ça seul. Juste…si tu sens que ça te fait trop de mal, que tu vas…'flancher', sors de cette maison. Appel moi ou même Elea. » Le deuil aussi bien d’une personne, que d’un lieu ou d’une époque est une chose si difficile à entreprendre et est propre à chacun, elle l’a saisi il y à peu de temps alors elle respectera cette étape difficile aussi longtemps qu’il le faut. Ses larmes sont pour elle, elle le sait…c’est pareil pour elle mais sans l’oublier, elle a besoin d’avancer et ce que proposes Jamie semble être la meilleure option. Trouver une autre maison, ensemble. Se créer de nouveaux souvenirs. « Oui c’est une belle idée. Je suis certaine qu’on arriverait à trouver notre nouveau foyer et qu’on le comblera très vite de beaux souvenirs. » Elle sourie en s’imaginant déjà le futur. S’étonnant elle-même de la vitesse à laquelle elle peut se sentir plus légère, maintenant qu’elle à baissée toutes ses barrières qui l’empêchaient d’avancer. « Je nous imagines déjà faire plein de visites jusqu’à ce qu’on ait un coup de cœur tous les deux. Même si tu sais…Du moment que tu sois avec moi, et Lola, je crois que le reste n’a pas vraiment d’importance. » Entendre son rire, la fait sourire aussitôt. « Même pas peur ! » Il serre sa main face à cet aveu avoué à demi-mots. Elle lui en parlera très certainement mais le moment venu. Elle estime qu’il a déjà bien assez de démons à combattre sans qu’il ne culpabilise pour ceux qu’elle à dû évincer de sa vie n’ayant pas eu d’autre échappatoire. « J’ai jusqu’à quand pour donner une réponse ? Peut-être que d’ici là tu sais…» Elle veut vraiment prendre le temps de faire les choses bien, mais dans le même temps il lui à tant manqué qu’elle aimerait ne plus se défaire de lui. Elle s’enfonce un peu dans le canapé et laisse tomber sa tête sur l’épaule de Jamie.   

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Il le voit bien, qu'elle s'inquiète. Il aurait voulu éviter ça, faire en sorte que le regard qu'elle lui porte ne change pas, qu'il n'ait pas cette ombre autour de lui. Il tente de balayer son inquiétude d'un sourire. « D'accord. Je contacterai l'une de vous si ça arrive. » Il a beau le dire, il sait très bien qu'il ne le fera qu'en tout dernier recours. Appeler à l'aide, ça n'a jamais été son fort. L'évocation de leur fille lui fera toujours quelque chose, et entendre comme elle en parle, déjà si forte, le fait craquer. Il a longtemps retenu ses larmes, en particulier face à elle, mais c'est trop dur. Elle restera toujours gravée dans son coeur. Il tente pourtant d'imaginer un avenir, de les imaginer se reconstruire après ça, ensemble, ailleurs, et elle s'y met avec lui. Ca lui fait du bien, malgré tout, de parler d'un avenir commun, après des mois à rester bloqués dans le passé. « Ce sera parfait. Juste toi, moi, et Lola. Ce sera l'occasion de se trouver la maison de nos rêves. Tu pourrais avoir un mini studio à la maison, et on pourrait avoir un jardin pour que Lola puisse se défouler... Qui sait, un atelier aussi, peut-être ? » Il fait de son mieux pour s'imaginer hors de ces murs qui ont habrité une partie de leur histoire. Une page blanche qu'il pourront écrire ensemble, sur des bases solides. Elle lui laisse croire que c'est possible, alors il s'y raccroche, à corps perdu. Il leur reste encore des problèmes à régler, des non-dits à explorer, et ce qu'elle lui cache encore l'intrigue et l'inquiète, mais il s'efforce de croire qu'elle pourra lui dire, un jour, lorsqu'elle sera prête, et il sera là pour l'écouter. « On y va dimanche, alors... jusqu'à dimanche. Mais tu n'es pas obligée, si tu ne veux pas venir... Je comprendrais. » Ses parents seraient très heureux de la voir débarquer, et lui aussi, certes, mais il ne veut pas la forcer, et s'efforce de comprendre que, si elle fait un pas vers lui, tout ne redeviendra pas comme avant en un soir. Il sourit alors qu'elle pose sa tête contre son épaule, geste tendre auquel il ne s'attendait pas, et qui lui fait un bien fou. Il passe son bras autour d'elle et caresse doucement ses cheveux. « Il est tard... » Elle s'est déplacée au beau milieu de la nuit pour le voir, et maintenant, il n'a plus envie de la laisser repartir. « Tu veux rester dormir ici..? »

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Il a beau sourire et prétendre qu’il la contactera elle ou Elea s’il craque, elle a du mal à croire qu’il le fera. Elle se promet de tout faire pour lui prouver qu’à présent elle est là pour lui, il peut compter sur elle. Son visage s’illumine lorsqu’elle l’écoute parler de ce qu’il imagine déjà pour eux, surprise de voir que finalement il arrive à se projeter avec une facilité folle. Elle caresse sa joue, heureuse de voir que tout est possible en fin de compte. « Jamie. J’aime beaucoup…il nous faut aussi au moins deux chambres d’amis, pour en aménager une pour Ayden et en garder une sous le coude pour ta sœur et n’importe qui de nos amis. » Elle est sur le point de pleurer à nouveau tant elle à du mal à réaliser et tant elle est heureuse de voir ce qu’il se passe. Ils parviennent déjà à faire des projets. Elle hausse un sourcil. « Un atelier ? Tu veux te mettre au bricolage ? » Elle laisse échapper un rire d’entre ses lèvres. Dimanche. Cela lui laisse quelques jours de réflexion devant elle. Elle est incapable de prendre une décision maintenant.  Partagée entre son envie de voir ces personnes qu’elle aime sincèrement et entre le fait de devoir leur mentir par omission si elle se rend chez eux. « Je vais réfléchir. » Alors qu’elle garde sa tête posée sur son épaule, elle peut sentir qu’il sourit. Il l’entour d’un bras et caresse ses cheveux. Elle le laisse faire, appréciant ce geste en fermant les yeux et en s’abandonnant un peu plus dans ce canapé et contre lui. « Humm. » Elle pense hausser les épaules, mais son geste et à peine visible. Ses yeux restent fermés, elle se concentre sur son odeur. Il lui à tant manqué. Elle est à deux doigts de s’endormir et elle n’a pas vraiment envie de bouger. « oui. » Souffle-t-elle.   

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Il fait de son mieux pour s'imaginer un avenir ailleurs, une autre maison, une autre vie qu'ils pourraient construire ensemble. Combler tous les défauts de cet endroit pour faire de leur prochain chez eux l'endroit parfait pour eux. Il les imagine jouer à nouveau ensemble, dans une pièce qui serait dédiée à la musique, si chère à leur coeur, un atelier où il pourrait s'essayer au bricolage et à la construction. Il essaie de voir de l'avant, bien que son coeur soit toujours bien rattaché à cet endroit qu'il a tant aimé, et qui recèle tellement de souvenirs. Il ferme les yeux au contact de sa main sur sa joue, inclinant son visage en sa direction pour profiter plus encore de ce geste réconfortant. Tant qu'elle est là, il est prêt à tout accepter. Elle redevient sa promesse d'avenir, et il s'y raccroche comme il se raccrocherait à la vie. « On pourrait même décorer la chambre d'Ayden comme il le veut, qu'il s'y sente comme chez lui. Deux chambres d'amis, c'est parfait. On pourra accueillir du monde, comme ça. » Il attrape sa main et lui sourit, joignant ses idées aux siennes pour imaginer leur cocon parfait. « Peut-être oui. Ca pourrait être utile, et j'ai envie de faire quelque chose de mes mains. » Bâtir concrètement quelque chose, avoir l'impression de réaliser quelque chose, physiquement. S'occuper les mains autant que l'esprit.
Elle ne semble pas totalement fermée à l'idée de rendre visite à ses parents, et s'il n'est pas assez sot pour se remplir d'espoir pour si peu, il se dit qu'il existe une chance pour qu'elle vienne, pour qu'ils retrouvent ce lien qu'ils ont toujours eu. Il n'aime pas l'idée de mentir, ou en tout cas de ne pas dire toute la vérité à ses parents, mais l'épreuve a été trop difficile à traverser pour la rendre aussi réelle. Et elle est encore loin d'être terminée. « Je ne t'oblige à rien. » Il tient à le lui dire, comme un besoin d'extérioriser cette angoisse qu'il a, à présent, de l'avoir forcée, de lui avoir façonné une image de leur avenir qui n'était pas celle qu'elle envisageait. Il ne s'y risquera plus.
Sa tête sur son épaule, ses yeux se ferment doucement et il ne peut s'empêcher de sourire en la voyant comme ça. Elle lui répond à peine et il ne fait que la regarder, attendri, en replaçant une mèche de ses cheveux en arrière. Elle reste dormir ici, pour le reste de cette nuit déjà bien avancée, et, de toute façon, elle n'a pas l'air en état de repartir. Il lui embrasse délicatement le front tandis qu'elle s'endort déjà, puis, de sa main libre, attrape la couverture à côté de lui pour les couvrir tous les deux, et se penche légèrement pour éteindre la lumière. « Bonne nuit. » souffle-t-il avant de reposer sa tête sur la sienne en la serrant tout contre lui, fermant les yeux à son tour, le sourire aux lèvres.