We fled far away (ft Ares)

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♫ Louise s’extirpe de la salle de bain après avoir pris le temps de se maquiller légèrement, premier effort fait depuis une éternité quant à son physique. Elle attrape cette boîte de pilules posée sur sa table de chevet et en avale aussitôt deux, avant de ne reposer le flacon à l’intérieur du tiroir du meuble. Elle n’éprouve plus de douleurs physiques depuis de longues semaines déjà mais son cœur, lui, continue de la faire souffrir chaque jour. Elle ferme les yeux une seconde, persuadée que ces pilules magiques vont l’aider à dissiper son mal quelques heures. Elle s’arrête devant le miroir de l’entrée et jette un œil à son reflet en attrapant son sac à main. Un sourire s’affiche sur ses lèvres alors qu’elle replace une mèche de cheveux. Elle qui appréhendait cette sortie depuis des jours, pense finalement que cela lui fera du bien de sortir d’ici, et d’autant plus avec quelqu’un qui n’a pas notion de ce qu’elle endure depuis des mois.

Elle saisie son portable et prend le temps d’envoyer un sms à Jamie pour le prévenir qu’elle sort faire un tour au spring festival, qu’elle ne sait pas quand elle rentrera et de ce fait lui conseil de ne pas l’attendre. Elle soupire. Doutant quant au fait qu’il l’ait attendu pour quoi que ce soit de toute manière. Elle glisse son portable dans son sac, caresse sa chienne en guise d’aurevoir et balaye la maison du regard une dernière fois. Elle aperçoit l’étui de sa guitare, guitare qu’elle n’a plus touchée depuis…des mois. Elle referme la porte sur la morosité c’étant emparant du lieu et se retourne au moment où une voiture se gare dans l’allée.

Sourire aux lèvres, elle s’avance vers lui. Il est on ne peut plus ponctuel. Elle se penche à la vitre ouverte de son côté. « Hey ! Salut. Tu es pile à l’heure dis donc ! » Une rencontre pour le moins improbable, des liens engendrés par l’amour de la musique, par le bienfait sans conteste du chant sur eux. Elle n’a eu l’occasion de voir Ares que très peu de fois mais dès leur rencontre, elle à lu en lui cet intérêt pour la musique et ils se sont immédiatement entendus, aussi simplement que cela. Il a ce truc, assez simple en soit, qui la fait rire. Cette réserve quant à chanter la touche, alors qu’il à du potentiel selon elle. « Alors prêt pour le show ? » Lui lance-t-elle, toujours accoudée à sa portière, laissant échapper un rire.

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Un vrai parcours du combattant que de quitter San Diego pour remonter sur Oceanside sur un créneau avec pas mal de circulation. Un trajet de quarante minutes qu'il met finalement une heure à parcourir. Temps mis à profit, il a calé une réunion durant le trajet. Appel téléphonique lancé de sa voiture, le temps a défilé rapidement. Il raccroche en entrant dans la ville. Regard jeté à l'horloge de la voiture. Il sourit, content de lui d'être parti plus tôt. Finalement, il sera bien à l'heure. C'est tout ce qu'il compte. Même pas besoin de défaire une cravate qui se serre de trop autour de son cou. Il n'en porte pas. L'avantage de travailler à distance pour le moment, personne ne prête attention à sa tenue vestimentaire, si ce n'est sa propre personne. Alors, pour cette sortie, il est simplement vêtu d'un jean et d'une chemise. Il y a une veste en cuir sur le siège arrière du véhicule, il n'est pas certain de finir par la prendre. A l'heure convenue, le voici qui se gare dans l'allée. Nul besoin de sortir, une silhouette féminine s'approche déjà. - Je t'ai dit, qu'est-ce que je ne ferai pas pour tes beaux yeux rétorque-t-il en guise de salutation. Aucune vue sur la jeune femme. Il est gay. Il ne se souvient pas de s'il lui en a parlé, mais dans tous les cas, il ne s'en cache pas. Ils se sont rencontrés par hasard dans un bar, lors de l'une de ses rares sorties un soir. Duo improvisé. Feeling immédiatement passé entre eux dès les premières notes. Voix s'accordant, ils ont pris un verre après leur interprétation, et de là, leur histoire a débuté. Rencontres espacées. Discussions improvisées. Silence régulier. Nul besoin de se formaliser, ainsi va leur amitié naissante. - Le show ? On est toujours d'accord qu'on ne va faire qu'y assister ? Il se méfie encore, ne la connaissant pas suffisamment pour déterminer si elle lui cache quelque chose et lui prépare une surprise dans son dos, qui ne sera pas forcément plaisante. - Allez grimpe princesse, avant que ton chauffeur ne s'impatiente. Signe de tête pour l'inviter à le rejoindre. Sourire en coin, il patiente. Se retenant de fredonner la chanson qui passe à la radio, et qu'il connait.

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♫ « Flatteur ! » lance-t-elle au jeune homme. Satisfaite de le voir changer d’expression quand elle lui parle du show, elle rit alors. « No stress Ares. Je parle du show des artistes que l’on va voir. » Elle compte laisser passer un peu de temps, le temps pour lui de se mettre dans l’ambiance du festival, avant de lui parler de ses projets. Elle hésite d’ailleurs à lui en parler tout court, de manière à le surprendre et ainsi éviter qu’il se défile. D’ailleurs elle-même, ne sait pas trop encore comment cela va se passer. Il était prévu qu’elle se produise le temps de trois chansons. D’après les dernières informations qu’elle avait eues, des instruments pourraient se trouver sur place mais à voir donc une fois là-bas. Elle n’a ni chanté, ni touché sa guitare depuis des mois. L’idée de faire l’un ou l’autre ne lui fait pas peur, ce qu’elle craint c’est d’être submergé par les émotions que cela pourrait engendrer.  Elle obtempère, et fait le tour de la voiture avant de grimper à son bord côté passager. Une fois installée, elle abandonne son sac à ses pieds et redresse la tête vers Ares, en profitant pour scruter l’intérieur de l’habitacle. « Jolie voiture. Je me rends compte que je ne t’ai jamais demandé ce que tu faisais dans la vie ? » Elle sourit, un peu gênée car il est vrai que leur relation naissante à quelque chose de si léger, qu’elle se rend compte qu’ils n’ont jamais vraiment parlé d’eux à proprement parlé.  Elle s’attache enfin et jette un dernier regard à cette maison qu’elle est heureuse de quitter aujourd’hui finalement. Elle se retournes vers le brun, balayant aussitôt les idées commençant à lui venir en tête. « Alors comme ça tu vas revenir dans le coin ? »  

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Léger sourire. - On sait tous que la flatterie fait partie des armes pour parvenir à ses fins. Il serait bête de ne pas en user de temps en temps, voire même d'en abuser. Enfin pas trop, car risquer une overdose amènerait forcément à de mauvaises choses. Ce n'est pas ce qu'il souhaite pour la soirée, seulement désireux de passer un bon moment, et celui-ci en bonne compagnie également. Apprécier la musique, découvrir des talents. C'est un programme qui lui convient. Le seul doute qui émerge, c'est celui d'un guet-apens musical, l'obligeant à chanter. Ce n'est pas ce qu'il souhaite. Surtout qu'il risque d'y avoir du monde au festival, et lui préfère les lieux plus intimes. Des bars avec des clients davantage intéressés par leur verre, ou leur discussion en court, c'est parfait comme cadre et ambiance. D'un signe, il indique à la rousse de monter à bord de son carrosse. Autant ne pas traîner, on ne sait jamais, qu'il finisse par se transformer en citrouille après une certaine heure. Il patiente, qu'elle s'installe, puis referme sa fenêtre, rallumant la climatisation. Il n'y en a pas forcément besoin, mais il apprécie. Puis cela évite d'avoir l'odeur des échappements, les bruits ambiants de la ville, des cris de gamins au coin d'une rue, les sirènes des secours, et ainsi de suite. Si ce n'est pas couvert, au moins c'est atténué. Il recule le véhicule le long de l'allée, lui adressant un regard, une fois de nouveau dans la rue. - C'est vrai que tu n'as jamais demandé. Je suis peut-être un pervers, ou un tueur en série, il serait temps de t'en inquiéter qu'il fredonne, un petit sourire en coin. Voiture qui s'engage dans la rue, prenant la direction de leur destination. - Heureusement pour toi, je ne suis rien de tel. Pour résumer, je suis juste un ex directeur de banque, devenu ceo d'une entreprise, avant d'atterrir directeur d'un hôpital. Rien de bien passionnant. C'est ce qu'il suppose, pour le commun des mortels. Pour lui, les chiffres, c'est passionnant. Les bilans, les budgets, les tableaux croisés, et tout ce genre de choses, il apprécie. C'est plus qu'un métier, probablement une passion même s'il aime changer. C'est ce qu'il fait d'ailleurs depuis plusieurs années. Changer avant de se lasser. Continuer à relever des défis tout en gagnant de l'argent. Il laisse la musique un peu en sourdine dans la voiture, ce qui leur permet de discuter plus facilement. - Oui, je reviens. Le poste de directeur que j'ai accepté, c'est pour le tri-city medical center d'Oceanside. J'ai encore quelques affaires à réfler mais ensuite ça sera bon. Il quitter la route du regard un bref instant, pour lui adresser un clin d'oeil. - On pourra se faire des soirées karaoké quand l'envie nous prendra, plus facilement.

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♫ Elle rit à sa remarque avant de ne relever le regard vers lui à son tour alors que la voiture s’engage dans la rue. Il n’avait pas tort, il aurait pu être n’importe qui. Mais en général Louise a un bon radar pour cerner un minimum les personnes. À la suite de son départ de chez ses parents, elle avait eu l’occasion d’avoir pas mal de fréquentations aussi bien bonnes que mauvaises. Débrouillarde et solitaire dans l’âme malgré elle, elle s’est très vite forgé cette capacité à entrevoir dès le premier abord un bon aperçu de la personnalité de chacun. Ares avait l’air d’un type bien. Sa réserve et son sourire le lui avait immédiatement fait comprendre. Et quant bien même, les quelques fois où ils ont l’occasion de se voir, elle apprécie sa compagnie et le fait de prendre les choses « légèrement » avec lui. « Non mais tu as totalement raison ! Il serait temps que je m’en inquiète ! » Son regard le détail un instant. « Tu n’as l’air ni de l’un ni de l’autre en tout cas. » Elle se concentre de nouveau sur la route qui défile devant elle, appréciant l’air climatisé qu’elle sent sur ses joues et cette musique à la radio dont Ares a baissé le volume un peu plus tôt. Elle l’écoute lui parler de sa carrière et de ce nouvel emploi. Elle appose une main devant sa bouche, qui s’est grande ouverte malgré elle. Elle rit de nouveau, totalement surprise. Même si de ce fait, elle saisit d’autant plus son côté flatteur. « Alors là ! Monsieur le directeur. Je me doutais que tu avais une bonne place mais quand même. »  L’emploi de quelqu’un n’a jamais été significatif à ses yeux, chacun est bien libre de faire ce qu’il veut dans sa vie ? Elle-même à été beaucoup jugé pour cette vie un peu libre qu’elle mène, beaucoup jugeant qu’elle ne fait rien de ces journées. Il n’y a pas de sous métier et ce n’est pas parce que vous avez une bonne place que vous êtes forcément quelqu’un de bien. Elle tique et grimace légèrement lorsqu’il lui précise que le poste qu’il vient d’accepter est pour le tri-city medical center d’Oceanside. Trop de mauvais souvenirs la raccroche à cet endroit qu’elle déteste. Ce qui doit être le cas de beaucoup de personnes en soit. Elle sourit néanmoins face à son clin d’œil et en l’imaginant a ces soirées karaoké. « Alors là, se sera avec plaisir ! Rien de tel pour passer un bon moment qu’un bon karaoké. C’est chouette que tu reviennes, on pourra en profiter davantage. »

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Sa tenue détente ne suffit pas à le faire passer pour un pervers ou un tueur en série. Et s'il avait gardé son éternel costume, aurait-elle affirmé le contraire ? Il réalise que le peu de fois qu'ils se sont vus, c'est en fait en dehors du cadre de son travail, alors elle n'a pas eu l'occasion de voir la facette homme d'affaire. Facette qu'il finit par révéler, la dame étant enfin désireuse de connaître ce qu'il fait dans la vie. Peut-être le signe que leur relation avance doucement, à leur propre rythme. Sa révélation la fait rire. Il fronce légèrement les sourcils, se demandant la raison. - Tu t'en doutais à cause de la voiture, ou des billets que je claque à chaque fois ? demande-t-il un léger sourire en coin. L'argent n'a pas d'importance pour lui. Il n'est pas du genre à s'acheter des choses extravagantes qui coûtent une fortune et ne servent à rien. Son divorce récent ne l'a pas dépouillé, même s'il a lâché quelques milliers de dollars à celui qu'il peut désormais appeler son ex mari. Quand il fait une virée, en compagnie d'amis, ou de sa famille, il n'est pas le dernier pour sortir son portefeuille. C'est juste naturel chez lui que de le faire. Il ne manquerait plus qu'il soit là, à faire son radin, sans raison. Peut-être qu'il devrait faire un peu plus attention, surtout avec le déménagement qui s'amorce. Sauf que, lorsqu'il y réfléchit, sa maison à Oceanside est déjà meublée. Et son appartement à San Diego le restera. Peut-être qu'il ramènera quelques trucs avec lui, il ne sait pas encore. Il verra bien, ce n'est pas une chose à laquelle il souhaite penser pour la soirée. Juste de la détente, c'est parfait. Puis, une détente qui pourra revenir plus régulièrement une fois qu'il sera définitivement revenu en ville, sans faire quasiment une heure de trajet. - Quand je dis karaoké, je songe à ces petites salles réservées pour des groupes. Non à ces grandes salles avec un public qui juge les performances en se foutant de nous. Il précise la nuance de sa pensée, non désireux de la laisser partir vers des contrées où il se retrouvera sur une estrade, sans qu'il ait rien demandé.

Le trajet jusqu'à leur destination se déroule dans la bonne humeur, discussion se poursuivant légèrement. Jusque présent, ils sont toujours restés vagues, dans le sens où chacun n'a jamais abordé sa vie privée. Ce n'est pas vital pour passer un bon moment, et se détendre. En tout cas, de son point de vue. Berline garée sur le parking, il sort de l'habitacle, percevant déjà divers sons non loin. Cela aiguise son intérêt. Il ne comprend pas sa passion pour la musique alors qu'il ne s'y est jamais vraiment intéressé. Il n'a jamais demandé suivre des cours, que ce soit de chant ou pour instrument. Pourtant, il aime chanter. Vrai loisir accordé bien que secret, et uniquement partagé, avec cette femme. - Tu as consulté le programme ou totale découverte ? Il y a peut être des groupes qu'il connait, des artistes du coin dont il aime les musiques et dont il a déjà entendu le son à la radio. Il ne sait pas, venant dans ce lieu complètement à l'aveugle.

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♫ Face au rire de Louise, le jeune homme fronce les sourcils, un air interrogateur sur le visage, arborant néanmoins un petit sourire en coin. Elle ne fait que sourire davantage face à son questionnement. « J’avoue que la voiture a fini de me mettre la puce à l’oreille. » Elle pose doucement une main sur son épaule droite, et se retourne vers lui. « Sans vouloir te vexer, c’est plus ton air parfois un peu guindé que tes billets qui m’ont fait penser que tu venais d’un monde différent du mien. » Elle retire aussitôt sa main après avoir caressé son épaule du bout des doigts, le laissant se concentrer pour la fin de ce trajet, se réinstallant elle-même au fond du siège pour scruter l’asphalte leur faisant face. Celui est certainement en proie à devenir un nouvel ami, tient à préciser ce qu’il entendait par karaoké. Déçue, Louise se mort la lèvre. « Ares, on s’en fou d’être jugé, non ? Du moment que nous, on passe un bon moment. » Elle hausse les épaules. N’ayant jamais été de celles qui se préoccupent de ce qu’on peut bien penser d’elle. Partant du principe que durant de longues années, peu de monde, pour ne pas dire personne, ne se souciait d’elle, elle à très vite sût faire abstractions des regards que l’ont pouvait porter sur elle. Son aisance naturelle derrière un micro, un instrument et sur scène provient sans doute en grande partie de là. « Comme tu voudras. »

La suite du trajet s’est déroulée comme elle a commencé, légèrement et dans la bonne humeur. Cette légèreté qui fait un bien fou à Louise, elle a l’impression de retrouver un peu de son souffle, un semblant de vie qui se rallume en elle, le temps de cette entrevue, de cette parenthèse loin de son quotidien. A peine garée sur le parking, ils descendent de voiture et peuvent entendre aussitôt de la musique parvenir jusqu’à eux. « Je t’avoue que je l’ai survolé le programme. Je sais qu’il va s’agir surtout de petits groupes ou artistes indépendants. C’est une sorte de scène ouverte. » Elle devine qu’il commence à se demander ce qui l’attend, et il à plutôt raison. Ils suivent le chemin indiqué tout en suivant le reste de personnes arrivant au fur et à mesure comme eux. « C’est assez sympa en général de voir de nouveaux artistes qui tatillonnent avec le public. » Bien entendu, elle se garde de lui dire qu’elle est censée y passer elle-même sur scène. Beaucoup de fleurs sont entreposées ici et là, mettant en valeur le lieu choisi pour l’occasion ainsi que cette saison qui débute.


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Sa voiture qui finit de le trahir sur son compte en banque qui se porte bien. Il n'est pas de ceux qui achètent des voitures de sport luxueuses, qui vrombissent tellement qu'on les entend à des centaines de mètres avant de finalement les voir apparaître. Non, lui préfère l'option de la berline, avec toutes les options. Moins chère qu'une voiture de sport mais cela reste une gamme que tout le monde ne peut se permettre. Il a choisi la sienne, pour le confort, mais aussi pour pouvoir travailler quand il est sur la route, avec tous les gadgets nécessaires. Alors, certainement qu'elle le trahit. Il hoche doucement la tête alors que la rousse pose sa main sur son épaule. Une moue s'affiche sur son visage à l'évocation de son air guindé. Il détache brièvement de la route pour le poser sur elle, faussement vexé. - Quel joli compliment que voici. Le mince sourire au coin de ses lèvres le trahit. Il ne lui tient pas rigueur de cette remarque, il n'y songe même pas. C'est la première fois qu'on lui dit qu'il est guindé, et quelque part, il ne sait réellement pas si c'est un compliment ou un défaut que de l'être. Il se détend facilement avec ses proches, sort pas mal de conneries dont certaines ne sont pas nécessaires, ni ne sont bonnes à être entendues. Il le sait. Donc, il faut croire qu'ils n'ont pas encore franchi cette petite étape avec Louise, celle où il y aura la petite étincelle qui jaillira et qui fera qu'il se lâchera complètement en sa compagnie. Ce n'est pas encore le cas, loin de là. Il reste encore sur ses réserves, et le lieu du karaoké en est un parfait exemple. Il ne souhaite pas s'exposer. Il ne sait même pas pourquoi. Peut-être car il paraîtrait moins effrayant en affaires si on connaissait l'une de ses passions ? Possible. - Facile pour toi, tu adores ça. Il hausse légèrement les épaules. C'est vrai. Ils gravitent dans deux mondes différents. Elle fait son métier ce qui pour lui est juste un loisir. Sûrement qu'elle ne peut comprendre les enjeux qui sont derrière, et en vrai il ne saurait pas comment expliquer le cours de ses pensées, pour une fois. Toujours est-il qu'il obtient gain de cause, et qu'elle lui laisse le choix pour leur futur karaoké. Il la remercie d'un bref signe de tête.

Ce bref écart ne suffit pas à ternir leur bonne humeur. Ils continuent de discuter jusqu'à arriver à bon port. Ce qu'il entend au loin lui plaît déjà. Il a hâte de découvrir ou de redécouvrir certains artistes. Il ne connaît pas le programme, alors il interroge celle qui est plus à même de lui répondre. Elle est à peine mieux que lui sur le sujet, annonçant juste une scène ouverte, et essentiellement des indépendants. - Parfait, ça sera encore mieux. Généralement, pour des artistes pas connus, ou peu, les gens ne sont pas là à hurler comme des fous, ni à se comporter comme des hommes de la préhistoire, en se bousculant sans raison, pour mieux voir leur idole. Ils avancent, se rapprochant des sons. L'excitation grandit à l'intérieur. Petite lueur dans ses opales à la perspective de bientôt voir ce qui est présenté durant le festival. Il tourne la tête vers la rousse. - Tatillonnant comme toi au tout début ? Il n'est pas aveugle, il a bien remarqué qu'elle est plutôt à l'aise, sûrement davantage qu'il ne le sera jamais sur scène même si en y songeant, ce n'est pas pire que de présenter un bilant face à des grands pontes. C'est juste le contexte qui est différent. - Tu viens chaque année ? J'avoue que juste la déco, ça donne envie de revenir pour voir s'ils peuvent faire mieux l'année prochaine. Ils continuent de se rapprocher, la musique emplit plus fortement un peu plus leurs oreilles.

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♫ Elle hoche la tête, et lui sourit. « Oui, vraiment ça va être bien. Je n’en doute pas. » Alors qu’ils marchent tous les deux en direction du lieu où tout se joue, elle rit face à sa question quant au fait d’avoir tatillonné. « Je tatillonne toujours avec le public tu sais. Je suis loin d’être une vraie professionnelle. » Elle se pince la lèvre. Elle a beau chanter depuis des années pour ne pas dire toujours, et avoir une certaine aisance naturelle aussi bien sur scène que devant une caméra, elle ne se considère pas pour autant comme une véritable chanteuse professionnelle. Si quelques années en arrière, elle avait ce rêve complétement fou et délirant de devenir une véritable rockstar, une once de raison semble avoir changer ce rêve. Elle se plaît à écrire et composer, chanter à travers sa caméra lui convient aussi mais il est vrai que la scène lui plaît, elle l’appelle un peu. Elle adore jouer devant un public, il y a une ambiance si particulière qui en émane. Alors forcément, elle apprécie chacune des occasions qui s’offrent à elle, les saisissants sans hésitation mais n’attendant jamais plus. Elle savoure ce qu’elle a. Des mois qu’elle n’a pas joué, ni vraiment chanter et pourtant, rien qu’entendre cette musique dont ils se rapprochent semble raviver cette flamme en elle. D’ailleurs son sourire s’étire de plus en plus sur son visage à mesure qu’ils avancent. « Oui, je viens chaque année depuis que je suis ici. C’est tellement bien comme ambiance et puis cette année, j’ai été invitée si on veut. » Elle se mord l’intérieur de la joue avant de se rapprocher de Ares et de passer un bras sous le sien, le regardant un grand sourire aux lèvres, sans s’arrêter d’avancer. « C’est vrai qu’à chaque fois, la déco est vraiment dingue ! » Elle scrute sa réaction du coin de l'œil alors qu'ils arrivent au stand d'entrées.


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