California here we come (ft Jamie)

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16 Janvier
Départ pour la tournée ♫

Louise ne stresse pas non, elle est plutôt surexcitée et ce depuis déjà quelques jours. Bien sûr, professionnellement parlant, elle prépare le début de cette tournée depuis des semaines déjà aussi bien avec Sully, qu’avec Jamie qui à lui aussi officiellement rejoint l’équipe pour son plus grand bonheur. Cela ne l’empêche pas pour autant de s’être sentie complétement dépassée la veille et d’avoir courue partout pour préparer ses dernières affaires, re pensant toujours à quelque chose de plus, ayant l’impression d’oublier quelque chose, de prendre trop d’affaires, puis pas assez…de se rendre compte qu’elle ne s’est pas vraiment préoccupée de sa garde-robe hors scène, repoussant toujours ce moment en ne cessant de se dire qu’elle a le temps…temps qui paraît lui échapper pourtant et ce n’est que le début ! Mais aujourd’hui elle est là, à arriver sur ce parking avec lui et découvrir cet immense bus qui va être leur nouvelle demeure roulante pour les prochaines semaines à venir. La bouche ouverte, presque collée à la vitre, elle écarquille les yeux à mesure que le taxi s’avance. Elle n’en revient pas, elle a du mal à croire ce qui est sur le point de se passer.

Les yeux brillants elle se tourne vers Jamie, sa main dans la sienne elle se penche vers lui pour l’embrasser et caresser du bout des doigts de sa main libre sa joue. « Alors, prêts pour dire adieu à toute intimité ? » Elle sourit tout en collant son front contre le sien. Elle n’a pas de mot assez fort pour exprimer ce qu’elle ressent quant au fait que Jamie fasse à présent pleinement partie de cette aventure et qu’il la rejoigne pour faire cette tournée. Elle lui est si reconnaissante, forcée d’avouer que cela la rassure sur tellement de points. Elle est heureuse qu’il puisse être à ses côtés le plus souvent possible tout simplement mais aussi pour qu’ils puissent vivre pleinement ce rêve qu’elle s’apprête à réaliser tout en partageant autant que ce peu cette grossesse si chère à leurs cœurs. Elle est aussi rassurée qu’il garde un œil un peu sur tout et sur elle, sur ceux qui vont les entourer à travers ce périple. Avec lui près d’elle, elle sait qu’il ne peut plus rien lui arriver.  

Evidemment, une part d’elle est inquiète pour lui. Ils connaissent bien ce monde-là, ce monde de la nuit, du spectacle où tant de tentations flottent si près de chacun, où la nuit, déstabilisatrice tentatrice laisse à croire que tout est possible et que tout n’appartient qu’à cette nuit en question. Mais en plus de croire en lui, en sa volonté de vaincre ces tentations, bien qu’elle ne puisse réellement imaginer à quel point cela doit être difficile pour lui, elle sait qu’elle fera tout pour être là aussi pour lui. Et puis, elle-même enceinte, sans parler de l’abstinence de Jamie pour l’alcool, la fête aura une tout autre saveur mais elle n’en sera pas pour autant moins meilleure. La musique fait partie d’eux, elle anime leur vie et vivre une telle opportunité, même si cela risque d’être difficile à certains moments, ça n’a pas de prix. « Merci » elle lui souffle du bout des lèvres alors qu’elle ferme les yeux une fraction de seconde et se concentre sur ce parfum ambré et sucré à la fois qu’elle aime tant. Elle lui est si reconnaissante de tout ce qu’il entreprend pour elle et aussi et surtout de toujours être là, pour et avec elle.

Le chauffeur toussote, un rappel à l’ordre pour bien faire comprendre que sa course est terminée, ils doivent descendre de cette voiture. Elle se pince la lèvre, tout en souriant, n’ayant nulle envie de se détacher de son mari. Elle finit pourtant par s’éloigner de lui pour ouvrir la portière de son côté et s’extirper de cette voiture. Louise à peine descendue, écarquille à nouveau les yeux face au bus alors que le chauffeur s’attèle à descendre leurs valises du coffre. « Wahh. C’est INCROYABLE Jamie ! » Son sourire s’étire sur tout son visage, à lui faire mal aux pommettes. Elle a l’impression de rêver.
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16 Janvier
Départ pour la tournée ♫

C’est le jour J, celui du grand départ, et ils jubilent. Cette nouvelle aventure est une aubaine pour Louise, et il est plus que ravi d’en faire lui aussi partie, après sa décision de devenir son agent. Une décision qui lui permet d’être avec elle le plus souvent possible, de s’assurer qu’il ne lui arrive plus rien, tout en participant un peu à sa carrière, pour lui qui y croit dur comme fer, qu’elle peut aller loin. Premier supporter, fan numéro un sur un tableau qui ne cesse de s’élargir, il est heureux d’avoir l’opportunité de la voir s’épanouir sur scène aux côtés de Sully. Il le sait, cette décision, il ne la regrettera pas, lui permettant de se raccrocher à ce monde musical qu’il aime tant, ce monde dangereux de la nuit, mais qui l’a toujours attiré, irrémédiablement. Ils ont ça en commun, cet amour pour les mélodies, pour la scène et le public qui acclame en chantant d’une seule voix les chansons qu’ils ont fini par connaître par cœur. Il veut ça, pour elle, que le monde entier puisse reconnaître son talent, et s’il peut participer au moins un peu, il n’a pas honte de le dire, il la suivrait partout.

C’est aussi rassurant pour lui, de se dire qu’il est là, avec elle, alors que la grossesse avance et qu’ils se sont jurés de ne pas prendre de risque. Il s’inquiète, il angoisse, à vrai dire, mais ils ont été toute une équipe à leur assurer que c’était possible, qu’il n’y avait aucun risque, tant que Louise s’écoutait, et il compte bien être à l’affût du moindre signe, faire tout ce qui est en son pouvoir pour contrebalancer le stress qui peut s’accumuler sur scène.
Et puis, il y a aussi ses problèmes, à lui. Encore fragilisé bien malgré lui par la moindre odeur d’alcool qui traîne, il n’a aucune idée de ce que cette tournée pourrait donner, n’ayant prévenu personne de son expérience, par pudeur, par honte, parce que c’est encore difficile à avouer, pour lui. S’il angoisse aussi de ça, jusqu’à le garder éveillé la veille du départ, il a décidé de le prendre comme un défi à relever, une preuve qu’il s’en est sorti, qu’il s’en sort encore, une preuve, finalement, qu’il a décidé de choisir Louise, éternellement Louise, plutôt que toutes les tentations qui se mettraient sur sa route.

C’est dans cet état d’esprit qu’il observe sa femme, pétillante d’excitation, les yeux brillants alors que le taxi s’avance sur le parking pour y découvrir le bus immense qui les accueillera ces prochaines semaines. La voir comme ça lui étend un sourire immense au visage, sa main toujours serrée dans la sienne. Elle se retourne alors pour le regarder, plus excitée que jamais alors qu’il éclate de rire, touché en plein coeur par cette vision-là de sa femme, presque comme une enfant devant ce qui sera bientôt leur nouvelle maison mobile. Elle s’approche pour l’embrasser, puis ses doigts fins caressent sa joue doucement, tandis qu’il laisse glisser sa main libre le long de son avant-bras. « Et toi, prête à tout déchirer sur scène ? » Il n’a aucune doute, tout le monde va l’adorer, et ce duo avec Sully s’accorde parfaitement, leurs deux voix ensemble créent des miracles. Il lui sourit, et elle plaque son front contre le sien, vieille habitude, ce besoin de contact presque permanent. Il ferme un instant les yeux pour profiter de l’instant, sachant pertinemment qu’elle a raison, que leur intimité sera fortement réduite durant ces deux mois, alors il savoure. Elle le remercie, dans un murmure qui le fait rouvrir les yeux, alors qu’elle les tient encore fermés. Sa main libre se pose alors délicatement sur la joue de Louise, caressant doucement sa pommette du pouce. « C’est moi qui devrait dire merci. » fait-il, sur le même ton, un petit sourire toujours accroché à ses lèvres. Merci d’être encore là, merci de m’avoir sauvé, merci de me soutenir, merci de m’aimer, merci d’être la personne que tu es, merci d’exister. Elle est son ancre et il ne lui dira jamais assez, vérité prouvée bien assez de fois ces derniers mois, il lui est impossible d’avancer sans elle.

L’instant suspendu se retrouve bien vite interrompu par un chauffeur un peu trop impatient de se débarrasser des deux tourtereaux, et s’ils auraient tous les deux voulu le faire durer encore un peu, ils finissent par se détacher pour sortir du véhicule. A peine descendus, l’excitation de Louise retrouve bien vite sa place et elle reprend son sourire intarissable, qui lui donne toujours autant de baume au cœur. Son exclamation le fait éclater de rire, et il sort son téléphone, désireux d’immortaliser ce moment. Il pointe l’objectif sur Louise, le bus en fond, sous le soleil californien qui accentue un peu plus les beaux reflets dans les cheveux de sa femme. Il n’attend pas qu’elle prenne une pose, préférant saisir l’intensité du moment plutôt que de gâcher ça avec quelque chose d’un peu trop préparé, puis appui sur le déclencheur, laissant apparaître une photo qu’il juge parfaite pour le moment qui se dresse devant eux. Il lui sourit, taquin, avant de ranger son téléphone dans sa poche et s’approcher dans son dos pour la prendre dans ses bras, calant sa tête sur son épaule, déposant un petit baiser dans son cou au passage, une main sur son ventre pour ne pas oublier le petit être qui pousse à l’intérieur. « Ça y est, mon coeur, ton rêve est juste là… » Il prend un instant comme pour marquer ses mots, relevant la tête pour la placer contre la sienne, en observant toujours le bus, devant eux. « Tu vas être incroyable… Toute cette aventure va être incroyable. Je suis content de pouvoir en être témoin. » Il lui embrasse le côté du front, alors que devant eux, les autres musiciens s’approchent à leur tour, dans ce même état d’excitation avant cette tournée qui marquera certainement un tournant pour eux tous.

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16 Janvier
Départ pour la tournée ♫

C’est un de ces moments hors du temps qui semble se jouer sous ses yeux. Elle n’en revient pas Louise, elle a réellement du mal à se rendre compte encore de l’évidence de ce rêve qu’elle est sur le point de vivre.  Que cette tournée, même s’il s’agit avant tout de celle de Sully, est devenue aussi un peu la sienne. L’immense sourire qui se dessine sur ses lèvres, étirant son visage, ne la quitte pas, tout comme son regard qui reste accroché à ce bus, cette maison roulante qui sera la sienne, la leur pendant au moins ces trois prochains mois. Elle est plus qu’heureuse d’avoir l’opportunité de vivre ce rêve qu’elle entretient depuis l’enfance, de se rendre compte qu’elle a réussi. Que ces heures passées à jouer de la musique, à écrire divers textes, à composer, à pleurer, s’énerver contre ses parents, entre autres, n’ayant de cesse de dénigrer cette passion qui selon eux était ridicule, irréaliste et qui n’aboutirait jamais à rien de concret n’étaient pas veines. Elle l’a toujours su. S’est toujours battue pour. Elle est fière aujourd’hui de se rendre compte que ça y est, elle vit à présent pleinement de son art, de cette passion qui l’a aidé à tenir et elle s’apprête à vivre la plus formidable des aventures grâce à son travail.

Encore contemplative, elle sent ses bras l’entourer alors qu’il vient de se caler contre elle, dans son dos. Elle penche légèrement la tête alors que la sienne se pose sur son épaule et qu’il abandonne un baiser dans son cou tandis qu’une main trouve son chemin jusqu’à son ventre légèrement arrondi. Elle devine aisément son sourire à lui aussi. Elle pose une main sur la sienne et la caresse du bout des doigts. Il n’a pas idée. Son rêve est juste là oui, mais aussi absolument tout ce qui la rend heureuse. « Oui. » Sa gorge se serre d’émotions. Elle ne trouve pas les mots, pourtant ils la submergent en cet instant. « T’as pas idée comme moi aussi je suis contente de ça. » Elle ferme les yeux un court instant sous son baiser et se tourne vers lui, ses pupilles s’agrippant aussitôt aux siennes. « Merci. C’est en très grande partie grâce à toi tout ça. » Elle ouvre les bras en grand, faisant un pas en arrière, dos au bus, avant de revenir vers lui, passant ses mains derrière sa nuque. Elle le pense si sincèrement. Si elle a toujours eu en elle cette fibre artistique, cet amour incommensurable pour la musique, le chant puis l’écriture, lui a été pour elle le précurseur de tellement. Il n’a sans doute pas conscience du nombre, pourtant considérable, de tempêtes silencieuses qu’elle a bravé au cours de cette carrière emplie d’embuches et pour lesquelles il a été son phare. Soutien infaillible, parfois sans s’en rendre compte. Pour lui, avec lui, elle peut parvenir à tout.

Ses lèvres attirées aux siennes tel un aimant, son attention finit pourtant par être happée vers ce chauffeur qui attend, aussi patiemment que possible d’être réglé de sa course, à côté des affaires du couple qu’il à déjà déchargé du coffre. Louise coupe ce baiser sous un rire qui lui échappe. « Je crois qu’il faut y aller. » Elle donne un léger coup de tête en direction du taxi et glisse sa main le long du bras de Jamie et enlace ses doigts aux siens, en tirant déjà dessus en direction du chauffeur. Arrivé à sa hauteur, elle tourne déjà la tête vers le bus où elle aperçoit les autres arriver également. Jamie se charge de régler la course, elle n’entend pas ce qu’il dit, et encore moins s’éloigner l’homme qu’ils ont retenus plus que nécessaire.

Excitée telle une enfant, elle traîne cette grosse valise sur ses roulettes et un sac à dos qui pend à une de ses épaules en direction du reste du groupe qui paraît se compléter, ne lâchant pas la main de son mari jusqu’à ce qu’elle arrive à hauteur de Marylou qui vient d’arriver et qu’elle lui saute dans les bras. Bien trop heureuse de la retrouver là, de partager cette folle aventure avec elle. Ils se saluent tous, chacun à sa manière, de l’accolade à la tape amicale, d’une bise furtive à une étreinte. « Alors prêts cow-boy ? »  A peine séparé de l’étreinte qu’elle échange avec Sully, elle se raccroche à Jamie qu’elle retrouve près d’elle. Sully n’est pas seulement cet artiste appréciant ce que Louise fait et lui offrant cette belle opportunité, il est aussi et surtout devenu un véritable ami. Celui avec qui son duo, aussi bien musical que personnel a quelque chose d’incongrue au premier abord mais qui finalement a matché dès les premières secondes.

Les plus gros bagages déposés en soute, après avoir fait la connaissance de Brad, le chauffeur, ils grimpent tous à bord. Le sourire de Louise ne la quitte pas, même si découvrir l’étroitesse des lieux l’inquiète un peu. Pourtant, elle trouve que l’espace à vraiment été très bien aménagé afin de ne pas se sentir étriqué justement. Ils ont déjà traversé une bonne partie lorsqu’elle se retourne vers Jamie et qu’elle tente, déjà, d’être aussi discrète que possible. « Alors, c’est quoi cette surprise ? » Elle n’a aucune idée de ce qu’il a mijoté, n’ayant seulement eu notion de quelque chose qu’il avait réussi à avoir. Il voulait lui garder la surprise. Le regard un peu taquin, elle lui sourit, curieuse de découvrir ce qu’il en est. Compte tenu la situation particulière, elle pourrait appréhender ce voyage, cette promiscuité avec les autres, consciente que vivre sa grossesse de cette manière va être sans doute parfois compliqué, elle ne se fait pourtant pas trop de souci. Non seulement parce qu’elle sait qu’il sera là, toujours ou presque avec elle mais aussi car tout le monde à été prévenue en amont et ça ne semble pas trop leur importer. Ce qu’elle souhaite vraiment. Que ça ne change rien.
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16 Janvier
Départ pour la tournée ♫

Il remarque bien à quel point elle est émue de se trouver là, devant ce bus qui sera leur maison pour les prochaines semaines, les prochains mois. Il lui a préparé quelque chose, un petit supplément qu’il a fait en sorte d’obtenir pour que cette période se passe le mieux possible. Lui, il jubile aussi, malgré cette petite peur qui lui serre le ventre en pensant qu’ils s’éloignent du confort pour la route en s’étant pourtant dit qu’ils feraient attention. Mais la tournée était déjà prévue bien avant, et il était hors de question qu’elle passe à côté de tout ça. Il la prend dans ses bras, une main sur ce ventre dont il a déjà hâte de sentir réellement les mouvements, en lui rappelant l’évidence de ce petit bout de rêve qui se réalise enfin pour elle, après tant de temps à s’acharner pour tenter de le réaliser. Plus beau encore, c’est ensemble qu’ils s’y lancent, une petite fierté qu’il ne néglige pas, trop heureux de pouvoir lui aussi faire partie de cette aventure. Elle se recule légèrement en le remerciant, ses bras grand ouverts alors que le bus se trouve derrière elle, comme pour constater l’ampleur de la chose, et son sourire à lui s’élargit un peu plus en la voyant faire.

Le contraste est flagrant, magnifique, à des années lumières de l’an passé, et qu’est-ce qu’elle est belle, lorsque ses yeux pétillent de bonheur. Il rigole, et glisse ses mains dans le bas de son dos lorsque les siennes s’accrochent à sa nuque, sans manquer de lui déposer un baiser furtif sur les lèvres. « J’ai pas fait grand-chose, c’est toi qui as travaillé si dur pour en arriver là où tu es. » Elle l’embrasse, et il en oublie totalement que, non loin, le chauffeur attend encore qu’ils le paient pour repartir. Il rit légèrement aux mots de Louise et acquiesce, se retournant en même temps qu’elle en direction du chauffeur de taxi, la main de sa femme dans la sienne alors qu’ils s’approchent tous les deux. Il sort son portefeuille pour régler la course, s’excusant du temps qu’ils ont mis, rajoutant quelques billets pour compenser, puis attrape à son tour sa valise, sa guitare et son sac à dos alors que le taxi s’éloigne enfin.

A l’approche du groupe, et de Marylou, Louise lâche sa main pour saluer son amie et il en fait de même, serrant la main des uns et des autres pour les saluer, tous aussi excités les uns que les autres à l’idée de cette tournée. Si ce n’est pas leur première, à eux, l’euphorie est la même. Lui, il n’a jamais eu cette expérience, pas plus que Louise, ne faisant qu’en rêvant durant les quelques années qu’il a passé sur scène avec son propre groupe. Un bon succès, mais très local, trop pour s’imaginer un jour jouer dans toutes les villes de Californie en tourbus. Alors, forcément, il aurait bien du mal à cacher son bonheur de se trouver là, et sa hâte de voir le public découvrir Louise sur scène. S’il était un peu méfiant au départ, ne connaissant pas Sully, encore moins ses intentions, ses inquiétudes se sont dissipées en apprenant à connaître l’artiste, tout aussi passionné de musique que sa femme, sans la moindre arrière-pensée, malgré ces médias qui s’en mêlent. Ces rumeurs, il en a horreur, ridicules face à la réalité des choses, et il se doute bien que cette tournée n’arrangera rien. Pour autant, il prend sur lui, se contente de ricaner en voyant quelques titres un peu trop ambitieux sur la possibilité d’une relation cachée entre les deux, et si ça le titille, parfois, il a trop confiance en Louise pour croire quelques récits inventés. Il salue Sully d’une accolade amicale, le chanteur ayant pris le chemin pour devenir son ami, l’ayant également accepté comme agent lorsque rien ne l’y obligeait.

Certes, la promiscuité avec tout ce groupe, en plus de la grossesse de Louise et leur propre intimité, ne va pas être évidente, mais il a eu sa petite idée pour atténuer au mieux ce problème. Il s’est rencardé auprès des autres membres du groupe, être sûr que personne ne leur en veuille, que ça ne poserait pas de problème, mais le fait que Louise soit enceinte n’est plus un secret, et il n’a pas fallu longtemps pour les convaincre. Ils s’approchent du bus et montent à l’intérieur pour faire le tour des lieux avant le départ. Lui, il l’a déjà vu quelques jours plus tôt, lorsqu’il s’assurait que tout soit bien en place, mais il n’en reste pas moins excité à l’idée de se trouver là pour les trois prochains mois. Les membres du groupe piaillent et plaisantent entre eux, et Louise a le sourire qui s’étire jusqu’aux oreilles. Il l’observe faire le tour, juste derrière elle alors que sa petite surprise se trouve à quelques mètres. Elle se retourne, grand sourire aux lèvres et il s’approche d’elle, sa main glissant sur son bras avant de la glisser dans la sienne pour lui indiquer, d’un coup de tête, les trois petites marches derrière elle. « Tu vois le rideau, là-bas ? Ouvre-le. »

Une fois cela fait, il la suit dans le petit espace devant eux, un peu surélevé, et à l’écart du reste des couchettes. La pièce, si on peut l’appeler comme ça, ressemble à un petit salon, une télévision en face de l’entrée, deux long canapés à chaque ‘mur’ du bus, l’un en face de l’autre, séparés par une petite table basse. Ça ne paie pas de mine, et ça l’amuse un peu plus, de savoir ce qui se cache derrière tout ça. « C’est sympa, non ? » Lui, ça le fait marrer, il a un large sourire sur les lèvres en observant Louise, contenant le suspense le plus possible avant de craquer, finalement. « Attends, c’est pas tout. » Il s’exécute, appuyant sur les quelques interrupteurs à l’entrée de la ‘pièce’, et en quelques secondes, l’espace salon se transforme en une chambre, la table basse qui s’abaisse pour rejoindre le plancher, les deux canapés qui se rapprochent pour former un lit deux place confortable, la télévision disparaissant derrière deux planches de contreplaqué. « C’est notre chambre. » qu’il lui dit, s’approchant d’elle pour lui déposer un baiser sur la joue, tout content de sa surprise. « Ce sera plus confortable pour toi que les couchettes… » Sa main droite vient se glisser dans les cheveux de Louise pour les caler derrière son oreille, tout en caressant sa joue. « J’ai demandé si ça dérangeait… Et tout le monde a compris, alors, tu n’as pas à t’en faire pour ça. Et dès qu’on pourra, il y aura des escales à l’hôtel pour que tu puisses te reposer dans un bon lit, avec plus de place. » Il a peur, mine de rien, de ce que ces semaines sur la route leur réservent, mais s’il a la possibilité de faciliter toute cette aventure pour qu’elle puisse vivre son rêve le plus pleinement possible, il le fera.

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16 Janvier
Départ pour la tournée ♫

Ayant arpenté la quasi-totalité de la longueur du bus, elle se retourne vers Jamie, curieuse de savoir ce qu’il en est de cette fameuse surprise qu’il lui réserve. Il s’approche un peu plus d’elle et sa main glisse sur son bras avant d’attraper la sienne et de lui montrer trois petites marches juste là, devant elle ainsi qu’un rideau. Elle plisse un peu les sourcils, un sourire pincé aux lèvres, n’ayant vraiment aucune idée de ce qu’elle allait trouver derrière ce rideau. Elle grimpe les trois marches, sans lâcher sa main et malgré une infime appréhension elle ouvre ce fameux rideau pour découvrir un espace aux airs de salon. Ses yeux se plissent un peu plus alors qu’elle observe l’endroit. Des canapés de chaque côté, une table basse, une télé. « Un salon ? » Souffle-t-elle tout de même surprise parce qu’après tout elle ne savait pas du tout à quoi s’attendre. Même si elle aurait plutôt pensé à quelque chose d’un peu plus ‘personnel’. « Ah oui ? » S'enquit-elle alors que son mari finit par lui avouer que ce n’est pas tout, prenant visiblement un malin plaisir à faire durer le suspense de ce qu’il à préparé à en voir l’air ravie qu’il affiche sur le visage.

Jamie se met alors aussitôt à appuyer sur des interrupteurs à l’entrée de la ‘pièce’ et presque immédiatement les quelques éléments du lieu se mettent en mouvement pour donner une toute autre allure à l’antre, celle d’une chambre à coucher. Avec en son son centre, ce lit formé des deux canapés ainsi fait pour deux personnes. Les mots de Jamie résonnent en elle et elle ferme les yeux lorsque ses lèvres se posent contre sa joue. Touchée par cet attention, par ce besoin permanent qu’il a de faire tout ce qu’il peut pour prendre soin d’elle, ses yeux s’humidifient légèrement.  Elle se retourne vers lui pour lui faire face et savoure ses gestes envers elle, sa main dans ses cheveux, ses doigts sur sa joue. Elle lui sourit à mesure qu’elle l’écoute, elle se rend compte qu’il à pensé à tout. « Tu as pensé à tout. Tu es…un amour. » Elle approche encore un peu plus son visage du sien et l’embrasse doucement, sa main sur sa joue. « Moi qui me voyais déjà me serrer pour qu’on tiennent tous les deux dans une couchette. » Son nez se plisse et elle rit. « J’espère qu’on aura le droit de venir regarder la télé de temps en temps ! » lance Dean, arrivé juste derrière Jamie en posant une main sur son épaule. « Evidemment ! » répond Louise qui, bien que touchée par ce geste qui vient finalement d’un peu de tout le groupe, et aussi un peu gênée d’avoir droit à ce traitement de faveur.
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25 Janvier
Visite de suivi à San Diego ♫

L’attente lui semble infiniment longue. Sa main droite bien logée contre celle de Louise, sa jambe s’agite immanquablement, comme à chacune de leur visite ici. Seulement, cette fois, ce n’est pas tant l’angoisse qui le tient, mais l’impatience. Il porte de temps à autre ses doigts à sa bouche pour en mordiller la peau, en vraie boule de nerfs qu’il devient à mesure que les minutes semblent défiler. Il a hâte que ce soit terminé, toujours aussi peu à l’aise dans cet environnement hospitalier, il préférerait ne plus avoir à y retourner aussi régulièrement, même si ces derniers temps, ce lieu est plus porteur de bonnes nouvelles qu’autre chose. La grossesse de Louise se déroule sans encombres, sans symptômes autres que ceux, classiques, de la maternité, et si c’est un réel soulagement, il ne peut s’empêcher d’attendre un malheur au tournant, sans savoir s’ils seraient en mesure de le surmonter, cette fois-ci.

Il tourne la tête en direction de sa femme et lui adresse un sourire, resserrant légèrement l’emprise de sa main sur la sienne au passage. Tout ira bien. C’est ce qu’il ne cesse de se répéter, ce qu’il ne cesse de lui répéter, à elle aussi, et ce qu’ils s’efforcent de croire, de tout leur cœur. « Je parie que ce sera un garçon. » Il rigole. Ils se chamaillent depuis quelque temps déjà pour savoir qui aura raison. En vérité, peu importe son sexe, l’amour qu’ils auront, et qu’ils ont déjà, pour ce petit être sera inconditionnel, c’est là leur seule certitude. Et c’est aujourd’hui qu’ils vont pouvoir découvrir qui aura eu le bon ressenti. Ils auraient pu attendre, se garder la surprise, préparer une de ces fêtes grandiloquentes en invitant toute leur famille à découvrir en même temps qu’eux le sexe de leur bébé, mais ont largement préféré en apprendre le plus possible sur lui, et dans leur propre intimité. Il est vrai qu’ils n’ont pas été tellement partageurs, assez réservés sur tout ce qui concerne la préparation de cette naissance, par prudence, par peur, par superstition. Également un peu, sans doute, parce qu’au milieu de tout ça, ils ont envie de savourer chaque moment.

La tournée avance, et c’est un petit risque supplémentaire, une petite angoisse en plus, mais aussi tellement de bonheur, de joie pure. La voir se dévoiler sur scène, c’est une véritable fierté, un accomplissement pour elle qu’il ne peut que soutenir du mieux qu’il le peut, envieux de lui permettre de réaliser tous ses rêves, si ça peut être en son pouvoir. Il enveloppe sa main des deux siennes, pour la rapprocher de ses lèvres et y déposer un baiser, complice, avant que la porte ne s’ouvre sur un médecin qui vient bientôt appeler leur nom. Ils se lèvent d’une traite et il récupère leurs affaires, emboîtant le pas au professionnel face à eux. « Je pense que Léon, c’est un bon prénom, tu trouves pas ? » Il s’amuse, la taquine en entamant sur une plaisanterie une discussion qu’ils n’ont pas encore eue, de peur de se porter malheur. Il passe son bras autour d’elle, et alors que la porte de la salle d’examen s’ouvre, glisse sa main dans son dos pour la faire passer devant. Son cœur bat à toute allure, désireux d’entendre encore une fois ceux, rapides et vifs, de ce bébé qui grandit progressivement, de pouvoir voir ce que lui ne sent pas, mais aime déjà. De tout son être, un peu moins prudemment que ce que sa raison lui suggère.

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