Comment on fait ( ft Hendrick)

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Baignant dans le monde de la musique depuis son arrivée à Oceanside, Louise a eu l’occasion de rencontrer pas mal de monde, d’autant plus depuis qu’elle travaille avec le studio et depuis qu’elle s’est lancée avec Dean et son équipe cet été. Elle a connu Rick quelques années après son arrivée ici, le croisant ici et là à certains concerts mais aussi par le biais de Delilah, régulièrement fourrée avec Elea. Se croiser, voilà ce qu’ils ont essentiellement fait des années durant, même si Louise à souvent ri des frasques qu’elle a pu voir ou entendre de lui. Il leur est déjà arrivé de discuter de ce monde dans lequel chacun baigne à sa manière, mais Louise s’était toujours dit qu’elle préférait travailler seul. Ne rien devoir à personne était un point essentiel pour elle. Elle avait envie et besoin que sa carrière ne soit que le fruit de son propre travail. Alors oui, elle a essuyé des échecs, elle a eu de nombreux doutes, elle s’est pris des râteaux, a été recalé à plusieurs reprises mais elle à réussi. Elle a réussi à mettre en avant son travail, ses œuvres. Elle a réussi à faire de sa passion son métier, à vivre de cet art qui l’a aider à vivre quand la vie elle-même n’avait aucun sens pour elle.

Entre ses allers et venues au studio et les scènes avec la bande de Dean, elle ne cesse de croiser Hendrick avec qui, de fait, elle a eu l’occasion de vraiment sympathiser en ne cessant de tourner autour de ce sujet de conversation inépuisable qu’est la musique. Ils ont fini par se donner un vrai rendez-vous ici, au studio pour discuter de ce qu’il serait possible de faire ensemble. Oui, après des années à clamer cette indépendance dont elle n’aurait su se passer, elle se rend aujourd’hui à l’évidence, elle arrive à un tournent aussi bien dans sa carrière que dans sa vie personnelle où elle à besoin que quelqu’un soit là pour la soutenir, pour l’aider, pour l’aiguiller dans ses choix. Naïvement, elle a cru pouvoir profiter de ce qui se passe autour de Dean, cette opportunité incroyable qui ne cesse de lui tendre les bras et qui pourtant la met aussi de plus en plus mal à l’aise, par rapport à Hank, le manageur de Dean. Celui qui tend à lui faire de plus en plus comprendre qu’elle lui est redevable pour tout ce qu’il entreprend pour elle. Une situation compliquée qu’elle espère encore gérer seule, bien qu’elle se dise que si elle avait quelqu’un à ses côtés, le pied dans ce milieux si particulier elle n’en serait que plus forte encore. Pour le moment, elle garde ça pour elle, ayant d’abord pensé que ce n’était rien, juste un égo mal placé. Si Nash à put remarquer quelque chose, elle a préféré lui demander de laisser de côté, tentant elle aussi de ne pas le prendre en compte, ce qui devient de plus en plus difficile. Elle vient à appréhender chaque moment avec le groupe, chaque moment où elle risque de le croiser. Elle prend ses distances, à contre cœur. Et bien entendu, elle en vient à avoir ce secret pour Jamie. Elle n’ose pas lui en parler, craignant sa réaction. Il est de toute manière déjà bien occupée à se battre contre ses propres démons pour avoir à s’occuper de ce détail. Elle pense aussi avoir besoin de quelqu’un pour l’aider à concilier, à prévoir cette carrière qui lui tend les bras avec cette nouvelle vie tant désirée qui va elle aussi pointer le bout de son nez d’ici quelques mois.

Elle tourne un peu en rond en attendant Rick dans cette petite pièce où elle a pourtant l’habitude d’être. Elle aurait presque envie d’une cigarette. Elle chasse cette idée de son esprit en secouant la tête. Elle se reprend à réfléchir à ce qu’elle va lui dire, comment elle doit aborder les choses et d'ailleurs ce qu'elle est justement censé aborder. Elle ne sait pas trop comment ça fonctionne en fait. C’est nouveau pour elle. Et puis qui sait, ils sont censés se voir pour discuter dans un premier temps. Pour faire le point sur ce qu’ils pourraient faire ensemble, s’ils sont sur la même longueur d’ondes surtout et s’ils pourraient s’entendre. Après tout, elle suppose que pour un tel poste, elle doit avoir une confiance absolue envers lui et inversement. Si Rick lui à déjà soumis l'idée de travailler ensemble, elle ne l'a jamais vraiment pris au sérieux et ne sait pas si il serait prêt à le faire à présent. Elle souffle, comme si cela allait changer quelque chose et finit par attraper sa guitare et se laisse tomber dans le canapé. Elle commence aussitôt à gratter les cordes de l’instrument et à chantonner, avant de se couper dans ce léger élan en laissant échapper d’entre ses lèvres un juron.

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Son travail d'agent artistique est loin d'être un fardeau au quotidien pour Hendrick. Après sa famille, c'est son second moteur pour le faire se lever le matin et l'un des plus efficaces. Il rencontre plein de ces artistes, ces créateurs de merveilleux qui donnent un sens à ce monde décousu et froid et qu'il faut le savoir, il connaît mal. En dehors de la musique bien évidemment et de quelques autres arts qu'il a eu le plaisir de découvrir en travaillant avec des gens qui l'exploitent, ça ce sont des domaines qu'il maitrise. Depuis le temps, pratiquement seize ans maintenant, il en a égrainé des concerts et pas que c'est des salles prestigieuses, bien au contraire ! Non, c'est dans les petits troquets, les piano-bars, ou les minables restaurants où la chanteuse qui anime la soirée finit souvent par passer la serpillère, tellement les pourboires et la reconnaissance sont ridicules dans ces trous à rats. C'est dans ceux-là, que la passion nait, se forme, jusqu'à se développer pour devenir un diamant brut. Et ces pierres là, Rick en raffole. C'est un maître tailleur qui va l'extraire de son taudis, la ciselé finement à coups de cours de chant, de diction, d'écriture parfois, tout ça pour en faire ressortir un quelconque don exploitable. Alors oui, la passion ne donne pas toujours du talent, c'est aussi ça son quotidien, développer beaucoup d'efforts pour un maigre succès ou alors fulgurant, mais éphémère. Oh n'allez pas croire qu'il est à plaindre, ce sont surtout ces pauvres gars et filles qui voient en Hendrick un faiseur de miracles qui va leur ouvrir la voie jusqu'aux sommets, qui retombent aussi vite dans l'oubli qu'il faut plaindre. Lui est déjà passé à une ou un autre, ça peut sembler cruel, mais la mine de diamant est profonde, et les cailloux qui attendent d'être découverts sont trop nombreux à faire en une seule vie.

Et puis il y a les autres. Ces perles rares sortis de la montagne jusqu'à tomber dans l'océan qui vont se polir au contact du sable, lentement, tranquillement, naturellement. Jusqu'à étincelé à la moindre lueur du soleil éclipsant tous les diamants par leur brillance naturelle, sans chercher à courber la lumière. Pour Hendrick, Louise est de ces perles là ! Elle n'a jamais eu besoin de lui pour travailler dans le milieu, c'est même pas par son travail qu'ils se sont rencontrés. Comme pour un million de choses depuis son arrivée aux Etats-Unis, c'est par les connaissances et les connexions de l'entourage de Delilah que cela s'est fait. Au cours de leur décennie de mariage, Hendrick a pu constater tout ce que la jeune femme avait offert à son mari, une vie entière littéralement. Cela même pas consciemment, non. Là encore elle lui avait offert une consœur, diront-nous. Tout du moins une personne capable d'aligner trois phrases cohérentes de connaissances en musique sans passer pour un misérable inculte.

Travailler ensemble, Hendrick a bien cherché à le proposer à Louise. C'est comme une seconde nature, trois syllabes de chant, deux notes grattées sur une corde de guitare et lui est déjà en train de proposer un entretien. Alors imaginez devant elle, obliger, il a fait plus d'une fois la proposition. Mais elle a toujours décliné poliment, alors il n'a pas insisté non plus. Cela arrive plus souvent qu'on le croit. La peur de l'échec ou du succès, la mauvaise réputation du milieu ou les maigres chances en dissuadent de nombreux. Mais dans le cas de la brune, Hendrick sait que ce n'est pas cela. Elle travaille suffisamment à son compte dans les studios, s'est-il dit. Alors ils ont simplement discuté de musique et cela lui convenait parfaitement. Alors que ne fut pas sa surprise quand elle l'a contacté, lui demandant de la rejoindre dans un des fameux studio. Il sait que les choses sont différentes cette fois-ci, normalement leurs discussions étaient le fruit de rencontres imprévues au sein de leurs entourages mutuels.

Alors il arrive jusqu'à elle, il lève la main pour toquer à la porte ouverte, pour signaler sa présence, mais il s'interrompt en entendant le juron glissé après quelques paroles. "Si tu cherches l'inspiration pour une chanson pour enfants, je crois que les parents vont pas aimer celle-là." déclare-t-il avec un petit rire contre le cadre de la porte. Il entre et lui fait la bise. Il s'assoit en face d'elle et prend des baguettes de batterie dans les mains pour se les occuper. "Alors dis-moi, comment ça va, c'est pas souvent qu'on se voit comme ça. Je sais que j'étais beau gosse dans ma chemise de bucheron à l'anniversaire de Lena. Mais je te l'ai déjà dit, je n'ai d'yeux que pour une seule femme.. oublie notre histoire Louise, ça vaut mieux." raconte-t-il, pas du tout premier degré avec son petit sourire de malice qui ressort.

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Elle sursaute légèrement lorsqu’elle entend frapper contre la porte restée entrouverte, son esprit légèrement échauffé s’apaisant quelque peu. Elle tourne la tête vers l’entrée de la pièce pour y découvrir Hendrick qui s’appuie contre le cadre de la porte. « Ça tombe bien, les enfants ne sont pas vraiment le public que je vise. » Elle laisse retomber ses doigts sur les cordes de sa guitare avant de sourire au jeune homme qui finit par rentrer dans la pièce et s’avance vers elle. Elle n’a pas le temps de déposer son instrument, ni de se relever, qu’il se penche vers elle pour lui faire la bise. Surprise Louise suit son geste et l’observe prendre place en face d’elle avant de ne jouer avec des baguettes de batterie entre ses doigts.

C’est vrai qu’ils ne se voient pas souvent tous les deux, chacun pris par sa vie aussi bien personnelle que professionnelle, même si pour cette dernière, les deux leurs sont assez liées finalement. D’où ce petit moment qu’ils se sont prévus aujourd’hui pour justement discuter de ce fait. D’abord amusée, elle finit par froncer les sourcils et secouer la tête sous les dires de Rick. « Ça va oui et toi ? Alors ça tombe plutôt bien, tu es sauvé je n’ai de la place que pour mon homme dans ma vie. » Dire qu’elle a de l’humour serait sans doute trop, mais bien que Louise aime rire, elle a plutôt tendance à tout prendre au pied de la lettre, un peu premier degré qui peut, du coup, s’emballer relativement rapidement. Ce trait de caractère lui vaut parfois de passer pour froide, mais elle n’y peut rien, habituée à scander haut et fort ce qu’elle pense, cela va de pair. Elle scrute Rick du regard et se pince la lèvre, ne sachant trop par où commencer et de quelle manière débuter la conversation qui va suivre. Toujours cachée derrière sa guitare, elle tente de se lancer. « Alors, tu as beaucoup de ‘poulains’ en ce moment ? Ton rythme n’est pas trop dense ? »