You're my morning sun (ft Louise)

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♫ « Ça nous a vraiment fait plaisir de te revoir, Louise. Donnez-nous plus de nouvelles, tous les deux ! » Glisse sa mère en enlaçant sa femme. Il lui lance un regard comme pour s’excuser, avant que sa mère ne le prenne dans ses bras, lui aussi. « Et toi, mange un peu, tu deviens tout maigre ! » Il soupire, répondant à l’étreinte avant d’esquisser un sourire. « Ne t’en fais pas maman, je mange très bien. » Faux, mais il s’autorise bien un mensonge ou deux pour éviter de trop l’inquiéter. Le déjeuner s’est bien passé et il en est soulagé. Il avait peur qu’un certain malaise s’installe avec Louise, que les questions de ses parents soient trop insistantes, mais ils ont réussi à les esquiver assez facilement, avec l’aide d’Elea, et les interventions d’Ayden qui ont bien distrait toute la famille. De quoi leur laisser le temps, à eux deux, de se glisser quelques regards complices. Ils peuvent y arriver, il le sent, ils sont en train de se retrouver, progressivement, et c’est fou ce que ça lui a manqué. Il se demande encore comment ils ont pu vivre si longtemps comme des étrangers lorsqu’ils sont incapables aujourd’hui de tenir plus d’une journée sans se parler. Tous leurs problèmes ne sont pas réglés, il en est d’autant plus conscient en acceptant le verre de vin que lui sert son père à table, trop gêné pour dire non, alors qu’il s’était dit qu’il ne boirait pas aujourd’hui. Il en a profité pour saisir la main de Louise un instant comme pour la rassurer, autant elle que lui d’ailleurs, mais il sait que ce sujet-là devra être abordé un jour.

Tout le monde est déjà parti, et c’est à leur tour maintenant. Ses parents font durer les choses, essayant encore de leur arracher quelques confidences qu’ils n’obtiendront pourtant pas, et il n’a qu’une envie : reprendre la route pour poursuivre par ce qu’ils ont prévu, rien que tous les deux. Elle lui a dit qu’il fallait la reconquérir, et si c’était sur une note d’humour, il a pris ses mots au pied de la lettre. Il a tout prévu. Et cette fois-ci, contrairement à sa demande en mariage un peu foirée quelques années plus tôt, il ne se laissera pas dépasser par ses beaux yeux qui pourraient le distraire de toute sa mise en scène. Il a passé la matinée à faire le tour de la ville pour tout mettre en place, en priant pour que personne ne vienne trouver ce qu’il a laissé à chaque recoin de la ville. Il lui a dit de prendre des chaussures confortables, conscient que c’est une longue marche qui les attend, malgré tout. Mais après tout, ils en ont fait du chemin, depuis leur première rencontre… Ils saluent une dernière fois les parents Williams en se dirigeant vers la voiture, garée au bout de l’allée. Il place délicatement une main dans le bas de son dos en l’accompagnant jusqu’à la portière passager qu’il ouvre pour la laisser entrer. « Alors, prête pour ce rencard ? J’ai cru qu’ils ne nous lâcheraient jamais ! » Il a le sourire aux lèvres, jusqu’aux oreilles, impatient de voir sa réaction face à tout ce qu’il a préparé. Il adore ses parents, vraiment, mais il pense constamment à ce rendez-vous depuis qu’ils en ont parlé, la veille.

Il referme la portière et contourne la voiture pour se placer côté conducteur, sans manquer d'enclencher sa ceinture de sécurité. En activant le moteur, il se tourne vers Louise en souriant comme un enfant impatient. « C’est parti alors ! » Glisse-t-il en démarrant. Il hésite à lui bander les yeux pour garder la surprise totale, mais, finalement, préfère la voir comprendre les choses progressivement. Il en rigole d’avance et trépigne d’impatience, fier de son idée, malgré le petit stress qui commence à pointer le bout de son nez. « Ta guitare est dans le coffre, au fait, tu pourras la récupérer directement après. » La guitare qu’il lui a offerte un peu plus d’un an plus tôt, et qu’elle a laissé derrière elle en quittant la maison. Il l’a gardée précieusement depuis, allant jusqu’à l’embarquer avec lui chez Nash en même temps que quelques-unes de ses affaires. Ces derniers jours, il reprend vie. Il a cru un instant l’avoir définitivement perdue, qu’elle ne reviendrait jamais plus vers lui, mais la voilà, à ses côtés, le sourire aux lèvres, et s’il garde cette peur de la voir à nouveau partir, il la camoufle bien au fond de son crâne pour profiter de chaque moment passé avec elle. Sur la route, il lui attrape la main pour l’embrasser, sans quitter la route des yeux. Il se promet de tout faire pour la voir heureuse, de tout faire pour la convaincre de rester auprès de lui.


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♫ Louise sourit tout en resserrant cette étreinte que sa belle mère lui offre de bon cœur. Elle qui a tant hésité toute la semaine à savoir si elle devait venir ou non à ce déjeuner de famille chez les Williams, elle ne regrette absolument pas d’avoir fini par accepter. « Merci à vous, à moi aussi ça m’a fait plaisir. Vraiment. » La vérité vraie. Jamie qui lui lance un regard, grimaçant légèrement en levant les yeux au ciel, ce qui amuse d’avantage Louise, d’autant plus quand la mère de son mari le prend dans ses bras à son tour. Elle observe la scène riant doucement lorsqu’elle l’écoute lui dire de manger un peu parce qu’il avait maigri. Elle n’avait pas lieu d’appréhender tellement ce moment, tout avait été si agréable. Les derniers moments passés ici avaient été si éprouvants pour elle mais aussi pour tout le monde. Des regards gênés, des rêves brisées, des silences pesants face à la fatalité des choses dont il était bon pour tout le monde de ne pas parler. Plusieurs mois plus tard, une étape semble avoir été franchie, même si rien n’est vraiment réglée. Cet instant en famille s’est déroulé dans une ambiance beaucoup plus légère, plus saine. La complicité d’Elea aidant beaucoup bien sûr, ils n’ont pour ainsi dire pas eu l’occasion de réellement mentir. Elle a vraiment pris plaisir à être ici aujourd’hui. D’autant plus en se rendant compte qu’ils étaient tous les deux en train de se retrouver, à travers ces regards et ces sourires complices. Elle à l’impression d’être dans une bulle avec lui, comme si un regard suffisait pour qu’ils se comprennent, lui étant le seul détenteur de ce qui se passe entre eux aujourd’hui. Ils arriveront à se relever ensemble, elle en est intimement convaincue.

Visiblement trop heureux de ce moment pour ne pas en savourer jusqu’à la dernière seconde, les parents Williams regardent le couple s’éloigner de la maison après un dernier aurevoir. Ils gagnent la voiture garée au bout de l’allée, une main placée doucement dans le bas de son dos pour l’accompagner jusqu’à la portière côté passager qu’il ouvre lui-même, vaut à Louise une nouvelle vague de frisson, comme à chaque fois que Jamie la touche aujourd’hui. Ces gestes, ces attentions lui ont tellement manqué. Elle peine encore à croire qu’elle ait réussi à faire sans depuis des mois.  « Alors, prête pour ce rencard ? J’ai cru qu’ils ne nous lâcheraient jamais ! » Elle sourit d’avantage, comme si cela était possible, et lève la tête vers lui pour le voir sourire, comme elle ne l’avait pas vu faire depuis une éternité. Elle frôle les doigts de sa main libre, sans quitter son regard. « On ne peut plus prête, regarde ! » Elle soulève sa jupe longue pour laisser apparaître les converses que l’on pouvait deviner. Elle hausse les épaules. « Pour le confort à revoir, mais je n’avais que ça sous la main. » Elle laisse retomber sa jupe et se tourne une dernière fois vers les Williams pour leur faire signe avant de grimper dans la voiture. Elle se penche vers lui alors qu’il s’apprête à refermer la portière. « Ils sont heureux de te voir sourire comme ça. Et moi aussi. »

Elle attache sa ceinture pendant que Jamie fait le tour du véhicule avant de monter derrière le volant. Il enclenche aussitôt le moteur après s’être attaché également. Il se tourne vers elle, souriant fièrement. « C’est parti alors ! » « Let’s go ! » Elle paraît aussi impatiente que lui, surtout à le voir si fier de lui. Si heureux. Elle n’a absolument aucune idée de l’endroit où il l’emmène, il n’a rien voulu lui dire. Cette histoire de rencard était une façon de parler, elle n’avait pas été sérieuse, mais visiblement, il prend plaisir à s’y plier. Ce qui, il faut l’avouer, la touche beaucoup. Tout ce qu’elle a sut est qu’il lui fallait des chaussures confortables…n’ayant que ses converses sous la main chez Tyler et Lena, elle s’est dit qu’elles feraient bien l’affaire. Après moultes hésitations elle a fini par opter pour une jupe, mais au cas où, à prévu un short dans son sac à mains. Meilleur ami incontestable d’une femme. Elle entre-ouvre la fenêtre pour sentir le vent venir souffler contre son visage, faisant voler quelques mèches de ses cheveux dans l’habitacle. Elle est heureuse et stressée à la fois. Elle ferme les yeux une seconde pour apprécier le vent et les ouvres à nouveau pour tenter de repérer où il peut bien les conduire. Elle se tourne vers lui lorsqu’il lui parle de sa guitare qui se trouve dans le coffre. Elle le regarde avec tendresse alors qu’il reste concentré sur la route et certainement sur ce qu’il mijote, elle se rappelle le jour où il lui à lui-même offert cette guitare comme si c’était hier.  A ce moment de leur vie, ils étaient heureux, amoureux fous et sur le point de fonder cette famille à laquelle ils aspiraient. Elle pose sa main gauche au niveau de la nuque de Jamie et la caresse doucement un court instant avec son pouce. « Merci. »

Elle retire rapidement sa main, il en profite pour la saisir et l’embrasser sans pour autant quitter la route des yeux. Il ne le voit pas mais elle lui sourit, comme une adolescente. « Alors où est-ce que tu nous emmènes ? » Elle a beau voir la ville défiler sous ses yeux, elle n’a toujours aucune idée de l’endroit où il peut bien les conduire. Elle a toute confiance en lui mais à mesure que son impatience grandit, son stress également. Des moments avec lui, des rendez-vous, elle en a eu tout un tas et pourtant celui qu’elle s’apprête à vivre lui paraît unique. Ils sont différents et pourtant, ce lien si fort, si fusionnelle entre eux semble ne jamais s’être éteint. Preuve en est, une semaine seulement après être revenue vers lui, elle ne peut plus se passer de lui…une journée entière sans le moindre contact lui paraît insurmontable.


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♫ Il est heureux. Tout simplement heureux de l’avoir retrouvée, d’avoir à nouveau ce contact si particulier avec elle, ces sourires complices qui les trahissent souvent, de lui parler tous les jours, un peu comme avant. Ils se relèveront. Ils sont en train de se relever, il y croit dur comme fer et s’apprête à faire tout son possible pour préserver tout l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. Il ne la laissera plus jamais repartir, il ne la laissera plus jamais penser qu’elle n’est pas assez, qu’il lui manquera toujours quelque chose. Retrouver Louise fait aussi le plus grand bien à ses parents, inquiets malgré tout de ne plus la voir aux traditionnels repas de famille qu’il a lui-même évité quelques temps. Il le sait, qu’ils ont dû se douter de quelque chose, mais il n’a jamais abordé le sujet, n’a jamais voulu admettre une réalité bien trop déstabilisante pour lui. Et les voilà aujourd’hui, main dans la main alors qu’ils quittent la demeure familiale sous l'œil attentif de ses parents pour profiter d’une fin de journée à deux, un rendez-vous soigneusement préparé par ses soins pour lui prouver tout son amour pour elle. Il la regarde avec tendresse, l’observant sourire comme il ne l’avait pas vue depuis un certain temps, et se dit qu’elle ne pourrait jamais être plus belle, jusqu’à la prochaine fois qu’elle déclenchera un sursaut de son cœur.

Son regard se pose sur les converses qu’elle lui indique et il sourit plus encore. Elle a écouté son conseil, et si ce ne sont pas forcément les chaussures les plus confortables au monde, c’est déjà ça. Et puis, s’ils ont à marcher, ce n’est pas non plus la randonnée intensive. « C’est parfait, ne t’en fais pas. » dit-il caressant doucement son dos. Il a bien du mal à se passer d’elle, des petits moments qu’ils partagent, presque innocemment, presque timidement. Ils se sont dit qu’ils allaient y aller doucement, prendre le temps, et c’est ce qu’ils font, profitant simplement du temps qu’ils passent ensemble, mais elle lui a tellement manqué, non seulement ce dernier mois, autant que les six qui ont précédé. Elle se tourne vers ses parents et il en fait de même, imitant son geste pour les saluer une dernière fois avant qu’elle ne monte à l’intérieur du véhicule et qu’il s’apprête à refermer la portière. Elle l’interrompt et il ne peut qu’approuver ses dires. Il n’avait pas souri comme ça depuis… longtemps. « C’est surtout toi qu’ils sont heureux de voir. » Il rigole, mais n’en pense pas moins. Elle est le centre de son monde et sans elle, celui-ci n’a plus tellement de sens. Il ferme la portière et s’installe côté conducteur, prêt à décoller pour le reste de cette journée déjà bien avancée, surexcité en pensant à ce qu’il a préparé pour elle.

La voiture à peine démarrée, elle ouvre la vitre, laissant ses cheveux réagir librement au vent, les yeux fermés. Cette vision l’a toujours fait craquer, et il l’observe du coin de l'œil un instant en souriant, avant de se reconcentrer sur la route. Et voilà, elle est encore plus belle que précédemment, comme si c’était possible. Il lui indique que sa guitare se trouve dans le coffre, trop heureux de la lui rendre après tout ce temps. Un signe de plus qu’ils sont sur la voie de la guérison. Si elle se remet à la musique, alors ils sont sur le bon chemin, il le sait. Sa main sur sa nuque déclenche un frisson alors qu’il fait de son mieux pour ne pas lâcher la route des yeux. Il se contente de sourire, inclinant légèrement sa tête pour la faire reposer sur son avant-bras alors qu’elle le remercie, quelques instants seulement. Il savoure chaque attention, chaque petit geste tendre, plus encore qu’auparavant, conscient aujourd’hui de la chance qu’il peut avoir de la retrouver, même un peu, même à taton. Il a hâte de la réentendre jouer, de la réentendre chanter, son plus grand fan depuis qu’il l’a écoutée pour la première fois.

C’est maintenant sa main qu’il saisit pour l’embrasser, incapable de garder ses distances sur le chemin du premier lieu. Il veut la voir sourire encore, tous les jours, aussi longtemps que possible. Il rigole à sa question, quittant des yeux la route pour la regarder un instant, haussant brièvement les sourcils, taquin. « Ca, c’est une surprise ! » Et ce lieu, ils ne le connaissent que trop bien. Il prend une route un peu différente pour s’y rendre afin de ne pas trahir trop rapidement son secret, mais ils arrivent finalement assez rapidement devant l’endroit où tout a commencé. L’enseigne du Maxdon’s se dresse devant eux, légèrement différente de six ans auparavant, mais c’est toujours resté leur endroit. Il gare le véhicule sur le parking du pub et se retourne vers Louise, un immense sourire aux lèvres, beaucoup trop fier de son plan. « C’est pas ce que tu crois ! » Parce que oui, ça pourrait porter à confusion. Et si ce lieu est aussi devenu son démon, bien qu’il refuse de l’admettre entièrement, c’est aussi une part immense de leur histoire à eux. Il détache sa ceinture et esquisse un petit rire devant l’incompréhension qui se lit sur le visage de Louise. « Fais-moi confiance. » Il sort de la voiture et la contourne pour lui ouvrir la portière, l’invitant à sortir en lui tendant la main. « Tu m’attends ? J’en ai pour une minute. » Il caresse le dos de sa main de son pouce avant de la lâcher à contre-cœur pour s’éloigner d’elle et atteindre l’entrée du pub.

Il ouvre la porte et se dirige directement au bar pour attraper les quelques post-its qu’il a préparés un peu plus tôt, saluant au passage sa barman et complice d’un geste de la main avant de ressortir, tout sourire. Il aurait voulu faire quelque chose de plus beau, réserver le pub rien que pour ce moment, qu’ils puissent se retrouver à deux à l’intérieur, à l’endroit précis de leur première rencontre, mais il a un peu manqué de temps, et puis, il n’a pas eu envie de tenter le diable. Il angoisse un peu, maintenant. Il a eu cette idée folle la veille et s’y est lancé sans réfléchir davantage, mais maintenant qu’il est là, ça lui fait un peu peur. Peut-être que tout ça sera trop pour elle. Peut-être que, pour un couple qui veut prendre son temps, il va trop vite ? Après tout, ils n’en sont encore qu’au stade des petits gestes affectueux, et elle a déjà suffisamment hésité à l’accompagner chez ses parents. Peut-être que ce serait la goutte de trop, le surplus qui lui ferait prendre peur. Il chasse tous ses doutes en sortant du pub pour la retrouver, gardant son sourire intact en la voyant. Pourtant, il ne se dirige pas encore vers elle, se retournant pour accrocher les quelques post-its sur les murs extérieurs du bar. Ceux-là, il ne pouvait pas vraiment les préparer avant. On peut y lire, écrit au feutre noir, ‘ton sourire’ sur l’un, ‘tes yeux’ sur un autre, ‘tes petits pas de danse’ sur un dernier. Et ce n’est que le début. Il se recule légèrement pour observer son travail avant de se retourner sur elle et lui tendre la main pour l’inviter à s’avancer. « Premier arrêt, le Maxdon’s ! »

Il se sent un peu idiot d’être allé aussi loin. C’est un peu niais, peut-être. Mais tant pis. Il libère tout ce qu’il a sur le cœur, tout ce qui a façonné leur amour, leur relation, tous les pas qu’ils ont faits jusque-là.  Il prend une grande inspiration avant de parler, conscient que les post-its ne se suffisent pas à eux-mêmes pour comprendre. « Si je t’ai amenée là, c’est parce que c’est notre point de départ. C’est ici que j’ai vu pour la première fois ton sourire, que j’ai capté ton regard pour la première fois, et que j’ai pu observer tes talents de danseuse, de loin, accoudé à mon bar. Ce sont les premières choses que j’ai remarquées chez toi, les premières choses que j’ai aimées presque instantanément, et encore plus depuis ce soir-là. Je me souviendrai toujours de ta robe jaune qui volait quand tu dansais, et l’énergie que tu y mettais. Cette image-là, je la garde gravée bien précieusement dans ma tête. » Il baisse la tête, légèrement intimidé par ce qu’il vient de dire, et pourtant, c’est tellement loin d’être encore suffisant. Il redresse le regard sur elle pour lui sourire plus tendrement qu’avant, légèrement effrayé de la faire fuir avec ses mots. « Ton beau sourire, tes grands yeux bleus, et tes pas de danse endiablée, ce sont les premières raisons qui font que je t’aime. Et tout a commencé ici, y a sept ans, alors que tu étais avec quelqu’un d’autre, et que je servais dans ce pub. On a fait tellement de chemin depuis… alors, qu’est-ce que tu dirais de revisiter un peu nos souvenirs ? » Il en a écoulé, des post-its. Il est même tombé à cours de lieux sur lesquels les poser, mais là encore, il a prévu le coup. Ce n’est que la première étape d’un petit voyage autour de la ville à la recherche de leur histoire.

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♫ Elle est surprise de voir qu’il se gare devant le Maxdon’s, ne saisissant pas bien ce qu’ils font là et d’autant plus pourquoi il lui a demandé de prévoir des chaussures confortables si c’est pour l’emmener ici. Il se retourne vers elle, le sourire aux lèvres, visiblement satisfait de l’effet de surprise ayant réussi. Elle le devine fier de lui et surtout heureux, heureux d’être là. Elle ne peut que cesser de froncer les sourcils pour sourire à son tour en secouant la tête. « Ok, ok. » Bien sûr qu’elle a confiance en lui, même si elle n’a pas l’habitude des surprises. Depuis qu’ils ont commencé à se fréquenter, ils ont toujours été bien incapables de se tenir à la moindre surprise entre eux. Même la demande en mariage de Jamie s’est retrouvée assez spontanée alors que pourtant, il avait tout préparé. C’était comme ça entre eux, incapable d’avoir le moindre secret pour l’autre, incapable de ne pas partager ce qui les chamboulent. Une des choses de leur couple, que Louise espère retrouver.  Elle a, à peine le temps de l’observer, qu’il descend de la voiture pour venir lui ouvrir la portière, en véritable gentleman. Elle saisie cette main qu’il lui tend. Décidemment, il se joue d’elle et reste pour le moment très énigmatique, ce qui semble beaucoup lui plaire. « Bien, je ne bouge pas alors. » Elle sent son doigt caresser le dos de sa main, geste d’affection anodin mais qui suffit à mettre en éveil ses sens, son cœur. Il lâche sa main, elle hésite à le retenir tant elle aurait voulu garder ce contact. Au lieu de ça, elle le regarde s’éloigner tout en s’adossant à la voiture, sans cesser de sourire un instant.

Se retrouvant ainsi seule, elle garde d’abord un œil sur cette porte qu’elle à de nombreuses fois passée avant de se perdre dans ses pensées. Bousculée par ses souvenirs, par les émotions qui ont habitées chacune de ces situations vécues, elle ne cesse pourtant de sourire, se rendant compte sans difficulté que les seuls souvenirs qui ont de l’importance, les seuls que son esprit a décidé de garder intactes sont ceux qu’elle à partagé avec lui. Avec cet homme qui, sans l’ombre d’un doute, l’aime comme jamais personne ne l’a aimé. Et inversement. Si aujourd’hui encore elle se demande comment quelqu’un comme lui à put tomber à ce point amoureux de quelqu’un comme elle, elle n’à de son côté aucun doute. Grâce à lui, grâce à cette lutte qu’il a mené contre ces décisions absurdes et illusoires, elle n’a nul doute sur le fait que lui aussi, ne parvient pas à imaginer une seconde sa vie sans elle. Elle n’a jamais remis en question l’amour qu’il lui porte, seulement elle pensait ne pas être en mesure de lui suffire toute leur vie…mais à présent, il à réussi, ainsi que leur entourage, à lui faire comprendre que sans elle il n’avait plus de vie. Bien sûr, elle s’en veut et s’en voudra encore longtemps de l’avoir un peu plus brisé en agissant comme elle l’a fait, elle s’en veut qu’il ait été si mal au point de devoir sombrer un peu plus dans cette dépendance qu’il ne lui avoue qu’à demi-mots et qu’elle-même préfère taire. Elle repense à cette nuit où elle à débarqué chez Nash, où ils ont enfin ouvert leurs cœurs comme ils auraient déjà dû le faire depuis des mois…mais certainement qu’on ne peut pas passer au-dessus d’un traumatisme si facilement. Elle a retenue chacun de leurs mots, chacune de leur promesse quant à l’avenir. Elle y croit. Elle sait qu’ils vont enfin se relever et ce, main dans la main. Elle sait qu’ils vont s’aimer contre vents et marrées et qu’ils sauront donner un nouveau souffle à leur couple, leur amour est bien trop puissant pour ne pas parvenir à braver les tempêtes qui les attendent encore.

Il ressort de l’établissement, toujours ce sourire lumineux accroché aux lèvres. Louise se redresse, prête à s’avancer vers lui mais reste finalement vers la voiture. A peine sorti, il se retourne vers la façade du pub sur laquelle il accroche quelque chose. Elle le regarde faire, intriguée, sans comprendre ce qu’il fait.  Il se recule, observant ce qu’il vient d’accrocher et se retourne enfin vers elle pour lui tendre à nouveau la main. Cette fois elle avance jusqu’à sa hauteur et saisie sa main à laquelle elle mêle ses doigts et s’appuie doucement contre lui. « Qu’est ce que tu fabriques Jamie ? » Elle laisse échapper un rire, elle n’en peut plus de tout ce mystère. Premier arrêt ? Elle ne comprend toujours pas ce qui l’attend. Elle s’avance un peu plus de manière à voir ce qu’il à accroché. Il s’agit de post-it sur lesquels sont écris au feutre noir. Elle lit ces mots, suppose qu’ils lui sont dédiés mais ne saisit toujours pas tellement où il veut en venir. C’est un peu contradictoire, elle voit Jamie tout sourire, semblant satisfait de lui mais en même temps elle le sent nerveux, vraiment comme à un premier rendez-vous. Chose que là encore, ils n’ont pas vraiment eu. C’est à ce moment qu’il décide de lui expliquer, pourquoi ils sont là et ce qu’il à en tête pour ce ‘rencard’. Elle l’écoute avec attention, chacun de ses mots. Infiniment touchée, elle porte sa main libre devant sa bouche et écarquille les yeux, passant son regard de ces post-it à son mari, qui baisse la tête, comme s’il était gêné par ce qu’il vient de confier. Elle presse un peu plus sa main dans la sienne, et caresse le dos de sa main du bout des doigts.

Elle aussi se souvient de ce jour, elle s’en rappel parfaitement. Si elle connaissait depuis quelques temps Elea par le biais de son petit ami de l’époque, c’est ce soir-là qu’elle a enfin fait la rencontre de son jumeau adoré. Fraîchement en couple avec celui qui était leur ami, elle n’avait pas eu l’occasion de vraiment se rapprocher de la jeune femme et elle ne lui avait donc qu’à peine évoqué l’existence de ce frère qui s’avérait être la moitié d’elle-même.  Elle se souvient de ce moment où son petit ami la faisait tournoyer sur elle-même, au grès de cette musique qui passait en fond et où elle ne pouvait s’empêcher de rire. C’est en redressant la tête, qui lui tournait légèrement que son regard croisa le sien. Ce regard vert brillant qui était alors posé sur elle, son visage s’illumina instantanément de ce sourire dont il a le secret. Il aurait fallu être complétement aveugle pour ne pas le trouver charmant, pour ne rien ressentir alors qu’il avait cette manière de la regarder, elle. Ils n’en n’ont jamais vraiment parlé tous les deux, elle mentirait si elle disait qu’elle avait eu un coup de foudre, ne sachant d’abord pas ce que c’est, mais ce qu’elle sait c’est qu’elle n’a jamais oublié ce sourire et ce regard. Elle n’a jamais oublié ce que son corps ressentait quand il se glissait derrière elle pour lui apprendre à tenir sa guitare comme il faut, comme son cœur et son corps vibraient à chaque fois qu’il lui souriait. Elle ne remerciera jamais assez cet ancien petit ami pour lui avoir ouvert les yeux quand au fait que Jamie n’était pas qu’un ami pour elle. Il était plus que ça. Tellement plus.

Il relève finalement le regard vers elle et la regarde d’une manière vraiment tendre. Elle laisse tomber sa main de devant sa bouche, laissant tomber son bras le long de son corps, elle est à deux doigts de flancher. D’envoyer valser toutes les conneries qu’elle a put lui dire et se raconter à elle-même et l’embrasser sur le champ. Après tout, il reste son mari. L’homme qu’elle aime le plus au monde, celui pour qui tout son être vit. Au lieu de ça elle l’écoute de nouveau avec attention. Sept ans déjà…Cela lui paraît peu et tellement en même temps. Elle n’a pas vu le temps s’écouler à ses côtés. Le regard brillant, touché par ce qui semble être la première étape de ce rencard, elle accroche le sien, plus proche de lui qu’il lui est possible, elle vient poser sa main libre sur sa joue et la caresse doucement, venant faire courir doucement son pouce vers ses lèvres. Elle le scrute, souriante, luttant contre son désir de plus. « Merci mon amour. » Elle se mort la lèvre. Presque gênée alors que pourtant il s’agit toujours du même Jamie, de SON Jamie. Repartir de zéro, comme elle l’avait pensé était absurde et surtout impossible. Elle n’avait finalement besoin de que de lui et si ce qu’il avait préparé la touchait énormément, il n’avait pas besoin de se donner tant de mal pour la reconquérir. Ses sentiments n’ont jamais perdu de leur intensité, au contraire. « Je savais qu’il y avait au moins une bonne raison pour que je sorte avec Liam ! » Elle rit et bascule sa tête en arrière avant de ne le regarder de nouveau. Elle ne résiste pas et dépose lentement un baiser juste à la commissure de ses lèvres. « Je suis plus que partante pour revisiter nos souvenirs. Les plus beaux de ma vie. J’en reviens pas que tu te souviennes de tous ça. »

Plus curieuse que jamais, il lui tarde à présent de découvrir la suite du programme. Elle est tellement émue par cette première étape, qu’elle devine que la suite ne fera que la toucher davantage. Ils commencent à s’éloigner de ce mur, elle l’entraîne en tenant toujours cette main qu’elle n’a pas lâchée, vers la voiture. Elle marque pourtant un arrêt pour relever la tête vers lui, un immense sourire aux lèvres. « Tu sais Jamie, si on n’était pas déjà mariés je penserais que tu as une idée derrière la tête avec ce magnifique rencard que tu m’offres. »


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♫ Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’effet de surprise est bel et bien présent. Il la voit froncer les sourcils devant la devanture du Maxdon’s, n’ayant aucune idée de ce qui l’attend, un peu méfiante quant à son choix de lieu. Il existe un non-dit entre eux, quelque chose dont il ne parle pas vraiment, ou en tout cas, quelque chose dont il se refuse à parler. Un problème qui n’en est pas vraiment un, mais qui a tout à voir avec le Maxdon’s. Il tente de la rassurer, lui intimant de lui faire confiance alors qu’il sort du véhicule avec son plan en tête, le sourire aux lèvres. Il voit le sien se dessiner sur son visage et ça le rassure, lui aussi. Lorsqu’elle verra le résultat, elle comprendra. Et puis, l’idée n’a jamais été de la traîner à l’intérieur pour passer la soirée ici. Non, ce soir, il a vu les choses en grand. Trop grand peut-être, mais il s’est enfoncé dans cette brèche jusqu’au bout, et n’a pas eu encore de se freiner, quand bien même l’idée paraisse folle, il a envie de la poursuivre. Il n’est pourtant pas spécialement un grand romantique, pas vraiment adepte des grands gestes d’affection dignes des grandes comédies romantiques, préférant le confort de l’intimité, mais cette fois, il s’est pris au jeu.

Il entre dans le pub pour récupérer la petite boîte avec les post-its qu’il a préparée le matin-même puis ressort en souriant, un peu trop fier de son plan, devant une Louise intriguée, adossée à la voiture. Il prend le temps de placer les post-its un à un de façon lisible, dans l’ordre précis qu’il a établi, puis se recule pour vérifier que les mots qu’il a écrits au feutre noir soient bien visibles, avant de se retourner pour inviter Louise à s’approcher, lui tendant la main dans l’espoir qu’elle la saisisse, ce qu’elle ne tarde pas à faire, liant ses doigts aux siens. A sa question, il sourit plus encore. C’est rare qu’il arrive à lui faire une surprise, d’autant plus une aussi grandiloquente que ce qu’il a en tête. Heureusement, cette idée de rendez-vous ne leur est venue que la veille, lui laissant peu de temps pour craquer et tout lui dire avant l’heure. Il est stressé, légèrement affolé à la possibilité d’en avoir déjà trop fait, alors qu’elle voulait y aller en douceur, prendre le temps de se rapprocher l’un de l’autre, mais dès lors qu’elle a abordé le fait de la reconquérir, il n’a pas hésité à saisir l’opportunité de la prendre au pied de la lettre. Maintenant, il espère simplement que ça ne la fasse fuir plus loin encore. Il resserre son étreinte sur sa main alors qu’elle s’avance pour lire les petits mots qui lui sont adressés sans en comprendre réellement le sens. Ca aussi, il l’avait prévu. Il n’a pas imaginé de discours réellement précis, il n’en a pas besoin, de toute façon, il sait parfaitement ce qu’il veut lui dire, ce que ce lieu représente pour eux, pour leur histoire. Il se lance alors, sa main toujours dans la sienne pour y trouver un certain réconfort. Une partie de lui ne peut que s’inquiéter de la possibilité que ce soit peut-être la dernière fois, soucieux de sa réaction, une angoisse qu’il n’avait pas auparavant, mais qui se fait de plus en plus présente.

A sa réaction, il sourit, baissant la tête sous le coup de l’émotion, légèrement gêné par ses propres mots. Il n’a jamais rechigné à lui dire qu’il l’aimait, il n’a pourtant pas souvent exprimé à quel point, et encore moins énuméré toutes les choses chez elle qui lui font vibrer le cœur. Sept ans auparavant, il n’aurait jamais imaginé qu’ils en seraient là aujourd’hui, autant dans le positif que dans le négatif. Leur histoire est unique, et ses plus beaux souvenirs sont avec elle. Il a aimé avant elle, mais il n’a jamais aimé autant qu’il peut l’aimer, elle. Il lui propose alors un tour d’horizon de leur histoire, de la manière dont il s’en souvient, et de toutes ces choses qu’il a besoin de lui dire ce soir. Elle se rapproche de lui et il profite de son contact, fermant les yeux alors qu’elle lui caresse la joue, s’efforçant de ne pas aller plus loin pour la laisser aller à son rythme. Pour l’instant, il savoure chaque contact qu’elle lui offre, ayant souffert trop longtemps de ce manque de tendresse. De sa main libre, il s’accroche à la sienne en rouvrant les yeux pour sourire à ses mots. Elle ne s’est pas brusquée, elle n’a pas fui, et ça l’apaise. Il se détend alors, se laissant imaginer que la suite de ce rendez-vous lui plaira.

Sa remarque lui arrache un rire à lui aussi. C’est vrai qu’il n’a jamais remercié Liam, ce qui aurait été très mal placé de toute évidence, mais c’est un peu grâce à lui, finalement. Il l’observe basculer la tête en arrière, cette manière qu’elle a de rire qu’il a toujours adoré, sans s’attendre à ce qu’elle lui dépose finalement un baiser au coin des lèvres. Il y répond de la même manière, en douceur, se faisant violence pour ne pas demander plus. Il resserre alors son étreinte sur sa main, un sourire tendre aux lèvres. « Je n’ai rien oublié. » Comment aurait-il pu ? Cette soirée reste gravée dans sa mémoire, ses pupilles qui rencontrent les siennes, ce sourire hypnotisant qui le séduit immédiatement, et cette jalousie qu’il vient à ressentir envers cet homme qui a la chance de la faire danser. Il s’est contenté de la regarder durant des mois, tentant de faire passer ce sentiment en se cherchant des consolations, mais rien n’y a fait. Elle était la seule qu’il voulait, et ça n’a jamais changé. « Allons-y alors. » dit-il, prêt à passer aux prochains souvenirs. Il se dit que c’était une bonne idée, finalement, ce rendez-vous. Ce voyage à travers le temps pour se rappeler un peu d’eux deux.

Il se retourne pour récupérer les post-its qu’il a collés au mur et les enferment dans la boîte dans laquelle ils étaient quelques minutes plus tôt, puis, ensemble, ils se redirigent vers la voiture. Elle arbore son plus beau sourire, preuve que cette première étape lui a plu et il s’en félicite, espérant que la suite ne fasse que confirmer ce sentiment. Ils s’arrêtent un instant et sa remarque lui déclenche un nouveau petit rire. Il hausse les épaules innocemment, laissant planer le doute volontairement. « C’est toi qui as dit qu’il fallait te reconquérir. Qui sait ce qui pourrait arriver. » C’est vrai que ça aurait fait une belle demande en mariage, s’il y avait pensé quelques années plus tôt. Tellement plus originale et grandiose que la proposition qu’il lui a faite au sortir de sa nuit. Pourtant, il ne regrette pas la spontanéité de ce moment-là, non plus. Il se rapproche d’elle, et ose un léger baiser sur sa joue avant de s’éloigner pour lui ouvrir la portière, jouant jusqu’au bout son rôle de gentleman de l’instant, le sourire encore aux lèvres. Ce n’est que le début de l’histoire.

Il contourne le véhicule pour la rejoindre à l’intérieur, côté conducteur. Ils auraient pu se rendre à un autre point dans le quartier, mais ça n’aurait pas été dans le bon ordre. A l’intérieur, il se retourne vers elle, l'œil rempli de mystères, lui tendant la boîte dans laquelle il a placé les post-its. « Une idée d’où je t’emmène maintenant ? » Il aurait adoré faire le chemin à pied, laisser la voiture ici et faire le tour de la ville, mais le prochain point aurait été trop loin, et ils auraient manqué de temps pour tout le reste. Il démarre alors, prenant la route vers South Oceanside, à environ dix minutes en voiture. De là, il a prévu deux lieux clés, deux endroits qu’ils n’ont pas vus depuis bien longtemps, à vrai dire. Il se gare un peu avant le premier lieu, désireux de maintenir la surprise jusqu’au bout. Il y a quelques années, avant qu’ils soient ensemble, c’est là qu’il vivait, en colocation avec le chanteur de son groupe, dans un appartement de South Oceanside. Il adorait cet appartement, et sa proximité avec la plage. C’était un lieu dans lequel ils se retrouvaient souvent, avec tous les membres de son groupe, l’appartement régulièrement visité par leurs amis, il y était rarement seul. Pourtant, il existait un créneau qu’il se réservait, pour lequel il insistait toujours pour ne pas être dérangé. Et ce créneau, c’était toujours les cours de guitare qu’il donnait à Louise, quand bien même ils n’étaient qu’amis, il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir s’y retrouver seul avec elle. Cet appartement, ils y ont passé beaucoup de temps tous les deux, en tant qu’amis, mais aussi au début de leur relation.

Ils sortent de la voiture et il lui rattrape la main, tout sourire, pour marcher tranquillement jusqu’à cette suite d’appartements qu’ils ont tant connue. Il s’amuse de l’observer redécouvrir les lieux et comprendre progressivement où il l’amène. Cette fois, il n’a pas eu de complice, et s’est contenté d’espérer que personne ne décroche les précieux post-its qu’il a accrochés sur le mur du bâtiment dans lequel il vivait auparavant. Les bouts de papiers sont toujours là et son sourire s’accentue, soulagé. « Tu te souviens de cet appartement ? » Cette fois-ci, sur les papiers sont inscrits les mots suivants : ‘Ta voix’, ‘Ta force de caractère’, ‘Ton indépendance’. Ca lui fait bizarre de se retrouver ici, de se remémorer cette époque-là, bien spéciale, après tout ce qui est arrivé depuis. Il porte la main de Louise à ses lèvres pour lui déposer un bref baiser avant de lui faire face en souriant. « C’est là que je t’ai entendue chanter pour la première fois. Tu fredonnais pour accompagner la guitare, et tu t’es laissée emporter par la musique, comme ça t’arrive souvent. Je suis tombé amoureux de ta voix, et pourtant j’essayais de toutes mes forces de m’en empêcher ! » Il lâche un léger rire en se souvenant de ce détail. « C’est aussi là que tu es venue lorsque Liam et toi, vous avez rompu, et que tu m’as proposé de t’accompagner pour lui casser la gueule. » Un nouveau rire passe la barrière de ses lèvres. « Qu’est-ce que j’étais content que ce soit fini entre vous. Vous alliez pas bien ensemble, de toute façon. » Il lui sourit, taquin, bien qu’il pense réellement ce qu’il dit. Il la bridait, là où elle aurait dû être libre. « La vérité, c’est que tu n’as jamais eu besoin de personne pour mener tes combats. Et même si j’en ai un peu fait les frais, j’ai toujours admiré ton indépendance et ta force. »

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♫ Son haussement d’épaule et sa remarque quant au fait de la reconquérir, la font sourire de plus belle. Elle avait lancé ça la veille, un peu maladroitement, ne trouvant pas le terme adéquat mais elle est heureuse de voir que cette idée un peu folle n’est apparemment pas passée inaperçue. Jamie a saisi cette occasion, une belle idée dont Louise savoure chaque minute. Chaque minute durant laquelle elle sait, elle sait qu’elle n’a jamais cessé d’aimer cet homme et surtout elle sait que sa vie est auprès de lui et nulle part ailleurs. Aujourd’hui elle peut affirmer avec certitude qu’elle est prête à braver vents et marées à ses côtés. Même après six ans de relation, son mari arrive à la surprendre, encore. Il arrive à lui faire de nouveau saisir l’ampleur de ses sentiments, semblant ne jamais s’amoindrir, au contraire. Touchée en plein cœur par ce baiser qu’il lui laisse sur la joue, elle l’observe lui ouvrir la portière côté passager. Le sourire aux lèvres elle s’avance et grimpe sans attendre après avoir pris le temps de le regarder avec affection un instant. « Merci. »

A peine installé à ses côtés, il se tourne vers elle, le regard vif, elle lui sourit alors qu’elle attrape cette boîte qu’il lui tend et la pose sur ses cuisses. Elle s’amuse à faire glisser ses doigts sur son menton, faisant mine de réfléchir face à sa question. « Huum…je ne sais pas. Peut-être à South Oceanside ? » Elle se pince la lèvre, sans le quitter du regard, se remémorant quelques brides de cette époque où elle allait le rejoindre aussi souvent que possible dans ce quartier où il vivait alors avec Archie. C’est dans un bar de ce quartier qu’ils se sont embrassés pour la première fois. Alors qu’il démarre la voiture, elle se contente de poser ses mains sur cette boîte qui renferme ces mots qu’il lui a dit quelques minutes plus tôt, ces mots reflétant ses sentiments, ceux d’aujourd’hui, ceux d’il y à déjà sept ans. Elle s’accroche à cette petite boîte en fer, faisant de sorte que ses mains n’aillent pas s’aventurer vers lui, alors qu’elle en meurt d’envie. Son contact lui a tant manqué. Elle regarde par la fenêtre, elle sait que si elle se tourne vers lui, elle ne pourra pas le quitter des yeux. Elle ne pourra pas ne pas le toucher. Alors elle scrute l’horizon qui se dessine rapidement devant eux, commençant à penser à cette période si charnière de sa vie à mesure qu’ils avancent dans ce quartier où elle avait tant aimé passer une bonne partie de son temps il y à quelques années.

Descendus de voiture, il attrape sa main, elle sourit tout autant que lui après un bref regard sur leurs deux mains liées. Ils marchent dans la rue vers cette suite d’appartements qu’ils ont bien connus. Elle laisse échapper un soupir, finalement surprise que ce soit ici qu’il la conduise. Elle aperçoit là aussi des post-it collés contre le mur du bâtiment de son ancien appartement. « Tu es fou. » Elle laisse échapper un rire avant de mordre sa lèvre, consciente de tout ce qu’il semblait lui avoir préparé en moins de 24H. « Bien sûr ! Comment je pourrais avoir oublié cet endroit ? » L’air taquin, elle le regarde, se rappelant de chaque instant qu’elle avait put passer entre ces murs, toujours avec lui. Chaque cours qu’il s’évertuait à lui donner et où ils se rapprochaient toujours un peu plus, chaque soirée où elle avait eu la chance de faire partie un instant de la ‘bande’ et surtout de cette nuit-là. Cette nuit où tout a changé. Elle lit chaque mot, tordant ses lèvres, surprise de voir inscrit les deux derniers. Bien que ces traits de caractère fassent d’elle ce qu’elle est, ils l’ont aussi poussé à parfois ne pas adopter les réactions idéales et à ainsi blesser aux passages ses proches, à commencer par Jamie ces derniers mois. Il la tire de ses songes en attirant sa main à ses lèvres pour y déposer un baiser, avant de lui faire face.

Elle l’écoute avec attention, avec une émotion particulière se remémorant ces instants qu’il évoque. Elle rit en se rappelant qu’effectivement, elle n’arrivait pas toujours à rester concentré sur le cours en lui-même car la mélodie la poussait à fredonner, à chanter. Ça a toujours été comme ça, un peu comme si ses cordes vocales étaient possédées à la moindre note de musique. Alors qu’il rit à son tour, elle est touchée par cet aveux qu’il lui vient de lui faire. Elle n’a pas l’occasion de répliquer, elle se contente de s’accrocher un peu plus à sa main qu’elle na pas lâché et s’avance un peu plus vers lui. Elle sourit à l’évocation de Liam et de ce soir où elle a débarqué devant cette porte, trempée par la pluie pour demander à Jamie de venir casser la gueule à celui qui venait de devenir son ex avec elle. Si, dès ce jour-là, elle n’avait éprouvé aucune peine à se faire quitter par ledit Liam, elle avait simplement mal vécue qu’il le fasse de cette manière en accusant Louise de quelque chose pour laquelle elle ne se pensait pas coupable. Pourtant, même si elle-même ne le savait pas encore à cet instant, il avait raison. Tous ces fichus regards qu’elle échangeait avec Jamie, depuis qu’ils se connaissaient, tous ces cours, tous ces moments passés ensemble n’étaient pas sans équivoque. Mais ce genre de sentiments étaient si nouveau pour elle qu’elle n’avait pas été capable des les identifier avant un moment. Avant que Jamie ne l’aide à le faire.  Son rire se mêle au sien, à force de tirer sur cette main, elle se retrouve contre Jamie, et malgré son air taquin, elle écoute avec émoi sa dernière confidence. Elle se contente de soutenir son regard puis glisse sa main libre contre sa joue qu’elle caresse du bout des doigts. « Jamie » Elle murmure son prénom dans un souffle, au plus proche de lui. Elle peut sentir son souffle à lui sur elle, ce parfum ambré et légèrement sucré qu’elle affectionne…même si elle aurait envie d’attendre, elle ne peut s’empêcher de venir plaquer ses lèvres contre les siennes.

Son propre cœur bat à rompre dans sa poitrine, comme il y a des années, elle les sent ces papillons au creux de son ventre. Elle entrouvre les lèvres pour venir accentuer ce baiser qui marque lui aussi un nouveau tournant de leur relation. Jamie n’a nul besoin de faire en sorte de la reconquérir…Elle n’a jamais cessé de lui vouer cet amour si fort, si puissant qui ne paraît pas pouvoir disparaître entre eux. Elle pose finalement son front contre le sien, heureuse de retrouver la moitié d’elle-même. « Je n’ai jamais eu besoin de personne, avant de te connaître. » Elle aurait voulu s’excuser, encore une fois, pour ce qu’elle lui avait fait endurer ces dernières semaines, ces derniers mois, mais elle n’avait pas envie de venir alourdir cette atmosphère si légère, si belle et envoutante. « Excuses moi, je n’ai pas pu résister davantage. » Elle se pince la lèvre et laisse un rire s’échapper dans un souffle. « Moi qui m’étais dit d’attendre au moins l’endroit où on s’est embrassé pour la première fois. »

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♫ Il n’a rien oublié. Pas une seule seconde de son temps passé avec elle, pas une seule minute pendant laquelle ils étaient ensemble, en couple comme en tant qu’amis. Elle l’a hypnotisé immédiatement, et s’il a fallu attendre un long moment avant de la conquérir, il ne regrette pas leur histoire un seul instant. Il veut la retrouver, la reconquérir, et rétablir ce lien qu’ils avaient, encore quelques mois auparavant, cette légèreté qui les a toujours caractérisés. Il n’a jamais cessé de l’aimer, pas une seule seconde, quand bien même ils n’étaient plus en mesure de communiquer, et il est prêt aujourd’hui à le lui prouver. Si l’idée d’un rendez-vous galant n’était qu’une boutade, une proposition lancée sur le ton de l’humour, sans aucune réelle intention de la mener à bien, il n’a pas pu s’empêcher de la prendre au mot, dévoilant tous ses sentiments, tout l’amour qu’il peut bien lui porter, sur ces bouts de papiers, si nombreux qu’il n’a même pas réussi à tout placer, malgré tous ses efforts, preuve qu’il leur reste encore tant de choses à faire ensemble. Il aime tout chez elle, toutes ces caractéristiques qui font d’elle ce qu’elle est, le bon comme le mauvais, le beau comme le moins beau, il se retrouve à aimer chaque parcelle d’elle, jusque dans les moindres détails, et, comme si ce n’était pas encore assez, en découvre chaque jour de nouvelles facettes à aimer. Ca s’est toujours vu, dans sa manière de la regarder, comme si elle était son trésor, son soleil autour duquel il tournait.

Si le Maxdon’s marque le point de départ, et récurrent, de leur histoire, l’appartement qu’il a habité avec Archie n’en reste pas moins iconique, lieu de rendez-vous privilégié, dans lequel ils se retrouvaient déjà bien avant d’être ensemble, pour qu’il puisse lui apprendre à jouer de la guitare. Il n’ira pas mentir, il s’agissait plus d’une excuse pour la voir, un moyen de se rapprocher d’elle, de la garder auprès de lui, d’une certaine manière. Déjà passionné par sa présence, il avait même passé un accord avec Archie, à l’époque, pour qu’il ne soit pas à l’appartement lorsqu’elle venait, qu’ils puissent se retrouver seuls tous les deux, dans une intimité un peu particulière. La musique a été leur moyen de communiquer, leur façon de s’avouer des sentiments sans vraiment se le dire, au travers des chansons qu’il lui apprenait dans l’espoir qu’un jour, ça ferait sens. Il y en avait eu, des regards échangés, des rires étouffés, des envies renfrognées. Il éprouve une certaine tendresse en se remémorant de cette époque, à mi-chemin entre la certitude qu’il s’agissait déjà de la femme de sa vie, et la crainte qu’elle ne le voie pas de la même manière. Cette incertitude presque grisante qui laissait place à une ambiguïté toute particulière, que, pourtant, il ne regrette pas le moins du monde. Il se souvient aussi des regards en coin de Liam, lorsqu’ils se retrouvaient tous ensemble, et de cette discussion qu’il a eu avec lui, un jour, alors qu’il lui disait déjà de la laisser tranquille. Lui, il s’était contenté de rire, amer, sirotant sa bière en la voyant s’approcher pour accrocher son bras à celui de Liam, le regard de celui-ci vissé sur lui, comme une menace silencieuse. Le nombre de fois où il a cru bouillir, dévoré par la jalousie de la voir à ses côtés à lui, qui ne connaissait même pas sa chance.

Il lui fait de nouvelles confessions, de nouveaux aveux de sentiments, alors que les post-its se trouvent encore sur le mur du bâtiment par miracle, lui décrivant avec ses mots ce qu’il peut ressentir pour elle, et toute l’admiration qu’il lui porte, avouant finalement qu’il n’avait pas éprouvé tant de compassion à la voir débarquer à sa porte après sa rupture avec Liam, y voyant là sa chance, et s’il aura encore fallu attendre quelques mois supplémentaires, il avait raison. Il se remémore tout le chemin parcouru depuis, toutes ces années partagées, qu’il ne changerait pour rien au monde, encore fou amoureux d’elle, plus encore que le premier jour. Il voit un sourire se dresser sur ses lèvres à mesure qu’il parle, se rapprochant progressivement de lui en tirant sur sa main, jusqu’à se retrouver tout contre lui. Ses yeux sont rivés sur elle, une timidité nouvelle au creux des joues, alors qu’il se dévoile un peu plus qu’il n’en a réellement l’habitude, mais c’est pour elle, et il a passé bien trop de temps silencieux.

Elle est toute proche, et il sent son souffle lui caresser la joue, alors que sa main en fait de même, et qu’il ferme un peu les yeux pour profiter de l’instant, savourant la façon dont elle murmure son prénom. Il rouvre alors les paupières pour lui sourire, ses lèvres à quelques centimètres à peine des siennes alors que son regard oscille entre sa bouche et ses pupilles, rapprochant son visage son oser réduire à néant le peu de distance qui les sépare encore. A l’instar de leur premier baiser, c’est encore elle qui fait le premier pas, capturant ses lèvres après des semaines sans y avoir goûté. Après une légère réaction de surprise, il sourit à travers le baiser, portant une main à sa joue pour approcher un peu plus son visage, caressant sa pommette du pouce, tandis que sa deuxième main vient se loger dans ses cheveux. Il savoure le moment, retrouvant enfin la douceur de ses lèvres, enivré par l’odeur de son parfum, qui lui chatouille les narines. Ca lui avait terriblement manqué, et s’ils s’étaient mis d’accord pour y aller doucement, prendre le temps de se réapprivoiser, de se parler, la réalité vient bien vite les rattraper, à jamais incapables de se tenir trop loin l’un de l’autre. Il suit son rythme, laissant glisser sa main de sa nuque à son dos, l’autre toujours placée derrière son oreille, puis elle se détache légèrement de lui, alors que son coeur tambourine dans sa poitrine, et qu’il n’a plus aucune envie de la lâcher un seul instant. Son front contre le sien, il sourit à ses mots, touché, fermant les yeux face à l’apaisement qu’elle lui apporte alors. Il les rouvre en l’écoutant s’excuser, pour lui qui n’attendait que ça, un pas en avant, une avancée vers l’avenir qu’ils s’efforcent désormais d’entrevoir.

Il joint son rire au sien, détachant son visage pour mieux la regarder d’un air tendre, son pouce caressant sa joue machinalement. « C’est dommage, c’était ma prochaine destination. » Il lâche un nouveau rire avant de lui embrasser la joue, trop heureux pour le cacher, plus décontracté à présent. « Et tu n’auras jamais à t’excuser de m’embrasser… au contraire. » Il arque un sourcil, taquin, avant de capturer à nouveau ses lèvres, lui ayant manqué bien trop longtemps. Il en oublierait presque la mission qu’il s’est donnée, la raison de leur présence ici, et ce qu’il a prévu pour la suite. Il n’y a qu’elle, à ses côtés, le reste n’est plus que futilité. « Ça m'avait manqué… le goût de tes lèvres… » chuchote-t-il en se détachant, passant doucement son pouce sur celles-ci. Il esquisse un sourire, raccrochant son regard au sien, infiniment soulagé de la tournure que prennent les événements. « Et j’ai encore tout un tas de souvenirs à te faire revivre pour te reconquérir ! » Un petit rire s’échappe de sa bouche, et il fait glisser sa main le long de son bras pour attraper la sienne, se reculant en basculant la tête de côté pour lui indiquer le chemin. « Tu veux toujours continuer ? »

Sans lâcher sa main, il récupère les post-its qu’il avait accrochés au mur de son ancien appartement pour les enfermer dans la boîte qu’il lui a donnée un peu plus tôt, avec les premiers. Ils reprennent finalement la route jusqu’à la prochaine destination, ce fameux bar dans lequel ils se sont embrassés pour la première fois, puis enchaînent les étapes une à une : la plage, le restaurant de leur premier vrai rendez-vous, le premier appartement dans lequel ils ont habité ensemble, le lieu de leur mariage… Tous ces endroits remplis de souvenirs qui retracent peu à peu leur histoire. A la fin de la soirée, la boîte est remplie de petits papiers et, il le sait, ce n’est pas encore terminé. Il a déjà complimenté sa ténacité, son indépendance, sa douceur, son audace, ses petites mimiques, sa façon de rougir, son air concentré lorsqu’elle joue de la guitare, la beauté de son visage endormi, ses désastres culinaires, sa façon de pencher la tête en arrière lorsqu’elle éclate de rire… toutes ces choses qu’il aime tant chez elle, qu’il ne changerait pour rien au monde, et garde auprès de son cœur, ancré profondément.

Leur route les mène alors jusqu’au parc non loin de chez eux. Il a longuement hésité à les amener jusqu’à leur maison, lieu important de leur histoire, encore en suspens, mais s’est finalement ravisé, pensant que la peine que cela causerait viendrait jeter une ombre sur cette belle soirée. Il n’est pas prêt à la voir s’éloigner à nouveau, et n’a certainement pas envie de la voir souffrir davantage. Alors, il s’est contenté du parc, et son plan n’est pas encore totalement terminé. Il sort en premier de la voiture, s’empressant de lui ouvrir la portière pour le simple plaisir de lui prendre la main en sortant, puis attrape la nappe et le petit panier qu’il avait soigneusement placés dans le coffre. Ils ont quitté ses parents depuis des heures, et le soleil est déjà couché, à l’heure qu’il est, le moment idéal pour un petit pique-nique improvisé, le moyen de clôre en beauté. « Il me reste encore quelques tours dans mon sac, avant de te redéposer chez toi. » Ca lui fait bizarre à dire. Étrange de savoir qu’elle ne vit plus avec lui, que ce soir, ils rentreront probablement séparément. Il a bien du mal à s’y faire, pour lui qui n’imaginait pas ça un seul instant, mais il accepte. « J’espère que tu as faim, au moins ? » Il rattrape sa main et lui donne un baiser sur le côté du front, tentant par la même occasion de repérer l’endroit exact, à l’intérieur du parc, où se trouve sa prochaine surprise.

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♫ Elle sent cette légèreté soudaine qui s’installe entre eux, elle le trouve aussitôt plus détendu et son sourire est bien plus franc, plus assuré. Entendre son rire qui résonne lui réchauffe le cœur et la fait elle-même sourire alors qu’il embrasse sa joue avant de capturer à nouveau ses lèvres, tandis que son sourire à elle s’étire et que ses doigts viennent glisser dans sa nuque pour venir appuyer ce baiser. Tout paraît se raviver en elle. Tout semble tourner autour d’eux, plus rien n’existe. « Et moi celui des tiennes. » lui avoue-t-elle dans le même murmure que le sien, alors que son pouce passe sur ses lèvres et que leurs regards se lient et déjà, les mots ne sont pas nécessaires pour qu’ils se comprennent. Leurs rires s’entremêlent et sa main vient attraper la sienne avec douceur. Avec ce naturel dont ils ne peuvent clairement pas faire abstraction. Il n’a nul besoin de la reconquérir, elle a toujours été sienne et le sera toujours, elle en est persuadée. Véritable partie d’elle-même qui la complète, elle sait, elle en est plus convaincue que jamais, elle ne peut pas vivre sans lui. Dans le sens littéral du terme. Sans lui, elle se meurt. Et aujourd’hui, elle décide de vivre. De revivre avec lui à ses côtés. Revivre ses souvenirs qui font d’eux ce couple si amoureux, si fusionnel qu’ils étaient finis de lui faire voir plus clair encore. « Bien sûr ! Je veux revivre chacun des plus beaux moments de ma vie. »

Tous ces lieux qui s’enchaînent, ces souvenirs si chers à son cœur, elle se les aient remémorés ces dernières semaines, même si ça lui faisait mal, même si souvent ça la perdait davantage dans les méandres de ses pensées diffuses. Jamie a pensé à tout, chaque lieu qui se raccroche à leur histoire, il avait préparé tous ces post-it, tous ces mots qui n’ont cessé de la toucher à mesure qu’ils avançaient. Si elle n’a jamais douté un seul instant de l’amour qu’il lui porte, aujourd’hui elle a notion que c’est encore plus fort que ce qu’elle c’était imaginé, plus intense. Elle se sait infiniment chanceuse d’être aimée de cette manière par un homme qu’elle-même aime plus que la vie elle-même. Sa vie ne mérite pas d’être vécue sans lui à ses côtés. Leur problème n’est pas réglé mais elle préfère garder cette certitude-ci en tête. Bien sûr, elle remarque qu’il a pensé tous les endroits de leur histoire, sauf leur maison. Lieu de leur vie devenue trop douloureux, même si là aussi ils ont tout de même tant de souvenirs heureux. Louise serre la main de Jamie lorsque cette pensée la transcende, tentant d’éviter de ne s’attarder sur ces souvenirs-ci, trop entachées par les derniers en date qui ont longtemps hanté ses nuits. Il a bien fait de leur épargner ce lieu, de raviver ce à quoi il les rattache à présent, ce souvenir prédominant sur les autres.

Elle tient fermement cette boîte en fer refermant chacun de ses post-it, chacune de ces choses qu’il aime chez elle et qui l’a émue, quand il se gare devant le parc, proche de chez eux. Elle fronce légèrement les sourcils, surprise par cette destination mais se laisse encore portée par ce qu’il semble avoir prévu. A peine garé, il sort de la voiture et vient lui ouvrir la portière pour lui tendre la main, qu’elle saisit sans hésitation. Il ouvre le coffre et attrape une nappe et un panier. Louise rit et vient poser sa main libre devant sa bouche, elle lance un regard rieur à son mari. « Il fait déjà nuit ! Tu veux pique-niquer à la belle étoile ? » Son cœur se pince lorsqu’il évoque le fait de la redéposer chez elle. Elle baisse le regard un instant, et serre un peu plus sa main dans la sienne. Elle vient de le retrouver et pourtant, elle aimerait ne plus jamais se défaire de lui. Elle lâche sa main un instant et profite du coffre ouvert, pour saisir sa guitare qui semble lui tendre les bras. « Je prends ça du coup. Il y a quelque chose que j’aimerai te jouer. » Il est temps pour elle, d’en dévoiler un peu plus à Jamie, que lui aussi se rende compte de ce qu’elle a sur le cœur. « Peut-être que tu n’auras pas envie de juste me redéposer chez moi. Après. »  Elle lui sourit et sent ses joues rougir un peu. Pourtant c’est lui. Elle passe la sangle directement par-dessus son épaule pendant qu’il ferme le coffre. « Ça dépend de ce que tu as dans ton panier pour m’ouvrir l’appétit. Il faut dire que ta mère nous a quand même bien régalée à midi. » Dès qu’il se retourne vers elle, elle glisse sa main dans la sienne et ne peut s’empêcher de l’embrasser après ce baiser qu’il lui donne sur le front. Main dans la main, chacun chargé, ils avancent à l’intérieur du parc. Elle remarque qu’il semble chercher quelque chose, elle le laisse gérer. Elle n’ose pas le couper dans son élan, alors elle ne dit rien, elle se contente de le suivre et de caresser sa main du bout des doigts.

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♫ Il a ce besoin de lui dire, ce besoin de lui exprimer tout ce qu’il ressent pour elle, depuis tant d’années. Certes, il ne s’est jamais gardé de lui dire qu’il l’aimait, n’a jamais lésiné sur ces trois petits mots qu’ils se sont répétés si souvent, mais il ne lui a jamais expliqué à quel point. Ces derniers mois lui ont prouvé par tant de façons qu’il ne peut pas vivre sans elle. Qu’il ne serait qu’une coquille vide à la dérive si elle n’est pas à ses côtés. Il est terrifié à l’idée qu’elle change d’avis, mué de tant d’espoirs depuis qu’elle a décidé de leur laisser une nouvelle chance. Ils sont incapable de vivre l’un sans l’autre, et cette séparation n’a fait que le confirmer un peu plus. Il n’a pas envie qu’elle reparte, pas envie qu’elle croie qu’il se sacrifie, qu’il sacrifie cette idée de famille qu’il avait, alors qu’au fond, il n’a besoin que d’elle. Il veut lui prouver, par des petits mots et des grands discours, par ce parcours à travers la ville, à travers leur histoire, qu’avec ou sans enfant, son choix se portera toujours sur elle, sans notion de sacrifice ou de simple contentement, mais parce qu’elle est sa famille, là où son coeur réside, et résidera à jamais. Une reconquête en connaissance de cause, de tout ce qu’ils sont, de tout ce qu’elle est, de sa personne toute entière qu’il connaît par cœur et découvre un peu plus chaque jour en même temps.

Alors qu’elle l’embrasse, c’est comme s’il reprenait vie, rassuré sur ce qu’elle ressent, elle aussi, et sur ce nouveau départ qu’ils amorcent. Ils sont en train de se reconstruire, il le sait, il le sent, et si c’est encore à tâtons, si tout n’est pas réglé, loin de là, ils savent aujourd’hui que c’est ensemble qu’ils doivent affronter tout ça. Il se sent plus léger, plus décontracté, lui embrassant la joue d’un air joyeux avant de capturer à nouveau ses lèvres comme pour sceller un peu plus cet échange, ces petites retrouvailles qu’il attendait depuis un moment déjà. La suite s’annonce un peu plus belle, parce qu’elle est enfin de retour. Il sourit à sa dernière confession, en écho à la sienne, dans ce murmure qui renforce cette intimité de l’instant, tandis que leurs mains se retrouvent un peu plus.
Ils continuent leur route sur le chemin de leur histoire, passant d’étape en étape, et s’il a soigneusement esquivé leur propre maison, ça n’enlève en rien à toute l’émotion qu’il ressent, et qu’il espère lui faire ressentir, en redécouvrant chacun de ces lieux avec elle. En plus de six ans de relation, ils en ont vécus, des beaux moments, et chacun est gravé dans son cœur, indélébile.

Leur chemin se termine non loin du parc près de chez eux, sans réellement de symbole, hormis celui de se trouver là, et il n’en a pas encore fini de ses plans, ayant prévu encore une dernière surprise pour elle. Il descend en premier et lui ouvre la portière pour l’aider à descendre elle aussi par pur plaisir, et récupère toutes les affaires nécessaires à un pique-nique dans le coffre. A sa question, il esquisse un léger rire. « Et pourquoi pas ? Tu me fais confiance ? » Parce qu’il a tout prévu, au fond, et ce n’est pas pour rien que ce panier est plus lourd qu’il n’y paraît. Ca lui fait bizarre, de se dire qu’il devra la déposer chez elle, un endroit où il ne sera pas, alors qu’il devra lui aussi rentrer seul de son côté. Il n’aime pas ça, n’aime pas l’idée de ne plus vivre avec elle, mais s’efforce d’accepter. Parce qu’elle le lui a demandé, parce que c’est la condition à ce qu’ils se retrouvent, tout doucement, progressivement. Il la voit baisser la tête, sa main resserrer la sienne légèrement, et s’en veut un peu d’avoir évoqué ce simple fait, au milieu de ce moment parfait. Puis elle récupère sa guitare, celle qu’il lui a offerte il y a plus d’un an à présent, et il reprend bien vite son sourire. « J’ai hâte de l’entendre. » Ca lui a manqué, de l’écouter chanter, de l’écouter jouer, alors que c’est quelque chose qui la caractérise tellement, qui fait partie d’elle. Il éclate de rire à sa remarque, d’un rire franc en levant la tête vers le ciel avant de rediriger son regard sur elle. « J’ai pas besoin d’une chanson pour ça. » Après tout, lui, tout ce qu’il voudrait, c’est rentrer avec elle, chez eux, retrouver cette relation qu’ils avaient il n’y a pas si longtemps, cette complicité caractéristique qui en agace certains, mais qui ne fait que prouver tout l’amour qu’ils se portent. Il hausse les sourcils d’un air de défi avant de refermer le coffre, les affaires sous le bras, avant de se raccrocher à sa main pour prendre la direction de l’endroit précis où sa surprise réside -du moins, il l’espère. « Ne t’en fais pas, je n’ai rien prévu de trop lourd, je me doutais que ma mère allait encore préparer à manger pour un régiment. » Un petit rire, et il lui embrasse le coin du front en avançant. Il faut dire que sa mère a toujours eu cette manie de préparer pour dix lorsqu’ils n’étaient que cinq, mais ça fait partie de sa personnalité, généreuse et attentionnée, un peu trop parfois.

Son regard finit par s’arrêter sur un banc, juste en dessous d’un réverbère allumé à cette heure, en bord de chemin, juste devant un petit espace gazonné, quasiment entouré d’arbustes, un petit endroit tranquille, un peu à l’abri des regards. Son sourire s’accentue, et son pas se fait légèrement plus pressant alors qu’ils s’approchent finalement. Il lâche la main de Louise, le temps de déposer le panier et placer la nappe sur l’herbe, ouvrant bientôt le panier pour y sortir, en premier, de bougies -des fausses, électroniques-, et de les disposer autour de la nappe, puis récupère le bouquet miniature de fleurs sauvages pour les placer sur la nappe également. Il se recule légèrement, puis se tourne vers Louise en tendant les bras vers cette petite scène. « Tada ! » Son sourire est large, laissant apparaître toutes ses dents d’un air fier, avant de se stopper, comme interrompu par une nouvelle pensée. « Ah non, attends ! » Il aurait presque oublié l’élément principal, la raison pour laquelle il cherchait ce banc en particulier. Il se penche alors pour accéder au dessous de l’assise, avec cette petite peur que l’objet ait disparu entre-temps, mais soupire de soulagement en le voyant bien là, agrippé au dessous du banc à l’air de pâte à fixe. Il attrape la petite boîte et se redresse alors, avant de se rapprocher de Louise pour lui prendre la main en la lui tendant. « Dans cette boîte, il y a toutes les autres choses que je n’ai pas pu dire aujourd’hui, toutes les autres choses que j’aime chez toi, parce qu’il n’y avait pas suffisamment d’endroits pour le placer. Et, quelques petites surprises supplémentaires. » Il esquisse un sourire avant de lui embrasser à nouveau la joue, délicatement. Il a regroupé d’autres traits, d’autres manies qu’il n’a pas su où placer, et qui font d’elle celle qu’il aime à part entière, en plus de quelques photos d’eux, au fil des ans. Un moyen de retracer un peu plus leur histoire, alors qu’ils prennent enfin ce nouveau départ. Il y croit, ils peuvent s’en sortir, ils peuvent avancer ensemble, affronter cette épreuve à deux après avoir fait l’erreur de s’éloigner autant.

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♫ Elle hoche la tête en lui souriant, plus que séduite quant à cette idée de pique-niquer avec lui alors que la nuit vient de tomber sur la ville. « Evidemment que je te fais confiance. » Elle le scrute, ne pouvant s’empêcher de sourire, tant elle le trouve encore un peu plus incroyable d’être allé jusqu’à prévoir ça en plus de tout le reste. Le sourire qu’il lui offre alors qu’elle récupère sa guitare, illumine son visage. Elle aurait pu aisément le regarder ainsi pendant de longues minutes. Son rire résonne et elle se pince la lèvre alors qu’il se tourne déjà de nouveau vers elle. Evidemment qu’il n’a pas besoin de chanson pour ça, évidemment que cette envie, ce besoin d’être ensemble est toujours présent, pour l’un comme l’autre. Elle se contente de lui sourire, le rouge gagnant un peu ses joues. Elle s’en veut un peu de lui avoir demandé du temps, d’avoir pensé qu’ils devaient allaient doucement, prudemment dans ces retrouvailles alors qu’ils ont déjà perdus de longs mois. Il n’a pas besoin de chanson mais elle si. Elle a eu besoin de l’écrire cette chanson, de coucher ces mots qu’elle n’a pas su lui dire au moment où elle aurait dû. Lui chanter ces mots lui est plus facile que de lui dire, alors qu’elle n’a jamais put se contraindre à retenir aucun mot, aucune parole avec lui. Preuve que quelque chose reste encore sans doute un peu ‘brisé’ entre eux en termes de communication. Mais s’il est bien trop tôt pour se lancer sur des discussions sérieuses quant à ce sujet ou bien encore plus sur celui qui les a tant éloignés, elle a envie de croire en l’avenir cette fois. Croire que le temps parviendra à penser leurs plaies de sorte à qu’ils puissent se retrouver. Elle se raccroche à sa main qui se glisse dans la sienne, dans son sourire, son rire qu’elle est si reconnaissante de retrouver, chassant ces pensées qu’elle préfère taire. Elle rit aussi, bien trop heureuse de le retrouver lui mais aussi sa mère et son habitude de faire à manger pour un véritable régiment. De retrouver sa famille. Retrouver leur vie, sa vie. Elle ferme les yeux une fraction de seconde quand ses lèvres se posent au coin de son front, alors qu’ils avancent à travers le parc.

Ils s’enfoncent un peu plus dans le parc, peu fréquenté compte tenu l’heure avancée, cette main toujours ancrée l’une dans l’autre. Il ne leur faut que peu de temps pour que Louise sente le pas, l’entraînant, de Jamie un peu plus rapide. Pour autant, il se stop dans cette avancée et lâche la main de Louise pour étendre la nappe sur l’herbe dans un petit espace gazonné en bord de chemin, se trouvant juste sous un réverbère et près d’un banc. Louise reste à l’endroit où Jamie a lâché sa main et l’observe faire, il sort du panier des bougies à Led qu’il dispose autour de la nappe avant de sortir un petit bouquet de fleurs sauvages qu’il dépose sur la nappe. Alors qu’un immense sourire s’étend sur le visage de Louise à mesure qu’elle le regarde faire, visiblement concentré sur ce qu’il est en train de faire. Il finit par se redresser et après un dernier regard vers ce petit coin qu’il vient de leur aménager il se recule et finit par se retourner vers elle, en tendant les bras. « Tada ! » Son immense sourire fait plaisir à voir, Louise pose d’abord ses mains sur sa bouche, un peu émue, touchée par toutes ces attentions qu’il lui concède depuis le début de ce rendez-vous entre eux. Alors qu’elle s’apprête à répondre, il se ravise et se dirige vers le banc et se penche avant de tendre le bras sous l’assise pour attraper quelque chose. Il s’approche de Louise, une boite à la main, boîte qu’il lui donne en attrapant sa main à elle. Elle fronce les sourcils en inclinant légèrement la tête, curieuse de savoir ce que renferme cette boîte. Là encore, elle n’a pas le temps de le demander qu’il lui apporte cet élément de réponse. Toujours aussi souriant, fier de lui, il embrasse doucement sa joue, elle n’est pas loin de pleurer.  Pleurer de joie quant au fait de le retrouver lui, cet homme souriant et heureux qu’elle aime et qui lui a manqué, pleurer parce qu’elle s’en veut d’avoir perdue tant de temps, pleurer parce chacune de ces attentions est magnifique et que son cœur semble déborder. « Tu veux vraiment me faire pleurer ? » Elle rit, penchant légèrement la tête en arrière alors que les lèvres de Jamie se détachent de sa joue. Elle tourne la tête vers lui, et passe sa main libre dans ses cheveux alors que son regard humide accroche le sien, tout aussi brillant. « Merci. » Elle scrute son visage, si près du sien, faisant jouer ses doigts dans ses cheveux à l’arrière de sa tête. « Tout est vraiment…magnifique. » Ses lèvres retrouvent les siennes, avec douceur. Un baiser, légèrement salé par les quelques larmes de Louise qu’elle ne sent même pas s’échapper. Elle ne cesse pourtant de sourire, même sous ce baiser. Elle est heureuse Louise. « Je t’aime. » Incapable de lui tenir un discours comme les siens, elle se contente pour le moment de ces deux mots, des mots qu’elle à l’habitude de lui dire depuis qu’ils sont ensemble pourtant, plus le temps passe et plus ils semblent lourd de sens.

Bien qu’elle se doute que ce ne soit pas forcément le moment, elle ne résiste pas et ouvre cette boîte sans attendre, avec précaution sous le regard de son mari. Doucement, elle glisse ses doigts à l’intérieur, découvrant en effet des mots sur ce qu’il aime chez elle, mais aussi des photos, elle en attrape une première. C’est une photo d’eux deux avec Lola quand ils venaient de l’adopter, elle sourit, heureuse de se remémorer ce souvenir. Elle fouille à nouveau dans la boîte pour tomber sur une autre photo, Jamie se tient derrière elle alors qu’elle tient dans ses main sa guitare. Un de ces cours particuliers. Elle rit alors, imaginant Nash où l’un des PM capturant cet instant volé. Elle replace la photo à l’intérieur et referme la boîte. « C’est magique. » Elle secoue la tête en relevant le regard vers lui. « J’arrête parce que sinon je vais vraiment pas arrêter de pleurer. » Elle rit doucement et désigne d’un coup de tête le petit endroit qu’il a aménagé pour eux. « Et puis j’ai hâte quand même de m’installer ici avec toi. » Elle s’approche de lui, réduisant à néant le peu de distance entre eux, et l’entoure de ses bras, tout en se collant à lui, enfouissant sa tête au creux de son cou. Sa guitare glissée dans son dos, la boîte dans une main, elle savoure cette étreinte, ces effluves de ce parfum qu’elle affectionne, le contact de sa peau contre la sienne, son corps emboité contre le sien. Elle frotte son nez contre son cou avant de ne finalement y déposer un baiser, puis un autre. Elle se détache doucement de lui, le sourire inlassablement aux lèvres. De sa main libre elle attrape la sienne et l’attire vers la nappe étendue, elle s’aide de ses pieds pour retirer ses chaussures et s’installe sur la nappe à l’opposé de l’endroit où se trouve le panier, lâchant à contre cœur sa main pour tenir sa guitare en s’asseyant. « Avant que tu ne sortes ce que contient ton panier magique, j’aimerai bien te jouer quelque chose. » Elle se pince la lèvre, presque intimidée. « Un peu à mon tour de t’offrir quelque chose. » Elle sourit tout en sortant sa plus belle guitare de son étui, heureuse de la retrouver elle aussi. Là aussi elle ressent ce petit pincement au cœur. Comment a-t-elle pu la laisser de côté aussi longtemps ? A peine dans ses mains, c’est à la fois comme si la musique l’appelait et aussi comme si tous les souvenirs raccrochés à cet instrument remontaient à la surface.

La tête penchée au-dessus de sa main, qui frotte déjà avec automatisme les cordes, elle se remémore les quelques accords et se redresse vers lui. « Bon, je l’ai écrites il y a quelques jours, enfin, après qu’on se soient vu à la superette en fait… et je l’ai joué essentiellement au piano alors c’est pas…parfait. » Un premier aveu formulé à demi-mots. Le revoir ce jour là à été révélateur en bien des sens. C’est aussi à ce moment qu’elle a réussi se replonger dans un écrit, dans la musique. Elle observe Jamie un instant, hésitant presque et finit malgré tout par se lancer, ayant bien du mal à le quitter des yeux. ♫ Sa voix se pose sur la musique et elle commence à lui chanter ces mots, des mots pour lui, pour eux. Elle se concentre sur ces derniers, ne quittant pas son mari de yeux, si ce n’est pour fermer les siens a certains moments. Ça lui a manqué ces moments, chanter, jouer pour et avec lui. Tout de lui lui a manqué. Et si cette chanson n’était sans doute pas nécessaire, encore une fois, elle lui paraît tout de même primordiale. Pour elle, elle a un sens bien particulier et est le précurseur de son déclic quant à revenir vers lui. Parce qu’elle ne peut pas, elle ne sait pas faire autrement. Son sourire a quitté son visage, trop concentrée sur les paroles de la chanson et leur signification, sur les réactions de Jamie en les découvrant. Elle chante doucement, appuyant chacun de ses mots.  A cet instant, il n’y a qu’eux. Dans ce parc, dans leur monde. Elle ne voit que lui. Elle chante, vit pour lui. « But overlook the workings of my heart I blew it bad this time I'm disappearing back to the start. I didn't know it, I can't control it. It was always you, It was always you. It was always true. It was always you. »

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Chanson Daisy Jones (Blake Mills)