With a little help from my friend (ft Nash)

tw: alcoolisme, pensées suicidaires

♫ Il erre comme un fantôme à l’intérieur de chez lui, naviguant entre les vêtements et les bières vides disposés négligemment sur le sol. Plus rien n’a d’importance. Cette maison, cette vie, son pub, plus rien n’a de saveur ou de goût. Il l’aimait, pourtant, sa vie. Il était l’homme le plus heureux du monde à peine un an auparavant. La déchéance est brutale et la chute toujours plus vertigineuse. Elle n’est toujours pas revenue. Il fait de son mieux pour garder espoir, mais malgré tous ses efforts, elle n’est pas revenue. Peut-être qu’elle ne reviendra jamais, finalement. Il chasse très vite l’idée de son crâne en plongeant ses lèvres dans un verre, tenant déjà à peine debout. Il regarde son téléphone, incapable de garder sa main solidement vissée en face de lui, il ne parvient même pas vraiment à lire l’heure qui y est écrite. Il sait juste qu’il n’a reçu aucun nouveau signe de vie de sa part. C’est l’obsession qui lui occupe toutes ses pensées, lui prend tout son temps, toute son énergie, et, surtout, toute sa volonté d’avancer.

Il n’est pas allé travailler depuis quelques jours maintenant. Il n’a fait qu’y passer en coup de vent pour piquer quelques bouteilles. Si, avant, il avait l’envie de s’en sortir, aujourd’hui, il ne sait même pas pourquoi il se lève pour affronter chaque journée, plus pénible encore que la précédente. Leur maison est à son image : une vraie déchéance, et la seule source de vie qui subsiste, c’est Lola, la pauvre chienne au milieu de tout ça. C’est peut-être pour elle qu’il se lève, finalement. La seule once de vie qui lui reste. Elle au moins, elle ne l’abandonnera pas. En tout cas, il ne la laissera pas la lui prendre. Il caresse sa chienne, l’esprit si embrumé qu’il ne sait pas s’il caresse sa tête ou son dos, mais il esquisse malgré tout un sourire. Il l’aime, cette chienne. Qu’est-ce qu’il l’aime. Ce sont bientôt les pleurs qui viennent déformer les commissures de ses lèvres. Elle aussi, il l’aime. Tellement. Il a promis d’arrêter de lui envoyer des messages, mais il a tant envie de maintenir le contact. Il passe une main sur ses yeux, son verre dans l’autre, et vide ce dernier cul-sec avant de se lever. « Viens, Lola. » La chienne le suit sans hésiter, et il attrape sa laisse au passage, se tenant au mur pour ne pas tanguer. Il a besoin d’air. Il a besoin de sortir d’ici, de ne plus voir cette maison vide, cette chambre qu’il a détruite et qu’il ne parvient pas à remettre en ordre, la salle de bain qui l’a traumatisé. Il ouvre la porte et quitte cette maison, Lola à ses trousses, la laisse au cou sans comprendre, mais trop heureuse de sortir prendre l’air.

Il marche, s’arrêtant parfois pour reprendre l’équilibre, mais il marche un bon moment sans savoir où aller. Il n’a pas envie de rentrer chez lui si elle n’est pas là. Il voudrait aller la voir mais il lui a promis de ne pas le faire. Il voudrait voir sa sœur mais ne supporterait pas qu’elle le voie comme ça. Pareil pour ses parents, qui ne comprendraient pas. Encore moins son frère. Ses pas le mènent alors naturellement chez la seule personne qu’il lui reste dans ce genre de situation : Nash. Ils se sont tirés tellement de fois d’affaires qu’il sait très bien qu’il peut compter sur lui. Il peine à lever les yeux jusqu’au bâtiment dans lequel il loge, manquant de perdre à nouveau l’équilibre dans le mouvement, puis attrape la petite flasque qu’il a dégotée quelques jours auparavant au pub, aspirant un peu du liquide qui se trouve à l’intérieur comme pour se donner du courage. Il a besoin d’aide. Il a besoin de quelqu’un. Quelqu’un qui l’empêchera de faire une bêtise. Il n’a pas envie de mourir, mais il n’a pas non plus très envie de vivre.

Il entre dans le bâtiment, connaissant déjà le code par coeur, par habitude, puis se dirige vers le loft de son meilleur ami, attrapant Lola sur le chemin, puis sonne à sa porte avant de se laisser fondre le long du mur, jusqu’au sol. Il n’a plus de force. Il caresse Lola machinalement en attendant de voir Nash lui ouvrir la porte, à bout de souffle. Lorsqu’il le voit arriver, il lève à peine les yeux sur lui, à moitié conscient, et tente malgré tout un sourire, comme s’il allait réussir à le duper. « Heeey ! Soirée entre mecs ?! » Il rigole nerveusement, sans grande conviction, mais c’est toujours plus facile pour lui que de lui dire qu’il est au bout du rouleau, et qu’il n’a aucune idée de quoi faire pour s’en sortir vivant.


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♫ Il est crevé Nash quand il rentre chez lui. L'affaire qu'il a réouverte lui donne du fil à retordre. Et puis il y a cette belle rousse qui est réapparue et il ne sait pas quoi en penser. Il essaie de s'en détacher, de faire comme s'il n'y attachait aucune importance mais la revoir a eu un certain effet sur lui. Qu'il espère bien vite oublier. Il n'a pas envie Nash de penser à ça et à ses conséquences. Il a assez donné de toute façon, et il est bien trop occupé pour laisser de la place à quelqu'un dans sa vie. Sa vie où il essaie de jongler entre le boulot et sa famille. Famille brisée qu'il tient à bout de bras pour ne pas qu'elle vole en éclats. Il note dans un coin de sa tête qu'il faut d'ailleurs qu'il appelle Jayson pour avoir un peu de ses nouvelles – et surtout surveiller les conneries qu'il peut bien faire. Parce qu'il a une peur bleue qu'il devienne comme son père. Et pour l'instant son instinct lui crie qu'il suit ce chemin tout tracé par le paternel. Et puis il y a sa mère. Il faut qu'il aille la voir rapidement. Il a un lien particulier avec elle car il est le plus âgé, il a été -bien malgré lui- obligé de l'épauler et de prendre des décisions qu'il n'aurait jamais dû prendre. Mais c'est du passé à présent. Il chasse bien vite ce trop plein d'informations de sa tête et s'affale dans son canapé, une bière à la main. Le chat en profite pour sauter sur ses jambes et il commence déjà à faire ses griffes sur son costard. Il soupire mais le laisse faire, après tout il n'en fait qu'à sa tête ce félin. Il défait son nœud de cravate quand la sonnerie d'entrée retentit. Il hausse un sourcil en se demandant qui ça peut être, il n'attend personne après tout.

Il donne une caresse au chat avant de légèrement le décaler pour pouvoir se lever. Il ne voit personne à travers le judas de la porte et hausse un sourcil d'incompréhension. Encore une blague d'un enfant de la résidence. C'est pas qu'il est grincheux Nash mais il aimerait au moins être tranquille dans son propre appartement. Il ouvre la porte à la volée et va pour crier un « sale morveux » quand deux pattes lui sautent dessus. Son regard descend jusqu'à la présence animale et il remarque bien vite son meilleur ami juste à côté. Il a l'air dans un piteux état et son sourire le trahit bien vite. Il n'a pas bu que de l'eau, ça c'est sûr. « Salut toi. » Lâche-t-il à Lola en la caressant avant de reporter à nouveau son regard sur Jamie. « Ça tombe bien, je venais justement d'ouvrir une bière ! » Sans attendre qu'il se lève, Nash se penche vers lui et l'aide à se relever, passant un bras sous son épaule. Ça lui crève le cœur de le voir ainsi. Le pire c'est qu'il ne sait même pas quoi faire. Il est là pour lui, quoi qu'il arrive, mais il aimerait faire tellement plus. Parler à Louise peut-être ? Il la connait, elle l'écoutera. Il referme la porte d'un coup de pied alors qu'il soutient toujours son meilleur ami. Il est soulagé qu'il soit venu chez lui au lieu de faire une véritable connerie. Il le dépose sur le canapé, le chat prend ses distances, à cause de l'odeur d'alcool ou la présence de Lola ? Il secoue la tête et s'assoit en face de lui sur un fauteuil, prend sa bière sans même lui en proposer une. « J'imagine que t'as commencé sans moi ? » Lâche-t-il en souriant. Bien qu'il n'a pas du tout envie de rire. Mais il le fait pour son meilleur ami. Il a besoin de quelqu'un qui ne le juge pas, qui le soutient et qui l'aime. Et c'est ce qu'il essaie de faire Nash. « Du coup je rattrape mon retard si ça te dérange pas ? »

Il se souvient encore de l'état dans lequel il était quand Maddie est partie. Il n'avait plus envie de vivre. Plus jamais. Elle était sa raison de vivre. Et puis doucement il avait réappris à aimer la vie. Grâce à ses amis, grâce à Jamie. Surtout. Il était là dans les moments les plus difficiles. Et il voulait à présent être là dans ces moments aussi, pour lui. Même s'il espérait bien évidemment que Louise revienne. Car pour lui Louise et Jamie étaient faits l'un pour l'autre. Il n'avait jamais vu un couple aussi heureux et fait pour être ensemble. Quand Jamie lui avait annoncé son départ et le fait qu'ils ne pourraient avoir d'enfant, il avait été ébranlé Nash. Impossible d'accepter l'impossible. Louise et Jamie. Jamie et Louise. Ils ne pouvaient être qu'ensemble. C'était un fait irréfutable.

Il se lève finalement, prend un verre dans son armoire, le remplit d'eau et revient s'asseoir en face de lui, lui tendant le verre rempli d'eau.

« Vu ton état je pense que tu peux faire une pause. Bois, tu me remercieras demain. »

Il aimerait pouvoir faire plus Nash. Mais il ne sait pas comment faire et ça le tue de voir son meilleur ami comme ça. Il a juste besoin qu'il lui dise quoi faire. Supplier Louise de revenir ? Il le ferait sans hésitation ! Mais pour l'instant ce qu'il peut faire, c'est juste être présent pour lui. L'écouter, le comprendre et le soutenir. Comme il l'a toujours fait.

« T'as des nouvelles ? » Demande-t-il simplement.
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♫ Il est dans un état déplorable. Un miracle, même, qu’il ait réussi à se déplacer jusque chez Nash. Il ne sait pas vraiment ce qu’il fait là, ce qu’il vient chercher, si ce n’est un peu de compagnie, ce besoin de ne pas se retrouver seul dans ce moment de faiblesse. Il n’est pas bien certain de ce qu’il pourrait faire sous l’effet de l’alcool, ou tout simplement sous le coup de la peine. Il n’a pourtant jamais été du genre violent ou colérique, mais en voyant ce dont il a été capable de faire dans la chambre de leur fille, ça lui fait peur. Il ne se reconnaît plus, à peine l’ombre de lui-même, et peut-être que c’est ce qu’il vient chercher aussi, quelqu’un qui lui rappellerait qui il est, ou qui il était, quelqu’un qui ne le jugerait pas, ne l’assommerait pas de leçon de morale lorsqu’il se sent déjà plus bas que terre. Nash a toujours été cette figure rassurante, et le voir dédramatiser la situation en soulevant son ami ivre-mort pour le ramener à l’intérieur lui fait du bien. Il rigole à sa remarque, les yeux à demi-clos tandis qu’il tente de mettre un pied devant l’autre pour ne pas se reposer entièrement sur l’épaule de son meilleur ami. Lola les suit à l’intérieur, toujours très attachée à son maître, comme si elle ressentait ses états d’âme.

Il s’écroule sur le canapé et laisse sa tête pencher en arrière, s’appuyant sur le dossier en fermant les yeux, sans plus vraiment de force pour se relever. Comment a-t-il atterri ici ? Il ne se souvient déjà plus du trajet. Il hausse les épaules exagérément, les bras relevés pour appuyer son geste, lorsque Nash lui indique sans lui demander réellement qu’il a déjà dû commencer à boire sans lui. Il lâche un sourire en relevant la tête malgré son déséquilibre apparent. Il lève deux doigts de la main droite pour former un signe de paix en riant, complètement inconscient, avant de la passer sur son visage pour tenter de lui redonner un peu forme. Il ne sait pas s’il a plus envie de boire ou de dormir. Il pense un instant que le sommeil ne serait pas si mal, finalement. Beaucoup moins douloureux que son état actuel, et la honte qu’il ressentira le lendemain. Qu’est-il devenu franchement ? Tyler avait raison, l’autre soir. Si Louise le voyait comme ça, elle disparaîtrait certainement.

Il remarque à peine que son ami s’est levé, puis fixe longuement le verre d’eau qu’il lui tend, pas bien sûr de ce dont il s’agit, ni même duquel des trois verres qu’il voit en face de lui est le bon. Il attrape néanmoins le contenant -le bon, heureusement- et baisse la tête pour fixer le liquide. « Merci. » admet-il finalement. Heureusement qu’il est là, Nash. Pour lui, il est presque plus son frère que son propre frère. Toujours fourré chez eux, il fait également partie de la famille Williams, quasiment adopté par sa mère, ils se sont toujours soutenu l’un l’autre, autant que possible. Il trempe difficilement ses lèvres dans le contenu du verre, grimaçant par le manque de goût qu’il constate, trop habitué à celui de l’alcool pour apprécier la simplicité de l’eau, mais parvient tout de même à finir de boire, desséchant un peu sa gorge. Il sent le regard de son meilleur ami sur lui et se contente de fixer le néant face à lui, totalement avachi sur le canapé, sa chienne l’ayant rapidement rejoint en soutien. A la question de Nash, il pose son bras sur Lola et la caresse machinalement, comme pour se rassurer, se donner une occupation pour le distraire de cette conversation.

Il marque un temps, posant tant bien que mal le verre sur la table basse de son ami avant de laisser reposer son dos sur le dossier du siège. Il secoue la tête à la négative, les larmes lui montant bien trop vite aux yeux. « Elle veut plus que je la contacte. » Il a essayé, pourtant. Il a essayé de lui parler, il est même allé chez Tyler pour la ramener, mais elle n’était pas là, et vu son état, ce n’était pas plus mal. Il a essayé de lui faire comprendre que cette décision n’est pas la bonne, qu’ils feraient mieux de gérer ensemble, qu’il ne peut simplement pas avancer sans elle, il n’y a rien à faire. Et la dernière conversation qu’ils ont eu n’a fait que l’inquiéter plus encore. La main et le regard toujours sur Lola, il craque, laissant échapper toutes ses larmes, bousculé par un élan de panique totale. « Elle va partir, Nash. Elle va partir à l’autre bout du pays et me laisser là. Elle va plus jamais revenir et j’peux rien faire. » Il n’est pas du genre à pleurer facilement, mais lorsque ça touche Louise, c’est tous ses sentiments qui sont à fleur de peau. Il essuie comme il peut ses larmes qui ne semblent pas vouloir s’arrêter de couler, pris dans un tourbillon d’émotion encouragé par l’abus d’alcool. « Je sais plus quoi faire ! Si elle est pas là, je… » Il s’arrête, secouant la tête, les doigts appuyés sur ses yeux pour essayer de s’arrêter de pleurer, alors que sa chienne vient déjà lui soulever le coude de son museau. « J’peux pas continuer sans elle. C’est trop dur. » Les images de cette nuit-là, et de tout ce qui a suivi, refont surface comme des flashs alors qu’il tente de comprendre comment ils ont pu tomber aussi bas lorsqu’il y avait pourtant autant d’amour. « J’aurais dû la protéger, j’aurais dû rester avec elle. Je l’ai laissée toute seule ! » Il s’effondre, lâchant tout ce qu’il contient depuis des mois, ce qu’il n’a pas encore exprimé, tous les regrets qu’il peut avoir dans toute cette histoire. Il n’a simplement pas eu la force, et tout s’écroule par sa faute. Parce qu’il n’a pas été assez fort. Parce qu’il n’a pas été là. Parce qu’il l’a poussée dans une voie qu’elle n’avait pas envisagée jusque-là. Il s’en veut au point d’avoir envie de se détruire pour lui avoir fait le moindre mal.
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♫ Ça lui crève le cœur à Nash de voir son ami comme ça pourtant il ne peut rien y faire. Il n'a aucun pouvoir sur ce qui est arrivé dans leur couple et encore moins sur la décision qu'a pris Louise de partir pour gérer à sa façon ce deuil auquel ils faisaient tous les deux faces. Il aimerait lui dire que tout irait bien et qu'ils ne pouvaient que se retrouver mais même lui il sait que parfois les mots ne sont pas suffisants pour réconforter un cœur meurtri. Au fond, même lui n'a sans doute jamais véritablement guéri de la perte de Maddie alors comment arriver à réconforter Jamie sur la perte des deux êtres de sa vie ? Il avale une gorgée de liquide ambré alors qu'il fait l'état des lieux du corps de Jamie du regard. Il est à la limite de s'endormir et ça fait longtemps qu'il n'a plus dû boire d'eau. Un pincement au cœur lui arrache une grimace, triste de voir son ami dans cet état. Jamie est plus qu'un frère, alors la peine qu'il ressent l'atteint bien plus qu'elle ne devrait. Mais c'est un sourire qu'il affiche quand Jamie ouvre à nouveau les yeux. Il peut être fort pour deux, il lui doit bien ça. Jamie se saisit du verre d'eau et soulagé de le voir boire l’entièreté du verre il l'accompagne à son tour avec sa bière. La seule qu'il boira ce soir. Il ne veut pas que Jamie consomme encore une seule goutte d'alcool ce soir alors autant ne pas lui en montrer d'avantage. Toujours assis sur la table basse du salon, il regarde son meilleur ami poser le verre à côté de lui et s’avachir à nouveau dans le fauteuil avant de reprendre la parole, les larmes aux yeux. Il l'écoute, parce que c'est la seule chose qu'il peut faire pour l'instant et à sa manière il le soutient. Il n'a pas encore parlé à Louise, il ne peut pas vraiment savoir dans quel état elle est elle aussi mais il peut l'imaginer. Il les connaît tellement. Quand Jamie lui dit qu'elle va partir, il se redresse et s'approche d'avantage de Jamie, les fesses à moitié posées sur la table basse. Ses mains se posent sur les genoux de son meilleur ami juste devant lui et il l'incite à le regarder. « Ne dis pas ça Jamie. Vous passez une période dure, laisse lui le temps... » Il aimerait que ce soit vrai Nash. Il y croit bien entendu mais il ne peut être sûr de rien.

« Vous êtes forts. Je vous connais Jam, vous allez affronter ça et vous retrouver j'en suis sûr. » Il lui assène une petite tape sur la cuisse pour lui montrer son soutien et essayer de le remotiver. Il n'aime pas voir quelqu'un qu'il aime pleurer, encore moins Jamie. Pourtant il a besoin de laisser aller sa souffrance, alors il lui intime une légère pression sur le genou pour lui indiquer qu'il peut se laisser aller avec lui et qu'il doit laisser les pleurs sortir.

« Je sais que c'est dur crois moi... mais vous avez la chance de vous avoir Jam. » Et Dieu sait qu'il aurait aimé avoir encore Maddie à ses côtés. Pendant longtemps il avait pensé ne plus avoir la force de vivre sans elle, pendant longtemps il avait pensé à en finir avec cette putain de vie et pourtant il avait trouvé la force de rester, de se battre et d'avancer à nouveau. Alors il allait rester autant de temps qu'il faudrait auprès de Jamie pour qu'il aille bien à nouveau. Parce que c'était la meilleure et la seule chose à faire. « Pense pas à une chose pareille Jamie, jamais tu m'entends ? » Parce qu'il sait ce à quoi il pense, il sait parce qu'il est déjà passé par là. « Elle va revenir, on va l'attendre d'accord ? » Il espère Nash, il espère que ses paroles ont une part de vérité. Et au fond il le sait, il le sait qu'ils ne peuvent que se retrouver.

« Tu ne peux pas revenir sur ce qui s'est passé Jam. Ne te tortures pas avec ça, ça sert à rien. » Et il sait de quoi il parle, vraiment. Encore une fois. Ça résonne en lui pourtant il ne vacille pas. Il tient bon Nash, pour lui. « Maintenant tu peux lui montrer que tu es là pour elle et que tu la laisseras plus jamais... » Il se penche vers lui et lui prend la tête contre son épaule pour lui intimer de continuer à lâcher les pleurs qu'il retient encore en lui. Il ne peut faire que ça Nash, l'écouter et le consoler. C'est à Jamie de trouver la force nécessaire en lui, il peut juste l'accompagner et être là quoi qu'il arrive.

« Ça va aller Bro, ça va aller... » Murmure-t-il alors qu'il tient toujours sa tête contre son épaule. « Faut que tu te reposes maintenant... je vais te chercher de quoi dormir ici... » Lâche-t-il après un moment avant de se lever et d'aller chercher les draps, couverture et oreiller dans sa chambre.
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♫ Il est perdu, complètement déboussolé, une partie de lui-même s’est envolée en même temps qu’elle, déjà bien étiolée par le décès d’Ellie, cette petite fille qu’il n’aura jamais eue. Il noie sa peine et son désespoir dans l’alcool, réaction typique qui pour un temps fait sens, et voilà qu’il se retrouve à pleurer sur le canapé de Nash, avachi, sa chienne à ses côtés comme s’il n’avait plus qu’eux. C’est peut-être un peu vrai, d’ailleurs. Il a ce sentiment d’avoir tout perdu en quelques mois, tout ce qui faisait d’eux ce qu’ils étaient, tout cet amour et cette bulle qui les caractérisait. Qu’en ont-ils fait, de tout ça ? Il a tenté de la retenir, tenté de lui expliquer que partir était une erreur, que le quitter était encore moins une solution, mais elle n’a rien voulu entendre. Il la connaît, de toute façon, la faire changer d’avis est suffisamment rare pour perdre un peu espoir. Son ami essaie de le rassurer, posant ses mains sur ses genoux, et il sourit tristement. Du temps. C’est ce qu’il s’est dit au début, oui. Mais le temps semble s’écouler lentement et elle ne semble pas vouloir revenir. Les larmes le submergent un peu plus alors qu’il lui rappelle ce qu’ils étaient, ce qu’il espère voir encore, cette force dans leur amour, ce sentiment d’invulnérabilité qui les tient lorsqu’ils sont ensemble. Il acquiesce à ses mots mais n’en est pas totalement convaincu, ayant vu quelque chose de différent dans ses yeux bleus ce jour-là. « J’sais pas Nash. Peut-être pas cette fois… » Il voudrait tellement y croire et s’y raccrocher, mais cette crise-là, il n’est pas certain qu’ils puissent la surmonter.

Il a de la chance de l’avoir, Nash. Heureusement qu’il est là pour le ramasser à la petite cuillère sans jamais le juger, toujours tenter de le rassurer. Ses mots le touchent et il arque les sourcils en inclinant la tête, bien trop conscient de ce qu’il veut dire, du sens caché derrière sa phrase. Oui, ils ont de la chance de s’avoir. Il le sait, que le souvenir de Maddie lui revient souvent, que malgré les années, elle est encore là, quelque part dans son cœur comme une blessure qui n’a pas l’air de vouloir se refermer totalement. Il sourit un peu, sans rien dire d’autre qu’acquiescer encore, respectant trop son ami pour en rajouter encore un peu. Il est empli de doutes sur leur avenir, sur cette fameuse chance qu’ils ont. Oui, ils étaient heureux, et chanceux, si chanceux de s’être trouvés comme ils l’ont fait, d’avoir déjà construit ce petit bout de vie pour eux, mais après ? Que se passe-t-il, après ça ? Il lui explique alors, que sans elle, il n’a pas l’impression d’exister. Que sans elle, plus rien n’a la moindre importance. Il aimerait croire son ami sur paroles et se persuader qu’elle finira par revenir s’il est là, s’il l’attend, mais l’espoir est bien maigre ce soir, alors qu’il peine déjà à garder les yeux ouverts après les larmes. « Tu crois, vraiment ? Tu la connais, non ? J’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi bornée. » Il rigole entre les pleurs, pas vraiment amusé cette fois, alors qu’il a toujours aimé cette partie-là d’elle, aussi. Il fixe un instant le sol avant de relever légèrement la tête. « J’pourrais l’attendre jusqu’à la fin de ma vie si ça lui faisait comprendre que j’ai juste… besoin d’elle. » Ce ne serait pas du sacrifice que de la choisir, contrairement à ce qu’elle peut croire, contrairement à ce qu’elle voudrait bien lui faire savoir. La choisir n’aurait jamais rien d’un sacrifice.

Il aurait dû être là pour la protéger, pour s’assurer qu’elle aille bien, être là pour elle à chaque instant. Il l’a laissée seule pendant des mois sans trouver quoi lui dire, et voilà le résultat. Il s’en veut tellement que ça le bouffe de l’intérieur. Son ami est là pour le rassurer, s’approchant de lui pour lui tendre son épaule, invitation à laquelle il répond volontiers, pour une fois. Il s’accroche à Nash en écoutant ses paroles, acquiesçant sans relâche alors que les larmes continuent de couler, incontrôlables. « Tu penses qu’elle reviendra ? Tu crois vraiment que c’est possible, qu’elle peut revenir ? » Il essaie de s’y raccrocher, de saisir ce petit bout d’espoir que lui offre son meilleur ami, sans en être persuadé, il voudrait y croire, dur comme fer. « Merci, Nash… vraiment... Sans toi je sais pas ce que j’aurais fait ce soir… » Et il est sincère. Il ne sait pas où il aurait fini cette nuit, si Nash ne l’avait pas accueilli chez lui. Il est chanceux de l’avoir dans sa vie. Et alors qu’il finit par lui proposer de se reposer, du bout des lèvres, il ose lui demander une nouvelle fois de l’aide. « Tu crois que… Je pourrais rester ici… quelque temps ? » Il n’a pas envie de rentrer chez lui, d’affronter le silence de leur maison, les souvenirs qui y sont reliés, aussi bien les joyeux que les malheureux, les deux affligeant un peu plus son cœur de ressentiment. Il n’en a pas la force, encore moins le courage, et s’il continue comme ça, il le sait, il sombrera. Et puis, peut-être que ça lui fera du bien, de se retrouver un peu avec Nash, dans cette ambiance chaleureuse, auprès de celui qui, peut-être, pourra le plus le comprendre, dans cette situation.

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