Let's be alone together (ft Nash)

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♫ Elle n’en revient pas. Elle a eu le dos tourné quelques minutes à peine, le temps de prendre une photo, et son sac a déjà disparu, volatilisé. Elle s’accroche au vain espoir qu’un coup de vent -et il aurait fallu qu’il soit vraiment violent- l’ait poussé sur le sol, mais rien. « Merde ! Merde, merde, merde ! » Elle inspecte les lieux, les buissons alentour, et se met à observer les gens, sans jamais voir son sac réapparaître. Comment a-t-on pu le lui embarquer si rapidement ? Heureusement, elle a toujours son appareil photo, accroché en bandoulière sur son épaule, et son téléphone dans la poche, mais à part ça, plus rien. Elle ne s’encombre en général pas de beaucoup de papiers, ni même de beaucoup de liquide, mais tout de même. Elle peste en fouillant encore un peu la zone, peut-être que le voleur a fini par le laisser tomber, ou peut-être qu’il ne s’agissait pas d’un voleur, finalement, peut-être qu’un chien a pris ses affaires pour un jouet, et qu’elle finira par le retrouver sur le sol, quelque part dans le parc. Elle en fait le tour, le pas rapide et plus le temps passe, plus la rage prend place dans son esprit. Sérieusement, c’est encore possible, ce genre de chose ? Et comme ça ne suffisait pas, il commence à se mettre à pleuvoir, et elle n’a évidemment pas de parapluie sur elle puisqu'il faisait beau lorsqu'elle est sortie.

Elle reste un moment sous la pluie, pestant contre les éléments tout en essayant de préserver son appareil du mauvais temps, sans trop savoir quoi faire à présent. Ça ne lui était encore jamais arrivé. Est-ce qu’elle devrait appeler quelqu’un ? Est-ce qu’une plainte pour un sac volé sert vraiment à quelque chose ? Elle commence légèrement à trembler, signe de l’angoisse qui commence à l’assaillir, mais elle réussit à suffisamment sortir de sa torpeur pour aller s’abriter sous un auvent. Elle tente de faire l’inventaire de ce qu’elle avait dans son sac, notant chaque élément sur son téléphone pour ne pas oublier. Heureusement qu’elle a oublié son ordonnance ce matin, et que, par conséquent, ses médicaments de se trouvaient pas là. Mince, ses clés. Elle envoie immédiatement un message à l’un de ses colocataires pour lui demander s’il peut lui fournir un double des siennes, histoire de ne pas dormir à la belle étoile ce soir.

L’inventaire finalement réalisé, elle se décide à pousser la porte du commissariat, à quelques mètres d’elle. Cheveux et vêtements encore humides, elle tente de s’arranger un peu pour ne pas avoir l’air trop folle en s’approchant du comptoir de l’accueil, légèrement intimidée par le lieu dans lequel elle n’est encore jamais entrée. Elle n’a aucune idée de ce qu’il faut faire, dans ce genre de cas. L’appareil photo toujours accroché en bandoulière sur son épaule, elle finit par interroger timidement l’agent qui l’accueille. « Bonjour, on a volé mon sac, avec la plupart de mes affaires dedans, y compris mon passeport. Je voudrais porter plainte. » Si, au moins, elle peut être un minimum dédommagée, ou en tout cas avoir la possibilité de refaire ses papiers sans trop de difficulté, ce serait déjà ça. Quel dommage, elle l’aimait bien, ce sac. Elle se sent un peu bizarre en pensant que quelqu’un possède désormais les clés de chez elle, ainsi que des informations un peu trop importantes à son goût pour elle. Heureusement, ayant déménagé il n’y a pas si longtemps, son adresse n’apparaît nulle part, mais quand même. Dans la précipitation, elle en a même oublié que sa carte de crédit se trouve aussi à l’intérieur. Merde, déjà qu’elle ne roule pas sur l’or avec ces histoires de traitements, manquerait plus que le malôtru se serve dans son compte ! Quelle poisse.

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♫ Depuis combien de temps relit-il le même dossier Nash ? S'il en vient à se poser la question, c'est que ça fait déjà trop longtemps. Il est du genre entêté Nash, mais là il tourne en rond et ça l'exaspère. Il ne comprend pas ce qu'il manque dans ce dossier et il a beau retourner la situation dans tous les sens, il ne trouve pas. D'un geste sec il balance le dossier à l'autre bout de la table, les photos du crime bien apparentes et se met à souffler bruyamment. Heureusement qu'il est tout seul dans son bureau car aujourd'hui il n'est pas d'humeur. Ce dossier pompe atrocement son énergie -et son humeur par la même occasion !-. Il se décide à se lever et à aller fouiller du côté des archives. C'est en tous cas ce que Bran aurait fait. Son partenaire est absent depuis trop longtemps maintenant et il n'avouerait ça pour rien au monde -surtout pas à lui- mais il lui manque pas mal. Bran c'est celui qui cherche, le fouineur par excellence, Nash lui il a pas la patience. Il avoue il lui laisse parfois toute la paperasse à faire mais il se rattrape sur l'enquête sur le terrain et aller confronter des anciens témoins un peu trop silencieux.

La tête à réfléchir encore à son dossier et ce qu'il doit chercher dans les archives, il ne la voit même pas rentrer dans le commissariat. Il connaît les lieux par cœur Nash, et pour aller aux archives il doit quitter son bureau et passer par l'accueil. Il croise en général des anciens collègues et discute souvent quelques minutes, ce qui, il le sait, exaspère Bran. Il relève soudainement la tête quand il entend une voix qu'il croit reconnaître. Mais il ne saurait l'identifier. Quand ses yeux se posent sur elle, il sait. Un sourire apparaît sur ses lèvres en voyant ses vêtements et ses cheveux trempés. Il s'attarde un moment sur les courbes de son corps que l'on distingue plus facilement avec la moiteur des vêtements qui lui collent légèrement la peau. Il secoue finalement la tête et s'approche du comptoir, comme s'il en était irrémédiablement attiré.

« Je m'en occupe Dom' c'est bon. » Lâche-t-il sans même regarder son coéquipier mais en ne la quittant pas du regard. Il va pour la saluer quand le dénommé Dom l'interrompt. « Ben t'es revenu dans notre service toi ? » Regard insistant de Dom', sourcil arqué. Il regarde Marylou puis Nash qui se tourne à ce moment vers lui pour répliquer mais Dom' est plus rapide. «  ah oui d'accord... si t'insistes... » L'officier roule des yeux et s’éclipse pendant que Nash se tourne à nouveau vers Marylou. Sa bouche s’entrouvre et il commence à formuler un mot quand « Ben alors Nash, ils en pouvaient plus de toi aux affaires classées ou tu t'ennuyais trop ? » demande maintenant Morris bruyamment. Quand va-t-il enfin pouvoir parler à Marylou bordel ? « L'action me manquait je dirai » lâche-t-il tout aussi bruyamment pour qu'il l'entende sans même prendre la peine de le regarder. Il se penche vers Marylou en lui faisant un signe de tête. « On va aller dans mon bureau si ça te dérange pas ? On sera plus tranquilles... » Un sourire mêlé à une grimace se forme sur ses lèvres et il lui fait signe de le suivre, contournant l'accueil pour la devancer dans les couloirs du commissariat jusqu'à son bureau, quelques mètres plus loin. Il ouvre la porte, se décale et lui fait un signe de main en souriant. « Après vous mademoiselle... » À vrai dire il ne sait pas trop comment agir avec elle. Il pensait ne jamais la revoir. Juste un soir, pas plus. Mais maintenant qu'elle est là il agit comme s'ils se connaissaient bien. Ils ont partagé un lit après tout, mais rien de plus finalement. Ou si ? Elle passe devant lui et il ne peut enlever ce sourire de ses lèvres. Elle est encore plus jolie, encore mouillée par la pluie. Mais pourquoi l'a-t-il invité à le suivre dans son bureau ? Il n'est plus officier après tout, a-t-il réellement le droit de faire ça ? Sans doute, il sait encore comment prendre une déposition de plainte quand même. Est-ce elle qui lui fait cet effet ? Il a l'impression de ne plus arriver à penser calmement. Bordel qu'il se calme !

« Installe toi je t'en prie... » Dit-il alors qu'elle vient de passer et qu'il referme la porte derrière eux. Il se rue sur le bureau pour fermer le dossier qui traine dessus et s’assoit en face d'elle. Un sourire. Un silence. Il la regarde et soudain on dirait un enfant. Il ne sait plus quoi dire ni quoi faire maintenant qu'elle est là face à lui, qu'ils sont là tous les deux dans son bureau. Mais à quoi pensait-il ?

« Marylou... salut au fait ! » Qu'il dit le nigaud. « Désolé pour tout ça... » Dom', Morris, le vol de son sac... lui ? « Alors on t'a volé ton sac ? » Demande-t-il en allumant la session de son ordinateur tout en ne la lâchant pas du regard. « C'est drôle de se recroiser là quand même. » Commence-t-il avant de comprendre sa bourde. « Enfin non pas drôle pour toi, pardon, je voulais pas dire ça comme ça... ça aurait été mieux de se recroiser dans d'autres circonstances c'est sûr... enfin pas que je voulais te recroiser mais... » Il s'enfonce le Nash. Et il le sait. Son regard dévie sur l'écran de son ordinateur quelques instants, puis à nouveau sur elle. « Tu l'avais avec toi où pour la dernière fois ? Ton sac ? » Voilà, revenons-en aux faits, c'est quelque chose qu'il maîtrise ça Nash. Elle doit le prendre pour un fou maintenant. Foutues archives.

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♫ Elle a la poisse, Marylou. Abandonnée par ses parents, par son frère (deux fois), puis par son fiancé, elle perd tout constamment -tdah life- , et on en parle, du fait d’avoir une maladie dégénérative à trente ans à peine ?! Même si elle a pour règle de ne pas s’apitoyer sur son sort, quand même ! Et voilà qu’on lui vole son sac et tous ses papiers, heureusement que son appareil photo était avec elle, sinon elle aurait même perdu un outil de travail. Et puis, cette pluie qui s’abat pile à ce moment-là, comme si ça ne suffisait déjà pas ! Elle voudrait déjà que cette journée se termine lorsqu’elle franchit les portes du commissariat à moitié trempée. Elle sent quelques regards de travers qui la dévisage, mais ça n’a jamais été le genre de choses qui la perturbe. Elle se dirige vite vers l’accueil sans trop savoir comment s’y prendre, ni quoi faire, et demande simplement à porter plainte, sous le regard presque amusé de l’agent.

Il n’a d’ailleurs pas vraiment le temps de répondre qu’il est interrompu par un type qui s’approche du comptoir. Sa voix lui est familière mais il lui faut tourner la tête pour le reconnaître. Oh merde. Encore une malchance de plus. Elle détourne le regard, les yeux légèrement écarquillés par la gêne de retrouver son amant de l’autre soir au beau milieu du commissariat, elle qui s’est pourtant donnée comme règle de ne plus jamais en revoir aucun. Pas facile pour l’assoiffée d’attention qu’elle sait être, mais elle est persuadée que c’est finalement mieux pour tout le monde. observant le jeune homme du coin de l'œil tandis que l’agent de l’accueil -Dom, apparemment- semble indiquer qu’il ne fait plus partie de ce service. Alors quoi, il se prend pour un super héros maintenant ? Elle sourit, baissant la tête, s’amusant de la situation sans rien dire. Elle recentre ses yeux sur lui, Nash, et s’apprête à lui dire quelque chose lorsqu’ils sont interrompus par un autre de ses collègues. Il n’a donc vraiment rien à faire ici, si elle comprend bien ? Affaires classées, vraiment ? Plutôt cool, en soi. Et puis l’uniforme lui va bien, il faut dire. Elle acquiesce en souriant poliment alors qu’il se penche sur elle pour lui demander de le suivre, non sans un léger mouvement de recul prudent. Son petit cœur tique un peu à son sourire, mais elle ne va pas recommencer à l’écouter maintenant.

Ils se dirigent vers son bureau et elle n’a toujours rien dit, hésitante. Elle n’a pas encore été confrontée à cette situation gênante de recroiser un amant en journée et d’avoir une conversation avec lui. Tout d’un coup, elle angoisse à l’idée qu’il remarque le moindre tremblement, sans doute par fierté. « Merci. » Elle entre dans la pièce lorsqu’il la laisse passer, soudain intimidée par l’endroit. Elle a beau être plutôt sauvage, elle n’est encore jamais passée par la case police. Elle l’observe agir un peu bizarrement, on le croirait presque nerveux et s’il n’était pas aussi mignon ça en serait presque gênant. Non, ça l’est définitivement, gênant. Elle a été claire, pourtant, non ? Est-ce qu’elle lui a laissé penser un moment que se revoir faisait partie de ses plans ? Elle ne lui a pourtant même pas laissé son numéro, si ? Elle s’installe à la chaise qu’il lui indique et tente de prendre une certaine distance, croisant les bras sur sa poitrine. Sa façon de la saluer lui donne envie de rire, mais elle se contient. Ne rien laisser transparaître. Il finira bien par se lasser, de toute façon. « Nate, c’est ça ? » Elle ne l’a pas oublié, elle se souvient bien de son nom, et puis, c’est pas comme si son collègue ne le lui avait pas rappelé un peu plus tôt, mais si elle ne maintient pas cette distance, elle risquerait de se brûler les ailes, et ça, plus jamais. Alors elle trouve le nom le plus proche du sien pour lui laisser penser qu’elle l’a oublié.

Elle esquisse un bref sourire, accompagné d’un hochement simple de tête tandis qu’il s’excuse, plus froide qu’elle ne l’est véritablement. Elle s’en veut un peu d’agir d’une manière si différente de sa nature, mais elle le voit bien, qu’il est nerveux et excité, et ça lui fait peur. Elle voudrait qu’il ne sourie pas autant, qu’il ne soit pas aussi charmant, ce serait tellement plus simple. Finalement, il se reconcentre enfin sur le sujet de sa venue au commissariat. « Oui. Enfin, en tout cas il a disparu, peu de chance qu’il ait pris lui-même ses jambes à son cou. » Elle se met bêtement à imaginer son sac avec des pattes et esquisse un petit sourire qu’elle tente de camoufler en abaissant la tête. Elle fronce les sourcils à sa remarque. Drôle ? Pas certaine que ce soit le mot le plus approprié, et il ne lui faut que quelques secondes pour qu’il s’en rende compte, s’enfonçant dans une longue tirade qui finit par lui arracher un rire, bien malgré elle. Il est mignon, quand même. Elle ne l’avait pas vu comme ça, l’autre soir. De toute façon, elle n’a pas spécialement pris le temps de lui parler tant que ça, il faut dire. « Ça va, tu peux respirer, j’ai compris. C’est sûr que je ne m’attendais pas à te recroiser au poste de police… Donc, tu es flic ? » Question rhétorique puisqu’elle se trouve dans son bureau au milieu de photos louches et de documents qu’il s’est empressé de refermer dès qu’ils sont entrés. Et ça, c’est pire que tout pour piquer sa curiosité mal placée. Si elle n’avait pas fait photographe, elle aurait sans doute tenté le journalisme. Qu’est-ce qu’elle a envie de tirer légèrement sur ce bout de papier qui dépasse d’un des dossiers…

Mais il interrompt heureusement l’envie qui l’obsède depuis quelques secondes à peine en l’interrogeant sur son sac, la raison de sa venue. Ah oui. C’est vrai qu’on lui a volé son sac. La concentration et elle, ça fait deux, aussi. Elle secoue la tête comme pour se réveiller avant de lui répondre. « J’étais au parc, à prendre des photos. Je l’ai posé sur un banc en attendant, j’étais à quelques mètres à peine mais quand je me suis retournée il avait disparu. Alors j’ai cherché un peu partout mais rien. Volatilisé. » Son regard glisse encore sur ce foutu dossier, tamponné de rouge sur sa couverture, avant de se rediriger sur lui. « Pourquoi les affaires classées ? » Elle ne sait pas pourquoi elle a envie de savoir. Elle ne sait pas vraiment si sa réponse lui apportera la moindre satisfaction, mais elle a quand même envie de l’avoir. « Je veux dire, j’ai entendu l’autre type dire que tu étais aux affaires classées… Ça marche vraiment, ça ? Y a vraiment des affaires comme ça qui finissent par se résoudre après autant de temps ? » Elle pense bêtement à ses parents, tout d’un coup. Est-ce qu’après trente ans elle pourrait vraiment obtenir des réponses un jour ? Elle chasse cette pensée qu’elle juge très vite néfaste d’un léger secouement de tête, puis esquisse un petit sourire en coin à son attention. « Tu t’ennuies pas trop ? » Pour elle qui ne tient pas en place et gesticule déjà sur cette chaise alors que ça ne fait que quelques minutes qu’elle y est posée, rester toute la journée dans ce bureau à ressasser des documents la rendrait folle. « Bref. Je sais bien qu’on ne retrouvera pas mon sac, mais il y a des démarches à suivre dans ces cas-là ? » Elle a l’impression de s’être un peu trop attardé sur lui, d’avoir un peu trop donné l’impression qu’elle s’intéresse à lui, et même si c’est un peu le cas, bien malgré elle, elle ne doit pas se laisser trop aller dans cette direction. Rester stoïque. Rester stoïque.


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♫ Mais qu'est ce qu'il lui est passé par la tête bordel ? Il ne le sait même pas Nash, alors qu'il se retrouve dans son propre bureau avec la jeune rousse en face de lui. C'était pas prévu. Il pensait même ne jamais la revoir. Du moins il n'avait pas l'intention de la revoir. Leur courte aventure d'un soir avait été très agréable mais ils n'avaient jamais envisagé plus. C'était clair. Parfaitement clair. Jusqu'à ce qu'elle réapparaisse dans son champ de vision. C'était peut-être un hasard bien entendu. Et si c'était autre chose ? Non c'était forcément un hasard. Il n'avait aucunement envie de voir le destin là où il l'avait abandonné depuis tant d'années. Et soudain alors qu'il finit sa tirade et qu'elle se trompe de prénom, il se sent bien bête tout d'un coup. Bien fait Nashte. Pense-t-il en soupirant intérieurement. Sa maladresse lui joue souvent des tours et à présent il en ressent parfaitement l'humiliation. Mais il ne montre rien Nash. Jamais. Surtout pas à une conquête qu'il croise pour la deuxième fois. « C'est ça. » Presque. À deux lettres près. Mais comme il ne compte pas la revoir une troisième fois et elle non plus apparemment, il préfère éviter une autre humiliation. Pour le moment il s’appellera Nate. Il a toujours eu envie de s'appeler Nate non ? Si Jamie était là pour voir ça. Qu'est-ce qu'il se moquerait de lui. Il se concentre à nouveau sur Marylou et distingue assez clairement qu'elle est plus froide que lors de leur dernière entrevue. Certes furtive et partiellement alcoolisé, mais il comprend clairement qu'elle n'est pas des plus ravie d'être ici, en sa présence. Et il se demande encore pourquoi il a fait ça. Il aurait dû tracer son chemin et continuer vers les archives. Dom' aurait prit sa plainte et il serait en train de se prendre la tête avec un fichu dossier, pas avec Marylou.

« Effectivement ça serait bien la première fois qu'un sac assume clairement de montrer ses jambes en public. » Lâche-t-il juste après elle sans oser la regarder. Avait-il besoin de sortir cette blague stupide ? Mais il avait tellement imaginé le sac avec ses pattes se carapater que c'était sorti de sa bouche sans qu'il ne s'en aperçoive. Quel effet a-t-elle véritablement sur lui ? Ses mains en deviennent même moites. Pourtant il ne laisse rien paraître et continue de la fixer. Son sourire ayant quelque peu diminué. Elle lui intime de respirer après sa longue tirade d'excuses et il se rend compte qu'il s'y prend vraiment très mal pour ces « retrouvailles ». Faut dire qu'il a jamais été trop doué avec les relations le Nash. La seule qu'il ait jamais aimé est morte il y a bien longtemps. Il y en a bien eu quelques unes après elle mais rien de bien sérieux. Il ne le voulait pas Nash de toute façon. Bien trop occupé à réparer son cœur. Et il comptait pas tout faire capoter avec Marylou. C'était qu'une conquête d'un soir après tout. Rien de plus. Surtout au vu de la déception de la jeune femme au fait de le recroiser ici. Il hoche la tête à sa question par automatisme, au fond il hoche la tête plus à cette pensée qu'il vient d'avoir. « Non je suis diététicien mais je trouvais les locaux plutôt sympas alors me voilà. » Blague stupide numéro 2 au départ des lèvres de Nash, porte numéro 3B. Il faut dire qu'elle ne lui facilite pas la tâche Marylou. Et il y a un petit côté de défi entre eux qui lui donne envie de continuer.

Il se concentre finalement en l'écoutant lui raconter le récit du vol de son sac. Il écrit le lieu du crime vol, les suspects témoins, le mobile les faits, la date du meurtre de l'infraction bref il remplit tranquillement le papier de plainte contre X. Ça ne devrait pas être bien long et ils retourneront bien vite à leur vie normale tout en faisant comme s'ils ne s'étaient jamais recroisés. C'est le mieux pour eux deux de toute façon non ? « Et que contenait-il ? Y a-t-il des témoins ? Qui auraient peut-être vus quelqu'un prendre le sac ? » Demande-t-il juste après elle. « C'est pour la plainte contre X. » Se sent-il obligé d'ajouter, comme s'il avait peur qu'elle le trouve un peu trop curieux ou invasif. À la place elle lui pose une question qui le surprend et le laisse interdit quelques instants. Pourquoi soudainement s'intéresser à son métier ? Ne voulait-elle pas qu'ils restent simplement professionnels ? Comme il avait cru le comprendre ? Elle enchaîne ensuite sur ses questions et un fin sourire apparaît sur ses lèvres quand il se rend compte qu'elle esquisse un sourire en coin à son attention. « Certaines oui, certaines non. » Commence-t-il simplement. C'est bien plus complexe que ça mais il doute qu'elle veuille vraiment savoir toutes les particularités de son métier. Elle veut juste satisfaire sa curiosité, il en est persuadé. Mais a-t-il vraiment envie de la satisfaire après ces retrouvailles gênantes ? « Et non je ne m'ennuie pas à vrai dire, enfin un peu plus en ce moment j'avoue car mon partenaire est en arrêt mais... je suis aussi souvent sur le terrain donc... » et voilà déjà qu'il commence à lui raconter plus qu'il ne devrait. Il ne peut vraiment pas s'en empêcher Nash. Il reste un instant silencieux puis décide enfin de se livrer, comme s'il lui était de toute façon impossible de ne pas le faire en sa présence. « Parce que j'ai toujours l'espoir qu'il y a une explication et une fin à tout. Je ne peux pas laisser des personnes dans l'attente du retour d'un être cher ou encore de ne pas savoir ce qui leur est arrivé. Tout le monde mérite de savoir. Pour pouvoir à nouveau avancer. » Ses yeux n'ont pas quitté les siens et il ne sait pas pourquoi mais bien qu'il ne veut rien ressentir, il se sent pourtant lié à elle, d'une certaine manière. Faut dire qu'ils ont couché ensemble, c'est vrai mais, il y a autre chose. Qu'il ne cherche même pas à comprendre. Il n'a pas envie de comprendre Nash.

« On peut malheureusement juste porter plainte contre X. Et attendre la décision du procureur. Soit la plainte sera classée sans suite, soit il décidera d'ouvrir une information judiciaire et désignera un juge d'instruction si l'enquête mérite d'être plus approfondie. Mais d'expérience, ce type de plainte n'intéresse pas vraiment le procureur. Désolé. » Lâche-t-il avec un sourire en coin à son tour, bien que gêné. « Y a plus qu'à espérer qu'il retrouve ses jambes pour revenir à la maison. » Et la numéro 3... Il espère juste arriver à faire esquisser à nouveau un sourire sur ses lèvres, à elle.

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♫  Elle fronce les sourcils en le voyant acquiescer à son nouveau baptême, apparemment pas dérangé de se faire appeler autrement que par son vrai prénom. Il est sérieux ? Bon, alors ce sera Nate. Elle va prendre un malin plaisir à le lui répéter tout au long de leur entrevue, juste pour l’embêter. Elle ne sait pas trop pourquoi, mais ça l’amuse. Il a un côté touchant, et pourtant sa maladresse devrait l’exaspérer, mais ça n’est pas tant le cas. Elle n’a clairement pas demandé à le revoir, et n’est franchement pas ravie de le retrouver là, dans un moment de légère faiblesse, au milieu du commissariat alors qu’il est flic, et les flics, à vrai dire, c’est pas trop son truc. Au-delà de l’uniforme, bien sûr, et faut dire qu’il lui va bien, cet uniforme. Mais là n’est pas la question, elle s’est donnée pour règle de ne pas voir deux fois la même personne, encore moins hors du contexte de bar, boîte de nuit, applications, ou autre lieu de rencontre éphémère, quand bien même la nuit ait été mémorable. Plus jamais elle ne se fera avoir à s’amouracher de quelqu’un, ni même à en prendre le risque.

Elle fait donc de son mieux pour apparaître froide, à mille lieux de son comportement de l’autre soir, les bras croisés sur sa poitrine, le regard distant. Elle raconte les faits, ne pouvant empêcher un léger sarcasme qui la fait rire -intérieurement. Sa surenchère lui arrache un petit rire étouffé dans une petite toux, comme si ça allait la sauver. Elle se pince les lèvres pour ne plus rien laisser transparaître, bien loin de se faire avoir si facilement par un trait d’humour. Sa tirade lui confirme que le revoir n’est pas une bonne chose, et malgré toute la gentillesse qu’il a l’air de dégager, elle n’a clairement pas envie de s’engager dans quoi que ce soit. Il s’enfonce à chaque mot qu’il prononce et elle finit par rire un peu jaune en lui coupant la parole pour lui intimer de respirer. Il n’était pas si nerveux l’autre soir, pourtant. Alors quoi, ça change parce qu’il l’a vue nue ? Elle roule les yeux, les bras toujours serrés contre sa poitrine alors qu’elle s’enfonce un peu plus dans sa chaise, légèrement avachie. Elle aussi, elle stresse, bêtement, et elle sent déjà une légère courbature venir dans le bas de son dos, comme si c’était le moment. Sa question rhétorique fait mouche et il surenchérit encore et si c’est le genre d’humour qui fonctionne bien avec elle, cette fois-ci, elle reste très sérieuse, le fusillant presque du regard avant de le diriger distraitement vers les dossiers qui recouvrent sur son bureau, définitivement attirée par leur contenu bien mystérieux.

Elle parvient finalement à se reconcentrer sur sa question, sur son sac disparu, suffisamment pour décrire ce qu’elle a fait pendant le laps de temps où il a été volé, et soupir de lassitude à son enchaînement de questions, ne relevant même pas sa dernière phrase, trop évidente au vu du contexte dans lequel ils se trouvent. « Alors.. ce qu’il y avait dedans… » Elle regarde sa main sur laquelle elle a écrit une espèce d’inventaire de ce qu’elle vient de perdre, énumérant les choses une à une. « Un carnet, un stylo, les clés de chez moi -un peu plus problématique-, mon portefeuille, et donc ma carte de crédit, mon passeport, quelques pellicules photo, un paquet de cigarettes presque rempli -je fume pas vraiment-, des sandales, un rouge à lèvres… des préservatifs -on est jamais trop prudents-, de la crème solaire… et je crois que c’est à peu près tout. » Hormis ses papiers, son portefeuille et ses clés, rien de très important, donc, mais il lui a demandé ce qu’il y avait dedans, non ? Elle se redresse légèrement sur la chaise et décroise les bras pour accrocher ses mains sur les bords en ferrailles de l’assise. « Pour les témoins, il y avait les gens du parc, mais je ne pense pas que qui que ce soit ait fait attention, honnêtement. Moi en tout cas, j’aurais rien remarqué. » Elle a beau avoir un bon oeil photographique, sa concentration s’arrête là, alors voir dans le fond quelqu’un qui se fait voler son sac, impossible. Sans attendre plus de réponse, elle se reconcentre sur ces dossiers, et lui pose des questions sur son métier, un peu sorties de nulle part, mais ça lui ressemble bien, finalement. Sa curiosité n’aurait jamais de limite, et si elle ne sait pas trop ce qui l’intéresse tant là-dedans, elle ne peut s’empêcher de lui poser des questions. Sa première réponse est cryptique et ça l’agace. Pour elle qui aime bien un peu tout décortiquer, c’est une torture. Elle se mord légèrement la lèvre pour s’empêcher de chercher plus loin. A quoi bon, de toute façon ? A quoi joue-t-elle, elle s’en fout, non ?

La suite est un peu plus prometteuse, et elle finit par laisser un sourire transformer les commissures de ses lèvres, mine de rien touchée par ses mots, même si elle n’en dira jamais rien. « C’est noble de ta part, j’imagine. Nate. » Elle insiste bien sur son nom, définitivement amusée autant qu’interloquée par le fait qu’elle puisse l’appeler autrement que par son prénom, puisqu’il n’a pas réagi. Dommage qu’elle n’ait pas trouvé quelque chose de plus ridicule, comme Nemo, Norbert ou autre. Ca aurait été drôle de l’imaginer comme le poisson perdu du film d’animation. Malgré tout, elle retient bien ce qu’il a pu lui dire. Apporter des explications, même des années plus tard, ça résonne assez en elle pour lui faire un petit pincement au cœur. Elle, elle n’a jamais vraiment cherché, n’a jamais fait qu’imaginer ce qui a pu pousser ses parents à les laisser tous les deux, son frère et elle, sur un banc d’hôpital, mais avec le manque d’indice et la peur de s’en retrouver plus blessée encore, elle a simplement préféré ne pas creuser. Parfois, déterrer le passé ne fait qu’approfondir les peines, et la réponse aux questions qu’on se pose peut parfois être bien plus décevante qu’on se l’imagine. Piquée au coeur, malgré les apparences, elle préfère rediriger bien vite la discussion sur sa plainte, événement factuel qui lui permettra de ne plus s’égarer à faire la conversation avec lui. Plus vite elle en aura fini avec cette histoire de sac à main, plus vite elle pourra sortir d’ici.

Encore légèrement trempée par la pluie, elle renifle en écoutant sa réponse, qui n’a rien d’étonnant. Évidemment qu’ils ne vont pas faire grand-chose pour un sac à main, ça n’aurait pas de sens. Tant pis pour elle, au moins son vol est signalé. Elle hausse les épaules, pas vraiment affectée, même si l’idée de devoir repasser par la case administrative l’agace prodigieusement. « Dommage, c’était un beau sac. » place-t-elle avec un peu d’humour, avant qu’il ne se permette une troisième blague à laquelle, cette fois-ci, elle s’accorde de sourire. « C’est à l’école des flics que t’as appris ce genre de blagues, Nate ? » Est-ce qu’un jour il va lui rappeler qu’il s’appelle Nash ? Elle se demande, mais en attendant, elle peut s’amuser un peu avec lui. Elle aurait presque envie de le prendre en photo pour marquer ce moment. Quoi ? Garder un souvenir ? Pour quoi faire ? Elle a perdu la tête. « Tant pis pour la plainte, je m’attendais pas à autre chose de toute façon. Je suis bonne pour refaire tous mes papiers et trouver un sac qui tiendra en place, cette fois. » Pourquoi elle l’encourage dans son humour, sérieusement ? Encore un peu et il va s’imaginer quelque chose… Après… ils sont seuls dans ce bureau.

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♫ Y a bien longtemps qu'il s'est pas senti aussi stupide Nash. Et encore plus alors que c'est devant une conquête. Ça ne lui était jusque là encore jamais arrivé. Y a un début à tout non ? Et Marylou en faisait les frais. Enfin elle en était quand même à l'origine donc finalement ils étaient quittes non ? Qu'importe, après cette plainte il ne la verra plus, et il effacera cette honte bien vite de sa mémoire. Ses doigts tapent plus vite au fur et à mesure qu'elle fait l'inventaire des choses présentes dans son sac lors du vol. Il tique d'abord sur le paquet de cigarettes où elle dit ne pas vraiment fumer, à quoi bon en avoir un dans le sac alors ? Il se retient de ne pas rouler des yeux et continue de taper jusqu'à ce qu'elle fasse mention des préservatifs et surtout qu'elle rajoute un commentaire. Il se retient tellement Nash de ne pas lui faire une remarque mais il se rend compte que ça ne serait définitivement pas professionnel. Déjà qu'il a récupéré sa plainte alors qu'il n'y bosse plus vraiment... si en plus il se permet d'autres familiarités avec elle... Il se racle la gorge pour reprendre contenance et continue d'écrire dans le dossier. Il reste silencieux quelques instants en plissant parfois les yeux pour réussir à se concentrer et sans la regarder pour ne pas avoir à affronter son regard.

« Parfait, je pense que j'en ai assez. » Il sort une feuille et la fait glisser sur le bureau jusqu'à elle et lui pose un stylo juste à côté. « Tu peux me remplir ce papier avec tes informations, je le rentrerai ensuite dans la plainte... ensuite je n'ai juste qu'à tout imprimer et te faire signer et ça sera bon. » Et ils seront libres d'aller tous les deux dans des directions opposées. Enfin lui restera là au bureau mais elle sortira de son champ de vision et ainsi de sa vie et leur one night stand pourra rester ainsi. Ils oublieront vite cette entrevue, il en est sûr.

Elle détourne ensuite le sujet sur ses affaires et il plonge dedans Nash. Bien trop passionné par son métier, il en oublie que pas tout le monde ne comprend son engouement. Pourtant il croit voir quelque chose dans son sourire et s'y accroche quelques instants, comme si elle était touchée ou... Elle se moque encore de lui il en est sûr. En accentuant son faux prénom, il sait qu'elle se joue de lui pourtant il ne montre rien, tout sauf lui faire ce petit plaisir. Elle serait bien trop contente. Il esquisse un petit sourire de politesse simplement à sa phrase et continue de lui expliquer pour la plainte. Professionnel on a dit. Pourtant il ne peut s'empêcher de sourire, amusé, quand elle lui demande si c'est à l'école des flics qu'il a appris ce genre de blagues, il arrive même à faire abstraction du faux prénom. Il trouve même que cette pique est bien lancée et la féliciterait bien volontiers s'il se laissait enfin aller. Mais il se contente de la fixer et de lâcher un « Tu devrais postuler, ils recrutent. » Son sourire s’agrandit sur ses lèvres et il baisse le regard pour redevenir sérieux. Elle a le don de le pousser hors de sa zone de confort. Elle distille dans l'air des défis qu'il a envie de relever. Voilà bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Il a complètement perdu la tête.

Elle fait à nouveau une blague sur son sac. « Ils ne sont pas tous fidèles faut se méfier. » Mais pourquoi ? Il les enchaîne Nash mais en même temps elle l'encourage à continuer et elle-même lui en lance alors pourquoi pas après tout ? Il remarque qu'elle renifle souvent, encore trempée par la pluie et il se lève précipitamment, comme sauvé par cette pensée. « Tu vas attraper la crève. Attends, j'ai toujours un costume de rechange... » Ce n'est pas parce qu'il a couché avec elle qu'il agit ainsi Nash, il le ferait avec n'importe qui et il ne se rend pas compte qu'elle pourrait penser l'inverse. Alors il ouvre son casier et prend son costume propre ainsi qu'une serviette, il en garde toujours des propres au cas où il veut passer ensuite à la plage, ou au sport. Il revient vers elle et lui tend les affaires « Si tu veux te changer ou au moins te sécher ? » Dit-il en attendant qu'elle prenne les affaires. « Tu pourras les garder, j'en ai plein... ou même les jeter.  Pour les preuves tu comprends.... » Lâche-t-il comme si ça ne l'atteignait pas. Il n'a vraiment pas envie de la revoir donc il préfère dire adieu à ses vêtements. « Ah oui pardon, je peux sortir et te laisser te changer dans le bureau si tu veux et... » Il ne sait pas trop s'il doit attendre une réponse ou partir maintenant. Elle prend les vêtements et une décharge lui passe dans le dos. L'image d'elle à moitié nue lui vient à l'esprit et il cligne des yeux en secouant légèrement la tête pour effacer cette image de son esprit. Mais elle est bien là, ancrée en lui et il sent déjà un frisson s'insinuer sous sa chemise. Il croise son regard, et s'y perd quelques instants, avant de se racler la gorge, de passer sa main derrière sa tête pour se gratter le crâne légèrement tendu. Puis il lui sourit, un sourire non pas amusé, non, mais plutôt... il ne sait pas trop. Un sourire. Différent. Il se rend compte que ça fait déjà bien trop de secondes que ça dure et hochant la tête en sa direction, il se dirige vers la porte fermée pour l'ouvrir et lui laisser un brin d'intimité. Et lui laisser à lui le temps de reprendre ses esprits. Bien embués par la tension qui émane de leurs deux corps.
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♫ Elle s’amuse avec lui, Marylou, tirant sur une corde qui lui paraît sensible, celle du malaise, en l’appelant Nate, en faisant l’inventaire du contenu de son sac, en le taquinant d’une certaine manière. Elle ne sait pas pourquoi elle y met autant d’effort, pour quelqu’un qui devrait lui être insignifiant, quelqu’un sans importance, rien qu’un type rencontré dans un bar, mais en tout cas, elle se permet de plonger un peu, de le taquiner comme s’ils se connaissaient un peu, comme si un lien les unissait alors que, finalement, il n’y a rien de plus que cette belle nuit. Elle n’irait pas mentir, cette nuit-là, elle la garde bien en mémoire, mais ça n’ira pas plus loin, c’est hors de question.

Il lui tend un stylo, en plus du papier qu’elle doit signer, ce résumé de sa plainte qui, de toute façon, ne servira à rien. A se demander ce qui lui a pris de venir au commissariat, finalement, trempée par une pluie qu’elle aurait peut-être pu éviter si elle ne s’était pas acharné à vouloir respecter une procédure parfaitement inutile. Et comme ça, elle ne l’aurait pas recroisé, lui. En lisant les informations qu’elle doit lui laisser, le stylo en main, elle relève les yeux sur lui, la méfiance pour alliée. « On est d’accord qu’aucune de ces informations ne sortira de ce bureau ? » Le sourcil relevé, c’est comme un défi qu’elle lui lance, avant de se reconcentrer sur le papier en remplissant les cases une par une. Cases qu’elle a toujours détestées, elle, parce qu’il faut dire qu’elle ne colle pas à beaucoup d’entre elles.

Il a malgré tout quelque chose de touchant, ce flic, un petit quelque chose qui lui donne envie d’en savoir plus, qui lui donne envie de se chamailler encore, alors qu’ils se connaissent à peine. Et ça l’énerve. Il lui tape sur les nerfs, avec ce petit sourire en coin, son air gentil et ses manières douces, son brin d’humour qui matche très bien au sien, elle a envie de fracasser tout ça contre un mur, de prendre la fuite aussi vite que possible. Et pourtant, elle reste assise là, sur cette chaise en face de lui, lui rendant le papier qu’il lui a demandé de remplir en le faisant glisser sur la table, s’intéressant soudain à son métier comme si, foncièrement, elle en avait quelque chose à faire. Et le problème, c’est que oui, elle en a quelque chose à faire. Et que ses mots la touchent, perdue dans sa propre histoire à trous, aux inconnues qui s’enchaînent alors qu'elle n’a jamais rien fait de plus que de naître. Elle dissimule sa légère émotion d’un sourire, d’une petite plaisanterie déjà datée sur son nom, puisqu’apparemment il n’a toujours pas compris qu’il s’agissait d’une blague insistante. Elle finira bien par le lui faire savoir, mais pour l’heure, ça la fait rire encore un peu, et surtout, ça lui assure une distance qu’elle juge nécessaire. Ainsi, ils ne seront rien de plus, puisqu’elle a même oublié son prénom. Pratique. Elle juge son humour alors qu’elle a le même, et hausse un sourcil accusateur à son répondant. Elle aime ça, ce petit jeu entre eux, elle aime ça autant que ça l’énerve. « T’as raison, je devrais aller donner des cours. » Un sourire légèrement méprisant apparaît sur ses lèvres et elle incline la tête, quelle connasse. Elle sait être douce, pourtant, mais faut dire qu’aujourd’hui l’apprivoiser demande un sacré effort.

Elle soupire à son nouveau trait d’humour. Décidément, il est usant. C’est sa propre faute, c’est elle qui a surenchérit et si elle a envie de rire, elle se retient en affichant son air suffisant qui, finalement, lui va assez mal. « Ah, ça, vous avez ça en commun alors. » Son sourire laisse place à une légère grimace entendue. Vous les hommes, vous qui faites partie de la même espèce qui lui a brisé le cœur quelques mois plus tôt. Elle les aime pas tant que ça, les hommes. Pas plus que ce pour quoi ils lui sont utiles en tout cas.

Elle renifle encore, passant sa main sous son nez, encore mouillée par la pluie qui s’est abattue sur elle un peu plus tôt. Elle est surprise de le voir soudain se lever, proposant déjà de lui prêter ses vêtements de rechange en prétextant qu’elle va finir par attraper froid. Elle rigole, pas prête de se faire piéger comme ça, tout en observant le bougre approcher de son casier pour en sortir effectivement un costume en trop, et une serviette. « Tu te fous de moi ? » Elle aime pas ça, Marylou, qu’on soit gentil avec elle. Qu’on la prenne en pitié de quelque manière que ce soit. Elle aime pas se sentir redevable, encore moins dire merci, alors elle le regarde, interloquée, la fierté piquée à vif alors qu’il lui tend les vêtements. « Tu sais, j’ai pas besoin de ton aide. » Elle boude un peu, agacée qu’on la prenne pour une femme chétive que l’on doit aider -c’est en tout cas sa vision de la situation-, puis à sa dernière remarque, elle finit par soupirer et roule ses yeux en attrapant les vêtements. « T’en fais pas, je comptais pas les conserver. » Elle ne dira pas merci.

Elle commence à déboutonner sa chemise humide mais s’arrête en le voyant toujours là, à l’observer d’un œil presque envieux. Qu’est-ce qu’il attend ? Elle sent une tension s’installer, ou en tout cas remplir de plus en plus l’espace de cette pièce, cette espèce d’alchimie qui lui donne quelques frissons qu’elle ignore alors qu’elle le voit la regarder. Alors que leurs yeux se croisent, il semble se reprendre un peu, mais ce sourire… Ce sourire, elle aurait presque envie de s’y perdre. Elle déboutonne un nouveau bouton avant qu’il ne finisse par se retourner pour atteindre la porte, prêt à la laisser se changer tranquillement, et alors que sa main se dirige sur la poignée de porte, elle se retourne vers lui et, doucement, lui dit « A jamais, Nash. » Elle insiste sur son vrai prénom, lui signifiant qu’elle ne l’a pas réellement oublié, que depuis le début elle s’amuse avec lui, qu’elle le défie de la contredire. Elle le regarde, un petit sourire aux lèvres, une main sur sa chemise encore humide, l’autre tapotant le bois du bureau de Nash. Elle a un petit pincement au cœur, malgré tout, de savoir que ce sera la dernière fois qu’elle le verra, pincement qu’elle fait de son mieux pour ignorer, évidemment.

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♫ Il aimerait presque ça Nash. Cette tension palpable et ce jeu qui s'est naturellement installé entre eux. Il ne la connait que de cette fameuse nuit Marylou pourtant avec elle, les piques sortent sans qu'il ne s'en rende compte. Ça ne lui était plus arrivé depuis longtemps à Nash. Pas de cette manière. Pourtant il s'efforce de ne pas y penser et de ne surtout pas se permettre de l'envisager. Ce petit palpitant qui se remet à fonctionner. Il se l'interdit. Ça ne traverse d'ailleurs même pas son esprit. Il a presque envie de lâcher un rire quand il voit son sourcil arqué en lui demandant de garder ses informations secrètes. Comme s'il avait envie de les prendre pour lui, pour qui se prend-t-elle ? Vraiment elle croit qu'après une nuit il est déjà fou d'elle ? N'importe quoi. Il remue la tête en souriant et se laisse basculer dans sa chaise. « Promis je ne les revendrai pas sur Internet si c'est ça qui t'inquiète. » Parce que récupérer son numéro pour lui même, clairement, ce n'est pas du tout dans ses intentions. Et il s'en veut de lui raconter son travail, sa vie, alors qu'elle n'en a clairement rien à faire. Pourtant il continue et ils se lancent encore et toujours des piques. Tellement facile.

Elle fait une réflexion sur la fidélité des hommes et il esquisse une légère grimace. Il ne se sent pas visé, car il n'a jamais trompé une seule de ses copines. Il faut dire qu'il n'a eu qu'une seule vraie relation, celle qui a vraiment compté. Et il lui a été fidèle du début à la fin, même quand elle avait du mal à sortir du lit. Il y a bien eu Elea, après mais c'était sans promesses, juste des accidents qu'ils ont préféré arrêter et oublier. Et puis après les femmes se sont enchaînées, sans que jamais, lui, il ne se laisse enchaîner. Et il n'avait pas l'intention que ça commence avec elle. Oh ça non. « Ouh ça sent le vécu... mais personnellement je me sens pas visé. » Ne peut-il s'empêcher d'ajouter. Parce que ça non, il veut bien plaisanter mais il se laissera pas faire passer pour un gros con. Il a peut-être joué avec elle une fois, mais c'était avec son consentement et sans promesses. Et ça leur allaient très bien ainsi.

Il peut pas s'en empêcher Nash. Toujours devoir se soucier des autres, prendre soin d'eux. Il voit pas que ça peut être pris pour autre chose que de la simple gentillesse. Il faudrait qu'il arrête ça. Surtout avec une fille qu'il connait à peine. Et pourtant... pourtant il y a quelque chose en elle qu'il a l'impression de reconnaître. Il ne préfère pas mettre de mot dessus mais c'est naturel, c'est simple, sans prise de tête, drôle... wow wow stop que se passe-t-il ? Pourquoi il est devant elle à lui tendre son costard propre et sa serviette ? Okay pas de retour possible. Non il ne se fout pas d'elle, à vrai dire il aimerait bien s'en foutre oui mais non, il ne se fout vraiment pas d'elle. « Je sais, et je peux aussi les reprendre si t'as pas besoin de mon aide... » Pourtant il ne les reprend pas et attend qu'elle se décide. Il hoche la tête quand elle lui dit ne pas compter les garder et un léger sourire se forme sur ses lèvres. Il y compte bien. Il préfèrerait qu'elle les jette plutôt qu'elle les garde de toute façon. Et puis le temps s'arrête et il ne peut la lâcher du regard. Elle déboutonne sa chemise et il se demande. Il se demande pourquoi elle n'attend pas qu'il soit dehors ? Pourquoi elle... leurs regards se croisent et il reprend ses esprits. Il n'est pas comme ça Nash, à tirer avantage de la situation. C'était une nuit, point. Il ne fait juste que lui rendre service, c'est tout. Y a rien de plus. Alors il part, se précipite à l'extérieur pour effacer cette envie qui remonte doucement en lui.

Les doigts sur la poignée, il se stoppe instantanément alors qu'il commençait déjà à entrouvrir la porte. Il reste interdit quelques instants, tournant légèrement la tête pour la voir, cette lueur de défi dans les yeux alors qu'elle tapote le bureau, et cette pose, lascive, à laquelle il ne pourra pas résister bien longtemps. Un léger sourire se forme à la commissure de ses lèvres. Il ne lui en faut pas plus. Et c'est bien la première fois qu'il s'apprête à faire une telle chose ici. Mais elle le rend fou. Dans tous les sens du terme. Et il n'a pas la force de combattre sa conscience. Il referme doucement la porte et ses doigts descendent jusqu'au loquet qu'il verrouille. Bran lui en voudra sûrement mais il n'est pas là et de toute façon il n'a même pas une once de pensée pour lui, son esprit étant bien trop occupé par la rousse derrière lui. Y a encore que quelques minutes, elle lui sortait par les trous de nez et voilà qu'il s'apprête à faire encore une folie avec elle. Il ne lui faut que quelques pas pour réduire la distance entre eux. Il s'arrête juste avant de la toucher, leurs corps séparés par quelques centimètres. Il n'a qu'une envie. La faire sienne. Là sur le bureau, entre les papiers de sa plainte et les dossiers de ses affaires non classées. Il lui pose une question avec ses yeux et il espère entrevoir la réponse. Mais il ne réduira pas la distance si elle ne lui autorise pas. Il la respecte trop pour ça. Elle a ce regard de défi, comme la nuit dernière et ce petite sourire aux coins des lèvres. Il comprend. Sa main droite effleure sa chemise mouillée. C'est un jeu silencieux qui se joue entre eux. Et puis délicatement il déboutonne sa chemise de ses deux mains, il prend son temps. Il ne dit rien, la défie à son tour du regard. Les palpitations de son cœur se font plus rapides alors qu'il découvre la peau nue de la jeune rousse. Il arrive au dernier bouton, remonte son regard jusqu'au sien et... Ses lèvres capturent les siennes avec avidité alors que ses mains enserrent ses fesses avant de glisser sous ses cuisses pour la soulever, simplement pour lui permettre de la déposer sur le bureau juste derrière. Elle le rend fou, il n'arrive même plus à penser correctement alors qu'il lie sa langue à la sienne dans une telle bestialité qu'il n'est pas prêt de faire taire. Sa main gauche se faufile dans sa crinière rousse pendant que son autre libre balaye les papiers sur le bureau pour faire la place et leur permettre d'assouvir leur désir. Il lâche enfin sa bouche, essoufflé, et lui enlève sa chemise. Ses yeux dévorent la peau de la jeune femme, et il se penche vers son cou pour l'embrasser, descendant dangereusement vers la poitrine de Marylou où son soutien-gorge fait encore entrave. Sa langue passe dessous le tissu et son doigt s'aventure sous la bretelle sur son épaule qu'il fait lentement descendre. Il ne peut résister à ce sentiment qui le submerge alors qu'il la tient contre lui. Comme si son corps épousait parfaitement le sien.
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