okay... this is awkward... (MASHIE)

tw: pas pour le moment

Sa main remonte instinctivement dans le dos nu de Marylou alors qu'il se laisse tomber dans le lit. Il a arrêté de compter depuis longtemps Nash. C'est devenu une habitude. Comme une drogue et bien qu'il ne veut pas l'admettre, il ne peut plus se passer d'elle. De ces moments rien qu'à eux où il a l'impression d'enfin vraiment la connaître. Les piques sont toujours là, ils ne font jamais allusion aux sentiments, et pourtant il a l'impression qu'elle se laisse un peu plus aller chaque jour. Et puis il faut dire que cette relation est explosive autant à l'extérieur qu'au lit. S'il y a bien un domaine où ils sont en parfaite symbiose, c'est bien quand ils se retrouvent secrètement ces soirs qui deviennent d'ailleurs un peu trop fréquents. Il suffit d'un message, comme une promesse inavouée. Et ils se retrouvent comme deux amants séparés bien trop longtemps. Ce soir n'a pas échappé à la règle, il se retrouve chez elle, en sueurs des ébats qu'ils viennent juste d'avoir. Son corps encore collé au sien. Au début, il ne restait pas bien longtemps. Et puis maintenant... il rentre tard dans la nuit. Ils empiétaient un peu chaque nuit sur le temps qu'ils s'étaient alloués. Comme si partir devenait de plus en plus dur.

« J'ai réouvert un dossier d'une affaire vieille de 28 ans aujourd'hui... » Il commence, sans même réfléchir à ce qu'il allait dire. Ils avaient pris l'habitude de parler un peu après, et surtout Nash aimait raconter son travail, et Marylou avait l'air d'aimer ça puisqu'elle faisait toujours des remarques et l'incitait à continuer. C'était un peu leur moment rien qu'à eux, comme si leur bulle n'avait pas encore éclaté. Encore un peu, juste un peu... « Une femme a été tué de 23 coups de couteaux... on soupçonne le mari... qui n'a jamais été retrouvé bien entendu ! » Sans s'en rendre compte, sa main dans son dos joue avec ses cheveux roux alors que son regard fait des allers-retours entre le plafond et les yeux de Marylou. « Ouais je sais ce que tu vas dire... c'est toujours le mari le psychopathe ! » Il roule des yeux, préférant prévenir de sa pique mais il ne peut s'empêcher de sourire d'un air amusé. Bordel, il se sent bien avec elle. Pourquoi c'est si naturel ? Ses yeux plongent dans les siens et il se racle alors la gorge et extirpe son bras de sous son corps, se dégageant de son étreinte. « Je meurs de soif ! » Nu comme un vers, il cherche son caleçon qu'il retrouve au pied du lit et l'enfile à la hâte. « Tu veux quelque chose ? » Il n'est pas chez lui Nash mais c'est presque comme si. Faut dire qu'il connait pas mal les lieux maintenant.

Il ne prend pas la peine de se rhabiller, les colocataires de Marylou n'étant pas là. Aux dernières nouvelles en tous cas. Et puis tant pis, ils peuvent très bien le voir rien qu'en caleçon, ça ne le dérange absolument pas, il n'est pas très pudique de toute façon. Il lui lance un dernier petit sourire avant d'ouvrir la porte, d'y passer juste une tête pour voir si la voie est libre avant de se retourner vers elle en mimant un doigt devant la bouche et en se faufilant déjà à l'extérieur de la chambre. Il fait attention là où il marche pour ne pas faire de bruit et une fois arrivé dans la cuisine, ouvre le frigo pour récupérer la bouteille de thé glacé. Il ouvre les placards, cherchant où peuvent se trouver les verres et une sensation de déjà-vu s'empare de lui. Pourtant c'est la première fois qu'il fouille dans ces placards. Il se tourne vers le reste de la pièce et parcourt le salon du regard. Pourquoi a-t-il l'impression d'être déjà venu ? Bien avant Marylou ? Il remue la tête pour chasser cette pensée, que croit-il reconnaître dans le noir ? N'importe quoi. Il trouve enfin les verres, s'en saisit de deux et reprend la direction de la chambre de Marylou. À l'embrasure de la porte du salon il percute un corps. Il pense d'abord à Marylou mais la taille est similaire à la sienne. Ses yeux s'écarquillent alors, découvrant le visage de celui qui lui fait face, faiblement éclairé par la lumière extérieure se reflétant par la grande vitre du salon. « Archie ? Qu'est-ce que tu... ? » Mais il ne finit même pas sa phrase. Voilà pourquoi. Il est déjà venu chez Archie. Il est chez Archie.

tw: drogue (mention)

Anticiper ce genre de soirées ? Franchement, avec Archie dans le mix, c'est mission impossible. Ça a commencé dans le bar de mon oncle, avec Chase, ce fabuleux drag queen avec qui je m'apprête à bosser sur son prochain clip. Évidemment, avant de plonger dans son projet, faut s'occuper de mon estomac, sinon, vous négociez pas avec Archie le ventre vide, mes amis. Pizza, bière, le rituel habituel. On a parlé créativité, Chase m'a déballé son grand plan visuel, et moi, j'étais là, hochant la tête entre deux bouchées de pizza. Qui d'autre peut vraiment comprendre l'essence dramatique et déraisonnable des œuvres d'art, hein ? Notre discussion a rapidement pris des allures de trip, les idées fusant dans tous les sens, et je me rends compte que c'est ça que j'adore chez les drag queens, leur foutue créativité.

En rentrant à la maison, dans un état zombie, j'ai failli défoncer un mur. Non, en fait, c'était Nash, mon coach baraqué qui m'attendait dans le couloir. J'ai cru un instant que le trip continuait, mais la douleur à l'épaule m'a ramené à la réalité. "T'es censé me torturer dans quelques jours, pas aujourd'hui," je me plains en frottant mon épaule douloureuse, mon corps criant sa fragilité. Passé le choc, je remarque qu'il est là, en chair et en caleçon dans le couloir. "Tu fais la pub de tes abdos pour me motiver ou quoi ?" que je lui lance, parce que ça pourrait presque me donner envie de me mettre à la muscu. Presque.

Par contre, l'idée qu'il soit là pour autre chose que pour me surveiller ne me traverse même pas l'esprit. Deux verres en main, en caleçon, dans le couloir, tout à fait normal, non ? Je lui pique d'ailleurs un verre maintenant que la douleur s'estompe. "Tu me sers ? J'ai la gorge sèche avec tout ce que j'ai fumé." Toujours la ganja, on a peut-être un peu abusé sur le dosage. En tout cas, non, je n'ai pas encore commencé à faire les calculs de la présence de Nash pendant mon absence, le trouver dans le couloir à l'opposé de ma chambre, avec deux verres et en caleçon. Mais rassurez-vous, ça ne saurait tarder, promis, j'étais plutôt bon en maths.

tw: mentions de maladie, traitement, drogue

C’est devenu une habitude, un rendez-vous un peu trop régulier qui s’attarde, toujours un peu plus, tous deux comme incapables de se quitter immédiatement, alors que ça leur a semblé si facile au début. Elle se colle contre lui alors qu’il retombe sur le lit, appuyée sur un de ses coudes pour mieux le regarder, admirant bien malgré elle ses yeux clairs et sa barbe parsemée, avec cette envie presque irrésistible de la caresser du bout de ses doigts, mais elle se retient. Elle sourit, Marylou, et ses joues rosies démontrent ce début de sentiments qu’elle garde bien enfouis, précieusement, se les camouflant à elle-même au passage pour éviter de trop s’y attarder. Son bras libre sur son torse, elle y balade distraitement ses doigts pourtant, l’écoutant parler d’une de ses affaires, piquant sa curiosité au passage comme une vieille habitude. A quoi est-ce qu’ils jouent ? Ils savent tous les deux que c’est voué à l’échec, alors à quoi bon ? Pourtant, elle continue de le regarder, un petit sourire intriguée sur les lèvres, prête à se lancer dans une nouvelle tirade sexiste envers ces mecs qu’elle a tendance à dénigrer. Elle n’en a pourtant pas le temps puisqu’il la coupe dans son élan, commençant à la connaître, probablement un peu trop à son goût. Elle se contente de sourire un peu plus en embrassant son torse, avant qu’il ne se dégage brusquement, comme si cette proximité l’effrayait soudain. Elle le regarde se lever, rattraper son sous-vêtement pour l’enfiler, avant qu’il ne se retourne vers elle. « Il y a du thé glacé dans le frigo, ce serait parfait ! » Elle aurait envie de rajouter des petits mots doux mais elle se retient, riant simplement à ses pitreries alors qu’il sort de la pièce.

Ses muscles la tirent, et elle profite de son absence pour s’étirer un peu, se tortillant dans tous les sens pour essayer d’enfin retrouver un peu de confort. Elle n’a pratiquement plus de cachets, et devra bientôt refaire le stock, et cette petite pensée la fait soupirer. Il n’en sait rien, Nash. Jusque-là, elle a réussi à ce qu’il ne remarque pas, à prétexter de la fatigue ou du surmenage, une consommation excessive de café alors qu’elle n’en boit pratiquement pas. Mais jusqu’à quand ? Elle reste un moment à fixer le vide, installée dans son lit, sous la couette, puis le temps file et elle se demande ce qu’il peut bien faire, pourquoi il traîne autant. Elle souffle et se décide à se lever à son tour, elle qui comptait sur un petit-déjeuner au lit factice, c’est raté ! Elle attrape la chemise de Nash, qui traîne sur le sol et l’enfile, celle-ci ne recouvrant qu’à peine sa poitrine et son intimité, avant d’ouvrir la porte à la volée, prenant tout de même la peine de ne pas crier trop fort. « Il t’en faut du temps pour un thé glacé ! » Sa phrase à peine terminée, elle tombe nez à nez sur Archie, la mine déconfite et le regard embrumé. Elle entrouvre la bouche à nouveau puis, en panique, referme un peu plus la chemise sur elle avant de découvrir Nash, en caleçon, autant sous le choc qu’elle alors que son colocataire ne semble pas encore bien réaliser ce qui est en train de se jouer sous ses yeux. « Archie ? T’étais pas censé être sorti ? » Parce qu’elle en était persuadée, que l’appartement était vide au moment où Nash est entré. Quand est-il arrivé ? Est-ce qu’ils vont réussir à faire passer ça pour une simple visite de courtoisie de Nash, ou un rêve déclenché par sa consommation un peu trop excessive de joints ? Elle échange un regard interrogateur avec Nash, haussant les épaules et les sourcils en même temps comme pour lui demander d’intervenir, plutôt que de rester là sans rien faire. Avec un peu de chance, il ne se souviendra de rien demain. Et puis, au final, qu'est-ce qu'elle en a à faire, elle ? Après tout, sa vie amoureuse sexuelle ne regarde personne d'autre !

tw: mentions de drogue

Il ne s'attendait vraiment pas à tomber sur son meilleur ami alors qu'il vient là depuis des mois. Comment avait-il fait pour ne pas reconnaître l'appartement d'Archie ? Bon ce n'était pas leur endroit de prédilection quand ils se retrouvaient pour une soirée mais il était déjà venu. Comment avait-il pu oublier ? Ou alors son esprit avait complètement séparé Marylou du reste de son monde. Elle ne pouvait pas être à ce point ancrée dans sa vie ? Déjà amie avec Louise et Jamie, maintenant elle était aussi la colocataire d'Archie ? C'était une blague c'est ça ? Il allait se réveiller, c'est pas possible. Pourtant Archie lui fait bien face et a l'air de rentrer d'une soirée particulièrement enfumée. Archie fait référence à leurs séances de sport et il ne peut fermer la bouche qui reste surprise de lui faire face. Il fait référence à ses abdos et Nash descend le regard sur son propre corps, se rendant compte de la (non) tenue dans laquelle il se trouve. Il ferme enfin la bouche de sa stupeur quand Archie lui pique un verre et il le regarde à nouveau. Il fait pas le malin la tout de suite le Nash pourtant il se dit que vu son état il peut un peu en profiter. Demain il aura sans doute tout oublié. Et peut-être que dans des mois quand Marylou et lui ça sera de l'histoire ancienne, comme ils avaient prévu dès le début, ils en rigoleront avec Archie. Peut-être.

Il fixe son ami depuis quelques secondes quand il se rend compte qu'il attend, son verre dans sa direction, qu'il lui serve du thé glacé. Il secoue la tête, ouvre la bouteille et lui sert la boisson. La voix de Marylou le fait sursauter et il referme la bouteille alors qu'il tousse légèrement pour essayer de cacher ce qu'elle dit à Archie et aussi accessoirement pour lui indiquer à elle qu'il n'est pas seul. Son regard se pose finalement sur elle alors qu'elle apparaît juste à côté d'Archie. Son cœur manque un battement en la voyant dans cette tenue, sa chemise pour seul vêtement et il se racle la gorge pour reprendre contenance. Elle est si belle. Pourquoi même dans une situation comme celle-là, elle arrive à faire battre son cœur un peu plus ? Il met ça sur le coup de la gêne de se retrouver pris en flagrant délit devant son meilleur ami. Ses yeux croisent ceux de Marylou, interrogateurs et il lui renvoie ce regard. Oui il était pas censé être sorti ? C'est ce qu'elle lui avait dit en tous cas, que ces colocataires n'étaient pas là ce soir. Et encore moins ce colocataire qu'il connait que trop bien. Elle lui fait signe d'intervenir et il passe d'elle à Archie puis à nouveau d'Archie à elle.

« Oh salut, enchanté, Nash le meilleur ami d'Archie. » Lâche-t-il à l'intention de la jeune femme en lui tendant la main en souriant. Pourvu qu'elle joue le jeu. Pour qu'Archie ne soupçonne rien. Quoi que la chemise qu'elle porte peut prêter à confusion. Mais après tout peut-être qu'Archie ne se rendra compte de rien. Après tout c'est vrai qu'elle n'était pas censée savoir qu'Archie était son meilleur ami. Une façon de lui dire, fais comme si on ne se connaissait pas. « Un thé glacé ? » Dit-il en lui tendant le verre restant et lui montrant la bouteille. Qu'est-il censé faire après tout ? Bordel il ne s'attendait vraiment pas à tomber sur lui, et encore moins dans cette tenue. Archie l'a déjà vu tout nu c'est pas ça qui le gêne, c'est plutôt la raison de pourquoi il se retrouve dans cette tenue dans son appartement qui va peut-être soulever quelques soupçons. Mais il se dit qu'il faut qu'il continue sur cette lancée d'incompréhensions. « Bro tu m'avais pas dis que t'avais une nouvelle colocataire ? » Il était resté sur Haley lui. Pas Marylou. En même temps depuis combien de temps n'était-il plus venu chez lui ? Enfin pas longtemps si on comptait les venues régulières pour voir Marylou...

tw: drogue (mention)

Haha, ça surprend toujours, mais tu sais, les maths ont toujours été mon dada, même s'il paraît qu'il y en avait cachées là-dedans. Bon, aujourd'hui, je m'amuse à les noyer sous des litres de substances surprises, histoire de pimenter un peu la vie. Et là, tout d'un coup, une voix féminine résonne alors que je m'occupe de soulager la sécheresse dans ma gorge. Il me faut quelques secondes pour identifier Marylou dans une tenue qui lui va bien, mais visiblement, pas à sa taille. Et là, en bonus, Nash en caleçon. Les présentations de mon meilleur pote, signe d'une première rencontre, résonnent comme le début d'une sitcom de folie.

J'entends au loin une cloche d'église résonner, alors que les pièces du puzzle s'assemblent lentement dans mon esprit. Révélation selon Marc... ou Mathieu... peu importe, j'écoutais pas beaucoup dans ces cours de catéchisme imposés par ma mère. Toujours est-il que ma curiosité est piquée, et je décide de plonger tête la première. "Arf, tu me connais, je me suis dit que vous vous rencontrerez bien un jour." Il n'y avait aucun intérêt à le mentionner, comme beaucoup de choses dans la présente situation. "D’ailleurs, il s’est passé quoi avec tes fringues ?" Mon regard fait la navette entre ma coloc et mon pote. "Attends, me dis pas que…" Je fais monter la tension avec un moment de silence étudié, Hitchcock pourrait prendre quelques cours avec moi. "Me dis pas que tu m’attendais comme ça ? T’es sexy, mais pas entre potes, je t’ai dit." Bien sûr, je garde mon air le plus sérieux, et à ma grande surprise, ça tient plus ou moins la route. Peut-être une carrière d’acteur à explorer un de ces jours.

"Comment t’es rentré ? Ye-Jun est parti en même temps que moi et visiblement, c’est pas Marylou qui t’a ouvert…" vu qu'ils viennent de faire les présentations. "Les flics ont le droit de crocheter les serrures ?" Après l’intense réflexion, on en vient au choc et à la désapprobation. Il doit y avoir un Oscar réservé pour ma performance de ce soir. "Il est pas toujours comme ça, et c’est un flic, donc il n’est pas dangereux." Attention portée sur Marylou, bien sûr. Je me lance dans la défense enthousiaste de mon ami, parce que trouver un gars inconnu en caleçon dans son appart, y a de quoi se sentir en danger. Qui a dit que je ne pouvais pas être sensé ? Je m’impressionne. Mon regard se fait plus insistant sur Marylou, plus précisément sur sa tenue. "T’as pas la même chemise, Nash ?" Là, c’est clairement du bluff. J’ai jamais réellement porté d’attention à ce que mon pote ou autre personne peut bien porter, à part si c’est pour l’enlever, et encore. "Vous avez le même style, vous allez grave vous entendre, c’est cool !" Je me délecte de chaque seconde de ce jeu absurde. Je me penche légèrement en avant, les yeux brillants d'excitation, ma coloc et mon meilleur pote qui seront potes également, n’est-ce pas merveilleux ? J’attends maintenant de voir s’ils vont démêler l'intrigue de cette farce, ou la rendre encore plus cocasse. Je savoure le moment, après tout, tant que la réalité reste en coulisses, autant profiter de la performance comique qui se déroule devant moi. Tonton a raison, pas besoin de drogues pour s'amuser.