dawn is coming, open your eyes (ft Edward)

tw: ràs

♫ Ils sont enfin rentrés. Il ne l’admettra jamais entièrement, mais il est réellement soulagé, malgré tout le bonheur qu’ils avaient à faire le tour de la Californie lors de cette tournée. Ils peuvent enfin se poser tous les deux, ou presque, puisque le déménagement arrive à grand pas, et s’ils ont bien commencé à le préparer, tout n’est pas encore fait. On peut le dire, ces derniers mois, ils ont vécu à mille à l’heure, et en vérité, si c’est fatiguant, et qu’il s’inquiète pour Louise, et pour ce bébé qu’ils attendent plus que tout au monde, cette vie où il n’avait pas le temps de penser lui allait bien, aussi. C’était plus facile, une espèce de fuite en avant, mais positive. Ils retrouvent un peu de leur insouciance, à nouveau parfaitement complices et soudés, après ces mois compliqués. Aujourd’hui, il s’accroche à l’idée que le pire est passé, qu’à présent tout ira bien, faisant de toute façon tout pour, suivant les indications des médecins et autres recommandations qu’ils trouvent, à la lettre, un peu trop sans doute, mais il veut faire les choses bien, que Louise ne manque de rien, qu’elles ne risquent rien, toutes les deux. Sa famille, ça a toujours été le plus important à ses yeux.

Lorsqu’ils sont partis, pourtant, son frère et sa belle-soeur étaient en plein milieu d’un divorce qui les a tous pris par surprise, malgré la prédictibilité de celui-ci. Il en avait eu vent un peu plus tôt, alors qu’Edward s’épanchait, éméché, sur cette décision. Il ne l’avait jamais vu comme ça, d’autant plus aussi enclin à se confier, encore plus à lui. Ça lui a brisé le cœur, de l’observer aussi diminué. Il a essayé de comprendre, essayé de connaître les raisons d’Anna, après avoir entendues celles énoncées par son frère. Lors de leur bref retour à Oceanside, quelques semaines plus tôt, il a donc tenu à la voir, elle, pour en discuter, tâcher de trouver une solution pour tout réparer, lui qui a déjà eu bien du mal à réparer son propre couple. Il n’aurait jamais pensé qu’ils se sépareraient un jour, ce couple qu’il a l’impression d’avoir toujours connu, très jeune lorsqu’ils se sont rencontrés, inséparables depuis. Il voyait le regard de son frère lorsqu’il l’observait, et inversement, elle a fini par devenir comme une sœur, elle aussi, le calme et la raison aidant les deux frères à se comprendre, parfois, une sorte de pont entre eux, alors que la communication a toujours été difficile.

Ce soir, c’est à Edward qu’il a prévu de rendre visite. Bon, officiellement, c’est plus à son neveu qu’il est venu parler, trop fier pour admettre à son propre frère qu’il a envie de le voir, lui aussi, après un bon moment sans s’être retrouvés. La fierté, ça a toujours été l’un des problèmes entre eux. Il arrive devant la porte de cet appartement qu’il ne connaît que très peu, un bambou porte-bonheur dans les mains parce qu’il ne savait pas quoi amener d’autre. L’humour, ce n’est pas vraiment son truc, à Eddie, mais il a quand même espoir de lui faire décrocher un mini-sourire au cours de cette soirée, et que celle-ci ne finisse pas, comme souvent, par une porte claquée. Il se décide enfin à sonner après avoir soufflé un bon coup, stressé, mine de rien, de passer la soirée avec son frère sans autre chaperon que son neveu, qui s’amuse apparemment à passer ses nerfs sur son père en digne adolescent. Ça lui rappellerait presque des souvenirs. Lorsque la porte s’ouvre sur son frère, il ne sait pas comment s’y prendre, se contentant d’un large sourire en lui tendant directement la plante qu’il a dans les mains. « Parait que ça porte chance, et c’est à offrir en cas de déménagement ! Bon j’arrive un peu tard mais… » Il se frotte l’arrière de la tête, laissant un petit silence s’installer avant de reprendre. « Comment tu vas ? Si tu as changé d’avis pour ce soir, c’est trop tard ! » Il ne sait pas ce qui le pousse à être toujours sur la défensive, avec lui, mais qui sait, peut-être qu’un jour, ce sera plus simple.