rajan ;; just laugh and let it go
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rajan ;; just laugh and let it go

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just laugh and let it go
so you've tried to pass along your doubt, oh you need somebody's ears to hear you shout all wasted days and twisted ways are up so now it's time to see the cards you're dealt • with @bran higgins


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Petit courant d’air à mesure qu’il se rapproche de la plage, les mains dans les poches du pantalon en lin, les cheveux détachés venant à demi cacher sa vision. Les boucles volent devant ses yeux et s’il a essayé de les dompter au début de sa promenade il a finalement abandonné l’idée — il se fait, Raj, à l’idée que ses cheveux sont trop longs pour être coiffés en cas de vent, de brise, même légère. Et puis celle-ci se calme déjà, les boucles retombent sur sa nuque et il est de nouveau libre de sa direction, de ses envies, sans être entravé par une perception réduite. Les mèches libèrent son visage pour venir réchauffer ses oreilles et il profite d’un passage piéton rouge pour se caresser la barbe, passer les doigts dans sa chevelure, essayer de la mesurer — trop longue dirait sa mère, trop longue dirait son ex, trop longue dirait sa soeur et lui, lui il a pourtant l’envie de laisser pousser encore davantage pour les faire lever les yeux au ciel, pour les forcer à reconnaître qu’elles n’ont pas le moindre pouvoir sur ses décisions, son apparence, sa vie.
Il coupera, pourtant.
Non pas parce qu’ils sont trop longs, ses cheveux, mais parce que les chaleurs estivales rendent l’ensemble moins supportable, qu’il a parfois l’impression d’étouffer de chaud au sens le plus littéral. Que sa nuque ne peut respirer et lui non plus. Tailler un peu, alors, pour inspirer plus librement, mais pas trop, pour garder les boucles auxquelles il s’est habitué, pour pouvoir secouer la tête et s’imaginer lion, tigre — animal, surtout au sortir de l’eau, après une baignade, pour emmerder les autres. Les éclaboussures toujours aussi amusantes, même à trente-quatre ans.
Gamin.
Crétin.
Tant mieux si ça dérange, tant mieux s’il dérange lui, d’ordinaire si arrangeant (bien trop). Tant mieux s’il soulève les bouches consternées, les gros yeux. Tant mieux s’il peut au moins conserver ça de l’adolescence, cette part-là de gaminerie et d’espièglerie quand le quotidien est plus ordonné, rangé, classé, trop au carré. La raison, pourtant, il doit se la faire, accepter de perdre quelques centimètres. Au moins pour l’été à venir.

Il retrouve Bran à l’orée de la plage, une main qui quitte sa poche pour lui adresser un signe, se faire voir à son tour. Le pas étendu jusqu’à être à sa hauteur, il profite d’être arrivé jusqu’à son ami pour s’appuyer contre le muret qui sépare la route de la plage. « Did you get in the water ? / T’es allé dans l’eau ? » Il ne voit pas se planche à proximité — mais Bran aurait pu l’avoir déjà rangée, déjà dissimulée dans sa voiture garée plus loin — et à en juger de plus près, il n’a pas l’air particulièrement mouillé ou humide mais une combinaison aurait permis de limiter le tir.
Et puis, il se tient surtout prêt à bouder si ça a été le cas et qu’il n’a pas été prévenu.
L’eau, c’est encore le seul sujet sur lequel il peut se vexer aisément (avec son mariage raté), sans avoir de particulière raison si ce n’est que d’autres ont pu y mettre les pieds quand lui était occupé ailleurs.
L’eau, c’est l’élément qui régie ses décisions, son emploi du temps. Il peut faire toutes les heures supplémentaires possibles au bureau, enchaîner les permanences, multiplier les études, il le fait parce qu’il s’est octroyé trois heures un matin, une après-midi ou bien un soir, pour aller plonger ou, à défaut, nager.
Tout pour avoir le contact avec l’océan.
Les reproches, ils sont sur le bout de ses lèvres, prêts à être déversés comme un torrent, à pleuvoir sur son ami qui a eu la patience de l’attendre, à se dévoiler injustes mais attendus. Bran, il sait à quoi s’en tenir quand il ose braver l’eau et les vagues sans Raj. « ‘Cause you know if you did, this is the end for us, Bran. That’d be the ultimate betrayal, my heart could not handle it. / Tu sais que si t’es allé chatouiller les fonds océaniques c’est la fin entre nous, Bran. Ce serait la trahison de trop, mon coeur ne le supporterait pas. » La main d’ailleurs levée à sa poitrine, portée théâtralement par-dessus son palpitant et l’autre posée sur son front. Il s’arque un peu et le voilà digne d’une toile de la renaissance. Blessé.
Mis en scène.
Il ne peut qu’espérer que la lumière lui rende justice — il ne manquerait plus qu’il soit un tableau bien trop sombre où rien n’est discernable.
MOON up all night
Bran Higgins
Bran Higgins
messages : 1645
pseudo : spf (elle).
id card : ojc - sweet poison (av), gracgifs (gif), old-money (sign), Adi Oasis (lyrics).
à contacter : well, Bran.
triggers : la romanisation de certains sujets (maladies graves, relations toxiques, violences ect).
warnings : age gap (10 ans), conso d'alcool, mentions de perte d'un proche et d'infertilité.
présence : présente
rajan ;; just laugh and let it go A5c088348268877b49bb280f25e072a2e5c1ee86
âge : 36 ans (24 octobre 1987). Il a grandi trop vite, ou peut-être est-il de ces êtres qui, dit-on, ont une vieille âme.
occupation : Ancien inspecteur aux cold cases. Auteur true crime à ses heures perdues, il s’est remis à écrire depuis sa démission. Ghostwriter, prête-plume, il écrit la vie des autres à défaut de vivre la sienne.
statut civil : (é)pris mais un peu lâche, restent les stigmates de son divorce.
orientation : Hétéro.
habitation : Un appart' au #30 South Oceanside, la vue mer le seul luxe dont il ne peut se passer.
pronom ig : il, lui (he, him).
disponibilités : (5/5)
en cours :
branjolica #2jakenash・robyn #2
terminés :
branjolica #1・robyn #1lenarajan

infos rp : 700-1000⁺ mots (je m'adapte au mieux) ー délai variable selon l'irl et le mood (j'essaie de pas abuser) ー troisième personne, au présent et en français (l'anglais s'invite parfois) ー chill, venez comme vous êtes heart2
en vrac :
rajan ;; just laugh and let it go 6703271ef041be569bfc15580652681848107914 rajan ;; just laugh and let it go Eef6e83f95d8d9a81168a8cf1bc4c4f3b878f8d7

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[ JUST LAUGH AND LET IT GO ]
「 feat. @Raj Mulani ; SOUTH OCEANSIDE, Juin 2023 」
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Le rituel du matin, de tous les jours, quelques soirs solitaires aussi. Sortir prendre l’air à quelques pas de son appartement, les pieds sur le sable le regard sur les vagues, l'horizon sans bord. L’océan a toujours été son refuge, l’immensité qui l’apaise. C’est ainsi depuis qu’il est adolescent, depuis qu’il vit à oceanside. Ne s’imaginerait pas vivre ailleurs maintenant, ailleurs qu’en bord de mer. Il n’a pas sa planche avec lui, cherchez l’erreur. Il a pourtant tout le temps Bran, maintenant, pourrait passer ses journées à surfer sans demander son reste. Maintenant qu’il a été mis au placard, ouais, enfin au figuré. En vacances. Il est en vacances. Celles qu’on l'a obligé à prendre, pour son propre bien. Il a fallu que des gens se soucient de lui plus que lui-même. Parce que ça n’allait pas. Ça ne va toujours pas. Devrait se foutre la tête dans l’eau, Bran. Il y pense. Il n’y a que comme ça qu’il ne pense pas, dans l’eau. Ou dans ses bras, à elle. Mais elle, il ne doit pas y penser non plus. Comme aux grosses vagues qui passent et qu’il regarde avec envie. Toutes celles qu’il ne surfera pas aujourd’hui. Parce que Bran attend quelqu’un. Il attend Raj. Il est la plus grande constante dans sa vie, la seule depuis que sa femme a quitté la partie. Le seul véritable ami qu’il a jamais eu sans doute, le seul de longue date pour sûr. C’est pour lui qu'il n’a pas amené sa planche, pour être tout à lui qu’il lui dirait avec humour. À peine exagéré. Pas pour autant qu’il reste planté là, Bran. Il est allé marcher, les pieds dans l’eau, s’est assis un peu, à prendre le soleil. Il a remis ses chaussures et ses fringues quand il le voit lui faire signe. Ne se doute de rien, qu’il croit. Juste à temps, qu’il croit. Et il fait signe à son tour. Absolument pas nécessaire puisqu’il avance vers lui, mais c'est Raj, Bran est un peu plus aimable avec lui, un peu plus démonstratif qu’en temps normal.
Ils se retrouvent devant le muret, spot habituel et la question tombe. Pensait y échapper, Bran. Il savait qu’il n’aurait pas dû se mouiller, il va entendre parler du pays. « Moi ? » Oui, qui ça, lui ? Pas aussi bon dramaturge que son ami, il ne fait même pas l’effort. Parfois, il se demande s’il ne ferait pas mieux de le chambrer sur son pas encore divorce, sûr qu'il se vexerait moins. « T’es en train de rompre avec moi là ? » Ne sait pas comment Raj s’y prend pour toujours le faire marrer et lui décrocher les phrases les plus improbables. « Est-ce que c'est ma faute, à moi, si tu n’as du surfeur que la chevelure de rêve ? » On lui voit un peu les dents, zéro remord dans ce sourire-là. L’eau est un sujet de plaisanterie et de défi récurent. Le surf n'est pas le truc de Raj, un vrai gâchis, la remarque est sous-entendue.  La plongée fout un peu la trouille à Bran, pas prêt à ''titiller le fond des océans'’ sans son ami. « Tu sais très bien que je ne titillerais jamais rien en ton absence. » La formulation équivoque, c’est volontaire. Le ton qui commence à perdre patience, comme dans un vieux couple en crise, quand en réalité il s’en amuse. Reste stoïque fasse au dramaking qui ploie devant lui.  « Allez, avant de nous faire un malaise. » Ce n’est pas ça qu’il mime ? Mince. Il commence à marcher le long de la berge, jette quand même un regard voir s’il le suit. Il était sérieux, le blond, en ce moment il se laisserait tenter par à peu près n’importe quoi pour se vider la tête, pour oublier, pour ressentir.  S’occuper aussi, oui, s’occuper, l’esprit surtout. Ce serait con qu’il rate sa chance, Raj. Bran a l’air de celui qui le suivrait en enfer. Le fond des mers y ressemble. Pour l'heure ils ont autre chose de prévu. Ou plutôt rien de particulier. Raj voulait lui parler de quelque chose, lui semble-t-il, Bran doute que ce soit personnel. Ils ne se ressemblent pas que sur leur amour de l’eau. C’est même effrayant parfois.
Il pense à leur femme, enfin, son ex-femme à lui, la femme de Raj. Il y pense parce que machinalement, il a pris la direction habituelle. Celle des beach houses. De sa maison d’avant. Il réalise et freine le pas. « Merde. » Raj comprendra sûrement, s’il n'a pas réalisé avant lui. Déjà près à faire demi tour, finalement il ne le fait pas. Aujourd’hui ça l’emmerde, de l’éviter, tout ce cirque. Ne plus avoir son chien pour courir sur cette même plage, ça aussi, ça l’emmerde, aujourd’hui et tous les autres jours. Quand son chien est-il devenu le symbole de tout ce qu'il lui reste ? « Faudrait établir un périmètre. » Une carte des no go zone, ouais. Ne va pas pas au bout de sa pensée. Une parole de flic, suggérée à son ami le futur avocat. Pas dupe, Bran se doute bien que lui aussi évite certains endroits pour ne pas croiser sa femme, puisqu’il l’évite, sa femme, aux dernières nouvelles.

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Théâtral, il n’est pas le seul à savoir l’être, Raj. Il ne saurait dire si c’est lui qui déteint sur Bran (sans doute, pour ça au moins) ou si Bran apprend juste à devenir plus fun en sa présence — ça revient au même, non ? L’air qui se peint sur le visage de son ami est pourtant épique, de ceux capable de lui arracher un rire plus qu’un sourire, et il a la tension de ses épaules qui se détend. Pas qu’il était particulièrement tendu, Raj, incapable de l’être quand l’eau est à portée d’oreille, de vue, de tout. Il serait bien foutu d’oublier Bran pour s’y précipiter, dans l’eau, pour plonger tout vêtu (ou seulement à moitié), brasse, crawl et puis s’amuser à rester le plus longtemps possible sous l’eau, sans respirer, comme quand il était gamin, pour voir s’il tient encore longtemps, s’il peut battre son propre record ou si c’est peine perdue maintenant qu’il s’est habitué aux bonbonnes d’oxygène. « Well, do you see anyone else I could be breaking up with? » Haussement d’épaule et il tourne la tête en direction de l’eau, Raj. Regard sombre sur les reflets scintillants et aveuglants. « Hey, that’s unfair! You know I’ve been working real hard on this splendid hair of mine, don’t make a joke out of it. » Il s’y passe d’ailleurs la main, les boucles qui viennent chatouiller la paume, les doigts avant de rebondir pour reprendre sa coiffure non coiffée. « Plus don’t be over dramatic, Bran, you know I can stand up on a surf planch. Just not when it’s in the ocean. » C’est tout de suite plus trick, de son point de vue, quand les vagues viennent rendre l’équilibre de la planche (et de l’idiot dessus) moins stable que sur le bitume. Et puis, il n’était pas question de surfer, il y a deux secondes — bien de descendre dans les profondeurs obscures et fascinantes. Ou juste d’avoir osé plonger un orteil, ça marche aussi. Raj, il ne fait pas tant de différence quand il s’agit de trahison et d’eau. « Ah, finally something I like to hear! I certainly hope so, it would break my heart if I had to break up with you. » Bien capable de laisser échapper un truc sur une bromance ou des soulmates platoniques pour définir leur relation, leur capacité à s’influencer l’un l’autre, à se balancer aussi. Et puis, s’il était plus là, pour qui Bran offrirait-il son sourire, hein ?
Trois secondes et il se décolle finalement du muret, Raj, emboîte le pas à son ami, presque tenté de lui proposer, maintenant qu’il est là, qu’ils sont là tous les deux, d’aller titiller le fond de l’océan ensemble mais ce n’est pas pour ça qu’ils sont là.
Il ne sait même pas pourquoi ils le sont, en réalité, si ce n’est marcher, profiter de l’odeur et du bruit des vagues et marcher encore.
Peut-être parler. Raj, surtout, Bran plus avare en parole (sauf certaines circonstances qu’il qualifie d’exceptionnelles).
« Do you think I should get a new haircut? » La question tombée mollement au milieu de nulle part, au milieu d’eux. Pas de préambule, toujours focus sur cette idée de chevelure, de boucles trop longues, de chaleur en été, d’air de surfer peu doué — et la réponse, loin d’être celle attendue. Le regard en direction de Bran, la question sur le visage avant qu’il ne réalise, ne reconnaisse. Fuck indeed. « I agree but on the other hand why should we be the ones having to avoid zones we like for them? » Il insiste lourdement sur les pronoms, Raj, avec toute la rancoeur dont il est capable — contre sa femme, contre l’ex de Bran. Presque contre toutes ces femmes qui brisent des coeurs sans en demander la permission au préalable. « They’re the one that left. It only seems fair they’re the ones that should be go on living somewhere else. In traitorland for example. » Pas qu’il puisse se plaindre d’une quelconque traitrise, en réalité — elle est juste partie, déçue de lui, déçue d’eux mais sans prévenir (et, encore une fois, sans lui demander son avis). « Or maybe we should live in another city. Near the ocean still. » Doigt levé, condition obligatoire, on ne verra pas Raj sans son océan adoré. « But seriously, though. Maybe we should leave her a note to tell her to go away, that this is our city, not hers. We can throw eggs at her house too if you feel like it. » Et pourquoi ne s’en sentirait-il pas l’envie, Bran, bien qu’ils soient des adultes responsables et posés et avec des carrières censées prouver qu’ils ne sont plus des gamins adolescents guidés par des émotions ?
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Fun. Pas la première qualité qui viendrait à Bran pour se décrire. Lucide. Mais avec Raj, c’est facile. Ça a toujours été facile, depuis qu’ils sont ado. L’impression qu’ils sont restés ces gamins, au fond, que le temps et les épreuves ont eu moins d’emprise sur eux que sur tout le reste, que quand ils sont seuls. Avec Raj, Bran est souvent drôle malgré lui, sûrement que ça compte quand même. Il a la plage, Bran, il a son pote, alors il se sent plus léger que les autres jours, quand il l’est, seul. Il l’est souvent. Avec le temps, il ne sait plus si c’est sa nature profonde ou s’il s’est accommodé de cette solitude. Dans ses lointains souvenirs, elle n’a pas toujours été là. Il avait une famille, Bran, il y a longtemps. Il avait une femme aussi. Elle était encore là hier. Ta femme, qu’il pense. Il se mord Bran. Parce que c’est elle qui a rompu avec Raj, de ce qu’il a compris, il peine à suivre. Mieux vaut alors éviter la blague. Il aurait tout gagné s’il le vexait réellement. « Je sais pas. » Qu’il répond à la place, regardant aux alentours. « Tu me caches peut-être des choses. » Un peu plus et il l’accuserait d’avoir une liaison. Un comble, venant du blond. C’est l’eau qu’il regarde, Raj, l’eau dont Bran a profité -si peu, en l’attendant. « C’était pas une blague. » Très sérieux, Bran. Son ami a la coupe du parfait surfeur. Et c’est tout ce qu’il en a. Secoue la tête le voyant y passer ses doigts. Lui et ses cheveux... « C’est le principe du bordel, de tenir dessus sur l’océan. » Rien de "dramatique" là-dedans, simple constat. Rien d’exagéré non plus (si) dans son sourire satisfait. Ceci-dit, Bran donnerait cher pour voir ses exploits sur le bitume et l’air fier qu’il aurait sûrement debout sur la planche. Ouais, il le visualise sans problème, le rire qui s’évapore en légers souffles. « Tu l’aurais vraiment fait ?! » À son tour de porter la main à son abdomen gauche. L’entendre lui brise le cœur. Bran retrouve vite une bonne humeur de façade, avec Raj. Beaucoup de sourires à offrir, Bran, c’est bien ça le plus triste. S’il lisait dans les pensées de son ami, il aurait bien quelque chose à lui répondre, un nom à lui suggérer. Il s’est demandé plusieurs fois ce qu’il en penserait, Raj, a hésité à lui parler de Majolica. S’il ne lui en parle pas, alors à qui ? Mais c’est peut-être ça, le problème. Personne. Bran ne veut en parler à personne. Bran ne veut pas savoir.
Ils peuvent avancer, maintenant, presque étonné de ne pas filer droit dans l’eau après leur discussion. Ses pas le guident calmement le long de la dune, ouvrant la marche. Pourquoi ils se sont rejoint, déjà ? Ça n’a pas d’importance. Raj qui parle. Bran qui écoute. Commente de-ci, de-là, ça tourne bien comme ça.
Et ce sont ses cheveux, encore, sa première inquiétude, ses cheveux qui lui font briser le silence, lancer le premier sujet de conversation. Bran secoue la tête une nouvelle fois, grand sourire. « Non, ce serait un crime de couper une tignasse pareille. » J’te jure, la main qui s’avance dangereusement vers ladite tignasse, ne va pas jusqu’à s’écraser dedans, le geste restera une menace. Il se demande si c’est vraiment ce qui lui occupe l’esprit, sa plus grande préoccupation du moment, si c’est seulement possible de ne s’en faire que pour ses cheveux. Ça doit être agréable. Bran, lui, en a une autre droit devant. Le juron lâché à la seconde où il réalise. Un besoin. Un merde qui dit tout, tout ce qu’il ne dit pas et qui est évident, pour lui, pour Raj. Il sait, Raj, ce qu’il y a là-bas au loin. Il sait pourquoi c’est inconcevable que ses pieds l’y mènent. Pourquoi ce serait à eux de reculer, oui, après tout, l’idée de génie de l’inspecteur part en fumée. Il aimerait que ça lui suffise pour s’en foutre, pour avancer droit devant, mais il est toujours figé, planté sur le sable cet air dépité au visage. Eux. Parce qu’ils sont deux dans le même bateau. S’inscrit dans la contre-proposition de son ami la seule caractéristique qui les différencie vraiment : Bran n’abrite aucune rancoeur, ne l’a jamais connue. Il ressent celle de Raj dans ses paroles, dans sa voix, différente, puisée dans l’injustice. Profonde. « Je sais. » I know pal, I know. Et il sait qu’il devrait ressentir la même, au fond, ça lui ferait du bien, mais rien ne vient. Bran est las, a accepté son sort depuis longtemps. In Traitorland, ça le fait marrer. Raj a le chic. Allez viens, c’pas si terrible, son bras qui l’entraine, lui donne l’élan dans le dos sans trop réaliser ce qu’il fait. Il ne fait pas demi-tour. Et puis merde. « Donc tu leur laisserais la ville entière ? » Il arque un sourcil, relevant le fait que ce serait à l’opposé de son discours de révolte. Aimerait croire qu’il pourrait vivre partout, le blond, partout près de l’océan, indeed, mais c’est faux. Il garde un oeil sur lui, s’attendant à un truc tout sauf sérieux alors qu’il prêtant l’être, l’écoutant parler de lettre de menaces et représailles façon bêtises ou friandises. Prévisible. « Nah, je pourrai dire adieu à Benny après. » Son chien. Ça lui vient comme ça, à Bran. Pas la première raison de ne pas faire ce genre de conneries, pourtant. Peut-être parce qu’il connait la faiblesse de son accolyte pour les chiens. Peut-être parce qu’en le lui disant, à lui, ça n’est pas si ridicule, pas si pathétique qu’en se le disant à lui-même. « Si j'étais sûr de pas tomber sur elle... » La confession à peine honteuse. Sans elle et son ventre rond, ouais, peut-être bien qu'il aurait déjà franchi le périmètre. « J'suis sûr que son oncle Raj lui manque. » Bran joue sur la corde sensible. Délibérément. C'est le moment de vérifier si Raj est aussi sérieux qu’il prétend l’être. Bran, lui, l’est, décidé à poursuivre sa progression jusqu’à la maison interdite, accélérant la cadence. Il n’a même jamais été aussi décidé.

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Il s’est planté de carrière, Raj. C’est ce qu’il se dit et se répète sitôt qu’il est accompagné de Bran — il aurait dû faire du théâtre, se lancer dans l’entertainment plutôt que la justice, user de sa notoriété pour essayer de faire changer les choses plutôt que de parler dans le vent. Y a qu’avec Bran qu’il se montre si outrancier, toujours dans l’excès dans ses réactions, à surjouer l’ensemble par simple plaisir. Il y va de ses mimiques les plus réussies, le rire toujours à l’orée des lèvres et la connerie prête à sortir. Il retourne en enfance, dans sa jeunesse, Raj. La peur de sa mère en moins, la pression de cette dernière comme oubliée ou évaporée totalement parce qu’il décide de ne prendre que le bon, Raj, quand il est avec Bran. Juste le positif — juste le fun. Il se contente bien assez de ce qui lui plaît, de ce qui lui donne envie de revenir, de continuer de le voir et c’est cet ensemble, cette insouciance qui lui revient, cette personne qu’il redevient en sa présence. Ca fait du bien. Au moral, à l’être. A lui. Ca lui fait oublier la séparation et l’amertume toujours un peu présente sur sa langue quand il est contraint d’y penser, ça lui fait oublier les études qui le consument et lui prennent le restant de son temps libre déjà limité. Seule l’eau parvient à le glisser dans ce même état et c’est sans doute pour ça qu’il associe si régulièrement Bran à l’élément — ils ont le même effet apaisant sur ses pensées et tout ce qui pourrait rapidement étreindre son coeur, le lui serrer jusqu’à ce que ça remonte dans ses poumons et l’empêche de respirer. « Nah, there’s nothing to tell. I don’t have time to be seeing anyone. » Le constat aurait de quoi le déprimer, pour un peu. Parce qu’il est vrai qu’il n’a pas le temps de sortir, Raj, pas le temps d’y penser plus d’une seconde, pas le temps de faire de nouvelles rencontres significatives. Et puis, techniquement, il est encore marié, il y arriverait pas même si l’envie de stick it in almost ex-wife est bien présente la plupart du temps. Comme un pied de nez pour lui souligner qu’il est déjà passé à autre chose, lui. Qu’elle a peut-être pris la décision de le quitter, de claquer la porte de leur appartement sans le prévenir, qu’il est celui qui se relèvera le plus rapidement de leurs années passées ensemble. Non, il préfère faire les choses dans les règles, retirer la moindre preuve du mariage échoué et ensuite peut-être qu’il y réfléchi — quand les études seront achevées, quand il pourra se permettre d’y penser, seulement. Et jusque-là, il occupera son temps disponible en sorties plus utiles : passer du temps dans l’eau, sous l’eau et, juste pour ennuyer son ami, certainement pas sur l’eau. « Well, I’ll invent a new discipline that will consist on not getting on a board on the water but rather outside. Which, if you think about it, is kind smarter. » Paré de son air savant, de son air scientifique comme ils le disaient à l’époque, celui qui lui permet de prétendre savoir, d’être sérieux et qui, s’il se pare d’une paire de lunettes de vue, achève de convaincre les autres qu’il n’est pas totalement idiot — en tout cas, jusqu’à ce qu’il fasse tomber le masque. Et s’il voudrait pouvoir répondre par l’affirmative, juste pour la taquinerie, la théâtralité de Bran le touche. Plein coeur. Il peut pas faire ça (il n’est aucune de leurs stupides ex-femmes, après tout, il ne brise pas de coeurs, Raj). « The fact that you have to ask hurts, Higgins. You should know by now that there’s no way I’m ever breaking up with you. You’re stuck whether you like or not, get used to it. » Petit haussement d’épaules. C’est anodin, ou presque. Sans Bran, Raj, il n’a plus grand monde — pas qui puisse compter, en tout cas. Et la solitude, ça ne lui va pas si bien au teint. La solitude amoureuse, peut-être, mais pas la solitude amicale.
La tête qui se défile à la main menaçante, qui voudrait pouvoir, quoi ? Aplatir la fameuse tignasse, y foutre un peu davantage de bordel qu’il n’y en a déjà ? Il s’esquive, Raj, avec un petit bruit de la langue pour dévoiler le mécontentement. Il le sait pourtant, que Bran ne s’y risquerait pas mais on sait jamais, il préfère être prudent.
L’inverse de ce qu’ils ont été en prenant cette direction et qu’il réalise une demi-seconde après le flic. « We’d have a bigger one. » De ville. Une ville plus grande, plus étendue, plus belle — un véritable pissing contest alimenté par la blessure qu’il ressent, celle qu’il n’arrive pas à faire passer, à digérer malgré les mois écoulés. Il a les pieds ancrés sur le sol, Raj, et les yeux dardés sur le toit de la villa qu’il aperçoit (à moins que ce ne soit celle des voisins). « Yeah alright, » qu’il capitule à la mention du chien. Pas d’oeufs à balancer alors, tant pis — another time. Avec une autre, peut-être (si tant est qu’il y en ait une autre, un jour, Bran ne semble pas bien disposé). Il devine la fin pas prononcée et il pince les lèvres, Raj. Il comprend, il imagine — sans réellement ni comprendre, ni imaginer à la fois. Les circonstances sont différentes. Mais il peut se figurer la peine, la douleur. La colère qu’il ressentirait, lui. « I can always go first as a scout if needed. » S’assurer qu’elle ne soit pas dans le jardin, dans la rue en train de promener Benny — ou lui glisser une petite remarque acide si elle y est. Bien méritée. Et puis, Bran reprend et Raj, il tord les lèvres. Le neveu a quatre pattes lui manque, ça c’est certain. « Well, if she’s not home, maybe we can say hi to Benny. And, you know. Bring him home or something. » Juste le temps d’une promenade qui s’éternisera. « I mean, she has the house, the man and, you know. It’s only fair that you get the dog. » Le bébé qui ne sera pas énoncé dans l’énumération mais juste pensé. Pas besoin de remuer le couteau dans la plaie. « You’re a cop, you know how to do that kind of stuff. And I’m almost a lawyer, I can always defend ourselves if needed. » La parade est assurée, ils seront incondamnables.
MOON up all night
Bran Higgins
Bran Higgins
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rajan ;; just laugh and let it go A5c088348268877b49bb280f25e072a2e5c1ee86
âge : 36 ans (24 octobre 1987). Il a grandi trop vite, ou peut-être est-il de ces êtres qui, dit-on, ont une vieille âme.
occupation : Ancien inspecteur aux cold cases. Auteur true crime à ses heures perdues, il s’est remis à écrire depuis sa démission. Ghostwriter, prête-plume, il écrit la vie des autres à défaut de vivre la sienne.
statut civil : (é)pris mais un peu lâche, restent les stigmates de son divorce.
orientation : Hétéro.
habitation : Un appart' au #30 South Oceanside, la vue mer le seul luxe dont il ne peut se passer.
pronom ig : il, lui (he, him).
disponibilités : (5/5)
en cours :
branjolica #2jakenash・robyn #2
terminés :
branjolica #1・robyn #1lenarajan

infos rp : 700-1000⁺ mots (je m'adapte au mieux) ー délai variable selon l'irl et le mood (j'essaie de pas abuser) ー troisième personne, au présent et en français (l'anglais s'invite parfois) ー chill, venez comme vous êtes heart2
en vrac :
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icons ethereal, little edits.

   
 
[ JUST LAUGH AND LET IT GO ]
「 feat. @Raj Mulani ; SOUTH OCEANSIDE, Juin 2023 」
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Raj n'a pas le temps de voir quelqu’un. Ce qu'il lui répond premier degré et un instant Bran s’étonne, gêné, un peu. Doit-il lui dire, qu'il a quelque chose à cacher, lui ? Doit-il tout lui dire ? Comme souvent, B ne dit rien, précisément quand il devrait tout lâcher. Il ne lui diras pas que lui voit quelqu’un -comment il pourrait, lui qui passe sa vie au travail, officiellement ? Il ne lui dira pas non plus que ça dure, qu’il est perdu souvent. De Majolica, Raj ne saura rien. Majolica, Bran n’en parle à personne. Il la garde pour lui, précieusement. Quelque part, ça la rend moins réelle, quelque part il se dit que ce sera moins douloureux quand ce sera fini. Parce qu'il peine encore à imaginer une autre fin, à imaginer que ça puisse continuer encore et encore. Qu’elle puisse toujours vouloir de lui. Pourtant, souvent il se sent seul sans elle, sans sa main pour tirer sur la sienne. De plus en plus fréquemment il manque quelque chose, partout où il va. Moi je vois quelqu’un. C'est même un peu injuste quand il y pense. Injuste pour Raj, que Bran ait quelqu’un, lui. Je te trompe qu’il pourrait répondre, pour rire, sur le même ton. Celui qui les caractérise, tous les deux. Bran qui n’est jamais aussi peu dramatique qu’en compagnie de son ami d’enfance. Les vestiges sûrement, de lui enfant, d’un lui passé, avec plus de rêves et moins de désillusions. Peut-être une part de ce Bran-là subsiste, peut-être qu’au fond ils sont restés les mêmes. Une réminiscence. Qu’avec Raj il ne peut s’oublier. Je te trompe depuis des mois, Raj. Qu'il lui dirait, à la façon qu’il de ponctuer ses fins de phrase avec le prénom de l'autre, comme il prend tant de plaisir à le faire avec Majo. Ouais, sûr que ça le ferait marrer, mais c'est déjà trop tard. Ils sont déjà ailleurs, à d’autres plaisanteries. Et tout s’oublie. Il lui dira une prochaine fois. Il lui dira peut-être jamais.

Ce qu’il peut être dramatique quand il regarde l’océan, Bran. Raj invente une nouvelle discipline, il se marre à nouveau. Le monde continue de tourner. Tout est léger. Il y croira quelques minutes à le visualiser debout sur une planche posée sur le sable, les yeux interloqués. « Je rêve ou tu viens d’inventer le skateboard ? » Impressionnant. Il me moque le blond. Première chose à laquelle il pense, une planche pas sur l’eau mais dehors. Un vrai petit génie, son ami. Ses airs de savant à lunettes ne prennent pas avec lui. Ce n'était déjà pas le cas au lycée, mais Bran n'a jamais (trop) brisé ses rêves. N'empêche que Raj est trop bon avec lui. Le blond s'en fait la réflexion quelques fois, lui qui aime tant l'emmerder. Même pas capable de lui briser le cœur, Raj. « C'est pas ce qu'on appelle un red flag ça ? » You're stuck with me till the end. Bien sûr, lui n’a pas le cœur aussi bon que celui de son ami, il ne se prive pas de détourner sa déclaration en menace. Il salit tout, Higgins. Mais y’a son sourire qui persiste sur son visage, une certaine quiétude s’en dégage. Derrière l’humour il le croit. C'est même le seul qu’il croit, qui pourrait encore le suspendre s'il ne tenait pas sa promesse. Raj sera là jusqu’à la fin, c'est l’ami le plus fidèle qu’il ait.

Et quelque part le parallèle est tout trouvé quand ils se retrouvent dans la mauvaise direction, de là où ils aperçoivent les beach houses, là où leurs (futures) ex-femmes se rappellent à leur mauvais souvenirs. Là où il pense à son chien, autre compagnon fidèle, donc. Là où son cœur se serre dans le silence et là discrétion, seconde nature chez Bran, incapable de suivre son ami dans son désire de vengeance. Bran, il voudrait juste oublier, pour ça il faudrait l’oublier elle et il ne veut pas. Alors il est coincé. Il est coincé avec Raj sur cette plage, les cinq minutes pendant lesquelles il ne sait plus où aller. Avancer, s’en foutre ou reculer. Une plus grande ville, ça ça lui plaît déjà plus. « Make sens. » Ouais, il constante qu'il a pensé à tout. Il pourrait presque s'y voir. Mais il ne saurait la quitter Oceanside. Il voit le regard de Raj se perdre sur les toits, un en particulier. Sa rancune l’interroge. Se demande à quel point elle est présente, laisse aller alors l’aveu le plus ridicule qui soit, de l’homme qui s’accroche à son chien. L’homme qui n’a même plus ça. Ça a le mérite de le faire renoncer à son plan idéal de gamins de soir d'Halloween. Sauf qu'un autre scénario s'écrit et cette-fois l'inspecteur ne peut plus rien, que se laisser séduire. Bring him home or something. Are you serious ? La question en un regard. Une seule expression. Inspecteur corrompu se sera, donc. Il se stoppe momentanément une nouvelle fois, quelque part dans l’énumération de son plan pour marquer le fait qu’il est impressionné. Et puis...  « Je sais. » Il sait, oui. Il sait ce que son ex a, ce qu’elle a eu sans lui et qu’il n’aura jamais, avec elle ni aucune autre. Son regard se baisse, s'étouffe dans le sable en même temps que la boule dans le fond de sa gorge. Au coeur, ça ne fait plus si mal. Le bébé, l’éléphant dans la pièce. La raison pour laquelle Bran ne veut la croiser sous aucun prétexte. Il attend qu’elles passent, les quelques secondes réglementaire à un moment gênant. Raj ne lâche pas l’affaire. « Qui êtes-vous et qu’avez vous fait de mon ami Raj ? » Si, vous savez, l'innocent Raj. Le sous-entendu s'entend tant il pèse lourd. Bran rit, ou capitule, quelque part entre les deux dans une expiration bruyante. « C'est toi qui vas en éclaireur. » Non négociable. Pour raison évidente évoquée plus haut. Sûrement qu'il y a pensé, à ça aussi, le savant slash génie du mal -il semblerait. Et comme il s'est arrêté il reprend le chemin vers la maison, décidé, lançant des oeillades complices à Raj à mesure qu'ils s'en rapprochent, l'étendue de sable de plus en plus grande derrière leurs pas. S'il a des second thoughts, c'est le moment où jamais.
Arrivé au point où il distingue le portail, il a envie de se marrer. Pas la réaction qu'il aurait pensé avoir. C'est de se voir là, tous les deux, leurs silhouettes imposantes et une tête de plus que tout le monde. C'est lui qui se baisse pour atteindre l'arrière-cour, planqué entre le muret et les poubelles, qui fait signe à son acolyte d'y aller. C'est tout à la fois. Et c'est les aboiements qui le surprennent, d'un coup. Là c'est la merde.

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--- every time you come my way wanna hear you whisper my name.

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Les mains glissées dans les poches du pantalon, il s’autorise un petit pas sauté venu de nulle part — ou venu de l’enfance. Un empressement qui ne dure pas, un jeu d’enfant pour éviter un obstacle invisible à l’oeil nu, invisible de tout sauf de son imaginaire (et encore). Raj, il a les épaules qui se soulèvent et le sourire qui ne quitte pas son visage. Il en est loin, des tracas qu’une relation peut amener. Il peine déjà à se remettre de la dernière, des soucis qui sont apparus du jour au lendemain, il veut pas revivre ça. Il veut pas voir la silhouette grave d’un visage aimé qui annonce que c’est terminé sans accepter la moindre solution, la moindre question. Non, il veut plus se sentir impuissant de sa propre vie, sentir l’échec peser sur ses épaules, sur son coeur et entendre toujours les mêmes questions le hanter, nuit et jour. A quel moment ça s’est fini puisqu’il n’a rien vu, lui ? Qu’a-t-il fait ? Et Raj, il assume qu’il en va de même pour Bran, comme deux faces d’une même pièce. Il a vu Bran être déchiré par une femme, lui aussi, pas possible que Bran y retourne la tête la première — mis mate knows better, right ? Puis ça lui suffit bien, à Raj, d’avoir Bran dans sa vie. Juste Bran et les dossiers et les cours — et personne d’autres qui pourraient être un bonus supplémentaire, qui pourrait amener d’autres conversations, un autre avenir. Il a pas le temps mais peut-être qu’il devrait corriger : il a pas tellement envie, Raj. Pas tout à fait honnête sur ce côté-là, encore un peu dans le déni. Même s’il est parfois titillé, même s’il fait parfois mine de vouloir installer une application de rencontre, il y renonce très vite. Pas les bonnes raisons, pas le bon intérêt.
Raj, il vaut mieux que son ex alors il brisera pas le coeur d’une femme en faisant semblant de s’intéresser à elle quand, en réalité, ce ne serait que pour faire enrager la précédente.
Y a rien à dire, d’aucun côté alors il ramène le sujet à celui qu’il préfère. Et il s’amuse à essayer de scandaliser son ami quand il est question de sa pratique dans l’océan. Raj, il s’y voit déjà, sur la planche de surf sur le sable, à tenir debout parce qu’il n’y aurait rien pour l’en empêcher ou venir le déséquilibrer. Il s’autorisera même des lunettes de soleil pour ajouter un truc, pour parfaire le style surfeur australien quand il n’est ni le premier ni le second. « Ah, never said it would drive. But sure, okay, I invented skateboarding, fine by me. » Il suffira d’enlever les roues à la planche pour que ça fasse pas totalement plagiat d’une discipline qui aurait eu le mauvais goût de ne pas l’attendre avant d’être créée. Quelle idée. Et maintenant qu’il y pense. « Wait, what was invented first? Surf or skateboard? » Pas que ça fasse une grande différence mais la question lui est venue et il va avoir besoin d’une réponse, Mulani. Pour satisfaire sa curiosité (pour briller en soirée quizz culture générale). « Consider it as proof of my unconditional love for you. Or, you know, a public service for the entire world or a sacrifice from me to make sure you don’t annoy too many people in this life. » Nouveau haussement d’épaule. Nouveau petit pas sauté. S’il n’est pas timide quand il s’agit d’évoquer sa bromance avec Bran, il traîne avec ce dernier depuis bien trop d’années pour ne pas avoir hérité un peu de sa répartie.

Les pas s’arrêtent, les coeurs se serrent et les langues se délient — au moins la sienne. Pas qu’il soit compliqué de le faire parler, Raj, toujours volontaire pour combler des silences qui voudraient s’éterniser. La première idée est rejetée, la seconde interroge. Il retient un troisième haussement d’épaules, Raj. C’est qu’une suggestion de plus, une idée balancée sans réfléchir même si le plan se forme dans son crâne à mesure qu’il parle et que ça lui semble faisable. Après tout, Benny, il appartient autant à Bran qu’à l’ex, pourquoi ne pourraient-ils pas en avoir la garde partagée ? Pourquoi le flic ne pourrait-il pas en avoir la garde exclusif, même, puisque l’autre va avoir ce qu’il ne pourra jamais avoir ? C’est l’équité, un partage réglementaire et qui aurait dû provenir sans qu’il ait besoin de s’en mêler, lui. Puis, à défaut de dognapper le chien, ils pourront au moins le voir et lui donner quelques caresses affectueuses (Raj, il est certain qu’il doit en manquer, n’hésite jamais quand il s’agit de vilifier leurs ex-femmes pour en faire d’horribles sorcières incapables d’émotions). Si ça peut, pendant un temps, faire oublier le reste, remonter un moral bas, il prendra le risque. « He got bored by his honest life so he’s trying the outlaw thing. » Et le sourire si ravi, si niais, qui vient se peindre sur ses lèvres casse d’ores et déjà sa vie de criminel — oh, what the hell. Il est qui il est, ils font un bon duo, les deux. Les choix de carrière pour se couvrir l’un l’autre, pour accomplir ça, justement.
Un simple hochement de tête et ils se (re)mettent en route. Il essaie de rend son pas léger, Raj — de le rendre innocent. Et quand Bran disparaît soudain de son champ de vision et l’oblige à se tourner pour le trouver dos courbé, il doit se retenir d’éclater de rire. Tenté de lui demander si lui aussi, doit se plier en deux mais préfère plutôt avancer en se mordant l’inférieure. Il n’est pas contre le portail que Benny surgit, monté sur ressort, à l’accueillir avec des aboiements. « Hey Benny, it’s me. Your favorite uncle. » Et le chien le reconnaît, il le sait à sa queue qui se met à frétiller dans tous les sens, la langue qui sort subitement. Le chien sur pattes arrières et il glisse une main entre deux barreaux pour lui gratter derrière les oreilles. « Is the witch home, uh? Can you tell me Benny if she’s home? » Il se contorsionne un peu, pas de trace de voiture, pas de lumière dans la maison — mais il est encore tôt, le soleil encore bien présent. Pas de signe d’activité à l’intérieur, en tout cas et, vu que le chien n’a pas encore cessé d’aboyer, et que personne ne se précipite sur le perron, il assume que c’est bon. « Stay here my boy, I’ll be back in no time. » Dernière petite gratouille et il tourne les talons pour retrouver Bran. « You can stand up, she’s not home. I’m pretty sure we can jump off the gate. Unless, of course, you still have the keys. » Ce qui faciliterait la tâche, pour sûr — mais retirait du fun, clairement. Non, lui il propose de passer par-dessus le portail, récupérer Benny, espérer qu’il y ait une fenêtre ouverte dans le cas où il y aurait besoin de prendre une laisse, des jouets, des croquettes et ensuite… Ensuite ça se compliquera. Faut pas que les voisins puissent les voir, aussi. Peut-être faire le tour, alors ?
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