La fin d'un monde (Nash)
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La fin d'un monde (Nash)

MOON up all night
Bran Higgins
Bran Higgins
messages : 1663
pseudo : spf (elle).
id card : ojc by atlantis (avatar & gif), waldosia. -ex old money (sign), Adi Oasis (lyrics)
à contacter : well, Bran.
triggers : la romanisation de certains sujets (maladies graves, relations toxiques, violences ect).
warnings : age gap (10 ans), conso d'alcool, mentions de perte d'un proche et d'infertilité.
présence : absente
La fin d'un monde (Nash) F60c46fa0f2143679b63eb8f9303be3eabfd6190
âge : 36 ans (24 octobre 1987). Il a grandi trop vite, ou peut-être est-il de ces êtres qui, dit-on, ont une vieille âme.
occupation : Ancien inspecteur aux cold cases. Auteur true crime à ses heures perdues, il s’est remis à écrire depuis sa démission. Ghostwriter, prête-plume, il écrit la vie des autres à défaut de vivre la sienne.
statut civil : (é)pris mais un peu lâche, restent les stigmates de son divorce.
orientation : Hétéro.
habitation : au #30 South Oceanside, appartement avec vue sur la mer, seul luxe dont il ne peut se passer.
pronom ig : il, lui (he, him).
disponibilités : (5/5)
en cours :
branjolica #2jakenash・robyn #2
terminés :
branjolica #1・robyn #1lenarajan

infos rp : 700-1000⁺ mots (je m'adapte au mieux) ー délai variable selon l'irl et le mood (j'essaie de pas abuser) ー troisième personne, au présent et en français (l'anglais s'invite parfois) ー chill, venez comme vous êtes heart2
en vrac :
La fin d'un monde (Nash) 6703271ef041be569bfc15580652681848107914 La fin d'un monde (Nash) Eef6e83f95d8d9a81168a8cf1bc4c4f3b878f8d7

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icons ethereal, little edits.

   
 
[ La fin d'un monde ]
「 feat. @Nash Miller ; OCEANSIDE PD, decembre 2023 」
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Depuis quand sa présence n’a pas été désirée ici ? Chez lui. ll a retrouvé son bureau, à la vue des collègues, dans la lumière. Celui qu’il partage avec Nash. Il a récolté quelques regard curieux sur son passage, c’est le jeu, il pourrit aux archives depuis trop longtemps. Pour faire illusion qu’il est là, toujours. Pour faire la seule chose qu’il sait faire. Qui l’anime. Où il est bon, putain. Mais Bran n’est qu’un fantôme. C’est ça, c’est ce qu’il voit dans leur yeux, autour de lui. Ils ont vu un fantôme, Bran revenu à la vie. Ne savait pas, le blond, que c’était pour mieux mourir. Un simple aller-retour dans le bureau du capitaine, ça aussi ça aurait pu être la routine. Mais cinq minutes ont suffi pour que tout bascule. Pour que, cette fois, ce soit différent. La fois de trop. Cinq minutes ont suffi pour qu’il comprenne -en fait, il a compris en passant la porte, quand il a lu sur son visage. La désolation. Ce qu’il provoquait chez lui, l’inspecteur rebelle. Jamais son prénom n’a paru si plat et las. Vous me mettez dans une posture délicate, Bran. L’emphase sur le prénom comme sur un reproche amplifie la gêne du Capitaine. Et Bran est immuable. Il l’a vu arriver, ce moment, oui, des mois qu’il en joue, des mois que ça dure. Des mois qu’il n’entend pas, des mois qu’on le prive de son essence même ; jugé inapte à reprendre, et ce repos qu’il n’a jamais pris. Ne m’obligez pas à vous suspendre, Bran Combien de fois l’a-t-il entendu, cette phrase ? C’est la première fois qu’il y croit, qu’il sait pourquoi il est là. Il a senti le changement, de ton, d’ambiance, de tout. De gravité. Et puis, avant que la sanction ne tombe, il s’entend dire Ne vous donnez pas cette peine ; alors il ne peut plus revenir en arrière. Seule chose qu’il n’a pas vu venir, Bran, que jamais il n’aurait cru venir de lui. Ces mots, c’est un autre qui les dit, tout proche, ça vient d’ailleurs et pourtant c’est bien lui, droit et fier comme le cheval adulé au bord de la falaise qui termine : je démissionne. Ainsi il se termine lui même. Et c’est bien son insigne qui claque contre le bureau. Le bruit du métal. Il le sent dans toute sa bouche. Dans ses tripes, la naissance de quelque chose, devant les grands yeux de celui qui lui fait face derrière le bureau, déstabilisé une seconde. Il n’y croit pas, Bran non plus. Ne croit pas ce qu’il vient de dire, Mais tout est dans la détermination qu’il affiche. Un élan, un soulèvement venu de nulle part. On l’appelle : Bran… a-, il sait qu’on ne cherche pas à le retenir, que c’est ce que lui-même a fait croire mille fois : juste une formalité. Mais Bran s’est déjà retourné, pas envie de s’éterniser. Technique du sparadrap qu’on arrache, la brûlure retentira plus tard. La bile remonte jusqu’à ses tempes, remou permanent, dégoût de lui-même, de l’égo, du monde.
S’apaise un peu quand il retourne à son bureau, le pas pressé, fendant l’air. Qu’on en finisse, vite, après il ne sera plus capable de rien, que ruminer encore et encore son déclin. Touche le fond et creuse encore. Il entre comme il est entré mille fois, Nash a sa place habituelle, posture habituelle. Peut-être une brimade -habituelle elle aussi- sortira de sa bouche, ou il ne dira rien, qu’un silence entendu et apprécié entre eux. Peut-être le sent-il lui aussi, le moment, l’air lourd, le moment de non retour. Peut-être a-t-il eu vent de la fin. Higgins se plante là, même pas pris la peine de fermer la porte et annonce : « Je viens de démissionner. » d’un ton neutre, venu d’outre-tombe. La sienne. C’est en cet instant qu’elle éclate réellement, la honte, la bile, la colère ; là devant Miller. Pourtant il ne crache rien, ce serait indigne. Miller le partenaire, l’ami ; rien de tout ça n’a fait le poids contre sa fierté, Bran n’a pu retenir ses mots.

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--- every time you come my way wanna hear you whisper my name.

STARS burning in the skies
Nash Miller
Nash Miller
messages : 995
pseudo : Lolote
id card : Finn Jones + lolote (ava) + plum (sign) + twomorestars (gif profil)
warnings : dépression, prison, violence physique, maladie, mort, drogue, emprise.
présence : je reviens petit à petit :)
La fin d'un monde (Nash) 60d9d247463eb47789df65adba4275f2f928986e
âge : premier d'une fratrie de trois, il accuse le poids des années depuis maintenant trente-cinq printemps, comme si son rôle de premier homme de la famille avait eu raison de lui depuis longtemps. né le 12 juin ici, il ne connaît qu'Oceanside, comme s'il y était enchaîné, par devoir plus que par envie.
occupation : après avoir été officier pendant plusieurs années, le voici depuis plusieurs mois au département des affaires classés en tant qu'inspecteur. servir son pays et aider les autres, c'est inscrit en lui depuis toujours. comme une évidence. mais faudrait pas qu'il se laisse bouffer par ça le Nash.
statut civil : complètement fou amoureux de cette rousse qui lui a retourné le coeur. pour la première fois depuis longtemps il est en couple et il n'est pas prêt de la laisser filer.
orientation : à vrai dire il ne s'est jamais trop posé la question Nash. rien ne l'a jamais plus attiré que les courbes féminines. complètement hétérosexuel, sans aucun doute.
habitation : dans un loft au #88 south oceanside.
pronom ig : il
infos rp : j'écris à la troisième personne, entre 500 et +1000 mots suivant l'inspiration <3
en vrac : il est accro aux caramels et en a toujours un paquet à son boulot - il a gardé ses carnets de croquis, précieusement, dans une boîte dans sa penderie. des portraits de Maddie, surtout - il oublie souvent ses clés de voiture, trop souvent même et il finit la plupart du temps en transport en commun - Nash adore les animaux, il a un chat d'ailleurs qui lui fait payer un loyer pour vivre chez lui - il passe un nombre incalculable d'heures à son travail, bien que récemment il lève le pied, parce qu'à présent, il a quelqu'un qui l'attend et parce qu'il a juste hâte de rentrer pour la voir - Nash a une phobie des hôpitaux, trop de mauvais souvenirs qu'il aimerait oublier - souhaiter les anniversaires c'est pas pour lui, encore moins les cadeaux, pas besoin d'espérer - Nash est chanteur et guitariste dans le groupe Perpetual Momentum, groupe qu'il a créé il y a maintenant presque vingt ans avec Jamie son meilleur ami et sa petite amie de l'époque. un groupe à qui il est prêt à redonner un second souffle. rien ne peut lui donner cette sensation d'appartenir à une vraie famille quand il est sur scène entouré des siens, de son groupe. - il a d'ailleurs consommé pas mal de choses illicites durant les différents festivals et tournées du groupe, surtout quand ils étaient jeunes, et récemment pour essayer d'oublier sa maladie. - il ne l'a jamais dit, mais parfois il a peur de devenir comme son père, il a jamais pensé à avoir des enfants car il a bien trop peur de leur faire subir ce qu'il a subi avec son propre père. et quand il sent la colère l'envahir, il fait tout pour la rediriger vers lui, s'infligeant bien plus qu'il ne le devrait. - il a bien évidemment toujours ses tee-shirts des PM qu'il met en général maintenant pour courir. - à défaut d'avoir un foyer sain chez lui, Nash s'est souvent réfugié chez son meilleur ami Jamie. il ne s'est jamais trop épanché sur ses problèmes à la maison, prétextant toujours une mésentente avec son père, et c'était vrai après tout, et il aurait préféré que ça ne soit que ça, une simple mésentente. - il a couché avec la jumelle de son meilleur ami, plusieurs fois, après <tw>la mort</tw> de Maddie et ça Jamie ne le sait pas. - c'est d'ailleurs chez Jamie qu'il a touché pour la première fois de sa vie une guitare. il a fait quelques petits boulots très jeune pour pouvoir s'en acheter une, qu'il gardait cachée dans sa chambre pour ne pas que son père lui détruise. - il a donc appris en autodidacte et écrit ses propres chansons.
   
 
[ La fin d'un monde ]
「 feat. @Bran Higgins ; OCEANSIDE PD, decembre 2023 」
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Il arrive pas à se concentrer Nash. Il essaie pourtant, se plonge dans le travail pour pouvoir un peu l’oublier, elle. Mais rien n’y fait. Elle est bien trop ancrée en lui à présent. Il a des cernes à faire peur, sans doute à cause de la fatigue et de son temps un peu trop important au bureau, et puis sans doute un peu aussi à cause de l’alcool qu’il ingurgite en rentrant tard le soir. C’est devenu un zombie mais il tient le coup. Essaie de ne pas le montrer à ses collègues, pourtant tous les jours il trace maintenant jusqu’à son bureau en grognant quelques mots à ceux qu’il croise sur son chemin. Mais rien de plus. Il n’a envie de voir personne. Il n’a pas envie de se confier ou de provoquer de la pitié. Il veut juste oublier et qu’on le laisse tranquille. Son regard dérive vers le bureau vide à l’autre bout de la pièce, il aurait bien besoin de son partenaire. Higgins. Bien plus proche d’un ami à présent. Pourtant son absence est imprégnée sur les murs. Il vient de partir il y a quelques instants pourtant voilà plusieurs semaines qu’il n’était plus assis en face de lui. Il a toujours été dans les parages, en off, à l’aider sur les affaires, mais c’est pas pareil. Ses yeux reviennent sur l’écran en face de lui en soupirant et il reprend le fil de ses recherches. Quelques secondes, pas plus, puis son attention retourne vers elle et il fixe son portable posé à côté de son clavier. Et si ? Sa main quitte la souris en direction du téléphone quand la présence de Bran le fait légèrement sursauter. Ses yeux se posent sur lui et il ouvre la bouche, prêt à lui lancer une pique, comme à son habitude mais sa bouche se referme bien vite et son regard devient grave. Il le connait maintenant, il sait quand quelque chose ne va pas. Il n’en faut pas plus pour que la bombe éclate. Et qu’il en reste interdit. Pourtant ça ne le surprend pas. Non au fond il s’y attendait peut-être un peu. Bien qu’il espérait que ce ne soit pas le cas. Le perdre lui aussi, c’est un coup dur qu’il aurait préféré éviter.

« wow. » Lâche-t-il en posant ses mains sur son bureau pour se pousser légèrement sur sa chaise roulante dans le but de s’éloigner du bureau. « J’aurai préféré un « Salut bro je t’ai manqué ? » mais bon on fait avec ce qu’on a. » Enchaîne-t-il en ne pouvant s’empêcher cette petite boutade qui s’échappe de ses lèvres. Espérant sans doute détendre l’atmosphère. Continuer sur cette dynamique qui les caractérisait si bien. Mais il a pas trop le goût à la rigolade Nash et perdre son partenaire lui fait un coup, même s’il fait en sorte de bien le masquer. Si Bran a démissionné, c’est qu’il en avait besoin. Il est juste triste de se dire qu’il n’a rien pu faire pour empêcher ça, pour aider son ami à se sentir chez lui dans les murs du commissariat. Comme avant. « Si c’est ce que tu veux. » Ce n’est pas un reproche, loin de là, juste une constatation. Si Bran est mieux ainsi, alors lui aussi. Sa chaise bascule légèrement en arrière et il le regarde un instant avant de rouler des yeux et de se lever à la hâte pour rejoindre son ami qui n’a pas bougé. Il referme la porte derrière lui et le prend dans ses bras. « Allez viens par-là, je sens que t’as besoin d’un câlin. » Dit-il en souriant pour le taquiner avant de se reculer, sentant déjà le rejet de Bran arriver. Il arrive pas à être grave Nash, pas après tout ça. Parce que c’est un coup de plus parmi tous les autres et il est pas sûr d’arriver à l’encaisser.

« Tu veux en parler ? » Demande-t-il finalement en posant son regard sur lui. Et c’est pas le partenaire qui parle, mais bien l’ami.

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I'm so into you
And I know I just met you
But the way you move is beating up my heart
Have you ever loved someone
So much it tears you apart
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Bran Higgins
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âge : 36 ans (24 octobre 1987). Il a grandi trop vite, ou peut-être est-il de ces êtres qui, dit-on, ont une vieille âme.
occupation : Ancien inspecteur aux cold cases. Auteur true crime à ses heures perdues, il s’est remis à écrire depuis sa démission. Ghostwriter, prête-plume, il écrit la vie des autres à défaut de vivre la sienne.
statut civil : (é)pris mais un peu lâche, restent les stigmates de son divorce.
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「 feat. @Nash Miller ; OCEANSIDE PD, decembre 2023 」
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Il n’était pas entré dans ce bureau depuis longtemps, relégué aux archives, le blond, terré au sous-sol par la volonté des autres, ses supérieurs, un peu la sienne aussi. Son bureau. Il n’en prend pas conscience, réalise à peine. Autour de lui, tout est un peu flou. En lui, l’envie de vomir est sur le point de naître, monte monte monte. Ça le prend à la gorge. Il sait juste que ce ne sont pas des larmes Bran, des larmes ça fait bien longtemps qu’il n’en a plus. La vie l’a blindée, tout a été versé il y a longtemps. Son ex-femme a emporté les dernières, quand elle ne regardait pas -jamais, déjà partie, jamais quand les gens regardent, que quand il se regarde, seul, ne pouvant supporter son propre reflet. Pas le droit de se plaindre, parce qu’il est encore vivant, lui. Son métier a fini de l’endurcir. L'inspecteur encaisse, encore et encore, jusqu'à là goute de trop peut-être. La démission au pied du mur passe mal. Son job, c’est toute sa vie, c'est ce que tout le monde semble lui dire. Lui reprocher. Comme si c’était une mauvaise chose. C'est ce qu’il croit lui aussi, toute sa vie, et qu’en reste-t-il maintenant ? Qu'en restera-t-il demain ?
Il s’est rué jusqu'ici, dans le bureau dont Nash a pris possession, le partner in crime -ou against crime. Un des rares qui le supportent, qu’on se le dise, auquel il cause, ouais, c'est historique. Ce que dans le jargon on appelle un ami. Bran n’oserait employer le terme, surtout pas devant lui. Tu vas me manquer mec. Très peu pour lui, il se sentirait trop con. Pourtant il a tort et une partie de lui le regrette, regrette ce mutisme qui le caractérise, son air blasé comme le dirait Majolica, parce qu’il en penserait chaque mot. Nash est un ami, un bon flic, un type bien. Et c'est également vers lui qu’il s’est réfugié. Bête, maintenant qu’il se trouve là. Il a lâché la bombe avant d’imploser lui même -question de survie, arracher le sparadrap d’un coup sec. Maintenant il ne sait pas quoi faire, ici, de lui, de sa vie. Du choc sur le visage interdit de Nash. Prévisible. Il donne bien le change, pourtant. La décontraction qui le caractérise, en cela son parfait opposé. Mais il lui renvoie ce qu’il a fait -il l’a vraiment fait, lui renvoie sa connerie, et Bran n’a pas envie de voir que c’en est une. Peut-être que s’il creusait un peu, s’il était plus loquace, il verrait qu’il y a autre chose qui le préoccupe, autre chose, là, sur son visage, des signes qu’il connaît bien. Une femme. Ouais, peut-être qu’il verrait qu’ils ne sont pas très différents. Allez je te paie une bière. Et ils referaient le monde, rigoleraient de ce réflexe qu’ils ont -boire, ça aussi c'est un problème, noyer leurs soucis dans l’alcool. Proches, encore une fois, jusque dans leurs travers. Mais Bran est Bran et il est incapable de voir plus d’un monde s’écrouler à la fois. Aujourd’hui c'est le sien, c'est son sabotage.

« Dans tes rêves, bro. » Il parvient encore à en rire, par quel miracle ? La dérision coule dans ses veines, Miller a l’habitude de son sarcasme. Ça pique toujours, dans la gorge, sur sa langue. Out of place. Y’a un grand type la mine déconfite qui se tient devant, qui parle. Il lui ressemble, mais ce n’est pas lui. Le bruit des roulettes du siège en face lui parvient avec un train de retard, comme un écho, un acouphène. Si c'est ce qu’il veut ? Ouais il se marre. « On m’a pas vraiment laissé le choix. » Mais il n’est pas venu se faire plaindre, il s’y refuse. Son ami bouge, Bran le voit venir à des kilomètres, il pense : pitié fais pas ça. Trop tard. Pas le cœur à le repousser. Merde, il arrive même à lui décrocher un sourire, celui qui s’accompagne d’un roulement d’yeux qu’il ne peut pas voir -mais il le sent sûrement. « Heureusement que t’as fermé la porte. » Derrière le sarcasme, il l’en remercie. Les regards sont suffisamment braqués sur lui comme ça, ou peut-être qu’en prime il devient parano. Il hausse les épaules. Pas envie de parler, Jamais envie de parler Bran. « J’ai besoin de prendre l’air. » Qu’il dit sans pour autant sortir, ni amorcer une sortie. Tout ce qu’il fait, c’est aller se mettre à la fenêtre. « J'suis désolé. » Il est peut-être blasé, peut-être pas loin du fond du trou ; il y a tout un tas de choses qu’on pourrait lui reprocher mais il n’est pas égoïste. Il lui doit au moins ça, des excuses, parce qu’il n’avait pas prévu de le laisser tomber. Accoudé contre la fenêtre, il peut voir son ancien bureau, les trois quarts des affaires déjà débarrassées après son divorce. Il songe au fait qu’il n’y aura même pas de quoi remplir un carton, c'est d’un triste.

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